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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 01:52




  Adrien Poussou animateur de l'émission


De la Loire Atlantique en Afrique, Passerelle sur les ondes d’Alternantes FM

Comment les ressortissants d’Africa et de sa diaspora  interprètent-ils  l'actualité africaine et internationale? Comment analysent-ils les nombreuses convulsions de notre planète?

Tous les quinze jours, les mardis à partir de 14 heures 15,  pendant quatre vingt dix (90) minutes, sur les 98. 1 FM à Nantes et 91 FM à Saint-Nazaire ou en direct sur le net (www.alternantesfm.com), des invités et des reportages montrent le visage d’une Afrique trop souvent occultée, l’Afrique des entrepreneurs, surtout ceux qui vivent en France et qui contribuent par leur initiative, chacun dans son domaine, à l’édification d’un monde équitable. La priorité sera donnée à ceux qui habitent Nantes et ses alentours.

 Passerelle est la lecture de l'actualité africaine  par les intellectuels, les éditorialistes  et les citoyens de Loire Atlantique ainsi que du reste de la France. Le monde vu depuis l’agglomération nantaise. Un regard sans complaisance sur l’Afrique et le monde. Un autre son de cloche qui tranche singulièrement avec ce que l'on peut écouter sur les ondes des média traditionnels.

Passerelle, l’émission de toutes les tendances. Un voyage dans une planète qui bouge.  Son crédo : les échanges sur un thème d’actualité, la culture et la musique sont les vitrines par lesquelles regarder ce monde en pleine effervescence.

C’est une émission qui entend sortir des sentiers battus. Son objectif est simple : donner un espace à ceux qui offrent une autre version de l’actualité africaine et internationale et qui sont souvent malheureusement les oubliés des messes médiatiques à la sauce  française.

Passerelle est une émission préparée et présentée par Adrien Poussou avec la collaboration du Groupe Alternatif pour le Renouveau Africain (GARA) en partenaire de l’Action Contributive de la Diaspora Africaine (ACDP).

Je vous invite donc à faire craquer nos lignes téléphoniques par vos appels pour intervenir dans l’émission.



Vous pouvez aussi m’écrire en adressant votre courrier à Passerelle, Alternantes FM 56 boulevard 44200 Nantes ou adrien_poussou@yahoo.fr

Je vous retrouve mardi 15 septembre prochain dès 14 heures 15 minutes pour le premier numéro de la rentrée 2009-2010.



A tout bientôt, comme ont dit là-bas, sous l'équateur.  

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 18:21

 


APA Bangui (Centrafrique)
21-04-2009 - Les responsables de la presse privée indépendante, membres du Groupe des éditeurs de la presse privée indépendante centrafricaine (GEPPIC), ont décidé d’interrompre leur parution pour quinze jours, à compter de ce mardi, pour protester contre la sanction infligée au journal Hirondelle, a appris APA.


Le 17 avril dernier, ce quotidien paraissant à Bangui a été suspendu pour quinze jours par le Haut conseil de la communication (HCC), organe de régulation des médias en Centrafrique, pour avoir publié, le jeudi 2 avril, un document appelant à la sédition des Forces armées centrafricaines (FACA).


Le président du HCC,Pierre Sammy Macfoy, a estimé que ce document est en violation de l’article 29 de l’ordonnance n° 05.002 du 22 février 2005 sur la liberté de la communication en République centrafricaine. Lequel dispose que « le journaliste doit s’interdire de publier toute information susceptible de nuire à la souveraineté, à l’intégrité et à la sécurité de la République centrafricaine ».


Dans un communiqué de presse rendu public mardi à Bangui, le GEPPIC qualifie d’arbitraire la sanction infligée au journal Hirondelle et conseille aux responsables du journal de déposer une plainte contre le HCC devant le tribunal administratif.


« Le conseil de discipline de l’observatoire des médias centrafricains déplore le harcèlement multiforme dont est victime le quotidien l’Hirondelle dont le directeur de la publication, Judes Zossé, a été également convoqué le 17 avril dernier par la Section recherches et investigations (SRI),
indique le communiqué du GEPPIC.


Par ailleurs, le conseil de discipline a déploré la lourdeur du tribunal administratif qui, récemment saisi d’une requête du quotidien Le Citoyen n’a pas daigné trancher le litige qui l’oppose au HCC afin que cette instance cesse d’usurper le rôle dévolu à la justice dans un Etat de droit, poursuit le texte.


Selon le communiqué, le conseil de discipline estime que le HCC, en tant que garant de la liberté de la presse, n’a pas compétence de suspendre un journal ou d’infliger une quelconque sanction à un journaliste, au regard des textes régissant la profession, notamment l’ordonnance 05.02 du 22 février 2005 relative à la liberté de la communication en République centrafricaine et l’ordonnance 04.020 du 31 décembre 2004 portant création, organisation et fonctionnement du HCC.

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 18:14



Paris, 21.04.09 - Reporters sans frontières exprime sa solidarité avec les éditeurs centrafricains qui ont décidé, en guise de soutien au quotidien L’Hirondelle, qu’aucun journal ne paraîtrait pour une durée de quinze jours, à partir du 21 avril 2009.

Le quotidien L’Hirondelle a été suspendu par le Haut Conseil de la Communication (HCC) pour une durée de quinze jours à partir du 20 avril. D’après le HCC, cette décision fait suite à la parution, le 2 avril, d’un article "appelant à la sédition des Forces armées". Le quotidien a été accusé de violer l’article 29 de la loi sur la communication qui interdit à tout journaliste de mettre la souveraineté du pays en danger.

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 03:59




BANGUI - 20 avril 2009 18h56 (AFP) - Aucun journal privé centrafricain ne paraîtra pendant quinze jours, ont décidé lundi leurs éditeurs, solidaires de leur confrère indépendant "L'Hirondelle", suspendu par le Haut-Conseil de la Communication (HCC) pour cette même durée à partir de ce lundi.


"Les éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique, ont décidé de protester contre la décision du HCC. Les journaux ne vont pas paraître pendant quinze jours à partir du 21 avril",
a affirmé Pierre Débato II, président de l'Observatoire des médias centrafricains (OMCA)


Quotidien indépendant très lu dans le pays, "L'Hirondelle" a été suspendu par le HCC pour avoir publié "un document appelant à la sédition des Forces armées" et violé l'article 29 de la loi sur la communication: "le journaliste doit s'interdire de publier toutes informations susceptibles de nuire à la souveraineté, à l'intégrité et à la sécurité de la RCA", selon le communiqué du HCC.


Le journal, qui n'est pas paru lundi, avait publié le 2 avril l'opinion d'un ancien capitaine de l'armée qui interpellait les autorités militaires sur la sécurité dans le pays.
Le directeur de publication de l'Hirondelle Judes Zossé a précisé à l'AFP: "Le ministère de la Défense m'a adressé deux droits de réponses que j'ai publiés. Je ne comprends pas cet acharnement du HCC".


C'est la seconde suspension d'un journal, décidée par le HCC cette année après celle d'un mois du quotidien "Le Citoyen" en janvier. Cette suspension avait débouché sur des "journées sans journaux" à l'appel du Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (Géppic).


Le HCC reprochait au Citoyen d'avoir "insulté" et utilisé des "termes indécents" envers les autorités en les qualifiant notamment de "kpanda", mot en langue nationale sango désignant un chien chétif et galeux.




 

Centrafrique : Le quotidien l'Hirondelle suspendu de parution pour 15 jours par le HCC


Bangui, 18 avrilo (ACAP) - Le Haut Conseil de la Communication (HCC), a suspendu vendredi 17 avril 2009, la parution du quotidien L’Hirondelle, pour une durée de quinze (15) jours, "pour publication d’un document appelant à la sédition des Forces Armées Centrafricaines (Faca)", dans sa livraison n° 2051 du jeudi 2 avril 2009.


 
Pour le HCC, en publiant un article de ce genre, le Journal L'Hirondelle a violé l’article 29 de l’ordonnance n° 05.002 du 22 février 2005 relative à la liberté de la Communication en République Centrafricaine qui stipule que « le Journaliste doit s’interdire de publier toute information susceptible de nuire à la souveraineté, à l’intégrité et à la sécurité de la République Centrafricaine ».


 
Par ailleurs le Président du HCC, Pierre Sammy Macfoy, demande au Procureur de la République, aux Directeurs généraux de la Gendarmerie nationale et de la Police Centrafricaine de veiller à l'observation de cette décision.


 
En outre le Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC) a annoncé lors d'une réunion des responsables des Journaux, la publication lundi prochain d'un "article collectif" sur la situation et de suspendre les parutions durant toute la durée de la sanction du Journal L'Hirondelle.


 
Signalons que les relations entre le Haut Conseil de la Communication et la presse privée indépendante ont toujours été tendues.


 
En janvier dernier, lorsque le HCC avait suspendu de parution le Journal Le Citoyen pour une durée d'un mois, le GEPPIC avait fait observer plusieurs journées sans journal pour d'une part témoigner sa solidarité à ce journal et d'autre part condamner les agissements du HCC.

 

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 21:14

 

La Chine, un nouveau partenaire

de développement de l’Afrique

Vers la fin des privilèges européens

sur le continent noir ?

 

Thierry BANGUI

 

Préface d’ Anicet Georges DOLOGUELE,

Président de la BDEAC



La montée en puissance de la Chine en Afrique ces dernières années suscite beaucoup de polémiques : polémique entre Chinois et Européens d’une part, entre Européens et Africains d’autre part, et entre Africains eux-mêmes par ailleurs.


Que fait la Chine en Afrique ? Pourquoi la coopération sino africaine est-elle ainsi sujette à controverse contrairement aux relations presque exclusives qu’avait le continent noir avec l’Occident et notamment avec l’Europe pendant plusieurs décennies ? Ce sont les principales questions auxquelles ce livre apporte des éléments de réponse.


L’auteur analyse, avec documentation abondante, les enjeux économiques, énergétiques, diplomatiques, politiques et géopolitiques d’une coopération décriée. Il examine le style ou la nature de relation et l’apport – chiffres à l’appui – de l’Empire du Milieu à l’Afrique, en comparaison à ceux de l’Europe, le partenaire historique du continent.

 

Thierry BANGUI, originaire de la République Centrafricaine, est Architecte, Docteur en

Urbanisme, titulaire d’un diplôme de 3e cycle de l’Ecole Supérieure de Commerce de Marseille… Il est aujourd’hui Consultant en Développement et par ailleurs Universitaire : il

intervient dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur français, notamment au

Centre d’études financières, économiques et bancaires (CEFEB) à Marseille et à l’Université

d’Aix-Marseille III, en 2e année de Master en Droit international et européen.

 

Collection Etudes africaines

 

site internet : http://www.editions-harmattan.fr

email : presse.harmattan5@wanadoo.fr

 

 
 

L’HARMATTAN  Édition -Diffusion

5-7, rue de l’École Polytechnique 75005 Paris

Tél. 01 40 46 79 20 (comptoir et renseignement libraires)

Tél. 01 40 46 79 14 (manuscrits et fabrication)

Tél. 01 40 46 79 22 (service de presse)

Fax 01 43 25 82 03 (commercial)

Fax 01 43 29 86 20 (manuscrits et fabrication)

 

27 euros

292 pages

ISBN : 978-2-296-08395-0




Le livre est désormais en vente dans les librairies françaises, chez L’Harmattan (l’éditeur) et peut être commandé par Internet sur les sites de ventre des livres en ligne.

 

NB : si vous résidez hors de la France, vous pouvez le faire commander par un Libraire de votre lieu de résidence (en Afrique, L’Harmattan dispose de librairies à Abidjan, Yaoundé, Kinshasa, Ouagadougou, Conakry et Nouakchott)

 

 

 

 

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 03:02






Entretien de Christophe Cassiau-Haurie avec Didier Kassaï


juin 2008 (par MSN entre Maurice et la RCA)

publié le 21/10/2008

 

Né en 1974 à Sibut, en République centrafricaine, Didier Kassaï symbolise bien tous les paradoxes avec lesquels doivent composer la plupart des dessinateurs africains. Lauréat du prix italien Africa é Mediterraneo en 2006 et sélectionné la même année au concours Vues d'Afrique, il est très présent dans de nombreuses publications collectives mais ne compte qu'une seule œuvre individuelle à son actif. Publié fin octobre 2008 aux éditions centrafricaines Les rapides, son premier album - premier album commercial centrafricain publié localement - est l'adaptation de l'ouvrage de Pierre-Samy Mackfoy, L'odyssée de Mongou. Rencontre avec un dessinateur talentueux qui évoque sa passion pour le dessin et les difficultés auxquelles il est confronté dans un contexte politique et économique peu propice aux artistes.

D'où vous vient votre passion pour le dessin ?

En fait, je suis un véritable autodidacte. Dès l'âge de 5-6 ans, j'ai commencé à dessiner avec du charbon de bois sur les planchers de la maison de mes parents. J'imitais ma mère qui était dessinatrice de motifs sur des tissus et des calebasses ainsi que mon frère aîné, Frédéric, qui avait commencé à dessiner un peu plus tôt que moi (1).

Une vocation vite contrariée…

Oui, j'ai très vite rencontré l'hostilité de mes parents qui envisageaient un autre avenir pour moi, car pour eux, le dessin n'était pas un métier qui garantirait la survie de son homme. Cela m'a obligé à poursuivre mon chemin dans la clandestinité.

Comment a débuté votre carrière de bédéiste ?

En 1990, je me suis fait découvrir lors d'un atelier de BD organisé par le Centre Culturel Français de Bangui. Dès lors, ma notoriété naissante a dépassé le cadre scolaire, obligeant du coup mes parents à changer d'attitude à mon égard. D'autant plus que j'ai été engagé deux ans plus tard, à temps partiel, comme illustrateur de presse biblique à l'imprimerie de la Mission protestante baptiste de Sibut où j'ai travaillé jusqu'en 1996. Ce fut un hasard salutaire, car à la même époque, mon père ne travaillait plus et n'avait plus la possibilité de s'occuper de ses sept enfants dont j'étais le second. Grâce à mes modestes revenus dans le dessin, toute la famille a pu survivre et mes frères aller à l'école.

Qu'est ce qui vous décidé à faire du dessin votre métier ?

En 1997, à quelques mois du Bac, je suis tombé gravement malade et je n'ai pas pu passer les examens. En parallèle, mes employeurs avaient été évacués vers les États-Unis à cause d'une rébellion qui a secoué la capitale centrafricaine pendant près de deux ans. Faute de moyens financiers et pour continuer à survivre, j'ai dû travailler comme caricaturiste au quotidien Le Perroquet, un véritable outil médiatique crée par le MLPC, le parti du Président Patassé, pour combattre les mutins et l'opposition politique (2). Tout ça pour un salaire de misère.

Quelle fut la suite de votre carrière après Le perroquet ?

Entre 1997 et 98, j'ai décroché successivement deux concours nationaux d'affiches organisés par le Fonds des Nations Unies pour la Population et fin 1998, je me suis présenté à un concours de BD organisé conjointement par l'Alliance française de Bangui et le CICIBA (Centre international des Civilisation Bantu). J'ai décroché l'unique place pour participer aux Journées africaines de la BD (JABD) de Libreville alors que j'étais le seul amateur parmi une dizaine de professionnels. La même année, j'ai été engagé pour illustrer le Programme M'Buki et le bulletin d'informations de l'Alliance française. Dès lors, le cercle de la BD s'est ouvert pour m'accueillir dans différents festivals : la 2e édition des JABD en 99, le 4e Salon africain de la BD de Kinshasa en 2002 ; le FESCARHY (Festival International de Caricature de d'Humour de Yaoundé) en 2003 et 2004 et le festival d'Angoulême en 2006. J'ai représenté pendant 3 ans (de 2002 à 2004) la République centrafricaine (RCA) au sein du réseau des auteurs de BD d'Afrique centrale, le Béd'Afrika [Le programme Béd'Afrika était un programme de l'Union européenne mais n'a jamais réellement démarré, ndlr].

Vous n'avez édité aucun album personnel jusque-là ?

J'ai participé à plusieurs résidences de BD à Bangui en 2003, autour du projet "les grands quelqu'un", à Tokyo avec le projet "Baobab et Bonzaï" en 2005 et à Fès au Maroc avec "Carnet de Fès" en 2007. Malheureusement, aucun de ces projets n'est arrivé à une maison d'édition par manque de volonté des partenaires.

Vous avez en revanche gagné en visibilité en participant à plusieurs expositions ?

Oui, J'ai participé à plusieurs expositions de BD : "À l'ombre du baobab" au festival d'Angoulême en 2001, "Bulles d'Afrique" au Centre belge de BD en 2003 ; "Africa comics" au Studio Museum Harlem aux États-Unis en 2005-2006 et "Picha", exposition de BD africaine au musée d'Afrique de Berg en Dal (Pays-Bas) (3).

Vous êtes aussi un spécialiste des albums collectifs…

Oui…. J'ai participé à Shégué aux éditions camerounaises Akoma Mba en 2003 [Shégué signifie "gamin des rues" en lingala, ndlr], Africa Comics aux éditions italiennes Laï Momo en 2002 et 2003, Aventures en Centrafrique aux éditions Les classiques ivoiriens en 2005, Une journée dans la vie d'un Africain d'Afrique avec l'Afrique dessinée en 2007 (4), Vies volées chez Afrobulles en mars 2008…

De 2005 à 2007, j'ai illustré les aventures de Gipépé le pygmée, des ouvrages illustrés à vocation pédagogique, édités chez Les classiques ivoiriens.

Quels sont vos projets actuels ?

Je travaille sur deux projets de BD : le premier, en collaboration avec l'Alliance française de Bangui, consiste à adapter en BD L'Odyssée de Mongou, de Pierre Sammy-Mackfoy (5). Le second est un projet personnel, provisoirement intitulé Pousse-Pousse, qui raconte la galère d'un jeune homme (Edégo) qui fuit son village pour aller vivre en ville après avoir été accusé de "flagrant délit de drague" pour avoir tenté de séduire la petite Ibina. De malchance au hasard et de petits métiers en petits métiers, il devient livreur de viande avec un pousse-pousse (d'où son pseudonyme). À force de courir tous les jours, ce que font les pousseurs de viande ici, il finit par attirer l'attention d'un encadreur sportif qui lui propose, en remplacement d'un athlète malade, de participer aux compétitions des Jeux Africains. Ce pseudo-athlète qui court les pieds nus surprend tout le monde et, contre toute attente, obtient la médaille d'or. Edégo, alias Pousse-pousse, est désormais une vedette, mais sa réussite ne l'empêche pas de penser à Ibina qu'il a toujours aimé et qui ne lui a jamais accordé un seul baiser. Ainsi décide-t-il de retourner au village où il est devenu le chouchou de tout le monde, même de ses anciens bourreaux. Mais il ne pourra jamais conquérir le cœur d'Ibina, car celle-ci est devenue maman et son mari n'est autre que Déh Mézoh, l'ex-chasseur d'insectes et éternel rival devenu un grand chasseur de buffles…

Quelle est l'histoire de votre dernière production, Vies volées, qui semble avoir eu beaucoup de succès ?

Cette BD de 15 pages a été créée dans le cadre du programme national de lutte contre le SIDA en Centrafrique. Elle a été publiée pour la première fois en 2002 sous le titre La fille libre en noir et blanc dans la revue Wandara BD grâce au financement du PNUD en RCA. Tirée à près de 1000 exemplaires, elle a servi de support de sensibilisation sur le SIDA en milieu urbain et reste encore aujourd'hui l'unique BD importante sur le sujet en terme de volume de production. Cette BD m'a permis de dénoncer le comportement à risque des jeunes Centrafricains attirés par l'argent (pour les filles) et la beauté (pour les garçons) et l'attitude irresponsable des adultes qui expose la nouvelle génération à la contamination au VIH, afin que tous prennent conscience du danger que court notre société. Le message paraîtra simpliste pour vos lecteurs européens, il ne l'est pas tant que ça dans mon pays : le SIDA est l'affaire de tous, en se protégeant, on protège les autres. Je sais que c'est une vieille chanson, mais chez nous, le taux de prévalence est de 15 %, alors il faut marteler les messages les plus simplistes possibles ! En 2003, lors de mon passage à Bruxelles, j'ai rencontré Alix Fuilu qui m'a présenté ses 2 premiers numéros d'Afrobulles. Par la même occasion, je lui ai donné un exemplaire de cette BD. En 2007, il m'a recontacté - par votre intermédiaire d'ailleurs ! - pour me demander mon autorisation pour l'édition des planches dans sa maison d'édition. Cela a donné lieu à ce fameux album en couleur, Vies volées. Cela me fait tout drôle d'être en tête de gondole à la Fnac car en dépit de nombreux succès aux concours internationaux de BD, je peine encore à me faire un nom dans le monde du 9e art.

Comment l'expliquez-vous ?

Peut-être que d'autres personnes me contrediraient mais, en Centrafrique, les chances de réussir en tant qu'illustrateur sont très minces. Cela explique que nombre d'artistes aient abandonné, dégoûtés de vivre dans la précarité, et se soient reconvertis pour mieux vivre dans d'autres domaines. Le niveau de vie du Centrafricain moyen ne lui permet pas d'acheter un album de BD, bien que cela ne coûte pas plus cher que 4 bouteilles de MOCAF consommée en une soirée par une seule personne [créée en 1953, la MOCAF est le nom de la brasserie et d'une bière locale, très prisée. Elle fait partie du groupe Castel, ndlr]. Une illustration vendue au prix du pain ne permet pas de nourrir toutes les bouches que l'auteur peut avoir chez lui. De plus, il doit se soumettre à la loi du marché : la rareté des commandes et la corruption qui en résulte. Il faut souvent proposer, en échange du boulot, un important pourcentage du marché à celui qui vous en informe ou à l'intermédiaire. Tout cela se fait au détriment de l'artiste qui doit, en plus, investir une partie de ses gains dans le matériel acheté très cher à l'étranger. Alors, parler de développement de la BD en Centrafrique…..

Parlons politique, votre région vote comment ?

Honnêtement, depuis l'indépendance, ma ville n'a eu de préférence que pour des candidats influents. L'appartenance ethnique a peu d'importance. La seule exception se situe lors de la première élection de Patassé en 1993, où presque tous les Centrafricains ne voulaient plus de Kolingba et de son parti unique, le RDC. Les gens de mon ethnie, comme l'ensemble de ma région, subissent l'influence du pouvoir central. Au temps de Kolingba, la majorité était RDC. À l'époque de Patassé, presque tout Sibut était MLPC. Maintenant, avec Bozizé, ces mêmes personnes qui étaient censées représenter le MLPC ou qui militaient dans le parti du " Kwatiyanga (6)", comme on désignait Patassé, sont passées dans le camp du KNK (7).

Votre ville d'origine, Sibut, a dû subir les conséquences de la guerre…

Sibut a été tenu par les rebelles de Bozizé pendant cinq mois, de novembre 2002 à mars 2003. Les gens y ont tellement souffert de cette sale guerre qu'ils ont passé toute cette période dans la nature. Il y a eu bien des misères : pillages, vols de petits bétails, violences sur la population, échanges de tirs entre l'armée et les hommes de Jean Pierre Bemba (8)… Les Banyamulenge (9) ont fini par déloger les rebelles avant de se faire chasser à nouveau par les hommes de Bozizé. Ces derniers n'ont pas commis d'exactions à Sibut mais on dit que ça a été le cas dans d'autres villes comme Bossangoa, Bouca, Bossembélé, Bozoum et… Bangui.

Avez-vous été menacé ?

J'ai été victime de violences des hommes de Bozizé. Des éléments Tchadiens m'ont agressé deux jours après le coup d'état du 15 mars 2003 et m'ont arraché mon téléphone portable à un arrêt de bus du quartier Gobongo devant les passants et certains rebelles centrafricains*. J'ai failli être tué par ces soldats dont l'un avait déjà levé le cran de sûreté de sa Kalachnikov et qui a tiré en l'air après avoir pris le téléphone.

*[Le président actuel, François Bozizé, est arrivé au pouvoir en 2003 avec le soutien armé de soldats tchadiens. ndlr

Avez-vous reçu, en tant que bédéiste reconnu, une forme de reconnaissance de la part des autorités locales ?

Depuis mes débuts, je n'ai bénéficié d'aucun soutien centrafricain. C'est plutôt grâce aux contacts que je prends lors des festivals à l'étranger et le soutien de la coopération française que j'existe… J'ai été décoré en 2006 après mon succès au festival d'Angoulême, et ce grâce à l'appui de Monsieur Jean Luc Lebras, conseiller de coopération à Bangui, que je remercie vivement, qui a poussé les autorités centrafricaines à m'encourager pour les efforts faits pendant plusieurs années au nom de la RCA.

Comment arrivez-vous à vivre de votre travail ?

Je suis obligé de consacrer la plupart de mon temps à faire de la "BD alimentaire", ces petits travaux épuisants et mal rémunérés qui me permettent juste de payer mon loyer et d'assurer la survie de ma petite famille : cartes postales style BD, cartes de vœux, estampes de scènes de vie quotidienne et quelques vignettes par-ci par-là… Pour joindre les deux bouts, je travaille de temps en temps comme illustrateur pour des projets de recherche en archéologie et j'anime des ateliers de dessin à l'alliance française ou au lycée français Charles De Gaulle de Bangui.

Et du côté des éditeurs privés ?

Il n'existe aucune maison d'édition locale à Bangui*. Cela nous amène parfois à tenter notre chance auprès d'éditeurs étrangers, notamment africains. Un autre problème se pose, celui des droits d'auteurs. On a beau imaginer un contrat bien ficelé, tant qu'on n'a pas la possibilité de se pourvoir en justice, la paperasse reste ce qu'elle est, surtout s'il s'agit d'un éditeur au sud du Sahara. Dans mon cas, les quatre titres de Gipépé le Pygmée, qui se sont vendus à plusieurs milliers d'exemplaires, ainsi que les Aventures en Centrafrique, sont parus chez Les Classiques ivoiriens. Ceux-ci auraient dû me verser mes droits depuis janvier 2007 mais n'ont encore rien fait. Depuis lors, l'éditeur joue à cache-cache. Autre exemple, l'album Shégué auquel j'avais participé en 2003 et qui a été édité par les éditions Akoma-mba au Cameroun, grâce au financement de l'Union européenne, n'a pas été mis sur le marché parce que l'éditeur ne voulait pas nous accorder nos droits d'auteurs. Cela ne l'a pas empêché d'empocher la subvention. Bref, ce ne sont que des exemples qui compromettent l'avenir de la BD sur le continent et qui ne donnent aucune envie de renouveler l'aventure avec un autre éditeur africain.

* [Entretien réalisé avant la création de la maison d'édition Les rapides avec le soutien de l'Alliance française de Bangui]

Quelles seraient, selon vous, les solutions possibles ?

Puisque la traversée de la Méditerranée demeure encore moins sûre, il ne nous reste qu'une possibilité : recourir à la presse locale. Mais le constat est effrayant. Sur une dizaine de journaux privés, seuls trois publient des caricatures. Cela n'est pas dû au manque d'illustrateurs ni au manque de projets intéressants, mais simplement parce que les éditeurs de presse payent très mal les travaux qu'ils publient, quand ils paient ! L'autre raison est que tous les journaux centrafricains sont politiques et ne s'intéressent pas à la culture générale. Il est donc très difficile d'espérer de ce côté-là. J'avoue être un peu découragé… À moins d'un miracle, la BD centrafricaine est mort-née.

Christophe Cassiau-Haurie a coécrit (avec Vincent Carrière) les textes de l'exposition sur "L'histoire de la BD centrafricaine" qui s'est tenue du 01 au 18 octobre à l'Alliance française de Bangui.

1. Frédéric Kassaï qui travailla au journal gouvernemental Ele Songo en 1992-1993 fait partie des pionniers de la caricature de presse en Centrafrique.

2. Accusé de détournement, l'ancien président Ange-Félix Patassé a été condamné par contumace le 30 août 2006 par la cour criminelle de Bangui à 20 ans de travaux forcés. Il est actuellement réfugié au Togo

3. L'exposition Picha (visible sur http://www.picha.nl/index.php?page=_) s'est tenue jusqu'au mois d'août 2008. Elle devient itinérante par la suite et se déplacera au Museu de arte (Brésil) et au Center of contemporary art (Nigeria) fin 2008 et en 2009. Didier Kassaï a également participé à l'exposition Vues d'Afrique en 2006, qui comptait 10 lauréats d'un concours organisé par le Ministère des Affaires Etrangères français.

4. L'Afrique dessinée est une association dont Christophe Ngalle Edimo (scénariste du Retour au pays d'Alphonse Madiba, dit Daudet que la revue Trame 9 a édité en épisode) est le secrétaire.

5. L'Odyssée de Mongou est un classique de la littérature centrafricaine. Ce livre, qui raconte l'arrivée des blancs dans un peut village de l'Oubangui, sera suivi des Illusions de Mongou. Mackfoy a également écrit un récit de guerre : De l'Oubangui à La Rochelle ou le parcours d'un bataillon de marche : 18 juin 1940 - 18 juin 1945. Il est considéré, avec Etienne Goyémidé (Le dernier survivant de la caravane) comme le plus grand écrivain centrafricain

6. Signifie barbu en sango.

7. kwa na kwa : "du travail rien que du travail", nom de la mouvance du président Bozizé

8. Ancien rebelle congolais (RDC) basé à Gbadolite (ville proche de la frontière avec la RCA), Jean Pierre Bemba était intervenu en faveur de Ange Patassé lors de la guerre de 2002 - 2003, cherchant à préserver sa base arrière. Devenu vice-président de la RDC puis principal opposant de Joseph Kabila (42% des voix au 2nd tour de la présidentielle 2006), il est actuellement détenu devant la Cour Internationale de Justice du fait des crimes de ses troupes à Bangui.

9. Tutsis congolais qui constituaient l'essentiel des troupes de Bemba.

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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 01:15

COMMUNIQUE

L'association "Centrafrique Sans Frontières" présente :







ISBN 978-2-9532658-0-4, 180 pages, 12 € + frais de port

Ce livre est un témoignage sur la condition des femmes en République centrafricaine.

Sur près d’un demi-siècle, en passant par l’indépendance de son pays le 13 août 1960, Yvonne Mété-Nguemeu fait ici le bilan de toute une génération de femmes.

L’auteur nous raconte une histoire qui a pour point de départ son enfance à Sibut, un village situé à moins de 200 km de la capitale Bangui, pendant les dernières années de la colonisation française. Sa vie en famille est alors conditionnée par le statut privilégié qui lui a été accordé à la naissance par son père et qui est la source de bien des conflits avec sa mère et ses soeurs. Elle évoque aussi la vie du village, avec ses personnages truculents, où plane toutefois pour les petites filles la menace de l’excision. Cela est écrit avec réalisme et humour sans que jamais l’auteur se donne le beau rôle, bien au contraire.

Mais viennent les années difficiles, en particulier celles du régime du dictateur Jean- Bedel Bokassa. De pittoresque et drôle, le propos d’Yvonne Mété-Nguemeu devient violent et tragique. Cela commence par un épisode douloureux, la première manifestation de la jeunesse centrafricaine contre le régime, qui se termina dans un bain de sang. Puis un départ précipité pour la France et le retour en Centrafrique où les coups du destin la mèneront à partager le sort des femmes de son pays. Ce sera alors une prise de conscience qui la fera sortir de sa propre histoire. C’est dorénavant à ces « Âmes vaillantes au coeur brisé » qu’elle consacre toute son énergie.

L'auteur : Yvonne Mété-Nguemeu

Originaire de la République Centrafricaine, Yvonne Mété-Nguemeu part en France en 1979, juste après la chute du régime de l’Empereur Bokassa. Elle vient d’obtenir un bac B et grâce à une bourse de son pays, elle va entreprendre des études universitaires.

Après une spécialisation en agro-alimentaire, elle fait un séjour en Centrafrique de fin 1989 à 1992, année de son retour en France avec ses enfants. Elle y vit depuis lors à Besançon, sa ville d’adoption, où elle crée en 2001 l’association Centrafrique Sans Frontières.

Pour toute information et commande :

Editions Centrafrique Sans Frontières

8, rue des Vieille Perrières 25000 Besançon

Tél.: +33 (0)6 62 16 62 86 - E-mail : ymete2002@yahoo.fr

Web: www.femmesdecentrafrique.com

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 23:52

Oser les changements en Afrique, cas du centrafrique

 

Auteur : Jean-Pierre MARA

 

 Editeur: L'Harmattan - ISBN: 978-2-296-06058-6, prix 15€

 


INTRODUCTION DU LIVRE:

 

L’Afrique est présentée sur Internet et dans les autres média comme « le deuxième continent au monde par sa population et le deuxième ou le 3ème, selon que l'on considère l'Amérique comme un ou deux continents, par son étendue, après l’Asie. D’une superficie de 30.221.532 km² en incluant les îles, elle couvre 6.0 % de la surface terrestre, et 20,3 % de la surface des terres émergées. Avec une population estimée à 900.000.000 habitants en 2005, les Africains représentent 14% de la population mondiale ». L’Afrique comprend 46 pays en incluant Madagascar, et 53 avec tous les archipels. Elle est considérée comme étant le lieu d’origine de l’être humain et de la branche des Hominidae. Pour cette raison, beaucoup d’africains tiennent leur continent comme le berceau de l’humanité. Malgré ses richesses naturelles, le continent vit à la périphérie des évolutions technologiques et à la marge de toute s l es manifestations socio-économiques du monde. Il apparaît dans cette dérive comme un concentré de tous l es pessimismes aliénants de notre époque, traduits par diverses pandémies, la misère, la paupérisation, les multiples crises tous azimuts. Ce livre est de fait une réflexion sur les causes du piétinement de cette Afrique des fatalités en prenant pour exemple la République Centrafricaine (RCA) appelé aussi le Centrafrique. Il pose aussi un autre regard sur les conditions du développement socio-économique de ce pays par un ingénieur de formation. Ce livre n’est pas un guide politique. Il traite les sujets d’une façon chronologique propre et structurée dans l’esprit du constat d’anomalie et de confusion du fonctionnement des sociétés africaines en général et centrafricaine en particulier. Je souhaite présenter cette réflexion comme une prise de parole sur l’état des lieux du continent en général, et de notre pays l e Centrafrique en particulier. J’espère que mes compatriotes africains et centrafricains pourront pour leur part approfondir la thématique à travers l es sujets évoqués pour nous permettre de voir plus clair. Je me donne la possibilité d’exprimer ce que certains pensent tout bas, c’est-à-dire notre possibilité de changer notre vie si nous prenons conscience de nos atouts. C’est la raison pour laquelle je me permets de dire les choses sans tabou, quitte à heurter la sensibilité de certains en pointant du doigt les confusions dan s l a gestion de nos pays, afin d’attirer l’attention des élites politiques sur le sens de la responsabilité. Ceci dit, il se pose aussi la question de l’identité à l'exemple de la République Centrafricaine qui n’est connue qu’à travers l’évocation de l'affaire des diamants de Bokassa du 10 octobre 1979.

 
Ma réflexion porte dans un premier temps sur les carences dan s l e fonctionnement des institutions dont j’attribue les causes au dysfonctionnement du système éducatif hérité de la colonisation. Je proposerai une esquisse de solutions permettant aux élites de sortir du comportement de colonisés dans lequel elles se sont enfermées. Il est nécessaire que l’élite centrafricaine apprenne à faire elle-même des propositions de sortie de crise et en discute avec les partenaires internationaux, car bien souvent ces derniers, par méconnaissance ou ignorance, offrent leurs solutions du développement diamétralement opposées à celles qu’attendent les pays africains.

 

Editeur: L'Harmattan Paris

 

ISBN: 978-2-296-06058-6


 

4EME DE COUVERTURE

 

Malgré toutes les richesses naturelles dont elle dispose, l’Afrique vit à la périphérie des évolutions technologiques et reste à la marge des innovations socio-économiques du monde.

Rompre avec ce passé de confusion pour initier une nouvelle pratique autre que l’assistanat est devenu le but noble à rechercher. L’élite africaine, particulièrement centrafricaine, doit se remettre en cause. Elle doit revoir son système éducatif et adapter sa méthode politique gangrenée par l’arbitraire et le non respect des textes ou des engagements. Il s’agit pour elle de refuser de se cantonner dans le rejet de responsabilité de ses malheurs sur d’autres. Elle doit s’engager vers le changement de son mode d’appréhension et de compréhension, et ce faisant utiliser ses forces pour trouver ce qui permettra de faciliter le décollage économique de l’Afrique dans le but d’améliorer le mode de vie africain sans nécessairement le changer.

 

 

Jean Pierre MARA est né à MALA en République Centrafricaine le 18 Mai 1960. Il est titulaire du Diplôme d’Ingénieur en Automatisme et Microinformatique de l’Université Intégrée de Wuppertal, Allemagne. Il travaille comme Chef de Projet chez Alcatel-Lucent en France.

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 15:41



 « "Point zéro", Km 5, PK12, PK13, à Bangui, les lieux sont nommés en fonction de leur distance kilométrique par rapport au centre de la capitale, une coutume réductrice héritée du passé militaire de la ville. 


« Le PK12, point kilométrique 12, marque la sortie nord de Bangui, la "frontière" du pays. D’un côté, la piste s’enfonce dans la brousse, de l’autre c’est la ville et le marché bondé de Bégoua. »


 

Titre : PK12. Voyages en Centrafrique, de Bangui aux Pygmées Aka, entre mutineries et coups d’Etat.

Pagination : 90 pages (broché)

Auteur : Beb-Deum

Format : 180 x 230 x 8 mm

Editions : Editions du Rouergue

ISBN 13 : 978-2841564736

Sortie : mai 2003

Prix : 15 euros


 

Beb-Deum, graphiste, illustrateur, auteur et dessinateur de bande dessinée, est parti par deux fois en Républicaine Centrafricaine : en janvier 2000 et mars/avril 2001. Dans un aller-retour constant de l’un à l’autre, il en résulte un carnet de voyage dans lequel il retranscrit images et récits.

L’ouvrage s’ouvre sur une carte et une chronologie débutant l’année de la proclamation de la République Centrafricaine en 1958, manière de dévoiler l’histoire d’un pays, ponctuée d’évènements politiques et militaires violents, entre coups d’Etat, mutineries, représailles, exactions et autoproclamation.

 
L’auteur nous immerge dans la capitale, Bangui, mais assez vite, il délaisse la ville pour s’engouffrer plus loin dans le pays, à la rencontre des populations Pygmées Aka. De campement provisoire en habitation sédentaire, il nous décrit ses rencontres. Avec Joséphine Bangombe et Bernard Lundi, avec Antoine Botambi, avec Pierre Bobo. Beb-Deum raconte la façon de chasser des habitants de Mossokpo et retranscrit la danse rituelle limbo dzangui, ainsi que le tournoiement du masque Ezengui, « l’Esprit de la forêt ».


De retour à Bangui, il croise le chemin de « godobés », gamins des rues : « "Cinq kilos ! Cinq kilos !", "Miskine ! Miskine !" »

 
« Du point zéro (la place de la République), les "godobé" se chargent pour 25 francs CFA de héler les clients en direction du Km 5 (Cinq kilo) ou du quartier Miskine ; le taxi ne partira pas avant d’être rempli à bloc, soit quatre derrière et deux devant, plus le chauffeur. »

Beb-Deum croque les portraits des gens rencontrés. Malé, compositeur, musicien, danseur, libertin, guide des jours et des nuits de Bangui. Gaby Samba, gardien de nuit dans un immeuble. Valia speakerine, Eugénie, masseuse, Mandela, vendeuse de viande sauvage. Des artistes aussi : Samuel Fosso, photographe, qui a exposé en Europe, ou Ernest Weangaï, qui travaille « à partir de souches de ficus et de lianes entrelacées ».


L’auteur réalise des visages, la plupart de profil, de manière très naturaliste, dans un style quasi photographique. Le rendu des volumes de même que celui de l’épiderme ou des matières est impressionnant. De ces portraits se dégagent un sentiment étrange qui, allié au texte, donne l’impression de rencontrer réellement les personnages de ce voyage.

Il use d’un tout autre style, nettement plus enlevé, plus nerveux, dans le rendu des scènes du quotidien. Quelques coups de crayon suffisent à suggérer l’horizon tel qu’il est visible sur l’Oubangui. Il s’amuse à esquisser les petits commerces de la rue : le vendeur de médicaments, celui de sachets d’eau ou celui de viande boucanée ; et d’autre scènes, ubuesques, comme ces « femmes de police [qui] détournent avec autorité des mastodontes du centre ville ».

Beb-Deum nous fait part de cette incertitude qui guette le voyageur/dessinateur, entre gêne, voyeurisme, maladresse parfois, mais aussi bonheur de la rencontre du modèle et de la personne. De son périple, on retient l’ouverture : sur une terre, qui est celle du Centrafrique et surtout de son peuple, qu’ils soient Pygmées, Bantous, Peuls… Mais c’est aussi, pour Beb-Deum, un moyen de se redécouvrir.

« Le voyage solitaire permet ceci. Se réinventer, se refaire une identité, ou plutôt être soi-même, enfin – débarrassé des étiquettes, de l’image que vous vous êtes échiné à renvoyer aux autres et qu’ils vous renvoient à leur tour, un masque qui, sur une terre neutre et inconnue, face aux regards neutres et inconnus, tombe, pour votre salut. »

Anne Liénard

 

 

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