Conseil National pour la Renaissance Centrafricaine – Finî Bêafrîka (CNRC-FB)
Réf. 12-12-31/015/COM/CNRC-FB/BE/2_Sortie de crise.
Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes.
Après avoir ignoré avec mépris tous les appels au dialogue qui lui ont été adressés de toutes parts, que ce soit par la SELEKA, les Chefs d’Etat de la CEEAC et l’Opposition démocratique, le président BOZIZE aux abois a fini par lâcher du bout des lèvres les promesses suivantes dans une déclaration télévisée le dimanche 30 décembre 2012:
1) Il promet de ne pas se représenter aux élections de 2016 ;
2) Il propose de constituer un gouvernement d’union nationale avec la SELEKA ; ignorant superbement les partis politiques de l’opposition démocratique et la société civile ;
3) Il accepte, enfin, comme il l'avait promis à ses pairs au sommet de N'Djaména, de se rendre à la réunion de Libreville sans conditions.
Tout en faisant ces déclarations, il arme de machettes et de flèches, et même d'armes de guerre, ses partisans et hommes de main et les prépare à un massacre à la Rwandaise de la population civile des quartiers de Bangui réputés les plus contestataires.
Le Conseil National pour la Renaissance Centrafricaine – Finî Bêafrîka (CNRC-FB) rappelle que le président BOZIZÉ porte l’entière responsabilité de la crise très grave que traverse actuellement notre pays, en ne tenant jamais ses promesses; par sa gestion familiale/tribale catastrophique du pays, et pour avoir laissé la situation se dégrader davantage jusqu’à l’absurde en ignorant systématiquement les conseils répétés de ses pairs d’Afrique Centrale et des partenaires de développement.
Le Président BOZIZE qui n’a pas appliqué les accords de paix de 2007, ni les conclusions du Dialogue Politique Inclusif (DPI) de 2008, pas plus qu’il n’a respecté la Constitution Centrafricaine et les Institutions démocratiques du pays, n’est ni un homme de parole, ni un homme de confiance, encore moins un homme de paix. Ses nouvelles promesses ne sont que de nouveaux subterfuges pour gagner du temps, comme d'habitude.
Au point où nous en sommes, le seul service que le Président BOZIZÉ peut rendre au Peuple Centrafricain et a l’Afrique est de démissionner. Comment pourrait-il diriger la transition politique en toute intégrité en ayant la confiance du Peuple et préparer les prochaines élections présidentielles en toute honnêteté, alors qu’il a maintes fois démontré son incompétence à gérer la chose publique et son addiction à l’abus de pouvoir, et au manque de la parole donnée ?
Le Conseil National pour la Renaissance Centrafricaine réaffirme que les propositions suivantes faites dès le 24 décembre 2012 constituent la base incontournable d’une véritable sortie de crise.
Séléka s’étant imposée comme force militaire incontournable, elle doit par conséquent être associée à toute recherche de solution pour l’instauration d’une paix durable, et le retour à la sécurité sur l'ensemble du territoire national ;
La démission immédiate du Président Bozizé unique responsable du chaos actuel ;
La désignation par consensus d'un "Président transitoire de la République" devant conduire les affaires de l'État après la démission du Président Bozizé. Son mandat doit être limité à dix-huit mois et il ne peut être candidat aux prochaines élections présidentielles, législatives et municipales.
La dissolution de la Cour Constitutionnelle présidée par un parent de Bozizé afin d'éviter les conflits d'intérêt ;
La dissolution de l’Assemblée Nationale monocolore et la révocation de l’actuel Gouvernement;
La formation d’un Gouvernement consensuel de transition de taille réduite composé uniquement de personnalités qui s’engagent par serment et par écrit à ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles. Le Premier Ministre de ce Gouvernement doit être issu soit des rangs de l’opposition démocratique, de Séléka, ou de la Société Civile. Ses membres doivent être des citoyens de grande intégrité morale et politique, y compris parmi nos frères et sœurs du KNK.
Ce Gouvernement aura essentiellement pour mission :
de garantir la sécurité et la paix sur toute l’étendue du territoire Centrafricain afin que les candidats aux élections puissent faire campagne partout en toute sécurité ;
de préparer et organiser les élections présidentielles, législatives et municipales dans un délai maximal de dix-huit mois;
d’appliquer les différents accords de Paix et les conclusions du Dialogue Politique Inclusif (DPI), notamment en intégrant dans l’armée certains anciens rebelles sur des critères objectifs à définir ;
de conduire des audits miniers, financiers, forestiers et fiscaux afin de réparer, éventuellement, les fraudes fiscales et autres indélicatesses notoires vis-à-vis du Trésor Public.
d’ouvrir des enquêtes judiciaires pour faire toute la lumière sur le sort des disparus du régime Bozizé et des violations des droits humains perpétrées par ce régime.
La Communauté internationale, notamment l’ONU impliquée à travers la BONUCA, les États de la CEEAC, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les États-Unis et la France, devront être sollicités pour accompagner politiquement et financièrement la mise en place et la réussite de cette transition pour sortir définitivement de la crise vers une nouvelle ère de paix en Afrique Centrale.
Enfin, le CNRC-FB s’indigne que certains compatriotes négocient déjà auprès de certains pays et chancelleries étrangères leur participation au sein d’un futur gouvernement dont les contours et la mission restent à définir par consensus national.
Fait à Baltimore le 31Décembre 2012
Pour le Bureau Exécutif Provisoire.
Le Président
Professeur Gaston Mandata N’Guérékata.