BANGUI AFP / 10 décembre 2012 19h32- De
violents combats ont opposé des hommes armés aux forces centrafricaines lundi à Ndélé, grande ville du nord de la Centrafrique, poussant de nombreux habitants à fuir cette bourgade située près de
la frontière tchadienne, a appris l'AFP de source militaire.
Des hommes armés sont entrés dans la ville en tirant à l'arme automatique. Puis de fortes détonations ont commencé à se faire
entendre, provoquant la débandade parmi les habitants qui ont fui en direction des villes voisines, ou encore de la brousse, selon cette source.
Ndélé, qui compte entre 15.000 et 20.000 habitants, avait déjà été le théâtre d'affrontements violents entre différentes
rébellions et l'armée entre 2007 et 2010.
Après plus d'une heure de combats entre les assaillants et les éléments des forces armées centrafricaines (FACA) une partie
du centre de Ndélé a été occupée par ces hommes armés, selon la source militaire.
Les FACA, selon cette source, étaient soutenues par les hommes de l'ex-rébellion de la Convention des patriotes pour le
justice et la paix (CPJP) qui occupent la ville en bonne intelligence avec l'armée depuis les accords de paix signés en 2011.
En début d'après-midi, il était bien difficile de savoir ce qui se passait exactement à Ndélé vidée d'une bonne partie de ces
habitants, a ajouté cette source militaire.
Aucune déclaration officielle n'a encore été faite sur cette attaque par les autorités de Bangui. Aucun bilan n'était
disponible dans l'immédiat.
Les militaires soupçonnent une faction rebelle, des hommes de Michel Djotodia, un ex-membre fondateur de
l'ex-rébellion de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), d'être à l'origine de l'attaque. L'UFDR avait signé des accords de paix avec Bangui en 2007 et intégré le Dialogue
politique inclusif (DPI) de 2008 qui regroupait pouvoir, opposition, rebelles et société civile.
Michel Djotodia et Abakar Sabone, tous deux membres fondateurs de l'UFDR s'étaient exilés
en 2007 au Bénin où ils avaient été arrêtés par les autorités et détenus plusieurs mois avant d'être libérés à la faveur du DPI de décembre 2008.
Abakar Sabone, qui avait par la suite créé le Mouvement des libérateurs Centrafricains pour la justice
(MLCJ), avait regagné Bangui en vue de participer à ce dialogue, mais Michel Djotodia était resté en exil. Ces derniers temps, des rumeurs persistantes font état de son retour au
pays.
En avril 2010, au moins 11 personnes avaient été tuées lors d'un accrochage entre la CPJP, qui n'avait encore signé d'accord
de paix, et l'armée. En 2009, la CPJP avait attaqué et occupé pendant quelques heures Ndélé, les combats faisant une une quinzaine de morts.
L'attaque de lundi par des hommes armés survient alors que l'armée centrafricaine est confrontée depuis septembre au nord de
Bangui, à une série d'attaques attribuées à une faction rebelle de la CPJP n'ayant pas non plus signé les accords de paix.
Longtemps minée par de multiples rébellions, la Centrafrique avait connu un calme relatif entre 2008 et surtout depuis 2011,
date de la signature de la dernière grande rébellion active.
Depuis 2011, les attaques étaient surtout l'oeuvre de rébellions étrangères, notamment du Front populaire pour le
rassemblement (FPR), du rebelle tchadien Abdel Kader Baba Laddé qui a quitté le pays en octobre et surtout de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony dans l'est du
pays.
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NDLR : Où sont les éminents généraux des Faca récemment promus par Bozizé ? Des témoins ont aperçu cet après midi
un char positionné à la barrière du PK 12 à la sortie Nord de Bangui, le canon orienté en direction de l'axe Bangui-Damara. On apprend en outre qu'après Ndélé, la ville de Sam-Ouandja serait
également passée sous le contrôle des forces rebelles.
Attaque rebelle, panique générale à Ndele
Radio Ndéké Luka Lundi, 10 Décembre 2012 13:08
La population de la ville de Ndele (nord) a été réveillée tôt dans la matinée de ce lundi 10 décembre 2012 par des tirs nourris des hommes armés non
encore identifiés.
L’information a été confirmée à Radio Ndeke
Luka par un jeune habitant de la localité. Celui-ci a juste « eu le temps d’annoncer que son papa et plusieurs autres habitants seraient pris en otage par
les assaillants ».
« Du coup, toutes les liaisons téléphoniques ont été coupées. Prise de peur, la population s’est vue obligée
de se réfugier en brousse. Et la situation demeure d’ailleurs confuse. Mais on ignore tout de l’appartenance et des intentions de ce mouvement rebelle », ont indiqué d’autres
sources.
Seulement, il y a quelques semaines en arrière, une alerte d’une éventuelle attaque de la ville de Ndele a fait fuir la
population en brousse. Les ex-rebelles de l’Union des Forces Démocratiques pour le redressement (UFDR) auraient
été pointés du doigt.
L’attaque de la ville de Ndele intervient au moment où la République Centrafricaine, à l’instar des autres pays de la
planète, célèbre le 64ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Le thème retenu par
l’Organisation des Nations Unies (ONU) est « Ma voie compte ».
Une journée dite « fil rouge » a été même organisée par Radio Ndeke Luka pour marquer l’évènement. A ce titre, l’antenne de la station a été dominée par la thématique axée sur les Droits
Humains. Il s’agit d’un projet financé par Union Européenne.