BANGUI : LA SÉLÉKA REPREND LES HOSTILITÉS ET ATTAQUENT DEUX VILLES
Bangui, 21 mars 2013 (RJDH) – Les rebelles de la coalition Séléka ont repris les hostilités ce matin en attaquant les villes de Bouca et de Batangafo
situées dans le nord du pays. Une attaque survenue après l’expiration de l’ultimatum lancé au pouvoir du président Bozizé par les rebelles.
En reprenant les armes, les rebelles affirment réagir ainsi contre la non application des accords signés le 11 janvier
dernier à Libreville. Ils menacent de faire tomber le régime du président François Bozizé.
« Nous sommes entrés dans Batangafo, puis à Bouca », a mentionné le Général Arda
Hakouma, sous-chef d’Etat-major des opérations de la Séléka, qui dit conduit les attaques avec ses éléments.
Pourtant en début de soirée du mercredi 20 mars, le président François Bozizé a promulgué deux décrets
pour répondre aux exigences de la Séléka. Le premier décret lève toutes les barrières érigées à travers le pays lors de l’instauration du couvre-feu, qui est également levé. Le second prévoit la
libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre, ainsi que des personnes qui ont été interpellées dans le cadre de la récente crise.
Seulement, les rebelles jugent que les deux décrets signés sont trop tard. Joint par la presse internationale hier soir, le
colonel Oumar Bordas, l’un des porte-paroles de la Séléka, affirme que c’est le président Bozizé qui« entraîne l’insécurité et les grands
problèmes qui sévissent sur le territoire national (…). Nous avons pour l’instant nos armes au pied. François Bozizé sera
chassé par les armes. Il n’y a que ça : c’est le canon qui va le chercher ».
Les éléments de la coalition Séléka qui ont maintenu depuis dimanche cinq ministres issus de leur rang, ont posé onze points
de revendication au pouvoir de Bangui faute de quoi, ils vont reprendre les hostilités dans un délai de trois jours. Un ultimatum qui a pris fin le mercredi 20 mars.
Il s’agit du ministre de la Défense Michel Djotodjia, le ministre de la Communication Christophe
Gazam-Betty, celui des eaux et forêts Mohamed Moussa Dhaffane, le Ministère de la Géologie, des recherches minières et de l’hydraulique, Herbert Djono Ahaba, et Amalas Amias Haroun du commerce, alors qu’ils se sont rendus à Sibut (centre) avec une délégation de la communauté internationale, pour sensibiliser les rebelles
sur le processus de leur désarmement et réinsertion.
OBO : UNE SITUATION HUMANITAIRE PRÉCAIRE POUR LES DÉPLACÉS DE LA SÉLÉKA
Obo, 21 mars 2013 (RJDH) – Les habitants des villes de Bangassou et de Rafaï (sud-est) qui ont fui les exactions des rebelles de la Séléka, pour se
réfugier à Obo (sud-est) vivent dans une situation humanitaire précaire, a fait observer une source proche de la préfecture du Haut Mbomou ce jeudi 21 mars.
D’après cette source, certaines personnes déplacées sont accueillies pour la plupart par des habitants d’Obo et d’autres sont
dans des auberges, sans aucune assistance.
« Depuis leurs arrivées dans la ville, ces personnes n’ont pas bénéficié d’une assistance humanitaire, parce
que pour le moment, nous n’avons pas de moyens pour leur venir en aide », a déploré l’informateur du RJDH.
Il a par ailleurs souligné que la vie devient également chère à cause de l’arrivée massive de ces déplacés dans la ville
d’Obo et à la recrudescence des exactions des éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony.
« Il est actuellement difficile de trouver de la nourriture dans la ville. Tout est cher parce que les voies
sont bloquées entre Obo et les autres villes qui ravitaillent la localité. Egalement, la présence des éléments de la LRA empêche la population d’aller aux champs », a dit la
source.
La même source a également fait savoir que la majorité de ces déplacés sont des femmes et des enfants, avant de
demander aux ONG humanitaires de voler au secours de ces déplacés.
La ville de Bangassou est tombée entre les mains des éléments de Séléka le 11 Mars dernier. Cette situation a poussé la
population de cette localité et celle de Rafaï à trouver refuge à Obo, une ville déjà affaiblie par les exactions des éléments de LRA.
BANGUI : DES RELIGIEUX SE MOBILISENT POUR ASSISTER LES VICTIMES DES EXACTIONS DE LA SÉLÉKA
Bangui, 21 mars 2013 (RJDH) – L’association nationale des églises baptistes (ANEB), mène une campagne de collecte de fonds et autres matériels, allant du
mois de mars au mois d’avril. Le fonds récolté est destiné aux victimes des exactions des rebelles de la Séléka, dans les sous-préfectures, de la Nana-Gribizi, du Mbomou, de la Ouaka et de la
Basse-kotto.
Mathias Toffio, président de l’ANEB a souligné que les églises ont un rôle très important à jouer au sein de
la société. « Prêcher l’évangile à la nation, c’est ramener les perdus vers la bonne voie en se basant sur la parole de Dieu. L’assistance morale et matérielle est encore
un autre point qu’il ne faut pas négliger », a-t-il dit.
« Cette crise a touché tout le monde et ceux qui se trouvent dans cette situation sont des humains, qui ont
besoin de l’aide des autres. Ce sont nos frères et sœurs qui ont été violentés, violés et agressés. Leurs biens ont été volés, donc il est important de les assister et de les
secourir », a déclaré le pasteur Mathias Toffio.
Il a également précisé que tous les chrétiens des différentes églises, membres de l’ANEB des régions de Bangui, de l’Ombella
M’Poko et de la Lobaye sont concernés par cette campagne de collecte.
Le président de l’ANEB a également fait savoir qu’au mois d’avril prochain, une mission se rendra dans les zones occupées,
pour poser cet acte de soutien aux personnes affectées par les exactions des rebelles.
« Nous allons organiser une séance de sensibilisation sur la culture de la paix, qui fait parie du rôle que
doit jouer toutes les églises en Centrafrique », conclu Mathias Toffio.
BANGUI : UNE FAMILLE QUI A FAIT UN QUA TRIPLÉ REÇOIT DE L’AIDE
Bangui, 21 mars 2013 (RJDH) – Rotary club a fait un don ce jeudi 21 mars, de lait de nourrisson pour le qua triplé, né d’une famille démunie à l’hôpital
communautaire de Bangui. Cette structure s’est engagée également à financer l’achat de ces produits alimentaires pour une période de trois mois.
Selon Astou Arnould, chargée de communication de cette structure, « Rotary club est
une organisation laïque et apolitique, qui mène bénévolement des
actions humanitaires. Il a également pour objectif d’accompagner certaines personnes à avoir une existence digne pour se loger, se nourrir et pour pouvoir acquérir une instruction et une
éducation ».
Le président de Rotary club de Bangui Alexandre Ouango, a ajouté que « nous nous sommes engagés à prendre en
charge ces enfants et assurer leur alimentation pendant une période de trois mois. Pour mieux mener cette action, les parents vont à la pharmacie Notre Dame pour prendre les boites de lait
et donner à leurs enfants », a-t-il clarifié.
Les nouveau-nés sont à leur deuxième semaine de naissance. Il s’agit de trois filles et d’un garçon. L’un des bébés est
maintenu à la pédiatrie pour des raisons sanitaires.
BANGUI : DES PERSONNES PRIMÉES À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA FRANCOPHONIE
Bangui, 21 mars 2013 (RJDH) – Une quinzaine de personnes ont reçu le mercredi 20 mars, des prix de la part
de l’ambassade de France, de l’alliance française de Bangui et de l’Institut Pasteur. Une activité marquant la célébration de la journée de la francophonie. Ces lauréats sont retenus après avoir
participé aux jeux concours de dictée, de dessins et d’autres épreuves, pour marquer cette journée.
Les lauréats sont des élèves, étudiants et des particuliers francophones, à qui l’Institut Pasteur a remis un lot de
téléphones portables et des dictionnaires.
« Cette année, l’Institut Pasteur a également participé aux concours de la francophonie. Son apport consiste à demander aux
élèves de 20 lycées de Bangui à faire un dessin sur la santé, notamment sur la question du VIH/Sida, des autres infections et de l’hygiène sanitaire », a mentionné Mirdad
Kazadji, directeur général de l’Institut Pasteur.
Sur les 20 dessins retenus et transmis aux membres du jury, trois dessins sur la communication du VIH/Sida sont retenus. Il
s’agit de celui des élèves des lycées Saint Charles, Miskine et du Centre protestant pour la jeunesse.
La journée internationale de la francophonie est célébrée ce 21 mars, cependant un centre d’apprentissage d’informatique et
d’internet a été mis à la disposition des élèves des lycées Barthélemy Boganda, Miskine et Martyrs de Bangui par l’ l’Ambassade de France et la société de la téléphonie mobile
Orange Centrafrique. Le local de ce centre est installé à la maison de la francophonie. L’initiation va durer un mois et plus de 150 élèves passent quotidiennement dans la journée pour apprendre
l’informatique et l’internet jusqu’à la fin de ce mois.
OBO : DES AGENTS DE SANTÉ INITIÉS POUR LE SUIVI DES VICTIMES DE LA LRA
Obo, 21 mars 2013 (RJDH) – Au totale 16 agents de santé de la préfecture sanitaire du Haut-Mbomou (sud-est), ont été entretenus du 18 au 21 mars, à
l’identification, le suivi et la prise en charge des victimes des violences des rebelles de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony. Une initiative de l’ONG
Merlin.
Le chef de la préfecture sanitaire de cette localité, docteur Zarambaud, a indiqué que cette
assise vise à renforcer la capacité de ces agents de santé en technique de traitement et de suivi des victimes de viol des éléments de la LRA, à l’issue de laquelle un protocole de prise en
charge des victimes de viol sera élaboré.
« Cette activité est très importante afin de rassembler des preuves médicales pour mener une poursuite
judiciaire contre les auteurs des exactions liées à la violation des droits humains », a fait savoir Albert-Boris Mbagalé, le préfet du Haut-Mbomou.
Joseph Kpioyessirani, maire de la ville d’Obo, a déploré l’absence de prise en charge des victimes des
violences sexuelles commises par les éléments de la LRA. « La formation de ces agents de santé serait une des solutions pour la situation sanitaire équilibrée dans la préfecture
du Haut-Mbomou », a-t-il conclu.