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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 22:24

 

 

B-Kouchner.jpg

 

                   Bernard Kouchner

 

 

07 Juillet 2010 Par Pierre Puchot

 

·         «Marginalisé», « dépecé», «sinistré»... En marge de l'affaire Woerth-Bettencourt, c'est Bernard Kouchner et le ministère des affaires étrangères qui se trouvent pris dans la tourmente depuis le début de la semaine. En 2010, le Quai d'Orsay serait un «ministère sinistré», au sein duquel les diplomates se trouveraient plongés dans le «désarroi le plus total». C'est tout cas ce qu'explique l'écrivain Jean-Christophe Rufin, que Nicolas Sarkozy avait nommé ambassadeur de France à Dakar en août 2007 (fonction qu'il vient de quitter) dans un entretien accordé au journal Le Monde du 6 juillet.

 

«D'un côté, estime-t-il, il y a un Quai d'Orsay qui sert de vitrine à la fois people et morale, et, de l'autre, une realpolitik faite par-derrière et par d'autres. M. Kouchner a réorganisé le ministère des affaires étrangères à la manière d'une organisation non gouvernementale. Le Quai d'Orsay est aujourd'hui un ministère sinistré, les diplomates sont dans le désarroi le plus total, car ils ne se sentent pas défendus.»

 

Joint par Mediapart, l'ancien directeur Afrique du Nord/Moyen-Orient au Quai d'Orsay de 1999 à 2002 (sous Hubert Védrine), et ancien président du conseil des affaires étrangères, Yves Aubin de la Messuzière, confirme. «Le ministère est aujourd'hui en état de dépression. Beaucoup de jeunes s'interrogent sur leur avenir au sein du ministère, c'est extrêmement grave. Il y a donc une démobilisation de tout le réseau diplomatique», ajoute ce diplomate, qui a également fait partie de la commission du livre blanc présidée par Alain Juppé, devant préparer la réforme du fonctionnement du ministère des affaires étrangères, remis en 2008 à Bernard Kouchner.

 

Les critiques sur l'affaiblissement du Quai d'Orsay visent directement l'actuel ministre, Bernard Kouchner. Dans l'entretien, Jean-Christophe Rufin affirme que «M. Kouchner a créé une Direction de la mondialisation au titre ronflant, qui laisse entendre que la France peut régler les problèmes du monde. Mais quand vous pénétrez dans les bureaux, vous découvrez deux personnes sans aucun moyen, supposées lutter par exemple contre le réchauffement climatique!».

 

Devant l'Assemblée nationale, Bernard Kouchner a répondu à Jean-Christophe Rufin: «Qu'il y ait des influences contradictoires, je le sais. Lui aussi et c'est pour ça que je me réjouissais de travailler avec lui.» Le ministre a par ailleurs salué «l'action de cet ambassadeur à Dakar», estimant cependant que cela ne donnait pas à Jean-Christophe Rufin un droit de regard sur les nominations et pas davantage de critique sur un successeur.


Une défense battue en brèche par l'ancien directeur Afrique/Moyen-Orient du Quai d'Orsay, Yves Aubin de la Messuzière, qui estime que «le véritable ministre des affaires étrangères, c'est le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. De ma longue expérience au ministre des affaires étrangères, c'est la première fois que je vois un secrétaire général suivre d'aussi près tous les dossiers sensibles, marginalisant le ministre alors même qu'il y a eu autrefois des diplomates secrétaires généraux, comme Jean-François Poncet, ou Hubert Védrine, qui suivaient les affaires étrangères, mais sans s'impliquer directement, sans faire autant de déplacements». Élément supplémentaire, qui indique bien que les décisions importantes ne sont pas prises au Quai: la suppression sans cérémonies du poste de secrétaire d'Etat à la coopération (officiellement confié au ministre de tutelle, Bernard Kouchner) après le départ d'Alain Joyandet ce week-end.

 

Alors qu'il vient de quitter son poste à Dakar, Jean-Christophe Rufin s'est également attardé dans son texte donné au Monde sur la gestion des affaires africaines: «Ces dernières années, un mode de gouvernance particulier s'est construit: les affaires africaines les plus sensibles sont tranchées par Claude Guéant, qui est un préfet et n'a pas une connaissance particulière de l'Afrique. Dans ce domaine qu'il s'est réservé, le secrétaire général de la présidence agit d'autant plus librement qu'il n'en répond ni devant l'Assemblée ni devant le gouvernement. Il dépend du seul président de la République, dont j'ignore s'il est complètement informé des initiatives de son collaborateur.»

 

Là encore, Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur au Tchad de 1991 à 1995, abonde dans son sens: «J'ai pu observer le fonctionnement des réseaux français en Afrique, qui se sont effectivement reconstitués aujourd'hui, affirme-t-il. Lorsque Nicolas Sarkozy est arrivé à la présidence, il a pris la décision de supprimer la cellule africaine. Sur le papier, Jean-David Levitte a aujourd'hui autorité sur le responsable de la politique africaine, André Parant. Mais, de facto, s'est reconstituée une cellule africaine avec le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le fameux Robert Bourgi, qui est dans les réseaux depuis l'époque Jacques Foccart. Cette cellule non officielle complique le jeu diplomatique et marginalise le Quai d‘Orsay.»

 

Alain Juppé et Hubert Védrine

La critique aurait pu s'arrêter là. Mais dans un second texte intitulé «Cessez d'affaiblir le Quai d'Orsay!» publié le même jour par Le Monde, deux anciens ministres des affaires étrangères, Alain Juppé et Hubert Védrine, mettent en lumière les coupes budgétaires dont le ministère fait l'objet: «Cet affaiblissement disproportionné va encore s'aggraver du fait d'une revue générale des politiques publiques aveugle (RGPP, dont le détail est disponible ici), qui souvent supprime d'une façon rigide ce qu'il faudrait absolument garder. De plus, le ministère des affaires étrangères va devoir encore, jusqu'en 2013, supprimer trois emplois sur quatre départs en retraite, soit plus que la règle générale d'un sur deux.»


En réponse à l'interpellation de deux anciens ministres, Bernard Valero, le porte-parole du Quai d'Orsay, a admis lors d'un point presse que si «l'adaptation du ministère aux nouveaux défis et acteurs sur la scène internationale se faisait dans un contexte budgétaire contraint, très difficile», l'administration était «dans cet effort permanent de recherche d'économies». En clair, outre la RGPP, le ministère a été amputé en 25 ans de 20% de ses moyens financiers.

 

«Les autres grands pays ne détruisent pas leur outil diplomatique: les effectifs du département d'Etat américain augmentent de 4% à 5% par an, poursuivent Alain Juppé et Hubert Védrine, respectivement ministre des affaires étrangères d'Edouard Balladur (1993-1995) et de Lionel Jospin (1997-2002). Ceux du Foreign Office sont désormais supérieurs aux nôtres. Les pays émergents, pour leur part, construisent et consolident rapidement leur réseau: le Brésil, sous le président Lula, a ainsi ouvert une trentaine d'ambassades. Le service diplomatique européen, auquel nous devrons en plus fournir des diplomates pour assurer notre influence en son sein, ne remplira pas la même fonction.»

 

Pour Yves Aubin de la Messuzière, actuel président de la Mission laïque française, les auteurs des textes auraient même pu aller plus loin: «Dans le domaine de l'action culturelle, véritable valeur ajoutée de la diplomatie française, le risque est aujourd'hui d'assister à une phase de repli. Notre réseau était sans doute le plus performant, grâce à cet ensemble d'instituts culturels et d'alliances françaises, mais aussi de 461 établissements scolaires avec 250.000 élèves, aujourd'hui menacés par une mesure démagogique, la gratuité accordée aux ressortissants français, qui va coûter 700 millions d'euros par an. Nous recevons dans ces établissements environ 50% de nationaux et d'étrangers auxquels on demandera de payer plus cher, avec un effet d'éviction certain, puisqu'il y a de moins en moins de places.» La création toute proche d'une grande «agence culturelle», qui gérerait l'ensemble des centres et instituts culturels français dans le monde, participerait, pour Yves Aubin de la Messuzière, du «dépeçage» du ministère, après l'externalisation il y a deux ans, de l'audiovisuel extérieur de la France (AEF)  – la holding qui chapeaute France 24, RFI et TV5 Monde.


Pour le diplomate, ce qui se joue, c'est l'affaiblissement de la diplomatie française, vingt ans tout juste après la
déclaration de Venise, l'un des textes importants initiés par la diplomatie française sur le Proche-Orient. «Tout remonte directement à l'Elysée, les initiatives du Quai d'Orsay sont totalement ignorées, assure-il. Et, de fait, sur la question Proche-Orient, il n'y a plus aujourd'hui de vision française. Nous sommes beaucoup plus dans des réactions concertées autour de Nicolas Sarkozy, par rapport aux événements, comme lors de la guerre à Gaza ou l'affaire géorgienne. On est en permanence dans la gestion de crises, rarement dans l'anticipation. L'initiative manque, et nous sommes beaucoup moins sur le terrain.»

 

Autre illustration du surplace de la diplomatie française, l'Union pour la Méditerranée. Phare de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, inauguré en grandes pompes en juillet 2008, l'UPM se trouve dans une totale impasse. Le dossier a finalement été repris par l'Espagne, présidente de l'Union européenne au premier semestre 2010.

 

Mercredi 7 juillet, une autre affaire est revenue sur le devant de la scène, celle du potentiel conflit d'intérêts entre le ministre des affaires étrangères, et sa femme, Christine Ockrent. En récupérant la coopération, Bernard Kouchner est désormais chargé de la supervision de l'Audiovisuel public extérieur dont sa compagne Christine Ockrent est la directrice générale depuis mars 2008.

 

Interrogé à la sortie du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a indiqué ne voir aucun «conflit d'intérêts» entre la position de Bernard Kouchner et les fonctions de Christine Ockrent. Le porte-parole du Quai d'Orsay a précisé que cette holding «figure, selon les termes de la loi du 5 mars 2009, parmi les missions du ministre de la culture et de la communication» et que son budget était géré par ce ministère.

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 16:14

 

 

passeport

 

 


(La Croix 08/07/2010)

Un rapport rédigé par la Cimade pointe la lenteur et l’opacité des procédures de délivrance de visas pour la France, en particulier dans les pays africains

Ils racontent les attentes qui s’éternisent, le flou des documents à fournir, le coût des formalités qui augmentent et les refus sans explication… Pour les deux millions de personnes étrangères qui font chaque année une demande de visa français, le premier contact avec l’administration relève bien souvent du parcours du combattant.

« Un univers kafkaïen », n’hésite pas à dire la Cimade, qui présente pour la première fois un rapport sur la délivrance des précieux sésames dans les consulats et ambassades français.
Un système mal connu et évalué

Alors que la gestion des visas devient un outil de plus en plus important dans la politique de contrôle de l’immigration, le système demeure très mal connu et évalué. Pourtant, sur le terrain, le mécontentement monte, comme le prouve le nombre de recours devant le Conseil d’état, passé de 170 en 2003 à 900 en 2008.

Et dans les deux tiers des cas, cette saisine aboutit. « Nous avons senti depuis quelques années cette préoccupation monter dans notre pays, explique Jérôme Martinez, le tout nouveau secrétaire général de la Cimade. Beaucoup de Français éprouvent les pires difficultés à faire venir un mari ou une femme et nombre d’étrangers doivent renoncer à revoir un proche parce que les consulats exercent des contrôles de plus en plus contraignants. »

La situation des visas est certes très contrastée selon les zones géographiques. Dans tous les pays où il existe un « risque migratoire », c’est-à-dire principalement au Maghreb et en Afrique subsaharienne, le constat est « accablant » soulignent les auteurs du rapport, qui ont effectué six missions sur le terrain. Au Sénégal, au Mali, en Algérie, au Maroc, mais aussi en Turquie et en Ukraine.

Entre opacité et lenteur des procédures

La première critique concerne l’opacité et la lenteur des procédures. Concernant les pièces à fournir, « les consulats établissent eux-mêmes les listes sans aucun encadrement législatif », relève le rapport. Par exemple, l’ambassade du Mali exige des justificatifs relatifs aux ressources ou au logement d’un conjoint vivant en France. De plus, alors que le délai moyen d’obtention du document est de 12 jours, certains candidats au départ doivent attendre des mois sans que l’administration n’encoure la moindre sanction.

Dans de nombreux pays, les autorités sous-traitent à des opérateurs privés une partie de l’instruction. En Côte d’Ivoire, il faut par exemple se rendre dans une banque et payer 5 000 francs CFA (7,65 €) une carte à gratter qui donne un code personnel d’appel. « Il faut ensuite dépenser des fortunes à patienter et se perdre sur un serveur vocal », témoigne un Ivoirien dans le rapport.

 « Les demandeurs peuvent n’avoir jamais affaire à un agent du consulat », souligne le document. Autre élément de critique, le coût des formalités qui ne cesse d’augmenter. 60 € pour un visa court séjour et 99 € pour un visa long séjour. Or, souligne la Cimade, les sommes ne sont pas remboursées en cas de refus.

Des frais excessifs pour les demandeurs

« Les frais versés par les demandeurs seraient bien supérieurs au coût réel de l’instruction des dossiers », souligne le rapport qui estime qu’en 2007, l’activité des visas a rapporté 29 millions d’euros à la France. « Il est bien entendu qu’il n’existe pas de droit au visa, commente Jérôme Martinez. Tous les États conservent légitimement la possibilité de refuser la délivrance d’un titre. Mais ce qui est inacceptable, c’est l’absence de règles, de transparence. La question des visas est un véritable trou noir dans notre droit. C’est d’autant plus choquant que les ambassades ont acquis ces dernières années des prérogatives de plus en plus importantes dans la politique de contrôle de l’immigration. »

Depuis plusieurs années, les autorités françaises ont pourtant pris plusieurs initiatives pour améliorer le dispositif, y compris avec les pays où le risque migratoire est élevé. Elles développent par exemple les visas de circulation, qui permettent à un citoyen étranger de faire plusieurs courts séjours en France pendant une durée de cinq ans, sans avoir à renouveler à chaque fois les démarches. Ces visas de circulation ont presque doublé en dix ans (350 000 délivrés en 2008) selon les statistiques du gouvernement.

La France a aussi passé plusieurs accords de gestion concertée des flux migratoires avec des états africains. En échange de leur engagement à mieux contrôler leurs frontières, leurs ressortissants bénéficient d’une réduction des frais de visa. Le ministre de l’immigration Éric Besson a également simplifié, depuis septembre, la situation des titulaires d’un visa long séjour qui n’ont plus besoin de refaire des démarches une fois arrivés en France pour obtenir un titre de séjour.

Les consulats, ces forteresses

En dépit de ces réformes, la délivrance des visas demeure un sujet de colère dans les pays africains où les consulats français sont devenus des « forteresses », estime Jérôme Martinez. Le ressentiment à l’égard de la France est d’autant plus fort que le trafic des documents est fréquent. En 2007, le rapport du sénateur UMP Adrien Gouteyron, l’un des très rares travaux sur le sujet, estimait que les « cas avérés de corruption sont fréquents » autour de la délivrance des visas. « Rares sont les consulats épargnés », insistait le sénateur.

Le rapport de la Cimade conclut cette enquête par une série de 13 propositions pour améliorer la politique de délivrance des visas. Il suggère notamment de fixer des « critères limitatifs sur lesquels peut se fonder un refus » de l’administration française.

 
Bernard GORCE

© Copyright La Croix

 

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 23:24

 

 

drapeau françafricain

 

 

Edito du Monde

LE MONDE | 07.07.10 | 13h49  •  Mis à jour le 07.07.10 | 13h49

Au moment où la France s'apprête à commémorer, le 14 juillet à Paris, le cinquantenaire de l'accession à l'indépendance de quatorze de ses anciennes possessions africaines, un ancien ambassadeur de France à Dakar dénonce une régression en la matière. Jean-Christophe Rufin a stigmatisé, dans Le Monde du 7 juillet, le pilotage par l'Elysée de la politique africaine et l'influence des réseaux de lobbying stipendiés par les régimes du continent.

De fait, la date, tout autant que la forme, retenue par Paris pour célébrer les indépendances traduit une conception archaïque et inadaptée de la relation avec l'ancien empire français. Ce 14 juillet africain reflète l'ambivalence, voire les impasses de la politique française à l'égard de l'Afrique.

Il est vrai que célébrer les indépendances africaines alors qu'un préfet, Claude Guéant, préside aux "affaires africaines" à l'Elysée et que la France continue - discrètement mais fermement - d'exprimer ses préférences à propos des successions présidentielles dans ses anciennes colonies ne manque pas de piquant.

Sur les Champs-Elysées, le 14 juillet, défilera une unité de l'armée de chaque pays concerné, aujourd'hui souverain. La veille, un "déjeuner de travail" réunira autour de Nicolas Sarkozy douze des chefs d'Etat en question. En Afrique même, cette commémoration est contestée : au nom de quoi l'ancien colonisateur fêterait-il la libération de peuples qu'il a longtemps tenus sous son joug ?

Tout se passe en effet comme si Paris considérait le jubilé comme un événement français. C'est en tout cas ce que suggère l'attitude de M. Sarkozy, qui n'a assisté à aucune des cérémonies organisées par les Etats africains.

Jacques Toubon, chargé d'organiser le cinquantenaire, répond que les indépendances africaines appartiennent à l'histoire de France, que la République doit rendre hommage à l'apport des Africains (hommes politiques, soldats) à la démocratie en France. Et que la force du lien France-Afrique est l'un des éléments de l'intégration des Français d'origine africaine.

Pourtant, le 14-Juillet symbolise la fête. Or que fête-t-on ? A l'évidence, le bilan de ce demi-siècle d'indépendance pour les peuples concernés n'est glorieux ni pour la France ni pour les Etats africains. Rend-on hommage aux sacrifices des tirailleurs coloniaux des deux guerres mondiales ? Pas de quoi pavoiser non plus, puisqu'il a fallu la récente décision du Conseil constitutionnel pour que le principe de l'égalité des pensions des anciens soldats africains et français soit enfin reconnue. Quant au défilé sous l'Arc de triomphe d'armées africaines dont certaines ont participé récemment à de sanglantes répressions, il apparaît pour le moins ambigu.

A l'heure où tous les pays développés et émergents font les doux yeux à l'Afrique, la France aurait gagné, au contraire, à saisir l'occasion du cinquantenaire pour affirmer sa rupture définitive avec le post-colonialisme et considérer enfin ses anciennes possessions comme des partenaires et non comme des obligés. En un mot, normaliser sa relation avec l'Afrique.

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 23:14

 

 

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Libération 07/07/2010 Jean Dominique Merchet

Le ministre de la Défense doit présenter cet après-midi les évolutions du dispositif militaire français en Afrique aux députés de la commission des affaires étrangères. Au terme des évolutions en cours, liées à la renégociation des accords de défense, on devrait compter moins de 5000 militaires sur le continent, contre 30.000 au moment des indépendances, dont on fête cette année le cinquantenaire.

Concernant les forces de présence, trois pays sont concernés : Djibouti, Gabon et Sénégal. Au Sénégal, les forces françaises, en très forte diminution (de 1200 à 300) pourraient voir leur statut évoluer, avec la disparition programmée du 23ème Bima. Comme le prévoyait le Livre blanc de la défense, une seule implantation sera maintenue sur la façade atlantique de l'Afrique : il s'agira du Gabon, où les effectifs sont d'un peu moins de 1000 hommes. Quant à Djibouti, les effectifs devraient également baisser, en lien avec la montée en puissance de l'Implantation militaire française aux Emirats arabes unis (IMFEAU). Le maintien, à terme, de deux unités (5ème RIAOM et 13ème DBLE) est improbable.

Concernant les opérations, la plus importante reste Epervier au Tchad, avec 1000 hommes. En Centrafrique, Boali concerne 240 hommes. Quant à la Cote d'Ivoire, les forces de présence (43ème Bima) y ont été transformées l'an passé en "opérations" avec Licorne (966 hommes). Il faut également compter les 200 marins de l'opération Corymbe dans le Golfe de Guinée. D'autres marins sont présents au large de la Corne de l'Afrique, avec l'opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie.

Enfin, 280 militaires servent au titre de la coopération militaire sur le continent africain.

La renégociation des accords de défense, annoncée par le président de la République lors de son discours du Cap en février 2008, se poursuit. Huit pays sont concernés. De nouveaux accords ont été signés avec le Togo, le Cameroun, le Gabon et la Centrafrique. Seuls les deux premiers sont en cours de ratification. Les discussions se poursuivent avec le Sénégal, Djibouti et les Comores. En revanche, les négociations avec la Cote d'Ivoire ont été renvoyées après l'élection présidentielle dans ce pays, dont la date reste incertaine.  A noter qu'il n'existe pas d'accord de défense avec le Tchad, mais de simples accords de coopération et d'assistance militaires. Comme s'y est engagé le président de la République, les accords de défense devraient être rendus publics après leur ratification.

                                                                                       

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 11:16

 

 

bongo_et_foccart_200_home.jpg

 

 

Appel à la manifestation du 13 Juillet 2010

18H00 Place de la République (angle bd Magenta)

 

50 ans de Françafrique, ça suffit !

Arrêtons le soutien aux dictateurs !

Soutenons les peuples africains !

 

Manifestons contre la Françafrique !

Place de la République, Paris le 13 juillet 2010, à 18H00

Bal anticolonial, 20h30, au Ministère de la régularisation de Tous les Sans papiers,

14 rue Baudelique, 18ème, Métro Simplon, (ligne 4)

 

 

Le 14 juillet à Paris, des unités militaires de 14 pays africains défileront sur les Champs - Elysées, au côté des troupes françaises. Convoqués par Nicolas SARKOZY, les chefs d'État, amis de toujours de la France et des réseaux de la Françafrique : les Gnassingbé (Togo), Bongo (Gabon), Compaoré (Burkina Faso), Déby (Tchad), Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), Biya (Cameroun) Bozizé (Centrafrique) seront présents dans la tribune présidentielle. 

 

Ceux-là, ainsi que d'autres dictateurs et putschistes, responsables pour certains du massacre d’une partie de leur population et du maintien de celle-ci dans la pauvreté, viendront s'assurer du soutien politique, économique et militaire et de leur enrichissement personnel auprès de leur ancienne puissance coloniale.

 

La France qui, durant la colonisation, avait abondamment pillée les ressources et utilisée les peuples comme réservoir de main d’œuvre, poursuit depuis 50 ans sa politique par tous les moyens, au détriment du développement des pays concernés, ce qui amène de nombreux africains à migrer pour nourrir leurs familles.

 

Dans la plupart des pays concernés, les gouvernements de la France ont éliminé ou se sont rendus complices des assassinats de leaders qui ont combattu pour l’indépendance de leur pays comme Patrice Lumumba, Medhi Ben Barka, Félix Moumié, Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié, Thomas Sankara, Sylvanus Olympio, Farhat Hached…

 

Les autorités françaises ont mis en place des dictateurs, intégrés dans les réseaux de la Françafrique où ils côtoient l’Etat major de l’Armée, l’Elysée et des grandes entreprises comme Total, Bouygues, Bolloré, ou Areva. De l’Afrique de l’Ouest au Maghreb où Ben Ali et Mohamed VI prospèrent sur le dos de leurs peuples, l’héritage du colonialisme est toujours présent.

Aujourd’hui encore, la plupart des élections dans ces pays sont truquées, les opposants souvent emprisonnés, parfois torturés ou assassinés, par ceux là même qui défileront le 14 juillet 2010, avec la complicité des autorités françaises.

 

A cette politique françafricaine s’ajoute une agriculture exportatrice européenne et la recolonisation des terres qui détruisent les productions locales, accélèrent le réchauffement climatique et contraignent les paysans africains à fuir les campagnes ou à migrer vers l’Europe.

 

Cette "Europe Forteresse" qui fabrique des sans papiers, les exploite et les expulse sous couvert d'accords de réadmission codifiés dans la Directive Européenne de la Honte, au mépris de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

 

CONTRE :

·         Le soutien de la France aux  dictateurs  qui vivent impunément des rapports néocoloniaux au détriment du développement de leurs pays et du bien-être des populations ;

·         La torture, les massacres, les assassinats politiques, les trafics d'armes, et l'impunité de leurs auteurs et de leurs complices ;

·         La vie chère et la hausse des produits de première nécessité en Afrique ;

·         Le pillage du continent par les pays riches par le biais de leurs multinationales, de  la Banque Mondiale et du FMI ;

·         L'impunité,  la criminalité financière et les paradis fiscaux et judiciaires ;

·         La politique africaine de la France menée par Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs.

POUR :

·         La démocratie et des élections libres et transparentes ;

·         Le respect des droits humains ;

·         L'annulation de la dette illégitime payée par les peuples africains ;

·         L'accès de tous à l'alimentation, à l’eau, à la santé, à l'éducation, à l'emploi, à l'habitat, et à la justice ;

·         Une vraie mobilisation contre le Sida et le paludisme ;

·         La régularisation de tous les Sans Papiers : Grévistes en lutte depuis 8 mois et Marcheurs partis de Paris le 1er Mai pour aller interpeller les dictateurs africains réunis à Nice le 31 mai, tous ensemble unis et déterminés dans un combat commun ;

·         La fermeture des bases militaires françaises en Afrique et l’arrêt de l’aide militaire et policière française aux dictateurs sous couvert d’Aide Publique au développement.

 

Nous, organisations françaises et africaines, exigeons un partenariat entre l’Europe et l’Afrique pour le développement et l'émancipation de l'Afrique hors de la tutelle du gouvernement français.

Manifestons contre la Françafrique ! Place de la République, Paris, le 13 juillet 2010, à 18 h00

Bal anticolonial, 20h30, au Ministère de la régularisation de Tous les Sans papiers, 14 rue Baudelique, 18ème, Métro Simplon, (ligne 4).

 

Manifestons contre la Françafrique !

Place de la République, Paris le 13 juillet 2010, à 18H00

Bal anticolonial, 20h30, au Ministère de la régularisation de Tous les Sans papiers,

14 rue Baudelique, 18ème, Métro Simplon, (ligne 4)

 

Premiers signataires :

 

Union des Populations du Cameroun, CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise), CNR-MUN (Conseil National pour la Résistance - Mouvement Umnyobiste Cameroun/Allemagne), Mouvement panafricaniste de Munich (AK Panafrikanismus München),  Fédération Congolaise de la Diaspora, ACTUS / prpe ( Tchad), CAAC  Comores, Attac Gabon, PCOT, FTCR (Tunisie), La Voie Démocratique (Maroc) CORELSO, République Sahraouie, Collectif Gazy Tia Tanindrazana  (GTT) (Madagascar) , ARD (Alliance Républicaine pour le Développement ), Uguta-Toosa ( Djibouti) Sortir du Colonialisme, Survie, AFASPA, MRAP, Droits Devant, CEDETIM, IPAM, ACCA - Agir aujourd'hui contre le Colonialisme, Afriques en lutte, Respaix Conscience Musulmane (RCM), Réveil des Consciences, « 93 au cœur de la République » (Aubervilliers) L'Association Culturelle des Travailleurs Immigrés de Turquie (ACTIT), Ministère de la Régularisation de Tous les Sans papiers, CNT, Union Syndicale Solidaires les Alternatifs, NPA,  P.I.R,  FASE, Parti de Gauche,  PCF, Les Verts

 

Contacts : Danyel DUBREUIL

Coordinateur des campagnes et des activités militantes : Association Survie

210, rue St Martin / 75003 Paris

Tél : 01 44 61 03 25  /  Fax : 01 44 61 03 20

jp.vanhoove@wanadoo.fr : 06 21 05 47 38

                                      

 

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 14:59

 

 

Marcel-Bigeard.jpg

 

 

Pour Bigeard la torture en Algérie était un « mal nécessaire»

Publié le 18/06/2010 à 13:48 AFP

Ancien deuxième classe devenu général, secrétaire d'Etat et député, Marcel Bigeard, mort à 94 ans vendredi, jour anniversaire de l'appel de de Gaulle, était l'une des figures les plus populaires de l'armée française.

"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin", a déclaré le président Nicolas Sarkozy à propos de ce "chef charismatique, admiré de ses hommes", qui "incarnait la figure héroïque du combattant".

Sorti du rang, ce parachutiste avait gagné ses galons au feu, à la manière d'un maréchal d'Empire, dont il avait le franc-parler et la verdeur de langage, justifiant la torture en Algérie comme un "mal nécessaire".

Héros de la Résistance, puis des guerres coloniales, son nom reste attaché à la bataille de Dien Bien Phu qui sonna le glas de la présence française en Indochine.

Commandant du 6ème bataillon de parachutistes coloniaux, le lieutenant-colonel Bigeard avait été parachuté deux fois sur Dien Bien Phu, encerclé par le Viet-Minh, où il avait résisté jusqu'à la chute du camp retranché, le 7 mai 1954.

Fils d'un aiguilleur des chemins de fer né à Toul (Meurthe-et-Moselle), il est employé de banque quand il est rappelé comme caporal-chef en 1939 sur la ligne Maginot.

Il s'engage dans les corps francs durant la "Drôle de guerre". Blessé, cité, il est fait prisonnier en juin 1940. A sa seconde tentative, il s'évade de son stalag et rejoint l'infanterie coloniale au Sénégal.

Parachuté dans l'Ariège en juillet 1944, il en coiffe les maquis et libère Foix, puis participe à tous les combats pour la Libération.

Prisonnier six mois du Viet-Minh après Dien Bien Phu, dans de dures conditions, il rentre en France en 1955.

Lors du conflit algérien, deux fois grièvement blessé, "Bruno" - son indicatif radio sur le terrain -, commande le 3ème régiment de parachutistes coloniaux.

Sous les ordres du général Massu, il participe à la bataille d'Alger en 1957, à un "travail de flics", comme il l'écrit, où "nos méthodes s'avèrent aussi efficaces en ville que dans le bled". Le recours à la torture est dénoncé par les opposants à la "sale guerre".

Commandant d'un centre d'entraînement à la guerre subversive à Philippeville, il ne sera pas mêlé aux événements d'Alger. Muté en France, il revient à Saïda et, pour s'être montré compréhensif à l'égard des "insurgés " des barricades en janvier 1960, il est rappelé en métropole.

En juillet 1960, alors Lieutenant-colonel Bigeard a été nommé Commandant du 6ème Régiment de la République Centrafricaine à Bouar, ou il va séjourner jusqu'au le mois de janvier 1963. Peu avant sont départ il a été décoré commandeur de l'Ordre du Mérite Centrafricain de mains du Président Dacko.

Promu général de corps d'armée en décembre 1973, il commande la 4ème région militaire de Bordeaux lorsque Valéry Giscard d'Estaing le nomme, en janvier 1975, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense.

Mais il démissionne six mois plus tard, après des propos virulents sur le malaise de l'armée et l'insuffisance de son budget.

Député de Meurthe-et-Moselle (1978-1988), Bigeard préside la commission de la Défense de l'Assemblée (1978-1981).

Adversaire résolu des socialistes - "s'ils sont la rose, je suis leur épine" - Bigeard se qualifiait fin des années 80 de "vieux con glorieux".

Il laisse une quinzaine d'ouvrages, dont "Pour une parcelle de gloire", "Ma guerre d'Algérie".

Cet homme de fidélité avait souhaité la dispersion de ses cendres sur Dien Bien Phu afin de "rejoindre ses camarades tombés au combat".

Au cours de l'été 1994, le vieux baroudeur était revenu pour la première fois sur le site de la terrible bataille. La voix brisée par l'émotion, il avait murmuré: "A bientôt".

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 19:48

 

 

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NICE (France) (AFP) - mardi 01 juin 2010 - 17h46 - Parmi les dirigeants africains, plusieurs sont issus de coups d'Etats, d'autres ont été élus avec des scores excessivement élevés: leur présence au sommet Afrique-France n'étonne personne, mais, et c'est nouveau, elle peut désormais être mise en cause par leurs pairs.

A l'honneur du 25e sommet franco-africain, présenté comme celui du renouveau et de la rupture avec les vieux réseaux d'influence post-coloniaux, le président sud-africain Jacob Zuma a jeté lundi un pavé dans la mare.

Interrogé sur la présence des chefs des juntes de Guinée et du Niger par la chaîne de télévision France 24, il a déclaré: "Nous souhaiterions que ces gens n'aient pas cette reconnaissance, parce que s'ils sont reconnus ici au même niveau pratiquement que les autres chefs d'Etat, cela pose un problème pour l'Afrique".

Le général Salou Djibo a pris la tête du Niger après avoir renversé, le 18 février, le président Mamadou Tandja, demeuré au pouvoir à l'issue d'une modification contestée de la Constitution. Quant au général guinéen Sékouba Konate, il a participé à un coup d'Etat fin 2008 et assume la présidence de son pays depuis l'automne dernier.

Ces deux militaires, qui foulent aujourd'hui les tapis rouges du Palais de l'Acropolis, siège du sommet de Nice (sud-est), et résident dans les hôtels somptueux de la Côte d'Azur, ne figuraient pas à l'origine sur la liste des invités. Après des "hésitations", ils ont finalement reçu un bristol, l'Elysée estimant qu'ils avaient donné des "garanties".

Interrogée lundi sur la déclaration du président sud-africain, la présidence française a rappelé que ces dirigeants avaient "adopté un calendrier électoral et engagé une transition dans un cadre consensuel". "On a donc considéré qu'il n'y avait aucune raison de ne pas les inviter", a-t-on ajouté.

En revanche, Paris n'a pas convié Madagascar, en pleine crise et sans perspective de déblocage rapide, ni les bannis de la communauté internationale, le Soudanais Omar el-Béchir et le Zimbabwéen Robert Mugabe.

Pour Jacob Zuma cependant, la présence de la Guinée et du Niger "encourage les militaires à renverser les dirigeants en place" et "les inviter signifie une reconnaissance". "C'est ainsi que c'est interprété sur le continent", a-t-il fait valoir.

"Ils ne devraient pas pouvoir entreprendre des coups d'Etat. C'est contre la culture démocratique que nous essayons de promouvoir en Afrique", a ajouté le chef d'Etat sud-africain, invité d'honneur d'un déjeuner offert par le président français Nicolas Sarkozy.

Pour les organisations de défense des droits de l'Homme, les deux putschistes en question sont loin d'être à Nice les seules personnalités à ne pas être au-dessus de tout soupçon.

"Prenons simplement l'exemple de l'Egypte, dont le président (Hosni Moubarak) co-préside le sommet: ce pays vit sous état d'urgence depuis des décennies et son président se fait élire avec des scores communistes", relève Reed Brody, de l'organisation Human Rights Watch (HRW).

"Parmi les invités, il y a d'anciens putschistes et chefs de guerre, comme les piliers de la Françafrique que sont le Centrafricain (François Bozizé) ou le Congolais (Denis Sassou Nguesso). Et d'autres qui se maintiennent au pouvoir en bourrant les urnes ou en terrorisant l'opposition, comme au Tchad", poursuit-il.

Autour de la vaste table réunissant les 38 dirigeants africains pendant deux jours figure aussi le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-général élu en juillet 2009 un an après avoir renversé un civil, dans un pays devenu "habitué des coups d'Etat".

Pour l'expert de HRW, il est plutôt intéressant de voir "que certains dirigeants africains commencent à se poser la question de la légitimité et de la représentativité des leaders".

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 16:24

 

 

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(Bakchich 01/06/2010)



1ère journée du fast-sommet Afrique France à Nice. Des journalistes parqués, un Sarkozy fessé et des Africains un peu désabusé par les mic-mac français. Récit de notre envoyé spécial sur la promenade des Anglais.

Attaque d’Israël contre une flottille humanitaire, démission du président allemand, polémique après les propos de Martine Aubry… Si l’actu avait voulu tuer le 25ème sommet Afrique France de Nice, elle ne s’y serait pas pris autrement. Et la rencontre, au moins dans son atour officiel n’a rien de franchement engageant.

Après avoir déjà bloqué Nice durant tout le week-end, procédure d’entraînement oblige, poulets et pandores ont récidivé. Le centre ville bloqué et nettoyé, pas une place sans son lot de CRS et de gendarmes mobiles, pas une artère du Vieux Nice déparé de son cortège de bleus. Les 38 chefs d’Etat et cinq chefs de gouvernement sont bien escortés. Les flics lâchent rarement les Africains…

Au grand dam des si aimables chauffeurs de taxis, débriefés par des confrères en ballade. « Franchement accueillir ces noirs qui viennent mendier alors qu’ils ont plein d’argent, on n’avait pas besoin de ça ». Charmante litanie, comme un écho aux déclarations d’un certain Nicolas Sarkozy en 2006, qui de son fort Intérieur clamait que « la France n’avait pas besoin de l’Afrique ».

Sarko ne connait pas l’Afrique. A croire que le bonhomme a pris quelque hauteur depuis son accession à l’Elysée. Fini le temps des bannis, de l’homme africain qui « n’est pas assez entré dans l’histoire », ce fainéant ! Désormais « l’Afrique est notre avenir », s’est même enflammé Sarko Ier dans son discours inaugural du sommet, avant de plaider- si si- pour que l’Afrique ait un membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Voilà une belle empoignade en perspective entre les géants du continent (Afrique du Sud, Algérie, Nigeria), les egos surdimensionnés (Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Abdoulaye Wade du Sénégal, Kagame du Rwanda) et les filous toujours bien placés (Bozizé de Centrafrique, Kabila du Congo-Kinshasa ou Ali Bongo du Gabon).

Zuma fesse Sarko

Après les accents limite gaulliens, Sarko Ier a tutoyé les bafouilles de Tonton Mitterrand, glosant sur « le déficit de démocratie et les violations des droits de l’homme ». Satisfecit de Human Rights Watch. L’ONG pond immédiatement un communiqué qui inonde la salle de presse. Fessée publique de la part du président sud africain Jacob Zuma. Chaleureusement accueilli dans la matinée par Sarkozy, Zumajax s’émeut dans l’après midi de la présence des juntes militaires nigériennes et guinéennes au conclave niçois. « les inviter signifie une reconnaissance, c’est ainsi que c’est interprété sur le continent », a-t-il tonné sur France 24. Peut-être a-t-il mal digéré le rapide déjeuner avec Sarko Ier.

Sa déclaration sera le seul piment de la journée pour des journalistes soigneusement parqués. Du centre de presse à l’Acropolis où se déroulent le discours inaugural, seul accessible aux journalistes, deux passerelles ont été érigées. Histoire de pouvoir admirer l’impressionnant parc voiturier des officiels de passages ? D’évoquer librement les ponts à jeter entre l’Afrique et la France. Ou de gentiment saucissonner (maitriser) le boulot des gratte-papiers, étiquetés en pas moins de 7 pools. Comme autant de péchés capitaux ?

Ball-trap médiatique

Pour 24 heures de sommet l’Elysée joue au ball-trap médiatique. Pool A, Pool B, Pool C…et jusqu’à l’écoeurement Pool E. Gare à celui qui rate le départ depuis le point presse, interdit d’entrée sans être dument escorté (surveillé) par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP). Au grand étonnement des flics concernés, esbaudi de voir escorter des journalistes. Et au bel amusement des gendarmes mobiles qui tournent sur le Parvis de l’Europe. "Au moins ils vous considèrent comme des hautes personnalités". Maigre consolation pour le confrère allemand, en retard et bon pour trois allers retours sous le soleil entre les deux passerelles avant qu’on daigne lui expliquer que le discours est achevé…

« C’est symptomatique de la méthode médiatique Sarkozy. On saucissonne et on décide de l’info qui sort et à quel moment, témoignent les habitués des rendez-vous françafricains. Pour l’instant c’est black-out ». Et Africa pas encore in…

Les ministres africains rencontrés ne font guère montre d’enthousiasme à l’égard de ce sommet. « La France n’a pas de ligne, une vision à court terme et ne pense pas, si ce n’est dans les déclarations, à un partenariat stratégique, peste un ouest-africain. Que l’on parle au Quai d’Orsay, à la cellule Afrique, ou à l’Elysée, le message n’est jamais le même. S’ils veulent laisser le continent à l’Inde, au Brésil ou à la Chine qu’ils continuent. Mais ce n’est pas vraiment leur intérêt de voir nos ressources exploités par d’autres. »

Si l’homme africain se met à comprendre le sens de l’histoire…


mardi 1er juin par Xavier Monnier

Twitter

© Copyright Bakchich

 

Le dernier président de la "Françafrique"


(Le Monde 01/06/2010)



IL y a toutes les chances pour que le testament africain de Jacques Chirac, au final, se limite à une liste de noms. Ceux de dirigeants, d'"amitiés" cultivées avec soin et souvent décriées. Gnassingbé Eyadéma, El Hadj Omar Bongo Ondimba, Félix Houphouët-Boigny, Mobutu Sese Seko... La galerie de portraits porte de plus en plus de crêpes, et les derniers aux affaires, le Tchadien Idriss Déby ou le Camerounais Paul Biya, plus alliés qu'amis, sont assis sur des trônes branlants.

Portée par les relations personnelles mais vieillissantes du président et de ses émissaires sur le continent, la politique africaine de la France a continué, depuis 1995, de se faire à l'Elysée. Au risque de brouiller le sens de son "amour de l'Afrique", porté en bannière, et susceptible d'être confondu, pour ses adversaires, avec un opportunisme néocolonial mâtiné d'esprit de bande, au mépris des peuples. Les gages de fidélité donnés jusque dans sa mort au président togolais Gnassingbé Eyadéma, en entérinant le "coup d'Etat" amenant son fils aux affaires, ont fâché, pour longtemps, la rue togolaise avec la France et son président.

Il est une amitié africaine qui a compté, de l'avis général, pour M. Chirac, et celle-ci est morte également. Elle l'unissait à un homme qui fut ministre d'Etat en France avant d'être président de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. Pour M. Chirac, "le Vieux" constituait un authentique objet d'affection, et le pilier de granit du dispositif complexe liant la France et ses anciennes colonies, pour lequel il avait du reste forgé un néologisme promis à un bel avenir, la "Françafrique". Dans la Côte d'Ivoire d'Houphouët, M. Chirac, maire de Paris, pouvait, en 1990, déclarer que "le multipartisme est une sorte de luxe que les pays en voie de développement (...) n'ont pas les moyens de s'offrir".

La dévotion aux "rapports personnels qui, en Afrique, sont tout", comme il le rappelle volontiers, aura été l'un des mauvais génies de sa politique sur le continent, alors que ses rapports avec le président ivoirien Laurent Gbagbo passaient du médiocre à l'exécrable. Un ambassadeur en poste à Abidjan se souvient d'une conversation téléphonique entre les deux hommes. "C'était très embarrassant. Chirac le tutoyait et n'arrêtait pas de lui dire : "Mais qu'est-ce que tu as fait du pays magnifique que le Vieux a laissé, hein, qu'est-ce que tu en as fait ?"."

Jean-Philippe Rémy


Article paru dans l'édition du 13.03.07

© Copyright Le Monde

 

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 16:19

 

 

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De Sofia BOUDERBALA

NICE 1er juin — (AFP) La France a ébauché mardi, à l'occasion de son 25e sommet avec l'Afrique à Nice, une nouvelle stratégie pour maintenir ses positions commerciales et en gagner sur le continent africain, de plus en plus convoité par les géants chinois ou indien.

"La France et l'Afrique débordent de projets, pas des projets les uns contre les autres mais les uns avec les autres", a fait valoir le président Nicolas Sarkozy à la clôture de ce sommet de deux jours à Nice.

La place de l'Afrique dans les échanges commerciaux de la France s'est recroquevillée autour de 2%, après avoir occupé plus de 40% dans les années 60, et le président Nicolas Sarkozy avait choisi d'associer à cette rencontre plus de 200 entreprises françaises et africaines.

Si les positions du pétrolier Total au Gabon ou au Congo, du groupe nucléaire Areva au Niger ou des industriels Bolloré ou Bouygues en Côte d'Ivoire ne sont pas directement menacées, Paris veut être compétitif au-delà de ses anciennes colonies.

"Ces dernières années, on a beaucoup réduit les risques pour les investisseurs en travaillant sur la gouvernance", souligne pour l'AFP Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD). La croissance en Afrique "est restée positive malgré un ralentissement" lié à la crise économique mondiale, relève-t-il.

L'arrivée massive des Chinois, qui ont décuplé leurs échanges commerciaux avec le continent en dix ans pour atteindre plus de 108 milliards de dollars fin 2008, mais aussi d'autres pays émergents comme le Brésil ou l'Inde, a poussé Paris à réagir.

Total, qui a réalisé en Afrique sa "plus grosse croissance en terme de production et de réserves" en 2009, veut "veiller à ce que les Chinois ne soient pas seuls à venir en aide" au continent, a expliqué au journal Les Echos le PDG du groupe, Christophe de Margerie.

L'idée est aussi d'adopter une approche pragmatique, "décomplexée", avait insisté lundi Nicolas Sarkozy, en aidant le privé pour doper les secteurs de croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie.

"En Afrique, à chaque fois que j'investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui est important, c'est le climat des affaires", martèle Donald Kaberuka.

Les entreprises réunies à Nice ont adopté à ce sujet une charte visant à bannir la corruption et louant la transparence. "Des attitudes vertueuses naissent des dynamiques heureuses", a souligné à la clôture du sommet la dirigeante du patronat (Medef) Laurence Parisot.

"Un enthousiasme nouveau, régénéré, est né de ce 25e sommet", a-t-elle estimé en annonçant la création d'une association entre les patronats d'Afrique et de France.

A Nice, la France a défendu aussi son rôle de "moteur" pour un développement durable, avec la volonté de créer une dynamique avec les Africains sur les questions climatiques et la recherche de sources d'énergie propres.

"Nous voulons le partage des technologies, notamment sur les énergies renouvelables et solaires", a souligné le président français. "C'est bien plus intéressant de partager la technologie" plutôt que favoriser "des budgets d'aide au développement qui n'ont pas toujours tenu leurs promesses", a-t-il dit.

De son côté, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui est le négociateur en chef du continent sur le climat, a rappelé que l'Afrique n'était "pas la cause mais la victime du changement climatique" et qu'elle voulait "voir la couleur de l'argent" promis à Copenhague fin 2009 pour lutter contre la déforestation.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 22:39

 

 

drapeau françafricain

 

 

31/05/10  

Le sommet Afrique-France, les 31 mai et 1er juin à Nice (sud-est de la France) est le 25e depuis l'instauration de ces rencontres par le président Georges Pompidou en 1973. Le « vieux couple fatigué » tente de repartir sur de bonnes bases.

· 1973 -Paris

Le premier sommet entre la France et le continent, principale bassin de ses anciennes colonies, est créé par la volonté de Georges Pompidou. L'enjeu principal, à cette date, est géopolitique : après la guerre israélo-arabe, il s'agit de participer, et de faire participer l'Afrique, à la construction de la paix autour du bassin méditerranéen.

· 1975 -Bangui

· 1976 -Paris

· 1977 -Dakar

Valéry Giscard d'Estaing parle de la « montée des périls » en Afrique, sous-entendu l'influence grandissante de l'URSS. Sur le plan économique, la fièvre inflationniste semble le danger conjoncturel le plus immédiat, à côté des questions récurrentes de développement.

· 1978 -Paris

· 1979 -Kigali

· 1980 -Nice : le deuxième choc et pétrolier, et la sécheresse au Sahel, sont les événements qui touchent au plus près les deux partenaires en ce début de décennie.

· 1981 -Paris : François Mitterand s'est installé à l'Elysée. De l'autre côté de la Méditerranée, le président ivoirien Houphouët-Boigny, lui, est aux commandes depuis longtemps. Le nouveau chef de l'Etat français est « proche de la sensibilité africaine », déclare le sage de la Côte-d'Ivoire.

· 1982 -Kinshasa

· 1983 -Vittel : La question du Tchad sera au centre du sommet.

· 1984 -Bujumbura

· 1985 -Paris : Mitterrand « l'Africain » assure que l'aide française au développement a grimpé de 0,36% de son PIB en 1981 à 0,55% en 1985, et que cet engagement particulier, parmi les pays développés, perdurera.

· 1986 -Lomé

· 1987 -Antibes  

Le président zaïrois Mobutu demande un effort aux riches, sur fond d'augmentation de la dette du continent et de baisse des prix des matières premières africaines.

· 1988 -Casablanca

· 1990 -La Baule   : Le sommet marque un tournant dans la politique africaine de la France. Le lien entre démocratie et développement y est souligné. Le président François Mitterrand déclare que l'aide française sera plus «tiède» pour les régimes autoritaires, «enthousiaste» envers ceux qui s'ouvriront à la démocratie.

· 1992 -Libreville : Sommet axé sur les problèmes économiques, face à la crise qui frappe le continent.

· 1994 -Biarritz -François Mitterrand critique les contraintes imposées par la Banque mondiale aux pays africains. Le sommet adopte le principe de la création d'une force interafricaine d'intervention. Tenue en novembre, cette rencontre intervient après deux événements majeurs en Afrique: la dévaluation du franc CFA et le génocide au Rwanda, donnant lieu à de violentes critiques quant au rôle de la France dans ce pays.

· 1996 -Ouagadougou -

Le premier sommet de Jacques Chirac. Les rencontres sont dominées par les crises dans la région des Grands Lacs et en Centrafrique. Plus de 40 délégations sont présentes, parmi lesquelles un nombre record de pays anglophones, dont le Nigeria. Jacques Chirac déclare que seule «la bonne gouvernance» permet un «développement durable», précisant qu'elle est une condition essentielle pour le maintien de l'aide des pays industrialisés.

· 1998 -Paris -Sommet consacré à la sécurité sur le continent, miné par de nombreux conflits, dont une rébellion en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) qui a dégénéré en une guerre régionale.

· 2001 -Yaoundé -Cette réunion, consacrée aux défis de la mondialisation, a essentiellement porté sur la situation en RDC, après l'assassinat du président Laurent-Désiré Kabila. 52 pays sont représentés, plus importante participation depuis 1973. Pour la première fois, un président algérien, Abdelaziz Bouteflika, assiste à un sommet Afrique-France.

· 2003 -Paris

Officiellement consacré aux «nouveaux partenariats entre l'Afrique et la France», le sommet auquel assiste le secrétaire général de l'ONU porte essentiellement sur la crise en Côte d'Ivoire. La présence du président zimbabwéen Robert Mugabe, accusé de graves atteintes aux droits de l'Homme, suscite protestations et manifestations.

· 2005 -Bamako : Le sommet est centré sur la nécessité d'aider des millions de jeunes Africains à sortir de la pauvreté et sur la lutte contre l'immigration clandestine. Pour la première fois, la totalité des 53 pays africains sont représentés dont 23 par leur chef d'Etat.

· 2007 -Cannes

 Dernier sommet du président Chirac, dominé par la guerre au Darfour (Soudan). Le président français enjoint les puissances occidentales de penser aux intérêts du continent, notamment au sein de l'Organisation mondiale du commerce.

· 2010 -Nice : Le 25e sommet Afrique-France se tient aujourd'hui et demain à Nice et s'ouvre pour la première fois aux chefs d'entreprise français et africains. Au menu, la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale, mais aussi la négociation d'accords sont attendus en matière sociale, énergétique et environnementale.

 

NDLR : Les Centrafricains savent –t-ils que c’était à Bangui que s’était déroulé le deuxième sommet France-Afrique en 1975 sous le règne de Jean Bedel Bokassa avec Valéry Giscard d’Estaing. Aujourd’hui, une telle réunion avec autant de délégations est inconcevable à Bangui car elle implique des infrastructures hôtelières, des moyens de transport, de sécurité et de communications, une logistique lourde et autant d’autres choses dont la capitale centrafricaine sous le règne actuel d’un certain François Bozizé, est presque totalement dépourvue. Bozizé ne parvenant même pas à assurer la sécurité, la fourniture du courant électrique et de l’eau, de la capitale.  

 

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