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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 18:10


Dadis-et-Toumba.jpg

 

 NEW YORK (AFP) - lundi 21 décembre 2009 - 17h53 - La Commission d'enquête sur le massacre du 28 septembre au stade de Conakry a rendu un rapport accablant pour les plus hautes autorités guinéennes, qu'elle accuse de crimes contre l'humanité justifiant la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).

"Il est raisonnable de conclure que les crimes perpétrés le 28 septembre 2009 et les jours suivants peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité", affirme le rapport de cette Commission internationale nommée par l'ONU, publié lundi et transmis au Conseil de sécurité.

Le 28 septembre, les forces de défense et de sécurité avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire, rassemblés dans le plus grand stade de Conakry pour réclamer que le président autoproclamé depuis décembre 2008, le capitaine Dadis Camara, ne se présente pas à l'élection présidentielle.

La Commission onusienne fait état d'au moins "156 personnes tuées ou disparues, soit 67 personnes tuées et dont les corps ont été remis aux familles, 40 autres qui ont été vues mortes au stade ou dans les morgues mais dont les corps ont disparu, ainsi que 49 autres vues au stade dont le sort reste inconnu".

Elle confirme "qu'au moins 109 femmes ont été victimes de viols et d'autres violences sexuelles, y compris de mutilations sexuelles et d'esclavage sexuel".

"Plusieurs femmes ont succombé à leurs blessures suite à des agressions sexuelles particulièrement cruelles", ajoute-t-elle.

La Commission estime qu'ensuite, "les autorités guinéennes se sont engagées dans une logique de destruction des traces des violations commises, qui vise à dissimuler les faits: nettoyage du stade, enlèvement des corps des victimes d'exécutions (...), altération intentionnelle des documents médicaux et prise de contrôle militaire sur les hôpitaux et les morgues".

Cette opération a eu pour résultat d'instaurer un climat de peur au sein de la population et la commission estime en conséquence que "le nombre des victimes de toutes ces violations est très probablement plus élevé".

Le rapport de 60 pages conclut à la "responsabilité pénale individuelle" de plusieurs responsables guinéens, dont Dadis Camara, son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, et le ministre chargé des services spéciaux, le commandant Moussa Tiegboro Camara.

Dadis Camara est incriminé pour sa "responsabilité de commandement", les deux autres officiers pour avoir été présents sur le lieu des crimes et personnellement impliqués.

Le dossier du lieutenant "Toumba" est particulièrement chargé, la commission citant des témoignages selon lesquels "la violence au stade a commencé quand il est arrivé" et il a participé personnellement à certaines attaques et notamment "tiré à bout portant sur des manifestants".

La Commission considère que d'autres personnes "pourraient être considérées comme pénalement responsables", parmi lesquelles le capitaine Claude Pivi, dit "Coplan", ministre de la Sécurité présidentielle, et le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la Santé.

La Commission recommande de saisir la Cour pénale internationale (CPI) "pour enquêter sur les responsables présumés des crimes contre l'humanité".

Le 3 décembre, Dadis Camara a été blessé par balles à la tête dans une tentative d'assassinat à Conakry par le lieutenant "Toumba", qui est en fuite. Dadis Camara est depuis lors hospitalisé à Rabat.

La Commission d'enquête internationale est composée de trois membres: l'ancien ministre algérien Mohamed Bedjaoui, qui la préside, Françoise Kayiramirwa (Burundi) et Pramila Patten (Ile Maurice).

 

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 16:08


spiruline.jpg

BRANDJI, Tchad (AFP) - lundi 21 décembre 2009 - 12h31 - Sur les eaux autour du lac Tchad, des dizaines de femmes récoltent la spiruline, une algue salée d'un beau vert intense: un projet pour développer son exploitation dans la région devrait conduire à l'exportation de ce produit à la valeur nutritive exceptionnelle.

"Produit miracle, produit du siècle! Avec 70% de protéines, elle contient cinq à dix fois plus de protéines que la viande, des vitamines A et B12...", s'enthousiasme Mahamat Sorto, coordonnateur du Projet spiruline, développé avec l'aide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Union européenne (UE).

"Les anciens, qui ne connaissaient pas sa valeur nutritive, l'utilisaient comme médicament ou pour soigner des problèmes de peau. On veut développer son exploitation car elle peut à la fois servir à nourrir des gens dans une région qui souffre de malnutrition et pour commercialiser un produit qui peut avoir du succès dans le monde entier", souligne M. Sorto.

Autour du lac Tchad, la spiruline, mi-algue (en raison de la photo-synthèse) mi-bactérie (parce qu'elle ne dispose pas de noyau), "pousse" naturellement dans des bassins, dégageant une odeur pas forcément très agréable.

Avant, les femmes la récoltaient dans l'eau et la séchaient à même le sable, pour en faire des galettes. Aujourd'hui, grâce au projet, elles filtrent, tamisent, concentrent et sèchent la spiruline, pour en faire des spaghettis, cakes ou gélules.

L'ancien mode d'exploitation "laissait beaucoup d'impuretés dans les galettes. Nous avons mis au point une technique avec une démarche de qualité", explique M. Sorto.

Un marché est en train de naître. Quelque 400 tonnes, produites par environ 1.500 femmes, sont déjà commercialisées chaque année. L'exportation devrait commencer en 2011 après une certification. La spiruline pourrait ainsi devenir un produit de luxe -de beauté ou paramédicale- dans les pays riches.

Le prix du kilo est passé de 1.000 à 5.000 FCFA (de 1,5 à 7,62 euros). Une manne importante dans une région où les hommes, souvent des pêcheurs, voient leurs revenus chuter avec le rétrécissement du lac Tchad et son appauvrissement en poissons.

"Je peux gagner jusqu'à 100.000 F CFA par mois (152 euros)", se réjouit Arsa Abdoulaye dite Baana, mère de 8 enfants.

"Désormais, c'est moi qui commande à la maison", assure-t-elle, suscitant des rires dans le groupe de femmes occupées à travailler la spiruline. Elle montre un anneau dans une narine et précise: "C'est de l'or et c'est moi qui me le suis offert!"

Baana récolte la spiruline tous les jours à 06H00 du matin. Vers 10H00, elle passe aux opérations de transformation jusqu'à midi, puis retourne dans son foyer s'occuper des tâches ménagères.

"On n'en mangeait pas souvent mais maintenant, oui, depuis qu'on sait que c'est bon pour la santé", affirme-t-elle, jurant que ses enfants mangent sans qu'on les force cette algue très salée. "Ils aiment ça!"

Déjà, les femmes et le projet sont confrontés aux problèmes du lac Tchad, qui a perdu près d'un quart de sa surface en un demi-siècle en raison à la fois d'une surexploitation de son eau et du réchauffement planétaire. Certaines zones où l'on trouvait eau et spiruline se sont taries. "Un jour, tout sera sec", dit Banaa, mais en attendant, "on travaille".

La spiruline "a changé ma vie!", lance cette redoutable commerçante, vantant ses vertus comme produit de beauté: "Avant j'étais trop vilaine maintenant regardez comme je suis belle!"

 

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 15:02


Dadis.jpg

LE MONDE | 21.12.09 | 10h11  •  Mis à jour le 21.12.09 | 11h16


Des tirs en rafale sans sommation sur une manifestation politique pacifique réunie dans un stade. Des civils encerclés par l'armée et tués sur place à l'arme automatique, au poignard, à la baïonnette, tabassés à mort à coups de planches à clous. Des femmes violées par dizaines et atrocement mutilées, d'autres enlevées pour servir d'"esclaves sexuelles" dans les camps de l'armée et les villas des officiers…

La commission de l'ONU sur les événements de Guinée juge que les massacres et autres violences perpétrés le 28 septembre et les jours suivants à Conakry, la capitale, relèvent du "crime contre l'humanité".

Dans un rapport remis samedi soir 19 décembre au Conseil de sécurité, la commission en impute la responsabilité au chef de l'Etat guinéen : "La commission considère qu'il existe des raisons suffisantes de présumer une responsabilité pénale directe du président Moussa Dadis Camara."

Les trois rapporteurs décrivent, au fil d'une soixantaine de pages aussi précises que détaillées, non pas une journée d'affrontements politiques qui aurait mal tourné, mais une série de tueries "systématiques", de viols et d'actes de torture "organisés" contre une partie de la population.

Ils réclament la saisine de la Cour pénale internationale et nomment plusieurs personnes de l'entourage direct de M. Camara comme présumées responsables, avec lui, de ces "crimes contre l'humanité".

TROIS JOURS

Les violences vont durer trois jours à Conakry. Objectif : intimider tous ceux qui contestent l'intention de M. Camara, le chef de la junte militaire au pouvoir depuis 2008, de se présenter à l'élection présidentielle de 2010.

La candidature du chef de la junte reniait un engagement préalablement conclu avec tous les partis, selon lequel il renonçait à participer au scrutin.

M. Camara est aujourd'hui en convalescence au Maroc. Il a été blessé par balles le 3 décembre dans une tentative d'assassinat attribuée à son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Chérif Diakité, dit "Toumba", actuellement en fuite. Mais le rapport de la commission de l'ONU est tellement accablant pour M. Camara qu'il est difficile d'imaginer que celui-ci, même guéri, ait encore un semblant d'avenir politique.

Les rapporteurs confirment certains chiffres précédemment cités : 156 personnes tuées ou disparues le 28 septembre; au moins 109 femmes ou jeunes filles victimes de viols, de mutilations sexuelles et d'esclavage sexuel.

La commission, qui a entendu quelque 700 témoins, juge que les autorités ont tout fait pour masquer la vérité et affirme : "Le nombre des victimes est très probablement plus élevé." Elle mentionne des "centaines d'autres cas de torture, de traitements cruels et dégradants" imputables aux forces de sécurité dans les jours qui suivirent le 28 septembre.

La commission a été mandatée sur ordre du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, directement saisi par le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner qui a mobilisé l'Union européenne, les Etats-Unis et nombre de pays d'Afrique sur cette affaire.

Pour leur journée de protestation, les mouvements d'opposition avaient choisi le 28 septembre, date anniversaire de l'indépendance, en 1958, de cette ancienne colonie française sur la côte ouest de l'Afrique. Et ils avaient décidé de tenir leur manifestation à Conakry dans le stade dit du 28-Septembre.

Quelques milliers de personnes se rassemblent tôt le matin sur la pelouse, les gradins et alentour. Il y a déjà eu en ville des affrontements brefs avec les forces de sécurité. Les dirigeants de l'opposition sont à peine installés à la tribune que des coups de feu retentissent à l'extérieur du stade. Des manifestants s'en prennent à des gendarmes.

Quelques instants plus tard, arrivent des soldats de la garde présidentielle, les Bérets rouges – auxquels la commission va attribuer l'essentiel des crimes. Une unité entre dans le stade et tire sans sommation, à l'arme automatique, en rafales : des dizaines de personnes sont fauchées, d'autres piétinées à mort dans la panique qui s'ensuit.

Les manifestants cherchent à fuir. Mais ils sont piégés, relate la commission de l'ONU: à l'extérieur, une autre unité de Bérets rouges a bloqué les sorties du stade avec du fil de fer barbelé électrifié. La campagne de terreur peut se poursuivre. Appuyés par des gendarmes et des miliciens pro-Camara masqués et habillés en noir, les Bérets rouges continuent à tirer sporadiquement, ils poignardent, tabassent et violent.

"FAIRE UN MAXIMUM DE VICTIMES"

"Plusieurs corps de victimes récupérés par les familles avaient reçu des balles dans la tête, le thorax ou les côtes", écrit la commission. Elle ajoute : "L'utilisation d'armes mortelles contre des civils non armés, le fait d'ouvrir le feu à balles réelles et sans sommation sur une foule compacte assemblée sur la pelouse et d'avoir tiré jusqu'à épuisement des balles et visé les parties du corps comprenant les organes vitaux sont autant d'indications de l'intention préméditée de faire un maximum de victimes parmi les manifestants."

Les soldats ont isolé nombre de femmes et de jeunes filles du reste des manifestants. Certaines sont emmenées au camp militaire Alpha Yaya Diallo, et dans des villas pour servir, plusieurs jours durant, d'esclaves sexuelles aux militaires. D'autres sont violées sur place. La commission a retracé des scènes d'une rare violence : "Des femmes ont été violées avec des objets, notamment des baïonnettes, des bâtons, des morceaux de métal, des matraques"; "des militaires ont achevé des femmes violées en introduisant les fusils dans leur vagin et en tirant"; "une femme aux yeux bandés, qui avait été violée, a été égorgée par un militaire au moment où elle arrachait le foulard de ses yeux."

Le massacre du stade s'arrête vers 14 heures. Des norias de camions acheminent les corps vers les morgues de la ville, d'où ils sont vite retirés par l'armée pour être enterrés dans des fosses communes. "Les militaires ont coupé les bras et les jambes de certains cadavres afin de les faire entrer plus facilement dans les fosses", rapporte l'ONU.

Mais dans les deux jours qui suivent, la terreur se poursuit à Conakry. Les blessés sont traqués dans les hôpitaux, quelquefois tués sur place; les soldats commettent d'autres viols; les domiciles de dirigeants de l'opposition sont pillés par les partisans du capitaine Camara.

A plusieurs reprises, l'ONU insiste sur le fait que cette campagne de terreur semble avoir été préméditée et organisée pour briser l'opposition. Outre le capitaine Camara, le rapport cite parmi les responsables les plus directement impliqués dans ces crimes : le lieutenant Aboubacar Sidiki Chérif Diakité (Toumba), le commandant Moussa Thiegboro Camara, chef des services spéciaux, le capitaine Claude Pivi.

 

Alain Frachon

Article paru dans l'édition du 22.12.09

 

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 00:59


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 LIBREVILLE  (AFP) - dimanche 20 décembre 2009 - 20h39 - Un officier tchadien a été blessé dimanche lors d'un échange de tirs avec un groupe d'hommes armés qui a attaqué dans l'est du Tchad un convoi logistique de la Minurcat, la mission de l'ONU dans le pays, a annoncé cette organisation.

"Un convoi logistique de la Minurcat, composé de trois véhicules civils, a été la cible d'une attaque ce (dimanche) matin par quatre hommes armés non identifiés sur la route menant de Goz Beïda à Koukou Angarana", affirme la Minurcat dans un communiqué reçu par l'AFP à Libreville.

La localité de Koukou Angarana, située à une cinquantaine de 50 km au sud-est de Goz Beïda, abrite un camp d'environ 20.000 réfugiés soudanais et polarise des sites de déplacés tchadiens estimés à 40.000 personnes, d'après des humanitaires.

Selon la Minurcat, les assaillants ont réquisitionné un des véhicules du convoi "sous la menace des armes" avant de prendre la fuite. Ils ont été poursuivis par une patrouille du Détachement intégré de sécurité (DIS), les policiers et gendarmes formés par l'ONU pour veiller sur les camps de réfugiés.

La patrouille du DIS a pu récupérer le véhicule mais "lors de l'échange de tirs qui s'en est suivi, un officier du DIS a été blessé", ajoute la mission onusienne, sans précision sur la gravité de ses blessures.

Aucun autre bilan n'a été fourni.

Un convoi armé comprenant des services médicaux d'urgence a été dépêché sur les lieux par la Minurcat "afin de ramener le personnel et le matériel roulant vers la base", tandis que le DIS a envoyé sur place "deux unités de patrouille supplémentaires afin de sécuriser la zone de l'incident", selon le communiqué.

La Minurcat, qui a pris le 15 mars 2009 le relais de la Force européenne Eufor, est chargée d'assurer la sécurité des déplacés dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique, de favoriser leur retour volontaire et de faciliter l'aide humanitaire.

L'est du Tchad abrite des camps de réfugiés venus du Darfour (ouest du Soudan), en guerre civile, ainsi de la Centrafrique, mais également des déplacés tchadiens, estimés globalement à 450.000 personnes.

Copyright © 2009 AFP

 

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 17:03


ohada

 

N'DJAMENA - Neuf chefs d'Etat assistaient dimanche à N'Djamena au premier sommet de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada, 16 pays), a constaté un journaliste de l'AFP.

"Notre conférence devrait ici réaffirmer la volonté de nos Etats de voir appliquer dans son esprit et dans sa lettre le traité instituant l'Ohada", signé en octobre 1993 à Port-Louis (Ile Maurice), a déclaré à l'ouverture du sommet le Tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de l'organisation.

Les présidents Ali Bongo (Gabon), François Bozizé (Centrafrique), Denis Sassou Nguesso (Congo), Thomas Yayi Boni (Bénin), Faure Gnassingbé (Togo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Amadou Toumani Touré (Mali), et Abdoulaye Wade (Sénégal) ont fait le déplacement à N'Djamena pour l'occasion.

L'ordre du jour comprend la question du financement autonome de l'Ohada, qui regroupe les 14 pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre membres de la zone Franc ainsi que les Comores et la Guinée. La République démocratique du Congo est en train d'accomplir la procédure requise pour y adhérer.

Des documents de l'organisation font état d'un financement de 12 milliards de FCFA (près de 18,3 millions d'euros) qui "était alimenté par la contribution" des 16 Etats membres "et le concours de partenaires, principalement la France, durant les dix premières années".

De mêmes sources, l'organisation a enregistré des arriérés de contributions totalisant plus de 3,35 milliards de FCFA (5,1 millions d'euros). Sur ce montant, près de 2,78 milliards de FCFA (4,24 millions d'euros) sont dus depuis 2005.

Dans son discours, le président Deby a évoqué des "difficultés" dans "l'application du mécanisme" de financement autonome de l'Ohada, "ce qui affaiblit le fonctionnement de notre organisation commune", a-t-il déploré.

L'Ohada vise à "favoriser, au plan économique, le développement et l'intégration régionale ainsi que la sécurité juridique et judiciaire" sur le continent, selon ses promoteurs.

Elle veut notamment doter ses pays membres "d'un même droit des affaires simple" et "promouvoir l'arbitrage comme instrument de règlement des différends contractuels".

La zone Franc regroupe les pays utilisant des monnaies liées d'abord au franc français puis à l'euro, avec une parité fixe garantie par le Trésor français.

En Afrique, huit sont regroupés au sein de l'Union économique et monétaire d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), six forment la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).

(©AFP / 20 décembre 2009 15h40)

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 21:57


UFR1

UFR2

LIBREVILLE (AFP) - 18.12.2009 18:41 - Un accrochage s'est produit entre l'armée tchadienne et un groupe de rebelles vendredi dans l'est du Tchad, dans la zone des frontières avec la Centrafrique et le Soudan, sans que l'on puisse faire immédiatement de bilan, a appris l'AFP de sources concordantes.

Un accrochage s'est produit entre l'armée tchadienne et un groupe de rebelles vendredi dans l'est du Tchad, dans la zone des frontières avec la Centrafrique et le Soudan, sans que l'on puisse faire immédiatement de bilan, a appris l'AFP de sources concordantes.

Un accrochage s'est produit entre l'armée tchadienne et un groupe de rebelles vendredi dans l'est du Tchad, dans la zone des frontières avec la Centrafrique et le Soudan, sans que l'on puisse faire immédiatement de bilan, a appris l'AFP de sources concordantes.

"Un accrochage s'est produit dans le secteur de Tissi (village tchadien près des trois frontières). L'ANT (armée nationale tchadienne) cherche à déloger les rebelles du secteur et s'est accrochée avec un groupe", a affirmé à l'AFP une source militaire tchadienne.

Ce groupe pourrait être dirigé par le chef rebelle Adoum Yacoub, de même source.

Jointe par l'AFP, une source rebelle tchadienne au Soudan a confirmé l'accrochage, parlant de "combats depuis plusieurs jours dans le secteur".

Lundi dans un communiqué, l'Union des forces de la résistance (UFR), qui regroupe les principales factions rebelles tchadiennes, avait fait état de "bombardements" de l'armée tchadienne et d'un "affrontement au sol", "aux alentours des villages Gadar, Route-Route et Djibel" (est tchadien).

Interrogé lundi sur le sujet, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Mahamat Hissène, avait affirmé que les militaires tchadiens étaient "en train de se redéployer sur les différents postes d'observation tout au long de la frontière" avec le Soudan.

"Il y a eu des véhicules de l'armée qui ont sauté sur des mines. Il s'en est suivi un accrochage avec l'ennemi et l'aviation est venue en appui aux forces gouvernementales", avait expliqué le ministre.

En mai, une offensive de l'UFR, depuis ses bases arrière au Soudan, avait été repoussée par l'armée tchadienne au terme de violents combats.

 

© 2009 AFP

 

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 19:45


Dadis-entre-LC-et-ST.jpg

Libération 17/12/2009 à 17h52

La transition du pouvoir s'organise, deux semaines après la tentative d'assassinat dont a été victime le chef de la junte Dadis Camara. Le tireur, son ex-aide de camp Toumba, a expliqué son geste mercredi

Silence radio. Hospitalisé depuis deux semaines à Rabat d'une blessure à la tête, Dadis Camara, d'ordinaire si friand de tonitruantes apparitions médiatiques, n'a toujours pas donné signe de vie. Ce qui entretient d'autant plus les doutes sur la possibilité que le chef de la junte militaire revienne exercer le pouvoir en Guinée.

Pendant ce temps, à Conakry, la transition du pouvoir s'organise. Le général Sékouba Konaté a pris les commandes du pays «par intérim». Toute manifestation de partis politiques, syndicats et organisations de la société civile a été interdite «jusqu'à nouvel ordre».

Chasse à l'homme

Enfin, une chasse à l'homme s'est organisée pour retrouver Toumba, l'ancien aide de camp de Dadis, en fuite après sa tentative d'assassinat. Pour l'heure, celle-ci n'a rien donné. Toumba s'est même permis d'expliquer son geste, mercredi sur RFI.

«J'ai tiré sur lui parce qu'à un certain moment, il y avait trahison totale (...) à mon égard. (...) Il a essayé de (faire) reposer toutes les charges des événements du 28 septembre (sur moi)». Les «événements» du 28 septembre, un euphémisme pour désigner le massacre qui avait eu lieu dans le stade principal de Conakry.

Crimes contre l'humanité, pour HRW

Plus de 150 personnes avaient été tuées, ce qui avait suscité la réprobation de la communauté internationale et des pays voisins, et l'isolement croissant du pouvoir de Camara. Dans l'entretien diffusé hier, Toumba affirme même que le numéro un de la junte a fait venir au stade des «hommes infiltrés par le pouvoir», ce dont Dadis s'était toujours défendu.

Toumba reconnaît certes s'être rendu au stade, mais prétend qu'il a tenté de calmer les forces de l'ordre. «La responsabilité individuelle que j'ai prise, c'était directement pour sauver les leaders (de l'opposition)», plaide-t-il. Une version confirmée par plusieurs opposants, interrogés par RFI.

Sur cet épisode sanglant, l'organisation Human Rights Watch, a rendu un nouveau rapport ce jeudi. Principale affirmation: les actes du 28 septembre «constituent vraisemblablement des crimes contre l'humanité». «L'échelle et le niveau d'organisation de ces crimes laissent fortement penser que les attaques étaient généralisées et systématiques», écrit l'organisation, qui a interrogé 240 personnes.

 

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 17:53


Dadis-et-Toumba.jpg

Par Vincent Hugeux, L’Express  le 16/12/2009 à 11:55

Dans un entretien recueilli par RFI, l'ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara explique son geste. Et livre sa version du carnage du 28 septembre.

Un attentat préventif. Voilà en quelque sorte comment le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, décrit la tentative d'assassinat qu'il a commise le 3 décembre à l'encontre du chef de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara, soigné depuis lors dans un hôpital militaire de Rabat (Maroc).

Dans l'entretien diffusé ce mercredi par Radio France Internationale (RFI), l'ancien aide de camp du capitaine putschiste tend à confirmer l'hypothèse émise le 8 décembre sur lexpress.fr : c'est bien parce qu'il redoutait de se voir imputer la responsabilité du carnage du 28 septembre -plus de 150 tués dans un stade de Conakry, théâtre d'un meeting d'opposants- qu'il a ouvert le feu sur son supérieur, le blessant selon ses dires à la nuque. 

"J'ai tiré sur lui, indique Toumba au journaliste Olivier Rogez, parce qu'à un certain moment, il y avait trahison totale à mon égard. Il a essayé de (faire) reposer toutes les charges des événements du 28 septembre (sur moi). Il est venu me chercher à Koundara -camp militaire de Conakry, NDLR- avec tout son cortège dans l'intention de m'arrêter".

Après un bref échange, raconte Toumba, joint par téléphone, "j'ai ouvert le feu sur lui". "Il est tombé, je l'ai laissé; son chef des opérations est parti prendre une arme lourde pour tirer sur moi. On a commencé à se bagarrer."

En revanche, l'ex-aide de camp demeure évasif quant aux circonstances de sa fuite, menée à bien en dépit de la présence sur les lieux de l'escorte armée de "Dadis".   

La tuerie du 28 septembre a été planifiée, selon lui

S'agissant de la tuerie du stade, Toumba soutient qu'elle a été planifiée par le patron de la junte. Lequel, assure-t-il, "a fait venir 250 nouvelles recrues du Centre d'instruction de l'Armée de mer, habillées en tenue civile, armée en armes blanches et qui ont causé d'énormes massacres".

Le lieutenant, aperçu sur les lieux de la tragédie par de nombreux témoins, affirme qu'il s'y est rendu "pour sauver les leaders (de l'opposition)". "Ce jour-là tous les corps habillés -forces de l'ordre- se sont mal comportés. Mon adjoint a agressé tous les leaders politiques. Moi-même, j'ai reçu des coups et j'en ai donné aussi à certains militaires, policiers et gendarmes."

L'officier en cavale, qui se cache en un lieu tenu secret, n'a nullement l'intention de sortir de la clandestinité. "Je ne compte pas me livrer, précise-t-il encore dans l'interview recueillie par RFI, parce qu'ils -allusion aux leaders d'une junte conduite aujourd'hui par le ministre de la Défense Sékouba Konaté- ne veulent pas que la vérité soit connue. Ils préfèrent me tuer."


L’aide de camp guinéen admet avoir tiré sur le capitaine Camara

 

Par Reuters, publié le 16/12/2009 à 17:28

 

CONAKRY - Le lieutenant Aboubacar "Toumba" Diakité, ancien aide de camp du chef de la junte militaire guinéenne, a reconnu avoir tiré le 3 décembre sur le capitaine Moussa Dadis Camara par crainte d'être tenu pour responsable du bain de sang du 28 septembre à Conakry.

"Je lui ai tiré dessus parce que (...) Camara a commis un acte de trahison", a-t-il confié à RFI à partir d'un lieu tenu secret.

"Il a tenté de me faire porter l'entière responsabilité de ce qui s'est passé le 28 septembre. C'est cet acte de trahison qui m'a amené à agir", a-t-il dit en faisant allusion à la répression sanglante (plus de 150 morts et de nombreux viols) par les bérets rouges de la garde présidentielle d'une manifestation pacifique de l'opposition.

Dans cet entretien diffusé mercredi, il a nié être l'instigateur de la tuerie du stade du 28 septembre.

Le capitaine Camara, touché à la nuque, a été transféré d'urgence à l'hôpital militaire de Rabat où il se trouve toujours. Il ne s'est pas adressé à ses compatriotes et son état de santé demeure un secret d'Etat en Guinée.

La tentative d'attentat contre le chef de la junte a coïncidé avec la présence à Conakry d'une mission d'enquête des Nations unies chargée de faire la lumière sur la tuerie du 28 septembre. L'Onu doit présenter les conclusions de ses investigations d'ici à la fin du mois.

"Toumba" Diakité a assuré sur les ondes de RFI qu'il comptait rester dans le maquis.

La Guinée, premier pays exportateur mondial de bauxite, est provisoirement dirigée par le ministre de la Défense et n°2 du régime, Sékouba Konaté.

 

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 15:10

ZOBIZE.jpg
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Macotedivoire.info-15/12/2009


La France n’est plus aussi souveraine en Afrique que par le passé. Des îlots de contestation s’érigent dans certains pays du continent qui mettent à mal la toute puissance de l’ancienne métropole.

Pour que la luciole ne se contente pas de tout juste briller, c’est dans l’union que les Africains trouveront les moyens de leur indépendance.


Le premier secrétaire de l’ambassade de France au Togo, Eric Bosc, a été expulsé de Lomé pour activités incompatibles avec sa fonction, selon Lomé. Des sources concordantes font état de ses accointances avec Koffi Yamgnane, ancien député du Finistère et ancien maire de Saint Coulitz et probable candidat à la présidentielle togolaise. Ce qui explique qu’il ait été viré par les autorités togolaises. En réponse, la France a prié un diplomate togolais de regagner son pays. Une sorte de réponse du berger à la bergère qui ne va pas sans dire que quelque chose a changé ou est en train de changer dans les rapports entre la France et certaines de ses anciennes colonies.


En effet des années en arrière, il eût été impensable que cela se produisit. Qu’un pays d’Afrique prenne sur lui de demander le départ d’un diplomate de l’hexagone. Bien avant, le Rwanda était allé jusqu’à rompre les relations diplomatiques avec la France chiraquienne, en guise de protestation contre des mandats d’arrêt qui avaient été émis par le juge Bruguière contre des proches du président Kagamé, dans l’affaire de l’avion abattu du président Habyarimana. Récemment, le ministre guinéen de la Communication, Idrissa Chérif, a ouvertement mis en cause la France dans la tentative d’assassinat de Moussa Dadis Camara. Même s’il a été contredit sur la question par son homologue des Affaires étrangères, pour sans doute sauver les apparences, le fait est que la toute puissance de la France s’en trouve écornée. Du reste, il a réitéré ses accusations après la sortie du responsable de la diplomatie guinéenne.


Ce n’est guère une remise en cause totale de l’influence française en Afrique, mais il convient d’admettre qu’il y a comme une sorte de ras-le-bol de l’Afrique libre contre les pratiques néocoloniales d’un pays qui a fait et défait bien des régimes sur le continent. Certes, ce n’est pas demain la veille que les régimes africains pourraient se défaire de la tutelle française, mais il faut noter que partout en Afrique, le désir de libération est bien réel. Mais pour que cela soit, les pays africains doivent s’en donner les moyens. Comment être indépendant si pour vivre, il faut faire appel à des subventions d’équilibre ?


La Centrafrique vient d’en faire l’amère expérience. Le général Bozizé a récemment essuyé la colère de la France qui a menacé de lui couper les vivres, s’il ne limogeait pas l’Indo-pakistanais Saifee Durbar qu’il avait nommé, le 19 janvier 2009, vice ministre des Affaires étrangères et de la Coopération pour permettre à ce dernier de bénéficier de l’immunité diplomatique, alors qu’il avait été condamné à trois ans de prison pour escroquerie et montages financiers douteux. Non seulement le président centrafricain s’est exécuté, il a même procédé à l’extradition de M. Saifee qui a été aussitôt écroué dès son arrivée en France, à la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne. « Comment tolérer, s’insurgeait Paris, qu’un escroc notoire, jugé et condamné comme tel par la justice française, se voit confier le département de la Coopération simplement pour bénéficier d’une immunité diplomatique, alors que la France dépense chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros pour aider la Centrafrique!» Un camouflet qui montre que la plupart des Etats africains ne disposent pas de moyens de contestation de l’hégémonie de la France, un pays qui les aide à boucler leur budget.


Pour ainsi dire, même si les choses bougent, elles sont timides. Mais c’est en étant fortes que les « protonations » africaines s’offriront les moyens de leur indépendance. Celle-ci passe par la construction d’économies fortes. D’où la nécessaire union des pays africains pour faire pièce à la toute puissance des pays occidentaux.


STS

souleymanetsenn@yahoo.fr

 

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 15:03


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Copenhague : "Un projet d'accord franco-africain"... pour quelle Afrique, quels Africains ?

L'accord franco-africain de Copenhague sera-t-il encore une légitimation internationale de l'alliance séculaire qui unit le (s) locataires de l'Elysée aux tyrans africains (BIYA, DEBY, BOZIZE, SASSOU, BONGO...), que Nicolas Sarkozy reçoit à déjeuner aujourd'hui, mercredi 16 décembre 2009 à 13h00 au Palais de l'Elysée?

Ou alors cet accord visera effectivement à compenser les paysans africains victimes au quotidien de la pollution et de la déforestation occasionnées par l'exploitation anarchique des forêts d’Afrique Centrale par les proches des tyrans conviés à l'Elysée ce midi, notamment leurs propres rejetons (tel Frank BIYA au Cameroun et Francis BOZIZE...), avec la complicité évidente de grands opérateurs français ?

Alors un accord pour quelle Afrique Monsieur Sarkozy? pour quels Africains? On aimerait bien  savoir...

Qui va-t-on compenser ou enrichir à nouveau? BIYA, DEBY, BOZIZE, SASSOU, BONGO (leurs familles)..., ou les paysans africains?...par Copenhague interposé.

http://www.camer.be/index1.php?art=8226

 

Centrafrique

Les fils dans la forêt

http://survie.org/billets-d-afrique/2008/166-fevrier-2008/Les-fils-dans-la-foret

1er février 2008 par Odile Tobner

Pillages des ressources Bois, forêt

Comment les rejetons des présidents camerounais et centrafricains se vont vu attribuer des permis forestiers alors qu’ils sont impliqués dans le scandale de l’exploitation illégale des ressources forestières.

  Le 25 octobre 2007, l’ONG Pour la paix et la bonne gouvernance, domiciliée à Bangui (RCA) et à Yaoundé (Cameroun), envoie une note urgente à Louis Michel, chargé du développement et de l’humanitaire auprès de la Commission européenne. On y expose les conditions douteuses de l’attribution des permis forestiers situés à Bayanga et Salo dans la préfecture de la Sangha Mbaéré (RCA). En effet, alors que la commission d’attribution procède normalement à l’étude des dossiers, le 12 octobre, « à la surprise générale de la majorité des membres de la Commission, un haut responsable du ministère en charge des forêts les informe que, par décision politique de la présidence de la République, ils doivent entériner le choix de la société La centrafricaine des bois tropicaux (LCBT) pour Bayanga et le choix de Société d’exploitation forestière d’Afrique centrale (SEFAC) pour Salo. »

  Le dossier la LCBT n’avait pas été jugé recevable par la commission faute d’avoir fourni les documents nécessaires. Cependant la commission s’incline devant l’oukase. Pourquoi ? L’ONG donne les explications suivantes : « A l’origine, Ingénierie forestière du Cameroun, qui appartient à un holding Financier, la Société africaine d’investissement, a créé dans un premier temps Ingénierie forestière de Centrafrique avant de se raviser et de changer de dénomination pour prendre le nom de La centrafricaine des bois tropicaux. La Société africaine d’investissement et Ingénierie forestière du Cameroun appartiennent à M. Franck Biya, (fils du président). Les parts sociales de LCBT sont partagées entre Franck Biya et Francis Bozizé (fils de François). La société Ingénierie forestière du Cameroun traîne un passé sulfureux. À la demande de la Banque mondiale et de l’Union européenne, un observateur indépendant « Global Witness » a relevé les multiples infractions forestières commises au Cameroun par la société Ingénierie forestière qui a préféré changer de dénomination en RCA »

  Sur les agissements de cette société au Cameroun on ajoute : « La Banque mondiale a fait des enquêtes où il apparaît que les sommes dues par Ingénierie forestière à l’État (taxes, impôts, etc.) s’élèvent à plusieurs milliards de francs CFA. Ingénierie forestière est en quasi faillite. […] Le scandale des exploitations illégales et la mauvaise gestion des ressources forestières par Ingénierie forestière ont été dénoncées par toutes les organisations (Greenpeace, Fonds mondial pour la nature de la Banque mondiale, du WWF, de Global Witness, etc.) qui opèrent au Cameroun. [… S’y ajoutent] le refus de signer un quelconque plan d’aménagement forestier avec l’Autorité en charge de l’Environnement et [… ] la création d’une société commerciale Forestry Inc. basée au Delaware (États-Unis) pour mieux frauder le fisc camerounais ». Quant au permis de Salo attribué à la société SEFAC ? « Derrière la SEFAC, il y a une dame citoyenne de Côte d’Ivoire qui est l’épouse du ministre d’État, conseiller spécial à la présidence de la RCA et autrefois également ministre dans son pays d’origine. Sont également dans la SEFAC des Asiatiques qui, à l’époque, avaient soumissionné pour un permis forestier.  » 

 

Le 16 décembre Alain Girma, ambassadeur de France, représentant de la présidence de l’Union européenne en République centrafricaine et Jean-Claude Esmieu, chef de la délégation de la Commission européenne en République centrafricaine ont adressé une lettre à son président, François Bozizé. Après les compliments d’usage, notamment l’assertion passablement présomptueuse que le secteur forestier « a été jusqu’ici administré de façon exemplaire », les excellences assènent : « Cependant, les partenaires au développement de la république centrafricaine ont récemment appris que les permis n° 188 et 189 avaient été attribués par décrets présidentiels n° 07311 et n° 07312 du 2 novembre dernier respectivement à la LCBT et la SEFAC.

Or, il apparaît clairement, selon des informations concordantes et fiables, que les entreprises attributaires ne répondent pas aux standards internationaux de bonne gouvernance en matière d’exploitation et de commercialisation du bois, notamment au regard des critères de la Banque mondiale. » [2]

  Cette conversion à la vertu, venant des « partenaires au développement », est probablement due au fait que, derrière les attributaires proches des pouvoirs, l’exploitation sera pratiquée par des Asiatiques. Le style de gestion de Franck Biya, dans l’exploitation de la forêt camerounaise, qui a conduit sa société à la déconfiture, alors qu’il doit des sommes considérables à l’État camerounais, n’avait jusqu’à présent choqué personne et ne l’avait nullement empêché de s’installer tranquillement en France dans une villa de milliardaire à Roquebrune-Cap Martin.

Mais, sans doute, mieux vaut tard que jamais.

Odile Tobner (Survie)

 

 

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