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Réf. :
03-11-12/003/COM/CNRC-FB/BE/Education.
Les
faits
Selon un article de Radio Ndeke Luka (1), 3000 élèves d'un établissement public, le collège de la Paix, dans la commune de Bimbo seraient menacés
d'expulsion, à cause de 17 années de loyers impayés. De plus, les 5 salles de classe de ce collège dépourvu de sanitaires se trouveraient dans un état de délabrement très avancé.
D'après des sources bien informées, le collège de la Paix ne serait pas, hélas, un cas isolé en terme de surpopulation scolaire. Ayant été construit avec 5
classes dans le but d'accueillir 100 élèves, un autre collège, cette fois-ci dans la localité de Mbata, aurait vu une affluence de quelques 400 élèves, qui se seraient présentés dès la première
rentrée scolaire pour s'inscrire. Ne pouvant faire autrement que de répondre favorablement à la demande massive d'inscription, le Directeur du collège s'est vu remercié par les autorités.
Sans laisser indifférent, ces deux témoignages soulèvent pour le moins, deux problèmes majeurs : un effectif pléthorique et une insécurité inquiétante.
La question récurrente de
sureffectif
Un rapport de l'UNESCO (2), publié en octobre 2010, fait état en 2001-2002, d'un ratio de 97
élèves en moyenne par salle dans les 87 lycées et collèges publics et privés du pays. Selon le rapport, le pays disposait à cette période et pour l'ensemble des établissements de l'enseignement
fondamental 2 (6è, 5è, 4è et 3è) et secondaire (2nde, 1è et Terminale), 254 bâtiments ayant une capacité totale de 666 classes,
pour un effectif global de 64 905 élèves.
Au vu de ces données, tout laisse penser que très peu sinon rien n'a été fait dans le sens de la réduction de l'effectif, par les gouvernements qui se sont
succédés, en un peu plus d'une décennie.
Avec 5 salles pour un effectif global de 3000 élèves, les chiffres du collège de la Paix traduisent une situation de surpopulation scolaire à 600 élèves en
moyenne par salle, ce qui est tout simplement hallucinant. Le système de roulements, très souvent mis en place pour juguler en partie l'épineux problème de sureffectif, a largement dépassé dans
ces conditions les limites du raisonnable.
Dans l'hypothèse de 100 élèves en moyenne par division, par salle et 10 heures d'utilisation journalière d'une salle, on arrive à 6 roulements d'environ 1,5
heure/jour soit 9 heures d'enseignement hebdomadaire par élève. Ce qui est nettement insuffisant au regard de la loi n°97/014 du 10 décembre 1997 qui porte sur l'orientation de la politique du
système éducatif. En effet, au terme de cette loi d'orientation, les horaires hebdomadaires en enseignement fondamental 2 sont de 26 heures en 6è et 5è et 27 heures pour les
4è et 3è.
Le double problème
d'insécurité
L'état de délabrement avancé du collège de la Paix et notamment les fissures sur les murs font craindre le risque d'effondrement avec les conséquences que nous
pouvons à juste titre redouter. Á cela, il convient d'ajouter des risques d'ordre
sanitaire liés au manque d'hygiène des locaux.
La sécurité et l'éducation de nos
jeunes n'ont pas de prix
La construction et le taux d'occupation d'une salle de classe reposent sur des normes de sécurité. Dans les pays comparables au nôtre, la norme appliquée est de
l'ordre de 1 élève par mètre carré (3). Ainsi, une salle de 50 m2 pourrait donc contenir jusqu'à 50 élèves. Sur cette
base, et dans l'hypothèse de deux roulements quotidiens de 2 x 5 heures, il est urgent de construire pour ce collège de 3000 élèves, 30 salles de classe dans le but de résoudre à la fois la
question de sureffectif, celle de l'insécurité et de rendre conformes les horaires hebdomadaires d'enseignement.
En la matière, le CNRC-FB ne détient pas le pouvoir de se substituer à l'État en charge de ces questions. Par la voix de son Président, le CNRC-FB demande au Gouvernement d'assumer ses responsabilités car l'éducation et la sécurité des jeunes
centrafricains n'ont pas de prix. Une sonnette d'alarme vient d'être tirée. C'est maintenant qu'il faut agir. Demain, il sera peut-être trop tard et les présumés coupables ne pourront pas dire
qu'ils n'étaient pas au courant.
L'éducation est une priorité pour
le CNRC-FB
Á l'instar des performances de nos sportifs au niveau international, le CNRC-FB reste
convaincu que la jeunesse centrafricaine demeure le fer de lance de la lutte contre le sous-développement. Faudrait-il pour cela, qu'elle soit formée et éduquée. L'éducation est donc pour le
CNRC-FB une priorité. Des plans nationaux d'éducation pour tous existent, sans toutefois être appliqués puisque les priorités du régime sont visiblement ailleurs. Le CNRC-FB pour sa part est
résolument aux côtés du peuple centrafricain. Il identifie systématiquement les maux dont souffre la population et prépare des solutions concrètes pour y remédier. Pour y parvenir, le CNRC-FB a
besoin de votre adhésion.
Pour le Bureau Exécutif provisoire,
Le Président, Professeur Gaston Mandata N’Guérékata.
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(1) 3000 élèves menacés d'expulsion dans une école à
Bangui. Ndeke Luka, dimanche 21 octobre 2012.
(2)Données mondiales de l'éducation, 7e édition,
2010/2011, République Centrafricaine, UNESCO-BIE, (http://www.ibe.unesco.org/)
(3) Normes de constructions scolaires. A l'usage des
gens intéressés à la construction d'écoles en Haïti. Direction du Génie Scolaire. Novembre 2010