BANGUI LE PNCN DEMANDE UNE SOLUTION RÉPRESSIVE CONTRE ‘’LES ÉLÉMENTS INCONTRÔLÉS’’ DE LA SÉLÉKA
Bangui, 14 mars 2013 (RJDH) – Le Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) demande une répression
contre les éléments dits « incontrôlés » de la coalition rebelles de la Séléka, qui ont repris les hostilités en conquérant des nouvelles villes de l’intérieur de
la Centrafrique. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce matin à Bangui, le président du PNCN et membre de la majorité présidentielle, Cyriaque Gonda, a demandé aux
autorités gouvernementales de prendre leur responsabilité pour assurer la protection des populations menacées par les rebelles, en utilisant tous les moyens, en n’excluant pas la force.
« La population centrafricaine est prise en ce moment en otage. Ce qui se passe en ce moment dans nos
provinces, n’est pas différent de ce qui s’est passé au Mali ou bien au Nigéria avec la secte Boko Haram. Les églises ont été détruites, les personnes amputées, des enfants
enrôlés », a constaté l’adjoint au chef de la délégation de la majorité présidentielle, lors des négociations de Libreville.
Pour Cyriaque Gonda, « nous n’allons pas toujours continuer à nous limiter seulement à des
condamnations, alors que les rebelles pillent, tuent, volent et violent. Il faut poser des actes. Le gouvernement a plusieurs pistes à explorer pour mettre fin à la souffrance de nos populations
».
« Le leader de la Séléka avaient conditionné le retour de la paix en Centrafrique avec leur entrée dans le
gouvernement. Il est temps que chacun puisse respecter ses engagements vis-à-vis du peuple centrafricain et de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Pour cela, « la Séléka qui avait juré d’assurer la protection des personnes et des biens sur l’ensemble du
territoire national, un fois que le ministère de la défense lui sera conféré, doit prendre ses responsabilité », a dit l’ancien ministre d’Etat à la communication.
C’est ainsi que Cyriaque Gonda demande au Premier ministre et au ministre de la défense qui est également
leader de la Séléka de « prendre des mesures mêmes coercitives, contre ces hommes, si effectivement ce sont des éléments qu’ils qualifient
d’incontrôlés ».
« Ces deux personnalités sont des éléments clés de la crise actuelle dans le pays. Ils bénéficient d’un
certain nombre de prérogatives. Ils doivent prendre cette mesure, avec le président de la République, pour mettre fin aux agissements de ces malfrats », a-t-il martelé.
En ce qui concerne la capacité de l’armée nationale à résister face aux rebelles, Cyriaque Gonda mentionne que
« nous avons des accords militaires avec certains pays amis. Nous pouvons les demander de l’aide, soit avec des hommes, des équipements ou bien de renseignements, pour stopper
ces gens qui n’ont d’autres ambitions que de mettre à plat le pays ».
Le président du PNCN dit écrire toutes ces propositions dans un document, pour adresser au ministre de la défense, au Premier
ministre et au Président de la République, afin qu’une solution d’urgence soit trouvée.
BANGUI : DES CENTRAFRICAINS RÉAGISSENT SUR L’INEXISTENCE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE
Bangui, 14 mars 2013 (RJDH) – La Cour Constitutionnelle de la Centrafrique n’existe pas depuis trois mois. Le décret de la nomination de celle-ci a été
rapporté un jour après les accords de Libreville. Les Centrafricains qui s’inquiètent, s’expriment également sur cette question. Le RJDH a recueilli quelques propos.
« Le chef de l’Etat veut contrôler tout, à lui seul », disent les uns, « ils se sont entendus à
Libreville pour venir partager même les institutions nationales et maintenant comme ils ne savent comment faire avec des postes très techniques, ils tournent en rond »,
racontent les autres. D’autres par contre, pensent que c’est une manière très subtile des politiciens de la Centrafrique, d’allonger les échéances des élections législatives prévues dans les
textes de Libreville.
Le décret rapportant la nomination de la Cour Constitutionnelle avait soulevé l’expiration du mandat de ladite Cour. On
aurait pu penser et croire que les dispositions ont été prises pour un changement des membres de cette Cour, mais trois mois plus tard, cette question est restée lettre morte.
« Légalement, ce n’est pas possible qu’un Etat moderne demeure plus d’un trimestre sans une Cour Constitutionnelle. Notre pays est vraiment un Etat d’exception. Le bon sens ou
même le principe voudrait à ce que les membres sortant fassent la passation de service aux nouveaux venus mais là, je ne comprends plus rien. C’est véritablement un pilotage à
vue », a dit Grâce-à-Dieu Sathe, étudiant en année de maîtrise en Sciences Juridiques.
« Le Chef de l’Etat qui est le premier garant de la Constitution viole celle-ci par cet acte qu’il a pris.
Dans une période sensible comme celle que nous traversons, il est inconcevable que l’Etat fonctionne sans une Cour Constitutionnelle dont les membres représentent les gardiens de la Constitutions
et les textes fondamentaux de la République. Qui, à l’heure actuelle vérifierait la conformité des arrêtés, décrets, lois ou traités internationaux à la Constitution ? »,
s’est interrogé Michel Laguerre, enseignant à la Faculté des Sciences politiques et juridiques de Bangui.
Il critique par ailleurs le fait que, de toutes les institutions républicaines de la Centrafrique, seules l’Assemblée
Générale et la Présidence de la République qui restent sans soutien technique des autres institutions comme la Cour Constitutionnelle et le Conseil National de la Médiation. Pour lui, les
textes de la République ne peuvent pas être statués devant les juridictions de droit commun.
« La RCA brille par ce qu’on appelle l’éloquence juridique, toujours prête à mettre en place des textes et
des institutions pour satisfaire les exigences juridiques, mais elle est aussi prête à les fouler au pied. Nous sommes en train de traverser une période de trouble, la Cour Constitutionnelle qui
veille au bon respect de la Constitution n’existe plus et ce vide donne l’occasion aux uns et aux autres de faire ce que bon leur semble. Pour décrypter le comportement des uns et aux autres
derrière tout cela, on se rend compte que c’est fait à dessein pour ne pas être rappelé à l’ordre quand on viole les textes fondamentaux », a décrié Sélézilo
Apollinaire, docteur d’Etat et chef de projet chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche à la CEMAC.
Il poursuit en disant qu’ « au sortir de Libreville, pour beaucoup d’observateurs de la société,
certains termes des accords de Libreville ou encore les arrangements politiques de Libreville constituent une violation flagrante de la Constitution. Et comme on a blanchi cette violation par
l’étiquetage d’accords politiques, on met de côté la Cour Constitutionnelle pour que d’autres violations viennent se greffer à ce principe d’arrangement politique. C’est autant de calculs
politiciens qui ne disent pas leur nom ».
« Si aujourd’hui on n’a pas une Cour Constitutionnelle en place qui doit huiler sa machine avant les
élections législatives, je pense que cela va poser problème. Ce qui veut dire tacitement que dans l’esprit des politiciens, les élections ne seront pas pour demain. Je crois aux institutions et
aux hommes politique de mon pays, comme on est en train d’en parler, j’ose espérer que d’ici peu tout va entrer dans l’ordre », a-t-il fait observer.
MBOKI /ZÉMIO : LE CALME SEMBLE REVENIR APRÈS DES RUMEURS D’ATTAQUES DE LA SÉLÉKA
Bangui, 14 mars 2013 (RJDH) – Un calme semble revenir depuis mercredi 13 mars dans les villes de Mboki et de
Zémio (Sud-est), après les rumeurs d’attaque des éléments de la Séléka. Les habitants affirment avoir retrouvé la quiétude après avoir été informés que les rebelles auraient renoncé à la
progression vers leur destination.
D’après les témoignages recueillis par le correspondant du RJDH dans la ville de Mboki, les dissidents de Séléka n’ont
pas attaqué la ville de Rafaï. Ceux-ci n’ont pas pu traverser la rivière Chinko qui sépare la commune d’Agoumar de cette localité, car le bac qui sert à traverser la cours d’eau a été
emporté par les éléments des Forces armées centrafricaines qui se sont replié sur Rafaï.
S’agissant de la connexion téléphonique qui est interrompue, la source a précisé que la ville de Rafaï est coupée depuis le
14 Janvier, à cause d’un problème technique.
A Zémio, un habitant de la ville a témoigné que les habitants sont calmes après avoir été informés que les rebelles
de la Séléka n’ont pas occupé Rafaï. Il a par ailleurs confirmé la présence du religieux qui était intercepté par les assaillants lors de la tentative d’attaque de la
ville de Rafaï.
Pour des raisons de sécurité, les ONG humanitaires présentes dans le sud-est du pays ont ramené leur personnel à Obo.
L’avancée des rebelles de la coalition Séléka dans la région sud-est de la Centrafrique a mis la population
des villes de Zémio et Mboki dans une situation d’ambigüité. Ces habitants déjà affaiblies par les exactions des éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph
Kony, disent ne plus vouloir aller dans la brousse à cause de cette rébellion ougandaise.
BOALI : ACAMS REDYNAMISE SES ACTIVITÉS DE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
Boali, 14 mars 2013 (RJDH) – Une vingtaine de relais communautaires prennent part du 13 au 15 mars à un
atelier de redynamisation des nouvelles techniques de sensibilisation pour la lutte contre le VIH/Sida à Boali (sud-ouest). Ce moment d’échange est organisé par l’Agence centrafricaine de
marketing social (ACAMS).
« Dans les traditionnels exercices des relais communautaires qui consiste à sensibiliser la population en
distribuer des préservatifs masculins et féminins, il y a des failles qui ont été relevées », a mentionné le coordonnateur de l’ACAMS, Thomas Rabé.
« Nous avons constaté des lacunes au niveau des agents qui ont été formés par l’agence. La sensibilisation
n’avait pas atteint son objectif, les groupes cibles qui sont les jeunes dont la tranche d’âge varie entre 15 à 20 ans, n’étaient pas touchés », a expliqué Thomas
Rabé.
Selon lui, les jeunes des localités ciblées doivent toujours être informés, conscientisés sur le danger des infections
sexuellement transmissibles (IST). L’objectif visé par l’ACAMS est de réduire le taux de la prévalence du Sida, la discrimination et la stigmatisation des victimes du sida.
A cet effet les relais communautaires ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les grossesses non désirées, en
organisant des campagnes de sensibilisation. « Les méthodes des ports corrects des préservatifs, l’abstinence et la fidélité doivent faire l’objet des informations de la
communauté », a complété le coordonnateur de l’ACAMS.
Les agents communautaires sont venus des différentes préfectures entre autres, l’Ouham-Péndé, l’Ouham, la Lobaye et
l’Ombella-M’poko, situées respectivement dans le nord, le sud et le sud-ouest de la Centrafrique.