6 mars 2012 (Un.org) –
La République Centrafricaine se trouve face à une des pires crises de financement au monde en matière d'aide humanitaire alors que près de la
moitié de la population du pays a besoin d'une assistance de toute urgence, a prévenu le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
« La Commission européenne a
décrit la République Centrafricaine comme le deuxième pays le plus vulnérable au monde après la Somalie », a déclaré le Directeur des opérations d'OCHA, John Ging, qui vient d'effectuer une visite dans le pays la semaine dernière.
Lors de cette visite, M. Ging a constaté en personne les
conditions difficiles dans lesquelles vivent des dizaines de milliers de personnes. « Sans financement adéquat, nous abandonnons les gens, et en particulier les enfants de la
République Centrafricaine, tout simplement », a-t-il dit.
Selon OCHA, quelques 1,9 million de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire et 94.000 personnes sont déplacées
à l'intérieur du pays. Deux tiers de la population n'ont pas accès à l'eau potable ou aux soins médicaux, avec un seul professionnel de santé pour 7.000 personnes. Un tiers des enfants n'ont pas
accès à l'éducation primaire, et ceux qui sont scolarisés se retrouvent dans des classes avec jusqu'à 95 élèves par enseignant.
« Le financement pour couvrir les
besoins de base est nécessaire de toute urgence. Malheureusement, au lieu d'un financement accru qui permettrait de suivre les besoins accrus, nous sommes face à une réduction drastique
», a expliqué M. Ging.
Au cours des dernières années, les fonds destinés au pays ont chuté de façon considérable. Les organisations
humanitaires reçoivent moins que 50% des fonds qui sont nécessaires pour apporter une aide qui permettrait de sauver des vies et construire pour le long terme. Cette année, seulement 5% des 134
millions de dollars nécessaires ont été reçus.
Durant sa visite de trois jours dans le pays, M. Ging s'est rendu
à Bamingui-Bangoran au nord-est du pays, où la violence et le conflit ont déplacé 14.000 personnes au cours des derniers mois. Le Directeur des opérations de l'OCHA a rencontré des gens qui
viennent de retourner dans leurs villages et qui ont besoin d'aide pour reconstruire.
« Il existe un grand espoir parmi
les personnes déplacées qui reviennent dans leurs villages pour reconstruire leurs vies. Cependant, l'espoir seul ne suffit pas pour rendre possible un retour de cette ampleur ni pour assurer le
caractère durable de ces retours », a dit M. Ging.
Lors de sa visite, M. Ging a rencontré plusieurs fonctionnaires
de l'Etat et des partenaires humanitaires pour discuter de la crise du financement et des façons d'améliorer l'accès à l'aide humanitaire et à la protection pour les personnes les plus
vulnérables.
« Les travailleurs humanitaires
sauvent des vies tous les jours dans cette crise oubliée mais dangereuse. Avec le récent accord de cessez-le-feu dans les régions ravagées par le conflit, nous voyons une réelle possibilité de
redressement durable dans la République Centrafricaine, mais cela risque de s'écrouler à cause du manque de financement humanitaire. Nous devons faire tout notre possible pour mobiliser de toute
urgence la communauté des bailleurs de fonds », a souligné M. Ging.
L’ONU évalue la situation humanitaire à Bria
Mercredi, 07 Mars 2012
13:44
Une mission de l’Unité Genre du Bureau Intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Centrafrique
(BINUCA) s’est rendue ce mardi 06 mars 2012 à Bria (Est), ville où se
sont déroulés les derniers affrontements entre la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) et l’Union de Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR). L’objectif de cette mission est de suivre et d’évaluer les impacts de ces
affrontements sur les populations vulnérables de la Haute Kotto.
Elle est composée du Fonds de Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), l’Organisation des femmes Centrafricaine (OFCA) et l’Association des Femmes Communicatrices (AFPC).
Objectif répertorier les besoins en terme de la situation humanitaire des populations affectées par ces conflits et apporter une
solution adéquate.
« Au plan sécuritaire, les autorités locales s’inquiètent encore de la persistance des foyers de tension
provoqués par certains rebelles qui refusent de regagner leurs bases d’origine », a expliqué l’envoyé
spécial.
Il a ajouté qu’au sujet de la santé, « tous les signaux sont au rouge : manque de kits médicaux, de lits, de générateur, le bloc opérateur mal
est équipé au point de pratiquer des interventions chirurgicales à l’aide des lampes torche ».
« Dans le système éducatif, c’est la catastrophe » a poursuivi l’envoyé
spécial qui a poursuivi, « 12 écoles
détruites, une pléthore d’élèves dans les quelques établissements scolaires fonctionnels, 100 élèves pour un enseignant d’ailleurs non qualifié ceci par manque de ceux
titulaires ».
Enfin, « le tissu social a sérieusement pris un coup : Les activités champêtres tournent au ralenti ce qui
occasionne une flambée des prix des denrées alimentaires. L’exploitation de diamant et or présente un tableau sombre. Les populations désertent les chantiers en raison de
l’insécurité » pour boucler le tableau.
Par ailleurs, les 2603 personnes déplacées par ces évènements verront bientôt leur souffrance en logement atténuer. La mairie de
la localité vient de leur affecter un site de 11 hectares situé dans les parages du reboisement des eaux et forêts sur l’axe Ippy (nord-est). Déjà les services des cadastres sont à l’œuvre pour le mettre en
valeur qui consiste en la construction du terrain des sports, d’un marché et d’un point d’eau.
Les malheureux évènements, conséquences des attaques entre ces rebelles pourtant signataires des accords de cessez-le-feu avec
le gouvernement centrafricain, auraient pour origine, des conflits interethniques basées sur des intérêts politiques.
Des évènements qui avaient fait plus 45 morts, plusieurs blessés, d’importants dégâts matériels dont plusieurs maisons
détruites. Plus de 5 000 personnes ses ont déplacées dans les régions de Ippy, Bambari et ses environs (centre-est).
Le BINUCA préoccupé par la survie de la femme à Bria
Radio Ndéké Luka Mercredi, 07 Mars 2012 13:35
La survie de la femme affectée dans la Préfecture de la Haute-Kotto (nord) par les affrontements meurtriers du septembre
2011, entre les ethnies Goula et Ronga en plein centre-ville de Bria demeure déplorable.
Cette situation a préoccupé l’Unité Genre du Bureau Intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Centrafrique
(BINUCA). Elle a organisé une mission pluridisciplinaire mardi 6 mars 2012, à Bria afin d’écouter ces femmes et recenser leurs besoins.
Lydie Noura, Présidente Sous-fédérale de l’Organisation des Femmes Centrafricaines de Bria explique qu’elles
ont beaucoup souffert depuis que ces évènements ont eu lieu dans leur région. « Nous avons tout perdu : ustensiles de cuisine, literie,
vêtements, maisons. Certains enfants sont devenus orphelins partiels ou totaux en raison de ces évènements. Nous lançons un vibrant appel à l’endroit des autorités du pays de nous venir en
aide ».
Pour Mme Gwladys Teni Atinga, Cheffe d’Unité Genre du BINUCA, « cette situation nécessite une réponse d’urgence en raison de sa vulnérabilité. Pour elle, partout
ailleurs, les femmes ont toujours été vulnérables aux conflits armés. Elle s’est dite particulièrement touchée par les propos d’une femme qui disait que « si on ne fait rien pour les femmes de Bria, elles sont appelées à disparaitre ».
Les délégations sont composées du Ministère des Affaires Sociales, du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
(UNICEF), du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), de l’Organisation des femmes Centrafricaines (OFCA) et de l’Association
des Femmes Juristes (AFJC).
A titre de rappel, les affrontements avaient opposé les rebelles de la Convention des Patriote pour la Justice et la Paix
(CPJP) et ceux de l’Union des Forces Démocratiques pour le rassemblement (UFDR). Ces groupes rebelles ont signé des accords de cessez-le-feu avec le gouvernement
centrafricain.
Ces attaques laissent à ce jour une trace indélébile au sein de la population de Bria. Tous les signaux sont au rouge sur tous
les plans, avec une situation humanitaire très dégradée. Il y a une semaine, la mairie de la localité a affecté un site devant abrité les déplacés confrontés à un problème de logement.