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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 01:50

De plus en plus de citoyens français d'origine centrafricaine s'engagent en politique, non sans quelque succès, sur leur lieu de résidence. Ce fut le cas lors des dernières éléctions municipales françaises où quelques-uns ont été élus sur certaines listes, surtout PS, et siègent actuellement dans des conseils municipaux de certaines villes. C'est encore le cas de Youri Mazou-Sacko qui vient de remporter au second tour, l'élection cantonale partielle du Val d'Oise(95) dans le canton de Sarcelles, fief de Dominique Strauss-Kahn, contre un candidat de l'UMP .

Ndlr Centrafrique-Presse


Youri Mazou-Sacko (PS) : d’animateur de quartier à conseiller général du Val-d’Oise

 





(19/10/2008 23:51)


C’est un destin peu commun que celui de Youri Mazou-Sacko élu, dimanche, conseiller général de Sarcelles Nord-Est avec 59.30 % des suffrages. Rien ne le prédestinait à entrer au conseil général du Val-d’Oise. Le nouvel élu est né en Centrafrique. Il habite Sarcelles depuis 1983, c’est un ancien emploi jeune passé par les concours de la fonction publique. Sa victoire a été accueillie sous les applaudissements et des cris de joie en mairie.

Comme au soir du premier tour, de jeunes supporters de Youri Mazou-Sacko ont scandé son surnom de campagne «Obama», ses proches préférant « Vive Mazou ». Le maire de Sarcelles lui est tombé dans les bras avant que sa mère ne parvienne à s’extirper de la foule pour embrasser longuement son fils. « Bravo madame, vous pouvez être fière », lançait un vieux monsieur avant que le candidat UMP, Jacques Kas, viennent féliciter chaleureusement le socialiste victorieux.

« C'est un grand moment de démocratie, a déclaré Youri Mazou-Sacko. Les sarcellois ont montré que quelles que soient les origines, quelle que soit la couleur de la peau  c'est l'individu qui prime. Les Sarcellois ont fait preuve d'une grande maturité ».

 « Ce soir les électeurs de Sarcelles ont fait tomber quelques tabous », déclarait, un peu plus tard dans la soirée, François Pupponi, le maire PS de Sarcelles sur la scène de la salle André Malraux où les proches du candidat, dont de nombreux jeunes, et des militants PS s’étaient réunis au milieu de responsables socialistes, parmi lesquels le 1er secrétaire fédéral Dominique Lefebvre et le président du Conseil général du Val-d’Oise Didier Arnal, ainsi que de nombreux conseillers généraux.

«Un candidat peut être élu quelle que soit sa couleur de peau quand on mène une politique pour les gens de tous les quartiers. Ils votent pour un candidat qui les soutient», a déclaré François Pupponi.

Le nouveau conseiller général a remercié « deux personnes qui ont fait que je suis ici : bien sûr François Pupponi et aussi Dominique Strauss-Kahn ». Youri Mazou-Sacko explique que « sans les emplois jeunes » lancés sur la ville par l’ancien ministre « je ne serai pas là où je suis aujourd’hui ».

Youri Mazou-Sacko a fait du chemin depuis son poste d’animateur sous contrat emploi jeune. Ancien président du club de foot local, il est cadre B de la fonction publique territoriale, maire adjoint délégué à la jeunesse et désormais conseiller général du Val-d’Oise. Sa victoire permet à la gauche de garder la présidence du département.


O.Z.

 

Mazou-Sacko (PS) «l’Obama de Sarcelles»: histoire d'un surnom

(19/10/2008 23:00)






Scandé par des supporters de Youri Mazou Sacko, le soir du premier tour, puis repris par Martine Aubry en visite sur le marché de Lochère, le nom du candidat démocrate américain a contribué à populariser la candidature du socialiste Youri Mazou-Sacko dans les derniers jours du scrutin. Le candidat PS a été élu, dimanche soir, avec 59.7 % des suffrages.

Etait-ce ou non calculé ? On ne sait pas qui a donné, le premier, le surnom d’«Obama» à Youri Mazou-Sacko et à quel moment pendant la campagne, mais il s'est répandu comme une trainée de poudre dans la dernière semaine : un surnom qui s’est imposé d’abord lentement puis jusqu’à faire les titres des journaux. Pour François Pupponi, maire PS de Sarcelles, "tout est parti de quelques jeunes pour s'amuser", affirmait-il dimanche soir.

Le surnom a vite dépassé la blague entre copains. Premier signe d’un surnom qui s’installe : le soir du premier tour, le nom du candidat démocrate américain a été scandé, à l’hôtel de ville de Sarcelles, à l’annonce des résultats du 1er tour de la cantonale partielle qui plaçait en tête Youri Mazou Sacko. Et c’est finalement Martine Aubry qui a définitivement popularisé ce surnom lors de sa visite de soutien entre les deux tours.

« C’est l’Obama de Sarcelles comme chacun le sait », a lancé, aux journalistes désignant son candidat, la maire de Lille. Et comme pour enfoncer le clou, Martine Aubry a offert à Youri Mazou-Sacko, devant caméras et flashs d'appareils photos, un tee-shirt à l’effigie du candidat démocrate américain.

Un surnom qui a agacé son adversaire de droite : "M. Mazou-Sacko se prend pour obama, je lui propose un débat à l’américaine, un débat télévisé sur VOtv », a déclaré, mercredi dernier, Jacques Kas.

Le socialiste, lui, a affirmé ne jamais avoir voulu jouer de l'image de Barak Obama. Elle a cependant contribué à forger une notoriété à celui dont les adversaires reprochaient de profiter de la popularité du maire de Sarcelles pour se faire élire.

OZ

 

 

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 16:16




BORDEAUX (AFP) - mercredi 01 octobre 2008 - 12h18 - La justice française a confirmé lundi la condamnation du président gabonais Omar Bongo à verser 457.347 euros au fils d'un Français qui avait dû payer cette somme pour faire libérer son père détenu à Libreville, a-t-on appris mercredi auprès de la cour d'appel de Bordeaux (sud-ouest).

En 1996, René Cardona avait été emprisonné, à la suite d'un différend avec le chef de l'Etat gabonais à qui il avait vendu sa société d'armement et de pêche.

L'entrepreneur français n'avait été libéré qu'après que son fils eut versé 300 millions de francs CFA (soit 457.347 euros) sur le compte personnel d'Omar Bongo.

La cour d'appel de Bordeaux a confirmé, dans toutes ses dispositions, la condamnation prononcée en juin 2007 contre Omar Bongo. Sa décision est exécutoire, y compris en cas de pourvoi en cassation.

Dans son arrêt, la cour indique que le versement au fils de M. Cardona est "indu et soumis à restitution".

Le président gabonais devra également acquitter les intérêts des 457.347 euros depuis 1996, ainsi que les frais de justice.

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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 18:42



 

LE MONDE | 10.07.08 | 15h10  •  Mis à jour le 10.07.08 | 15h10

 

Député (UMP) du Haut-Rhin, Jean-Louis Christ est mécontent. "C'était chaud, hier, la réunion des membres de notre mission, dit-il. Comme démocrate-chrétien, je suis convaincu qu'un rapport parlementaire sur la politique africaine de la France, sauf à le laisser dormir dans un tiroir, ne peut pas se contenter de considérations mercantiles. Il y a d'autres dimensions qu'on ne peut occulter, qu'il s'agisse des droits de l'homme ou de l'aide au développement."

 

Président d'une mission d'information de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale sur la "politique africaine de la France", créée il y a un an, M. Christ ne se retrouve guère dans le document de 82 pages présenté, mercredi 9 juillet, par son rapporteur, Renaud Dutreil, député (UMP) de la Marne.

 

Ce rapport, dont Le Monde s'est procuré une copie et qui devait être présenté la semaine prochaine devant la commission des affaires étrangères, ne le sera finalement que dans six mois. La situation est exceptionnelle pour ce type de travail. M. Dutreil refuse d'y voir un désaveu de ses conclusions : "La mission, compte tenu de son vif intérêt pour cette question, a décidé de prolonger ses travaux", indique le rapporteur.

 

"PARI DU PARTENARIAT"

 

Fruit de multiples auditions, tant de spécialistes français qu'africains, le rapport est consensuel lorsqu'il constate que la "relation singulière" entre la France et l'Afrique est "menacée d'essoufflement" et que l'Afrique, "courtisée, se tourne vers des partenaires diversifiés", qu'il s'agisse des Etats-Unis, à la recherche d'une diversification de leur approvisionnement pétrolier, de l'Union européenne ou des puissances émergentes comme l'Inde ou la Chine.

 

De même, le tableau que dresse le rapporteur d'une "Afrique en mouvement" n'est pas contesté. C'est celui d'un continent jeune, souvent très pauvre, où la démocratie progresse - malgré les troubles récents au Kenya et au Zimbabwe - sur fond de perspectives économiques "prometteuses" du fait de l'envolée des cours des matières premières.

 

Intitulée "le pari français du partenariat", c'est la troisième partie du document qui a suscité l'ire de M. Christ, soutenu à cette occasion par les parlementaires de gauche membres de la mission.

 

Là où le rapport, en conclusion, se contente de préconiser une "relance de la coopération" et l'"affirmation de la présence économique de la France" en Afrique comme piliers du partenariat, le député du Haut-Rhin souhaite afficher une ambition beaucoup plus large. "Le sentiment de l'intérêt pour l'Afrique ne semble se résumer qu'à des considérations économiques, fait-il observer en marge du rapport. Le sentiment qui prévaut est une sorte de "suivisme" d'un mouvement mercantile qui détermine le renouveau d'intérêt pour l'Afrique, et l'abandon des ambitions françaises en termes de droit de l'homme, de solidarité internationale, de démocratie, de lutte contre la pauvreté."

 

M. Dutreil balaie ce reproche. "Il y a un regard daté, compassionnel, sur l'Afrique, qui considère que, l'Afrique, c'est le pauvre, relève l'ancien ministre du commerce. J'ai voulu rompre avec un discours d'assistance, abandonner une attitude facile et confortable pour une approche utile."

 

De son côté, M. Christ souhaite que "l'engagement politique ne s'inscrive pas sous l'unique aune de l'économique". Et le parlementaire de s'interroger : "Où sont les valeurs de la France dans l'engagement d'un partenariat renouvelé ? Les préconisations se réduisent en une vague ambition qui ne serait qu'au service de l'économie."

 

Patrick Roger et Jean-Pierre Tuquoi

 

Article paru dans l'édition du 11.07.08

 

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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 12:55





Bakchich 07/07/2008

 

Pendant l’été, « Bakchich » revient sur les grandes sagas déroulées sous les yeux émerveillés de ses internautes au cours de ces douze derniers mois. En apéritif cette semaine, Sarkozy, la Françafrique et la rupture, incarnée par le retour en grâce de l’héritier des réseaux Foccart, le délicieux Robert Bourgi, l’une de nos mascottes.

 

Tout à sa préparation du fabuleux sommet de l’Union pour la Méditerranée que le monde arabe attend avec impatience, le Président Sarkozy prend tout de même un peu de temps pour ses pairs africains.

Au deuxième jour de la présidence française de l’Union Européenne, soit le 2 juillet dernier et comme l’avait annoncé Bakchich, le squatter de l’Elysée a reçu un grand ancien, avec qui il partage le délicieux plaisir des talonnettes : Papa Omar Bongo, président toujours bien élu du Gabon depuis 41 ans. Tout un symbole tant de l’importance du petit émirat pétrolier pour la France...que de la navigation à vue de la diplomatie française en Afrique.

"Aucune vision, aucun plan, il n’y a rien", se désolent les anciens crocodiles du marigot africain. Un seul se félicite cependant de la situation : l’avocat-conseil Robert Bourgi. Petit légataire de Jacques Foccart, le patient tisserand des réseaux françafricains de la Ve république, "Bob" a eu très chaud. Malgré la clim’ violente de ses bureaux de l’avenue Pierre Ier de Serbie. Mais il a survécu...

Quand Sarko Ier , encore tout frétillant de rupture, alignait les appels à une "autre poiltique africaine", en 2006 et 2007, l’on ne donnait pas chère de la peau de "Bob la limace", derviche patenté de Chirac et Villepin pour toutes les missions africaines

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 16:05

 

 

  

MORCEAUX CHOISIS

 

Blaise Compaoré (Burkina-Faso) A la faveur d’un coup d’État en 1987 (dont les principaux parrains furent Houphouët-Boigny et Foccart), Blaise Compaoré élimine son rival politique, putschiste lui aussi mais dévoué à son peuple, Thomas Sankara, mettant un terme aux espoirs d’émancipation. Depuis, le Burkina s’est engouffré dans le schéma classique d’un pays françafricain : corruption, pillage des ressources naturelles (coton via la société Sofitex, or via la société Sirex), népotisme, assassinats politiques (le journaliste Norbert Zongo en 1998)… Le Burkina est un des derniers au classement IDH (175ème). Très proche de Paris, son principal bailleur de fonds, Campaoré a soutenu le criminel de guerre Charles Taylor dans le dépeçage du Liberia et vendu des armes aux rebelles du RUF en Sierra-Leone. Il a envoyé son armée participer à la prise du pouvoir par Bozizé en Centrafrique et au putsch de Baré Maïnassara au Niger en 1996


Paul Biya (Cameroun) - Mis en selle par Elf, de l’aveu même de l’ex-PDG d’Elf Loïc Le Floch-Prigent, Paul Biya succède en 1982 au dictateur Ahidjo, qui avait lui été mis en place par Jacques Foccart. Indétrônable, Biya bénéficie du savoir-faire en manipulation électorale de la France, qui voit en lui un rempart contre les partis anglophones, pour se faire réélire à chaque scrutin… Peu importe la répression exercée contre les journalistes, militants démocrates ou chefs traditionnels. Car le pays offre aussi de belles possibilités de profits à des groupes français influents, comme Elf, Rougier ou Bolloré.

 
Faure Gnassingbe Eyadema (Togo) - En 1963, le sergent Étienne Gnassingbe Eyadéma commence sa carrière de futur dictateur par l’assassinat du leader de l’indépendance togolaise, le président Sylvanus Olympio. Depuis, son despotisme, sa férocité et son accaparement de l’aide et des richesses du pays (phosphate) ont contraint 1/10ème de son peuple à l’exil. L’armée, pléthorique, a réprimé les nombreux soulèvements populaires et semé la terreur. Chirac a applaudi les mascarades électorales de 1993, 1997 et 2003 qui reconduisaient son « ami personnel ». Rebelote en avril 2005 pour le successeur, Faure Gnassingbe : élections truquées et massacre de 500 à 800 opposants. Tel père, tel fils, hélas.

 
Omar Bongo (Gabondepuis 40 ans !) - A été réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages selon les résultats officiels. L’opposition a dénoncé des fraudes massives, constatées lors du scrutin. Le Gabon est militairement lié à la France par des accords de défense aux clauses secrètes. Plusieurs centaines de soldats d’élite français y stationnent en permanence. Le Gabon est un petit pays qui a du pétrole. Résultat : le PIB / habitant est élevé pour l’Afrique (5 500 $ par an). Mais le pays suscite les convoitises. De l’aveu de l’ex-président d’Elf, le gouvernement du Gabon se confond pratiquement avec Elf. Pour le plus grand profit d’une minorité (clan au pouvoir, actionnaires d’Elf, partis politiques français…). Et le malheur d’une majorité de la population gabonaise, qui n’a même pas de quoi se soigner.

Idriss Déby Itno (Tchad) - Le Tchad constitue une base arrière essentielle pour la présence militaire française en Afrique. Ancien élève de l’École de guerre de Paris, Déby a pris le pouvoir par la force en 1990. Depuis, on ne compte plus les exactions commises par les « forces de sécurité » tchadiennes, à l’étranger (Congo-Brazzaville, Niger, Centrafrique…) et surtout dans le pays (torture et liquidation d’opposants, massacres à caractère ethnique). Ce qui n’empêche pas en 1997 Alain Richard, alors ministre de la Défense, de chanter ses louanges, tandis que des instructeurs de la DGSE « instruisent » la Garde Présidentielle… Non content d’être criminel, le régime Déby est aussi prédateur, comme la Banque mondiale a pu le constater dans la gestion des ressources pétrolières.

 
Denis Sassou-Nguesso (Congo Brazzaville) Lors des guerres civiles de l’été 1997 et de 1998-99, financées par Elf et plusieurs banques françaises, les milices de Sassou (les Cobras) ont massacré et violé de façon systématique. On parle de 100 000 morts. La justice française a reconnu en 2002 qu’on pouvait parler de Denis Sassou Nguesso comme d’un « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité ». L’affaire des « disparus du Beach », le massacre de 300 jeunes rapatriés, est venue le confirmer. Sur un autre registre, un fond d’investissement américain a montré qu’entre 2003 et 2005, il avait « oublié » de comptabiliser dans les recettes publiques près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers, soit plus de 15% du budget de l’Etat ! Et pourtant, c’est ce président-là que Jacques Chirac choisit, en mars 2006, pour ouvrir la conférence de Paris sur le financement du développement…

 

 

Source: © Source : Cellule Francafrique 21/06

 

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 15:49

 

(Liberation 24/06/2008)


Le nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération (depuis mars), Alain Joyandet, n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, Jean-Marie Bockel, et il tient à ce que ça se sache. Cet ancien entrepreneur est décidé à contrer les ambitions chinoises sur le continent africain, en augmentant notamment le nombre de volontaires et les moyens de l’Agence française de développement.

Vous avez démarré votre mandat en rendant visite au président gabonais, Omar Bongo, un symbole de la Françafrique. On peut rêver mieux comme début ?


Je ne veux pas m’enferrer dans des considérations idéologiques, qui ne concernent pas les jeunes générations en Afrique. J’ai besoin de tout le monde pour travailler : les anciens, les nouveaux. Personne ne doit être mis à l’index, à condition de ne pas renoncer à nos valeurs, à nos exigences en matière de démocratie et de bonne gouvernance. Je ne suis pas allé voir Bongo en me cachant, j’ai voulu lever une hypothèque. On ne construit pas l’avenir en signant un acte de décès (1).


Comment concevez-vous la coopération française ?


Au moment où l’Afrique bouge, après avoir fait de la coopération pendant quarante ans, il ne faut pas qu’on se fasse prendre notre place par des puissances émergentes qui commencent à s’intéresser à un continent qui s’éveille. Il faut une coopération qui marche sur ses deux pieds : une coopération traditionnelle (santé, éducation, aménagement) et une coopération économique. Il faut renforcer l’influence de la France, ses parts de marché, ses entreprises. Ne pas avoir peur de dire aux Africains qu’on veut les aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte.

C’est un langage d’entrepreneur…


C’est ce que je suis. J’ai créé ma première boîte à 24 ans, sans un rond, c’était bien plus compliqué de faire cela que de s’occuper de l’Afrique ! Il faut faire en sorte de pouvoir aider le jeune Africain qui a un projet de création d’entreprise. Or, actuellement, personne ne sait le faire véritablement de notre côté. Je n’ai pas envie que la France fasse tout ce qui coûte et rien de ce qui rapporte.


Vous prônez une coopération traditionnelle avec retour sur investissement ?

Non. Mon idée, c’est de faire du développement économique à travers du développement social et humain, notamment sur le plan de la formation. En Tanzanie, par exemple, on a fait un don de 5 millions d’euros pour la construction d’un collège à Dar es-Salaam, dont le chantier a été attribué aux Chinois… Je ne dis pas que les deux doivent être liés, mais je note un manque criant de concertation : quand l’Agence française de développement [AFD, ndlr] décide de financer des travaux publics, ce n’est pas plus mal que nos entreprises soient informées pour concourir à l’appel d’offres…


Vous venez d’annoncer une augmentation considérable du nombre de volontaires (les ex-coopérants) ?


Nous allons tripler en quatre ans la présence des volontaires sur le continent. Ce sont 15 000 volontaires internationaux [au lieu de 5 000 aujourd’hui] que nous allons recruter et envoyer sur le terrain. Plus nous augmenterons le nombre de ressortissants français qui partent comme volontaires en Afrique, plus nous verrons augmenter les chances de voir se concrétiser nos projets. C’est aussi une façon d’accroître de manière significative et naturelle l’usage de la langue française à l’étranger.


A partir de l’année prochaine, nous allons augmenter de 25 % nos engagements - à travers l’AFD - en direction des pays du Sud. L’Afrique sera la principale bénéficiaire de cette somme qui représente 1 milliard d’euros. l’Agence française de développement va ajouter 1 milliard aux 3 milliards d’euros qu’elle engage chaque année chez nos partenaires du Sud.


(1) En janvier, Jean-Marie Bockel, le prédécesseur de Joyandet à la Coopération, avait affirmé vouloir signer «l’acte de décès de la Françafrique». Il a été muté aux Anciens combattants en mars, à la grande satisfaction des proches d’Omar Bongo.


Recueilli par THOMAS HOFNUNG



© Copyright Liberation

 

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 00:22

Zimbabwe  France 




HARARE, Zimbabwe, June 23, 2008/African Press Organization (APO)/ — Communiqué de M. le Président de la République française sur la situation au Zimbabwe :

Le Président de la République respecte la décision de M. Morgan Tsvangirai de ne pas se présenter au deuxième tour des élections présidentielles au Zimbabwe.

Le Président de la République tient pour responsable les autorités zimbabwéennes qui ont délibérément choisi la voie de la violence pour bâillonner le peuple du Zimbabwe et l’empêcher de s’exprimer librement par les urnes.

Comme l’Afrique et les Africains, il condamne la campagne de violences et les très graves exactions perpétrées par le régime du Président Mugabe contre M. Tsvangirai, les partisans de l’opposition et le peuple zimbabwéen. Ces violences constituent un viol flagrant de la démocratie et des règles édictées par les chartes de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

La France n’acceptera aucune formule qui ne soit pas strictement conforme au vœu du peuple du Zimbabwe. Celui-ci ne peut s’exprimer que par les urnes et dans le cadre d’un scrutin libre, juste, ouvert et transparent. Celui qui aura lieu vendredi ne répond plus à cette attente.

Avec l’Union européenne, la France se concertera avec l’Union africaine et la SADC. Elle est prête à prendre, avec ses partenaires de l’Union européenne, toutes les mesures nécessaires à l’encontre des responsables de cette mascarade électorale qui portera un tort considérable à l’enracinement de la démocratie en Afrique.

SOURCE : Présidence de la République française

 

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 02:57

 

 

 

JERUSALEM 22/06/2008 à 22:22 (Reuters) - La France a dénoncé dimanche le régime du président du Zimbabwe Robert Mugabe, qualifié d'"escroc" et d'"assassin" par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, après le retrait du candidat de l'opposition à l'élection présidentielle, Morgan Tsvangirai.

 

Le président Nicolas Sarkozy, en voyage en Israël, a accusé les autorités zimbabwéennes d'avoir "délibérément choisi la voie de la violence" pour "bâillonner" leur peuple et l'empêcher de s'exprimer librement par les urnes.

 

Il condamne une "campagne de violences et les très graves exactions perpétrées par le régime du Président Mugabe contre M. Tsvangirai, les partisans de l'opposition et le peuple zimbabwéen". Ces violences constituent un "viol flagrant" de la démocratie et des règles édictées par les chartes de l'Union africaine et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), poursuit le président français.

 

"La France n'acceptera aucune formule qui ne soit pas strictement conforme au voeu du peuple du Zimbabwe. Celui-ci ne peut s'exprimer que par les urnes et dans le cadre d'un scrutin libre, juste, ouvert et transparent", ajoute-t-il dans un communiqué. "Celui qui aura lieu vendredi ne répond plus à cette attente."

 

Bernard Kouchner, qui accompagne Nicolas Sarkozy en Israël, a été encore plus direct.

Robert Mugabe, "qui se croit désigné par Dieu et que Dieu doit maintenir à son poste, n'est rien qu'un escroc et un assassin et il faut le dire avec force", a-t-il déclaré à des journalistes.

Morgan Tsvangirai, qui a devancé Robert Mugabe au premier tour de l'élection présidentielle, a jugé "impossible", dimanche, l'organisation d'un second tour "libre et équitable" et annoncé son retrait.

 

"Il a jeté l'éponge parce qu'on a assassiné un certain nombre de ses partisans et surtout les militants de son parti", a déclaré Bernard Kouchner. "Donc il n'est pas question pour la France d'accepter cette fausse élection, qui viendrait avec un seul candidat (...) c'est vraiment le plus grand déni de démocratie que l'Afrique ait jamais connu."

Dans son communiqué, Nicolas Sarkozy annoncé que la France et l'Union européenne se concerteront avec l'Union africaine et la SACD pour prendre "toutes les mesures nécessaires à l'encontre des responsables de cette mascarade électorale".

 

Emmanuel Jarry



Ndlr Centrafrique-Presse : La violence des termes de la dénonciation par Kouchner du régime de Robert Mugabe ressemble à celle dont il avait déjà fait montre  il y a deux ans, (lorsqu’il n’était pas encore ministre des AE)à l’égard du régime de Lansana Conté de Guinée dont il avait réclamé naguère la traduction devant la justice internationale pour violation grave de droits de l’homme, dictature, mauvais traitement infligé à son peuple etc….

 

Sans vouloir faire l’avocat du sénile Mugabe, on aurait aimé que Kouchner fasse preuve d’une telle fermeté à l’égard de tyrans  sanguinaires comme Bozizé ou encore d’Idriss Déby, parvenus au  pouvoir par les moyens que l’on sait et qui brillent par leur mauvaise gouvernance ainsi que le peu de cas qu’ils font du respect des droits de l’homme dans leur pays, c’est le moins qu’on puisse dire. Leur pouvoir n’est pas un modèle de démocratie du genre ni plus légitime que celui de Mugabe mais ils continuer de bénéficier pourtant jusqu’ici du soutien sans faille du gouvernement français, qui ose sans rire,  les gratifier du qualificatif de « légitime » en dépit des mascarades électorales qui leur ont permis de se maintenir au pouvoir jusqu’à présent. 

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 00:11






 (L'Observateur 19/06/2008)

Devant un parterre d’officiers supérieurs de l’armée, Nicolas Sarkozy a présenté, le 17 juin 2008, le Livre blanc de la Défense française. Le document contient les grandes orientations de la défense de son pays pour les dix prochaines années.

Parmi les grandes annonces, on apprend que la grande muette va subir une cure d’amaigrissement d’au moins 54 000 hommes et qu’un effort particulier sera mis sur le renseignement. Dans cet élan de réformes, ce qui intéresse le continent africain est, sans nul doute, le démantèlement de certaines bases militaires et la révision des accords de défense comme promis par Sarkozy lors de son discours en Afrique du Sud.

En attendant que le chef suprême des armées françaises tranche, c’est l’expectative à Abidjan, à Dakar, à Djibouti, à Libreville, à N’Djamena et même sur le reste du continent. Quelle base sera fermée ? Quel sera le contenu des nouveaux accords de coopération militaire ? Personne ne le sait pour l’instant.

Réclamés à cor et à cri par la jeunesse africaine anti-impérialiste, le démantèlement de ces bases militaires et la révision des accords de défense n’ont jamais été, à vrai dire, une exigence longuement mûrie par les pouvoirs en place sous nos tropiques. C’est au gré des circonstances que les rapports sont au beau fixe ou alors s’enveniment avec l’ex-puissance colonisatrice et ses troupes stationnées en Afrique.

En Côte d’Ivoire, on a en mémoire le président Laurent Koudou Gbagbo, parce qu’il n’a pu bénéficier d’un soutien franc et massif du 43e BIMA de Port- Bouët pour mater la rébellion de Guillaume Soro en septembre 2002, et a fait du départ des soldats français une exigence, même si c’est tout juste du bout des lèvres, puisqu’il n’a pas osé franchir le Rubicon en le faisant dans les formes requises entre Etats.

On a aussi vu le président tchadien, Idriss Déby Itno, tresser des lauriers à la France pour l’intervention des militaires du dispositif Epervier qui lui a permis d’être encore aux affaires à N’Djamena. La suite, on la connaît, c’est la grâce inespérée dont ont bénéficié les membres de l’Arche de Zoé.

C’est dire qu’aucun chef d’Etat des pays où sont stationnés des soldats français ne peut jurer, la main sur le cœur, qu’il peut se passer définitivement de ce soutien décisif de l’ancienne puissance colonisatrice. Et dans un contexte de vie chère, aggravée par une sévère crise alimentaire avec en corollaires des risques évidents de troubles sociaux et politiques, plus que jamais, nos rois nègres ont besoin de la France pour se sentir en sécurité dans leurs douillets palais présidentiels.

Le même Déby, qui appelait de tous ses vœux le déploiement de l’EUFOR, la force européenne au Darfour, est déjà en train de retourner sa veste contre elle : face à une rébellion qui a subitement repris du poil de la bête et qui est en train de se lancer à l’assaut, avec succès, de N’Djamena, le premier des Tchadiens n’a pas trouvé mieux que d’accuser cette force de complicité avec les assaillants.

Avec la fulgurante progression réalisée sur le terrain par les hommes du général rebelle Mahamat Nouri, le président Idriss Déby, qui a espéré en vain une intervention de l’EUFOR, se pose aujourd’hui et publiquement des questions sur « la neutralité » et « l’utilité » de cette force, basée à l’est du Tchad. Alors, dans un discours, il a dénoncé l’attitude des soldats européens, qui refusent d’intervenir contre les rebelles. Alors que cette intervention aurait pu, selon lui, « prévenir les meurtres de civils et de réfugiés ».

Pourtant, le mandat de l’EUFOR est clair comme de l’eau de roche : il ne s’agit pas de protéger le régime de Déby, mais bien les réfugiés du Darfour. Mais voilà, Déby veut profiter du haricot pour avoir de l’huile. Et pour sûr, il dispose de moyen pour impliquer, tôt ou tard, l’EUFOR dans cette guerre : il lui suffira d’envoyer un commando déguisé en rebelles kidnapper quelques soldats européens. Mais ce serait un jeu dangereux, car, si son coup foirait, il se mettrait du même coup dans de beaux draps.

Mais la France va-t-elle laisser sombrer le soldat Itno sans lui venir en aide ? Rien n’est moins sûr, car si depuis le début de la rébellion elle a toujours nié, contre toute évidence, toute intervention de ses militaires contre les rebelles, elle a au moins toujours reconnu être utile à N’Djamena dans le renseignement et l’appui logistique. La réforme militaire de Sarkozy prône la mise d’un accent sur le renseignement.

Déby peut alors se réjouir pour l’instant, car le renseignement, c’est l’un des appuis déterminants dont il bénéficie de la part de la France. D’ailleurs, les réformes annoncées par Nicolas Sarkozy doivent inspirer plus d’un chef d’Etat africain. Dans nos pays, pauvres et très endettés, l’armée reste un lourd fardeau budgétaire, car ployant sous le surnombre des effectifs.

Faire des coupes claires dans leurs rangs serait donc la bienvenue. Mais encore faut-il que les princes qui nous gouvernent aient intérêt à le faire ! En effet, il est difficile de réussir une telle réforme dans nos républiques bananières, où les forces armées sont là davantage pour défendre le régime en place que pour assurer la défense du territoire national.

San Evariste Barro


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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 00:08


(Le Monde 21/06/2008)  Compte rendu.


Finis les états d'âme sur le manque de démocratie ou la corruption en Afrique : la France doit "défendre ses parts de marché" menacées par les pays émergents comme la Chine ou l'Inde. Le discours-programme tenu par Alain Joyandet, nouveau secrétaire d'Etat chargé de la coopération et de la francophonie, jeudi 19 juin à Paris, marque un tournant vers la défense des intérêts économiques de la France. Paris "va changer de cap" et "se repositionner sur le continent africain" pendant que sa politique de coopération va "changer de voilure", a promis M. Joyandet. Sur un continent "où la croissance redémarre", l'aide au développement économique, "meilleur vecteur de la démocratie", va être privilégiée.


Il y a six mois, son prédécesseur, l'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, avait fait sensation en déclarant vouloir "signer l'acte de décès de la Françafrique", dénonçant la dilapidation de l'aide de la France par certains potentats africains. Les vigoureuses protestations des intéressés, notamment le président gabonais Omar Bongo, avaient abouti, en mars, au remplacement de M. Bockel par M. Joyandet, par ailleurs peu apprécié du ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner.


En trois mois, le nouveau secrétaire d'Etat a visité une vingtaine de pays, principalement africains. Son tout premier voyage, en avril, avait été réservé au chef de l'Etat gabonais, afin de "mettre fin à une ambiance pas très bonne", s'est justifié, jeudi, M. Joyandet. A présent, il s'agit de "mettre fin à une certaine période de naïveté" et, "loin du discours compassionnel", d'"accompagner l'Afrique qui marche, l'Afrique qui entreprend".


Parmi les "chantiers" annoncés, celui visant à "conforter l'audiovisuel extérieur" invite ainsi RFI, TV5 et France 24 à mieux couvrir "les bonnes nouvelles en provenance du continent". Mais l'essentiel, pour le nouveau secrétaire d'Etat, est désormais d'"encourager l'initiative des acteurs économiques tant africains que français".


Alors que les traditionnelles positions françaises sont affaiblies par le recul drastique et déjà ancien des budgets de coopération, ainsi que par les appétits asiatiques, M. Joyandet affirme que la France doit "réaffirmer ses ambitions". "Sinon, le nouveau frémissement sera happé par nos concurrents", prévient-il.


Dans ce but, 1 milliard d'euros supplémentaires va être "engagé" chaque année par l'Agence française de développement (AFD), soit une augmentation de 25 %. Cette annonce, déjà partiellement faite par Nicolas Sarkozy au Cap (Afrique du Sud), concerne pour la moitié la distribution de prêts bonifiés à des "jeunes Africains qui veulent entreprendre chez eux".

Le montant de ces prêts entrera dans le calcul de l'aide publique au développement sans ponctionner le budget de l'Etat. La mesure doit s'accompagner d'une réforme de l'AFD dont l'autonomie à l'égard des choix de l'Etat est critiquée.


Alain Joyandet souhaite aussi "relancer l'agriculture" et "valoriser le rôle des femmes dans l'économie". Il a annoncé la "multiplication par trois" du nombre de volontaires français "sur le terrain" et une augmentation de la part de l'aide publique au développement transitant par les organisations non gouvernementales (ONG).


La prestation du secrétaire d'Etat n'a pas convaincu l'ONG Oxfam France-Agir ici, qui reproche à Alain Joyandet de "n'envisager l'aide au développement qu'au service des intérêts de la France". Il n'a pas prononcé le mot "pauvreté", poursuit Oxfam, et "refuse le moindre effort budgétaire", contrairement aux objectifs de l'ONU.


Alors que la France a réduit de 15 % son budget d'aide au développement en 2007, le secrétaire d'Etat a reconnu que le pays avait "du mal" à tenir ses engagements, mais en avait "la volonté".


Philippe Bernard

 

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