



SOMMET EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT D’AFRIQUE CENTRALE SUR LA SITUATION SECURITAIRE EN
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE.
COMMUNIQUE FINAL
Ndjamena, le 21 Décembre 2012
Sur convocation du Président en exercice de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale, Son Excellence Monsieur
IDRISS DEBY ITNO, un Sommet Extraordinaire s’est tenu à N’Djamena, ce jour Vendredi 21 Décembre 2012, à l’effet d’examiner la situation qui prévaut en République Centrafricaine.
Ont pris part à ce Sommet,
- Son Excellence Monsieur IDRISS DEBY ITNO, Président de la République du Tchad, Président en exercice de la CEEAC ;
- Son Excellence Monsieur DENIS SASSOU N’GUESSO, Président de la République du Congo ;
- Son Excellence Monsieur François BOZIZE YANGOUVONDA, Président de la République Centrafricaine ;
- Son Excellence Monsieur ALI BONGO ONDIMBA, Président de la République Gabonaise ;
- Son Excellence Monsieur SINUNGIRUZA THIRENLE, Vice-Président de la République du Burundi ;
- Son Excellence Monsieur Gabriel COSTA, Premier Ministre de la République Démocratique de Sao Tomé et Principe ;
- Son Excellence Monsieur AGAPITO MBA MOKUY, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale de la
République de Guinée Equatoriale ;
- Son Excellence Monsieur MEBE NGO’O EDGAR ALAIN, Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense de la République du
Cameroun,
- Ainsi que Monsieur NASSOUR GUELENGDOUGSIA OUAIDOU, Secrétaire Général de la CEEAC,
Prenant le premier la parole, le Président en exercice de la CEEAC, Son Excellence Idriss DEBY ITNO, s’est tout d’abord
félicité de la tenue de ce Sommet qui répond aux dispositions pertinentes du Pacte d’Assistance Mutuelle entre les Pays Membres de la CEEAC, notamment de son article 3 qui stipule que « les Etats membres de la CEEAC s’engagent à
se prêter mutuellement aide et assistance pour leur défense contre toute menace d’agression ou toute agression armée ».
Le Président Idriss DEBY ITNO a ensuite situé l’objet de cette rencontre extraordinaire qui vise à mettre un terme à la crise
que connaît en ce moment la République Centrafricaine et qui peut avoir des conséquences négatives sur la sécurité et la stabilité de la sous-région. Il a exprimé la nécessité de circonscrire
très rapidement cette crise et suggéré que la Conférence fasse une évaluation de la situation et prenne les mesures adéquates en vue de restaurer la paix en RCA.
Le Sommet a suivi un exposé complet fait par Son Excellence Monsieur François BOZIZE YANGOUVONDA, Président de la République Centrafricaine sur
la situation dans son pays. Il a ensuite procédé à une analyse approfondie de tous les aspects politiques militaires et de la crise et leurs implications sur la sécurité sous-régionale.
A l’issue de leur concertation, les Chefs d’Etat et de délégation ont décidé de ce qui suit :
1- L’exclusion de toute option militaire comme solution de règlement à la crise centrafricaine ;
2- La cessation immédiate des hostilités, des violations des droits de l’homme et le retrait des rebelles à leur position de
départ dans un délai n’excédant pas une semaine ;
3- La constitution de toute urgence d’une force d’interposition de la MICOPAX comprenant les éléments de la MICOPAX1 et ceux
de la compagnie tchadienne déployée à Sibut;
4- L’ouverture sans délai des négociations à Libreville au Gabon, sous la conduite du comité de suivi, présidé par la
République du Congo, pour revisiter l’Accord de Libreville de 2008 ainsi que les conclusions et recommandations du Dialogue inclusif de 2010. A cet effet, il a été expressément demandé à la
MICOPAX de prendre les dispositions pour assurer la participation des chefs de mouvement rebelles à ces négociations élargies à l’opposition démocratique ;
5- Le soutien à la reconstruction des Forces Armées Centrafricaines. En outre, le Sommet demande à la Communauté
internationale d’apporter son appui aux efforts de la CEEAC.
Par ailleurs, concernant la République Démocratique du Congo, le Sommet a exprimé son soutien au processus de négociation
engagé par la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Ensuite, le Sommet s’est félicité des positions prises par ses partenaires notamment le Conseil de Sécurité des
Nations-Unies, la Commission de l’Union Africaine et la France en faveur du retour à la paix par le dialogue en République Centrafricaine.
Enfin, le Sommet a adressé ses remerciements au peuple et au gouvernement du Tchad, ainsi que sa haute appréciation au
Président en exercice de la CEEAC pour avoir convoqué en urgence la conférence et pour sa prompte réaction par l’envoi d’une unité d’interposition de l’Armée Nationale Tchadienne.
Fait à N’Djamena, le 21 décembre 2012