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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 03:03


LE MONDE | 14.11.09 | 14h24  •  Mis à jour le 14.11.09 | 14h24

Ce n'est qu'un symbole, mais il est de taille. Le continent africain aura franchi le seuil du milliard d'habitants au cours de l'année 2009. Ce passage, discrètement relevé dans un récent bulletin du Population Reference Bureau, une organisation indépendante basée à Washington, marque le spectaculaire envol démographique d'un continent resté longtemps sous-peuplé, saigné par la traite négrière (11 millions d'hommes en trois siècles) et les épidémies.

Il intervient à un moment où inquiétudes et fantasmes se concentrent plus que jamais sur l'Afrique. Vu de la partie développée et vieillissante du monde, le continent noir peut être perçu comme celui de tous les dangers - pauvreté, faim, émigration, terrorisme, conflits armés - qu'une démographie incontrôlée peut exacerber.

Le choc des chiffres, il est vrai, est rude. Alors qu'en 1950 l'Afrique (225 millions d'habitants) n'accueillait qu'un humain sur dix, le continent abrite aujourd'hui un homme sur sept. Et cette proportion devrait atteindre un sur cinq à l'horizon 2050, lorsque la population africaine aura doublé pour atteindre 2 milliards.

Aujourd'hui, déjà, un enfant sur quatre naît en Afrique, continent qui cumule les records démographiques : la plus forte fécondité (4,6 enfants par femme contre 2,5 de moyenne mondiale) et celui de la jeunesse (43 % des Africains subsahariens ont moins de 15 ans). Le troisième pays de la planète par sa natalité est le Nigeria, pays où naissent, chaque année, plus de bébés (6 millions) que dans l'ensemble de l'Union européenne (5 millions). Quant à l'Ouganda, c'est le pays le plus jeune du monde : 56 % de sa population a moins de 18 ans.

Ces marques de dynamisme se doublent d'indicateurs nettement moins enthousiasmants : la durée moyenne de la vie d'un Africain ne dépasse guère 53 ans en moyenne, soit quinze ans de moins que la moyenne planétaire ; la mortalité infantile y est vingt fois plus élevée qu'en Europe de l'Ouest, et la contraception 2,4 fois moins pratiquée qu'en Europe ou en Asie.

"C'est le moment de l'Afrique", estime néanmoins Gilles Pison, directeur de recherches à l'Institut national d'études démographiques (INED). "On a l'impression que rien ne change, que les Africains ont toujours beaucoup d'enfants. C'est à la fois vrai et faux", nuance le démographe, en soulignant la baisse continue de la natalité sur le continent. A un tableau immuable et catastrophique, il préfère la description d'une réalité contrastée, variant entre les Etats et entre zones rurales et urbaines.

Déjà, en dehors même du Maghreb, en pleine transition démographique (2,3 enfants par femme en Algérie et au Maroc, 1,9 en Tunisie), certaines zones du continent sont marquées par une nette baisse de la fécondité : 5 enfants par femme au Kenya contre 8 voilà trente ans ; 4,5 au Sénégal contre 7 il y a vingt-cinq ans. Même l'espérance de vie a fait de - lents - progrès, en dépit du sida : seize années ont été gagnées depuis 1950, grâce notamment aux campagnes de vaccination.

"La voie qu'empruntera l'Afrique subsaharienne vers la baisse de la fécondité sera probablement différente des autres régions du monde, indique M. Pison. Croire que des obstacles culturels y font irrémédiablement barrage n'est pas forcément juste. Ceux qui expliquaient voici quelques années que les machos sud-américains auraient toujours besoin de faire beaucoup d'enfants pour montrer leur virilité se sont trompés. On sous-estime la capacité de changement des sociétés."

SCOLARISATION

Tout porte à croire que la baisse de la fécondité continuera d'être plus lente en Afrique qu'ailleurs. La polygamie, clé de voûte de la structure familiale, favorise la multiplication des naissances. Mais cette inertie n'est pas à mettre au seul débit des populations. L'un des principaux vecteurs de ce changement est la scolarisation, singulièrement celle des filles, qui retarde les grossesses et facilite l'accès à la contraception. Or, pour l'heure, seuls 30 % des jeunes Africains fréquentent un établissement d'enseignement secondaire, soit la moitié de la moyenne mondiale.

"La contraception peut se diffuser à vive allure dans des campagnes africaines peu favorisées socio-économiquement", écrit Emmanuelle Guyavarch, de l'INED, qui, avec Gilles Pison, suit trois villages sénégalais sur une longue durée. Les freins et les échecs, estime-t-elle, "ne tiennent pas tant à une méconnaissance de la contraception (...) ou à un refus qu'à la difficulté d'y accéder."

Enquête à l'appui, les démographes montrent comment, dans un dispensaire rural, le seul remplacement d'un infirmier actif et convaincu par un autre, plus réticent, peut faire dégringoler la pratique de la contraception. Pointant les effets de "services souvent mal organisés et peu efficaces", ils concluent : "Les femmes et les hommes d'Afrique sont, plus qu'on ne l'imagine, prêts au changement."

Si plusieurs pays - Afrique du Sud, Namibie, Kenya, Zimbabwe - mènent une véritable politique de planning familial, la contraception reste souvent perçue en Afrique comme le produit d'une intervention étrangère. "Certains responsables entonnent un discours politiquement correct, favorable à la limitation des naissances, quand ils s'adressent aux bailleurs de fonds internationaux, constate un observateur africain averti. Mais entre Africains, ils n'en pensent pas un mot." Les influences religieuses encouragent aussi ce double langage, qui revient à présenter la contraception comme une arme des pays riches offensant les traditions locales.

Philippe Bernard

 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 13:51




17/11/2009 11:51:19 | Jeune Afrique | Par : Christophe Boisbouvier
 

« Nous avions le doyen de la sous-région, maintenant nous avons le Petit Poucet… Nous savons bien que le leadership du Gabon c’est fini, reconnaît un diplomate de Libreville. Mais nous voulons être un maillon fort de la nouvelle chaîne de commandement. » Avec quel autre maillon? C’est toute la question.

Par les liens de famille, ABO aurait dû se tourner naturellement vers le Congo. Mais depuis le décès, le 14 mars, d’Édith Lucie Bongo, épouse du président gabonais et fille du président congolais, les rapports entre les deux pays se sont compliqués. Ces derniers mois, le Gabon s’est plutôt tourné vers le Cameroun. Dès le 15 juin, veille des obsèques du « doyen » à Libreville, le Tchadien Idriss Déby Itno et le Centrafricain François Bozizé sont allés voir discrètement le Camerounais Paul Biya dans sa villa de la Cité de la démocratie et lui ont dit: « C’est toi, le nouveau doyen. » Et le 15 août, quand le Congolais Denis Sassou Nguesso a suggéré à Brazzaville – lors du sommet ad hoc de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) – l’idée de faire adopter par tous les candidats gabonais un code de bonne conduite, Ali n’a pas trop apprécié. Il a d’ailleurs été reconnaissant à Paul Biya de ne pas avoir fait le déplacement de Brazzaville.

Logiquement, c’est donc à Yaoundé que, dès le 11 septembre, le président élu a effectué sa première sortie à l’étranger. « Nous voulons renforcer l’axe Gabon-Cameroun, commente un décideur à Libreville. Comme la France et l’Allemagne, il faut que nos deux pays règlent toutes leurs divergences à huis clos avant de parler avec les autres pays de la sous-région. Le problème, c’est que Biya n’est pas très assidu aux sommets… »

Premier test fin novembre à Bangui (Centrafrique), à la prochaine conférence des chefs d’État de la Cemac. Après la révélation par Jeune Afrique du scandale de la Beac (Banque des États de l’Afrique centrale) – 19 milliards de F CFA détournés –, ABO a décidé de rappeler le gouverneur de la Banque centrale, le Gabonais Philibert Andzembé, en vue de son remplacement. Il donne des gages de bonne gouvernance à ses pairs pour obtenir la nomination d’un nouveau Gabonais. Forte de ses réserves en devises, la Guinée équatoriale lorgne-t-elle le poste ? Veut-elle casser le « consensus de Fort-Lamy », qui, depuis 1973, accorde le gouvernorat de la Banque au Gabon et fixe le siège à Yaoundé, au Cameroun ? Réflexion d’un conseiller d’Ali: « Comme le Cameroun a intérêt à maintenir les termes essentiels du consensus de 1973, on n’est pas trop inquiets. » À Bangui, l’axe Gabon-Cameroun sera à l’épreuve.

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 01:08




APA-Addis-Abeba 12-11-2009 (Ethiopie) Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a exhorté jeudi l’Afrique à " compter sur elle-même pour faire face à ses problèmes et non sur des promesses faites et non tenues depuis de nombreuses années".

Jean Ping a lancé l’appel dans le cadre de la 4ème Conférence économique africaine (EAC) qui se tient à Addis-Abeba, en Ethiopie, en présence d’économistes et de chercheurs africains ainsi que des décideurs des diverses institutions régionales telle que la Banque africaine de développement (BAD).

M. Ping a déclaré que la crise financière actuelle a servi de leçon à l’Afrique pour qu’elle tire parti de ses ressources et capacités.

Il a indiqué que le continent doit élaborer de nouvelles stratégies et procéder à un changement de politique pour s’attaquer à la crise financière actuelle qui affecte les pays d’Afrique et du monde.

"La globalisation étant pour tous, l’Afrique doit plus que jamais diversifier son partenariat stratégique pour faire face à ses crises. C’est l’ère de la concurrence et l’Afrique n’entend plus rester à la traîne », a-t-il lancé.

Ping a identifié la création d’emplois, l’accroissement des revenus, l’amélioration et le renforcement de l’intégration continentale et la compétitivité croissante, parmi tant d’autres, comme des domaines qui doivent être bien pris en compte pour relever les défis auxquels l’Afrique est confrontée.

Abdoulie Janneh, Sous secrétaire et secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a déclaré, pour sa part, que « la crise économique et financière actuelle ne nous fournit pas une bonne occasion de réorienter la voie du développement de l’Afrique pour rendre la croissance plus stable et durable ».

"Une crise nous oblige tous à réfléchir sur les options qui étaient auparavant considérées peu pratiques, trop ambitieuses ou jugées non urgentes", a-t-il ajouté.

Nous sommes maintenant obligés de proposer des options politiques qui permettraient aux pays africains de dépasser la croissance annuelle de 6% atteinte avant la crise financière.

"Ceci nous amène à la gestion de l’indivis mondial, principalement caractérisée ces derniers jours par la question du changement climatique", a-t-il souligné.

La Conférence est organisée conjointement par la CEA avec la Banque africaine de développement (BAD).

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 18:01




 

Mercredi, 11 Novembre 2009 21:39 | Cam New 24


Les « révélations » sur les chefs d'Etat camerounais et congolais sèment la confusion entre les deux voisins de la CEMAC. Le président Paul Biya a reçu en audience vendredi dernier au palais de l'Unité un émissaire du son homologue Denis Sassou Nguesso. Sur les ondes de la CRTV, l'on a appris que l'hôte du chef de l'Etat était porteur d'un message du président congolais. Ce message, à en croire la radio télévision nationale camerounaise, était relatif à la « campagne de dénigrement du chef de l'Etat Paul Biya dans le magazine congolais + Le Choc + ». Enquête par Georges Alain Boyomo.

 Selon toute vraisemblance, Denis Sassou Nguesso a tenu à dégager sa responsabilité face aux« propos injurieux et diffamatoires » contenus dans l'hebdomadaire congolais et partant exprimer ses regrets à Paul Biya. Nul ne peut pour autant jurer, en l'état actuel des choses que l'incident est clos. Compte tenu de l'escalade verbale transpirant des deux publications, sources du « conflit ». En l'occurrence, les magazines « Afrique Education » du camerounais Jean Paul Tedga et « Le Choc » du congolais Dominique Asie de Marseille.

Réagissant à des informations publiées dans Afrique Education, « Le Choc », dans une édition spéciale de vingt pages dont treize consacrées au Cameroun, parue en septembre dernier, s'en prend vertement à Paul Biya. Sur la manchette du journal, l'on lit : « Paul Biya le président le plus corrompu du monde avec Paul Tedga le plus grand escroc des salons présidentiels africains ». La Une est assortie d'une photo du chef de l'Etat camerounais saluant Paul Tedga, le directeur de publication de « Afrique Education ». L'éditorial ouvrant le dossier n'est pas moins corrosif : « biographie, qui est Paul Barthélemy Biya'a bi-Mvondo, empereur du Cameroun; Paul Biya, le dictateur le plus sanguinaire à la tête du pays le plus corrompu du monde ; toute la vérité sur l'harcèlement médiatique de Paul Tedga contre le clan Sassou Nguesso ; la réélection de Denis Sassou Nguesso hante le sommeil de Paul Biya ; les frasques du couple présidentiel camerounais Paul Tedga, le plus grand malfrat de la presse métropolitaine, roi de la cochonnerie; le tandem Biya-Tedga, un vrai danger pour le Cameroun, une vraie République bananière ».

 DÉMOCRATIE PLURALISTE

En octobre 2009, Le Cameroun est de nouveau... sous Le Choc. « Troublantes révélations sur le livre de la diaspora congolaise. 975 millions Fcfa : Biya a financé la sortie du livre de la diaspora congolaise contre Sassou Nguesso », tel est le titre qui barre la Une du journal brazzavillois, qui fait allusion à un livre édité chez L'Harmattan sous le titre : « Sassou Nguesso, l'irrésistible ascension d'un pion de la Françafrique ». Le magazine « Le Choc » met surtout en évidence le rôle du président camerounais en rapport avec la publication de ce livre. Morceaux choisis : « C'est en mars 2007 qu'il [Paul Biya, Ndlr] dépêcha un de ses émissaires, agent évoluant à la présidence de la République camerounaise, rencontrer le journaliste camerounais Paul Tedga et lui présenter le projet de sortir un livre accablant sur le président Denis Sassou Nguesso », écrit, Hauloury Bengoubi, qui fait de Paul Biya le commanditaire de ce livre.

« Le marché est conclu entre Tedga et les trois Congolais. Le compte rendu est fidèlement fait au président Paul Biya qui expédie la logistique : une faramineuse somme de neuf cent soixante quinze millions Fcfa (1.500.000 euros) est alors débloquée. L'émissaire de Biya reprend l'avion pour Paris au mois de mai 2007. Il retrouve Jean-Paul Tedga et lui dépose la mallette ». Dans un droit de réponse adressé au magazine congolais le 26 octobre 2009, le directeur du Cabinet civil à la présidence de la République du Cameroun, Martin Belinga Eboutou indique que « Le Cameroun n'est pas une dictature, mais bien au contraire un Etat où prime la liberté d'expression et la démocratie pluraliste ». Belinga Eboutou revient également sur l'état des relations entre le Cameroun et ses voisins de la CEMAC et la question du leadership en Afrique centrale.

 


SASSOU NGUESSO CHERCHE L’APAISEMENT.


 

Biya a-t-il financé un livre contre Sassou Nguesso ?


(Camer.be 12/11/2009)

 Yaoundé et Brazzaville s’affrontent par médias interposés

Un journal congolais proche de Denis Sassou Nguesso accuse Paul Biya d’être à l’origine d’une campagne visant à ternir l’honneur du président congolais. Selon le même journal, le président camerounais aurait financé la parution d’un livre intitulé Sassou Nguesso, l’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique (L’Harmattan, 2009). La présidence camerounaise a apporté un démenti. Mais une crise couve entre les deux pays.

L’affaire prend les allures d’une véritable crise diplomatique entre Yaoundé et Brazzaville. Une guéguerre à laquelle Paul Biya, le président du Cameroun, et son homologue Denis Sassou Nguesso de la République du Congo se livreraient par médias interposés. Dans ses livraisons de septembre et d’octobre, Le Choc, un mensuel brazzavillois proche de Denis Sassou Nguesso s’attaque directement à Paul Biya, qu’il accuse d’avoir orchestré une campagne médiatique contre le président congolais.

Paul Biya a ainsi droit à sept articles chapeautés d’un éditorial, dans l’édition de septembre. Des textes d’une rare violence. Où l’on voit le président camerounais associé pour la circonstance à Jean-Paul Tedga, le directeur de la publication d’Afrique Education, un mensuel paraissant à Paris, traité de « chien enragé », de « catastrophe vivante », ou encore d’ « ordure ». Un « déchaînement langagier d’une rare verdeur », souligne Joseph-Janvier Mvoto Obounou, directeur du développement des médias et de la Publicité au ministère camerounais de la Communication, qui a signé dans la presse camerounaise une tribune pour défendre Paul Biya.

Paul Biya accusé d’avoir financé un livre hostile à Sassou Nguesso

Dans son édition d’octobre, Le Choc en remet une couche : « Troublantes révélations sur le livre de la diaspora congolaise. 975 millions FCFA : Biya a financé la sortie du livre de la diaspora congolaise contre Sassou Nguesso », lit-on à la Une du magazine. Une allusion à un livre à charge contre le président congolais, Sassou Nguesso, l’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique, publié chez L’Harmattan par la Fédération des Congolais de la diaspora.

Pour Le Choc, c’est Yaoundé qui a déclenché le conflit. « Depuis trois ans, le Cameroun tape sur mon pays par le biais du journal Afrique Education. C’est pour cela que nous avons réagi en publiant les dossiers spéciaux », explique à Afrik.com Asie Dominique de Marseille, le directeur de la publication du Choc. Ses collègues et lui soutiennent ainsi que Paul Biya n’a de cesse de commanditer des articles dans le magazine Afrique Education pour dénigrer Sassou Nguesso. « En 2009, sur 24 publications (…), il [le magazine NDLR] en a consacré 22 à insulter le chef de l’Etat congolais » écrivent-ils. Selon eux, c’est sous l’inspiration de Paul Biya que Jean Paul Tedga a pu, dans son magazine, qualifier Denis Sassou Nguesso de « tare pour la société congolaise », après avoir jugé honteuse son élection à la tête de l’Union africaine, et pointé sa responsabilité dans l’affaire des disparus Beach.

A propos du financement du livre anti-Sassou Nguesso, ils écrivent : « C’est en mars 2007 qu’il [Paul Biya, Ndlr] dépêcha un de ses émissaires, agent évoluant à la présidence de la République camerounaise, rencontrer le journaliste camerounais Paul Tedga et lui présenter le projet de sortir un livre accablant sur le président Denis Sassou Nguesso ». Une rencontre qui sera suivie d’un deuxième rendez-vous, au cours duquel l’envoyé du président camerounais aurait remis au journaliste une mallette contenant l’équivalent de 1500 000 euros pour éditer le livre.

Conflit de leadership sous-régional

Pourquoi Paul Biya dépenserait-il autant pour décrédibiliser son homologue congolais ? Parce qu’il souhaiterait prendre la place de leader de l’Afrique centrale laissée par feu Omar Bongo, estime Le Choc. Une position que lui disputerait Sassou Nguesso. « Le président Denis Sassou Nguesso est un rassembleur. Autour de lui, on retrouve facilement Idriss Deby du Tchad, François Bozizé de Centrafrique, Obiang Nguema de Guinée équatoriale. Cette entente fait manquer le sommeil à Paul Biya », selon le mensuel congolais.

Les rédacteurs du Choc rappellent ainsi que Paul Biya a été le seul à ne pas voter pour Denis Sassou Nguesso lors de son élection à la présidence de l’Union africaine. Ils ajoutent que le président camerounais a snobé son homologue congolais par deux fois. Il n’est pas venu à sa récente cérémonie d’investiture. Après avoir confirmé qu’il participerait aux festivités marquant le 49e anniversaire de l’indépendance de la République du Congo, il a décidé en dernière minute de se faire représenter. La campagne médiatique contre Sassou Nguesso participe, selon les journalistes congolais, de cette même logique d’adversité. Et pour ce faire, Paul Biya a trouvé en Paul Tedga la personne idéale. Celui-ci, expliquent-ils, nourrit depuis quelques années, une profonde animosité personnelle contre le pouvoir de Brazzaville. Et d’évoquer une sombre affaire de contrat de publireportage portant sur plusieurs centaines de milliers d’euros que Brazzaville aurait décidé d’annuler, après avoir honoré quelques échéances.

Idriss Deby médiateur ?

« La crise entre les deux capitales est bien réelle », indique un journaliste camerounais. Denis Sassou Nguesso se serait ainsi plaint auprès de plusieurs présidents africains. C’est même pour tenter une médiation qu’Idriss Deby, le président tchadien, se serait rendu à Yaoundé fin octobre dernier. Denis Sassou Nguesso aurait également dépêché Firmin Ayessa, son directeur de cabinet et ministre d’Etat à Yaoundé, pour remettre un pli fermé à Paul Biya.

La réaction officielle de Yaoundé a pris la forme d’un droit de réponse écrit par Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil de la présidence. Dans la missive qu’il écrit le 26 octobre, celui-ci regrette les manchettes et articles « désobligeants, irrévérencieux, mensongers » à l’égard de Paul Biya. Il indique que le président n’a pas financé de livre contre Sassou Nguesso. « Il est extravagant de prétendre que le président Paul Biya l’a financé, au seul prétexte qu’un journaliste d’origine camerounaise, vivant et travaillant à Paris, en a rendu compte ».

Les auteurs du livre nient tout lien avec le président camerounais

Un avis partagé par Brice Nzamba, membre du collectif à l’origine du brûlot. « Ils n’ont pas pu écrire cela sans l’aval de Sassou Nguesso. Le Président veut peut-être décrédibiliser notre livre. Mais tous ceux qui sont au courant de la genèse de l’ouvrage savent que seule l’association française Survie nous a soutenus. Nous n’avons aucun lien avec le président camerounais », assure-t-il. De son côté, Jean Paul Tedga affirme n’avoir fait que son travail de journaliste. A l’en croire, son magazine se vend bien en République du Congo, parce qu’il ouvre ses colonnes aux opposants de Sassou Nguesso. Il n’y a donc pas eu de tentative de chantage, selon lui. « Ils [les journalistes du Choc Ndlr] parlent de contrats annulés. Qu’ils montrent donc les documents portant ma signature ! S’ils les avaient, ils n’auraient pas hésité à les publier pour appuyer leurs écrits. Je suis une victime dans cette affaire. On m’a tout simplement utilisé », estime Jean Paul Tedga.

Pourtant, Asie Dominique de Marseille, le patron du Choc, persiste et signe. « Nous avons enquêté à Yaoundé et nous avons eu la confirmation que c’est Paul Biya qui a financé le livre. Je n’ai même pas reçu son droit de réponse, alors que ses collaborateurs ont mon adresse. Après chacune de mes deux publications sur le Cameroun, j’ai envoyé quinze exemplaires du journal à la présidence de Yaoundé par DHL. Et ils ont été reçus. Le directeur du cabinet de Paul Biya a tenté de me joindre par téléphone, mais c’est ma secrétaire qui l’a reçu parce que j’étais absent ».

Martin Belinga Eboutou lui a suggéré de présenter ses excuses à Paul Biya, en lui rappelant que selon la coutume, celui-ci a qualité pour le maudire. De son côté, Jean Paul Tedga a décidé de consacrer le prochain numéro de son magazine à l’affaire. « Congo Brazaville – Cameroun, la guerre n’aura pas lieu. Telle sera ma Une, avec la photo du président Sassou Nguesso », indique-t-il. Brazzaville et Yaoundé apprécieront.


© Afrik.com : René Dassié


© Copyright Camer.be



RELATION CAMEROUN - CONGO :



Mardi, 10 Novembre 2009 00:00  
Par Edmond Kamguia K. La Nouvelle expression  


Paul Biya a reçu jeudi dernier un émissaire du président congolais Denis Sassou Nguesso  porteur d’un pli fermé dont le contenu vise à mettre fin à la tension créée par des attaques du magazine congolais « Le Choc ». 

 Compte tenu du contexte politique et diplomatique actuel et surtout de l’état des relations entre le Cameroun et le Congo, il n’était pas très compliqué de deviner l’objet du message que portait l’émissaire. C’est la réaction de la République du Congo au sujet de tout ce qui a été dit ou a été écrit ces derniers mois concernant non seulement les présidents Paul Biya et Denis Sassou Nguesso, mais aussi leurs pays respectifs.

La visite au Cameroun de Firmin Ayessa, ministre d’Etat, directeur de cabinet et émissaire du chef de l’Etat congolais, survient quelques jours après le vigoureux droit de réponse que Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil de la présidence de la République, a adressé à M. Asie Dominique Marseille, directeur général du magazine « Le Choc », basé à Brazzaville. Magazine qui s’est illustré au mois de septembre dernier par un dossier spécial particulièrement injurieux à l’endroit du président Biya et du Cameroun.

Le journal congolais justifiait sa longue diatribe contre Paul Biya par le fait qu’un journaliste d’origine camerounaise vivant et travaillant à Paris, en France et directeur de publication du journal Afrique Education aurait été financé par Paul Biya pour dénigrer et salir, par de écrits  insultants et des propos grossiers, l’image de Denis Sassou Nguesso sur la scène internationale.

Dans le droit de réponse signé par le directeur du cabinet civil de la présidence de la République, on a pu noter « le démenti le plus  formel » de la Présidence de République à l’allégation du journal  « Le Choc » selon laquelle « le président Paul Biya a financé l’ouvrage d’un collectif de Congolais de la diaspora intitulé « Sassou Nguesso, l’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique ». Mieux, Martin Belinga Eboutou a tenu à dissocier le président Paul Biya et son entourage de manoeuvres de publications du directeur- fondateur de Afrique Education. M. Belinga Eboutou a même clairement évoqué une « campagne abjecte de dénigrement, sans précédent dans les annales des relations fraternelles et amicales entre le Cameroun et le Congo (…) campagne de dénigrement, aussi gratuite, haineuse que vaine à l’endroit du peuple camerounais et de son peuple ». C’était suffisant pour que Brazzaville réagisse.

 LE BAL DES AMBITIONS

Denis Sassou  Nguesso a donc dépêché à Yaoundé un de ces principaux collaborateurs. Pour transmettre à son « frère et ami » sa pensée sur ce qui se passe, sur ce que le journal congolais « Le Choc » a écrit, son opinion par rapport à ce que les médias racontent  sur sa prétendue quête du leadership dans la sous région et dans toute l’Afrique centrale. Sans être dans le secret des dieux, il faut dire que les présidents Sassou Nguesso et Paul Biya se connaissent bien et ont entretenu jusqu’ici de très bonnes relations. Cependant, le décès du président Omar Bongo Ondimba, qui était doyen des chefs d’Etat africains, interlocuteur privilégié de la France et champion des bons offices en Afrique centrale, a laissé vacant un leadership que beaucoup d’observateurs voient  échoir naturellement au Cameroun de Paul Biya. Rien n’est pourtant moins sûr.

Il se trouve que le chef de l’Etat congolais a des ambitions africaines. L’ouvrage intitulé « Parler vrai pour l’Afrique » de Denis Sassou Nguesso est une profession de foi, un engagement à servir le Congo et le continent. Une telle ambition, qui dépasse pratiquement le cadre sous régional, l’a amené à utiliser un discours de Nelson Mandela comme préface de son « ouvrage de promotion politique ». Ce qui a soulevé un tollé général. A commencer par l’indignation de la Fondation Nelson Mandela qui a dit n’avoir jamais reçu un quelconque manuscrit, ni une demande d’autorisation à publier un texte signé de l’ancien président sud-africain.

A propos du « prétendu leadership en Afrique centrale », dont parle Martin Belinga Eboutou dans son droit de réponse, la vraie question qu’il faut se poser est celle de savoir si le Cameroun va se contenter d’être « toujours disponible et disposé à coopérer avec tous les Etats africains et notamment les Etats d’Afrique centrale, sans chercher à jouer particulièrement un rôle » comme disait Paul Biya à Paris, pendant que Denis Sassou Nguesso renforce son lobbying en Afrique centrale, à l’Union africaine où il semble plus écouté que Paul Biya et à l’Elysée où trône le président Nicolas Sarkozy, « grand maître de la Françafrique » qui n’a jamais cru en la « rupture » qu’il avait annoncée ? Le Cameroun n’a-t-il donc aucune ambition sur les plans régional, africain et international ?

« HÂTEZ-VOUS DE LUI PRÉSENTER VOS EXCUSES »

Dans la conclusion du droit de réponse, Martin Belinga Eboutou avait estimé « qu’il s’agit là de fausses querelles » et affirmé que « Le choc » a fait « le mauvais choix de vouloir brouiller deux peuples frères et amis ». Ainsi que les présidents Paul Biya et Denis Sassou Nguesso : «  Des frères  et des amis unis de solidarité géographique, historique et politique ». S’appuyant sur une sagesse africaine sur laquelle le magazine congolais avait la prétention de motiver et de justifier sa « soif de vengeance », Martin Belinga Eboutou s’était efforcé de mettre les points sur les « i » en rappelant qu’en Afrique, « le frère du père (oncle) est tout simplement le père ». Comme pour dire que Paul Biya et Denis Sassou Nguesso sont comme deux frères. Insulter le frère de son père, c’est comme insulter son propre père.

D’où cette interpellation au patron du journal congolais qui a publié « des articles désobligeants, irrévérencieux » à l’endroit du président  Paul Biya : « Il a qualité pour vous maudire. Hâtez-vous de lui présenter vos excuses », a véritablement conclu le directeur du cabinet civil de la présidence de la République. En guise de conseil au directeur général du journal « Le Choc »qui s’est distingué négativement dans son « option » et sa « propension à l’insulte et l’invective, en insultant un Chef de l’Etat ». Et si l’émissaire congolais était venu remplir une double mission ? C’est-à-dire non seulement transmettre le message de Denis Sassou  Nguesso à Paul Biya, mais aussi lui présenter les excuses du journal congolais « Le Choc » ?

 

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 04:29




 

NEW YORK (AFP) - 11.11.2009 16:55 - L'Assemblée générale des Nations unies a consacré comme "Journée internationale de Nelson Mandela" la date du 18 juillet, qui correspond à l'anniversaire de l'ancien président sud-africain lauréat du prix Nobel de la Paix, a indiqué l'ONU mercredi.

L'Assemblée générale des Nations unies a consacré comme "Journée internationale de Nelson Mandela" la date du 18 juillet, qui correspond à l'anniversaire de l'ancien président sud-africain lauréat du prix Nobel de la Paix, a indiqué l'ONU mercredi.

L'Assemblée générale des Nations unies a consacré comme "Journée internationale de Nelson Mandela" la date du 18 juillet, qui correspond à l'anniversaire de l'ancien président sud-africain lauréat du prix Nobel de la Paix, a indiqué l'ONU mercredi.

Dans une résolution adoptée mardi par consensus entre ses 192 Etats membres, l'Assemblée a ainsi décidé qu'une célébration annuelle le 18 juillet commémorerait à partir de 2010 la contribution de Nelson Mandela à "la promotion d'une culture de paix".

La résolution a été adoptée dans le cadre d'un débat à l'assemblée plénière de l'ONU sur ce thème d'une culture de paix.

Elle souligne notamment le dévouement de M. Mandela tout au long de sa vie à des causes défendues par l'ONU telles que "la résolution des conflits, les relations inter-raciales, la promotion des droits de l'homme, la réconciliation et l'égalité des sexes".

Anticipant sur la décision de l'Assemblée générale, l'ONU avait déjà rendu un hommage officiel à Nelson Mandela le 18 juillet dernier, à l'occasion de son 91e anniversaire.

"Nelson Mandela est une icône internationale et un symbole d'espoir pour ceux qui sont opprimés et marginalisés à travers le monde", a déclaré l'ambassadeur d'Afrique du sud à l'ONU, Baso Sangqu.

"Mandela n'est ni un dieu, ni un saint. C'est simplement un homme qui s'est comporté un peu plus sagement, un peu plus fermement, un peu mieux que nous tous", a-t-il ajouté.

© 2009 AFP

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 22:39




 

 

LIBREVILLE (AFP) - lundi 09 novembre 2009 - 21h18 - Le directeur de cabinet du président gabonais Ali Bongo, investi le 16 octobre, a annoncé lundi qu'il se "déchargeait de ses fonctions" pour se défendre d'accusations dans le scandale des détournements (25 millions d'euros) à la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC).

"Pour des raisons d'éthique et de préservation de bonne gouvernance prônée par le chef de l'Etat Ali Bongo Ondimba, j'ai décidé de me décharger de mes fonctions actuelles aux côtés du président afin de me consacrer entièrement à ma défense dans cette affaire", a affirmé Jean-Pierre Oyiba, dans une déclaration lue en direct pendant le journal télévisé de la première chaine publique RTG1.

L'hebdomadaire Jeune Afrique affirme dans son édition du 8 au 14 novembre que M. Oyiba a été l'un des bénéficiaires des détournements de fonds et aurait touché "65,6" millions de Francs CFA (100.000 euros).

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 13:47




vendredi 6 novembre 2009


Brice R Mbodiam

La lecture du rapport rendu public en fin de semaine dernière sur le site de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) est simplement nauséabonde, de même qu'elle inspire de la pitié.

Pitié pour l'ensemble d'une zone CEMAC réputée pauvre malgré les richesses qui sont les siennes, mais dont la voracité de certains de ses enfants pourtant grassement payés par les contribuables des six Etats de la CEMAC les a conduits à taper dans la caisse de la banque centrale. Donnant ainsi à une institution qui n'inspirait jusqu'ici que respect, l'image d'un repaire de bandits, lesquels peuvent être désormais assimilés, sans exagération aucune, aux coupeurs de routes du Nord Cameroun ou encore aux rebelles qui violent femmes et enfants sur la route de la Centrafrique.

Le rapport de la Banque centrale inspire également de la pitié, il a fallu que le FMI frappe du poing sur la table pour que les tripatouillages au bureau extérieur de la BEAC soient rendus publics. Une fois de plus, l'on est là dans la situation de l'esclave dont le destin dépend du bon vouloir du maître. Alors que pour éviter ce statut d'assujetti, mais surtout dans un souci de transparence, une communication de crise aurait pu être organisée autour de ce scandale dès les premières révélations de la presse, pour éviter que les employés de la tour de verre du quartier Elig-Essono qui abrite le siège de la BEAC perdent de leur superbe.
Mais en lieu et place des explications dues à tous les citoyens de la CEMAC dont l'argent des impôts a été détourné, on a eu droit à un One Man Show du gouverneur, qui à travers une sortie médiatique dans le quotidien gouvernemental a plutôt revêtu le manteau non seulement de donneur de leçon à une presse avide de sensationnel, mais aussi de défenseur de la Gabonité, puisque nombre de ses compatriotes étaient au banc des accusés dans ce scandale.
De ce point de vue, Ali BONGO, qui a décidé de rappeler son compatriote à Libreville pour son remplacement futur, est certainement meilleur défenseur de la Gabonité que Philibert ANDZEMBE. Car, sa décision de couper les têtes de tous les Gabonais impliqués dans le scandale du Bep (Bureau Extérieur de Paris) sauve quelque peu la réputation du Gabon, dont les ressortissants au sein de la banque centrale passent désormais pour être des adeptes de Al Capone.

Mais par dessus tout, la réaction du président Gabonais doit être considérée non pas comme la gesticulation d'un mal élu qui cherche des excipients pour se faire accepter, comme le pense une certaine opinion ; mais plutôt comme une rupture avec ces égoïsmes nationaux qui, jusqu'ici, prenaient toujours le pas sur la compétence, l'efficience, voire la simple morale au sein des institutions communautaires.

Vu sous cet angle, le tocsin sonné par Ali Ben BONGO se veut interpellateur à l'endroit des autres chefs d'Etat de la CEMAC : Paul BIYA, Idriss DÉDY, François BOZIZÉ, Denis SASSOU NGUESSO… doivent chacun couper les têtes de leurs compatriotes qui ont trempé dans cette combine ; laquelle, entre 2004 et 2008, a fait perdre à la banque centrale 16 milliards de Fcfa.

Que pour l'histoire, tous les acteurs et complices, actifs ou passifs, payent le prix de cette dérive qui entachera à jamais les annales de la BEAC. C'est la raison pour laquelle l'on peut s'étonner que plusieurs mois après l'éclatement du scandale du Bep (Bureau Extérieur de Paris), un seul acteur (Armand Brice NDZAMBA), fut-il le principal accusé, soit derrière les barreaux. Et que les autres soient toujours libres de leurs mouvements.

L’Enquête de Félix C. EBOLÉ BOLA: Les détourneurs au rapport
La Banque centrale, sous la pression du FMI (Fonds Monétaire International), vient de livrer des conclusions "non exhaustives" sur les malversations au Bep (Bureau Extérieur de Paris). Les lignes qui suivent en constituent l'économie. En son temps, Philibert ANDZEMBE était resté dans les généralités, bien que disposant déjà de données accablantes et de première main.

Le gouverneur - "rappelé" par son pays, le Gabon - de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), dans son interview à Cameroon Tribune et que certains cadres de la maison continuent de considérer comme "un gros ratage communicationnel", avait même redressé l'échine, traitant d'"écume de surface" et de "recherche de sensationnel" les révélations des médias sur le vaste scandale financier touchant le Bureau extérieur de son institution à Paris (Bep).

Entre-temps, le Fonds monétaire international (FMI) est passé par là, obligeant l'auguste banque centrale à publier les résultats des enquêtes menées notamment par le cabinet Mazars et Théodore DABANGA, directeur général du contrôle général.

C'est désormais chose faite depuis vendredi dernier. Ainsi contrainte et forcée par le FMI, la banque des banques étale au grand jour les tripatouillages financiers de quelques cadres, le laxisme de ses dirigeants, et, surtout, la gigantesque machine à sous qu'elle était devenue au fil des ans et dont le jackpot engraissait des particuliers.

Les conclusions des enquêtes menées auprès de BNP Paribas et de la Société générale, ne sont "pas exhaustives" et ne peuvent, de ce fait, pas encore traduire l'ampleur des détournements.


A fonds perdus le mode opératoire allait de l'imitation des signatures des personnes habilitées aux doubles paiements (touchant les mises à disposition initiées par les agents de la Banque, aux règlements des frais liés aux évacuations sanitaires en passant par des détournements des chèques établis à l'ordre du Trésor public et des organismes en charge des retraites (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales, sans oublier des détournements de chéquiers et leur usage frauduleux, la falsification des relevés bancaires et le "maquillage" des écritures comptables.

 Théodore DABANGA, qui s'est penché sur ce tonneau des Danaïdes, enfonce le clou : "Manifestement, la BEAC est encore très loin des standards internationaux en matière de contrôle et il devient urgent et prioritaire d'engager la réforme du dispositif de contrôle au sein de la Banque."

Le Bureau Extérieur de Paris (Bep) a reçu, de janvier 2004 à mars 2009, des approvisionnements de l'ordre de 36,174 milliards de Fcfa avec un pic en juillet 2007, où il a fait des demandes de renflouement de l'ordre de 1,4 milliard de francs. Des appels de fonds jugés "démesurés par rapport aux besoins réels". Et, au stade actuel des investigations, le montant total des détournements, établis avec certitude, opérés au moyen de chèques, virements, retraits en espèces et titres de transport, s'élève à 16.548.969.100 francs.

L'enquête pointe, pendant la période étudiée, "858 chèques et 6 virements frauduleux au profit de 101 bénéficiaires, 1306 retraits en espèces frauduleux et 38 bénéficiaires de titres de transport aériens frauduleux".

Le montant estimé du préjudice de la BEAC s'élève à 18,5 milliards de francs (total des suspens au niveau du Bureau Extérieur de Paris, et, selon les premières investigations sur la base des justificatifs partiellement fournis par BNP Paribas et la Société générale, les détournements avérés se situent à 16,5 milliards de Fcfa (hormis les chèques suspects dont les images sont attendues).

La première banque citée a ainsi vu 2,377 milliards de Fcfa de dépôts se volatiliser en 2008.

La deuxième, entre 2004 et 2007, a enregistré des opérations frauduleuses de l'ordre de 4,178 milliards Fcfa.Cet envoi massif de fonds, sans rapport avec ses besoins réels et sans contrôle de leurs utilisations, aura suscité un tel appétit que les pilleurs du Bureau Extérieur de Paris "s'en sont donné à cœur joie".

Les responsabilités du Bureau Extérieur de Paris sont donc établies de manière irréfutable, mais les services concernés du siège (secrétariat général et direction de la comptabilité) de Yaoundé assument aussi une part de responsabilité sur ces graves manquements, les fraudes n'ayant été rendues possibles que "grâce aux approvisionnements inconsidérés et sans restriction effectués par le siège en faveur du Bureau Extérieur de Paris".

"La mission, peut-on lire dans le rapport, a investigué uniquement sur les suspens ou les écarts sur les rapprochements bancaires. Cependant, il y a lieu de relever que certaines opérations qui n'apparaissent pas en suspens de rapprochement parce qu'enregistrées aussi bien par les banques commerciales que par la BEAC peuvent se révéler frauduleuses. La mission n'a pas eu le temps matériel de revoir toutes les pièces comptabilisées pour en apprécier la moralité."

 En tout, ce sont 101 personnes (personnes physiques, entreprises diverses) qui sont bénéficiaires des chèques et virements frauduleux. Tout au long de leurs acrobaties financières et comptables, les responsables du Bureau Extérieur de Paris auront fait preuve d'une "volonté manifeste de dissimuler ces opérations en retardant leur comptabilisation dans les livres (…) pendant des mois, voire des années.

Certaines opérations d'approvisionnement étaient supprimées sur les faux relevés bancaires afin de ne pas susciter la curiosité des responsables, de présenter une situation du compte qui dégage toujours un besoin de trésorerie et justifier ainsi les demandes d'approvisionnement inconsidérées qui étaient faites".

Voracité sans contrôle Tout en haut de l'affiche des personnes indexées, l'on retrouve le Gabonais Armand NDZAMBA. Cet homme aujourd'hui derrière les barreaux et ses sociétés connues auront, en l'état actuel des investigations, bénéficié de 317 chèques frauduleux directement émis à leur profit.

 Entre 2004 et 2008, son épouse et lui, mais aussi ses sociétés, ont été recensés pour un montant de 4,096 milliards de Fcfa. Et comme si cela ne suffisait pas, "en plus des chèques frauduleux, des chèques émis régulièrement en faveur des organismes de prestations sociales et du Trésor Public français ont été détournés pour le compte des sociétés lui appartenant".

Pour les enquêteurs, aucun doute ne subsiste sur le fait que les opérations d'approvisionnement de fonds par le siège en faveur du Bureau Extérieur de Paris étaient très mal suivies, aussi bien par les services centraux que par le Bureau Extérieur de Paris lui-même.

Le siège de la BEAC approvisionnait le compte de son agence Parisienne auprès de la Société Générale et de la BNP Paribas, "sans se soucier des utilisations qui en étaient faites". De même, les fax ou les télécopies des demandes d'approvisionnement, "sans que cela ne suscite la moindre réaction du siège", n'avaient pas les signatures autorisées. Philibert ANDZEMBE, qui relevait dans Cameroon Tribune que "seuls des représentants d'un État sont indexés", pensant sans doute à des ressortissants de son pays, devra certainement relire ses manuels de patriotisme… Il y a bien plus.

Sans vouloir accabler un homme qui a certainement hérité d'une situation compromise, l'on pourrait se demander comment le spécialiste de la haute finance qu'il est, parvenu à la tête du gouvernorat en juillet 2007 a-t-il pu, dès la fin de la même année, fait procéder à la clôture du compte du Bureau Extérieur de Paris auprès de la Société Générale sans en avoir fait auditer les mouvements.

Cette question, et bien d'autres encore de la même veine, devraient constituer le plat de résistance de la réunion des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), prévue ce mois en Centrafrique

 

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 13:42




 

 

DAKAR (AFP) - vendredi 06 novembre 2009 - 23h21 - Plusieurs milliers de Sénégalais ont manifesté, vendredi à Dakar, à l'appel de l'opposition, pour "demander la démission" du chef de l'Etat Abdoulaye Wade, présenté comme "le président corrupteur" depuis l'affaire des 133.000 euros offerts à un agent du FMI, a constaté l'AFP.

En tête du défilé, un manifestant portait sur la tête une valise estampillée "Alex Segura", du nom du représentant du Fonds monétaire international (FMI) auquel la présidence avait remis "100.000 euros et 50.000 dollars", selon le FMI.

Le chef de l'Etat avait expliqué que son aide de camp s'était "trompé sur la somme" à donner au fonctionnaire en guise de traditionnel "cadeau" d'adieu.

"Na dem" ("qu'il parte", en langue ouolof) était le nouveau slogan de cette manifestation organisée par la coalition d'opposition Benno Siggil Senegaal ("S'unir pour un Sénégal debout"), qui avait remporté les élections locales de mars dans plusieurs grandes villes, dont la capitale, Dakar.

Portant des vêtements ou des brassards rouges, couleur de la contestation, des militants faisaient signer "une pétition pour la démission" du président. Dans son texte intitulé "10 raisons pour faire partir Wade", l'opposition avait placé en premier "mal gouvernance au quotidien : un président corrupteur".

Sur une pancarte, un manifestant demandait "des éclaircissements sur l'Anoci", agence nationale présidée par le fils du président, Karim Wade, dont la gestion avait été très contestée dans un récent livre d'enquête.

Mais les mères de familles, venues en nombre, se plaignaient surtout que "tout soit si cher", "qu'on ne puisse plus faire trois repas par jour" ou "qu'autant de jeunes soient au chômage".

Deux jours plus tôt, le président Wade, âgé de 83 ans et au pouvoir depuis 2000, s'était déclaré sûr d'être réélu en 2012, sans même avoir besoin de faire campagne.

L'opposant Abdoulaye Bathily (Ligue démocratique) a au contraire estimé que cette manifestation marquait "le début de la fin" pour le régime, en déclarant : "ces mêmes jeunes qui avaient porté Wade au pouvoir en 2000 sont aujourd'hui dans la rue pour exiger sa démission".

"Wade veut instituer un régime monarchique, il veut installer son fils à la tête du pays, mais le Sénégal n'est pas une république bananière", a protesté M. Bathily devant la presse.

Le maire de Dakar, Khalifa Sall (Parti socialiste), a assuré que "10.000 à 15.000 personnes" étaient dans la rue, tout en appelant à amplifier la mobilisation. "Depuis longtemps, on n'avait pas bougé. Ce coup d'essai est un coup de maître", a-t-il néanmoins estimé.

Des femmes brandissaient le portrait d'un dirigeant de l'opposition absent, l'ex-Premier ministre (2004-2007) Macky Sall. Le secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng, ne participait pas non plus au rassemblement.

 

 

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 18:20




 

Koaci.com Par Aghu Lomé  06/11/2009  11:13:02

Les Forces Armées Togolaises ont présenté le jeudi 05 novembre dernier, leur « Grand rapport » en Présence du chef de l’Etat. La cérémonie s’est déroulée pour une première fois à la Présidence de la République.

C’est au grand complet des officiers et en présence des généraux à la retraite que le contenu du « Grand rapport » des FAT a été présenté au Chef de l’Etat. Les officiers étaient tous en treillis. Une cérémonie qui rappelle de triste mémoire, celle de la présentation d’allégeance des militaires à Faure Gnassingbé, au lendemain du décès du feu Gnassingbé Eyadéma.

Les militaires dans leur rapport ont énuméré les actes posés par le Chef de l’Etat, qu’ils ont vivement salué. « Vos efforts contribuent à améliorer le cadre de travail des militaires ont-ils souligné avant d’ajouter, c’est avec beaucoup de peine que nous avons appris la tentative de coup d’Etat. Une action dont le but est de remettre en cause les réformes et les efforts de réconciliation », a déclaré Mba Koffi Batanta, porte-parole des FAT.

Les militaires confirment ainsi la tentative d’attentat à la sûreté de l’Etat, dont le principal accusé n’est autre que le demi-frère du Chef de l’Etat et ancien ministre de la défense nationale, Kpatcha Gnassingbé. Ce dernier est en détention depuis le 15 avril 2009, suite à son arrestation devant l’Ambassade des USA où il tentait de se réfugier.

Cette déclaration qui intervient au lendemain d’une conférence de presse au cours de laquelle les avocats de Kpatcha Gnassingbé, ont réfuté la thèse du complot et avancé plutôt celle d’une tentative d’assassinat de l’ancien député, sonne comme une réponse à la défense de Kpatcha Gnassingbé. Selon les avocats, l’ancien ministre de la défense les a mandatés pour initier une conciliation entre son frère de Chef d’Etat et lui.

On se demande dans ces conditions, quelle réponse le Chef de l’Etat fera à la demande de conciliation dont les avocats de Kpatcha Gnassingbé, ont saisi Mrg.. Nicodème Barrigah, président de la « Commission Vérité – Justice – Réconciliation ». Au demeurant, Me. Djovi Gally et consorts ont donné 10 jours à Faure Gnassingbé pour réagir. C’est donc avec beaucoup de curiosité que les Togolais attendront cette échéance.

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 01:20




 On le sait déjà. Des cadres en service à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) ont mis sur pied un vaste réseau qui a permis la distraction de près de 18,5 milliards Fcfa appartenant aux Etats de la communauté économiques et monétaire de l’Afrique Centrale. Dans un rapport commandé par le Fonds monétaire international (Fmi), l’on apprend que 101 employés de la Beac sont de près ou de loin mêlés à ce scandale. Même si l’on peut de prime abord considérer que le gros contingent de ces présumés détourneurs sont de ressortissants gabonais, il n’en demeure pas moins que tous les autres Etats membres ont leurs citoyens impliqués dans ce scandale. Quid du Cameroun?

 

Environ une dizaine de Camerounais sont suspectés dans ces détournements. Le premier compatriote cité dans cette affaire n’est autre que Roger Kemadjou. Aujourd’hui suspendu de ses fonctions, il a été délégué du gouverneur entre 1998 et 2008, puis directeur adjoint aux relations internationales de la Beac à Yaoundé.

 
Selon les missions d’enquête, Roger Kemadjou aurait bénéficié de quelques chèques et virements frauduleux pour un montant de 14.000 euros, soit environ 10 millions de francs Cfa. Ce qu’il ne reconnaît cependant pas, selon le rapport d’enquête de la Beac. Le deuxième Camerounais impliqué n’est autre que Sabine Tiako, agent de bureau d’ordre.

 
Le quotidien Mutations n° 2522 du lundi 2 novembre 2009, indique qu’elle était la première personne en contact avec le courrier «arrivée», et qu’elle ne pouvait pas ne pas être impliqué dans les détournements de courriers, relevés de comptes bancaires, chèques, chéquiers, etc. Notre confrère va plus loin en précisant qu’elle a bénéficié des largesses d’Armand Brice Ndzamba, le principal suspect dans cette affaire. Il aurait mis à la disposition de cette dame un véhicule privé. A quelles fins ?

 
Informations comptables

 
Il y a aussi le cas de Jacques Nsolé, l’adjoint au directeur de la comptabilité de 2001 à 2008. Le rapport d’audit précise qu’il a entretenu sur une longue période, de fausses informations comptables sur le compte de la Beac. Il assume toujours selon les enquêteurs, la défaillance dans les rapprochements bancaires et le non provisionnement des suspens de rapprochements recommandés par les commissaires aux comptes.

 
Les autres Camerounais cités sont: Réné Libong, Robert Prosper Nken, Jean Marie Yana, Ali Adamou du cabinet Kpmg (Cameroun), Jérôme Minlend, Pdg de Cameroun Audit Conseil anciennement Ernst and Young, premier commissaire aux comptes de la Beac pour les exercices allant de 2000 à 2005, Moïse Wanji, chef de service de la comptabilité générale. Le comité d’audit a procédé à la fin du mois d’octobre à l’audition des personnes sus-citées au siège de la banque centrale à Yaoundé. Au regard du rapport d’enquête dont nous avons eu accès difficile pour le moment de savoir avec exactitude jusqu’à quel point ce deuxième groupe de Camerounais sont impliqués dans ce scandale.

 
Pour ce qui concerne les détournements proprement dits, progressivement, l’on y voit plus clair. Les résultats du cabinet Mazars et Théodore Dabanga révèlent ainsi que le Bureau extérieur de Paris (Bep) a reçu de janvier 2004 à mars 2009 des approvisionnements de l’ordre de 36,174 milliards Fcfa. Pendant cette période, les enquêteurs ont pointé 858 chèques et 6 virements frauduleux au profit de 101 bénéficiaires, 1306 retraits en espèces frauduleux et 38 bénéficiaires de titres de transport aériens frauduleux. Le rapport estime à 18,5 milliards Fcfa le montant du préjudice subi par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

Source : cameroon-info.net 05-11-2009   

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