AFRIQUE EDUCATION Numéro 359 – du 1er au 15 décembre 2012
CENTRAFRIQUE
Martin Ziguelé parle
Propos recueillis par Jean Paul Tédga
Fraudes électorales, installation d’une dynastie Bozizé au pouvoir, insécurité sur tout le territoire, Assemblée
nationale monocolore, opposition victime de brimade, mal-gouvernance, politique africaine de François Hollande, Françafrique, etc.
S’il y avait une élection présidentielle aujourd’hui en RCA, Martin Ziguelé aurait de fortes chances de la
gagner.
AFRIQUEDUCATION : Vous avez assisté au Congrès du parti socialiste français, à
Toulouse, fin octobre. Après avoir écouté les discours prononcés par François Hollande à Dakar et à Kinshasa, sur ce qui va être la politique africaine de la France, sous son quinquennat, que
ressentez-vous en tant chef de l’opposition centrafricaine et quel commentaire faites-vous ?
Martin Ziguélé : Il faut d’abord rappeler que la France a des relations anciennes, solides et
multiformes avec les pays africains, consolidées pour beaucoup d’entre eux, par le partage d’une même langue et d’une même histoire. C’est pour ces différentes raisons que tout changement de
pouvoir, en France, est ausculté à la loupe par tous les décideurs en Afrique, même s’ils n’en laissent rien paraître officiellement. Je pense que, nous, Africains, de l’opposition démocratique
comme du pouvoir, devons-nous réjouir du nouveau discours politique en France. En effet, à ma connaissance, tous les chefs d’Etat africains, aussi bien, que leurs opposants, affirment tous les
jours, et encore plus, pendant nos campagnes électorales, qu’ils veulent construire des états de droit, promouvoir la bonne gouvernance, défendre et faire respecter les libertés individuelles et
collectives, etc. Je pense que c’est le même discours que le parti socialiste tient depuis toujours, et encore fin octobre dernier, au Congrès de Toulouse, que le
candidat Hollande a tenu pendant sa campagne, et que le président Hollande a tenu, à Dakar et à Kinshasa. Cela dit, j’ai beaucoup apprécié le
courage politique dont a fait montre le président François Hollande pour avoir exprimé, aussi bien, à Dakar qu’à Kinshasa, sa croyance aux valeurs et idéaux que partagent
les sociaux-démocrates et les forces de progrès. Je ne m’attendais pas à moins. Mon seul souhait est que cette ligne politique soit traduite en actes, et qu’elle soit tenue dans la durée.
On note une volonté du président français de mettre fin à la Françafrique, ce qui entraîne des réactions de
colère et de repli sur soi venant de certains chefs d’Etat africains. D’aucuns souhaitent même se coaliser pour faire bloc contre François Hollande. Le président français est-il sur la bonne
voie ? Que faites-vous, opposants africains, pour l’aider à tenir bon ?
La Françafrique est décriée depuis de très longues années, et c’est bien l’Afrique et les peuples africains qui en paient le
plus grand prix, en matière de corruption, de violences politiques et de mauvaise gouvernance. Tout Africain responsable ne peut que souhaiter la fin d’un système opaque et désuet. Tous les
démocrates africains, qu’ils soient du pouvoir ou dans l’opposition, souhaitent la fin de la Françafrique parce que c’est un système indéfendable politiquement, économiquement et moralement. Nous
luttons, tous, pour l’avènement de nouvelles relations d’amitié sincère et de vrai partenariat mutuellement réciproque entre la France et l’Afrique. Les réactions de certains chefs d’Etat
auxquelles vous faites allusion, à supposer qu’elles soient vraies, ne pourront pas prospérer car toute lutte victorieuse doit se fonder sur des causes justes. Enfin, pour ma part, c’est dans le
cadre de l’Internationale Socialiste et des relations normales entre partis membres que mon parti, le MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain) entretient des relations normales avec
le PS français ainsi qu’avec d’autres partis frères africains notamment. Par conséquent, partageant le même crédo politique, notamment, sur l’Afrique, notre soutien politique et moral est acquis
à cette nouvelle politique africaine. Il en est de même, je le crois, pour les autres partis progressistes africains.
Quand on vous a écouté à Toulouse, à la tribune du Congrès du parti socialiste, on s’est rendu compte, très vite,
que la République centrafricaine allait très mal. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans votre pays ? Quelles sont les raisons qui vous poussent à être très inquiet ?
Je dis et répète que la République centrafricaine est dans une situation de blocage politique, née des élections frauduleuses
de janvier 2011, doublée d’une insécurité généralisée et d’une mauvaise gouvernance sans précédent. L’exaspération de mes compatriotes est à son comble, du fait qu’ils sont convaincus que les
autorités en place ont de fait démissionné et abandonné le pays comme une pirogue à la dérive. Les conséquences pour la population centrafricaine, aujourd’hui, sont la faim qui les tenaille au
point que manger une fois par jour est un exploit, la dénutrition et la malnutrition surtout infantiles, les maladies et le piteux état des formations sanitaires et la corruption du personnel
médical qui y sévit, les éruptions de violences provenant des multiples rébellions autochtones et allogènes, le racket et les exactions répétées des forces de défense et de sécurité sur les
barrières illégales dressées à travers le territoire. Comment ne pas être inquiet devant la descente aux enfers de son propre pays, de sa patrie ?
Aujourd’hui, le FARE-2011 dont fait partie le MLPC ne reconnaît pas le pouvoir en place et souhaite l’annulation
et la reprise des élections du 23 janvier 2011. Le pouvoir n’est pas de cet avis. N’y a-t-il pas de possibilités de dialoguer pour arriver à un compromis ? Pourquoi ce dialogue de sourds ?
Pourquoi la situation est-elle bloquée ? Comment la décoincer ?
Comme je viens de l’affirmer, le blocage de la situation actuelle de notre pays résulte à n’en pas douter, des désastreuses
élections de janvier et mars 2011, et du mépris constant du général Bozizé vis-à-vis des partis de l’opposition et leurs leaders. Lorsque les résultats d’élections sont
frauduleux, et donc, non crédibles, celui qui s’en prévaudra n’aura aucune légitimité qui lui permettra de gouverner dans la paix et la quiétude. C’est malheureusement cette voie que le général
Bozizé a choisie, en se faisant élire au premier tour dans des conditions opaques, et en cooptant dans une Assemblée dite nationale où aucun opposant n’est représenté,
plusieurs membres de sa famille, aux côtés des membres de son parti. Cette première, depuis les élections multipartites de 1993 unanimement saluées à l’époque par la communauté internationale, ne
pouvait que conduire le pays dans l’impasse puisqu’il est désormais clair que ce qui sous-tend la démarche de FrançoisBozizé est la confiscation et la conservation du
pouvoir au profit d’un seul individu, sa famille et son parti. L’exigence formulée par l’opposition de voir les résultats des élections du 23 janvier 2011, être annulés et celles-ci reprises est
une question de principe. Il s’agit de ne pas encourager la fraude électorale dans le pays à l’avenir en ne créant pas une jurisprudence de reconnaissance de la pseudo victoire du fraudeur
d’élections et de s’accommoder avec son pouvoir illégitime. C’est plus d’un an seulement après, au mois de mai dernier et à la suite de nombreuses et diverses pressions que le
général Bozizé a reconnu qu’il y a eu des irrégularités lors des dernières élections et accepté la nécessité d’un dialogue politique inter-centrafricain pour surmonter
le blocage de la situation. Depuis lors, c’est le statu quo.
Si le président François Bozizé vous proposait de former un gouvernement d’union que vous dirigeriez en
tant que chef de l’opposition, accepteriez-vous ? Si oui à quelles conditions ?
Tout parti politique a pour vocation de prendre le pouvoir et de l’exercer. Je suis président d’un parti politique qui a déjà
accédé au pouvoir démocratiquement par des élections transparentes et crédibles et qui a donc eu par le passé à gérer le pays. Le combat que je mène à la tête de mon parti vise à accéder à
nouveau démocratiquement au pouvoir, que le coup d’état du général Bozizé a ravi par la force, pour pouvoir rassembler les Centrafricains et mettre en œuvre le projet
de société et le programme du MLPC. Cela est également vrai des autres partis politiques de l’opposition démocratique aux côtés desquels nous luttons. Actuellement, je pense que ce que les
Centrafricains attendent de moi comme des autres responsables des partis de l’opposition, n’est point un replâtrage ou un colmatage des débris du gouvernement du général
Bozizé dont le bilan catastrophique pour le pays n’est plus à démontrer.
A Toulouse, vous avez déclaré, je vous cite : « Toute manipulation visant à modifier les termes de notre
constitution, en vue d’un troisième mandat à la tête du pays et de l’instauration d’une dynastie familiale, sera considérée comme un crime contre le peuple centrafricain ». Où avez-vous entendu
parler de troisième mandat ou de dynastie familiale en RCA ? Le pouvoir vous accuse de lui faire un procès d’intention. Est-ce faux ?
Bientôt, cela fera dix ans que le général Bozizé qui a pris le pouvoir de la façon que l’on sait,
est au pouvoir. Il n’a eu de cesse de poser des actes et prononcer des discours que la plupart des Centrafricains ont encore en mémoire et qui permettent d’avoir une certaine grille de lecture et
un décodeur de son comportement politique. Il ne se cachera donc pas derrière son petit doigt et finira tôt ou tard par abattre ses cartes. L’opinion nationale et internationale verra bien de
quel côté se trouve la vérité.
En tant que partis d’opposition, rencontrez-vous des contraintes dans l’exercice de votre activité ? Si oui
lesquelles ?
Vous connaissez bien la situation dans laquelle se débattent la plupart des partis d’opposition en Afrique : la vie
d’opposant n’y est pas un long fleuve tranquille et elle est surtout loin de ressembler à ce qu’on peut imaginer sur les autres continents. Les opposants africains sont généralement obligés de se
battre contre des régimes autocratiques dont les tenants tiennent à conserver le pouvoir par tous les moyens et le plus longtemps possible. Le MLPC, mon parti, n’y échappe pas. Vous vous êtes
aussi sans doute fait l’écho des tracasseries policières et les entraves à la liberté d’aller et venir dont j’ai parfois personnellement fait l’objet ainsi que Me Nicolas
Tiangaye également leader d’un parti d’opposition, privé de passeport et empêché d’effectuer des déplacements dans le cadre de sa profession d’avocat. Je ne parle pas des
interdictions de tenir des marches et autres meetings ou de faire une rentrée politique de nos partis. Ces activités pourtant garanties par la constitution sont assimilées et interprétées par le
régime en place comme visant à troubler l’ordre public et sont systématiquement interdites. Je passe sur les menaces et fausses accusations de tentatives d’atteinte à la sûre-té de l’Etat
régulièrement proférées par le pouvoir contre les leaders de l’opposition, et à plusieurs reprises contre moi. Tout cela pour tenter de vous saper le moral et vous faire perdre du temps et de
l’énergie, c’est bien connu et de bonne guerre. Nous faisons avec.
Le président du Tchad a retiré le contingent qui assurait la protection rapprochée du
président Bozizé fin octobre. Le président ougandais va retirer, également, l’unité de l’armée ougandaise qui est en RCA pour traquer Joseph Kony et sa bande. On parle du
retrait des forces gabonaises en début de l’année prochaine. Tous ces différents retraits sont annoncés presqu’au même moment. Que cachent-ils ? Pourquoi abandonne-t-on subitement François
Bozizé qu’on protégeait depuis des années ?
Les contingents faisant partie des forces de l’Afrique centrale (MICOPAX) sont dans notre pays dans le cadre des décisions
communément prises par les Etats de la CEMAC, par solidarité avec la RCA en proie depuis fort longtemps à d’énormes et récurrents problèmes d’insécurité et pour le maintien de la paix dans la
sous-région. Elles ont pré-vu se retirer de notre pays après dix années de présence. S’agissant des éléments tchadiens de la sécurité rapprochée de François Bozizé, seul ce
dernier peut expliquer les raisons de leur départ, que j’ignore totalement.
Tous les pays de la CEMAC, enclavés ou non, sont producteurs de pétrole, sauf la RCA. Est-ce une anomalie
géologique ou la volonté souveraine de votre président de ne pas se livrer à une telle activité ?
Plusieurs recherches et travaux de prospection ont montré qu’il y a du pétrole en abondante quantité dans plusieurs régions
différentes du sous-sol centrafricain. Le gouvernement centrafricain a déclaré qu’un permis pétrolier a été octroyé aux Chinois sur une partie de l’ancien permis de
M. Grynberg et cette entreprise est déjà à pied d’œuvre pour faire des forages exploratoires dans la zone de l’extrême Nord-Est du pays. Cependant, vous comprendrez
aisément que l’exploitation du pétrole et même de toute autre activité minière dans un site à travers le territoire national exige aujourd’hui qu’un minimum de conditions de sécurité soit réuni
dans le pays, ce qui est loin d’être le cas présentement. Or, l’insécurité généralisée qui règne dans l’arrière-pays ne permet point le déroulement des activités économiques et industrielles
quelconques. Vous n’êtes pas sans savoir qu’en septembre dernier, le site du groupe du géant du nucléaire français AREVA a été attaqué à Bakouma dans le Sud-Est de la RCA par
des hommes armés inconnus. Cette fâcheuse situation, ajoutée à bien d’autres facteurs encore, a contraint ce groupe à suspendre pour une durée indéterminée sa présence à Bakouma.
L’opposition centrafricaine n’exerce pas un contrôle véritable sur l’exploitation des ressources du sous-sol
centrafricain. Qu’est-ce qui vous en empêche ? L’exploitation de l’uranium, des diamants et même de la forêt, se fait de façon opaque. Le peuple centrafricain accuse l’opposition d’être complice.
A-t-elle tort ?
Dans une démocratie, c’est dans le cadre de l’exercice des contre-pouvoirs - en l’occurrence le parlement - que l’on
reconnaît à l’opposition que celle-ci peut parvenir à contrôler la gestion des affaires du pays et notamment l’exploitation des ressources naturelles telles que les richesses minières et
forestières que vous citez et dont regorge effectivement la RCA. Dès lors où le pouvoir du général Bozizé a tout fait pour barrer la route de la représentation
nationale à l’opposition lors des dernières élections législatives, l’Assemblée nationale, haut lieu de contrôle de l’action de l’exécutif, est actuellement une chambre monocolore. L’opposition
n’a donc pas voix au chapitre actuellement dans ce pays. C’est cette grave et honteuse réalité qui doit être sue en dehors des frontières de la RCA. Le peuple ne peut nullement accuser
l’opposition d’une quelconque complicité avec le pouvoir en place car il sait que l’opposition n’est pas à l’Assemblée nationale pour exercer quel -que contrôle que ce soit sur les revenus tirés
de l’exploitation du sous-sol national. Vous comprenez donc les raisons fondamentales de notre exigence politique d’annulation et de reprise des élections que certains jugent superfétatoires. On
ne peut nous demander de contrôler l’exécutif tout en déniant le droit d’être à l’Assemblée.
Les ministres Sylvain Ndoutingaï et Firmin Findiro, ont fui le pays, accusés d’avoir fomenté un
coup d’état contre le président Bozizé. Confirmez-vous qu’ils voulaient déposer François Bozizé ou s’agit-il simplement d’une volonté du chef de l’Etat de dégager deux ministres qui l’empêchaient
de tourner en rond paisiblement ?
Seules ces deux personnalités en question et le général Bozizé sont à même d’apporter les réponses
à vos questions. Tout ce que je sais, est que ces deux personnes ont été bel et bien brutalement limogées du gouvernement. Le régime de Bangui n’a fourni aucune explication officielle sur le
limogeage de ces deux piliers du pouvoir, ni donné les raisons de cette disgrâce.
Vous êtes président d’un grand parti, le MLPC, qui a dirigé la RCA (vous-même avez déjà été premier ministre).
Comment réagissez-vous au refus de la RCA de soutenir le candidat Jean Ping présenté par le Gabon à la présidence de la Commission de l’Union africaine pour un deuxième mandat, alors que tous les
pays membres de la CEEAC devaient s’aligner comme un seul homme derrière Ping?
Ni moi ni mon parti ne sommes actuellement aux affaires, par conséquent, je ne peux répondre valablement à votre question,
ignorant les éléments d’appréciation et les tenants et aboutissants de ce dossier. Cela dit, force est de constater que la diplomatie du pouvoir en place à Bangui manque pour le moins de
cohérence et obéit à des critères très alambiqués. A cela, il faut également ajouter que bien souvent, le gouvernement centrafricain actuel, faute d’être à jour dans le paiement des cotisations
dues à certaines institutions internationales dont la RCA est membre, notre pays est souvent privé de vote ou même du droit à la parole ainsi que de certains avantages et privilèges accordés aux
pays en situation régulière. Il est même déjà malheureusement arrivé que le gouvernement fasse appel à certains pays amis pour apurer certains impayés de cotisations, ce qui pose vous vous en
doutez, un réel problème de souveraineté de notre pays car, comme chacun sait, qui paye commande.
Ali Bongo Ondimba a-t-il raison de retirer les troupes gabonaises à cause de cette
trahison ?
Je rappelle une fois de plus que c’est depuis plus de dix ans que certains pays frères et voisins, dans le cadre de la
solidarité au sein de la CEMAC d’abord, puis ultérieurement, de la CEEAC, ont accepté d’envoyer à Bangui des contingents de leurs forces armées avec l’appui logistique de la France, pour aider au
retour de la paix et au renforcement de la sécurité dans le pays. Cette situation qui peut être comprise et défendue à un moment donné ne peut durer ad vitam aeternam. On ne peut
s’accommoder durablement d’une situation censée être exceptionnelle et temporaire, devenir progressivement définitive. C’est au pouvoir en place de réunir les conditions nécessaires pour que les
forces armées centrafricaines puissent assumer les responsabilités et les missions régaliennes qui fondent leur raison d’être à savoir, défendre l’intégrité du territoire et assurer la sécurité
et la libre circulations des biens et des citoyens sur toute l’étendue du territoire national.
Vous êtes proches des socialistes actuellement au pouvoir. Le président de la RCA peine à se faire recevoir
par François Hollande avec qui vous entretenez des relations depuis des années. Au nom de l’intérêt supérieur de la RCA, pourquoi n’intercédez-vous pas en sa faveur
?
Ce n’est pas mon rôle d’interférer dans les relations d’Etat à Etat, la diplomatie centrafricaine existe et fait son travail.
Au demeurant, je n’ai pas entendu le gouvernement centrafricain se plaindre de ce que vous affirmez. Un problème qui ne se pose pas n’existe pas.
Vous êtes une alternative crédible en cas d’alternance en RCA. Quels moyens vous donnez-vous pour ne plus vous
faire voler votre victoire la prochaine fois ?
Les moyens qu’un démocrate peut et doit se donner c’est-à-dire celle de la force du droit dans le cadre des lois et
règlements de mon pays et le soutien et la vigilance de mes compatriotes. Nous venons d’adopter par consensus à l’issue de quatre ateliers avec l’appui de la communauté internationale, la
création d’une Autorité nationale chargée de gérer les élections et un nouveau code électoral qui devrait régir désormais les élections en RCA répondant aux standards internationaux de nos jours,
incluant des listes et cartes électorales biométriques et bien d’autres dispositions encore, afin que le désordre délibéré et les fraudes massives constatées et enregistrées lors de la mascarade
électorale du 23 janvier 2011 ne soient plus qu’un mauvais souvenir.
Et pour conclure ?
Je reprendrai, à l’endroit de mon peuple et de mon pays que j’aime tant, la célèbre phrase de feu Sylvanius
Olympio, premier président du Togo indépendant : « Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour se lève toujours ».
Je finis en appelant les Centrafricains à garder de l’espérance, même si le parcours tumultueux et les résultats décevants de
notre pays n’y incitent pas. Nous continuons la lutte politique pour une alternance démocratique et dans la paix dans notre pays, pour que le Centrafricain retrouve justement des raisons
d’espérer.