AFP 15/04/2010 | Mise à jour : 18:37 Une cinquantaine de présidents de pays africains ont été invités par la France à participer les 31 mai et 1er juin à Nice à un sommet Afrique-France, tandis que deux ont été incités à envoyer un représentant, a-t-on appris aujourd'hui de source diplomatique française.
Les deux chefs d'Etat dont la présence est refusée par la France sont ceux du Soudan,
Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et contre l'humanité, et du
Zimbabwe, Robert Mugabe, en disgrâce sur la scène internationale.
Ces deux présidents ont reçu une lettre du chef de Nicolas Sarkozy leur demandant de désigner un représentant pour le sommet de Nice, a-t-on
précisé de même source.
Parmi les chefs d'Etat ayant déjà répondu, selon la même source, un seul a pour l'instant décliné: le président de la Côte d'Ivoire, Laurent
Gbagbo, qui a invoqué une situation intérieure difficile.
Deux pays africains n'ont pas encore été invités à participer au sommet: le Niger, où une junte militaire a pris le pouvoir en février en renversant le président Mamadou Tandja, et Madagascar, en situation de crise politique grave depuis fin 2008 et l'éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana.
Le sommet Afrique-France se tient l'année du 50e anniversaire de l'indépendance pour 14 anciennes colonies françaises (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo).
Nicolas Sarkozy n'honorera aucune des 14 invitations qui lui ont été faites d'assister aux cérémonies de commémoration de cette indépendance, selon la même source diplomatique. La France sera représentée à celles-ci par des ministres ou hautes personnalités françaises, comme cela a déjà été le cas pour le Sénégal.
NDLR : Du fait de sa responsabilité dans la disparition de Charles Massi et dans bien d'autres crimes de sang dans son pays, la participation des présidents sanguinaires comme François Bozizé de Centrafrique à ce sommet pose problème, ainsi que celle d'Idriss Déby du Tchad en raison des graves présomptions qui pèsent sur lui dans la disparition de l'opposant Ibni Omar Mahamat Saleh. En quoi Bozizé et Déby sont-ils différents de El Bechir du Soudan et Mugabé du Zimbabwe ? Le mandat d'arrêt de la CPI ne doit pas être le seul critère d'appréciation de ces potentats de républiques bananières.