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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 16:17


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       Robert Bourgi

 BRAZZAVILLE (AFP) - 10.01.2010 12:14La "Françafrique" n'est pas l'illustration de la corruption mais "une communauté sentimentale", "une communauté de projets et de démarches communes", a affirmé samedi à Brazzaville le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.

Interrogé à l'issue d'un entretien avec le président congolais Denis Sassou Nguesso sur ce qu'il pensait de l'expression "Brazzaville, une des capitales de la Françafrique", le ministre a répondu: "Dans mon acceptation, c'est une capitale de la fraternité, du développement, de l'exemple".

Inventé dans un sens positif par Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire indépendante en 1960, le terme "Françafrique" est devenu négatif au fil du temps pour décrire un réseau de relations opaques entre la France et ses anciennes colonies, mêlant économie et politique.

"Nous avons parlé avec le président évidemment de la gouvernance, et de la lutte contre la corruption. Il a un programme là-dessus. Ce n'est pas ca la Françafrique pour moi, c'est l'expression pratique, réelle de cet appétit de France et d'une demande un peu différente à travers le monde mondialisé", a souligné Bernard Kouchner.

"D'une demande qui va du changement climatique aux attitudes face aux grands de ce monde, aux émergents par exemple, c'est ce qui fait cette spécificité qui n'est pas toujours très bien définie. Ce n'est pas la Françafrique historique et de la corruption, c'est une communauté sentimentale, historique, une communauté de projets, une communauté de démarches communes", a insisté le ministre.

Il a enfin indiqué avoir parlé avec son interlocuteur, au pouvoir depuis treize ans après l'avoir été une première fois de 1979 à 1992, de dossiers régionaux comme la crise humanitaire dans le nord-est du Congo et de Guinée.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:33


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Point de vue (Le Télégramme 06/01/2010)


Bernard Kouchner, au centre d'une polémique en raison de ses contrats de consultant médical sur le continent noir, suite à la publication du livre de Pierre Péan, entreprend cette semaine une tournée en Afrique.

Elle débutera demain au Rwanda par une rencontre avec le président Kagame. On sait que le ministre des Affaires étrangères a été l'artisan d'une normalisation peu glorieuse avec le régime de Kagame alors que le juge Bruguière avait courageusement établi la responsabilité de ce dernier dans le déclenchement du génocide dont furent victimes les Hutus comme les Tutsis.

Autant l'on peut comprendre que la France fasse des concessions au président ivoirien Laurent Gbagbo qui ne cesse de repousser l'échéance d'une élection présidentielle en bonne et due forme.

Autant le minuscule Rwanda n'est pas, contrairement à la Côte d'Ivoire, au centre du défunt pré-carré de la présence française en Afrique de l'Ouest.

 Il présente du même coup peu d'intérêt stratégique et ne mérite pas tant d'égards. Mais Bernard Kouchner aurait été fasciné par la redoutable personnalité de Paul Kagame et le «French doctor» semble céder aux sirènes de ce tyran africain, attitude pour le moins curieuse quand on connaît son parcours dans l'humanitaire. Peu importe au fond puisque c'est désormais le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant qui a la haute main sur les affaires africaines.

Outre le Rwanda, le chef de la diplomatie française séjournera en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), au Congo, au Burkina-Faso puis en Côte d'Ivoire.

De la période suivant les indépendances où la France était le «gendarme de l'Afrique», il ne reste rien, si ce n'est les vieux réseaux de la Françafrique à l'ombre desquels prospère encore des business pas toujours reluisants. S'abritant derrière l'Onu et les institutions financières internationales, la France a vu son influence grignotée par les Etats-Unis et la Chine.

Mais les promesses démocratiques du sommet de la Baule se sont envolées, banalisant le rôle de l'ancienne puissance coloniale qui demeure pourtant l'un des principaux donateurs du continent.

Hubert Coudurier

6 janvier 2010

© Copyright Le Télégramme

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 23:22


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Mardi, 29 Décembre 2009 08:12

« On ne vas pas se brouiller avec ceux qui nous rendent de grands services ». C'est ainsi que le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, justifie la politique du président français, Nicolas Sarkozy, à l'égard de l'Afrique. Celui-ci avait promis de rompre avec les réseaux de la Françafrique de ses prédécesseurs.  Pas facile de se débarrasser d'un système.

La Françafrique ? Elle est déjà morte au moins quatre fois.

Dès janvier 1994, quand le franc CFA est dévalué de 50%, beaucoup croient que c’est fini. Un mois plus tard, aux obsèques de Félix Houphouët-Boigny, « c’est le père de la Françafrique que l’on enterre, mais c’est aussi la Françafrique elle-même (François Mitterrand, Jacques Chirac, Omar Bongo, Gnassingbé Eyadema, etc) qui se réunit une dernière fois pour une ultime cérémonie d’adieu ».

En avril 1997, après une victoire électorale de la gauche en France, le nouveau Premier ministre Lionel Jospin définit sa politique africaine en quatre mots : « Ni ingérence, ni indifférence ». Et beaucoup pensent alors que la Françafrique va mourir pour de bon.

Enfin, en janvier 2008, quand le secrétaire d’État français à la coopération, Jean-Marie Bockel, proclame dans le journal Le Monde : « Je veux signer l’acte de décès de la Françafrique », beaucoup pensent : « Si c’est le ministre lui-même qui le dit… ». Le problème est que, deux mois après cette déclaration, l’infortuné Bockel perd le portefeuille de la coopération à la demande du président gabonais Omar Bongo.

C'est un complexe franco-africain, un système tentaculaire, ni tout à fait français, ni tout à fait africain, dont le centre de commandement se situe à Paris, à la cellule africaine de l’Elysée, et dont les pseudopodes s’étendent en Afrique.

 À la même époque, en février 2008, la France aide le président tchadien Idriss Déby à repousser un assaut rebelle sur N’Djamena sans lui demander la moindre contrepartie. À ce jour, aucune enquête judiciaire réelle n’a été menée sur la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh.

Toujours en février 2008, Paris ferme les yeux sur la répression implacable qui s’abat sur les émeutiers de la faim au Cameroun – plus de 100 morts de source indépendante.

Enfin, en août 2009, quelques jours avant la présidentielle qui doit désigner le successeur d’Omar Bongo à la tête du Gabon, l’un des conseillers officieux du président français Nicolas Sarkozy, Robert Bourgi, confie au journal Le Monde : « Au Gabon, la France n’a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c’est Ali Bongo. Or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l’électeur le comprendra ».

Et au même moment, le secrétaire d’État français à la Coopération, Alain Joyandet, se rend très discrètement en Guinée équatoriale pour demander au président Obiang Nguema de ne plus soutenir le candidat André Mba Obame contre celui de Paris…

Les amitiés sélectives

La « rupture » promise par le candidat Sarkozy est-elle tombée aux oubliettes ? Pas si simple. Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.

Au Togo par exemple, le président français essaie de se démarquer de son prédécesseur Jacques Chirac. Dès avril 2005, il a qualifié de « mascarade » l’élection très controversée du fils du défunt Gnassingbé Eyadema – un scrutin qui, selon l’Onu, s’est soldé par la mort d’au moins 500 personnes.

Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2007, Nicolas Sarkozy a fait recevoir le principal opposant togolais, Gilchrist Olympio, par deux de ses collaborateurs : en septembre 2008 par Alain Joyandet, et en février 2009 par le chef de la cellule Afrique de l’Élysée, Bruno Joubert. Est-ce parce que le Togo n’occupe pas la position stratégique du Tchad ou ne possède pas les richesses pétrolières du Gabon ? Visiblement, Paris est plus exigeant avec Lomé qu’avec d’autres capitales. D’ailleurs, le régime togolais ne s’y trompe pas. En décembre dernier, le premier secrétaire de l’ambassade de France à Lomé a été expulsé. Sans doute est-ce un message des Togolais aux Français sur le thème : « Ne vous intéressez pas de trop près à la présidentielle de février prochain ».

L'aide militaire

Autre signe de « rupture » : la renégociation des accords de défense avec les anciennes colonies françaises. Finies les clauses secrètes qui garantissaient aux régimes en place une aide militaire française en cas de soulèvement populaire ou de rébellion armée.

« Les temps ont changé et la France n’a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique », a lancé Nicolas Sarkozy au Cap, en Afrique du Sud, en février 2008. Cela dit, le chef de l’État français a renoncé à fermer la base militaire française de Libreville au Gabon, comme le suggérait pourtant le Livre blanc de la défense publié en juin 2008. Commentaire d’un conseiller du président Ali Bongo : « C’est donnant-donnant. Les Français protègent notre régime contre les menaces intérieures ou extérieures. En échange, nous soutenons leur politique en Afrique et ailleurs ».

Les retrouvailles

Dernier signe de changement : les tentatives de réconciliation avec des pays très hostiles à la France d’avant Sarkozy.

Avec le régime du président rwandais Paul Kagamé, les retrouvailles sont en bonne voie. Après trois ans de rupture, les relations diplomatiques ont été rétablies en novembre dernier. La justice française soupçonne le régime rwandais d’être impliqué dans l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion du président Habyarimana. De son côté, la justice rwandaise accuse la France d’être complice du génocide de 1994. Aujourd’hui, Paris et Kigali essaient de vider leur querelle judiciaire.

Avec le régime du président ivoirien Laurent Gbagbo, les choses sont plus compliquées, sans doute à cause de la force des liens entre les acteurs politiques de France et de Côte d’Ivoire (l’UMP, le PS, le FPI, le PDCI et le RDR). Tout va dépendre de la future présidentielle et des conditions de sa transparence.

Des relations pragmatiques

En fait, l’une des différences entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy est que le premier refusait de prendre au téléphone les chefs d’État africains qui lui étaient ouvertement hostiles. Mieux, il ne cachait pas son antipathie à l’égard de certains, comme l’Ivoirien Laurent Gbagbo. Le second est plus « rond ».

Cinquante après, la France commence enfin à « dépassionner » ses relations avec l’Afrique et à traiter de la même façon toutes ses anciennes colonies, celles qui restent amies comme celles qui ont « coupé le cordon ». Finie l’époque de Sékou Touré, où Charles de Gaulle voulait « punir » la Guinée d’avoir dit non à la France. Moins de pathos, plus de pragmatisme. De ce point de vue, la France a tiré quelques leçons des émeutes anti-françaises d’Abidjan en novembre 2004. L’avenir de la Côte d’Ivoire ne se décide plus à Marcoussis en France, sous la houlette de Jacques Chirac, mais à Yamoussoukro, sous celle du chef de l’État burkinabé Blaise Compaoré. Et aujourd’hui, les « patriotes » proches de Laurent Gbagbo ont de plus en plus de mal à mobiliser les foules d’Abidjan contre la « France coloniale ». Cinquante ans après, la relation franco-africaine se normalise… lentement.

L'Afrique de Sarkozy vue par 

« La France à fric »

Que reste-t-il de la Françafrique en 2010 ? D’abord du business. Paris accorde la priorité aux pays africains qui lui vendent du pétrole (Angola, Nigeria, etc.) ou de l’uranium (Niger), et à ceux qui peuvent lui acheter de la haute technologie (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Afrique du Sud). D’où l’extrême prudence de Nicolas Sarkozy à l’égard de Mamadou Tandja, l’homme qui vient de tordre le cou à la Constitution du Niger pour se maintenir au pouvoir jusqu’en 2012. Mais surtout, de la Françafrique, il reste une alliance d’intérêts bien compris.

Côté français, la Françafrique a longtemps été une tirelire, une « France à fric ».

En 2002, lors du procès Elf, Loïc Le Floch-Prigent s’est mis à table : « On va appeler un chat un chat. L’argent d’Elf part en Afrique et revient en France ». Et en juin dernier, à l’occasion des obsèques d’Omar Bongo, l’ex-président français Valéry Giscard d’Estaing a révélé sur la radio Europe 1 un drôle d’échange téléphonique lors de la campagne présidentielle de 1981 : « J’ai appelé Bongo et je lui ai dit : « Vous soutenez actuellement la campagne de mon concurrent [Jacques Chirac]». Alors il y a eu un temps mort, et il m’a dit « Ah, vous le savez ? », ce qui était merveilleux. À partir de ce moment-là, j’ai rompu mes relations personnelles avec lui ». Difficile de croire que ces pratiques ont totalement disparu en 2010…

Côté français, les décideurs – de gauche comme de droite – continuent de nourrir l’ambition d’une « plus grande France ». Une France qui se projette dans le monde grâce à quatre multiplicateurs de puissance : l’arme atomique (fabriquée avec un combustible en provenance... du Niger), le siège permanent au Conseil de sécurité, l’Europe et l’Afrique.

En 2003, lors de son bras de fer avec l’Américain George Bush sur l’Irak, Jacques Chirac a usé ouvertement de trois de ces instruments de puissance – les trois derniers. L’Afrique est donc une pièce maîtresse de ce dispositif. Jean-Pierre Dozon l’appelle même « l’État franco-africain » : « Le plus fort tour de passe-passe de la Ve République, grâce auquel l’État français parvint à se métamorphoser en grande puissance, consista à se démultiplier en autant d’États voués à soutenir sa politique étrangère ». La Françafrique, « État simultanément un et multiple ». La Françafrique, « individualité historique », dit encore Dozon en empruntant la formule à Max Weber.

 Sécuriser les pouvoirs

Côté africain, la Françafrique est perçue par plusieurs chefs dÉtat comme une assurance-vie. Elle est la garantie d’un soutien financier (l’APD – Aide publique au développement, l’entregent de Paris auprès du FMI et de la Banque mondiale) et monétaire (le franc CFA adossé au Trésor français et à l’euro) à des économies défaillantes. Surtout elle pérennise des régimes très peu démocratiques mais fidèles à la France.

Françafrique

Paris, 10 avril 2008. Un militant du collectif "cellule françafrique" qui milite pour le renouveau des relations franco-africaines, campe devant la porte d'un hôtel particulier qui appartiendrait à Omar Bongo.

L’arrivée de Nicolas Sarkozy a-t-elle changé la donne ? « Non », répond Achille Mbembé. « Le cartel des satrapes – d’Omar Bongo, Paul Biya et Sassou Nguesso à Idriss Déby, Eyadema fils et les autres – se félicite de ce qui apparaît clairement comme le choix de la continuité dans la gestion de la Françafrique – ce système de corruption réciproque qui, depuis la fin de l’occupation coloniale, lie la France à ses affidés africains », écrivait l’historien camerounais dès le 1er août 2007 dans les colonnes du journal Le Messager de Douala. Depuis, Ali Bongo a succédé à son père et le Sénégalais Karim Wade semble se préparer lui aussi à briguer la succession de son père lors de la présidentielle de 2012.

En fait, dans l’esprit de plusieurs chefs d’État africains, la Françafrique reste un instrument irremplaçable de conservation du pouvoir : une garantie contre l’alternance démocratique, un gage de présidence à vie, voire une promesse de transmission héréditaire du pouvoir. La force de ces régimes est de parvenir à faire croire à la France qu’ils sont ses seuls alliés indéfectibles, à l’exclusion de leurs adversaires politiques (opposants ou rebelles).

La faiblesse de la France, c’est de croire que c’est vrai, plus par commodité que par naïveté. « On ne va pas se brouiller avec ceux qui nous rendent de grands services », dit le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant. On est loin du discours de Barack Obama à Accra le 11 août dernier : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions ». La Françafrique ou l’Afrique « utilitaire ». Pour la France, il y a un vrai risque de décrochage avec la jeunesse africaine.

Par Christophe Boisbouvier

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 18:43


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Lundi 28 Décembre 2009


Les centrales nucléaires d'Abou Dhabi seront coréennes et pas françaises, Volvo vient d'être racheté par un «petit» constructeur chinois et à Copenhague l'Europe donneuse de leçons a été superbement ignorée.

 

Les basculements géopolitiques ont rapport avec la tectonique des plaques.  Les forces s'accumulent sous la surface mais restent invisibles, on les ignore, puis tout craque d'un coup. Les nouvelles structures apparaissent, nouveaux sommets, nouveaux creux. Il en est ainsi aujourd'hui de l'Europe. L'Asie est montée en puissance ces dernières années, l'Asie des usines pas chères. La Chine «atelier du monde» nous exportait ses téléviseurs et ses jouets. L'Inde «brillante» nous a montré une intelligence dans les services informatiques. Singapour a commencé à rivaliser comme place financière. Mais l'Europe ne s'en est pas alarmée. Chacun sa place au soleil, que l'Asie «émerge», nous en profiterons.


Aujourd'hui il y a danger. Danger parce que l'Asie ne se contente plus de nous fournir en «produits pas chers». Elle nous dame le pion dans les hautes technologies. Si l'Europe et la France ne répondent pas à ce défi immense posé sur sa place future dans la nouvelle division du travail, elles vont rester impréparées, perdront leurs emplois les plus qualifiés après les emplois ouvriers  et elles n'auront alors plus rien à opposer aux arguments protectionnistes. Sans un sursaut contre son déclin accéléré, l'Europe n'aura d'autre choix que de se refermer sur elle-même, comme le fit la Chine dans les années 1820.


L'histoire du déclin européen s'accélère maintenant sous nos yeux. Il y a une semaine, à Copenhague, Chine et Etats-Unis ignoraient l'Europe superbement et écrivaient à deux, appuyés par  l'Inde et l'Afrique du sud, le communiqué final du sommet sur le climat. L'Europe donneuse de leçons, l'Europe qui se croyait avant-garde, s'est retournée pour voir que personne ne la suivait. Tandis qu'elle court dans l'impasse des restrictions malthusiennes, les nouvelles grandes puissances, quatre milliards d'individus, s'engagent sur une autre voie, celle qui marie écologie et économie. L'Europe pleure son isolement, ses commentateurs accusent Chinois et Américains, tous les autres pays poussent les feux de la solution technologique. Ils savent que l'avenir est là, dans la recherche, l'innovation, pas dans la restriction.


Cinq jours plus tard un «petit constructeur Chinois» d'automobiles achetait Volvo. Un des groupes européens qui était mondialement en avance dans la sécurité, racheté par un Chinois dont les voitures sont classées comme dangereuses. Un constructeur haut de gamme qui passe dans des mains d'un fabriquant d'automobiles pas chères. Un industriel qui a développé des relations sociales exemplaires avec ses salariés, repris par une firme toute jeune, propriété d'un entrepreneur pressé et ambitieux. N'est-ce pas un glissement tectonique de plaques?


Et, dernier d'une liste d'actualités désormais quotidiennes, le groupe coréen Kepco vient de battre le consortium français pour construire des centrales nucléaires à Abou Dhabi. Un contrat de 20 milliards de dollars (ou 40 si l'on compte l'exploitation) qui est soufflé aux «champions mondiaux» que croient être les Français. Un marché perdu au profit de l'Asie dans LA technologie qu'ils pensaient la mieux défendue dans la division du travail, un secteur où les groupes tricolores ont une expérience éprouvée, des techniques, des ingénieurs.


Il faudra tirer toutes les leçons particulières de cet échec, passer au crible les divisions entre Areva, Total, GDF Suez, la volonté tardive et brutale de l'Elysée de confier à EDF le poste d'avant-centre.  S'interroger sur la question du prix: les Coréens étaient-ils vraiment 30% moins chers? Si oui, comment rabaisser les coûts français? Faudra-t-il délocaliser, notamment hors de la zone euro?


Mais il est surtout temps de tirer les leçons générales de cet échec. L'Europe manque le tournant de l'histoire faute de savoir vendre ses innovations. Le basculement des forces vers  l'Asie a pour cause sans doute, aussi, la démographie. Des milliards comptent plus que des millions. Le déclin de l'Europe est assuré si elle reste endormie sur ses certitudes d'occuper naturellement le haut de l'échelle dans la division du travail sans voir que les Coréens l'ont rattrapée, que les Indiens sont là, que les Chinois la doublent. Il est temps de tout mettre à l'échelle de cette nouvelle concurrence: nos coûts, nos formations universitaires, nos laboratoires, nos inventions et d'effacer nos divisions d'une autre époque. Ce devrait être un cri d'alarme qui sonne à Bruxelles et dans toutes les capitales: comment reprendre l'avant-garde? Comment maintenir le peu d'avance qui nous reste parfois devant des concurrents plus nombreux, formidablement formés, qui ont le mors aux dents ?

 

Eric Le Boucher

 

Source : http://www.slate.fr


Mal entouré, Areva se plante dans le Golfe


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Nucléaire. Abou Dhabi a préféré les Sud-Coréens.

Par ALEXANDRA SCHWARTZBROD Libération 28/12/2009 à 00h00

Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva, ne pouvait pas imaginer pire façon de clore son annus horribilis. Le contrat nucléaire de 40 milliards de dollars (27,8 milliards d’euros) qu’elle négociait âprement à Abou Dhabi vient de lui passer sous le nez. C’est un consortium de sociétés sud-coréennes et américaines, conduit par la compagnie publique Korea Electric Power, qui a emporté hier la première tranche du deal, de 20,4 milliards de dollars. La signature du contrat s’est déroulée en présence de sommités, donnant à l’événement une valeur politique : le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa al-Nahyane, et son homologue sud-coréen, Lee Myung-bak, opportunément en visite à Abou Dhabi.

Un échec, et alors ? Les industriels en connaissent tous les jours, sur tous les marchés ! C’est ce que l’on pourrait penser au premier abord. Mais celui-ci n’est pas banal. Il raconte bien des histoires.

Et d’abord celle de l’effroyable désorganisation française dans le secteur du nucléaire. Car, à la décharge de Lauvergeon, elle n’était pas seule dans le coup. Les plus grands noms de l’énergie avaient été associés à l’affaire : GDF Suez, Total et, depuis peu, EDF. Depuis peu, car EDF avait initialement refusé d’embarquer dans l’aventure. Approché par Lauvergeon au moment où Abou Dhabi manifestait son désir d’acquérir des réacteurs nucléaires, le patron du groupe d’électricité, alors Pierre Gadonneix, avait envoyé promener la patronne d’Areva. Non merci, lui avait-il dit en substance. Je préfère me concentrer sur mes trois marchés phares : l’Europe, les Etats-Unis et la Chine. Lauvergeon s’en était retournée pas vraiment penaude, plutôt contente même de relever le défi seule, ou presque. Car, au côté d’Areva, concourraient GDF Suez et Total.

Le problème, c’est que cet attelage-là n’a pas fonctionné. GDF Suez ne s’est pas assez impliqué (on dit que son patron, Gérard Mestrallet, n’a pas multiplié les visites à Abou Dhabi), et Total n’a pas joué les ouvreurs de portes comme il l’avait promis (son patron, Christophe de Margerie, est pourtant un intime des émirs arabes). D’où l’exigence des autorités émiraties de voir EDF s’impliquer. L’électricien, qui exploite 58 réacteurs en France, était un gage de crédibilité.

Mais il était trop tard. Les Français ont eu beau baisser leurs prix, les Coréens se sont avérés être bien plus compétitifs. Et, au moment où Abou Dhabi s’apprête à injecter des milliards de dollars dans l’économie défaillante de son voisin Dubaï, l’argument a peut-être joué. Certes, les industriels français ont beau jeu de souligner que les mérites de l’EPR - le réacteur proposé par Paris - ne sont pas en cause… Abou Dhabi a choisi «entre une DS et une Safrane», souligne l’un d’eux, en précisant que le réacteur coréen victorieux n’obtiendrait jamais sa licence en Europe et aux Etats-Unis, tant il ne répond pas aux normes de sûreté. Mais cet échec la fout mal au moment où les grands contrats de demain sont en train de se décider, et où l’EPR enchaîne les difficultés.

Un autre élément a joué : le Rafale, l’avion de combat que Serge Dassault et son ami Nicolas Sarkozy essaient désespérément de vendre à l’étranger. Abou Dhabi étant aussi très intéressé par cette technologie française, l’Elysée a sans doute jugé qu’il valait mieux privilégier le contrat des avions.

De cette mésaventure sortent renforcés le nouveau patron d’EDF, Henri Proglio, qui affirmait-il y a peu vouloir regrouper la filière nucléaire française sous sa bannière, et l’ex-patron d’EDF François Roussely, à qui le chef de l’Etat vient de confier la mission de mettre de l’ordre dans ce secteur. Anne Lauvergeon, en revanche, pourrait en faire les frais. Ses ennemis - nombreux - vont lui faire porter la responsabilité de cet échec collectif.

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 00:13


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Lundi 21 Décembre 2009

Le vendredi 18 décembre, la cérémonie des couleurs a mis à l'honneur deux pays d'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso et le Niger, ainsi que la Centrafrique. Ces trois pays envoient des stagiaires officiers de gendarmerie en formation à Melun.

C'est sous la neige tombant dru que cette courte cérémonie commémorant les fêtes nationales de ces trois pays s'est déroulée sur une place d'armes toute empanachée de blancheur et de calme.

Deux officiers élèves centrafricains et un officier élève nigérien suivent la formation au premier groupement auxquels s'ajoutent deux burkinabés répartis sur chacun des deux groupements. Il s'agissait pour eux de leur première fête nationale sous la neige, voire même de la première neige tout court pour l'aspirant issu du Burkina Faso, arrivé en France en août.

Les hymnes nationaux de la Centrafrique, du Niger et du Burkina Faso, adoptés lors de leur accession à l'indépendance en 1960 et nommés respectivement « La Renaissance », « la Nigérienne » et « Ditanyè » (signifiant l'hymne de la victoire), ont retenti fièrement au cours de la montée des couleurs.

Symboles de l'amitié et de la coopération entre la France et ces pays africains, les officiers en formation issus de ces trois pays sont particulièrement nombreux : 59 officiers nigériens, 71 officiers burkinabés et 85 officiers centrafricains ont en effet été formés à l'EOGN depuis 1946.

A l'issue de cette cérémonie, le général de division Joël DELPONT s'est entretenu avec les cinq officiers stagiaires dans la salle d'honneur de l'École.

Sources : EOGN

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 19:03


Sarko, Borloo et cie

21/12/2009 15:32:01 | Jeune Afrique | Par : Pierre-François Naudé
 

Le 16 décembre, à l’Élysée, Nicolas Sarkozy reçoit à sa table cinq présidents d’Afrique centrale: Paul Biya (Cameroun), Ali Bongo Ondimba (Gabon), François Bozizé (Centrafrique), Idriss Déby Itno (Tchad) et Denis Sassou Nguesso (Congo). À la sortie du déjeuner, l’ambiance est détendue. Visiblement, le président français a eu le temps « d’apprendre », depuis son calamiteux discours de Dakar de juillet 2007.

Désormais, il se fait le porte-parole des revendications du continent. « Nos amis africains ont été déçus par des promesses qui n’ont pas été tenues par le passé », martèle-t-il avant d’affirmer qu’« au fond, l’Europe et l’Afrique, c’est la même famille. Qui peut penser que le désastre de l’Afrique n’aurait pas de conséquences catastrophiques pour l’Europe? »

Ses homologues opinent. La veille, le Premier ministre éthiopien, Mélès Zenawi, leur porte-parole à Copenhague, a accepté en leur nom le principe du plan franco-britannique dit « fast start »: 10 milliards de dollars tout de suite, sur trois ans, puis 50 milliards par an à partir de 2015, une somme à porter « par la suite », à 100 milliards. Mais sans aucune garantie. Par ailleurs, Sarkozy s’est engagé à financer davantage, au titre de l’aide bilatérale, la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac).

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 20:01


Omar-El-B-chir.jpg

 

Par CHRISTOPHE AYAD Libération 16/12/2009 à 00h00

L’encombrant président soudanais, Omar el-Béchir, est à l’origine d’un pataquès diplomatique entre Paris et Le Caire. L’Egypte doit accueillir le prochain sommet franco-africain, prévu en février à Charm el-Cheikh. Finalement, c’est Paris qui l’organisera en mai, a confirmé hier l’Elysée sans plus de précisions sur les raisons d’un tel changement de lieu et de calendrier. En fait, la France et l’Egypte s’affrontent discrètement depuis plusieurs semaines sur la question épineuse de la présence d’Omar el-Béchir. Ce dernier fait l’objet d’une inculpation et d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour. Le Soudan est un habitué du raout franco-africain mais, depuis cette inculpation, il n’est pas question pour Sarkozy de croiser El-Béchir. Moubarak, allié stratégique du régime soudanais, n’a pas ce genre de préventions. Au contraire. El-Béchir a déjà été invité en Egypte depuis son inculpation et Le Caire insistait pour le convier au sommet France-Afrique. Finalement, c’est Paris qui se chargera du plan de table… 

 

NDLR : Alors que le président soudanais est de plus en plus considéré comme un pestiféré, c’est le moment que choisissent Bozizé et son ministre des affaires étrangères, le général Antoine Gambi pour réactiver la commission mixte centrafricano-soudanaise en veilleuse depuis 18 ans. A la tête d’une importante délégation, le général Gambi s’était rendu récemment à Khartoum. Il serait question de rouvrir la ligne aérienne Bangui-Khartoum. Idriss Déby a dû certainement beaucoup apprécier ce réchauffement des relations Bozizé-El Beshir.  

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 23:07


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AFP 16/12/2009 à 17:08 - mis à jour le 16/12/2009 à 17:39

PARIS - Nicolas Sarkozy a reçu mercredi à déjeuner à l'Elysée les dirigeants des pays africains du bassin du Congo pour les enrôler dans sa croisade en faveur d'un accord ambitieux à la conférence de Copenhague sur le climat, qui doit s'achever vendredi.

"La chose est claire, nous voulons aider les pays du bassin du Congo, qui représentent la 2e forêt du monde. Il s'agit d'un patrimoine de l'humanité (...) la façon la plus efficace et la plus économe de limiter les émissions de carbone, c'est de lutter contre la déforestation", a répété M. Sarkozy à la presse à l'issue du déjeuner.

"Ces pays ne peuvent pas seuls entretenir une forêt qui est le patrimoine de l'humanité. Toute l'idée, c'est qu'à Copenhague nous mobilisions des moyens extrêmement importants pour les aider", a poursuivi le chef de l'Etat.

"C'est l'intérêt de l'Afrique, mais c'est aussi notre intérêt à nous Européens (...) Qui peut penser que le désastre de l'Afrique n'aurait pas des conséquences catastrophiques pour l'Europe ?", a-t-il lancé.

Devant les chefs d'Etat, de gouvernement et ministres des onze pays du bassin du Congo, le président français s'est réjoui qu'il existe une "position commune entre l'Afrique et l'Europe" sur la nécessité de mettre en place un financement immédiat (dit "fast start") de 10 milliards de dollars par an de 2010 à 2012 pour aider les pays émergents à lutter contre le réchauffement.

"S'il y a des efforts dans le court terme, il faut bien plus de lisibilité au-delà de 2012", a fait remarquer le président congolais Denis Sassou Nguesso. "Souvent, on a dit que l'Afrique, c'est le problème (...) mais nous avons dit que cette fois, l'Afrique peut être considérée comme la solution", a-t-il ajouté.

Son collègue tchadien, Idriss Deby Itno, a mis en garde contre "une catastrophe écologique et humanitaire si nous ne faisons rien pour sauver le lac Tchad", menacé par la progression du désert. "Les solutions sont là, mais c'est cher", a-t-il dit.

Evoquant la position de la Chine, devenue l'un des principaux investisseurs en Afrique mais qui rechigne à s'engager à Copenhague, M. Sassou Nguesso a assuré que les pays africains allaient "discuter, discuter ouvertement" avec eux "pour obtenir qu'ils avancent dans la bonne direction".

Nicolas Sarkozy a également promis aux pays du bassin du Congo (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Sao Tomé et Principe et Tchad) d'accroître l'aide française pour "gérer la forêt" et de soutenir financièrement le Tchad "dans son juste combat pour sauver le lac Tchad".

"L'Europe et l'Afrique, c'est la même famille", a-t-il dit, "il nous faut tourner la page du débat sur la colonisation (...) Ce qui compte c'est le développement, la protection de l'environnement et une stratégie commune".

Avec 200 millions d'hectares, les forêts d'Afrique centrale constituent le deuxième "poumon vert" de la planète derrière l'Amazonie. La déforestation contribue à hauteur de 20% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 23:54


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Alain Barluet Le Figaro 15/12/2009 | Mise à jour : 20:35

À deux jours de son entrée dans l'arène de Copenhague, Nicolas Sarkozy multiplie les contacts.

Tout pour le climat. À deux jours de son arrivée dans l'arène de Copenhague, Nicolas Sarkozy est à la manœuvre dans les conditions de pression maximale qu'il affectionne. Son agenda, comme celui de son équipe diplomatique, est très largement consacré aux contacts téléphoniques et aux rendez-vous susceptibles de lever les obstacles, encore considérables, sur la voie d'un accord sur le climat, espéré vendredi soir dans la capitale danoise. Son arrivée y est prévue jeudi dans l'après-midi. «Les horaires sont flexibles, tout dépendra des besoins de la négociation, pour laquelle le président de la République est entièrement disponible», indique-t-on dans son entourage.

Sitôt sur place, le chef de l'État s'entretiendra avec le Brésilien Lula et l'Éthiopien Meles Zenawi, porte-parole de la cinquantaine de pays d'Afrique présents à Copenhague. Tous trois tiendront ensuite une conférence de presse conjointe. Celle-ci doit avoir lieu à l'hôtel d'Angleterre, où descend Nicolas Sarkozy, afin d'échapper au maelström du Bella Center, le site de la conférence menacé de saturation. Un événement significatif : c'est en rapprochant les intérêts des Africains, ceux des grands émergents incarnés par Lula et ceux des pays industrialisés qu'il entend représenter, que Nicolas Sarkozy espère faire bouger les États-Unis et la Chine, les deux principaux pollueurs de la planète. «Les négociations s'annoncent très difficiles, commente-t-on à l'Élysée. Si les deux acteurs majeurs ne trouvent pas de terrain d'entente, tout ce que les autres pourront faire ne servira à rien.»

Inertie du duo sino-américain

Tissé depuis des semaines, ce fil stratégique a connu cette semaine un déroulé accéléré. Lundi, Nicolas Sarkozy a consolidé son «alliance» avec les émergents en recevant Susilo Bambang Yudhoyono, le président indonésien dont le pays abrite le 3e bassin forestier au monde. Parallèlement, de gros efforts ont consisté à ramener dans le jeu les pays les plus pauvres, notamment les Africains, faibles pollueurs mais principales victimes du réchauffement climatique. Lundi, les pays africains ont manifesté leur colère en suspendant leur participation aux groupes de travail pour protester contre le manque d'attention portée à l'avenir du protocole de Kyoto, qui seul impose des contraintes aux pays développés. Une initiative qui, selon les diplomates occidentaux, aurait été favorisée par la Chine pour détourner la pression internationale en faveur d'efforts accrus de sa part. D'où l'importance du texte signé mardi entre la France et l'Afrique, à l'issue du déjeuner entre Nicolas Sarkozy et Meles Zenawi. «Un moment clé», estime un proche du chef de l'État en insistant sur le fait que l'«Afrique fait partie de la solution à Copenhague». Le document, qui inclut des objectifs chiffrés - la limitation du réchauffement à 2 °C en 2050 par rapport à l'ère préindustrielle et la limitation de 50 % des émissions globales de CO2 par rapport à 1990 - vise surtout à rassurer les Africains sur la question du financement. Il évoque une aide annuelle de 10 milliards de dollars jusqu'en 2012, dont la France souhaiterait qu'elle aille à hauteur de 40 % pour l'Afrique et, à 20 %, pour limiter la déforestation. Celle-ci marquera d'ailleurs, mercredi, le deuxième temps de cette marche africaine : Nicolas Sarkozy reçoit à l'Élysée les dirigeants des pays du bassin du fleuve Congo, deuxième aire forestière de la planète.

Associé aux émergents, le renfort des bataillons africains permettra-t-il, par effet d'entraînement, de surmonter l'inertie du duo sino-américain ? Nicolas Sarkozy en fait le difficile pari. Mardi, il a fait état de ses forces à Barack Obama, lors d'une vidéoconférence inédite à laquelle participaient également Angela Merkel et Gordon Brown.

 

Communiqué annonçant la rencontre avec les représentants des pays de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) 

  
 Le Président de la République Nicolas Sarkozy recevra demain, mercredi 16 décembre 2009 à 13h00 au Palais de l’Elysée, les représentants des pays de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) pour un déjeuner de travail entièrement consacré à la négociation climatique de Copenhague, en particulier la lutte contre la déforestation.

M. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, M. Idriss DEBY ITNO, Président de la République du Tchad, M. Denis SASSOU-NGUESSO, Président de la République du Congo, M. François BOZIZE, Président de la République centrafricaine et M. Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République du Gabon, participeront à cette réunion, à laquelle assistera également Mme Wangari MAATHAI, Prix Nobel de la Paix 2004.

L'Angola, le Burundi; la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo et le Rwanda seront également représentés.

Le déjeuner de travail sera suivi d'un point de presse conjoint des chefs d'Etat présents.

© Source : www.elysee.fr

Paru le 15-12-2009 20:51:42

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 12:48


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Le Figaro 15/12/2009 | Mise à jour : 11:33

Initialement annoncé cet hiver en Égypte, le traditionnel sommet France-Afrique aura finalement lieu en France au printemps. C’est le secrétaire d’État à la Coopération, Alain Joyandet, qui l’a confirmé au Figaro. La décision a été prise, lundi, lors d’un entretien entre Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak.

 L’éventuelle présence en Égypte du président soudanais, Omar el-Béchir, poursuivi pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, indisposait les Français. Le Caire n’entendait pas interdire au chef de l’État soudanais l’entrée sur son territoire. La tenue du sommet en France a donc été jugée plus simple.

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