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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 05:37




 

Par Jean.Francois.Channon | Mardi 8 décembre 2009 | Le Messager

L’actuel président centrafricain, semble être très respectueux des aînés. Depuis à peu près 6 ans qu’il est au pouvoir en RCA, on ne lui connaît jusque là aucune animosité particulière, ou alors aucun éclat de voix particulier avec ses homologues d’Afrique centrale notamment. Au contraire, avec chacun des chefs d’Etat de la sous région, « le chef de l’Etat entretient des relations teintées de cordialité et de considération », pour reprendre un commentaire d’un de ses proches collaborateurs. Ce général d’armée qui pris le pouvoir suite à ce qu’il a toujours appelé « le sursaut patriotique », avant de se faire élire démocratiquement confiait alors au reporter du Messager à Bangui en juin 2007 que « mes aînés m’ont bien reçu. Ils m’ont conseillé et ont guidé mes premiers pas. »

Lorsque 5 ans après son arrivée au Palais présidentiel de Bangui, il a été porté à la présidence en exercice de la Communauté monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), succédant ainsi à Paul Biya, François Bozize n’a pas connu de répit. D’abord sur le plan intérieur. On ne peut pas être à la tête de la CEMAC alors que dans son propre pays ça tire sans cesse dans tous les coins et recoins, et que l’insécurité est grandissante.  Il lui fallait absolument faire des pas vers les différentes adversités, construire le consensus autour de sa personne, et faire une paix durable avec les différentes rébellions qui sévissaient en Centrafrique au point de la fragiliser redoutablement. En décembre 2008, presque toutes les fractions rebelles étaient au Palais de l’Assemblée nationale à Bangui, où se tenait le Dialogue politique inclusif (DPI). Pendant presque deux semaines, les Centrafricains se sont parlés, se sont contredits, se sont même insultés, bref, ont en quelque sorte lavé le linge sale en famille, sous la houlette du médiateur, l’ex défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba. Si les conclusions du Dialogue politique inclusif n’ont pas fait pour autant l’unanimité, notamment dans la mise en place d’un nouveau gouvernement pour ce qui est des partages des postes, François Bozize a au moins réussi un pari : celui de rendre son pays fréquentable.

C’est alors par suite qu’il fallait s’attaquer au mandat que les autres chefs d’Etats lui ont confié à la tête de la CEMAC. C’était en tout cas le plus difficile. On le sait, l’intégration sous régionale, notamment dans ses dimensions sociale (libre circulation des personnes), économiques (libre circulation des biens) et politique (mise en place d’un Parlement d’Afrique centrale dans l’esprit de Barthélemy Boganda, le père de l’Etat centrafricain), piétine. Plus grave encore, certains Etats d’Afrique centrale se montrent même inaccessibles aux citoyens d’autres pays d’Afrique centrale. De plus, les efforts pour relier les différentes capitales des pays de la CEMAC par des réseaux routiers fiables ne sont pas partagés par tous. Bref c’est une Afrique centrale aux divergences et motivations à la fois multiples et particulières qu’a héritées François Bozize à Yaoundé lors du sommet où le président Paul Biya du Cameroun lui a passé le témoin. L’homme aura le temps de faire son bilan le 14 décembre 2009 à Bangui, où doit se tenir le 10è sommet de la CEMAC. Ce sera le tout premier sommet sans Omar Bongo Ondimba. Son bilan sera positif si la plupart des chefs d’Etat (sinon tous) sont présents au bord du fleuve Oubangui. On sait que François Bozize en homme neuf dans la sous région semble avoir la sympathie de tous. Du Congolais Denis Sassou Nguesso à aujourd’hui au Camerounais Paul Biya, en passant par le Tchadien Idriss Deby Itno, à l’Equato guinéen Obiang Nguema Mbazogo et au Gabonais Ali Bongo Ondimba, l’actuel président centrafricain à su conduire un rapprochement dont on attend la consécration au sommet de Bangui. Sa présente visite dans la capitale camerounaise, où il est l’hôte du réputé très difficile Paul Biya, rentre dans une stratégie marketing politique de ce sommet de Bangui.

Hier lundi 7 décembre 2009, les deux hommes d’Etat et leurs épouses respectives ont été acclamés dans les rues de Yaoundé, notamment sur le  parcours présidentiel par une foule diverse. François Bozize et Paul Biya ont par la suite eu au mois trois tête à tête. On imagine que le président Bozize aura tout essayé pour convaincre Paul Biya à lui faire l’honneur en tant que « grand frère », de se rendre à Bangui dans quelques jours. Et surtout de lui dire que la vitalité de la CEMAC dépend en grande partie de lui. Lui le désormais leader, difficilement incontestable de la sous région. Et pour cela, François Bozize, l’homme qui a réussi à convaincre la rébellion de son pays, et est allé partout en Afrique centrale rencontrer ses homologues semble avoir une certaine veine. Puisque dans cette Afrique centrale aux multiples intrigues égoïstes, il a réussi à se faire inviter à Yaoundé par le président de la République du Cameroun. Alors, face aux défis majeurs qui interpellent la CEMAC, Paul Biya va-t-il se laisser convaincre par François Bozize ? Attendons de voir d’ici à la fin de cette visite, ce jour.

 

Yaoundé et Bangui résolus à renforcer la sécurité transfrontalière

(Xinhua) mercredi 9 décembre 2009 - Le Cameroun et la République centrafricaine vont prendre des mesures concertées pour combattre l’insécurité transfrontalière, faciliter le transport des marchandises vers RCA et promouvoir l’intégration sous-régionale, selon le communiqué conjoint publié mardi au terme d’une visite officielle du président centrafricain François Bozizé à Yaoundé.

« Face à l’insécurité transfrontalière notamment le phénomène de coupeurs de routes, la circulation des armes légères et de petits calibres, l’enlèvement des personnes contre des demandes des rançons, le vol des bétails, les deux chefs d’Etats ont convenu de conjuguer leurs actions dans divers cadres à l’instar de l’initiative tripartite sur l’insécurité transfrontalière qui réunit le Cameroun, le Tchad et la RCA ou dans le cadre et du comité des chefs de police de l’Afrique centrale », selon le communiqué.

Les deux chefs d’Etats ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le processus de délimitation et de démarcation de leur frontière terrestre longue de 561 km.

Abordant les problèmes relatifs au transport terrestre local, François Bozizé et Paul Biya ont convenu de renforcer les mesures prises pour faciliter le transport des marchandises à destination de la RCA le long du corridor Douala-Bangui (1500 Km) pour une évacuation fluide de celles-ci.

En outre, la nécessité de relancer les travaux de la commission mixte technique permanente de transport entre les deux pays, a été soulignée par les deux chefs d’Etats.

Située au centre du continent africain et ne disposant pas d’accès à la mer, le transport des marchandises à l’import et à l’ export de la RCA dépend en grande partie du corridor de transit Douala-Bangui.

Le Cameroun et la République centrafricaine ont aussi envisagé la création d’un centre de formation professionnelle des cadres qualifiés dans le domaine minier, selon le communiqué.

Au sujet de l’intégration sous-régionale, Paul Biya et François Bozizé ont réaffirmé leur résolution de mettre en place le plutôt possible le passeport biométrique baptisé passeport Cemac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale).

Les deux hommes se sont aussi engagés à approfondir des discussions sur certains sujets pendants de la Cemac avant la prochaine conférence des chefs d’Etats de cette communauté prévue à Bangui.

Mais, le sommet de la Cemac initialement prévu fin novembre et reporté au 14 décembre, pourrait encore une fois être reporté, a confié à Xinhua une source proche de la présidence de la république centrafricaine.

Durant son séjour de deux jours au Cameroun, François Bozizé, président en exercice de la Cemac, a invité Paul Biya à effectuer une visite officielle en RCA. Les modalités et la date celle-ci restent encore à déterminer par voies diplomatiques.

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 21:47



Selon des informations d’une source proche de la présidence centrafricaine qui a requis l’anonymat, le sommet des chefs d’Etat de la CEMAC déjà reporté au 14 décembre prochain, serait encore reporté une nouvelle à une date non précisée pour la mi-janvier 2010.

De report en report, il y a manifestement un malaise pour la tenue du sommet de Bangui de la CEMAC

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 12:37




APA-Yaoun­dé (Ca­me­roun) Le chef de l’Etat ca­me­rou­nais, Paul Biya, a dé­non­cé l’in­té­gra­tion sous-ré­gio­nale de l’Afrique cen­trale « qui avance avec une sage len­teur ».

S’ex­pri­mant lundi soir à Yaoun­dé, à l’oc­ca­sion d’un dîner of­fi­ciel of­fert à son ho­mo­logue cen­tra­fri­cain, Fran­çois Bo­zi­zé, en vi­site au Ca­me­roun, il a ap­pe­lé à sur­mon­ter les dif­fé­rences entre Etats, « qui ne sont très sou­vent que la sur­vi­vance du passé ou des égoïsmes ».

« Iso­lés, nous res­te­rons faibles ; unis, nous mul­ti­plie­rons nos forces », a-t-il dé­cla­ré, pro­met­tant sa contri­bu­tion pour une com­mu­nau­té forte en Afrique cen­trale.

Son hôte, pour sa part, a sou­hai­té que l’Afrique cen­trale puisse être une mai­son com­mune plus so­lide, sou­hai­tant la fin de la dis­per­sion des forces qui ne peut être qu’un fac­teur de fai­blesse.

Pour lui, le défi re­lève d’une simple ques­tion de vo­lon­té en vue de créer une com­mu­nau­té forte et dy­na­mique.

Abor­dant le volet bi­la­té­ral, Paul Biya a salué le ren­for­ce­ment des re­la­tions fra­ter­nelles entre les deux pays voi­sins à la lu­mière des ter­ribles épreuves qu’à connues la Cen­tra­frique il y a quelques an­nées.

Il a fé­li­ci­té son in­ter­lo­cu­teur pour avoir mené le dia­logue po­li­tique in­clu­sif ayant conduit à des ac­cords entre le pou­voir et les mou­ve­ments re­belles.

Il a pro­mis que le Ca­me­roun conti­nue­ra à ap­puyer ce pro­ces­sus de ré­con­ci­lia­tion à tra­vers des mis­sions de sé­cu­ri­té et de paix.

« Votre sé­cu­ri­té et votre sta­bi­li­té sont aussi les nôtres. Cela nous oblige à une concer­ta­tion per­ma­nente, y com­pris dans le do­maine de la cri­mi­na­li­té trans­fron­ta­lière », a-t-il in­sis­té.

M. Biya a sou­hai­té une re­dy­na­mi­sa­tion de toutes les formes de concer­ta­tion, no­tam­ment à tra­vers la Com­mis­sion mixte dont la der­nière ses­sion re­monte à 2002, et a pro­mis une so­li­da­ri­té plus agis­sante, entre autre à tra­vers l’ac­cueil des étu­diants cen­tra­fri­cains, l’ex­ploi­ta­tion mi­nière et fo­res­tière et le tra­fic rou­tier dont le Ca­me­roun consti­tue la porte d’en­trée et de sor­tie ma­ri­time de son voi­sin.

Fran­çois Bo­zi­zé et Paul Biya avaient eu un tête à tête quelques heures plus tôt au pa­lais pré­si­den­tiel, après son ar­ri­vée en mi-jour­née qui a elle-même été pré­cé­dée de la dis­per­sion par la po­lice de quelques ac­ti­vistes cen­tra­fri­cains, venus aux pre­mières heures de la ma­ti­née avec des pan­cartes hos­tiles cam­per de­vant l’hôtel où est hé­ber­gé leur pré­sident.

Mo­nique Bo­zi­zé, de son côté, a signé son acte d’adhé­sion à Sy­ner­gies afri­caines contre le sida et les souf­frances, une ONG créée par la pre­mière dame ca­me­rou­naise Chan­tal Biya, qui l’a reçue en au­dience.

Le couple pré­si­den­tiel cen­tra­fri­cain et leur suite quittent Yaoun­dé mardi à 8h50, heure lo­cale.

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 05:03




07/12/2009 à 15h34 Libération

Le capitaine putschiste est toujours soigné au Maroc après la tentative d'assassinat dont il a été victime jeudi. En dépit des déclarations rassurantes, on ne sait toujours pas si Moussa Dadis Camara pourra retrouver sa place à la tête de la junte militaire.

L'incertitude règne en Guinée, quatre jours après la tentative d'assassinat sur Moussa Dadis Camara, le chef de la junte au pouvoir. Blessé à la tête par son aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba - en fuite depuis - «Dadis» est actuellement hospitalisé au Maroc. Son état de santé fait toujours l'objet de nombreuses interrogations.

Alexandre Cécé Loua, le ministre guinéen des Affaires étrangères, a affirmé sur RFI que le président autoproclamé de la Guinée était «hors de danger». Il «reconnaît son entourage» mais «ne peut pas encore communiquer», «sur les conseils des médecins». Auparavant, il avait précisé que Moussa Dadis Camara avait «subi une intervention chirurgicale d'un traumatisme crânien et les suites opératoires sont très favorables, son état n'inspire pas d'inquiétude».

Pourtant, le ministre a été incapable d'évoquer une date pour un éventuel retour du capitaine putschiste en Guinée: «Je ne saurais vous le dire, son état évolue sûrement, ce qui me fait dire qu'il pourra s'adresser à la nation, mais je ne peux pas vous dire maintenant à quel moment». Selon Alexandre Cécé Loua, les médecins n'ont pas évoqué «pas pour le moment» d'éventuelles séquelles.

Atermoiements

En dépit de l'optimisme affiché, ces déclarations représentent un infléchissement des proches de Dadis. Le ministre des Affaires étrangères s'était en effet montré plus rassurant dimanche: «Le chef de l'Etat se porte bien» et «dans les deux ou trois jours qui viennent, il pourrait éventuellement adresser un petit message à la Nation», avait-il dit.

Signe des hésitations sur ce sujet, le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, avait indiqué vendredi que Dadis Camara était «dans une situation qui est difficile, certes, mais qui n'est pas désespérée».

Ces atermoiements et l'éloignement de Dadis de Conakry, la capitale, fragilisent sa position, déjà ébranlée par le massacre d'opposants guinéens en septembre dernier. Si Dadis Camara a nié en être responsable, plusieurs témoins ont accusé Toumba, chef des «Bérets rouges», d'avoir été présent ce jour-là. La brouille entre les deux hommes, autrefois proches, daterait de cette date.

Chasse à l'homme

Jeudi, Toumba aurait alors tenté de tendre un «piège» au capitaine putschiste, en le faisant venir au camp militaire Koundara, dans le but de le tuer et de «prendre le pouvoir». «Ils ont commencé presque tout de suite à tirer. Un des gardes du corps s'est jeté pour protéger le président, ils l'ont tué (...) et le chauffeur aussi est mort», a ainsi expliqué le porte-parole du chef de la junte, Idrissa Chérif. Selon lui, le capitaine Dadis Camara a «fait le mort» et Toumba a alors «annoncé au talkie walkie: "on a tué le président, le pouvoir est dans ma main, je suis le nouvel homme fort du pays"».

Pour l'heure, Toumba est toujours introuvable malgré la chasse à l'homme organisée. La junte a appelé samedi la population à «collaborer activement aux recherches» pour retrouver l'ancien aide de camp ainsi que ses «acolytes». Une «forte récompense» a été promise, ce qui n'a pas empêché Toumba de s'entretenir avec l'AFP, par téléphone: «Je suis en lieu sûr. (...) J'ai une bonne partie des hommes avec moi. (...) Je suis en Guinée, libre de mes mouvements».

Guerre de succession à venir?

Un conflit ouvert entre différents pans de l'armée pourrait donc éclater. A moins que la Guinée ne se trouve un nouvel homme fort en la personne du général Sékouba Konaté. Le numéro trois de la junte, un des acteurs majeurs de la prise du pouvoir par l'armée le 23 décembre 2008 au lendemain de la mort du «président-général» Lansana Conté, exerce le pouvoir «par intérim».

«C'est lui le numéro 2 de fait, il est rentré et tout le commandement était à l'aéroport pour son accueil. Il est pour le départ de Toumba (que des témoins accusent d'être le responsable du massacre d'opposants le 28 septembre), il voulait arrêter Toumba, c'est l'homme fort du régime», a indiqué un observateur étranger à l'AFP.

Dans ce contexte, l'opposant guinéen Cellou Dalein Diallo, victime de la répression le 28 septembre dernier et réfugié désormais à Paris, a affirmé que la journée de jeudi n'était «qu'un simple règlement de compte entre deux personnes qui étaient complices». Cellou Dalein Diallo a souhaité que les «militaires patriotes» «rouvrent le dialogue avec les Forces vives (oppositions, syndicats, société civile) et mettent en place un gouvernement de transition capable de conduire le pays vers des élections libres, transparentes et crédibles».

 

Capitaine Moussa Dadis Camara, faux espoir, vrai potentat

Le chef de la junte, à la tête du pays depuis décembre, a pris goût au pouvoir.


Par CHRISTOPHE AYAD
30/09/2009 à 00h00 Libération

C’est un Amin Dada en VF. Surgi de nulle part à la mort du président Lansana Conté, le capitaine Dadis Camara avait suscité des espoirs qui paraissent aujourd’hui au mieux démesurés, voire totalement utopiques. En décembre 2008, lorsqu’un quarteron de jeunes militaires prend le pouvoir laissé vacant par la disparition de Conté, après une interminable agonie, la société civile guinéenne, les partis politiques, les diplomates et même la presse internationale ont voulu croire que cet homme de troupe aux manières un peu brusques et au franc-parler déroutant serait l’homme de la situation : celui qui aller «nettoyer la maison» après des décennies de corruption effrénée avant d’organiser, pour la première fois, des élections libres. Depuis l’indépendance, seuls deux hommes avaient dirigé cette ancienne colonie française ombrageuse (au point de refuser la main tendue de De Gaulle en 1958) : le marxiste Touré et le «général-paysan» Conté. Aujourd’hui, les Guinéens en viendraient presque à les regretter…


Tout avait bien commencé, dans une atmosphère sympathique de «happening» selon le mot d’un diplomate. Installé au camp militaire Alpha-Yaya-Diallo, le capitaine Moussa Dadis Camara fait fi du protocole : qui veut le voir n’a qu’à venir et patienter, parfois des jours entiers. Dès les premiers jours, des narcotrafiquants sont arrêtés, interrogés au camp militaire. Mais très vite, on commence à s’inquiéter des foucades du militaire, notamment lorsqu’il fait diffuser à la télévision les aveux et les excuses du fils de Lansana Conté, trafiquant notoire, le visage tuméfié et allongé sur un lit d’hôpital.


Ubu roi.
Camara invente une nouvelle façon de gouverner : il se fait filmer en permanence par la Radio télévision guinéenne, qui diffuse quotidiennement ce Loft du pouvoir. Les Guinéens appellent cela le «Dadis show» et c’est devenu un must sur YouTube. Fou rire assuré, du moins jusqu’au massacre de lundi. On l’y voit terroriser un businessman ukrainien, enguirlander l’ambassadeur d’Allemagne, traiter son Premier ministre comme un vaurien, démettre en direct le directeur des douanes…

Ubu roi à Conakry.


Mais au-delà du folklore et des foucades, quelque chose a bien changé. Dadis Camara, qui avait promis qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle, ni lui ni un autre membre de la junte, a goûté au fruit vénéneux du pouvoir. Encouragé par de pseudo-mouvements de jeunes et quelques caciques de l’ère Conté, Camara ne veut plus y renoncer. Si lui continue de vivre à la dure parmi ses frères d’armes, dont il se méfie sans l’avouer, sa famille, installée dans une grande villa de la capitale, a découvert les joies de l’opulence. Depuis son arrivée au pouvoir, Camara n’a cessé de recruter dans sa garde rapprochée des «forestiers», originaires, comme lui, de l’intérieur des terres. On le dit méfiant envers les Peuls, les Malinkés et les Soussous. Ses interlocuteurs le voient changer de mois en mois. Il ne parle plus de rendre le pouvoir. On s’inquiète, au niveau du Groupe international de contact qui accompagne la transition en Guinée, de le voir préciser qu’il ne se présenterait pas aux élections «en 2009». En septembre, le capitaine parachève la manœuvre, assez grossière il est vrai. Le scrutin est décalé à janvier, pour cause de retards dans le processus d’enregistrement. Dans la foulée, il estime ne plus se sentir lié par sa promesse. La rupture est de plus consommée avec les Forces vives, forum regroupant partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, qui a refusé de valider sa candidature. Furieux, Dadis Camara menace de réactiver le comité d’audit créé dans les premiers jours du coup d’Etat et chargé d’enquêter sur les ex-Premiers ministres : Sidya Touré, François Fall, Cellou Diallo et Lansana Kouyaté, tous candidats potentiels à la présidentielle.


«Isolé».
L’ivresse du pouvoir, l’appât du gain, le tribalisme ont tourné la tête du capitaine Camara. Mais ce dernier s’est aussi senti encouragé par la victoire du putschiste mauritanien Mohamed Ould-Abdelaziz à la présidentielle de cet été. Pestiféré il y a un an, au moment de son coup de force, le général Abdelaziz a su amadouer les Occidentaux et charmer les Mauritaniens. «"Pourquoi pas moi ?" a pensé Dadis, résume un diplomate français. Le cas mauritanien n’a rien à voir. Nous lui avons toujours tenu un langage clair en lui répétant qu’il devait tenir ses engagements, sous peine de se retrouver isolé.» Le problème, c’est que le message n’a pas été uniforme, une fois de plus dans la politique africaine de la France. Il y a seulement deux semaines, Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret et ami de Nicolas Sarkozy, déclarait que le Quai d’Orsay était «à côté de la plaque» en Guinée-Conakry. Il a ainsi expliqué au numéro 2 de la junte, Sékouba Konaté, en visite à Paris, que la candidature de Dadis Camara, «ne pose pas de problème» puisqu’il est «un citoyen guinéen comme les autres». Dans la foulée, Konaté était reçu par Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée. Paris a rompu hier sa coopération militaire avec Conakry. Trop tard ?

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 04:01




 

Coopération : François BOZIZE en visite officielle au Cameroun !

07/12/2009

L’avion Présidentiel de la République  Centrafricaine , a foulé le sol camerounais ce lundi 7 décembre 2009 avec à son bord Son Excellence M. François BOZIZE en compagnie de son épouse. Ils ont été accueillis au bas de la passerelle par le couple présidentiel camerounais. Le Président BOZIZE est en visite officiel au Cameroun pour une durée de 48 heures.

Le Programme de cette visite au Cameroun de Son Excellence le Président de la République Centrafricaine et Madame BOZIZE prévoit pour cette journée de Lundi 7 décembre 2009 :

08h00-09h30- Mise en place des populations et des groupes de danse à l’Aéroport de Yaoundé-Nsimalen.

09h00- 10h50- Arrivée à l’Aéroport des personnalités.

11h00- Fin de la mise en place des personnalités.
         
11h30- Arrivée à l’Aéroport de S.E.M. le Président de la République du Cameroun et Madame Chantal BIYA.


12h00-Attérissage de l’avion ayant à son bord S.E.M. le Président de la République Centrafricaine et Madame Monique BOZIZE.

 -Accueil par S.E.M. le Président de la République du Cameroun et Madame Chantal BIYA.
 -Honneurs militaires.
- Présentation des corps constitués.
- Bref arrêt au Pavillon d’Honneur.

 12h30 - Départ des deux Chefs d’Etat et leurs Epouses, en cortège, du Pavillon d’Honneurs pour le Hilton Hôtel.

 13h00- Arrivée à l’Hôtel Hilton.

-  Installation de S.E.M. le Président de la République Centrafricaine et Monique BOZIZE.

- Retour de S.E.M. le Président de la République du Cameroun et Madame Chantal BIYA au Palais de l’Unité.

 15h45- Départ de SEM le Président de la République Centrafricaine de l’Hôtel Hilton pour le Palais de l’Unité.

 15h55- Arrivée au Palais de l’Unité.

-         Accueil par S.E.M. Le Président de la République du Cameroun.

 16h00- Entretien en tête-à-tête entre les deux Chefs d’Etat.

16h05- Départ de Madame Monique BOZIZE de l’Hôtel Hilton pour le Palais de  l’Unité.

16h15- Arrivée au Palais de l’Unité.

 -Accueil par Madame Chantal BIYA.
 

16h20-17h00- Entretien entre les deux Premières Dames.

 Vers 17h00- Fin de l’entretien entretien entre les deux Chefs d’Etat.

-         Retour de SEM le président de la République Centrafricaine et Madame Monique BOZIZE à l’Hôtel Hilton.

-         Arrivée à l’Hôtel Hilton.

-         Installation.
    

 19h45 -  Départ de S.E.M.. Le Président de la de la République Centrafricaine et Monique BOZIZE pour le Palais de l’Unité.

19h55 – Arrivée au Palais de l’Unité.

  - Accueil par S.E.M. Le Président de la République du Cameroun et Madame Chantal BIYA.
 

 20h00  - Dîner officiel offert par SEM. Le Président de la République du Cameroun et Madame Chantal BIYA en l’honneur de S.E.M. Le Président de la République Centrafricaine et Madame Monique BOZIZE.
 

21h30 -  Fin du Dîner.

 -  Retour de S.E.M. Le Président de la République Centrafricaine et Madame Monique BOZIZE à l’Hôtel Hilton.

-         Arrivée à l’Hôtel Hilton.
 

-         Installation.
 
Le programme de la journée du mardi 08 décembre 2009 sera communiqué ultérieurement.



Isabelle ESSONO, Rédacteur.

 

PANA 7-12-2009

Le président et Madame Chantal Biya ont accueilli le couple présidentiel centrafricain à sa descente d'avion à l'aéroport international de Yaoundé en début d'après-midi, a-t-on constaté sur place.

Il est prévu un tête-à-tête entre Paul Biya et son hôte à 16 heures et un dîner dans la soirée. La visite prend fin demain mardi.

 

François Bozizé en visite au Cameroun lundi

APA-Yaoundé (Cameroun) dimanche 6 décembre 2009

Le chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé, est attendu lundi au Cameroun pour une visite officielle de deux jours au cours desquels il aura une série d’entretiens avec son homologue Paul Biya.

Le programme provisoire publié dimanche soir par la présidence du Cameroun prévoit un tête à tête le même lundi, qui sera suivi plus tard par un dîner officiel.

Cette visite intervient au lendemain du renvoi sine die du sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), dont M. Bozizé est le président en exercice et qui devait ce tenir début décembre dans la capitale de son pays, Bangui.

Les entretiens entre les deux hommes devraient donc tourner autour de cette organisation sous-régionale considérée comme la plus en retard en Afrique sur le plan de l’intégration.

Le Cameroun et la République centrafricaine partagent une longue frontière terrestre, autour de laquelle s’activent des coupeurs de route lourdement armés.

La dernière visite de François Bozizé au Cameroun remonte au sommet de la CEMAC de mai 2008.




La Centrafrique : Le Pays de François Bozizé…

07/12/2009 CRTV

C’est donc officiel, François Bozizé le Président de la République Centrafricaine est à Yaoundé. Il arrive après d’autres chefs d’Etats, Ali Bongo Ondimba du Gabon, Idriss Deby Itno du Tchad.

Un ballet au sommet, révélateur de l’urgence d’une concertation au plus haut niveau en Afrique Centrale. Nul doute qu’il faut aussi et surtout placer cette visite, dans le cadre des contrats précédents le prochain sommet de chefs d’Etat de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Il va être également question de la coopération vieille de plusieurs décennies qui unie les deux pays frères et amis.

 

La République centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, est un pays sans accès à la mer d'Afrique centrale, le Cameroun constitue un débouché important sur l’Océan, et une porte d’entrée vers ce vaste pays. La plupart des produits et autres matériels qui transitent en République Centrafricaine passe en effet par le port de Douala.

La Centrafrique est entourée par le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord, le Soudan à l'est, la République démocratique du Congo et le Congo au sud. L'essentiel de la frontière sud du pays est marqué par le fleuve Oubangui et le Mbomou en amont. La partie nord du pays constitue le haut bassin du fleuve Chari. Ce sont ces deux fleuves qui donnèrent son nom de colonie au pays alors sous domination française.

La vie politique connaît depuis quelques années, notamment après l’accession de François Bozizé à la magistrature suprême, un calme notable, propice à la relance économique de ce pays aux ressources naturelles importantes.

Le pays de Barthélemy Boganda, considéré comme le père de la Nation centrafricaine, a en effet connu sur le plan politique des rebondissements.

Parlementaire à Paris, il fut l'auteur de brûlots réguliers et de demandes de maintien de tous les droits français au peuple d'Afrique équatoriale française. Parlementaire français véhément, il prônait depuis longtemps l'indépendance des colonies, il avait proposé depuis longtemps la création d'un État d'Afrique Centrale unique, regroupant Gabon, Congo, Cameroun et Centrafrique. Il y voyait la seule solution permettant d'éviter l'éclatement de la région en territoires trop petits, non viables, et sans rôle à jouer sur la scène internationale. Il meurt le 29 mars 1959, peu après son élection, dans un accident d'avion dont les causes n'ont jamais été élucidées.

Son cousin, David Dacko, instituteur, lui succède mais est renversé fin 1965 par un coup d'État mené par le capitaine Jean-Bedel Bokassa qui se fait couronner empereur à vie en 1977 avant d'être renversé en 1979. David Dacko lui succède encore brièvement. Il sera chassé du pouvoir en 1982 par le général André Kolingba, qui établit un régime militaire. André Kolingba restera au pouvoir jusqu'en 1993, année où, suivant le courant de démocratisation lancé par le sommet de La Baule, les premières élections multipartites ont lieu et Ange-Félix Patassé est élu président de la République.

En 2001, une tentative de coup d'État provoque de violents affrontements dans la capitale, Bangui.

Après une nouvelle série de troubles, le 15 mars 2003, le général François Bozizé réussit un nouveau coup d'État et renverse le Président Patassé

Une élection présidentielle a eu lieu le 13 mars 2005, après plusieurs reports. Election dans laquelle se présentaient, entre autres, François Bozizé (déjà chef de l'État), l'ancien Président André Kolingba, et l'ancien Vice-président Abel Goumba.



Pierre EVEMBE.

 

Le président de la République centrafricaine, François Bozizé, a entamé, lundi, une visite de deux jours à Yaoundé, a annoncé un communiqué du cabinet civil de la Présidence camerounaise, qui précise que le chef de l'Etat centrafricain répond à une invitation de son homologue camerounais, Paul Biya.
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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 00:45




Dadis Camara ‘’gravement’’ atteint lors de violents échanges de tirs à Conakry

 

APA – Conakry 03-12-2009 (Guinée) Le chef de l’Etat guinéen, le capitaine Moussa Dadis Camara, serait ‘’gravement atteint’’ lors des échanges de tirs nourris entendus jeudi en début de soirée à Conakry, la capitale guinéenne, selon une source sûre contactée par APA.

 

Le président guinéen serait même hospitalisé dans une clinique du camp du bataillon général à Conakry, a précisé la même source

L’aide de camp du président guinéen. le lieutenant Aboubacar Toumba Diakhité, qui serait à l’origine des échanges des tirs entre des éléments de la garde présidentielle rapprochée, les ‘’bérets rouges’’ et des gendarmes, serait en fuite vers l’ile de Kassa (10 km au large de Conakry), en compagnie d’un groupe de soldats.

 

Des éléments de la gendarmerie et de l’armée guinéenne sont lancés à leurs trousses, a expliqué la même source. Par ailleurs des mouvements d’hélicoptères sont actuellement constatés dans la capitale guinéenne..

 

Des tirs nourris ont été entendus en début de soirée à Conakry, la capitale guinéenne. Ces tirs proviendraient du camp Koundara, dans la capitale, qui servait de base au Bataillon autonome de la sécurité présidentielle (BASP), sous l’ancien régime.

 

Selon des sources non confirmées, c’est l’aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara qui aurait effectué une descente musclée au PM3, garnison de la gendarmerie située en plein centre de Kaloum pour libérer des ‘’bérets rouges’’ qui étaient détenus là-bas pour vol.

 

Il y aurait alors eu des échanges de tirs entre les éléments de la BASP et les gendarmes.

Le capitaine Moussa Dadis Camara se trouvait dans la capitale au moment t des faits, selon des sources contactées par APA à Conakry.

 

Guinée: le Sénégal envoie un avion pour emmener Dadis à Dakar

DAKAR (Sénégal) - Le Sénégal a envoyé à Conakry un avion médicalisé "pour emmener vers Dakar" le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, "blessé" jeudi soir au cours d'une tentative de meurtre, a-t-on appris auprès d'un responsable sénégalais.

"Le Sénégal a envoyé un avion médicalisé à Conakry pour amener Dadis vers Dakar. Il est blessé, on ne connaît pas le degré et la nature de sa blessure", a indiqué à Dakar ce responsable, sous le couvert de l'anonymat.

"On est allés à Conakry, on l'a fait à sa demande" (du chef de la junte), a précisé cette source, ajoutant: "S'il peut être soigné à Dakar, il sera soigné à Dakar, sinon, il sera emmené ailleurs".

(©AFP / 04 décembre 2009 01h01)



Guinée le chef de la junte blessé par son aide de camp qui a été arrêté

CONAKRY (AFP) - 03.12.2009 21:47 - Le chef de la junte au pouvoir en Guinée depuis près d'un an, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été blessé par balle jeudi soir par son aide de camp Aboubacar Toumba Diakité qui a été arrêté, a-t-on appris auprès d'un membre de son entourage et de sources militaires.

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée depuis près d'un an, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été blessé par balle jeudi soir par son aide de camp Aboubacar Toumba Diakité qui a été arrêté, a-t-on appris auprès d'un membre de son entourage et de sources militaires.

"Le capitaine Dadis Camara a été légèrement blessé par balle par son aide de camp Aboubacar Toumba Diakité qui a ensuite été arrêté", a déclaré à l'AFP par téléphone un membre du service du protocole, qui a requis l'anonymat.

Le capitaine Camara "vient de quitter le camp Samory Touré", situé dans le centre administratif de Conakry, a ajouté cette source.

De son côté, le secrétaire d'Etat guinéen Moussa Tiegboro Camara a annoncé jeudi soir à la radio d'Etat l'arrestation du "lieutenant Aboubacar Diakité dit Toumba", aide de camp du chef de la junte, sans préciser la raison de cette interpellation.

Une source militaire burkinabè, proche du président Blaise Compaoré, a déclaré au correspondant de l'AFP à Ouagadougou: "effectivement, c'est Toumba qui a tiré sur le président Dadis, mais l'état du président n'est pas critique. Apparemment, il s'en est sorti".

Auparavant, un jeune soldat membre de la garde rapprochée du lieutenant Toumba Diakité, interrogé au téléphone par l'AFP au camp Samory Touré, avait affirmé: "Toumba a tiré sur le président".

Un habitant du camp, joint par téléphone, avait assuré à l'AFP: "J'ai vu une voiture 4x4 entrer au camp, on disait +c'est le président qui est dedans, il est blessé à la tête+ et on l'a fait entrer immédiatement, pour qu'il soit soigné".

A la radio, le secrétaire d'Etat Moussa Tiegboro Camara a annoncé en direct en début de soirée: "le lieutenant Aboubacar Diakité a été arrêté". Mais ce responsable très proche du chef de la junte a refusé de préciser les raisons de cette interpellation, en évoquant un "secret d'Etat".

De nombreux témoins du massacre d'opposants, le 28 septembre à Conakry, avaient affirmé que le lieutenant Aboubacar Toumba Diakité avait donné l'ordre de tirer sur la foule.

L'organisation Human Rights Watch (HRW) avait écrit dans un rapport sur la répression sanglante du 28 septembre: "Tous les témoignages ont indiqué que les meurtres ont été exécutés par des membres de la garde présidentielle (...) et que l'officier commandant les bérets rouges dans le stade était le lieutenant Abubakar Diakité, dit Toumba".

© 2009 AFP

 

Guinée: tentative de meurtre du chef de la junte qui "se porte bien"

CONAKRY - AFP / 04 décembre 2009 00h26) Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a fait l'objet d'une tentative de meurtre de la part de son aide de camp mais "se porte bien", a assuré jeudi soir son porte-parole, Idrissa Chérif, interrogé au téléphone par l'AFP depuis Dakar.

"Son ex-aide de camp, Toumba Diakité, a voulu attenter à la vie du chef de l'Etat, mais dieu merci, le président se porte bien", a assuré à l'AFP M. Chérif, peu avant 21H30 GMT.

"Le président Dadis Camara est actuellement réuni avec les différents chefs d'état-major des armées, au camp Alpha Yaya Diallo (siège de la junte, ndlr) et nous sommes en train de tirer les conclusions de cette soirée", a-t-il encore affirmé, en refusant de confirmer ou d'infirmer des informations selon lesquelles le capitaine avait été "blessé à la tête".

Le ministre a seulement indiqué que la tentative de meurtre avait eu lieu "au camp Koundara", situé dans le centre administratif de Conakry.

Le lieutenant Aboubacar Diakité, dit Toumba, "a été localisé, c'est-à-dire arrêté", a confirmé M. Chérif.

"Quand vous attaquez un chef de l'Etat, vous attaquez la sûreté de l'Etat, nous avons pris nos responsabilités: ceux qui ont voulu attenter à la vie du président Dadis seront punis à la mesure de l'acte qu'ils ont voulu poser", a-t-il encore déclaré.

"Pour l'instant, l'armée est en train de faire un ratissage", a par ailleurs déclaré M. Chérif, dans une interview accordée à la télévision France 24.

A la question "pourquoi a-t-on voulu attenter à la vie du capitaine Dadis Camara", M. Chérif a répondu indirectement: "Le président a demandé la transparence avec la commission internationale d'enquête pour savoir ce qui s'est passé au stade" le 28 septembre (au moment du massacre d'au moins 150 opposants, selon l'ONU).

"Je ne dis pas que c'est pour cette raison" qu'il y a eu la tentative de meurtre contre le capitaine Dadis Camara. "Mais sachez que le président a toujours voulu que tout soit transparent devant l'opinion nationale et internationale", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les dissensions au sein de l'armée qui auraient affaibli le pouvoir du capitaine Camara, M. Chérif a répondu: "le chef de l'Etat (guinéen) est aujourd'hui avec tous les chefs d'Etat-majors des forces armées. Cela n'a rien à voir avec quelques individus qui ont voulu attenter à (sa) vie".

Par ailleurs, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) a fait lire à la radio et à la télévision nationale un communiqué appelant "le peuple de Guinée au calme et à la vigilance".

"Un incident malheureux s'est produit cet après midi au camp Koundara provoqué par le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité alias +Toumba+ au cours duquel le capitaine Moussa Dadis Camara a été légèrement blessé", a dit le commandant Kélétigui Faro, ministre secrétaire général de la présidence, lisant le communiqué.

"La situation est à présent sous contrôle", a conclu le CNDD.

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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 19:29




 


(AgoraVox 02/12/2009)



"L’Histoire est le lieu d’un perpétuel changement, d’une perpétuelle modification de formes" disent les marxistes et la rébellion qui a secoué, début 2008, le Tchad illustre, si besoin en était, de la confirmation de cette thèse.

Cette rébellion partie des confins de la frontière soudanaise avec plus de 300 pick-up 4*4, ayant parcouru plus de 600km jusqu’à entrer dans la capitale N’djamena, n’a rencontré aucune résistance. Celle-ci s’est faite dans la capitale, pendant près de trois jours et aux alentours du palais présidentiel, et a permis aux troupes loyalistes de déloger les rebelles et de les contenir en dehors de la ville, non sans le soutien des unités d’élites de l’Armée française.
L’analyse de cette rébellion et au vu des précédentes qui ont eu lieu en Afrique subsaharienne, notamment en RD. Congo, au Congo-Brazza, en République Centrafricaine, en Côte-d’Ivoire et même en Angola, de la fin du 20ème siècle au début du 21ème, démontrent certaines similitudes et des points communs entre elles, à quelques variantes près.

La grande nouveauté des rébellions modernes est qu’elles ne sont pas dépourvues des moyens. Elles affichent et étalent au grand jour, avec superbe et arrogance, leurs moyens matériels ultra sophistiqués, qui sur certains points, rivalisent ou même dépassent ceux des armées nationales. Elles sont en mesure de mener une guerre conventionnelle et certaines d’entre-elles, disposent des moyens aéroportés.

De la dissymétrie des moyens en présence de l’époque, on est passé à leur symétrie. Ainsi donc, du guérilléro en haillons des années 60, les rebelles d’aujourd’hui sont bien habillés, bien équipés, ont reçu une formation militaire et manipulent à volonté l’art de la communication.
Le deuxième élément caractéristique des rébellions d’aujourd’hui est leur nature extraterritoriale, car mettant aux prises un ou plusieurs pays frontaliers qui servent de base arrière à ces mouvements rebelles et qui, en plus, leur apportent un soutien matériel, militaire et financier. Au besoin, on peut recourir à quelques mercenaires que la fin de certains conflits, et surtout de la guerre froide, a laissés en déshérence et en errance en Afrique comme dans le reste du monde.

Le soutien dont bénéficient ces mouvements de la part des pays frontaliers, avec la complicité de la communauté internationale, ne peut en aucun cas être reconnu officiellement malgré les multiples preuves de leur implication portées à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale. En retour, le pays qui soutient ces mouvements bénéficie des largesses de la communauté internationale, même si celui-ci fait piètre figure en matière des droits de l’homme.
La troisième observation est que toutes ces rébellions partent souvent des ethnies transfrontalières dont la principale revendication est d’ordre identitaire, en s’appuyant sur les brimades et exactions dont elles se réclament être victimes ainsi que de leur exclusion dans la gestion de la chose publique. Pour donner une coloration nationale à leur mouvement, certains associent les éléments d’autres ethnies.

Un quatrième élément qui fait la particularité de ces rébellions modernes est leur privatisation du simple fait des convoitises et de l’exploitation illégale des ressources naturelles d’un pays par certaines multinationales ou carrément par des trafiquants internationaux véreux et leurs affidés locaux. Ce qui est à la base de l’essor prodigieux d’un affairisme d’Etat, qui impliquent toutes les hautes personnalités tant civiles que militaires des pays impliqués dans ces conflits.

Enfin, un dernier point, et non des moindres, est la capacité de nuisance qu’ont ces rébellions de fragiliser les jeunes démocraties, en démontrant aux yeux du monde que la légitimité issue des urnes ne rime pas avec elles et qu’elles peuvent à tout moment changer le cours de l’Histoire.
Bien entendu, il va de soi que les principales caractéristiques dégagées ne sont pas exhaustives, et que la guerre menée par ces différents mouvements rebelles africains n’a pas du tout de connotation idéologique, d’autant que toutes les parties en présence -gouvernement et rébellion- évoluent sous la bannière du capitalisme écervelé et triomphant. Mais le seul et unique élément détonateur peut provenir d’une situation de rupture de ban avec la communauté internationale ou le fait de ne plus être en communauté d’intérêts avec cette dernière.


MAYIFILUA N’DONGO ONG "DEDQ" et "CEFOTED"


par MAYIFILUA N’DONGO  mercredi 2 décembre 2009 -

 

© Copyright AgoraVox

 

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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 19:21




 

La mode est aux conférences et aux Mémoires

mardi 1er décembre 2009 / par Bedel Baouna Afrik.com

 

Ils ont été présidents de grands pays. Aujourd’hui, ils mènent une retraite active. De Jimmy Carter à Georges W Bush en passant par Jacques Chirac (et même Mikhaïl Gorbatchev), ils donnent des conférences ici et là ou écrivent des Mémoires.

"Une fois qu’un homme a été président, il devient un objet de curiosité", observait Gerald Ford. Le 22 octobre dernier, à Montréal, George W. Bush a donné une conférence ("Conversation avec George W. Bush"), moyennant la somme de 140 000 dollars. Il a fait salle comble. Et, en attendant la publication de ses Mémoires, il parcourt le monde - en août dernier, il était en Corée du sud, où il avait pu mesurer son succès. C’est Bill Clinton qui avait donné le top départ des conférences grassement rémunérées. En sept ans, il a déclaré aux impôts plus de 95 millions de dollars, une somme qu’il n’aurait pas gagnée durant ses mandats et qui pourrait inspirer les présidents africains qui font du pouvoir un don du ciel ou de leurs ancêtres. Jacques Chirac, lui, ne s’est pas encore adonné aux conférences, mais ses Mémoires (éd. NIL, 2009) font fureur. Jamais il n’a été aussi populaire qu’après sa vie élyséenne : ni son renvoi devant la justice ni son récent dérapage à Bordeaux n’endiguent le fleuve de son succès. (Les Mémoires de Sarah Palin battent les records, mais ils ont l’inverse et il est à craindre qu’elle ne devienne jamais présidente des USA).

Comme l’analyse un politologue sénégalais, "la voix d’un homme politique éminent ne devient luxueuse qu’après avoir quitté ses fonctions. Aussi médiocre fut-il, sa parole est recherchée, chacun de ses mots est un réconfort. C’est valable aussi en Afrique".

Trois bels exemples africains

Thabo Mbeki a compris l’importance des conférences. Dans un amphithéâtre plein à craquer, il a traité avec brio des rapports Afrique-Chine. Il gagne en estime, ce qui ne l’était pas il y a deux ans. Il voyage et conseille. Plus que jamais, Abdou Diouf rayonne. Certes, il est à la tête d’une institution inutile, la Francophonie ! Mais son succès ne se dément pas. Il suffit de se promener dans les rues de Montréal, Beyrouth, Casablanca, Reims, Paris, pour s’en convaincre. Si la stature et la réconnaissance internationnales suffisaient à (ré)conquérir le pouvoir, nul doute qu’il battrait Abdoulaye Wade en 2012, sans coup férir. Abdou Diouf manie mieux l’imparfait du subjonctif, il n’est plus friand de phraséologies stéréotypées... Docteur honoris causa de trois grandes universités !

Victimes de coups d’Etat, Ange Patassé, Marc Ravalomanana et Konan Bédié, eux, ne suscitent pas de "curiosité" parce qu’ils ont faim de pouvoir et de revanche. Ils ont tort ; ils devraient imiter Thabo Mbeki et Abdou Diouf, deux sémillants jeunes hommes (la jeunesse, c’est la quête de la lumière). Ange Patassé pourrait entamer ses conférences par les Coups d’Etat en Centrafrique... Marc Ravalomanna aborderait son parcours, De la mairie à la présidence par la révolte — imité par son successeur — ou De la nécessité pour un président de pays pauvre de s’acheter un avion personnel à plus de 60 millions de dollars... Konan Bédié n’aurait aucun mal à converser sur son impossible retour au pouvoir, tant Laurent Gbagbo semble se destiner à la présidence à vie...

A défaut des Conférences ou des Mémoires, ces présidents déchus pourraient s’inspirer de Jerry Rawlings. L’ancien président ghanéen représente son pays à l’étranger quand l’actuel président ne peut se déplacer. Ainsi a-t-il été la vedette à l’investiture de Denis Sassou Nguesso en août, à Brazzaville.

Les présidents en exercice y gagneront en estime

Sans doute s’accrochent-ils au pouvoir pour ses fastes, mais les présidents en exercice, très contestés et en mal de succès, gagneront gros en se retirant des affaires pour donner des conférences ou écrire leurs Mémoires. De par son caractère, Robert Mugabé remplira les salles avec comme thème : Comment j’ai nargué mes compatriotes et les Britanniques tout en chérissant les écrits de l’immense Doris Lessing... Pas de doute, en ancien avocat, Abdoulaye Wade enflammera les amphithéâtres ou les lecteurs en abordant sans détour la façon dont son fils bien-aimé dirigera le Sénégal... Idriss Deby sait que le pouvoir au Tchad ne tient qu’à un fil, les rebelles s’emparent parfois du palais présidentiel, il pourra en parler... Denis Sassou Nguesso maîtrise l’armée congolaise, il la connaît du bout des doigts. Le thème de ses futures conférences est tout trouvé : De l’inutilité des généraux au Congo. Ils sont pléthoriques, mais n’ont aucune mission importante à leur actif. Le succès de l’autre Françafricain, Paul Biya, est acquis, à condition de plancher sur ses vacances à 250 000 euros la semaine... Qui mieux que Mamadou Tandja magnifiera les référendums gagnés d’avance ?... Thomas Sankara demeure dans les esprits, alors Blaise Compaoré pourra discourir sur la franche amitié ( ?) qui les liait... Jonas Savimbi paraissait un tigre en papier, Edouardo Santos séduira les auditoires en en riant... Une certitude : l’accomplissement d’une vie politique ratée passe aussi par une retraite active ! Les présidents accrocheurs devraient y réfléchir.

 

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 00:41




         siège de la CEMAC à Bangui

(Cameroun link 01/12/2009)



Au menu, le choix d’un nouveau gouverneur à la Beac, l’intégration régionale et les administrations provisoires des banques. Initialement prévue le 30 novembre, à Bangui, en Centrafrique, la conférence des chefs d’Etat de la Cemac va se tenir finalement le 14 décembre. L’information défile en boucle à la page d’avant-garde du site web de la Cemac depuis la semaine dernière. Elle a été reprise directement par plusieurs journaux en ligne comme Camerounactu.net, qui a été l’un des premiers d’ailleurs à annoncer son report en début du mois de novembre.

 De sources proches de la Cemac, citées par le journal du Rdpc, L’Action, l’élection présidentielle en Guinée Equatoriale a motivé ce report. En effet, expliquent les sources susdites, la date du 30 initialement arrêtée de commun accord par les dirigeants de la sous région n’arrangeait pas Teodoro Obiang Nguema, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle qui se déroulait le même jour.

Sauf miracle, les six chefs d’Etat vont se réunir le 14 décembre courant. Cette rencontre, vraisemblablement la dernière de l’année 2009, est pleine d’enjeux. Au regard des dossiers qui sont au menu des échanges. Le plus croustillant est sans doute le remplacement du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Philibert Andzembé, désavoué par Ali Ben Bongo Ondimba, à la suite des scandales financiers au Bureau extérieur de Paris (Bep) qui ont fait perdre plus de 19 milliards F Cfa à cette institution. Paul Biya, Idris Deby Itno, François Bozize, Theodoro Obiang, Sassou Nguesso et Ali Bongo doivent désigner le nouveau gouverneur. S’ils décident de ne pas sauter le verrou du consensus de Fort Lamy, ils suivront donc la proposition du Gabon. Dans le cas contraire, l’affaire devra se jouer avec dans le rôle principal, la Guinée Equatoriale qui se revendique la nouvelle place de leader.

Les autres dossiers sont, entre autres, le problème d’intégration régionale qui piétine jusqu’ici, précisément la problématique de la circulation des hommes et des biens avec, en toile de fond, la finalisation du projet du passeport biométrique Cemac, l’évaluation des reformes institutionnelles en cours, la validation de la feuille de route du Programme économique régional (Per) et son financement. L’autre grand sujet devant également être au menu est celui des administrations provisoires des banques. « Il s’agit d’un problème d’Etat », apprend-on

© Copyright Cameroun link

 

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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 03:18




 

Par Jean.Francois Channon | Jeudi 26 novembre 2009 | Le Messager

 

C’est pratiquement un secret de polichinelle. Le sommet de la Communauté monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui devait se tenir à Bangui, capitale de la République centrafricaine au début du mois de décembre 2009 a été reporté. Joint au téléphone hier depuis Bangui par Le Messager, un haut cadre de la Commission de la CEMAC affirme que « pour l’instant, aucune date n’a été avancée. Il s’agit donc d’un report sine die. Vous savez qu’à la fin de ce mois de novembre, doit se dérouler l’élection présidentielle en Guinée équatoriale. C’est dire qu’il faut aménager une date acceptable par tous. Et c’est du ressort des chefs d’Etat. D’où entre autres, ce report… » Il en est de même du tournoi de football de la CEMAC qui précède généralement le sommet des chefs d’Etats et qui a aussi été reporté. Par contre, ce qu’on sait désormais avec certitude, c’est que le président en exercice de la CEMAC, François Bozizé et chef de l’Etat centrafricain, effectuera très prochainement une visite à Yaoundé. Celle-ci fait suite à une invitation que lui aurait adressée son homologue camerounais Paul Biya. Des sources poches du sérail politique, les préparatifs de ce déplacement de François Bozizé seraient actuellement en phase terminale. Aussi bien au niveau sécuritaire que diplomatique. Si nos sources au ministère des Relations extérieures restent encore avares en confidences, dans les coulisses, certains diplomates en charge du dossier CEMAC affirment qu’il s’agit d’une visite de travail, et dont l’axe principal, outre les relations bilatérales, concerne justement le dossier CEMAC.

 

Il faut rappeler que depuis la disparition d’Omar Bongo Ondimba, une grande majorité de l’opinion en Afrique en général, et en Afrique centrale en particulier voit en Paul Biya le nouveau leader de la sous région. Ceci nonobstant quelques bouderies respectives de la part du Congo (Denis Sassou Nguesso semble lui aussi revendiquer ce rôle de nouveau leader en Afrique centrale, comme en témoigne des petites frictions dont certains médias congolais s’en sont fait l’écho récemment) et de la Guinée équatoriale (du fait de sa subite richesse). En tout cas, dans cette recherche effrénée de leadership, et face au froid enregistré dans ses rapports avec Sassou Nguesso, notamment dans les tumultes relatifs au processus de la succession à son père, mais aussi face à un conflit que le Gabon a depuis quelques années avec la Guinée équatoriale sur une affaire de discussion de nappe pétrolière, Ali Bongo Ondimba semble avoir choisi son camp. Quelques jours seulement après la fin de l’élection présidentielle au Gabon, et alors qu’il n’était pas encore officiellement proclamé président, Ali Bongo Ondimba était venu à Yaoundé faire acte d’allégeance à l’endroit d’un « père » qu’il avait aussi qualifié devant les médias de « parrain ». Ainsi vu, pour le nouveau et jeune président gabonais, après la disparition de son père Omar Bongo Ondimba, Paul Biya est « le nouveau sage de l’Afrique centrale ». Une vision pratiquement partagée par Idriss Deby Itno. Lors de sa récente visite au Cameroun en octobre dernier, le président tchadien a couvert le président du Cameroun de nombreuses éloges ; synonymes en fait d’une couronne posée sur la tête de l’homme du 6 novembre 1982, et faisant de lui pratiquement le « leader » de l’Afrique centrale post Omar Bongo Ondimba.

« Petit frère et grand frère »

Ayant donc de son côté le Gabon d’Ali Bongo Ondimba, et le Tchad d’Idriss Deby Itno, il restait donc pour le président du Cameroun d’avoir la position de la République centrafricaine de François Bozizé pour qu’il puisse faire définir les nouveaux rapports de forces dans la sous-région. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est pour cette raison que François Bozizé a été invité à Yaoundé. Il s’agit en fait d’une « convocation » d’un grand frère (Paul Biya) adressée à un petit frère (François Bozizé). Entre le Cameroun et la République centrafricaine, depuis toujours, il existe des rapports plutôt cordiaux. Hormis quelques frictions dues à l’action de quelques criminels armés (coupeurs de routes) qui sèment la terreur des deux côtés de la frontière. Dès son arrivée au pouvoir, François Bozizé s’était plus lié au doyen des chefs d’Etat de la sous-région Omar Bongo Ondimba. En 6 ans de pouvoir, le chef de l’Etat centrafricain a effectué à plusieurs reprises des visites à Libreville. Mais après la mort d’Omar Bongo Ondimba, médiateur officiel dans la crise centrafricaine, François Bozizé s’est retrouvé quelque peu orphelin et privé d’un lien affectif déterminant.

Dans une Afrique centrale ainsi sevrée du « Doyen Bongo », et où foisonnent dès lors des intérêts à la fois divers et égoïstes, le rapprochement avec Paul Biya apparaissait ainsi plus réaliste. Ceci pour des raisons historiques irréfutables. Il y a d’abord qu’une bonne partie de l’économie centrafricaine est dépendante du Cameroun. Notamment à travers le Port autonome de Douala où la RCA réalise le plus fort de ses importations et exportations. Ce qui n’est pas rien. Ensuite, les deux pays partagent une très longue frontière commune. Ce qui aussi n’est pas rien pour la sécurité des deux Etats. Et enfin, depuis le début de la crise centrafricaine, le Cameroun de Paul Biya n’a ménagé aucun effort à divers niveaux, pour voler au secours du président François Bozizé. Et cela, le président centrafricain lui en est reconnaissant. Sinon Paul Biya en l’invitant à Yaoundé entend bien le lui rappeler. Une source proche du sérail explique : « Ce qui est important à retenir est que cette visite doit pouvoir clarifier le ciel des relations entre Yaoundé et Bangui. C’est-à-dire que le grand frère Paul Biya devrait pouvoir avoir l’assurance de la sincérité de l’affection diplomatique et politique du petit frère François Bozizé dans l’univers de la sous-région d’Afrique centrale. C’est important. Les deux hommes d’Etat devraient donc pouvoir longtemps en parler avant le sommet des chefs d’Etat de la CEMAC, le premier sans Omar Bongo Ondimba, et dont les enjeux comme vous devez le savoir sont multiples et nombreux ».

 

Source : http://www.lemessager.net/?p=3346#comment-1758

 

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