RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
OBO : LES HABITANTS D’UN VILLAGE SE RÉFUGIENT AU CENTRE-VILLE À CAUSE DE LA LRA
Obo, 30 novembre (RJDH)–Les habitants du village de Ngouli, situé à trois kilomètres de la ville d’Obo (sud-est) ont fui leur village pour se réfugier au centre-ville d’Obo pour échapper aux attaques de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), dont une forte présence est signalée dans la région.
« Nous avons quitté notre village parce que la présence des éléments de la LRA a été signalée partout. Nous ne pouvons pas nous déplacer plus loin pour vaquer à nos occupations », a témoigné une femme qui a elle aussi fui son village pour Obo.
La même source a précisé qu’au cours du déplacement vers le centre-ville, les habitants du village de Ngouli ont croisé une dizaine de rebelles de la LRA qui ont ouvert le feu sur eux, mais personne n’a été blessé.
Alors que les forces ougandaises basées dans le Haut-Mbomou avaient annoncé que la population pouvait désormais se déplacer au-delà de 25 kilomètres, la population est toujours exposée aux attaques de la LRA qui apparaissent même à trois kilomètres de la ville.
BOUAR : UNE FLAMBÉE DE PRIX À CAUSE DE LA FÊTE DU 1ER DÉCEMBRE
Bouar, 30 novembre (RJDH)–Le prix des denrées alimentaires est en hausse dans la ville de Bouar (ouest). Cette situation est due à l’arrive massive des délégations des différentes préfectures, pour le 54ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine, célébrée le 1er décembre.
La cuvette de manioc qui se vendait à 1500 FCFA coûte actuellement 2500 FCFA, l’igname se fait rare sur le marché, une cuvette de patate coûte actuellement 1800 FCFA contre 1000 FCFA auparavant, selon un constat de Radio Maïgaro. Le kilogramme de la viande de bœuf n’est plus le même, d’ailleurs la viande se fait rare sur le marché.
Nombreux sont les membres des délégations qui se plaignent de ce phénomène. « Nous ne pouvons pas manger à notre faim durant notre séjour parce que tout est devenu cher dans la ville », a fait savoir Rose Ndoutia, membre de la délégation de la sous-préfecture de Paoua.
Du côté des commerçants, c’est un moment pour se faire de l’argent, en profitant de la présence des ‘’étrangers’’. Parce que, disent-ils, les prix avaient chutés sur le marché à cause de la mévente.
« Nos produits agricoles ont été exposés sur le marché pendant longtemps sans aucun acheteur. Nous étions obligés de les solder. C’est pourquoi nous profitons de cette occasion pour récupérer», a dit Annie Ngaïssona, une commerçante.
BANGUI : VERS UNE SÉCURITÉ TRANSFRONTALIÈRE ENTRE LE TCHAD ET LA RCA
Bangui, 29 novembre (RJDH) – Il y a un mois à Ndjamena, capitale de la République du Tchad, se tenaient les assises de la commission mixte Tchad-Centrafrique sur la sécurité. Dans une interview avec le RJDH, le 27 novembre, le Haut-commissaire aux droits de l’homme, Dieudonné Abakar Nyakanda, qui a participé à ces travaux, espère que les relations entre les Tchadiens et les Centrafricains vont s’améliorer pour une paix durable entre les deux pays.
Plusieurs accords ont été signés à l’issue de cette rencontre. En dehors des questions sécuritaires, notamment les conflits qui surviennent presque chaque année entre des transhumants tchadiens et les autochtones de la région du nord de la République centrafricaine, les discussions ont également porté sur des questions économiques et sur les conditions de rapatriement des 30 000 réfugiés centrafricains qui vivent au Tchad.
Aux environs de la ville de Batangafo (nord) environ 5 700 personnes déplacées internes vivent dans des camps dans des conditions humanitaires qui laissent à désirer. Ces populations ont été obligées de quitter leurs villages d’origines parce que leurs maisons et leurs champs ont été détruits par des transhumants venus du Tchad en février 2012. Dans la région de Kaga-Bandoro, il existe également des milliers de déplacés du fait des exactions des éléments du rebelle tchadien Baba-Laddé. C’est pour mettre fin à ces atrocités que cette commission a été créée.
Mais si des initiatives sont prises pour faire la paix entre les Tchadiens et les Centrafricains de la région du nord, Dieudonné Abakar Nyakanda pense qu’il faut que les Centrafricains fassent la paix eux-mêmes aussi au niveau interne. Pour lui, seul le dialogue est la meilleure solution.
« Si on aime son pays, le meilleur moyen de faire entendre sa voix n’est pas de prendre les armes et d’aller tirer sur la population qu’on estime gouverner après tout. (…) Si on veut le pouvoir, c’est à Bangui ; si on veut le fauteuil du président, c’est au Palais de la renaissance à Bangui ; ce n’est pas en tuant des civils, sans défense, qu’on va trouver gain de cause », souligne-t-il.
Au sujet de la situation des droits de l’homme en République centrafricaine au cours de cette année qui s’achève, Abakar Nyakanda estime que l’essentiel dans un pays n’est pas seulement de faire arrêter les bruits de bottes pour parler des Droits de l’Homme.
« La santé, l’éducation, les problèmes sociaux, sont entre autres les notions contenues dans ce courant (…). L’idéal est que tout le monde vive sa vie sans crainte de quoi que ce soit. Mais dommage que la situation est difficile dans certaines régions du pays et nous en sommes conscients », relève-t-il.
Abordant la question des rebellions étrangères qui sévissent dans le pays, le Haut-commissaire aux Droits de l’homme affirme dit que des mécanismes sont en marche pour mettre ces groupes hors d’état de nuire.
« Dans le Sud-est, il y a la présence des instructeurs militaires américains, des soldats ougandais et centrafricains qui poursuivent la lutte contre la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur de Joseph Kony. Dans le centre et le centre-nord, depuis près de deux mois, l’opération de rapatriement des éléments l’ex-rebelle tchadien, Baba-Laddé, s’est déroulée. Nous ne sommes pas sûr à 100% que tous les éléments sont rentrés chez eux, mais ce qui est certain, c’est que le maximum est fait », souligne Abakar Nyakanda.
Interrogé sur la position des défenseurs des droits de l’homme qui demandent une poursuite judicaires contre Baba-Laddé, pour les crimes commis sur le sol centrafricain par ses hommes, il dit aussi en être conscient, mais le moment n’est pas encore venu selon lui.
« Etablir la culpabilité du leader du Front populaire pour le redressement est aussi une préoccupation du gouvernement. Nous en sommes conscients ; mais nous ne pouvons pas risquer la vie de nos populations. Le moment n’est pas encore propice pour engager tout cela, vu que certains membres de cette rébellion seraient encore sur le territoire », précise le Haut-commissaire.
Toutefois, il se félicite des actions menées par les ONG de défense et de protection des droits de l’homme pour aider la population à retrouver sa place dans la société centrafricaine. « Travailler dans le domaine des droits de l’homme, c’est prendre le poids du monde entier sur son cou. Mais certaines ONG arrivent à relever le défi. Elles méritent tous les compliments », conclut-il.
Hippolyte Donossio
BANGUI : BIENTÔT LES RÉFUGIÉS CONGOLAIS RASSEMBLÉS SUR UN SITE UNIQUE À ZÉMIO
Bangui, 29 novembre (RJDH)–En décembre prochain, les réfugiés congolais qui vivent dans les camps de Mboki et d’Obo (sud-est) seront tous transférés sur un seul site dans la ville de Zémio. L’annonce a été faite, le mercredi 28 novembre, par la représentante du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) en Centrafrique, Mme Gogo Hukportie et le secrétaire général de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR), Ange Gabriel Touaboy, lors d’une conférence de presse à Bangui.
Selon les intervenants, la décision de cette opération se justifie par le souci du gouvernement centrafricain et du HCR de mieux assurer l’assistance et la protection de ces personnes vulnérables.
« La répartition des réfugiés dans les trois camps (Obo, Mboki et Zémio) pose problème dans la mesure où le gouvernement est très limité dans ses moyens d’action. En plus il compte sur l’expertise du HCR pour intervenir auprès de ces personnes, alors que cette structure n’est pas représentée dans les deux autres villes (Obo, Mboki)», a précisé Gabriel Touaboy expliqué.
En effet, les attaques perpétrées par les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony dans les villes d’Obo et de Mboki, la dégradation des routes qui relient les villes pendant la saison des pluies en particulier, rend difficile l’acheminement des vivres et d’autres matériels destinés aux réfugiés. Le fait que le HCR ne dispose pas de bureau à Obo et à Mboki, l’empêche d’assurer correctement son mandat d’assistance et de protection des réfugiés, a fait savoir la représentante du HCR, d’où nécessité de consolidé les camps pour faciliter les opérations.
Un autre argument développé par les deux parties (gouvernement-HCR) pour justifier le choix porté sur la ville de Zémio pour la consolidation des camps des réfugiés est la présence des autres structures humanitaires dans cette localité, son accessibilité qui favorise l’acheminement de l’aide aux réfugiés.
« Il y a une forte présence des éléments des Forces armées centrafricaines dans la ville de Zémio. En plus, les autorités locales et les jeunes de cette localité ont pris l’initiative d’assurer la sécurité de leur localité en mettant en place une dynamique équipe d’auto-défense », a ajouté M. Touaboy.
Dispositifs préalables
Avant le démarrage des opérations de transfert prévu au début de mois de décembre prochain, le HCR et le gouvernement, en commun accord avec les autorités de la ville de Zémio, ont pris des initiatives pour aménager le site d’accueil.
« Nous avons obtenu une parcelle de terre cultivable pour permettre aux réfugiés, une fois installés, d’exercer des travaux champêtres pour que ces derniers puissent assurer à moitié leur charge, en plus des distributions des vivres faites par le Programme alimentaire mondial. Six puits additionnels sont en construction ainsi que des infrastructures scolaires, afin de permettre aux enfants de continuer à étudier », a fait savoir la représentante du HCR, Mme Hukportie.
Même, la vérification physique des réfugiés a été déjà faite dans les camps de Mboki et d’Obo, afin de permettre au HCR d’avoir des chiffres corrects. La seconde phase de ce travail sera consacrée au transfert des réfugiés.
S’agissant de la crainte et la réticence de certaines personnes à l’arrivée des réfugiés, Mme Gogo Hukportie, a indiqué que des mesures ont été prises pour que ceux-ci vivent en harmonie avec la population autochtone et les autres réfugiés qui vivent avant dans cette localité. « Des activités de sensibilisation de la population ont été réalisées à travers les autorités locales, pour préparer la communauté et les réfugiés qui sont installés à Zémio, à accueillir les autres réfugiés», a-t-elle ajouté.
Au total 1 366 réfugiés congolais basés à Mboki et 998 autres du site d’Obo sont concernés par cette opération. En 2009, des personnes venues de la République démocratique du Congo ont fui leur pays à cause des attaques de la LRA. Cils ont trouvé refuge dans la préfecture de Haut-Mbomou, où elles ont été installées à Zémio, Mboki et Obo. C’est en septembre 2012 que le gouvernement centrafricain et le HCR ont entrepris le projet de consolidation des camps à Zémio.
V. Béro
MBOKI : CINQ ÉLÉMENTS DE LA LRA CAPTURÉS
Mboki, 29 novembre (RJDH)–Cinq éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony ont été interceptés et livrés aux forces ougandaises par un groupe de pêcheurs, sur la rivière Mbomou (sud-est), le mercredi 28 novembre. La zone se situe entre la frontière avec la République démocratique du Congo
« Nous les avons interceptés alors qu’ils cherchaient à regagner le sol centrafricain à bord d’une pirogue. Nous les avions attaqués à l’aide de bâtons et de machettes », a expliqué Dieudonné Médoutini, l’un des pêcheurs.
La même source a indiqué que parmi ces cinq éléments, il y a deux femmes. Ces hommes sont actuellement transférés dans la ville d’Obo pour par les forces ougandaises.
BANGUI : L’UNICEF ÉVALUE SES ACTIVITÉS DE 2012 EN CENTRAFRIQUE
Bangui, 29 novembre (RJDH)–Plus de cinquante participants relevant des différentes entités gouvernementales, des ONG nationales et internationales et plusieurs autres bénéficiaires des programmes de l’Unicef ont procédé à l’évaluation des activités de cette agence des Nations-Unies en 2012, en Centrafrique. Des projections pour les prochaines années ont été également définies.
Au total, six grands thèmes ont été développés par l’Unicef dans ses programmes en Centrafrique au cours de cette année. Les programmes ont été articulés autour du développement de l’enfant, l’éducation de base et la parité de sexe, eau et assainissement, la protection, la communication pour le développement, le programme politique social et la planification.
A travers cette assise, l’Unicef envisage, ensemble avec ses partenaires, le gouvernement, les ONG et les autres bénéficiaires, de projeter ses programmes et activités et la coopération jusqu’en 2016.
Les participants se sont penchés sur les notions de gestion basée sur les résultats et comment identifier l’impact des activités. Cette revue devrait permettre à l’Unicef de réajuster ses activités pour de meilleurs résultats dans les prochaines années