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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 02:33

 

 

 

Martin-Ziguele-Les-Afriques.JPG

 

 

Centrafrique :  «Nous préconisons le dialogue sans préalable»

 

Les Afriques  17 janvier 2013  p 51

 

Martin Ziguélé, ancien premier ministre de la République Centrafricaine (RCA), fait partie de la coalition de l’opposition qui a adressé une plateforme de sortie de crise au Président Denis Sassou Nguesso, négociateur désigné par la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale. Entretien.

 

Les Afriques : Comment l’opposition centrafricaine voit la fin de la crise en RCA née des affrontements entre la rébellion Séléka et l’armée régulière ?

 

Martin Ziguélé : Nous avons remis une plateforme de sortie de crise, le 2 janvier 2013, à la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en République centrafricaine, pour transmission au Président congolais Sassou Nguesso, médiateur désigné de la crise par la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale. Nous préconisons le dialogue sans préalable. Par courtoisie pour lui et pour ses pairs, nous lui réservons la primeur de notre proposition, et ne voulons pas prendre part à cette ambiance délétère qui règne en ce moment.

 

 

LA : Qui sont vraiment les combattants de la rébellion Séléka, qui les dirige ?

 

M.Z. : C’est une coalition de mouvements rebelles armés. On connaît déjà la CPJP et l'UFDR qui ont vu certains de leurs éléments ouvrir des négociations avec le gouvernement, suite à une dissidence.

Il y a de nouveaux venus comme le CPSK. Jusque-là, on ne connaît pas le chef politique qui dirige le mouvement. Le plus connu des leaders du mouvement est un ancien fonctionnaire du ministère du plan et des affaires étrangères.

 

LA : Quelle lecture peut-on faire des positions de la France et des USA ?

 

M.Z. : Si l’on s’en tient aux communiqués officiels, ces deux pays appellent à la cessation des hostilités et à l’ouverture du dialogue. C’est aussi la position de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (Ceeac).

 

LA : Les forces d’interposition dépêchées par la Ceeac suffisent-elles à endiguer l’avancée des rebelles ?

 

M.Z. : Les rebelles disent en tout cas depuis hier qu’ils ont suspendu leur avancée. Je suis d’avis qu’il faille aller le plus rapidement possible aux négociations. Chaque jour qui passe est un risque de reprise des hostilités.

  

LA : Comment s’explique la présence forte du Tchad qui a dépêché en RCA le contingent le plus important dans le cadre de cette crise ?

 

M.Z. : Le Tchad est notre voisin qui a la plus longue frontière terrestre avec la République Centrafricaine. Nous sommes unis par l’histoire et la géographie. Le Tchad a évoqué des engagements réciproques en matière de paix et de défense, et les autorités tchadiennes ont expliqué que le Tchad s’est interposé pour éviter une guerre fratricide.

  

LA : Certains observateurs citent la RCA comme la deuxième victime collatérale de la crise libyenne, après le Mali ?

 

M.Z. : Autant il est aisé d’établir le lien direct entre les touaregs maliens et les libyens, autant il me paraît fastidieux de le faire dans le cas des populations centrafricaines. Je crois que les rebelles étaient partis sur la base de revendications corporatistes, contestant le fait que le gouvernement n’ait pas tenu ses engagements dans le cadre des Accords de Libreville. Ces revendications se sont étoffées au fur et à mesure de leurs victoires militaires. Ne rencontrant aucune résistance face à la déliquescence de l’armée (en attente de restructuration depuis dix ans) ils ont revu leurs revendications à la hausse, exigeant désormais le départ du président Bozizé.


Dans un pays où 64% de la population vit avec moins d’un dollar par jour, les feux de mécontentement se propagent vite.

 

Propos recueillis par Adama Wade

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Interview
4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 01:09

 

 

 

 

 Levy-Lakite.jpg

le distributeur de machettes et patron de COCORA Lévy YAKITE

 

RFI  dimanche 03 mars 2013

 

En Centrafrique, après la scission au sein de la coalition Seleka et la reprise des hostilités par l’une de ses deux branches, la tension monte d’un cran à Bangui. Les jeunes pro-Bozizé, regroupés dans la « Coalition citoyenne d’opposition aux rébellions armées », la Cocora, se mobilisent. Ces jeunes qui érigent des barrières dans la capitale centrafricaine pour filtrer la circulation ont annoncé le durcissement de leurs actions. La Cocora a également lancé un ultimatum d’un mois au gouvernement d’union nationale : il doit cantonner les rebelles, faute de quoi la Cocora demandera sa démission.

 

La Cocora, née fin décembre, face à la percée des rebelles de la Seleka qui se rapprochaient de Bangui, revient sur la scène. Fouiller les voitures, procéder à l’arrestation des personnes jugées suspectes ou en lien avec la rébellion, et mener des actions de vigilance, telles sont ses actions.

 

Lévy Yakité, son coordonnateur, veut être explicite : « Lorsqu’on active la flamme du nationalisme, c’est une flamme qui brille, qui brûle et qui ne s’éteint pas vite ! Et rien ne nous dit encore aujourd’hui que tout est fini ! Si le danger est loin de nous, ces barrières vont disparaître d’elles-mêmes ! »

 

Lévy Yakité enfonce le clou. Un ultimatum d’un mois est donné au gouvernement d’union nationale. Il doit veiller au cantonnement des rebelles et passer à leur désarmement. Sinon, la Cocora demandera sa démission à tout prix, selon son chef :

 

« D’ici la fin du mois de mars, si rien n’est fait pour délivrer nos parents des exactions en tous genres, de la part des éléments du Seleka, nous allons demander la démission, pure et simple de ce gouvernement ! Ce gouvernement aura brillé par son incapacité de sauver les Centrafricains ! »

 

La Cocora va plus loin. Elle demande que la médiation de la crise centrafricaine soit retirée des mains de la CEEAC, pour être confiée à l’Union africaine, à cause de l’implication de certains Etats dans la crise.

 

Une manifestation est prévue dans les prochains jours par les jeunes, en soutien aux forces sud-africaines présentes dans le pays. Les jeunes partisans de François Bozizé entendent également interpeller le président Jacob Zuma, pour qu’il renforce la présence de ces troupes en Centrafrique, afin de contrer une possible entrée des rebelles dans la capitale.

 

 

 

NDLR : Il ne fait aucun doute que c’est ce que BOZIZE a chargé le distributeur de machettes de dire que ce dernier, tel un perroquet, se contente seulement de répéter. En tant que qui et avec quel pouvoir un certain Lévy YAKITE peut-il se permettre de lancer un ultimatum au gouvernement de la République ? Quelle est la légitimité de cet individu ?  La RCA est en crise.  Et ce conflit n’est tombé du ciel et ne résulte pas du fruit du hasard. Il est engendré par des années de mauvaise gouvernance de BOZIZE et des énergumènes comme ce Lévy YAKITE qu’il charge de faire le sale boulot autour de lui. C’est leur mauvaise politique qui a plongé ce pays dans l’abîme. Après dix années de gestion du pays, ils en sont réduits aujourd’hui à distribuer des machettes, à lever des milices, à recruter des mercenaires à tout va et à compter sur les troupes de l’Afrique du Sud pour assurer leur protection et leur régime. C’est une honte.

 

En décembre dernier, BOZIZE n’en menait pas large et a même été contraint d’annoncer à la hâte, sans doute à contre-coeur,  qu’il ne se présenterait pas à sa propre succession en 2016 et qu’il était prêt à prendre des rebelles de Séléka dans son gouvernement. Aujourd’hui, la pression de Séléka ayant baissé et fait place à l’entrée de ses responsables politiques au gouvernement, BOZIZE ressort sa queue tel un chien, et ose relever la tête.  D’où les coups de menton de Lévy YAKITE qui, très déçu de n'avoir pas été pris dans le gouvernement, n'en finit pas de ruminer son amertume.

 

S'agissant des manifestations et autres marches dans Bangui des pro-BOZIZE pour soutenir les troupes sud-africaines, la question se pose vraiment de savoir que font les partis de l'opposition démocratique. Qu'est ce qui les empêche d'organiser aussi une marche pour demander le départ des troupes de Jacob ZUMA? Les partis politiques de l'opposition démocratique étaient neuf (9) à se bousculer pour aller à Libreville et ensuite entrer coûte que coûte au gouvernement d'union nationale. Pourquoi doivent ils laisser le monopole des marches et des manifestations aux bozizistes et à la seule bozizie ?   

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Interview
26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 16:24

 

 

 

Boz et Yayi Boni

 

 

http://www.jeuneafrique.com  26/02/2013 à 07h:57 Par Malika Groga-Bada

 

Jeune Afrique : En tant que président de l'Union africaine (UA), vous avez rencontré votre homologue centrafricain, François Bozizé, fin décembre, alors qu'il était confronté à une rébellion armée. Comment l'avez-vous convaincu de ne pas se représenter en 2016 ? En lui citant votre propre exemple ?

 

 

Thomas Boni Yayi : Le président Bozizé est un homme mesuré. Lui et moi sommes tous les deux évangéliques, et je lui ai parlé en tant que frère. Je lui ai conseillé de rassurer ses compatriotes et la communauté internationale quant à son intention de ne pas modifier la Constitution pour se représenter à la présidentielle. Et c'est vrai que je lui ai dit qu'en 2016 je serais heureux d'avoir un ami ancien chef d'État prêt, comme moi, à prendre sa bible pour parcourir les contrées et prêcher l'Évangile. 

 

 

 

 

NDLR : Le président béninois s’avance un peu trop s’agissant de son frère Bozizé qui rêve toujours de briguer un troisième mandat après 2016. Son plan secret est d’instrumentaliser les jeunes oisifs et les femmes par le canal du tandem NGAISSONA-YAMBETE et Elie OUEFIO à qui il a remis beaucoup d’argent pour soudoyer les manifestants qui doivent encore être envoyés sur les ambassades de France et des USA à Bangui, ces deux pays étant considérés par BOZIZE comme étant les principaux opposants à sa candidature après 2016.  



  

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 04:16

 

 

 

Ziguélé Martin

 

 

Martin Ziguélé sur les accords de Libreville: «C'est un mariage de raison»

 

Par Christophe Boisbouvier    RFI  lundi 25 février 2013

 

On ne l'a presque pas entendu pendant la crise centrafricaine, et pourtant c'est le numéro 1 de l'opposition, et bien entendu l'un des favoris de la présidentielle de 2016, à laquelle le président Bozizé ne pourra pas se présenter. Six semaines après les accords de Libreville, Martin Ziguélé (ancien Premier ministre centrafricain) sort de son silence. En ligne de Bangui, le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

 

RFI : Le 11 janvier, vous avez signé les accords de Libreville. Aujourd’hui, en êtes-vous satisfait ?


Martin Ziguélé : J’en suis satisfait sur un point principal : c’est le retour à la paix c’est-à-dire la fin des hostilités ouvertes sur le terrain.


Mais les exactions continuent. Pour preuve, les 15 000 Centrafricains réfugiés au Congo-Kinshasa et le cri d’alarme lancé par les évêques de Centrafrique. Est-ce que les rebelles vont vraiment jouer le jeu du programme Désarmement, démobilisation et réinsertion, le DDR ?


Oui, je crois savoir que des dispositions ont été prises et par la direction de la Seleka ici à Bangui et par les forces de la Micopax (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) pour tenter de remédier à cette situation effectivement déplorable.


Du côté de François Bozizé, la présidence accepte de cohabiter avec un gouvernement d’union nationale dirigée par l’opposant Nicolas Tiangaye. Est-ce que vous pensez que le président va jouer le jeu ?


Tous, à la présidence ou dans l’opposition, ou dans la société civile, nous avons tous intérêt à ce que ces accords de Libreville soient respectés parce que nous n’avons pas le choix. Vous avez d’un côté un régime qui n’a pu faire face à l’adversité militaire, vous avez une force militaire qui était en train de prendre la capitale et qui a été arrêtée grâce aux forces non centrafricaines, notamment aux forces de la Micopax. Donc un mariage de raison.


Tous les ministres issus de l’opposition ou de la rébellion sont flanqués d’un ministre délégué issu du camp présidentiel. Est-ce que cela ne les fragilise pas ?


Oui, dans l’absolu la formation de ce gouvernement a créé autant de mécontentements qu’il y a de composantes. Ce que vous dites, ce sont des manifestations de l’absence totale de confiance d’ailleurs qui a régné pendant longtemps parmi les acteurs dans ce pays-là. Mais je crois que le Premier ministre a trouvé la bonne formule : saisir le médiateur, en l’occurrence le président Denis Sassou-Nguesso du Congo. Laissons lui le temps donc de trouver les bons accommodements qui permettront au Premier ministre de faire le réaménagement technique tant souhaité par ces partis-là.


A Libreville, le président Bozizé s’est engagé à libérer tous les prisonniers politiques. Mais Monsieur Mackpayen par exemple est toujours en prison à Bangui. Est-ce que ce n’est pas mauvais signe ?


Que ce soit monsieur Mackpayen ou que ce soit d’autres personnes qui ont été arrêtées parce que tout simplement elles appartiennent aux ethnies Goula, Rounga et autres qui sont considérées comme les ethnies des responsables de la Seleka, tous doivent être libérés. Et j’interpelle le gouvernement, et j’interpelle également toutes les milices pour que ces personnes-là soient libérées sans condition.


Officiellement le gouvernement d’union nationale doit préparer des législatives d’ici un an, mais en réalité est-ce que ces élections ne vont pas être couplées avec la présidentielle de 2016 ?


Oui. Dans un pays où tout est à refaire, un an est un délai indicatif qui ne peut que être prorogé. Est-ce que cela sera prorogé jusqu’en 2016 ? Je ne saurais vous le dire.


Vous serez candidat en 2016 ?


A chaque jour suffit sa peine.


A ceux qui disent, après vos échecs de 2005 et de 2011, ça va être votre tour en 2016, que répondez-vous ?


Je réponds qu’aujourd’hui ma préoccupation essentielle est d’aider ce gouvernement dont le Premier ministre est issu de nos rangs. Lorsque ce travail aura réussi, nous passerons à une autre étape, si le peuple le veut. Donc c’est trop tôt aujourd’hui de dire que mon heure est venue ou que mon heure n’est pas venue.


Est-ce que vous comptez sur le soutien du Premier ministre pour votre campagne de 2016 ?


Je vous ai dit qu’au moment où je vous parle, je ne suis ni dans la disposition de quelqu’un qui fait campagne, ni dans la disposition de quelqu’un qui prépare une campagne.


Mais est-ce que le Premier ministre n’est pas l’un de vos plus proches amis politiques ?


Le Premier ministre, je le soutiens dans le travail qu’il fait, parce que non seulement c’est un ami politique, mais c’est parce que c’est aujourd’hui le Centrafricain qui est le mieux placé sur le plan de l’aide et sur le plan de la compétence pour le sauvetage de ce peuple, de ce pays. Oui, je le soutiens sans faille.


Vous le soutenez et il vous soutiendra ?


Comme je vous l’ai dit, je ne fais pas deux choses en même temps. Je soutiens le Premier ministre Nicolas Tiangaye, je soutiens le gouvernement d’union nationale de transition. Le reste, les carrières personnelles sont dérisoires par rapport à cet impératif-là.

 

 

 

NDLR : Il urge que les instruments de suivi des Accords de Libreville soient mis en place car BOZIZE profite du vide pour en faire un peu à sa tête. Il est plus que temps que le Médiateur et Président de ce Comité de suivi, le président congolais Denis SASSOU NGUESSO prenne ses responsabilités. Il avait déjà été saisi par Séléka a propos du coup de force de BOZIZE lors de l'annonce de la composition du gouvernement où il a mis tout le monde y compris le Premier Ministre devant le fait accompli avec l'entrée dans le gouvernement de personnes dont ne voulait pas le PM. On attend jusqu'à ce jour la réponse du Président SASSOU qui ne vient toujours  pas.

 

Entre temps, BOZIZE signe des décrets à tour de bras pour placer ses hommes et femmes liges. Ce n'est pas ce qui a été prévu par les Accords politiques de Libreville. BOZIZE ne comprenant que le langage des armes et de la force, on peut aussi comprendre le refus de leur cantonnement des éléments de Séléka qui ont nettement l'impression que BOZIZE reprend du poil de la bête tout en ne respectant nullement les dispositions des Accords de Libreville.

 

Dans un tel contexte il ne peut être question que le Premier Ministre Nicolas TIANGAYE aille faire une Déclaration de Politique Générale devant les députés comme certains en rêvent et font discrètement pression pour qu'il en soit ainsi. C'est un grossier piège dans lequel le PM doit absolument éviter de tomber car il ne peut prendre des engagements tant qu'il n'a aucune garantie que BOZIZE ne pourrait pas continuer à en  faire  à sa tête comme actuellement. 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Interview
14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 17:30

 

 

 

Ziguele-Martin.JPG

 


Le Confident Mercredi 13 Février 2013 à 14:50


L’Opposition Démocratique Centrafricaine, depuis son entrée au Gouvernement d’Union Nationale (GUN), ne fléchit pas dans sa lutte. Elle demeure conséquente avec elle-même et se construit pour les échéances à venir. Elle est en voie d’élaborer une charte construite méticuleusement par ces leaders. Selon M. Martin Ziguelé que nous avons rencontré, l’Opposition Démocratique Centrafricaine est consciente de ses faiblesses depuis l’instauration du multipartisme de 1991 à nos jours. Cette fois, le Collectif des partis politiques de l’Opposition, qui regroupe pour l’heure, plusieurs formations et associations politiques, qui ont décidé d’unir leurs efforts, veut avoir une lisibilité par rapport aux autres regroupements souvent fragilisés par boulimie de gain de leurs adhérents. Face à ce qui se passe dans notre pays, après Libreville, prêche la paix, l’intérêt général, la sécurité, la libre circulation des personnes et des biens, qui sont les substrats des Accords de Libreville du 11 Janvier 2013.

 

Le Confident : M. Martin Ziguelé, votre parti le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) est membre du Front Pour l’Annulation et la Reprise des élections (FARE-2011). Que devient le FARE-2011, puisque beaucoup de ses leaders sont entrés au gouvernement d’Union Nationale (GUN) ? 



Je vous remercie et je pense que vous voulez parler du Collectif des partis d’opposition qui regroupe quatre (4) structures : Le FARE-2011, qui comprend cinq (5) partis politiques. Il y a la plate-forme ‘‘Sauvons le Centrafrique’’, qui comprend trois (3) partis politiques et deux (2) autres partis politiques qui ont adhéré à titre individuel, l’UDPP de M. Maïtard Djim-Arem et le MDREC de Joseph Bendounga. L’ensemble de ces partis et de ces organisations politiques forment ce que nous appelons l’Opposition Démocratique. Le FARE-2011 n’est qu’une entité de cet ensemble qui forme l’Opposition Démocratique. Vous nous demandez quel est l’avenir de cette opposition ? 


Vous étiez très attentif à la situation politique de notre pays, bien avant les hostilités et ensuite les négociations de Libreville, l’ensemble des leaders du Collectif des partis politiques de l’opposition ont animé en commun une conférence de presse au cours de laquelle, ce collectif avait déjà annoncé qu’il allait étudier une forme de regroupement des partis de l’Opposition Démocratique. Et cela est en marche et avant Libreville, nous avions discuté d’un projet de charte. Et au moment même où je vous parle, le débat continue pour asseoir définitivement un collectif des partis politiques qui lutte à la fois pour la République, pour la démocratie et aussi pour l’alternance démocratique. 



S’agissant particulièrement du FARE-2011, maintient-il encore ses exigences d’annulation et de reprise des élections de 2011 ? 



Oui le FARE-2011 s’appelle effectivement Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011. Il y a eu une évolution politique notable après les Accords de Libreville, parce que d’une part, nous avons signé un accord qui fixe les élections présidentielles à 2016 et d’autre part demande qu’il y ait des élections législatives anticipées. Nous pensons donc (et sur ce plan, je m’exprime à titre personnel), que nous devons réadapter notre organisation par rapport à la nouvelle situation politique. Le débat se poursuit au sein de l’opposition politique et je pense les jours qui suivront, nous apporterons une réponse peut-être lors d’une conférence ou d’un point de presse, pour vous annoncer la nouvelle donne au sein de l’Opposition Démocratique. 



Mais en entrant au Gouvernement, l’Opposition Démocratique n’a-t-elle pas perdu sa raison d’être ? 



Non. Je pense qu’il ne faut pas aller vite en besogne. Nous sommes dans un pays qui a connu une grave crise politique et militaire. Cette grave crise a trouvé son dénouement dans des négociations qui ont abouti à la signature d’un accord, qui est l’Accord de Libreville. Il en est issu un gouvernement d’Union Nationale, qui est présidé par un premier ministre, qui est issu des rangs de l’Opposition démocratique. Naturellement, comme je le disais tout à l’heure la vitesse de tous ces événements n’ont pas permis encore à l’Opposition de discuter sereinement sur la nouvelle forme organisationnelle. Mais ce qui est certain, dans l’esprit, nous sommes des républicains, nous travaillons pour le renforcement de la démocratie dans notre pays. Il n y a pas de démocratie sans alternance et donc ces partis politiques continuent à porter ces valeurs et nous trouvons et le contenu et l’appellation qui s’adaptent certainement à cette nouvelle donne. 



Si on se projette en 2014, la Charte que vous élaborez adoptera-t-elle la stratégie pour les élections législatives ? 



Vous savez, dans l’Opposition Démocratique, on fonctionne de manière démocratique, c’est-à-dire qu’on n’impose pas une démarche, on n’impose pas un concept. C’est pour cela que l’esprit de Charte avait été annoncé avant les négociations de Libreville. Nous avons demandé à notre Secrétariat Commun, de saisir les Etats-majors de chaque parti avec le projet pour que le texte soit enrichi par les bureaux politiques de chaque parti, membre de la Coalition et nous nous retrouverons au cours d’un conclave pour travailler dans la sérénité et de manière méthodique pour mettre en place la nouvelle organisation. Nous sommes dans ce processus là et ce processus s’achèvera dans les semaines qui viennent. Donc ce que je vous dire, c’est la démarche qui est très méticuleuse, parce que nous sommes soucieux de respecter les valeurs que nous partageons au sein de l’Opposition, et les résultats, vous en serez informés. Ce que je puis vous dire en mon nom propre, c’est que nous avons décidé plus que jamais d’œuvrer ensemble. 



Œuvrer ensemble même pour les élections présidentielles de 2016 ? 



Nous sommes en démocratie. Nous travaillons avec tous les sujets qui nous concernent y compris. Ceux liés à la vie de notre pays, à la sécurité de notre pays, à l’avenir donc aux élections. Nous débattons de ces questions sereinement. Nous ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Nous finissons les discussions à l’intérieur de chaque parti. Nous nous retrouvons en plénière pour adopter la Charte y compris les questions concernant les élections. 



La question a été posée compte tenu du comportement de l’Opposition lors des élections de 2011, qui a préféré y aller en ordre dispersé ?

 

Mais je peux vous rassurer. Nous avons remonté jusqu’en 1991 pour faire l’analyse des différents regroupements dans notre pays. Vous savez que l’Opposition démocratique n’est pas née dans ce pays des dernières pluies. Nous avons des personnes ressources qui ont vécu l’histoire depuis les débuts que par formation et par culture politique sont attachées à la culture de l’évaluation pour construire l’avenir, il faut toujours tirer les leçons du passé. Nous ne sommes pas sur un terrain que les romains appellent une terre nue, qui n’appartient à personne. C’est une terre où vivent les hommes et les femmes, qui ont conjugué plusieurs expériences politiques. Et l’opposition en tant que concept, a eu à se regrouper depuis 1991, pendant que le RDC était au pouvoir, peu après pendant que le MLPC était au pouvoir, puis après pendant la Transition sous Bozizé et après les élections de 2005. Donc à des degrés divers, nous avons été soit au pouvoir soit dans l’opposition. Donc nous avons toutes les expériences qu’il faut pour les analyses et de bâtir un concept dans lequel les Centrafricains se sentent concernés. 



Et si on demandait au président Matin Ziguelé, ses sentiments par rapport à l’application des Accords de Libreville ? 



Je veux aller très franchement comme je l’ai toujours fait. Je serai très naïf, si je vous disais qu’au lendemain des accords de Libreville, nous serions aux paradis. Il est clair que lorsque vous mettez ensemble des personnes qui avaient des vues diamétralement opposées, qui ne se parlaient pas, je dirais qui se retrouvent de par ces Accords et suite à des négociations difficiles dans une même structure gouvernementale, sous la direction d’un premier ministre, issu lui-même de l’Opposition Démocratique, il est naturel de s’attendre à des réactions de résistance au changement. C’est dans la nature de l’être humain de refuser d’abord le changement même si c’est dans son intérêt. Et donc, il faut avoir beaucoup de philosophie, beaucoup de patience également dans la construction de ce vivre en commun. Moi, je pars toujours du principe que nous sommes des Centrafricains, qui avons été ensemble, dans les mêmes écoles, nous travaillons ensemble, vivons ensemble dans les quartiers et nous avons partagé des luttes même ensemble autour de certaines valeurs, pourquoi nous ne pouvons pas nous retrouver ensemble pour construire notre pays ? C’est la question ?

 

Naturellement, il y a des forces centrifuges dans l’histoire de l’humanité, dans l’histoire de notre pays, qui démontrent qu’il y a des personnes qui résistent toujours au changement et qui sont nues par des velléités de restauration d’une vision autocratique de la Société. Et, il ne faut pas sous-estimer ces forces-la. Il faut les comprendre, pour les traiter, dans l’intérêt du pays. Ne regardons pas le passé. L’Accord de Libreville en lui seul ne transformera pas la RCA sans la volonté des Centrafricains d’aller de l’avant. Et il y a quelque chose de très important que je veux vous rappelle avec solennité et très gravement. La particularité de la République Centrafricaine, c’est le caractère géographiquement extraverti de la ville de Bangui. Aujourd’hui à Bangui, nous avons la fausse impression (parce qu’il n’y a pas de guerre à Bangui), que nous avons un pays, qui existe et qui avance, alors cela est totalement faux. Les trois (3) quarts de notre pays sont sous occupation militaire, c’est-à-dire échappent au contrôle de l’Etat avec les souffrances de nos populations. C’est à elles que nous devons penser lorsque nous parlons d’intérêt national. Et c’est par rapport à celles que nous devons inscrire toutes nos actions, c’est-à-dire les querelles intestines, nous devons les oublier et privilégier la restauration de la paix, de la sécurité, de la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’entendue de notre territoire. Et ce n’est pas gagner d’avance. Donc, pour une fois, pensons à l’intérêt général et c’est ça le message qu’il faut retenir de Libreville.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Interview
5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 01:25

 

 

 

Eric Massi Séléka

 

 

Afrik.com LUNDI 4 FÉVRIER 2013 / PAR ASSANATOU BALDÉ

 

 

Les rebelles du séléka ont rejeté le gouvernement d’union nationale formé dimanche par François Bozizé. Ils estiment que le président centrafricain n’a pas respecté ses engagements depuis la signature des accords de Libreville. Eric Massi porte-parole de la rébellion fait le point.

 

Afrik.com : Pourquoi avez-vous refusé le gouvernement d’union nationale proposé par François Bozizé ?

 
Eric Massi :
 François Bozizé n’a pas tenu compte du gouvernement proposé par le Premier ministre Nicolas Tiangaye. Il a donc nommé les ministres selon ses propres choix. Nous sommes très vigilants car Bozizé cherche à récupérer la situation à son avantage par la ruse. Depuis les accords de Libreville, le Séléka est partagé entre ceux qui veulent rentrer au gouvernement et travailler avec François Bozizé et ceux, comme moi, qui doutent de la bonne foi de Bozizé pour rétablir la paix dans le pays. Ceux qui veulent rester au sein du gouvernement pour négocier des postes, cela les regardent. Mais en ce qui me concerne, je ne suis pas intéressé par le gouvernement d’union nationale de Bozizé !

 

Afrik.com : Ne craignez-vous pas que les divisions au sein du séléka menacent votre mouvement ? 


Eric Massi :
 Le séléka n’a en réalité jamais été divisé. Il y a des divergences de positions certes mais nous sommes toujours solidaires. Il y a eu effectivement des évènements incontrôlables qui ont repris les hostilités dans les villes du sud-est notamment mais ils ont été très rapidement neutralisés. La situation est donc sous contrôle mais reste néanmoins difficile car Bozizé a rompu la confiance que nous lui avions accordé.

 

Afrik.com : Toutefois, c’est vous qui avez accepté de vous rendre à Libreville pour négocier avec François Bozizé ? Le regrettez-vous aujourd’hui ? 


Eric Massi :
 Les négociations de Libreville ont été très rapides et nous a laissé un gout amer. Les problèmes de fond n’ont pas été traités. Et je fais parti de ceux qui ne peuvent pas serrer la main de Bozizé ni rentrer en Centrafrique sans que ma sécurité soit menacée. A plus d’un mois des accords de Libreville, Bozizé n’a respecté aucun des engagements qu’il a pris, hormis la nomination du Premier ministre. Les prisonniers dont nous réclamions la libération n’ont toujours pas été libérés. La force sud-africaine, chargée de le protéger, est toujours présente. Par ailleurs, il a déployé des éléments de l’armée centrafricaine et sud –africaine dans la ville de Bangassou alors qu’il n’a pas à se mêler des affaires de défense. La mauvaise foi de Bozizé est maintenant visible.

 

Afrik.com : Si François Bozizé s’entête êtes-vous prêts à reprendre les hostilités ? 


Eric Massi :
 Nous sommes prêts à reprendre les hostilités si Bozizé s’entête. Nous donnons une dernière chance au médiateur pour poursuivre les négociations. Nous donnons encore une dernière chance à la paix. Il ne faut pas oublier qu’il y a un rapport de force qui est réel sur le terrain. Nous sommes toujours présents. Et comme il ne respecte pas ses engagements, il n’y a donc pas lieu qu’on lui fasse confiance pour l’organisation d’élections démocratiques dans le pays. Et ma position est celle de la majorité du séléka et des Centrafricains.

 

Afrik.com : François Bozizé semble avoir retourné la situation à son avantage en usant de la ruse ? Que répondez-vous à cela ?

 
Eric Massi :
 Nous ne sommes pas des naïfs. Nous sommes des responsables. Nous lui avons donné une chance pour conduire le pays vers la paix. Mais il s’entête. Je le redis encore une fois nous sommes prêts à terminer le travail là où nous nous sommes arrêtés. Nous ne nous battons pas contre le peuple centrafricain. Nous voulons mettre fin à la violence et au despotisme. Aujourd’hui le dialogue ne suffit plus à mettre fin à la crise. Nous en appelons toujours aux chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceac) qui ont depuis le début de la crise tout mis en œuvre pour apaiser la situation.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 18:49

 

 

 

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Radio Ndéké Luka Jeudi, 24 Janvier 2013 11:35

 

La coalition des rebelles de la Séléka a démenti le 24 janvier 2013 une éventuelle conquête d’autres villes de la République Centrafricaine malgré l’accord de Libreville. Au cours d’une conférence de presse animée mercredi à la base M’poko à Bangui, les responsables de cette coalition ont toutefois reconnu certaines exactions commises par leurs éléments dits incontrôlés.


La rencontre avec la presse a eu lieu après que les populations de Dimbi et Kémbé (centre-est) aient dénoncé des exactions perpétrées par la Séléka. Un commandant de Brigade de Kémbé serait même tué. Sa famille a manifesté  mercredi devant la primature pour en avoir le cœur net. Une promesse de porter plainte contre Séléka devant la CPI a été envisagée.


Christophe Gazambeti, un des porte-paroles de la Séléka a expliqué que, « depuis 3 jours, nous avions été alertés que 3 véhicules avec 50 hommes ont effectué une descente sur Dimbi. Ils ont emporté une somme de 150 000 francs CFA et un groupe électrogène. Ce sont des éléments incontrôlés qui n’ont reçu des ordres de personne. Ces derniers ont aussi fait irruption à Kémbé. De là, ils ont cassé la maison carcérale et libéré les prisonniers ».


« Toujours dans cette ville, pendant leur rapt, il y’aurait une perte en vie humaine. Si l’information est confirmée, nous le regrettons vivement et adressons nos condoléances à la famille du disparu », a indiqué le porte parle.


Christophe Gazambeti  de poursuivre qu’« en guise de correction, la coalition Séléka a aussitôt dépêché une équipe pour aller ramener les récalcitrants sur Bambari et les désarmer. Ils seront sanctionnés de la manière la plus exemplaire possible : rayés simplement des rangs de la Séléka ».


Toutefois, « j’apprends par-ci par-là qu’on a égorgé ceux-ci. De grâce, arrêtons les propos macabres qui n’arrangent pas les choses. Il faut nous remettre en confiance pour rassurer la population de l’après Libreville. Nous nous évertuons toujours à respecter les closes de l’accord signé pour une sortie de crise définitive. Il y’a des efforts qui sont faits à ce jour : la garnison de Bambari sera reformatée. C’est là où la répression bat son plein », a mentionné Christophe Gazambeti.


« Bientôt, nous allons entamer une série de descentes dans les zones que nous contrôlons afin de sensibiliser nos troupes pour protéger la population. Une caravane de la paix va accompagner cette tournée », a-t-il conclut.


Au plan politique, une semaine après la passation de service du nouveau Premier ministre de transition maitre Nicolas Tiangaye, le pays n’est toujours pas doté d’une nouvelle équipe gouvernementale.

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 12:51

 

 

 

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Tiangaye interrogé par la presse

 

 

Nicolas Tiangaye: «J'ai une mission à accomplir»


Par Christophe Boisbouvier   RFI  lundi 21 janvier 2013

 

En Centrafrique, il porte les espoirs de millions de gens. Le célèbre avocat et défenseur des droits de l'homme Nicolas Tiangaye a été nommé Premier ministre, jeudi 17 janvier 2013, au terme des accords de Libreville entre le pouvoir et la rébellion de la Seleka. Il lui reste à former un gouvernement et surtout à conduire une transition d'un an jusqu'aux législatives.

 

Après 35 ans de combat pour la démocratie et les droits de l’homme, vous voilà Premier ministre. Est-ce un aboutissement ?


Il ne s’agit pas d’un combat personnel. Le pays est confronté à une crise et j’ai donc décidé d’accomplir une mission. C’est comme cela que je perçois les choses et non pas à titre personnel, mais en termes de sacerdoce pour un pays.


Ces dernières années, vous vous êtes opposé à un troisième mandat du président François Bozizé. Du coup, celui-ci a tout fait pour vous empêcher d’être élu à l’Assemblée nationale. Est-ce que la cohabitation entre vous deux ne va pas être difficile ?


Je suis investie d’une mission d’Etat et je m’attacherai peu aux considérations personnelles qui passent au second plan par rapport aux intérêts de mon pays.


Mais tout de même ces derniers jours, François Bozizé a encore joué la montre dans l’espoir que la belle unanimité sur votre nom se fissure. Est-ce que vous allez pouvoir travailler ensemble ?


Nous avons intérêt, lui et moi, à travailler dans l’intérêt du peuple centrafricain. Des accords ont été signés à Libreville. Il appartient donc à tous les acteurs politiques et sociaux de respecter nos engagements et nos signatures.


En parlant de vous, le président Bozizé a eu ce mot : « Il sera au pied du mur, là où on voit le maçon », allusion à la franc-maçonnerie à laquelle vous appartenez tous les deux. Est-ce que vous travaillerez tous les deux dans un esprit de solidarité maçonnique ?


Non, la question des convictions philosophiques mérite d’être écartée de ce débat. Il s’agit ici d’une question politique et, de ce point de vue, le gouvernement qui est constitué est un gouvernement d’union nationale. Ce n’est pas un gouvernement de Tiangaye ou bien de gens qui appartiennent à une certaine confrérie. Il appartient à toutes les forces politiques et sociales du pays de se battre pour sortir le pays de la crise. Parce que nous sommes au bord du gouffre.


Parmi les trente membres du futur gouvernement, François Bozizé réclame 20 postes pour sa mouvance et pour ses alliés de l’ex-rébellion et de la société civile. Est-ce que vous êtes d’accord ?


Dans aucun pays du monde, on a formé un gouvernement sur la place publique. Je vais entamer des négociations avec les différents acteurs, et puis on avisera.


Est-ce que les rebelles de la Seleka auront bien le portefeuille de la Défense ?


Cela a été décidé au sommet de Libreville.


Est-ce que ce sera Michel Michel Am Nondroko Djotodia ?


C’est à eux de choisir leur représentant.


A qui reviendront les autres ministères de souveraineté ?


Je vais commencer les consultations, puis nous déciderons d’un commun accord de la formation d’un gouvernement qui tient compte de plusieurs facteurs dont le facteur équilibre entre les cinq composantes qui doivent faire partie de ce gouvernement.


Vous avez été choisi par l’opposition politique et accepté par la Seleka. Ne craignez-vous pas d’être l’otage de ces deux mouvances ?


Je ne suis l’otage de personne. Je suis le Premier ministre d’un gouvernement d’union nationale. Je ne suis pas le Premier ministre venu de l’opposition, ni de la Seleka et encore moins d’autres forces politiques qui font partie de ce gouvernement.


Au terme des accords de Libreville, vous allez conduire une transition d’un an. Quelle va être votre priorité ?


La pacification, la sécurisation du territoire national sont la priorité numéro un.


Des législatives dans un an comme le prévoit les accords de Libreville, franchement, est-ce que c’est possible ?


Dans le document initial, il nous a été proposé de limiter la durée de la transition à un an et, sur l’intervention de la délégation de l’opposition démocratique, nous avons fait valoir que ce n’était pas réaliste. C’est pour cette raison que dans l’accord politique, cette durée de 12 mois est renouvelable.


En prenant la primature, vous avez accepté de ne pas être candidat à la prochaine élection présidentielle en 2016, est-ce que cela veut dire qu’à 56 ans vous renoncez à toute ambition présidentielle ?


Ce n’est qu’une étape dans ma vie politique. J’ai pris cette gouvernance parce que le pays était confronté à une situation particulière, qu’il fallait que je fasse le sacrifice. Et je considère cette mission comme un sacerdoce dans l’intérêt supérieur de la nation.


De nombreuses fois dans votre carrière, vous avez eu des propositions pour être ministre, à chaque fois vous avez refusé. Pourquoi, cette fois-ci, avez-vous accepté ?


Plusieurs fois évidemment, j’ai refusé, j’ai renoncé ou j’ai décliné des offres d’être ministre ou même Premier ministre puisqu'il m’a été proposé en 1996 d’être Premier ministre et j’ai décliné parce que j’étais à l’époque président de la Ligue des droits de l’homme et j’avais estimé que je ne pouvais pas sacrifier cette lutte que je menais sur le terrain la société civile pour des causes politiques. Aujourd’hui, je suis un homme politique, j’ai un parti politique. Et le couronnement de toute lutte, c’est l’exercice du pouvoir de l’Etat et je ne peux plus fuir devant mes responsabilités.

 

 

 

NDLR : A remarquer qu'après quatre années passées à la primature, le mathématicien de Boy-Rabe, Faustin Archange Touadéra, prédécesseur de Nicolas Tiangaye, n'a pas accordé la moindre interview à un média important sur le plan international. Seul Bozizé donnait de temps à autre des interviews sur RFI pour débiter ses mensonges habituels.  

 

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 18:42

 

 

Eric Massi Séléka

 

 

Afrik.com   JEUDI 10 JANVIER 2013 / PAR ASSANATOU BALDÉ

 

 

Les tractations se poursuivent à Libreville pour tenter de trouver une solution à la crise centrafricaine. Les rebelles du Séléka, qui contrôlent les ¾ du pays, exigent la démission du président François Bozizé. Ce dernier, qui se cramponne au pouvoir, refuse de négocier son départ. Afrik.com est allé à la rencontre d’Eric Massi, porte-parole et coordonnateur des rebelles. Il livre leurs attentes, revendications et projets politiques pour la Centrafrique.

 

Corpulence imposante. Vêtu d’un pantalon pince noir assorti d’une chemise bleu, Eric Massi, 41 ans, est élégant du haut de ses 1m 85. A première vue, difficile de croire que c’est lui la tête pensante de la rébellion Séléka en confrontation depuis décembre avec François Bozizé. Le consultant financier d’une entreprise de management à Paris, au verbe facile, n’a en effet rien d’un rebelle. C’est d’ailleurs avec le sourire et des poignées de mains chaleureuses qu’il nous accueille à l’hôtel Lutetia, après avoir été mainte fois sollicité et répondu à plusieurs appels téléphoniques. Son agenda est chargé. Mais il s’efforce de rester aimable avec tous ses hôtes qui défilent tout au long de la journée. Mais l’homme à la voix grave et posée devient grave dès lors qu’on aborde la crise centrafricaine.


Il n’oubliera jamais le 19 décembre 2009. Jour où son père Charles Massi, homme politique sous le régime du défunt président Ange Félix Patassé, qui a créé un laboratoire pharmaceutique, a été assassiné sur les ordres du président François Bozizé. Sa mère Denise Massi décède quelques mois après la mort de son mari. Pour Eric Massi, doublement orphelin, la blessure est encore vive. Tout débute en 2008, lorsque Charles Massi, ministre d’Etat des Transports de Bozizé, conteste le massacre mené par les troupes du régime contre les fiefs de l’ex-président Patassé, dans le nord du pays. Une voix discordante qui irrite le président centrafricain qui le limoge deux mois après et lui coupe tous ses vivres. Charles Massi décide alors d’unir les rébellions du pays divisées et dispersées pour rétablir un état de droit. François Bozizé comprend vite que les projets du médecin constituent une menace pour son règne. Il décide alors de l’éliminer.


Un assassinat qui révolte les différents groupes armés, qui décident de se rassembler. D’où la naissance du séléka, qui signifie alliance dans la langue locale. Les rebelles font finalement appellent à Eric Massi pour terminer le travail que son père avait entamé. « J’ai pris mes responsabilités pour honorer sa mémoire. Nous nous sommes réunis en août 2012 avec les différents chefs rebelles. Nous avons en septembre mené des opérations pour signaler à Bozizé que nous sommes toujours là, explique Eric Massi. Nous lui avons indiqué que nous avions la capacité de déstabiliser Bangui pour qu’il ouvre des négociations. Mais au lieu de négocier avec nous, il a ordonné des attaques contre nos bases. Raison pour laquelle nous avons pris la décision de riposter en décembre, même si au départ ce n’était pas prévu ». L’héritier de Charles Massi, lui, ne s’imaginait pas encore il y a quelques mois, qu’il dirigerait la coalition de la rébellion centrafricaine susceptible d’entraîner la chute du président Bozizé.

 

Afrik.com : Pourquoi n’êtes-vous pas à Libreville pour faire avancer les pourparlers ? 


Eric Massi :
 Est-ce que Francois Bozizé y est lui ? Pour le moment nous attendons de voir comment les choses se déroulent. J’attends le moment opportun pour m’y rendre.

 

Afrik.com : Qu’attendez-vous des négociations de Libreville ?

 
Eric Massi :
 La conférence à Libreville a été très mal préparée. De quoi va-t-on parler ? Tout est encore très flou. Nous n’avons pas d’agenda précis concernant les négociations. Or, nous réclamons le départ de Bozizé, que nous refusons de négocier. Nous ne voulons pas faire les mêmes erreurs que dans le passé en entamant des dialogues qui ne déboucheront à rien. Nous avons les moyens de rentrer dans Bangui mais nous ne l’avons pas fait afin de préserver les vies des populations. J’ai indiqué aux rebelles qu’il était inutile de rentrer dans Bangui car une capitale ne se prend pas, elle se donne. Nous adhérons aux valeurs de paix de l’Union africaine. Et je suis prêt à aller à Libreville pour porter ce message au nom du peuple centrafricain. Car contrairement à ce que l’on pense, il n’y a pas que des milices au sein du Séléka. La rébellion regroupe aussi des populations centrafricaines qui se sont jointes à nous ainsi qu’une nouvelle génération d’hommes politiques prêts à redresser le pays.


Afrik.com : Nombre de Centrafricains peinent toujours à comprendre la raison de vos actions. Hormis le fait qu’il n’ait pas respecté les accords de paix signés entre 2007 et 2011, pourquoi réclamez-vous le départ du président Bozizé ?

 
Eric Massi :
 D’abord je tiens à préciser à nouveau que si nous avions voulu faire une prise de pouvoir par la force nous ne nous serions pas arrêtés à Bangui. Nous volons une solution politique et non militaire. Nous réclamons le départ de Bozizé car il a perdu toute crédibilité vis-à-vis de son peuple. Il aurait dû lui tendre la main dès le début de la crise. En tant que père de la Nation, il doit respecter sa parole et préserver l’unité de son peuple. Mais il ne l’a pas fait. Il n’a fait que créer des divisions au sein du peuple centrafricain. Il a d’ailleurs aussi perdu toute crédibilité au sein de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Cemac), qui lui a prodigué des conseils en mettant à sa disposition tous les moyens matériels. Les chefs d’Etats de la Cemac ont tout fait pour que nos pays vivent dans la paix. Nous voulons dire qu’en Afrique il existe des talents. On doit leur permettre de s’exprimer en créant un cadre adéquate. Aujourd’hui, une opportunité se présente à toutes les bonnes volontés. C’est aux Centrafricains et aussi aux chefs d’Etats africains de faire preuve de courage, en nous soutenant. C’est le message que nous comptons leur adresser lorsque nous irons à Libreville.


Afrik.com : Que comptez-vous faire si François Bozizé refuse de quitter le pouvoir malgré les négociations ?

 
Eric Massi :
 Nous espérons que les négociations puissent aboutir. Je dis toujours qu’il ne faut pas ajouter l’humiliation à la défaite. Nous espérons que François Bozizé saura entendre ses pairs s’ils décident de l’aider à quitter le pouvoir dignement. Dans le cas contraire, nous serions dans une impasse politique. Nous n’excluons pas de le déloger du pouvoir par la force s’il s’entête. Mais cette décision ne nous appartient pas seuls. Il faudra également consulter l’armée centrafricaine sur la question. Toutefois, pour le moment, nous restons patients mais nous ne pouvons exclure l’utilisation de la force pour qu’il s’en aille. Plusieurs éléments montrent que Bozizé est inquiet pour la survie de son régime. Il a fait venir une force sud-africaine pour le protéger. Cela signifie-t-il qu’il n’a plus confiance en sa propre armée ni aux forces de la Cemac ? Pourquoi a-t-il pris une telle décision alors que les forces de la Cemac sont à sa disposition. En attendant, les exécutions sommaires se poursuivent dans le pays, notamment contre les familles et proches des membres de la rébellion. Quand la crise prendra fin, beaucoup de choses seront révélées.


Afrik.com : Vous êtes à la tête de la rébellion confrontée à François Bozizé, qui a ordonné l’assassinat de votre père. Est-ce un moyen avant tout pour vous de régler vos comptes personnels avec lui ?

 
Eric Massi :
 Mes affaires personnelles regardent la justice. Mon cas est certes plus médiatisé, mais il est loin d’être isolé. Nombre de Centrafricains ont souffert de la répression du régime de Bozizé. D’ailleurs je n’ai même pas besoin d’agir. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées par la société civile contre les exactions menées par le régime de Bozizé. Maintenant c’est à la justice internationale de se mettre en marche. Le régime de Bozizé ne représente pas le peuple centrafricain. Nous appelons la communauté internationale et les chefs d’Etats africains à nous soutenir. L’opposition centrafricaine doit aussi prendre ses responsabilités. Il est de son intérêt d’accompagner une nouvelle génération au pouvoir, qui fait preuve d’une probité morale et intellectuelle.

 

Afrik.com : Quels sont projets politiques ? 


Eric Massi :
 Nous devons rebâtir le pays et rétablir la sécurité (Il pèse ses mots). Et créer des conditions qui permettent à une démocratie de fonctionner. Mettre en place des routes, infrastructures. Relancer l’économie. Permettre aux médias de s’exprimer. Nous devons aussi immédiatement relever le niveau de vie de nos compatriotes. C’est essentiel. En Centrafrique, le salaire moyen n’est que de 25.000 Fcfa (40 euros) ! C’est inacceptable ! Nous devons mettre en place une gestion de l’Etat. Pour cela, il faut que cette nouvelle génération de politiques qui a envi d’agir pour son pays puisse être mise aux commandes.

 

Afrik.com : Si vous arrivez au pouvoir qu’est ce qui garantit que vous ne mettrez pas en place une nouvelle dictature après le départ de Bozizé ? 


Eric Massi :
 D’abord si nous avions voulu prendre le pouvoir par la force, nous l’aurions fait car nous en avons les capacités. Nous avons prouvé notre bonne volonté à dialoguer, à préserver les vies des populations centrafricaines. Nous ne voulons pas de victoire militaire mais politique. Nous allons travailler avec tous les Centrafricains. Nous voulons aussi que ce soit un civil qui dirige le pays, non un militaire.

 

Afrik.com : Même si vous affirmez avoir la volonté de redresser le pays, ne craignez -vous pas qu’au sein des milices du séléka, certains puissent s’emparer du pouvoir pour rétablir une dictature ? Ne craignez-vous pas de perdre le contrôle de votre mouvement ? 


Eric Massi :
 Nous n’ignorons pas toutes les difficultés que requiert cette situation. Mais si nous avions voulu mener une action militaire contre Bozizé nous ne lui aurions pas tendu la main. De plus, le président du Séléka Michel Djotodia, qui dirige les actions militaires sur le terrain, n’est pas un militaire mais un haut fonctionnaire. Nous n’avons pas des profils de dictateurs ! Et nous ne sommes pas dans une logique de conquête du pouvoir.

 

Afrik.com : Si le président Bozizé accepte de quitter le pouvoir, comptez-vous mettre en place des nouvelles élections ? Si c’est le cas est-ce que vous seriez candidat ? 

Eric Massi : Vous allez un peu vite en besogne (il sourit). Pour le moment, nous n’en sommes pas encore à ce stade. Mais si nous réussissons à atteindre nos objectifs, notre première tache sera d’établir un changement. Nous allons définir une feuille de route qui nous permettra de rétablir le pays. Concernant mon éventuelle candidature, je ne suis pas encore dans cette réflexion. Je ne sais pas encore comment aboutiront les pourparlers à Libreville. Va-t-on mettre en place une transition politique ? Bozizé se représentera-t-il aux prochaines élections ? Il y a encore trop de questions en suspens.

 

Afrik.com : Que pensez-vous de la position de la France qui a décidé de ne pas intervenir dans le conflit. Pourrait-elle jouer un rôle d’arbitre ?

 
Eric Massi :
 C’est une affaire africaine. La France n’a pas à intervenir. Je salue d’ailleurs sa décision de ne pas intervenir. Cette crise doit être réglée entre Africains. Je pense que c’est une très bonne chose que les Africains se mobilisent pour gérer ce type de situation et montrer qu’ils en sont capables.

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 09:41

 

 

 

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Par Laurent Correau  RFI   mercredi 09 janvier 2013

 

La capitale du Gabon, Libreville, accueille actuellement des délégations de la rébellion centrafricaine, du pouvoir et de l’opposition politique. Objectif : faire sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé depuis le mois de décembre. Dans quel état d’esprit les autorités centrafricaines abordent-elles ces discussions ? Qu’est-ce que le président François Bozizé est prêt à répondre à ceux qui réclament son départ ? Le chef de l’État centrafricain a répondu aux questions de l'envoyé spécial de RFI à Bangui.

 

La rébellion et l’opposition vous demandent de quitter vos fonctions à la tête du pays. Est-ce que vous êtes prêt à négocier cela à Libreville ?


Non, je n’ai pas à négocier. Pourquoi négocier ? Est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain qui m’a élu à deux reprises ? Qu’est-ce qu’on me reproche ? Je fais mon travail. Une rébellion qui surgit brutalement, qui nous attaque. Non, je n’ai pas à négocier. Sinon, c’est la loi de la jungle qui va triompher. Et cela pourra s’étendre ailleurs, et pourquoi pas même dans les pays développés ?

 

Qu’est-ce que vous souhaitez que votre délégation négocie à Libreville ?

 

Nous l’avons déclaré devant le président en exercice de l’Union africaine : nous sommes prêts pour un gouvernement d’union nationale. Dans notre gouvernement actuel, il y a l’opposition. Donc pour nous, ce ne sera pas une affaire nouvelle, c’est une chose que nous pratiquons depuis toujours. Seuls les gens de mauvaise foi disent le contraire.

 

Qui sont les rebelles qui ont lancé l’attaque sur Ndélé le 10 décembre ?

 

Je ne les connais pas. Si je les connaissais, je pourrais mieux les définir. Par contre, Djotodia semble être leur chef. Mais c’est à Djotodia que nous avons envoyé une délégation pour le voir il y a un mois et demi. A Gordil, il avait reconnu les accords de Libreville et il devrait respecter ceux-là. Qu’est-ce qu’il l’a poussé ? Est-ce que ce sont les opérateurs économiques qui l’ont poussé à aller de l’avant ? Lui seul pourrait le dire.

 

Au moment où ces négociations doivent commencer à Libreville, quel est votre message aux rebelles de la Seleka ?

 

Dans un premier temps, c’est de respecter la décision de Ndjamena qui leur demande de revenir à leur point de départ. Ensuite, reconnaître la Constitution de la République centrafricaine et ne pas se comporter tel qu’ils le font s’ils sont vraiment des citoyens du pays. Seul le respect des institutions de la République doit être pris en compte.

 

Qu’est-ce que vous attendez justement de vos pairs de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale qui doivent se réunir avec vous en sommet à la fin de cette semaine ?

 

Ce sont des chefs d’Etat qui ont l’habitude de gérer un pays. Certains connaissent les problèmes de rébellion. Je leur laisse le soin de deviner le reste. Ce qui arrive à la République centrafricaine peut arriver ailleurs. Il est temps de freiner cela.

 

Pourquoi selon vous les rebelles ont repris leurs activités en décembre ?

 

Dire que les rebelles ont repris, non. C’est une fraction, ce sont des rebelles un peu à part qui ont été « travaillés » à l’extérieur et l’opposition démocratique n’a fait que profiter de cela pour présenter ses revendications. Mais ce ne sont pas les rebelles habituels puisque les rebelles habituels ont signé les accords de paix à Libreville. Et nous vivons avec eux. Ils sont dans l’administration, dans le gouvernement, dans la fonction publique. Ce ne sont pas les mêmes rebelles.

 

Il y a à l’heure actuelle dans la société centrafricaine, en tout cas ici à Bangui, un discours anti-français qui commence à monter. Quel est l’état des relations actuellement entre la France et la Centrafrique ?

 

Non, les relations entre la France et la Centrafrique sont au beau fixe. Ce sont les rebelles de Seleka qui ont créé cette situation nouvelle. Et dans la mobilisation, la colère générale, la jeunesse a manifesté sa colère vis-à-vis de la France à travers des manifestations proches de l’ambassade de France. Nous avons reçu l’ambassadeur de France pour nous en excuser. Mais c’est une colère qui est tout simplement due au fait que la jeunesse a vu son avenir bloqué dans la mesure où elle espérait beaucoup, avec toutes les transformations que nous avions apportées au pays. Et voilà que brutalement, on assiste à une menace dangereuse pour l’avenir du pays. Mais c’est une colère de circonstance et cela doit s’arranger normalement. Il n’y a pas à développer cela sous autre forme.

 

Des forces sud-africaines sont actuellement déployées à Bangui. On parle également d’éléments ougandais. Quelle est la mission que vous leur attribuez ?

 

Il faut reconnaître que les forces ougandaises et sud-africaines existent en République centrafricaine depuis bientôt cinq ans. Les forces sud-africaines participent à la remise à niveau de forces centrafricaines. Les forces ougandaises se trouvent dans la pointe sud-est du pays et combattent la LRA [Armée de résistance du Seigneur ndlr] de Joseph Kony. Ils sont à 1 400 soldats dans la pointe Est du pays. Donc pour nous, ce n’est pas nouveau. Mais compte tenu du fait que le pays vit un moment qui n’est pas normal, ils ont dû prendre des dispositions puisqu’ils ont des ressortissants aussi.

 

Il y a eu des renforts tout de même ?

 

Oui, on ne sait pas comment les choses vont se développer. Toute armée à travers le monde prévoit toujours. Il n’est pas question de croire que c’est une petite affaire et que ce sont deux ou trois militaires qui doivent se tenir face à cela. Nous sommes prévoyants tout simplement.

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