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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 21:54


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 PARIS, France, 14 décembre 2009/African Press Organization (APO)/ — Actualités diplomatiques du ministère français des Affaires étrangères / Point de presse du 11 décembre 2009.

(…)

(Quelle est la réaction du Quai d’Orsay à l’ultimatum des ravisseurs des trois Français enlevés au Tchad et en Centrafrique ?)


 Je souhaite d’abord rappeler que dans ces circonstances et sur ces dossiers, notre mobilisation, que cela soit ici au ministère des Affaires étrangères et européennes ou sur le terrain auprès de nos différentes ambassades concernées, notre mobilisation est totale. Mais, je vous demande également de comprendre que dans ce type de situations et dans l’intérêt de nos compatriotes, de comprendre que, pour que notre action soit efficace, pour qu’elle aboutisse, ce qui est notre vœu le plus cher et notre objectif, nous sommes tenus à une complète discrétion.


 
SOURCE : Ministry of Foreign Affairs France

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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 21:39


20080227sarkozydakar.jpg

 


(RFI 14/12/2009)


Si ce n’est pas une insurrection, c’est au moins le début d’une fronde. Où la docilité légendaire des anciennes colonies françaises d’Afrique vis-à-vis de Paris fait place à des actes de défiance, à des attaques. Cette semaine, le Togo a annoncé l’expulsion d’un diplomate français, suspecté d’une trop grande proximité avec un opposant en vue.

Lorsque, en octobre dernier, le ministre français Alain Joyandet s’est interrogé sur la pertinence d’un nouveau report des élections en Côte d’Ivoire, le Premier ministre Guillaume Soro s’est insurgé contre ce qu’il considérait alors comme un manque de considération pour son pays, et au-delà, pour l’Afrique et les Africains. Et l’on ne compte plus les mouvements d’humeur. Idriss Déby explose, lorsque Paris étale sur la place publique les dépenses militaires de son gouvernement. Abdoulaye Wade s’emporte lorsqu’un juge français lance un mandat d’arrêt contre des personnalités sénégalaises, à la suite du naufrage du Joola.

Le chef d’Etat malgache peut même se permettre d’oublier de recevoir les lettres de créances de Gildas Le Lidec, ambassadeur de France, dont les Camerounais refuseront tout simplement la nomination, sous prétexte qu’il porterait malheur... On n’était pas habitués à voir les Etats africains traiter la France de la sorte. Il y a trois ans, malgré les promesses faites à Jacques Chirac, les ministres de la Santé du continent ont apporté leurs voix au candidat de la Chine à la direction générale de l’Organisation mondiale de la santé, au grand désarroi du Français Bernard Kouchner, candidat de son pays.

Qu’il est loin, le temps où les Etats africains votaient, aux Nations unies, contre l’idée d’une éventuelle indépendance de la Nouvelle Calédonie, parce que telle était la volonté de Paris ! A l’époque, les politologues estimaient que la France pouvait prétendre à un rôle de moyenne puissance sur l’échiquier mondial, parce qu’elle avait, à disposition, le vote de ces Etats africains. Ces temps ne sont plus, et l’on aurait tort d’en minimiser les conséquences.

Lorsque, à une époque pas si lointaine, Laurent Gbagbo taclait brutalement la France de Jacques Chirac, un ancien chef d’Etat ouest-africain - qui pense devoir sa chute à certains réseaux en France - faisait observer, en privé, que ce sont des interlocuteurs comme Gbagbo qu’il fallait à la France, à la tête des Etats africains.

Pour que la fronde ne devienne pas insolence, Paris peut tout simplement choisir de traiter ses anciennes colonies comme des pays normaux, sur des bases claires, qui excluent tous ces soutiens à des régimes dont l’amitié a si souvent valu à la France une certaine impopularité sur le continent.


www.rfi.fr


Par Jean-Baptiste Placca

 

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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 01:05


Joyandet-et-Dadis.jpg

PARIS, 13 déc 2009 (AFP) - 13.12.2009 20:29 - Le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet a qualifié d'"invraisemblables" les propos du ministre de la communication à la présidence guinéenne qui accuse le ministre Bernard Kouchner d'être en contact avec ceux qui ont tenté d'assassiner Dadis Camara.

"Je démens formellement qu'il y ait eu une quelconque implication d'un membre du gouvernement dans ce qui s'est passé là-bas", a déclaré M. Joyandet sur la radio RFI et la chaîne TV5 Monde.

"Que le ministre des Affaires étrangères ait tel ou tel contact, tout ça me semble faire partie des relations entre nos deux pays", a-t-il dit.

"Mais je démens formellement que ces contacts aient pu avoir un rapport de près ou de loin avec l'initiative qui a été prise par un des membres de la junte contre Dadis Camara. C'est totalement invraisemblable", a-t-il ajouté.

Le ministre de la communication Idrissa Chérif a renouvelé ses accusations samedi contre le chef de la diplomatie Bernard Kouchner qui, selon lui, a cherché à "déstabiliser le régime".

Ses précédentes accusations avaient été catégoriquement démenties par le ministre guinéen des Affaires étrangères et le Premier ministre. La France avait déjà, mardi, "démenti énergiquement" des "rumeurs absurdes".

Le capitaine Moussa Dadis Camara, porté au pouvoir par un coup d'Etat fin 2008, a été blessé à la tête, le 3 décembre, par son aide de camp qui a ouvert le feu sur lui, dans un camp militaire de Conakry. Il est hospitalisé au Maroc.

Le ministre de la Défense, le général Sékouba Konaté, a pris les commandes du pays "par intérim"

Alors que les Etats-Unis ont jugé opportun de "tendre la main" au général, M. Joyandet s'est refusé de se prononcer sur ce point.

"On n'a pas à choisir. Nous ce qu'on choisit, c'est le retour à la constitution le plus vite possible, des élections le plus vite possible", a-t-il dit.

"Les Américains sont les Américains, et nous, Français, nous sommes français. Vous savez très bien que nous avons une position particulièrement difficile en Afrique francophone. Quand on s'occupe un peu des affaires, on nous dit qu'on en fait trop et qu'on se comporte en puissance post-coloniale, et puis quand on n'en fait pas assez, on nous dit qu'on se désintéresse", a-t-il ajouté.

© 2009 AFP

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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 00:53


Alain-Joyandet.jpg

PARIS, 13 déc 2009 (AFP) - 13.12.2009 19:45 - Le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet a indiqué dimanche qu'il se rendrait à la fin du mois de décembre en Centrafrique pour signer un nouvel accord de défense, le troisième renégocié entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

Le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet a indiqué dimanche qu'il se rendrait à la fin du mois de décembre en Centrafrique pour signer un nouvel accord de défense, le troisième renégocié entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

"Deux accords de défense ont été signés avec le Togo et le Cameroun. Je serai dans les derniers jours de décembre en Centrafrique pour en signer un troisième. Il y en a huit au total" à renégocier, a déclaré M. Joyandet sur la radio RFI et la chaîne TV5 Monde.

Le président Nicolas Sarkozy avait promis en août que la renégociation des accords de défense liant la France aux pays africains serait achevée "fin 2009".

Interrogé sur la teneur de ces nouveaux accords, le secrétaire d'Etat a indiqué qu'"on est beaucoup moins sur des interventions systématiques en cas de troubles intérieurs, c'est à dire qu'il n'y a plus cette automaticité d'intervention".

"Deuxième élément, on souhaite la transparence totale, c'est à dire que les accords de défense ne seront plus secrets, ils passeront devant le parlement. Et on souhaite une réorientation vers une coopération technique, matérielle, vraiment beaucoup de formation à destination des Africains", a-t-il poursuivi.

M. Sarkozy avait annoncé la renégociation de ces accords en février 2008, assurant que Paris n'avait plus vocation à rester "le gendarme de l'Afrique".

Ces accords très décriés, dont les clauses sont restées secrètes, ont souvent servi à justifier, sur le plan juridique, l'intervention des troupes françaises pour défendre des régimes africains "amis".

© 2009 AFP

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 22:33

Mabanckou-Alain.jpg

 

Par Laurent Martinet, publié le 10/12/2009 à 12:31 - mis à jour le 10/12/2009 à 17:29

 

Alain Mabanckou et Léonora Miano, écrivains d'expression française et d'origine étrangère, nous confient leur sentiment sur "l'identité nationale" française.


Que vous inspire le débat actuel sur l'identité nationale?

Alain Mabanckou: J'ai presque envie de dire que le gouvernement pratique la politique de la diversion au moment où les grandes questions sont celles de l'emploi, du logement, de la crise économique, de la pauvreté, des sans-abris, bref de ce qui préoccupe directement chaque Français, de ce qui rend délicate la vie quotidienne. Je ne pense pas que la France est actuellement en pleine guerre civile pour agiter la question de "l'identité" - terme très prisé par les nationalistes et souvent utilisé par les régimes totalitaires qui conduit le monde dans des aventures sinistres. Parler de l'identité nationale au moment où il faudrait prôner l'ouverture au monde relève de l'idéologie, et ma pratique du marxisme léninisme me fait dire que pour mieux analyser une société il vaut mieux se fonder sur l'infrastructure (économie, moyen de production etc.) et non la superstructure (l'idéologie - donc la question de l'identité nationale).

En somme le gouvernement semble gouverner par la superstructure afin de camoufler les urgences de l'infrastructure. Les dérapages d'un élu de L'UMP - qui a prétendu qu'il y avait trop d'immigrés, que les Français allaient etre avalés - montrent que ce débat a réveillé ce que nous repoussons par le sens de la courtoisie et de l'échange : la haine, la suspicion, la xénophobie.

Léonora Miano: Il me dérange, comme d'ailleurs, le concept de nation, avec lequel je compose parce que je n'ai pas vraiment le choix. Je ne crois pas aux identités nationales. L'identité n'est pas un domaine administrable comme la santé ou l'éducation, qui peuvent, elles, être régies par des ministères.

Les individus sont le fruit d'éléments divers, n'ayant pas nécessairement à voir avec l'histoire d'un seul territoire. Ils sont, surtout à notre époque, attachés à des cultures et à des lieux différents. Je parle de mon identité comme frontalière, et définis la frontière comme le lieu où les mondes se touchent sans cesse.

Y voyez-vous des résonnances avec vos thèmes favoris?

Alain Mabanckou: J'ai critiqué dans mon roman Black Bazar plusieurs travers de ces idéologies par le biais de l'ironie. Mon personnage qui s'appelle Hippocrate est sans doute celui qui colle à la réalité actuelle : il prêche l'intolérance, écarte l'Autre et agite le spectre de la xénophobie. Je ne pensais pas que ce que j'avais écrit aurait eu un tel écho dans la réalité... Je continuerai à traquer ces idées, à leur mener une guerre sans merci car j'attends de la France qu'elle reconnaissance qu'une identité est mobile, indéfinissable et qu'elle est la somme des éléments les plus disparates de notre humanité.

Léonora Miano: Aucunement. Ce débat vise à évoquer l'immigration récente, subsaharienne et maghrébine, par des voies détournées. Il s'agit d'un procédé bassement électoraliste. Ma démarche est plus profonde, plus sérieuse. Mon roman, Tels des astres éteints (Plon 2008), était dédié aux "identités frontalières". Il s'agissait pour moi de réfléchir, à travers des personnages subsahariens et afro-descendants enfermés dans une vision close de l'identité, à la possibilité d'habiter sereinement la frontière. C'est ce que je fais. Mon pays est avant tout intérieur.

Alain Mabanckou est né à Pointe-Noire, en République du Congo, en 1966.  Il a obtenu en 2006 le Prix Renaudot pour Mémoires de porc-épic. Il vient de publier Black Bazar (Seuil).

Léonora Miano est née à Douala, au Cameroun, en 1973. Son premier livre, L'intérieur de la nuit, a été choisi comme meilleur roman français de l'année 2005 par Lire. Elle vient de publier Les Aubes écarlates (Plon).

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 12:22




 

8 Dec 2009 par Africa-Times-news.com.

 

Saifee Durbar, ancien vice-ministre centrafricain des Affaires étrangères, est incarcéré en France depuis le 2 décembre dernier.

 Cet homme d’affaires indo-pakistanais qui est un proche du président centrafricain François Bozizé avait été condamné par la justice française en 2007 à trois ans de prison ferme pour escroquerie. Il a été extradé de Londres où il résidait.

Saifee Durbar avait fait miroiter à des investisseurs des rendements mirifiques avant de faire main basse sur les fonds. Depuis sa condamnation, il partageait son temps entre Londres et Bangui où il continuait à faire des affaires. Pour le protéger, le président Bozizé l’avait nommé ministre en janvier 2008, avant de devoir le limoger vers la mi-juin sous pressions françaises. Depuis, la France réclamait son extradition à la justice britannique.

Saifee Durbar se morfond derrière les barreaux et c’est l’Elysée qui sourit, car cette affaire tenait à cœur à la diplomatie française. Cet homme d’affaires, proche du président Bozizé, avait été reconnu coupable d’escroquerie en France. Ce jugement a été confirmé par la cour d’appel en 2007. L’affaire portait sur plusieurs millions de dollars. On y parlait de diamants, de sociétés fictives, de banques à capitaux iraniens.

Condamné à trois ans de prison ferme, il avait cependant été nommé au début de l’année dernière vice-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération par le chef de l’Etat centrafricain. Paris n’avait pas caché sa colère. « Comment tolérer, s’insurgeait-on, qu’un escroc notoire, jugé et condamné comme tel par la justice française, devienne ministre, simplement pour bénéficier d’une immunité diplomatique alors que la France dépense chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros pour aider la Centrafrique !».

Paris, qui avait demandé son extradition, avait fait du limogeage de Saifee Durbar une question de principe et l’avait obtenu. Le reste n’était plus qu’une question de temps. Fin novembre, la justice britannique a donné son feu vert et Saifee Durbar a été extradé vers Paris le 2 décembre dernier. Il a été incarcéré dans une prison parisienne.

Source : RFI.

 

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 22:51




 

Saifee Durbar l’homme d’affaires indo-pakistanais, ami et ancien conseiller spécial du président François Bozizé qui avait même fait de lui vice-ministre des Affaires étrangères et de la coopération de la République Centrafricaine accusé d’escroquerie et de montages financiers, qui était condamné par les tribunaux français et qui vivait à Londres, a finalement été extradé en France et écroué depuis mardi dernier à la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne.

L’homme d’affaires a été reconnu coupable par la justice française d’avoir fait miroiter à des investisseurs des rendements mirifiques, puis d’avoir fait main basse sur ces fonds. Le dossier évoque notamment des sociétés fictives, des pierres précieuses et des banques à capitaux iraniens, pour plusieurs millions de dollars détournés.

Réclamé depuis longtemps avec insistance par le gouvernement français afin qu’il purge sa peine en France où il a été condamné en 2006 par le tribunal de grande instance de Paris à trois ans de prison ferme et 375 000 euros d’amende pour tentative d’escroquerie, il a vu cette condamnation confirmée en appel en 2007. Malgré cette condamnation, Saifee Durbar, a été nommé au gouvernement centrafricain avec résidence à Londres le 19 janvier dernier par le président Bozizé, poste qui lui a conféré l’immunité.

Le chef de l’Etat centrafricain est intervenu auprès des autorités françaises à plusieurs reprises pour obtenir l’annulation du mandat d’arrêt lancé contre Saifee Durbar qui s’était retiré à Bangui après le premier jugement, mais toutes les tentatives de Bozizé sont restées lettre morte.

Devant les énormes pressions françaises et des institutions de Bretton Woods et eu égard aux perspectives du gouvernement centrafricain d’être admis au club des pays ayant atteint le point d’achèvement à l’initiative PPTE, Bozizé a fini par revenir sur le décret de nomination de Durbar comme vice ministre des affaires étrangères pratiquement à la veille de l’examen du dossier centrafricain à Washington en juillet dernier.

A Bangui, le nom de Saifee Durbar revenait dans plusieurs affaires difficiles à cerner qui touchent au diamant, à l'or, au fer ou aux mines d'uranium de Bakouma. Durbar qui fut aussi conseiller de l’ancien président Patassé a également entravé les activités et les perspectives en RCA du groupe français Areva, obtenant même un permis d'exploration dans la même zone que la société française.

Maintenant qu’il dort en prison en France, Durbar n’a plus rien à perdre et va sans doute se mettre à table à propos de ses complices comme Sylvain Ndoutingai, Richard Ondoko et même François Bozizé quant à leurs activités mafieuses en tout genre. Cet homme exerçait sur Bozizé une espèce de fascination malsaine.  

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 22:49




 


(Courrier International 04/12/2009)


Dans ce second volet du bilan, c’est la Françafrique qui est à l’honneur. Nicolas Sarkozy avait promis une “rupture” avec certaines pratiques néocoloniales. Or, a vraiment rien changé entre Paris et ses anciennes colonies.

La scène se passait à Dakar, il y a peu, par une chaude soirée. Un serveur dont le client était assailli par les moustiques s’est exclamé : “Ce ne sont pas des moustiques, ce sont des Français !” Il ne fait pas bon être français en Afrique francophone par les temps qui courent. Alors que le combat pour la démocratie gagne, l’un après l’autre, les pays de la région, la France continue souvent de se ranger, discrètement, du côté des dictateurs présents et futurs. Nicolas Sarkozy avait promis, avant son arrivée à l’Elysée, une rupture dans les relations avec l’Afrique. Mais il apparaît que la France a repris sa vieille habitude de fermer les yeux sur les dirigeants peu fréquentables, afin de préserver ses intérêts sur place, que ce soit dans les mines d’uranium du Niger, dans les champs pétroliers du Gabon ou dans le port en eau profonde de Kribi, au Cameroun.

Dans la région, ce choix d’un camp – celui du pouvoir – par l’ancienne puissance coloniale a provoqué de violentes réactions antifrançaises (attaques contre des intérêts de la France, jets de pierre contre des ressortissants invités à rester chez eux ou à rentrer en France). Les manifestants antigouvernementaux accusent Paris de tirer les ficelles, et les Français ont beau nier, leurs actes confirment souvent ces accusations. Au Gabon, où l’élection d’Ali Bongo [le 30 août] a anéanti l’espoir de mettre fin à quarante années de règne de la famille Bongo, le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet a assisté aux pompeuses cérémonies d’investiture de Bongo fils, Ali, soutenant devant la presse qu’il fallait lui “donner du temps”. Si, en public, Paris a clamé sa complète neutralité dans les élections, en coulisses, Robert Bourgi, un avocat parisien qui a notoirement accès à l’entourage du président français, a ouvertement soutenu la candidature de son client Ali Bongo. En Afrique, “opposition au pouvoir implique aussi opposition à la France”, affirme Mamadou Diouf, directeur de l’Institut d’études africaines de l’université Columbia, à New York. “Nous nous trouvons en plein paradoxe : le pays champion des droits de l’homme pratique une politique absolument contraire à ses principes”, poursuit-il. Alain Joyandet conteste ce point. Il en veut pour preuve la Côte-d’Ivoire, où le gouvernement français incite à la tenue d’élections qui ont par trop tardé. “La France soutient des institutions et non des candidats”, martèle-t-il.

 Pour les dictateurs africains, c’est tapis rouge à l’Élysée

Lorsque, il y a trois ans, Sarkozy avait promis de “nouvelles relations” avec l’Afrique, il avait précisé qu’elles se feraient sur un pied d’égalité, débarrassées des cicatrices du passé. Son premier secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, était allé plus loin encore, souhaitant “signer la mise à mort” des anciennes relations franco-africaines, qualifiées d’“ambiguës” et de “complaisantes”. Mais il n’a pas tardé à perdre son portefeuille, pour avoir froissé le père d’Ali Bongo avec des déclarations contre la corruption. Son successeur, Alain Joyandet, a pris soin de baisser d’un ton. En octobre, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur d’un putsch en Mauritanie et conforté dans les urnes le 18 juillet, a été chaleureusement reçu à Paris, où il s’est fait abondamment photographier aux côtés d’un Sarkozy tout sourire. Même les chefs de la junte militaire guinéenne, mis au ban de la communauté internationale depuis le massacre de civils le 28 septembre, avaient reçu un accueil cordial à Paris moins de deux semaines avant ces événements, alors que les Américains avaient déjà pris leurs distances.

 En juillet, Nicolas Sarkozy avait aussi déroulé le tapis rouge à Paul Biya, au pouvoir à Yaoundé depuis 1982. Le président français avait salué le Cameroun comme étant un “pôle de modération” dans la région. Paris veut éviter qu’on s’intéresse de trop près à la corruption des dirigeants africains, qui investissent en France une grande partie de leurs gains. L’ONG Transparency International, qui avait mené une campagne pour dénoncer et récupérer les “biens mal acquis” de trois dirigeants notoirement corrompus – feu Omar Bongo, du Gabon, Denis Sassou-Nguesso, de la république du Congo, et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, de Guinée-Equatoriale – a été déboutée par le procureur de la République française, au motif qu’elle n’était pas habilitée à déposer plainte et que les faits étaient “mal définis”. “Les Africains n’aiment pas la France parce que la France ne les aide pas à choisir librement leurs dirigeants”, explique Achille Mbembe, professeur de sciences politiques et d’histoire dans une université sud-africaine. “Or le processus démocratique est en panne, et ce pratiquement partout.”


Adam Nossiter | The New York Times 03.12.2009 |

© Copyright Courrier International

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 22:43




 

Petit à petit, la Chine prend le dessus

Afrik.com lundi 9 novembre 2009  par Bedel Baouna

Non, la Françafrique n’agonise pas ; elle n’est pas en mauvaise santé. Loin de là. Cependant, la Chinafrique lui assène des uppercuts imparables, si bien que les hématomes sont très visibles. Le lion est défié par le tigre sur son territoire, la savane africaine. Pas plus tard qu’hier, le premier ministre chinois Wen Jiabao annonçait que la Chine fournirait dix milliards de dollars de prêts bonifiés à l’Afrique, lors de la première journée du Forum Chine-Afrique à Charm el-Cheikh, en Egypte.

En mars 2009, Nicolas Sarkozy effectuait une tournée dans trois pays africains, francophones et dotés de richesses minières - le Congo-Kinshasa, le Congo-Brazzaville et le Niger. Cette visite sonnait comme une façon de montrer à la Chine que la France est toujours présente en Afrique. Certes, le lion a perdu sa crinière ! Mais il veille sur ses lionceaux. Et pour cause : peu de temps après, Mamadou Tandja fait un coup d’Etat, en s’accordant trois ans supplémentaires, sans réaction violente de la France. Denis Sassou Nguesso est réelu en juillet, dans les conditions que l’on sait. Joseph Kabila, lui, est ambigu : un pas vers la France ; deux pas vers la Chine. Les Bongo sont encore là ; Paul Biya dort sur ses deux oreillers. Seuls Idriss Deby et François Bozizé restent à portée de buffles locaux, malgré la vigilance du lion.

Mais rien n’arrête le tigre. Son appétit est si immense qu’il a même acquis 1,6 pour cent de Total, symbole de puissance du lion gaulois. Autre démonstration de force en date (ou plutôt du cynisme chinois), la signature d’un contrat de 7 milliards de dollars avec la Guinée de l’imprévisible Dadis Camara, au moment même où l’Union européenne accuse le capitaine de "crime contre l’humanité". Et, aux termes de l’accord conclu à Conakry le 9 octobre, la Chine, via le China International Fund Limited, prospectera les réserves de pétrole offshore et exploitera les gisements de bauxite - la Guinée en est le premier producteur mondial. En retour, selon Le Financial Times, les Chinois bâtiront les hôpitaux, les routes, les ports... Ce que la France a été incapable de faire dans les pays où elle est passée. Le ministre des Mines guinéen, Mohamed Thiam, ne cache pas sa joie dans le Figaro du 15 octobre : "Le deal porte sur une durée de cinq ans. (...) La Guinée est l’un des pays dont les réserves naturelles sont les plus importantes du monde, et la Chine, l’un des pays qui ont le plus besoin de ressources." Un contrat qui donne des ailes à la junte et qui nargue les Européens, en particulier le lion. Une pluie inespérée dans le désert politico-économique qu’est la Guinée. Nul doute que les pâturages seront luxuriants. Comme pour le Soudan - l’un des principaux fournisseurs en pétrole de la Chine -, saisir le Conseil de Sécurité de l’ONU est une perte de temps : la Chine opposera son veto. Ils sont en Angola depuis longtemps ; les Chinois ont associé les Angolais à l’exploitation du pétrole guinéen. Le drapeau rouge flotte sur le Congo-Brazzaville, une ancienne "propriété française". Les Chinois y sont même des chauffeurs de bus. A Bacongo, un arrondissement de Brazzaville, ils ont bâti des maisons inabordables et inhabitables. Outre le Maghreb, les Chinois ont conquis la Guinée équatoriale et le Nigeria.

Mais, ici et là, la résistance s’organise. Aussi, dans sa chasse aux antilopes, le grand fauve asiatique a essuyé un revers de taille, début septembre : le Nigeria, un mastodonte africain, a refusé de lui vendre six millions de barils de pétrole. Toujours selon le Figaro, le ministre du pétrole nigérian, Odein Ajumogobia, tonne : "... nous n’allons pas leur donner tout ça." D’aucuns se méfient de l’argent chinois, un déluge de postillons fétides, qui pourrait davantage inonder l’Afrique de dettes. Le yen n’endigue en rien le chômage ou la pauvreté ; les économies locales n’en voient pas la couleur. La Chine apporte sa propre main d’oeuvre. "L’Angola-mode" - matières premières contre l’aide financière, l’assistance technique, bourses aux étudiants angolais, etc - effraie-t-elle ?

Dans la foulée, Alain Joyandet, secrétaire d’Etat français à la coopération, annonce dans une interview au Figaro que l’aide publique au développement passera à 3,5 milliards d’euros pour 2010, afin "d’y maintenir le drapeau français et d’y conserver une influence qui permette, ensuite, à nos entreprises de s’y développer". Une aide essentiellement destinée en Afrique subsarienne, dans 14 pays. L’éducation et la santé en seront les secteurs prioritaires. Mais sera-ce suffisant pour canaliser les appétits du tigre chinois ?

La France fait le forcing

Au dix-neuvième siècle, un Suisse, Henri Frédéric Amiel, dressa dans un livre un portrait implacable du Français. Extrait : " Il (le Français) évite les descriptions pour mieux se lancer dans les généralisations. Il imagine qu’il comprend l’homme dans sa globalité alors qu’il ne casse même pas la dure coquille de sa personnalité et qu’il ne comprend aucune autre nation que la sienne." Oui, le Français a du mal à comprendre l’Autre, aussi a-il cette facilité de donner trop souvent des leçons. Une morale qui relève du bruit d’assiète : il ne va pas assez loin. Fier, prétentieux, arrogant, le Français veut apparaître le meilleur partout, mais il est limité. Il met "une formule, une école de pensée au-dessus de la réalité". Et sait que la France n’existe plus, en dépit du forcing de Nicolas Sarkozy (parfois avec talent — la présidence française a été très visible et active, quoique très coûteuse). Le président iranien nargue la France. Eduardo Santos n’a que faire de la morale française : la Sonangol, la société pétrolière d’Etat, n’a pas hésité une seconde à s’allier avec le CIF chinois pour exploiter le pétrole guinéen. Le plus dramatique, c’est que quelques dirigeants de pays francophones ont rejoint la meute de la raillerie : Laurent Gagbo boude la France ; Paul Kagamé, lui, répugne désormais à la langue de Molière (A quoi sert la Francophonie ? A rien !)

Economiquement, la France est un maillon faible. Elle a bradé son tissu industriel et n’a conservé que la haute technologie — Airbus, Rafale, etc. Le made in France, peu à peu, disparaît ; la France s’est plus éprise de la logistique que de la production.

Politiquement, le temps où les Jospin, Chevènement, Juppé, Léotard, Seguin et d’autres encore faisaient jouir les téléspectateurs ou les auditeurs, dans les émissions politiques, est révolu. Place à l’ennui. Avec les hommes politiques comme Frédéric Lefebvre et Arnaud Montebourg, la France est à pleurer. Aucune profondeur politique. Ni de constance - du moins pour le second. Bien que de bords différents, ces deux jeunes hommes, au demeurant sémillants, sont plus sarkozistes que Sarkozy lui-même : facétieux, éparpillés, volubiles... Des disciples de Socrate - ils ont réponse à tout !

Mais l’Afrique s’amputerait elle-même en éconduisant la France, sous prétexte qu’elle n’existe plus. La France est comme une Mère nourricière. L’histoire et la géographie sont plus proches de la France que de la Chine. Des siècles d’amour haineux. Le 14 juillet 2010, plusieurs armées africaines défileront sur les Champs-Elysées pour leurs cinquante ans d’indépendance. Ce n’est pas la Chine qui aurait eu cette belle initiative. Aucun pays africain n’a le mandarin pour langue officielle. La France doit être une l’épouse légitime — un mariage fondé sur des rapports transparents - ; la Chine ; une maîtresse incontournable. L’Inde - une panthère - et le Brésil - un puma - ont, eux aussi, leur place dans la riche savane africaine.

 

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 00:17




Source : Koaci.com |Yaoundé  08/11/2009 | 02:55:04

 

Le général Raymond Germanos est accusé d’avoir téléchargé des vidéos pornographiques mettant en scène des mineurs.



Raymond Germanos, 68 ans, général français à la retraite et connu comme un proche du président de la République du Cameroun a comparu mardi pour avoir téléchargé des images pédophiles mettant en scène des enfants de 6 mois à 12 ans. Le général Germanos, qui a même été présenté comme le conseiller du président Paul Biya en matière de Défense. Il est donc considéré par certains observateurs comme l’un des hommes d’influence du régime Biya, un des conseillers de l’ombre du chef de l’Etat camerounais.


L’affaire pour laquelle Raymond Germanos remonte à l’année 2006. Des policiers autrichiens, au cours d’une enquête, se sont intéressés à un site Internet diffusant des images et vidéos pornographiques, principalement pédophiles. L’enquête a permis de repérer les utilisateurs du site, dont le général Raymond Germanos. La trace de celui-ci a été remontée grâce à l’adresse de son ordinateur. Le général n’a d’ailleurs pas nié les faits. Une perquisition a été faite à son domicile par des policiers français alertés par Interpol et son ordinateur a été saisi. Près de 3 000 photos mettant en scène des enfants ont été retrouvées dans le disque dur de cet ordinateur.


D’après les informations relayées par la presse française, le général Germanos, après avoir reconnu les faits au cours de ses auditions chez la juge, s’est dit prêt à se soumettre à un traitement.


Mis en examen en juin 2008, Raymond Germanos a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir d'Ile-de-France. Le 9 octobre 2009, il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris. Il encourt une peine de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Au cours de sa comparution de mardi dernier, il a demandé un assouplissement du contrôle sous lequel il a été placé. «La cour d'appel de Paris a mis sa décision en délibéré au 10 novembre, selon une source judiciaire», indique Ouest France.

 
Diplômé de Saint-Cyr, ce général d’armée (5 étoiles) a dirigé en France le Service d'information et de relations publiques des armées (Sirpa). A cet effet, pendant la guerre du Golfe, il a été particulièrement présent sur les plateaux télé et a acquis une certaine notoriété dans son pays. Il a par ailleurs commandé le 2e régiment étranger de parachutistes. Commandeur de la Légion d'honneur, il a aussi dirigé les cabinets militaires des anciens ministres français de la Défense Charles Millon et Alain Richard

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE