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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 22:23




DAKAR (AFP) - jeudi 05 novembre 2009 - 20h52 - Plusieurs dirigeants de l'opposition en Guinée, craignant pour leur sécurité à Conakry, ont prévu de rester à l'étranger, après avoir présenté mercredi à Ouagadougou leurs propositions de sortie de crise au médiateur Blaise Compaoré, a-t-on appris auprès d'eux.

"Nous préférons nous mettre d'abord à l'abri, pour ne pas risquer notre vie en Guinée, où n'importe qui peut faire n'importe quoi", a expliqué à l'AFP l'ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo (Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG), joint au téléphone depuis Dakar.

M. Diallo devait quitter Ouagadougou jeudi soir à destination de Paris, tout comme l'ancien chef de gouvernement Sidya Touré (Union des forces républicaines, UFR).

François Lonsény Fall (Front uni pour le changement démocratique, Fudec) était déjà arrivé jeudi soir à Abidjan.

Alpha Condé (Rassemblement du peuple de Guinée, RPG), absent de la Guinée depuis plusieurs mois, a quant à lui préféré se "reposer" quelques jours à Ouagadougou, avant de partir vers une destination qu'il n'a pas annoncée.

L'un des leaders de l'opposition a déclaré à l'AFP, sous couvert de l'anonymat: "on ne se mettra pas dans la gueule d'un loup affamé".

"Nous allons continuer le combat, même à l'étranger, pour sauver le peuple de Guinée en détresse, prise en otage par une bande armée, auteur des pires massacres de l'histoire de notre pays", a-t-il ajouté.

Le président burkinabè Blaise Compaoré avait été nommé médiateur dans la crise guinéenne après le massacre d'au moins 150 manifestants de l'opposition, perpétré le 28 septembre à Conakry sous le commandement d'officiers de la garde présidentielle.

La junte a été internationalement condamnée après cette répression sanglante d'une manifestation d'opposants qui disaient "non à la dictature" et "non" à l'éventuelle candidature de Dadis à la présidentielle.

Les émissaires de l'opposition guinéenne avaient remis, mercredi, au président burkinabè leurs propositions de sortie de crise. Ils demandent le départ du pouvoir du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la mise en place d'"une autorité de transition" pour six mois.

M. Compaoré devrait ensuite recevoir une délégation de la junte, "mardi prochain", selon un de ses proches.

A Conakry, une source proche de la junte a indiqué jeudi: "nous, nous sommes prêts à la discussion, mais entre Guinéens".

"Le problème guinéen est un problème qu'on peut facilement règler entre Guinéens. Il suffit que chacun de nous soit réaliste. Mais dire qu'il faut absolument que le chef de l'Etat parte est une atteinte à la sûreté de l'Etat", a affirmé cette source.

"De toutes façons, de quels moyens disposent-ils (les opposants) pour faire partir le président (Dadis Camara)? Arrêtons de gesticuler et allons à l'essentiel", a déclaré cette source.
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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 16:53




APA-Paris 05-11-2009 (France) Kofi Yamgnane, ancien Secrétaire d’Etat aux Affaires sociales et à l’Intégration de François Mitterrand, a expliqué lundi à Paris sa candidature à la prochaine élection présidentielle togolaise par sa volonté de mettre un terme à « la situation politique et économique chaotique » dans laquelle vivent les populations.

« Les Togolais savent qu’ils souffrent et ils le disent. Partout dans le pays la pauvreté galope, elle est très prégnante. Il y a des gens qui se lèvent le matin et qui ne sont pas assurés d’avoir à manger. Les gens ne peuvent pas se soigner, il n’y a pas de médecins ni d’hôpitaux. Donc il faut mettre fin à cette souffrance », a déclaré M. Yamgnane au cours d’une conférence de presse.

A l’en croire, l’autre fléau qui justifie la « situation politique et économique chaotique » est la corruption qui a atteint un niveau tel que les ressources du pays sont exclusivement entre les mains des tenants du pouvoir qui les dilapident à leurs guise.

« Au Togo, tout le monde est corrompu. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe au port de Lomé où l’argent ne va pas au trésor public mais directement au Palais présidentiel », a t-il laissé entendre dénonçant la « dictature » qui dirige le pays.

« Le Togo est une dictature absolument sans pitié où tout le monde a peur de tout le monde, où personne ne parle à personne de politique », déclare t-il précisant que « les généraux et les colonels qui sont à la base de tout cela sont eux-mêmes espionnés et j’ai pu le vérifier moi-même ».

« Le pays est sous écoute. L’espionnage est partout et vous ne pouvez pas téléphoner sans être écoutés, y compris les ambassades accréditées », a t-il ajouté.

Pour lui, la situation du pays est arrivée à un tel point que se serait une faute de sa part de rester sans réaction même s’il n’était pas, à cause de sa formation, destiné a priori à la politique.

« C’est cette situation qui est devenue insupportable pour moi. Je ne suis pas un politicien. Mais si je fais ça, c’est parce que j’aime les hommes. Et c’est parce que cette situation me paraît insupportable que j’ai décidé de demander aux Togolais de me donner la possibilité de proposer autre chose que ce qui existe aujourd’hui », a dit Kofi Yamgane.

« Naturellement, j’ai des difficultés quand je vais parler aux gens, parce que les autorités ne voient pas les choses comme ça », a t-il révélé précisant « avoir, comme toute personne peur pour (sa) vie ».

 « Il n’y a aucune raison que je n’ai pas peur parce que je suis un homme normal. Mais l’enjeu en vaut la chandelle », a relativise M. Yamgnane pour qui « il faut à un certain moment que des gens se sacrifient pour leur peuple, même la France l’a fait ».

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 16:50




 

 

NAIROBI (AFP) - jeudi 05 novembre 2009 - 10h36 - Le procureur de la Cour pénale internationale s'entretenait jeudi midi à Nairobi avec le président et le Premier ministre kényans des modalités de poursuites de la CPI contre les instigateurs des violences post-électorales de 2008, a constaté un photographe de l'AFP.

Luis Moreno-Ocampo, arrivé dans la capitale kényane jeudi vers 07H00 (04H00 GMT), rencontrait à la mi-journée le président Mwai Kibaki et le Premier ministre du gouvernement de coalition Raila Odinga, dans les bureaux du président situés en centre-ville.

Les services de M. Moreno-Ocampo mènent depuis février 2008 un "examen préliminaire" sur les violences politico-ethniques qui ont fait 1.500 morts et 300.000 déplacés après la réélection controversée de M. Kibaki le 27 décembre 2007.

Le procureur a prévenu qu'il était déterminé à faire comparaître devant la CPI les principaux responsables des violences de 2008 au Kenya et de laisser un tribunal spécial kényan juger les accusés de second plan.

La liste des principaux suspects n'a pas été officiellement dévoilée, mais elle inclut plusieurs ministres de haut rang et plusieurs parlementaires, selon la presse kényane.

Les entretiens du procureur de la CPI avec MM. Kibaki et Odinga devraient notamment porter sur les modalités d'entrée en action de la CPI: soit l'exécutif kényan en fait la demande formelle, soit il laisse le soin à la CPI d'user de ses prérogatives et de se saisir elle-même de ce dossier.

Les deux leaders kényans, rivaux lors de l'élection présidentielle de décembre 2007, pourraient être réticents à saisir eux-mêmes la CPI et prendre ainsi le risque d'être perçus comme étant à l'origine de poursuites judiciaires contre des membres influents de leurs camps respectifs.

Dans un communiqué publié mercredi à Nairobi, à la veille de l'arrivée de M. Moreno-Ocampo, l'Union européenne s'est félicitée de cette visite, "une étape cruciale vers la fin de l'impunité au Kenya", tout en appelant le Kenya "à coopérer pleinement avec la CPI".

Mercredi, le procureur général du Kenya, Amos Wako, a admis lors d'une conférence de presse qu'il était le premier responsable kényan visé par une interdiction de voyage aux Etats-Unis, qui lui reprochent de faire obstacle aux réformes décidées à la suite des violences post-électorales.

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 16:47




APA-Douala 05-11-2009 (Cameroun) Le président camerounais, Paul Biya, qui célèbre vendredi le vingt septième anniversaire de son accession à la tête du pays, a demandé dans une tribune libre à la presse locale, d’adopter « l’esprit des Lions indomptables » pour relever le défi du développement.

Le chef de l’Etat qui a réitéré sa volonté d’aller au bout de « la moralisation des comportements » en mettant un accent sur la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics a demandé à ses compatriotes de travailler d’arrache-pied pour faire avancer le pays vers la voie du progrès.

« Je voudrais vous faire une confidence. Lorsqu’il m’arrive de m’interroger sur nos enjeux nationaux, et notre destin commun, comme c’est le cas pour chacun d’entre vous, je pense aux Lions indomptables qui ne sont aussi forts qu’en période de doute et qui savent se relever à chaque fois de chaque faux pas perpétré », a déclaré Paul Biya.

« C’est ce que j’appelle « l’esprit des Lions. Nous devons nous en inspirer en toutes circonstances pour déjouer toutes les manœuvres funestes, éviter les nombreux pièges qui sont tendus, en particulier ceux du découragement et de la démobilisation, mais surtout relever les multiples défis qui nous sont lancés », a-t-il indiqué.

Malgré les obstacles qui jalonnent le quotidien des Camerounais, Paul Biya se veut confiant pour l’avenir, rappelant fort opportunément à ses concitoyens selon une formule consacrée que « impossible n’est pas camerounais ».

Arrivé au pouvoir le 6 novembre 1982 suite à la démission du président Ahmadou Ahidjo alors au pouvoir depuis 1960, Paul Biya qui a essuyé un putsch en avril 1984 et surtout la contestation politique au début des années 90 avec le phénomène de vent d’Est, a pu se maintenir au pouvoir au point d’être réélu tout le temps.

La sortie médiatique du président camerounais âgé de soixante seize ans alors qu’il commémore son 27è anniversaire à la tête du pays, apparaît pour de nombreux observateurs, comme une manière pour lui de préparer les Camerounais pour son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2011.

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 23:36




                    Baba Laddè

 

Source : blog de Makaila Mercredi 4 novembre 2009

 

L'état-major du Front Populaire du Redressement(FPR), se veut formel de marcher sur la localité tchadienne de Moissala au sud Tchad, si jamais l'armée gouvernementale persiste  et signe de s'aventurer,  de lancer des nouvelles attaques contre leurs positions à la frontière avec la RCA.

Selon le colonel Ramadan,  qui dirige l'état-major du mouvement armé, il n'est pas exclu que ses élèments dans leurs contre-offensives  et leurs droits de poursuites contre l'armée régulière, de progresser jusqu'à la ville de Moissala. Il l'a affirmé par télèphone satelitaire depuis la zone forestière au sud du pays.

"Rien ne nous empêchera de marcher sur cette ville de Moïssala, si les forces tchadiennes ne se privent ou ne s'arrêtent pas d' attaquer notre base" a-t-il dit avec un ton ferme, ce chef rebelle tchadien, qui,  en l'absence de son leader le Général Baba Laddé, arrêté et écroué à Ndjaména,  dirige désormais  le FPR.

Selon un analyste politique basé, à Dakar, l'ouverture d'un nouveau front de lutte armée au sud du Tchad, mettra en difficulté le régime d'Idriss Deby, dont les troupes seront obligées de faire face à plusieurs zones de conflits, qui deviendront des véritables abcés de fixation incurrables.

A suivre............


NDLR : Moissala (Sud Tchad) se trouve à un jet de pierre et quasiment en face de la ville centrafricaine de Batangafo. C'est de là que les hordes de la rébellion de Bozizé avaient lancé leur expédition du 25 octobre 2002.
 

 


Alliance des Bororos de Centrafrique et du Tchad (ABCT) demande la démission de Deby et Bozizé

Lundi 2 novembre 2009

Nous des jeunes Peulhs Bororos de Centrafrique et du Tchad avons fait une réunion à Dekoa en République Centrafricaine. Nous avons décidé de créer l'Alliance des Bororos de Centrafrique et du Tchad- ABCT, dans le but de faire conaitre nos revendications politiques et sociales.

- Nous souhaitons créer des liens fraternels entre tous les Peulhs, de la Mauritanie à la Centrafrique.

- Nous souhaitons créer des liens fraternels avec tous les groupes ethniques vivant au Tchad et en Centrafrique. Que tous ces peuples apprennent à se connaitre, à vivre ensemble en se respectant.

- Nous souhaitons faire connaitre la culture peule à tous les Tchadiens et Centrafricains.

- Nous souhaitons que s'unissent dans une Fédération la République du Tchad et la République Centrafricaine. Nous y reviendrons ultérieurement.

- Nous souhaitons que les autorités combattent fermement les zaraguinas et autres bandits.

- Nous demandons que les présidents Déby et Bozizé démissionnent et que la démocratie s'installe. L'ABCT est prête à participer à des négociations de paix entre les rebellions et les actuels dirigeants.

- Nous demandons que le général Baba Laddé soit libéré ainsi que tous les combattants de la liberté emprisonnés au Tchad et en RCA.

- Nous demandons que les autorités de Bangui et de N'djamena rompent les relations diplomatiques qu'elles entretiennent avec la Guinée. Le dictateur guinéen Moussa Dadis Camara vise spécifiquement les Peulhs dans sa répression. Ce criminel a une haine particulière contre les Peulhs comme l'ont prouvé les enquêtes des ONG.

- Nous souhaitons qu'il y ai une union dans une Fédération des républiques du Tchad et de Centrafrique car cela serait bénéfique pour les deux états. L'armée et la police pourraient plus facilement combattre les zaraguinas. Les personnes et les marchandises pourront également circuler plus facilement et créer plus de richesses. Au plan militaire, nous n'auront plus besoin de forces étrangères pour protéger les frontières et les populations. Au plan international, la Fédération aura une puissance bien plus importante qu'actuellement les deux états divisés.

Les Tchadiens et les Centrafricains sont frères et aiment vivre ensemble. Nous proposons que Sarh soit choisit comme capitale fédérale de ce nouvel état.

Memorandum de la réunion fondatrice de l'Alliance des Bororos de Centrafrique et du Tchad- ABCT

Contact :
abct35@gmail.com

 

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 22:07


 

Source : gaboneco 03-11-2009   

La Commission de surveillance des marchés financiers en Afrique centrale (COSUMAF) a rejeté à l'unanimité la saisine de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC) pour le maintien de son directeur général, Willy Ontsia. Le 29 juillet dernier, la COSUMAF avait demandé le limogeage de Willy Ontsia pour faute grave. Ce dernier avait ignoré cette sanction en arguant de l'incompétence de la COSUMAF à prendre cette décision.

Après la réunion extraordinaire du 22 juillet dernier qui annonçait le limogeage du directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC), Willy Ontsia, la Commission de surveillance des marchés financiers d'Afrique centrale (COSUMAF) a confirmé sa décision la semaine dernière en rejetant à l'unanimité la saisine du Conseil d'administration de la BVMAC pour son maintien.

Réunie à Douala en marge de l’atelier régional sur le développement du marché financier en Afrique centrale, la COSUMAF a examiné la demande de révision formulée par la BVMAC sur la décision de la COSUMAF portant interdiction définitive à monsieur Ontsia d'exercer ses fonctions.

La COSUMAF a estimé sur la base de l’article 14 de son règlement général que la demande était recevable sur la forme, mais l'absence d'éléments nouveaux a mené au rejet unanime de la saisine.

Les faits qui étaient reprochés au directeur général de la BVMAC concernent «son attitude menaçante et agressive au cours de la mission d'inspection entamée le 6 juillet 2009», lors de laquelle monsieur Ontsia s'était rendu «coupable d’entrave à ladite mission, avec circonstances aggravantes caractérisées par l'agression physique d'un inspecteur en mission, ayant entraîné de graves blessures et une incapacité de travail de huit jours».

«Monsieur Willy Ontsia a reconnu avoir porté un coup de poing ayant provoqué des blessures au chef de la mission d’inspection de la COSUMAF», mais «n'a exprimé aucun regret quant aux faits qui lui sont reprochés», avait déploré la COSUMAF, estimant que cette attitude empêche toute collaboration avec la BVMAC.

La COSUMAF avait donc prononcé à l’encontre de Willy Ontsia une «interdiction définitive» d’activité en qualité de directeur général de la BVMAC et avait demandé au conseil d’administration de la BVMAC de procéder à son remplacement.

Dans la foulée de cette première décision de la COSUMAF, le conseil d’administration de la BVMAC avait pris acte de la décision limogeant son directeur général et avait par la même occasion introduit un recours afin de le maintenir dans ses fonctions.

En attendant l’examen du recours, le conseil d’administration avait désigné l’actuel directeur général de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie au Gabon (BICIG), monsieur Ayo Inguenda, pour expédier les affaires courantes.

A la BVMAC, on s'était insurgé contre cette déclaration jugée «abusive», puisque la COSUMAF n'aurait pas le pouvoir de limoger le directeur général de la BVMAC, un pouvoir qui appartient au seul Conseil d'administration de la bourse sous-régionale.

Monsieur Ontsia aurait par ailleurs saisi la Cour de justice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à N’djamena, au Tchad, pour statuer sur ce différend.

 

NDLR : L’attitude du Conseil d’administration de la BVMAC est proprement scandaleuse. Même si la COSUMAF n’a pas le pouvoir de limoger le DG de la BVMAC, comment le Conseil d’administration de cette dernière peut – elle cautionner un DG voyou comme ce Willy Ontsia dont le comportement n’honore guère cet établissement. Cette solidarité malsaine entre Gabonais doit absolument cesser dans les institutions communautaires sous-régionales. Le comble des scandales serait que la Cour de justice de la CEMAC donne raison au DG voyou contre la COSUMAF. Vivement que le prochain sommet de Bangui de la CEMAC règle ce problème de la BVMAC et de la COSUMAF.  

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 16:20





(La Nouvelle Tribune (Bn) 04/11/2009)


Téméraire, voire suicidaire de se déclarer opposant en Afrique. C’est une option à haut risque. Au tournant des années 90, tout le monde, en Afrique, a signé un pacte avec la démocratie. Et tout le monde se targuait d’être démocrate.

Exactement comme dans les années 60. Avec les indépendances, tout le monde s’était cru libre. Ainsi, dans les nouvelles démocraties qui fleurissent partout, en Afrique, si, en principe, il n’est interdit à personne de créer un parti, de se poser en alternative au pouvoir, il en va tout autrement dans les faits. Officiellement, le parti unique est mort dans la plupart de nos pays. Mais son ombre ne continue pas moins de hanter l’arène politique.

Toutes velléités d’opposition se trouvent ainsi découragées ou matées. Il existe, pour ce faire, des moyens efficaces qui font chaque jour leurs preuves. Faites un tour d’Afrique : de Niamey à Harare, de Ndjaména à Tunis, de Kinshasa à Luanda, partout où vous posez votre valise, fonctionne avec une redoutable efficacité la machine à casser ou à caser de l’opposant. Il s’agit de faire douter celui-ci, de l’ébranler au plus profond de lui-même, pour qu’il s’aplatisse comme une crêpe. Pour ce faire, la machine propose quatre réponses : bonbon, bâillon, prison, morgue.

Le bonbon est à la fois l’arme de séduction et de débauchage des membres de l’opposition. C’est la carotte généreusement offerte à tous ceux qui sont prêts à troquer leur maillot d’opposants contre le complet veston du mouvancier. A l’opposant qui accepte de s’en délecter, le bonbon du pouvoir a la vertu magique de le changer radicalement. Dans le sens où il est aussitôt soulagé des fatigues des marches et promis à un repos princier sous les lambris dorés du pouvoir. Belle mutation qui fait réfléchir et qui fait fléchir plus d’un opposant inconstant ou inconsistant. Il faut être fou, entend-on dire, pour ne pas mordre la vie à belles dents, pendant qu’il en est encore temps.

Le bâillon est à un degré au-dessus du bonbon, même si l’un et l’autre s’adressent à la bouche. Si le bonbon est bon, voire doublement bon pour la bouche, le bâillon l’est moins, ou pas du tout. Le dictionnaire le définit comme « morceau d’étoffe qu’on met entre les mâchoires ou contre la bouche de quelqu’un pour l’empêcher de parler, de crier ». C’est en cela que le bâillon symbolise le refus, la négation de toute liberté d’expression.

Ainsi, le musellement méthodique de l’opposition finit par rendre celle-ci atone et aphone. La scène politique, de ce fait, ne résonne plus que du tam-tam du pouvoir. La voix de son maître, triomphante et souveraine, efface l’opposition de tout l’espace médiatique, reléguée qu’elle est dans les arrière-cours de la vie nationale. Comme pour signifier que qui n’a plus de voix, n’a plus de poids, donc n’a plus de vie.

La prison est la troisième arme suspendue, telle l’épée de Damoclès, au-dessus de toute opposition. Car on peut perdre la voix et toute expression publique et continuer de jouir de la liberté d’aller et de venir. La prison devient une arme redoutable du pouvoir pour briser l’opposition et la fixer quelque part. L’opposant qui atterrit en prison est coupé de ses bases arrière. Il est à la merci du pouvoir et dans l’espace clos de la prison, loin de tout regard, son destin est assez proche de celui du mouton du sacrifice. On en fait ce que l’on veut.

Nous voici rendus au point où s’écrit l’histoire universelle de toutes les prisons du monde, politiques ou non, d’aujourd’hui, comme d’hier et de demain. Par exemple, les dictatures staliniennes d’hier ont créé le « Goulag ». La très démocratique Amérique de George Bush a créé la fameuse prison de « Guantanamo ». L’une et l’autre prison se valent en horreur, en inhumanité, en négation du respect dû à la personne humaine. Comme quoi la prison reste la prison, quelque soit le régime politique considéré. Mais le geôlier commis à la garde du prisonnier ignore qu’il est, en quelque manière, prisonnier lui aussi. Comme le disent les sages malinké (Citation) : « Celui qui va chez le rat des champs doit accepter de manger des graines de palme » (Fin de citation)

Dernière arme des pouvoirs contre l’opposition, la force brutale et sauvage, avec l’intention de tuer. Il s’agit d’une arme de destruction massive. Le cas de la Guinée de Dadis Camara est encore frais dans nos mémoires. Les opposants, au bout du fusil et dans la ligne de mire du pouvoir ne valent pas plus que du gibier.

On tire dans le tas. Dieu reconnaîtra les siens. Comment peut-on, avec autant de désinvolture, verser le sang humain ? Gravons au fronton de tous les pouvoirs, dans l’esprit et dans le cœur de tous les gens de pouvoir ces mots tirés d’un rituel peul : « Le sang est l’encre des dieux et le sang de l’homme est la plus précieuse des encres. »


Jérôme Carlos


© Copyright La Nouvelle Tribune (Bn)

 

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 00:42




 

Billet d’Afrique et d’ailleurs n°185…3 novembre 2009 par Danyel Dubreuil, Juliette Poirson


Les élections législatives du 20 octobre dernier ont été l’ultime étape du coup d’Etat constitutionnel de Tandja. Débuté en mai par la dissolution de l’Assemblée Nationale et confirmée, le 4 août, par l’adoption illégale d’une nouvelle constitution.

Le « gangstérisme politique » de Tandja, l’expression est imagée. C’est celle que l’on peut lire dans la déclaration du 30 octobre du Parlement Panafricain. Pas de quoi impressionner Tandja qui n’a eu que faire des demandes répétées de ses pairs africains de la CEDEAO d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le 17 octobre, ils avaient menacé le Niger de sanctions s’il maintenait les élections législatives l’exhortant à reporter le scrutin et à ouvrir la dialogue avec l’opposition politique.

Lors de ces législatives, le parti du président, le MNSD (Mouvement national pour la société de développement) a remporté 76 sièges sur les 113, les autres sièges étant répartis entre différents petits partis alliés du pouvoir. Et pour cause : l’opposition n’avait présenté de candidats dans aucune circonscription et avait appelé au boycott. Le taux de participation, officiellement de 51,3%, aurait été de moins de 5% selon Issoufou Sidibé, leader syndicaliste de l’opposition. Il serait même plus faible que lors du référendum du 4 août, confirmant ainsi le rejet populaire de la nouvelle constitution.

Plus aucun pouvoir n’échappe à Tandja

Ainsi reconstituée, l’Assemblée nationale permettra un fonctionnement « normalisé » de la 6ème république, dont la constitution a été promulguée le 18 août 2009. Dans ce nouveau cadre, les pouvoirs du président sont très fortement renforcés : de semi-présidentiel, le Niger passe à un régime de type présidentiel fort, où le président est dépositaire de l’intégralité des pouvoirs exécutifs – chef de l’Etat, chef du gouvernement, chef de l’Armée, de l’administration et de la magistrature. Il ne peut plus être destitué par l’Assemblée nationale, dont les pouvoirs sont considérablement affaiblis. Un Sénat soumis à l’exécutif est mis en place pour faire contrepoids à une assemblée nationale. Celle-ci, exerçant à minima sa fonction de représentant du peuple, avait pourtant semblé trop rebelle au pouvoir au cours de ces derniers mois. Toutes les institutions de contrôle démocratique sont désormais à la botte du président : c’est lui qui nomme la majorité des membres de la Cour Constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Communication. Ainsi, la 6ème république n’est rien d’autre que l’institutionnalisation de la dictature de Mamadou Tandja.

Des sanctions pour du beurre

En bon dictateur, il a ignoré les sanctions de la CEDEAO qui suspend le Niger de toutes ses instances et ne reconnaît pas les résultats des législatives. Dans un sens, il n’a pas tort : si la CEDEAO a des principes de « démocratie » et de « bonne gouvernance » (article 45 de son protocole supplémentaire sur la démocratie et la bonne gouvernance), ses mesures de rétorsion restent purement politiques et diplomatiques. La CEDEAO ne s’enhardit pas dans la voie de sanctions économiques. Dommage car, ces dernières asphyxieraient très rapidement le pays et forceraient Tandja à faire marche arrière. L’impact serait en effet immédiat si le Niger n’avait plus de relations économiques avec le Nigéria, son grand voisin et principal partenaire commercial, par ailleurs producteur de toute son électricité.

Les sanctions de la CEDEAO, sans réelles conséquences, ont au moins le mérite d’exister et d’avoir relancé la question au niveau international. L’Union européenne s’est vue contrainte d’applaudir cette initiative. Karel de Gucht, commissaire au développement a réitéré au lendemain des élections qu’elle « suspendrait sa coopération si le Niger ne restaurait pas l’ordre constitutionnel ». En effet, les articles 96 et 97 des accords de Cotonou prévoient dans ce cas (non-respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit) une procédure de consultation puis la suspension des accords si aucune solution acceptable n’est trouvée. Or si des discussions avec le Niger ont eu lieu depuis le mois de juillet 2009, dix jours après cette déclaration, la concrétisation des menaces se fait toujours attendre.

La France très discrète

Dans un sens, on peut comprendre que l’UE hésite à mettre à exécution ses menaces : elles auraient des conséquences graves sur une population extrêmement pauvre – les 450 millions d’euros d’aide de l’UE annuel représentent 30% du budget de l’Etat. On peut être sûr que ces hésitations sont aussi entretenues par les pressions du gouvernement français, qui n’a fait aucune déclaration publique depuis les législatives appelées de ses voeux en août afin de légitimer la prise de pouvoir de Tandja.

Encore une fois, la France applique sa fameuse « doctrine de la stabilité ». Elle préfère un dictateur qui maintient un habillage démocratique et qui est finalement conciliant pour ses intérêts économiques plutôt que d’encourager le retour à une démocratie légitime. Il est vrai qu’avec un nouveau président et dans un cadre plus démocratique, la France devrait certainement renégocier les accords qui encadrent son activité d’extraction d’uranium.

Quant à Tandja, il cherche à rassurer l’armée, dont l’opposition lui serait fatale, en signant une amnistie générale pour tous les actes de guerre commis au Nord Niger depuis 2007, tant pour les rebelles que pour les militaires. Encore une fois au Niger, l’impunité est faite valeur fondatrice d’un nouveau régime politique.

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 18:59




 

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OUAGADOUGOU 03/11/2009 (AFP)  — L'opposition guinéenne a "catégoriquement rejeté" mardi à Ouagadougou l'offre de "dialogue direct, franc et sincère" du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir depuis 10 mois à Conakry.

"Il n'a fait que du réchauffage. Tout ce qu'il a dit hier (lundi soir à Conakry), il l'avait déjà dit. C'est du divertissement. Nous rejetons catégoriquement cet appel", a déclaré à l'AFP, le leader des Nouvelles Forces démocratiques de Guinée (NFD), Mamadou Mouctar Diallo.

Il était interrogé en marge des premières discussions entre les Forces vives de Guinée (opposition, syndicats, société civile) et le président burkinabè Blaise Compaoré, désigné médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Plusieurs responsables de l'opposition notamment les anciens Premiers ministres Sidya Touré, Jean Marie Doré, François Lonséni Fall ou encore Cellou Dalein Diallo étaient présents à cette rencontre.

L'opposant historique au président Lansana Conté (1984-2008), Alpha Condé, étaient également présent ainsi que des délégués syndicaux et des représentants de la société civile.

L'ancien Premier ministre Lansana Kouyaté qui avait été admis dans la salle a été finalement "éconduit". "Les Forces vives ont dit qu'il ne fait pas partie de leur délégation", a indiqué un officiel burkinabè.

"Seul et seulement le dialogue direct, franc et sincère, constitue la voie royale pour sortir de cette situation", avait indiqué dans la nuit de lundi à mardi le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, dans une adresse à la Nation diffusée par la télévision et la radio nationales.

"L'apport extérieur de pays amis et gens de bonne volonté à ce dialogue guinéo-guinéen est certes important, mais la volonté et la détermination patriotiques restent et demeurent la clé du succès auquel aspirent tous les Guinéens", avait-il ajouté.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 01:28




Une enquête approfondie a également révélé de nombreux cas de viols

(New York) - Octobre 27, 2009 - Une enquête approfondie sur les meurtres et les viols perpétrés lors de la répression d'un rassemblement pacifique dans la capitale guinéenne Conakry le 28 septembre 2009 a révélé que ces actes ont été organisés, et qu'ils ont été pour la plupart commis par des unités d'élite de la Garde présidentielle dénommées « Bérets rouges », a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. À l'issue de sa mission de recherche de dix jours effectuée en Guinée, Human Rights Watch a également constaté que les forces armées ont tenté de dissimuler les preuves de ces crimes en retirant des corps du stade et des morgues de Conakry, pour les enterrer dans des fosses communes.

Human Rights Watch a constaté que des membres de la Garde présidentielle ont massacré de façon préméditée au moins 150 personnes le 28 septembre, et ont brutalement violé des dizaines de femmes. Les Bérets rouges ont tiré sur des partisans de l'opposition jusqu'à ce qu'ils aient épuisé leurs balles, puis ont continué à tuer avec des baïonnettes et des couteaux.

« Le gouvernement ne peut plus continuer à alléguer que les victimes ont été tuées par inadvertance », a déclaré Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique à Human Rights Watch. « Il est clair qu'il s'est agi d'une tentative préméditée de museler l'opposition. »

« Les forces de sécurité ont encerclé et bloqué le stade, puis ont fait irruption à l'intérieur avant de commencer à tirer froidement sur les manifestants jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de balles », a ajouté Mme Gagnon. « Ils ont commis des actes atroces, des viols collectifs et des meurtres de femmes, sous les yeux de leurs commandants. Ce n'était pas un accident. »

Un groupe d'officiers militaires se nommant le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) a pris le pouvoir quelques heures seulement après le décès le 22 décembre 2008 de Lansana Conté, qui a présidé la Guinée pendant 24 ans. Le CNDD est dirigé par le président autoproclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara.

Human Rights Watch a réitéré son appel en faveur de la mise en place rapide d'une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur ces violences conformément à la proposition de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette commission sera dirigée par l'Organisation des Nations Unies avec la participation de l'Union africaine. L'ouverture d'une enquête criminelle menant à des poursuites justes et efficaces - par l'intermédiaire d'instances nationales ou à défaut internationales - est essentielle, comme l'a rappelé Human Rights Watch.

Une équipe de quatre enquêteurs de Human Rights Watch a interrogé plus de 150 victimes et des témoins en Guinée du 12 au 22 octobre. Parmi les personnes interrogées ont figuré des victimes blessées pendant l'attaque, des témoins présents au stade, des proches de personnes disparues, des officiers militaires ayant participé à la répression et la dissimulation, des membres du personnel médical, des responsables d'organismes humanitaires, des diplomates ainsi que des dirigeants de l'opposition.

Massacres du 28 septembre dans le stade

D'après les récits de nombreux témoins, des forces constituées de centaines de soldats de la Garde présidentielle dénommés « Bérets rouges», de gendarmes travaillant à l'unité de lutte antidrogue et contre le crime organisé, ainsi que de certains membres de la police antiémeute et des dizaines de milices irrégulières en civil sont entrées dans le stade vers 11h30, le 28 septembre. Elles ont ensuite bloqué la plupart des sorties avant que la police antiémeute ne commence à lancer des grenades lacrymogènes dans le stade. Des dizaines de milliers de manifestants pacifiques en faveur de la démocratie avaient rempli le stade pour protester contre le régime militaire et la candidature présumée de Dadis Camara aux prochaines élections présidentielles.

Quelques accrochages entre les partisans de l'opposition et forces de sécurité avaient eu lieu au cours de la matinée. Dans plusieurs incidents meurtriers, les forces de sécurité ont tiré sur des membres de l'opposition pour tenter de les empêcher d'accéder au stade. En réponse à ces tirs mortels, les partisans de l'opposition en colère ont mis le feu au commissariat de police de Bellevue.

Cependant, des témoignages et des preuves sur vidéo obtenus par Human Rights Watch font état d'une atmosphère pacifique joyeuse dans le stade juste avant les tirs, avec des partisans de l'opposition en train de chanter, de danser ou de faire le tour du stade en brandissant des affiches et le drapeau guinéen, ou même de prier. Human Rights Watch n'a trouvé aucune preuve indiquant que les partisans de l'opposition aient été armés, et aucun membre des forces de sécurité n'a été blessé par des partisans de l'opposition dans le stade, ce qui laisse supposer que ceux-ci ne posaient aucune menace pouvant justifier de façon légitime la violence qui s'est ensuivie.

Des témoins ont déclaré que dès que les forces de la Garde présidentielle sont entrées dans le stade, elles ont commencé à tirer à bout portant directement sur la foule massive des manifestants, tuant des dizaines et semant la panique. Les assaillants, en particulier les membres de la Garde présidentielle, mais aussi des gendarmes rattachés à l'unité chargée de la lutte antidrogue et du grand banditisme, ont continué à tirer sur la foule jusqu'à avoir vidé les deux chargeurs de balles pour fusils AK-47 que beaucoup d'entre eux portaient. Comme la plupart des sorties avaient été bloquées et le stade entouré par les assaillants, il était extrêmement difficile pour les manifestants pris au piège de s'évader et beaucoup ont été piétinés à mort par la foule prise de panique.

Un partisan de l'opposition âgé de 32 ans a décrit à Human Rights Watch comment les Bérets rouges sont entrés dans le stade et ont commencé à tirer directement sur les manifestants, et la manière dont les tueries ont continué lorsqu'il a essayé de s'enfuir :

« Ils ont d'abord commencé à lancer des grenades lacrymogènes à l'extérieur du stade et de nombreuses cartouches de gaz lacrymogènes ont été tirées dans le stade. C'est à ce moment que les Bérets rouges sont entrés par le grand portail du stade. Une fois à l'intérieur, ils ont commencé à tirer directement sur la foule. J'ai entendu un soldat crier : Nous sommes venus faire du nettoyage! J'ai décidé de courir à la porte située à l'extrémité. Lorsque j'ai regardé derrière moi, j'ai vu de nombreux corps gisant sur la pelouse. J'ai tenté de sortir en courant du stade. À la grille située à l'extrémité, l'une des portes était ouverte, mais il y avait tellement de personnes qui essayaient de fuir et j'ai décidé d'escalader la porte fermée...

J'ai couru vers le mur de l'enceinte. Près du terrain de basket, un groupe de Bérets rouges et des gendarmes de Tiégboro [du capitaine Moussa Tiégboro Camara, secrétaire d'État chargé de la lutte contre le trafic de drogue et contre le grand banditisme, aucun lien de parenté avec le président du CNDD, Dadis Camara] nous ont poursuivis. Ils ont tiré sur huit personnes de notre groupe et seulement trois ont pu s'en tirer vivants. Les cinq autres ont été tuées par balle près du mur donnant sur l'université [Gamal Abdel Nasser].

 Nous ne pouvions pas sortir de là, alors nous nous sommes retournés en courant vers le mur effondré près de la route de Donka. Un groupe de Bérets rouges et leurs deux camions nous y attendaient. Ils étaient armés de baïonnettes. J'ai vu un Béret rouge tuer trois personnes sous nos yeux [avec une baïonnette] et j'ai voulu revenir sur mes pas. Là, mon ami avec qui j'étais m'a dit : ‘Nous sommes nombreux, essayons de forcer le passage' et c'est ainsi que nous nous sommes échappés. »

L'un des dirigeants de l'opposition a décrit à Human Rights Watch comment à partir de la tribune où il se trouvait, il a été témoin d'un meurtre qu'il avait du mal à croire :

« Nous sommes montés sur la tribune et lorsque les gens ont su que les chefs étaient là, beaucoup d'autres personnes sont venues remplir le stade. Nous étions sur le point de quitter le stade et de dire aux gens de rentrer chez eux lorsque nous avons entendu des coups de feu à l'extérieur et des tirs de grenades lacrymogènes. Les soldats ont mis les portes en métal sous tension en coupant les câbles électriques avant d'encercler le stade.

Ils sont ensuite entrés dans le stade en tirant. Ils ont commencé à tirer à partir de la grande porte d'entrée au stade. Nous étions montés sur la tribune et avons vu comment les gens tombaient. C'était incroyable. Une fois que tout le monde s'est enfui, il y avait des cadavres partout et nous sommes restés sur la tribune. »

Des témoins ont également décrit le meurtre de nombreux autres partisans de l'opposition par la Garde présidentielle et les autres forces de sécurité sur le terrain entourant le stade, entouré par un mur d'une hauteur de deux mètres. Plusieurs manifestants qui tentaient d'escalader les murs pour s'échapper ont été abattus par les assaillants. Les partisans de l'opposition ont raconté qu'ils ont également été attaqués par des hommes en civil armés de couteaux, de pangas (machettes), et de bâtons pointus.

D'après les témoignages recueillis par Human Rights Watch, il ne fait aucun doute que le massacre et les viols collectifs (documentés ci-dessous) étaient organisés et prémédités. Cette conclusion est confirmée par les preuves provenant des témoignages et des vidéos qui ont démontré que les forces de sécurité ont commencé à tirer immédiatement sur les manifestants à l'entrée du stade et que la manifestation de l'opposition était pacifique et ne constituait aucune menace nécessitant une intervention violente. Le déroulement du massacre, à savoir l'arrivée simultanée de plusieurs corps des forces de sécurité, la fermeture des sorties et des voies d'évacuation et la fusillade mortelle simultanée appuyée par un grand nombre de membres de la Garde présidentielle, porte à croire qu'il y avait une certaine organisation, planification voire préméditation.

Dimension ethnique

Lors des entrevues, de nombreux Guinéens se sont déclarés choqués par le caractère ethnique apparent de la violence qui risque de déstabiliser encore la situation en Guinée. La grande majorité des victimes étaient de l'ethnie peule dont la quasi-totalité est musulmane, tandis que la plupart des commandants dans le stade et même les principaux membres du CNDD au pouvoir y compris le capitaine Dadis Camara, chef de la junte militaire, appartiennent à des groupes ethniques de la région forestière du sud-est qui sont en grande partie chrétiens ou animistes.

Des témoins ont déclaré qu'un grand nombre des tueurs et des violeurs faisaient des commentaires à caractère ethnique au cours des attaques, proféraient des insultes et semblaient viser en particulier les Peuls, l'ethnie majoritaire des partisans de l'opposition en affirmant que ces derniers ont voulu s'emparer du pouvoir et qu'il fallait leur « infliger une bonne leçon ». Human Rights Watch s'est également entretenu avec des témoins d'un entraînement militaire avec la participation de plusieurs milliers d'hommes de la région de la forêt sud-est dans une base près de Forécariah, une ville située au sud-ouest. Cet entraînement était apparemment destiné à former une unité de commando dominée par des membres des groupes ethniques de la région forestière.

Un grand nombre des victimes peules ont indiqué avoir été menacées ou maltraitées en raison de leur appartenance ethnique. C'était le cas d'une femme qui a été violée par des hommes en uniforme, portant des bérets rouges. Elle a raconté comment ses agresseurs ont évoqué à plusieurs reprises son origine ethnique en lui disant : « Aujourd'hui, nous allons vous infliger une bonne leçon. Oui, nous sommes fatigués de vos astuces... On va en terminer avec tous les Peuls ». Un jeune homme détenu pendant plusieurs jours dans le camp militaire Koundara décrit comment un Béret rouge, a mis un pistolet sur sa tête et lui a tenu les propos suivants : « Vous dites que vous ne voulez pas de nous, que vous préférez Cellou [Cellou Dalein Diallo, le principal candidat de l'opposition issu de l'ethnie peule]... on va tous vous tuer. Nous allons rester au pouvoir ».

Nombre de morts et dissimulation par le gouvernement des preuves de crimes

Les recherches de Human Rights Watch confirment que le bilan du massacre du 28 septembre a été beaucoup plus élevé que le chiffre officiel de 57 morts avancé par le gouvernement. Il serait très probablement d'environ 150 à 200 morts. Selon les données des hôpitaux, les entrevues avec des témoins, le personnel médical et aussi d'après les documents rassemblés par les partis politiques d'opposition et les organisations locales de défense des droits humains, au moins 1 000 personnes ont été blessées pendant l'attaque au stade. Human Rights Watch a découvert des preuves irréfutables que le gouvernement tente systématiquement de dissimuler les preuves de ces crimes. Au cours de l'après-midi du 28 septembre, les membres de la Garde présidentielle ont pris le contrôle des deux morgues centrales de Conakry et les familles ont été empêchées de récupérer les corps de leurs proches.

Dans les heures qui ont suivi les événements, les témoins et les membres des familles de victimes ont raconté que les soldats, la plupart portant des bérets rouges, ont enlevé des corps dans les morgues de la ville et récupéré les corps du stade avant de les emmener sur des bases militaires pour les cacher. Human Rights Watch a mené des enquêtes sur plus de 50 cas de décès confirmés dans le massacre et a constaté que la moitié des corps de ces victimes avait été enlevée par les militaires, dont au moins six qui avaient été pris à la morgue principale de l'hôpital Donka.

Par exemple, le corps de Mamadou « Mama » Bah, un étudiant de 20 ans tué le 28 septembre, a été transporté à la morgue de Donka par la Croix-Rouge locale. Le corps a disparu et n'a pas pu être récupéré. Son père s'est confié à Human Rights Watch sur ce qu'il a vécu :

« La Croix-Rouge a emmené le corps de mon fils à la morgue de l'hôpital Donka, et je l'ai suivie moi-même. À l'hôpital, j'ai parlé aux médecins qui m'ont dit de revenir le lendemain pour récupérer le corps. Mais, le lendemain, la morgue a été encerclée par les Bérets rouges qui ont refusé l'accès à tout le monde. Nous avons essayé de négocier avec eux, mais en vain. Le vendredi, je suis allé à la Grande Mosquée Fayçal où les dépouilles provenant de la morgue de l'hôpital de Donka étaient exposées, mais son corps n'y était pas. Il avait tout simplement disparu. »

Hamidou Diallo, un vendeur de chaussures âgé de 26 ans a été tué au stade après avoir reçu une balle dans la tête. Un ami proche lui aussi blessé a vu les « Bérets rouges » emmener le corps du jeune Diallo du stade pour une destination inconnue. Malgré les vastes recherches à la morgue et dans les bases militaires, la famille n'a pas pu retrouver son corps.

Un témoin de la scène à l'intérieur du camp militaire Almamy Samory Touré a décrit à Human Rights Watch comment dans les premières heures après le massacre, l'armée a ramené 47 corps du stade dans le camp, puis plus tard dans la soirée les soldats se sont rendus à la morgue (il a appris que c'était celle de l'hôpital Ignace Deen) et récupéré 18 autres corps. Le témoin a en outre déclaré que les 65 corps ont été transportés de la base militaire au milieu de la nuit, sous prétexte d'être enterrés dans des fosses communes.

Viols collectifs et violences sexuelles

La Garde présidentielle et, dans une moindre mesure, des gendarmes ont commis des viols et violences sexuelles contre des dizaines de filles et de femmes au stade, souvent avec une brutalité extrême, de sorte que leurs victimes sont mortes suite aux blessures infligées.

Human Rights Watch a interrogé 27 victimes de violences sexuelles, dont la majorité a été violée par plus d'une personne. Les témoins affirment avoir vu au moins quatre femmes tuées par des membres de la Garde présidentielle après avoir été violées, y compris des femmes qui ont reçu des balles ou des coups de baïonnette dans le vagin. Certaines victimes ont été pénétrées avec des canons de fusils, des chaussures et des bâtons.

Les victimes et les témoins ont décrit comment les viols ont eu lieu publiquement dans le stade, ainsi que dans plusieurs zones aux alentours du terrain du stade, y compris dans la salle de bain qui se trouve à proximité, les terrains de basket, et l'annexe du stade. En plus des viols commis dans le stade, de nombreuses femmes ont décrit comment elles ont été conduites, par la Garde présidentielle, à partir du stade et d'une clinique médicale où elles cherchaient un traitement à destination de résidences privées, où elles ont enduré jours et nuits des viols collectifs brutaux. Le niveau, la fréquence et la brutalité de la violence sexuelle ayant eu lieu pendant et après les protestations suggèrent fortement que cela faisait partie d'une tentative systématique de terroriser et d'humilier l'opposition et non pas des actes isolés par des soldats voyous.

Une enseignante âgée de 35 ans a décrit à Human Rights Watch comment elle a été violée dans le stade:

« Lorsque les tirs ont commencé, j'ai essayé de courir, mais les Bérets rouges m'ont attrapé et m'ont traîné au sol. L'un d'eux m'a frappé deux fois sur la tête avec la crosse de son fusil. Et quand je suis tombée, les trois se sont jetés sur moi. L'un a dégainé son couteau et a déchiré mes vêtements tout en me blessant au dos. J'ai essayé de me débattre, mais ils étaient trop forts. Deux m'ont maintenu à terre tandis que l'autre me violait. Ils ont dit qu'ils allaient me tuer si je ne les laisse pas faire ce qu'ils voulaient. Ensuite, le second m'a violée, puis le troisième. Ils me battaient tout le temps, et ont dit à maintes reprises qu'ils allaient nous tuer tous. Et je les croyais. A environ trois mètres, une autre femme avait été violée, et lorsqu'ils ont fini, l'un d'eux a pris sa baïonnette et l'a enfoncée dans son vagin puis a léché le sang qui s'y trouvait. J'ai vu cela, juste à côté de moi... J'ai été tellement effrayée qu'ils ne le fassent à moi aussi. »

Une femme professionnelle âgée de 42 ans a été séquestrée dans une maison et violée pendant trois jours. Elle a décrit son calvaire à Human Rights Watch:

« En essayant de m'enfuir des coups de feu, j'ai vu un petit groupe de Bérets rouges violer une jeune femme. L'un d'eux a enfoncé son fusil dans son sexe et a tiré. Elle n'a plus bougé. Oh Dieu, chaque fois que je pense à cette fille mourir de cette façon... Je ne peux pas le supporter. Et tout de suite après, un autre Béret rouge m'a attrapé par derrière me tenant très fort et me dit : ‘Viens avec moi, ou je vais te faire la même chose.' Il m'a conduit à un camion militaire sans fenêtres. Il y avait là environ 25 jeunes hommes et six femmes, y compris moi. Après une certaine distance ils se sont arrêtés et les soldats ont dit à trois ou quatre femmes de descendre. Plus tard, ils se sont arrêtés devant une deuxième maison où ils ont dit aux femmes qui sont restées de descendre. J'ai immédiatement été conduite dans une pièce et la porte a été fermée à clef derrière moi.

 Quelques heures plus tard, trois d'entre eux sont entrés dans la chambre. Tous habillés en tenues militaires et avec des bérets rouges. L'un d'eux avait un petit récipient de poudre blanche. Il y trempa son doigt dedans et l'a forcé dans mon nez. Puis, tous les trois m'ont abusée. Le lendemain, ils m'ont abusé à nouveau mais après, d'autres sont venus deux par deux. Je ne sais pas combien ou qui sont-ils. Je sentais mon vagin brûler et meurtri. J'étais tellement fatiguée et hors de ma tête. Les trois premiers se regardaient entre eux quand ils me violaient.

J'étais là pendant trois jours. Ils ont dit : ‘Tu ne penses vraiment pas sortir d'ici en vie, n'est-ce pas ?' Et parfois ils discutent entre eux : ‘Faut-il la tuer maintenant ?' ‘Non... utilisons-la d'abord avant de la tuer.' Chaque fois j'entendais des pleurs de femme à partir d'une pièce voisine : ‘S'il vous plaît, s'il vous plaît... oh mon Dieu, je vais mourir.' Le dernier jour à 6 heures du matin, les soldats ont mis une couverture sur ma tête et m'ont conduite pendant un certain temps pour me laisser au coin d'une rue, toute nue. »

Les commandants présents sur les lieux étaient manifestement conscients des viols collectifs, mais ils n'y a aucune preuve qu'ils ont fait quoi que ce soit pour les arrêter. Un leader de l'opposition a déclaré à Human Rights Watch comment il fut conduit hors du stade par le lieutenant Abubakar « Toumba » Diakité, le commandant de la Garde présidentielle a, sur son chemin, dépassé au moins une douzaine de femmes qui se faisaient agresser sexuellement par les Bérets rouges. Il a remarqué comment Toumba n'a rien fait pour arrêter les viols:

« J'ai vu beaucoup de cas de viol. On a fait sortir lentement du stade les dirigeants de l'opposition, donc nous avons vu beaucoup de choses. En descendant de la tribune, j'ai vu une femme nue sur le terrain entourée de cinq Bérets rouges et violée sur l'herbe. J'ai vu d'autres femmes nues y être emmenées par les Bérets rouges [pour être violées]. Il y a eu des viols, même plus à l'extérieur du stade. Juste à l'extérieur du stade, où les douches sont, il y avait une femme nue sur le terrain. Il y avait trois ou quatre Bérets rouges au-dessus d'elle, et l'un d'eux avait enfoncé le canon de son fusil dans son [vagin]. Elle criait si fort de douleur que nous avons eu à la regarder et à voir. Tout au long de ce passage, il y avait environ une douzaine de femmes violées. Le lieutenant Toumba était à côté de nous et a tout vu, mais il n'a rien fait pour arrêter les viols. »

Responsabilité du massacre, des actes de violence sexuelle et d'autres abus

En s'appuyant sur les preuves rassemblées, Human Rights Watch a conclu que les violences sexuelles et le massacre commis au stade le 28 septembre semblent avoir été à la fois planifiés et organisés. Toutes les personnes responsables, y compris celles ayant donné des ordres, devraient répondre de leurs actes devant un tribunal pénal, tout comme les personnes ayant essayé de dissimuler les crimes et de faire disparaître les indices. Le caractère apparemment systématique des meurtres, des actes de violence sexuelle et de la persécution basée sur des motifs ethniques laisse penser qu'il pourrait s'agir d'un crime contre l'humanité. Dans ce cas, le principe de responsabilité de commandement s'applique. Les personnes occupant des postes à responsabilité, qui auraient dû être au courant des exactions (ou de leur planification) et qui ne les ont pas empêchées ou n'ont pas lancé de poursuites contre les coupables devraient rendre compte de leurs actes devant la justice pénale.

Human Rights Watch estime que des enquêtes criminelles indépendantes visant à identifier et à poursuivre les responsables, y compris les personnes impliquées par le principe de commandement, doivent être organisées sans délai. Parmi ceux dont la possible responsabilité criminelle dans le massacre et les actes de violence sexuelle devrait être examinée se trouvent :

Le capitaine Moussa Dadis Camara, président du CNDD : alors que l'on pensait que Camara ne se trouvait pas au stade le 28 septembre, il a essayé d'empêcher la manifestation d'avoir lieu. Tous les témoignages ont indiqué que les meurtres ont été exécutés par des membres de la Garde présidentielle, dont Camara est en fin de compte le commandant, et que l'officier commandant les Bérets rouges dans le stade était le lieutenant Abubakar Diakité, dit « Toumba », l'aide de camp personnel de Camara qui est également à la tête de sa protection rapprochée. Les preuves laissent penser que la Garde présidentielle s'est rendue au stade après avoir quitté le camp militaire Alpha Yaya Diallo où Camara est basé. En outre, il n'existe aucune preuve montrant que Camara ait engagé à l'encontre de ses subordonnés directement impliqués dans les meurtres et les viols des procédures disciplinaires ou des mesures garantissant que ces personnes rendent compte de leurs actes.

Le lieutenant Abubakar Diakité, dit « Toumba » : plusieurs témoignages recueillis par Human Rights Watch font état de la présence de Toumba dans le stade, où la Garde présidentielle, coupable du massacre et des actes de violence sexuelle perpétrés sur place, était sous ses ordres directs. Il n'existe aucune preuve laissant penser qu'il ait essayé d'empêcher les militaires de commettre des meurtres ou des actes de violence sexuelle.

Le lieutenant Marcel Kuvugi : il est l'assistant de Diakité et occasionnellement le chauffeur personnel de Camara. Des témoins, dont plusieurs dirigeants de l'opposition, ont déclaré qu'il a violement attaqué et menacé à plusieurs reprises de tuer les dirigeants politiques de l'opposition présents dans le stade. Ces derniers ont affirmé que lors de leur transfert du stade vers l'hôpital pour y recevoir des soins de première urgence, Kuvugi a menacé de leur tirer dessus s'ils sortaient de la voiture et de jeter une grenade sur eux, les empêchant ainsi de recevoir des soins médicaux.

Le capitaine Claude Pivi, dit « Coplan », ministre chargé de la sécurité présidentielle : il existe des rapports contradictoires quant à la présence de Pivi au stade pendant le massacre. Des témoins ont déclaré qu'il a participé à des attaques contre les maisons des dirigeants de l'opposition dans la soirée du 28 septembre et à des attaques violentes visant des quartiers majoritairement habités par les partisans de l'opposition les jours qui ont suivi.

Le capitaine Moussa Tiégboro Camara : en tant que secrétaire d'État chargé de la lutte contre le trafic de drogue et le grand banditisme, Tiégboro dirige l'unité de gendarmerie d'élite qui a pris part au massacre du stade. Des témoins ont déclaré que Tiégboro s'y trouvait personnellement, et que les forces de gendarmerie ont tenté à plusieurs reprises d'arrêter les manifestants avant que ces derniers n'atteignent le stade, en tirant quelques coups de feu dans leur direction et en tuant au moins trois d'entre eux. Toujours selon les témoignages, l'unité de gendarmerie qui a participé au massacre du stade n'a pas commis autant de meurtres et de viols que la Garde présidentielle. Au moins 72 manifestants ont été placés en détention préventive par l'unité de gendarmerie à la suite du massacre. Les personnes arrêtées ont déclaré avoir été violemment battues.

Nécessité d'une commission internationale d'enquête et de poursuites criminelles

Étant donné la nature grave des crimes commis par les forces de sécurité de Guinée, en particulier par la Garde présidentielle, le 28 septembre et les jours qui ont suivi, la communauté internationale devrait répondre avec force. Human Rights Watch appelle donc l'Union africaine (UA), la CEDEAO, l'Union européenne (UE) et les Nations unies à :

apporter tout leur soutien à la commission d'enquête internationale sur les événements du 28 septembre proposée par la CEDEAO et déjà mise en place par le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Un tel soutien permettrait de garantir à la commission les ressources nécessaires au déroulement de son enquête et à la publication rapide de ses conclusions. Human Rights Watch appelle les représentants de la communauté internationale cités ci-dessus à insister auprès des autorités guinéennes afin qu'elles collaborent pleinement à cette enquête.

exhorter les autorités guinéennes à garantir qu'une enquête indépendante, équitable et publique soit menée sans délai sur les crimes et leur dissimulation, afin de poursuivre de manière juste et conforme à la loi ceux considérés comme responsables, y compris selon le principe de commandement, dans le respect du droit international. Dans le cas où les autorités guinéennes ne pourraient garantir cette enquête et ces poursuites, le gouvernement guinéen, l'UA, la CEDEAO, l'UE et les Nations unies devraient apporter tout leur soutien à des enquêtes et des poursuites internationales, y compris par la Cour pénale internationale (CPI), sous réserve d'une conformité avec les conditions de ses statuts. La Guinée est un État partie à la CPI ; par conséquent, la cour a compétence à l'égard de génocides, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis sur son territoire. À la suite des violences du 28 septembre, le procureur de la CPI a indiqué que la situation en Guinée fait l'objet d'un examen préliminaire, qui est l'étape précédant l'ouverture d'une enquête.

Human Rights Watch prévoit de rendre public un rapport complet sur ses conclusions. Au vu de la gravité des abus commis et du besoin d'une action internationale immédiate afin de poursuivre les coupables, Human Rights Watch rend public ses principales constatations dès aujourd'hui.

 

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