Conseil des Femmes Battantes de Centrafrique (CFBC)
Quartier Gobongo (Bangui)
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°001/CFBC-2012
Relatif à la crise centrafricaine
Depuis le 10 décembre dernier, un groupe de compatriotes dépités par la misère et la pauvreté de la majorité des Centrafricains, rassemblé dans la coalition SÉLÉKA, s’est emparé de plusieurs villes du pays en exigeant, à juste titre d’ailleurs, l’ouverture d’un large dialogue avec toutes les composantes de la Nation ainsi que l’application des accords de paix de Libreville.
En réponse à ces revendications sommes toutes légitimes, le régime du président Bozizé généralement très peu soucieux des nombreuses souffrances et désolations du peuple centrafricain, oppose, comme à son habitude, un mépris outrancier et, privilégie contre tout bon sens, l’option belliqueuse qui n’aura pour seule conséquence que d’aggraver les conditions d’existence des masses laborieuses de nos villes et campagnes.
Aussi, tout en réprouvant la violence comme mode d’accession au pouvoir, le Conseil des Femmes Battantes de Centrafrique (CFBC) tient-il néanmoins à faire les observations suivantes :
Le CFBC se félicite du sens de responsabilité et de la retenue qui a jusqu’ici guidé les actions de la coalition SÉLÉKA. Car partout où ses troupes sont passées il n’y a pas eu de viol encore moins de traitements dégradants sur les femmes.
Le Conseil appelle toutes les Forces vives de la Nation a adhéré à ce sursaut patriotique et à apporter un soutien inconditionnel aux forces du SÉLÉKA en vue de l’aboutissement rapide de cette lutte, en sachant que chaque seconde qui passe renforce le pouvoir clanique et prédateur du président Bozizé.
Le Conseil réaffirme par ailleurs son attachement aux valeurs républicaines et soutient que cette crise étant éminemment politique, il conviendrait d’y apporter des réponses politiques qui passent par la mise en place d’une structure transitoire idéalement pilotée par une personnalité civile, dont l’une des missions prioritaires serait l’organisation des futures échéances électorales devant conduire à l’instauration rapide d’un régime démocratique.
Le Conseil rappelle par ailleurs que la reconstruction de la nouvelle Nation centrafricaine ne saurait être pleine et entière sans l’implication des femmes centrafricaines, souvent victimes des errements et autres logiques guerrières de leurs frères.
Le Conseil se dit prêt à apporter sa contribution à l’accomplissement de cette exaltante tâche et ferait tout se qui est en son pouvoir pour la relance de l’économie centrafricaine qui ne pourrait se relever sans les femmes.
Enfin, le Conseil des Femmes Battantes de Centrafrique présente toutes ses excuses aux pays de grande démocratie et partenaires historiques de notre pays, les USA et la France, pour les actes de vandalisme portés sur leur Ambassade respectives à Bangui, et réaffirme qu’en temps normal, de tels actes indignes dont le régime Bozizé porte seule l’entière responsabilité, n’auraient pu se produire en RCA, pays de paix, d’hospitalité et de concorde.
Fait à Bangui, le 27 décembre 2012
Pour le Conseil des Femmes Battantes de Centrafrique
Madame Yvonnes Kengué