Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 14:16

 

 

Carte-RD-Congo-344_3_0.gif

 

 

AFP 23/04/2010 | Mise à jour : 13:40

Les violences sexuelles continuent de toucher beaucoup de femmes en République démocratique du Congo (RDC), s'est alarmé vendredi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui dénombre "près de 14 viols par jour en moyenne". "Le HCR est alarmé par le grand nombre de femmes qui continuent d'être affectées par les violences sexuelles en République démocratique du Congo", a déclaré une porte-parole de l'organisation, Melissa Fleming, lors d'un point de presse à Genève.

Au premier trimestre, 1.244 femmes ont rapporté à l'ONU avoir été violées, soit "près de 14 viols par jour en moyenne" et à peu près autant que pendant la même période en 2009, a-t-elle souligné. Le nombre réel de victimes de viols est bien supérieur car la peur d'être pointée du doigt ou rejetée par sa communauté, pousse nombre de femmes à se taire, a aussi averti la porte-parole.

"Le HCR est choqué par le manque de justice et l'impunité qui prévalent. La violence sexuelle est l'un des crimes les plus graves et devrait être traitée en conséquence. Les survivants devraient être aidés à rapporter les incidents sans craindre des représailles", a expliqué Mme Fleming.

Plus d'un tiers des viols enregistrés ont eu lieu dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, où les violences ont fait 1,4 million de déplacés dont 100.000 vivent dans des camps gérés par le HCR. Depuis 1996, 200.000 cas de violences sexuelles ont été dénombrés officiellement, selon l'organisation, qui a aidé 145 survivants dans le Sud-Kivu. Plusieurs plaintes ont été déposées et 24 personnes ont été condamnées à des peines allant de deux à dix ans de prison.

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 23:37

 

 

afrique

 

 

 

Par Sabine Cessou 21/04/2010 Libération

Le gouvernement français a finalement annoncé, le 1er avril, un budget de 16,3 millions d'euros pour fêter le cinquantenaire des Indépendances de ses 14 anciennes colonies africaines : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. «Y a-t-il vraiment quoi que ce soit à commémorer ou faut-il au contraire tout reprendre ?» La très pertinente question, posée par l'intellectuel camerounais Achille Mbembé, ne semble pas avoir fait beaucoup réfléchir à Paris.

Le budget, pas énorme, servira à financer 250 manifestations culturelles et sportives en France et en Afrique, mais le clou du spectacle sera le défilé militaire du 14 juillet. Les armées des anciennes colonies défileront sur les Champs Elysées, quel que soit leur récent tableau de chasse (500 morts au Togo après les élections contestées de 2005, 100 morts au Cameroun pendant les émeutes de la faim de 2008,  un conflit larvé depuis 1982 en Casamance, région du sud du Sénégal). Les seuls à ne pas défiler seront les Ivoiriens, dont l'armée avait bombardé une position française à Bouaké en 2004, mais qui avait quand même été invitée. «La Côte d'Ivoire entend célébrer seule ce cinquantenaire dans le cadre de sa politique nationale de refondation, a expliqué Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture et de la francophonie, secrétaire général du cinquantenaire des Indépendances. C'est son choix souverain

Voulue par le président Sarkozy, «la grande fête africaine en hommage aux tirailleurs», le 14 juillet, prend le risque de rendre hommage au passé colonial, plutôt qu'à l'indépendance. Pour le reste, la France va faire comme d'habitude : un sommet franco-africain réunira à Nice, les 31 juin et 1er juin, des chefs d'Etat de toute l'Afrique qui se verront à huis-clos, pour parler du secteur privé et négocier des contrats, en présence de 150 entreprises africaine et 50 entreprises françaises. Egalement à l'ordre du jour du sommet de Nice, de grands dossiers diplomatiques, tels que la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et la place de l'Afrique dans les processus de Cancun (traitement spécial et différencié dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce) et de Copenhague (changement climatique).

La France a par ailleurs l'intention «d'expliquer», selon une source proche de l'Elysée, la révision de son dispositif militaire en Afrique. Laurent Gbagbo, le président ivoirien, a là encore décliné, de même que Pedro Pires, le président du Cap-Vert. Tout le monde n'a pas été invité : Omar el-Béchir, le président du Soudan, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) et Robert Mugabe, du Zimbabwe, ont reçu une lettre de Nicolas Sarkozy leur demandant d'envoyer des émissaires. N'ayant pas été reconnus par la France, les représentants de la nouvelle junte au pouvoir au Niger et les dirigeants de Madagascar, un pays en crise depuis la déposition du président Marc Ravalomana, en 2009, ne seront pas non plus de la partie. Quant à Nicolas Sarkozy, il a décliné toutes les invitations à assister aux cérémonies qui se dérouleront en Afrique. 

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 00:46

 

 

acheikh-ibn.jpg

 

 

 

Mercredi 21 avril 2010 3 21 /04 /2010 21:16

 

Acheikh Ibn-Oumar, ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad, représentant en Europe de l’Union des forces de la résistance (UFR), réagit aux propos du président tchadien, interviewé par "Jeune Afrique".

 

1) Qui sont les « mercenaires » dont parle le président Idriss Déby Itno ?

  S’agit-il des pilotes payés 1 000 dollars de l’heure par le Tchad pour bombarder les villages du Salamat et du Dar Sila, soupçonnés d’abriter des combattants du Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN) ? S’agit-il des milices soudanaises « Toro-Boro » du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), qui se battent à l’intérieur du Tchad contre l’opposition tchadienne et responsables, selon les ONG et les observateurs, de recrutements forcés et de racket dans les camps des réfugiés ? S’agit-il des soldats « prêtés » par le Tchad au général Bozizé pour renverser le président Patassé, appelés « libérateurs » et dont beaucoup continuent à semer la terreur en Centrafrique afin de se « faire payer » ?
Non, pour le général Déby Itno, les « mercenaires », ce sont les anciens ministres, ambassadeurs, députés, médecins, enseignants, syndicalistes, officiers supérieurs et autres rescapés de la répression liée à la modification de la Constitution (pour lever la limitation des mandats présidentiels) et à qui on n’a laissé d’autre option que la résistance armée. En un mot, la recrudescence des conflits armés au Tchad est la conséquence du verrouillage politique.

2) « Il n’y a plus de mercenaires en territoire tchadien » :

 

Rappelons que l’UFR avait accepté le cantonnement, au Soudan, d’une partie de ses troupes se trouvant à la frontière. C’était une exigence du président Déby Itno lui-même, qui ne voulait pas « négocier sous la menace ». L’aide - limitée à l’intendance et assortie d’une trêve tacite - que le Soudan fournit à nos unités pour faciliter le dialogue avec le pouvoir, et en accord avec ce dernier, est exploitée comme preuve du « mercenariat » et de l’« agression soudanaise ». De toute façon, ce repli ne concerne pas les unités de la résistance basées en profondeur dans le territoire tchadien et qui existent bel et bien, comme le reconnaît l’armée tchadienne, qui annonce périodiquement, et sans rire, l’« élimination définitive des derniers mercenaires ».

3) « Dialogue sur des bases saines » :

 

La résistance en général et l’UFR ont toujours appelé à une démilitarisation du débat politique, à travers un dialogue entre tous les acteurs, avec l’aide des partenaires. C’est le pouvoir qui avait jusque-là rejeté la « paix sans conditions » (dixit le président Déby Itno), préférant les ralliements partiels avec « distributions de postes et de prébendes » (idem), tout en attaquant directement le territoire soudanais. Aussi, nous ne pouvons que noter positivement l’évolution dans les propos du président Déby Itno, espérant qu’elle reflète une prise de conscience réelle.

  4)  « L’indépendance du Sud-Soudan serait une catastrophe pour l’Afrique » :

 

Le référendum d’autodétermination pour le Sud fait partie de l’accord de Naivasha (CPA) du 31 décembre 2004 entre le gouvernement, d’une part, et le Mouvement de libération du peuple du Soudan et son bras militaire, l’Armée de libération du peuple du Soudan (SPLA/SPLM), d’autre part. Le président El-Béchir a toujours affirmé qu’il en accepterait l’issue et que, dans l’éventualité de l’indépendance du Sud-Soudan, les deux futurs États organiseraient au mieux leurs rapports dans un souci de complémentarité. Et voilà que le président Déby Itno doute que le président El-Béchir tienne parole, et laisse entendre que ce dernier relancera la guerre à cause du pétrole. Il dit que lui-même ne peut « rien » faire. En réalité, il peut faire beaucoup, ne serait-ce qu’en s’abstenant de mettre de l’huile sur le feu avec ce genre de déclaration. Il peut aussi aider à l’entente entre Soudanais en cessant de manipuler le MJE selon les intérêts du moment, et surtout en œuvrant pour une paix globale et définitive au Tchad et aussi en RCA, car les trois crises sont liées. Et pour éviter le risque de « contagion » d’une sécession éventuelle du Sud-Soudan, il faut, au Tchad, cesser la manipulation de l’islam et de la langue arabe à des fins politiciennes.

 5) L’enlèvement du professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh :

 

La commission d’enquête nommée par le président Déby Itno, sur demande du président Sarkozy, a remis son rapport au gouvernement en juillet 2008. Elle a conclu qu’Ibni Oumar avait été arrêté par les forces gouvernementales. Le président Déby Itno avait promis que le gouvernement rendrait public ce rapport et prendrait les mesures subséquentes. Vingt-et-un mois après, le gouvernement refuse de livrer au peuple tchadien les conclusions de la commission et quelles mesures il entend prendre. La procédure judiciaire n’a rien à voir avec le devoir du gouvernement de cesser de se dérober. Puisque la commission a conclu en la responsabilité des forces tchadiennes, le plus important, pour la famille, est que les responsables de cet enlèvement et probable assassinat disent ce qu’ils ont fait du corps. Et pour l’opinion, c’est d’être rassurée de voir que le chef de l’État, garant de la Constitution et premier magistrat du pays, n’a pas donné d’ordre direct dans ce crime. La résolution salutaire du parlement français, fruit de l’abnégation du député Gaëtan Gorce exigeant que lumière soit faite, est non seulement légitime, mais c’est une perche tendue à N’Djamena pour éviter une procédure au niveau de l’ONU ou même de la CPI.

  6) La gestion des revenus pétroliers :

Le gouvernement a réalisé beaucoup de constructions, c’est vrai. Il faut cependant rappeler que le conflit avec la Banque mondiale fut provoqué par le détournement du fonds d’épargne dit « des générations futures » pour couvrir des dépenses militaires, en violation des textes signés par le Tchad.

Sur le plan de la gouvernance, le gros problème est que ces réalisations ont servi de couverture pour développer l’enrichissement illicite des affidés du pouvoir à une échelle extraordinaire, par la surfacturation, l’opacité de la passation des marchés, et le non-respect des normes techniques ; sans compter la désinvolture en matière budgétaire dont les effets délétères commencent à se manifester.

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 00:17

 

 

Kofi-Yamgnane-recale.jpg

 

 

TOGO  LE TEMPS DES  BAVURES »

 

Le mercredi 14 avril 2010, la veillée de prières et de chants organisée au siège de l'Ufc par le Frac et ses alliés a été empêchée par des éléments de la gendarmerie nationale togolaise.

 

Dès 16:00, le siège de l'Ufc et ses environs ont été bouclés par un dispositif musclé, fort de plusieurs centaines de gendarmes casqués.

 

Quelques instants plus tard, les gendarmes ont fait irruption dans les locaux du parti.

Ils ont littéralement saccagé tout ce qui était à leur portée et emporté tout le matériel informatique, une dizaine de téléphones fixes, cinq ventilateurs ainsi que tout le matériel de confection des cartes d'adhésion, des milliers de cartes de membres. Ils ont fait main basse sur une somme d'argent de 22 millions et cinq cents mille cfa (environ 34 000 euros), répartis dans des enveloppes et destinés à être distribués dès le lendemain matin aux fédérations  pour l'organisation de la grande marche du samedi 17 avril prochain.

 

Dans les environs du siège de l'Ufc, bouclés par la gendarmerie, il y a eu des échauffourées entre les gendarmes et les jeunes militants présents là.

Une centaine de personnes se trouvant sur les lieux, en majorité des femmes, ont été arrêtées, bastonnées, menottées et emmenées à la gendarmerie.

 

Lors de ces interpellations musclées et ensuite dans les locaux de la gendarmerie, plusieurs femmes ont subi des violences inqualifiables: attouchements, viols et autres traitements inhumains et dégradants.

 

Le Frac condamne, avec la plus grande fermeté, l'arbitraire et la violence gratuite dont ses militants et sympathisants ainsi que les paisibles populations de Lomé ont été victimes à l'occasion d'une simple veillée de prière et de recueillement.

Le Frac mettra  tout en œuvre pour que justice soit rendue aux victimes de viols et de traitements dégradants et que soient punis ceux qui se sont rendus coupables de tels actes.

 

Le Frac appelle à se mobiliser:

 

Ø       la population de Lomé et de l'ensemble du pays qui doit se mobiliser encore davantage pour participer massivement à la marche du samedi 17 avril prochain

 

Ø      les Togolais de la diaspora dans le monde entier à relayer par tous les moyens possibles le combat de leurs frères et sœurs restés au pays

 

Ø      tous les démocrates et militants des droits humains à soutenir le peuple togolais exsangue de 43 longues années de dictature, d'injustice et d'impunité

 

Kofi Yamgnane

 

Porte parole du Frac

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 02:36

 

 

Joseph_Kabila240408250.jpg

 

International Crisis Group Briefing Afrique Nº73 8 avril 2010

SYNTHESE

La consolidation de la démocratie en République démocratique du Congo (RDC) est entravée dans presque toutes ses dimensions et le régime congolais reste fragile. Lorsque Joseph Kabila est devenu le premier président élu démocratiquement en 2006, la communauté internationale a considéré cette élection comme une avancée majeure du processus de paix. Aujourd’hui, l’équilibre des pouvoirs est quasiment inexistant. Le cabinet présidentiel a pris l’ascendant sur le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire. Les libertés fondamentales sont fréquemment menacées et des réformes institutionnelles essentielles – la décentralisation et la réforme du secteur de la sécurité – n’ont pas significativement progressé.

A moins que les autorités politiques congolaises ne redonnent en 2010 un nouvel élan à la transformation démocratique et au renforcement des institutions, les avancées obtenues durant la période de transition et l’effort international consenti pour stabiliser ce géant régional sont compromis. Les partenaires extérieurs du Congo doivent remettre la démocratisation et la réforme institutionnelle au centre de leur dialogue avec le gouvernement de Joseph Kabila et ils doivent lier l’aide au développement qu’ils lui accordent aux progrès enregistrés sur ces sujets.

En 2006, pour la première fois dans l’histoire de la RDC, les Congolais choisissent leurs dirigeants nationaux et provinciaux à travers des élections crédibles. L’année précédente, ils ont adopté par référendum la constitution la plus démocratique de leur histoire. Elle traduit une détermination apparente à rénover radicalement la gouvernance politique et économique et à reconnaître les aspirations démocratiques inassouvies depuis l’indépen­dance. La mise en œuvre de cette nouvelle constitution nécessite des réformes institutionnelles fondamentales, telles que la décentralisation et la refonte des structures de sécurité.

L’origine de ce dessein politique remonte aux négociations de Sun City qui mirent fin à des années de guerre civile et à la Conférence souveraine du début des années 1990. Il associe le retour d’une paix durable au Congo à l’équilibre des pouvoirs entre le gouvernement central et les provinces, tout autant qu’à l’établissement de véritables contre-pouvoirs à leur niveau respectif.

Kabila a obtenu un mandat de cinq ans en s’associant à cette vision durant la campagne électorale. Il s’est engagé à redresser un Etat défaillant et à combattre la corruption ; il a proposé un programme de reconstruction du Congo suivant cinq priorités stratégiques : les infrastructures, la santé, l’éducation, l’habitat et l’emploi ; il a promis de promouvoir la démocratisation, notamment en respectant l’Etat de droit et en organisant des élections locales. Presque quatre ans plus tard, le constat est néanmoins accablant. La présidence a entrepris d’étendre son pouvoir sur les autres branches de l’Etat et entretient des réseaux parallèles de prise de décision.

L’exécutif conduit une campagne anti-corruption orientée politiquement qui met en cause l’indépendance de la justice. Le régime utilise les moyens financiers et les outils de coercition à sa disposition pour éliminer les contestations et pour réduire les insurrections locales qui éclatent depuis 2006. Kabila examine la possibilité de modifier la constitution sous le prétexte de résoudre les difficultés rencontrées dans la mise en place de la décentralisation. Tout amendement constitutionnel ayant pour effet de concentrer davantage de pouvoir à la présidence ou de limiter les expressions dissidentes menacerait cependant un système de contre-pouvoir déjà très affaibli. Il est aujourd’hui peu probable que les élections locales se tiennent avant la fin de la législature courante, ce qui risque de compromettre le respect du délai constitutionnel de la fin 2011 pour tenir les élections générales.

Malgré cette tendance autoritaire, la communauté internationale, qui s’est pourtant beaucoup investi dans le processus de paix, est demeurée globalement silencieuse. Les autorités nationales sont extrêmement sensibles aux signes assimilables à une tutelle extérieure. Invoquant le principe de souveraineté, le gouvernement congolais demande le retrait rapide de la mission de maintien de la paix des Nations unies (MONUC) d’ici l’été 2011 et annonce qu’il prendra en charge l’organisation des prochaines élections générales. Il négocie l’allégement de la dette congolaise qu’il espère obtenir avant les célébrations du cinquantième anniversaire de l’indépendance prévues pour le 30 juin 2010.

Compte tenu de la taille du pays et des tensions politiques internes déjà existantes, la RDC est sujette à des rébellions locales alimentées par des querelles intercommunautaires. Certaines insurrections ont démontré un potentiel suffisant pour entraîner une perte de contrôle des autorités. Dans ce contexte, une nouvelle stratégie internationale doit être conçue pour relancer le mouvement de consolidation démocratique et pour prévenir de nouveaux risques de déstabilisation.

Poursuivre le projet démocratique est indispensable pour stabiliser le Congo à moyen et à long terme. Produire un nouvel élan susceptible d’inverser la tendance actuelle exige que les réformes institutionnelles et le programme législatif cessent d’être uniquement considérés sous leurs aspects techniques. Ils représentent d’abord un véritable test de la volonté politique du gouvernement d’améliorer les pratiques de pouvoir et ils doivent constituer un élément central de tout dialogue portant sur l’attribution de nouvelles aides internationales. Les étapes suivantes sont nécessaires pour relancer la transformation démocratique :

  • Entamer immédiatement la préparation des élections générales de 2011. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) doit être établie rapidement et un budget adéquat doit simultanément lui être attribué. Dans l’intervalle, les autorités électorales actuelles doivent présenter un plan opérationnel clair pour ces élections qui servira de base de discussion avec les bailleurs de fonds.
  • Institutionnaliser la lutte contre la corruption. Une stratégie de lutte contre la corruption fondée sur les efforts de la société civile et les expériences enregistrées dans d’autres pays sortant d’une période de conflit doit être élaborée et mise en œuvre par des agences indépendantes nouvellement crées.
  • Garantir les droits fondamentaux à travers la loi et les institutions. Le parlement doit créer une Commission nationale des droits de l’homme comme indiqué dans la constitution, réviser le code pénal pour se conformer à la convention des Nations unies contre la torture, limiter les pouvoirs de l’agence nationale de renseignement (ANR), et passer une loi protégeant les journalistes, les militants des droits de l’homme et les victimes et témoins de violations des droits de l’homme.
  • Harmoniser le processus de décentralisation avec le renforcement de capacités et la dotation budgétaire des provinces et des gouvernements locaux. Le gouvernement de Kinshasa doit mettre en place une commission d’experts nationaux et internationaux pour explicitement décider quand et comment se tiendront les élections locales. Dans le cas où ces élections ne peuvent avoir lieu avant les élections générales de 2011, un nouveau calendrier doit alors être élaboré.
  • Etablir un partenariat clair entre la communauté internationale et le gouvernement congolais sur la réforme du secteur de la sécurité. Une dimension politique doit compléter l’approche technique actuelle. Des critères d’évaluation doivent être élaborés pour mesurer les progrès réalisés et appliquer une approche d’assistance conditionnée.
  • Lier l’aide au développement à la gouvernance démocratique. Considérant le rôle essentiel joué par les bailleurs de fonds au Congo, ceux-ci doivent se servir de leur influence financière et politique pour soutenir le processus de construction d’institutions démocratiques. Les nouveaux partenaires asiatiques du Congo doivent être encouragés à inscrire leurs interventions dans cette perspective dans la mesure où ils ne peuvent que bénéficier de l’existence d’un régime plus stable et efficace avec lequel coopérer et commercer.
Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 02:10

 

 

militaire-camerounais.jpg

 

 

LEMONDE.FR avec AFP | 13.04.10 | 21h26  •  Mis à jour le 13.04.10 | 21h26

Le secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, a annoncé, mardi 13 avril, que les troupes des anciennes colonies africaines de la France ouvriront le défilé du 14 juillet 2010 sur les Champs-Elysées, cinquante ans après leur indépendance.

Le secrétaire d'Etat lançait aux Invalides "Force noire - Tirailleurs 2010", un cycle d'hommage aux anciens combattants africains et malgaches. Selon lui, "la présence de détachements des forces armées africaines sur les Champs-Elysées, leur défilé devant leurs aînés, anciens combattants de l'armée française, sera une image forte de cette année 2010".

"L'Afrique et la France ont une mémoire commune. Verdun, les Ardennes, le chemin des Dames, Chasselay : les tirailleurs sénégalais ont écrit des pages entières de l'histoire de France", a souligné M. Falco.

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 19:29

 

 

billets-CFA.jpg

 

 

 

 12/04/2010 à 10h:51 Par François Soudan Jeune Afrique


On peut reprocher ce que l’on veut à Abdoulaye Wade, sauf de ne pas avoir d’idées. À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de son pays, le président sénégalais a mis les pieds dans un plat particulièrement épicé, au risque certes de s’y brûler les orteils, mais avec la jubilation diablotine des briseurs de tabous. Ne serait-il pas temps, un demi-siècle après le départ des derniers commandants de cercle, que l’Afrique francophone acquiert enfin son indépendance monétaire – en d’autres termes: qu’elle se débarrasse du franc CFA? Les ex-colonies françaises qui, à l’instar de la Mauritanie et de la Guinée, ont quitté la zone CFA, ceux qui n’y ont jamais adhéré (Djibouti) et bien évidemment les pays anglophones et lusophones du continent sont-ils pour autant plus pauvres et moins bien gérés? En posant ces questions, Wade sait qu’il touche à une corde particulièrement sensible, mais il a, cette fois, raison de le faire.

Soixante-cinq ans après sa création, le franc CFA (CFA comme « Colonies françaises d’Afrique », puis comme « Communauté financière africaine ») apparaît définitivement aux yeux du monde comme une curiosité obsolète et une survivance coloniale vaguement humiliante, qui oblige quatorze pays africains à confier 65 % au minimum de leurs réserves de change au Trésor français et contraint leurs ministres des Finances à rendre compte régulièrement de leur gestion au grand argentier de Bercy (prochaine revue, le 20 avril à N’Djamena). En contrepartie: une parité fixe avec l’euro et une garantie monétaire jalonnées de diktats successifs imposés depuis Paris. Dévaluation forcée en 1994, inconvertibilité des billets aux guichets depuis dix-sept ans, impossibilité de transférer ses avoirs en francs CFA sans passer par les banques centrales, étanchéité entre les deux zones d’émission, etc. L’essentiel des exportations des pays de la zone franc étant libellé en dollars et le volume des échanges commerciaux avec l’ex-métropole diminuant comme peau de chagrin, le franc CFA a en outre beaucoup perdu de sa nécessité.

Certes, au franc CFA, les pays dont c’est la monnaie peuvent être reconnaissants d’un acquis capital: celui d’avoir créé entre eux deux unions économiques et monétaires viables, qu’il serait suicidaire de sacrifier au profit d’une balkanisation fiduciaire. Mais les Africains n’ont plus besoin de la France pour maintenir cette solidarité, ni de sa tutelle pour garantir eux-mêmes­ leur propre monnaie régionale. On sait que Paris ne s’opposera pas à cette étape ultime de la décolonisation. Aux chefs d’État d’avoir le courage, en cette année historique, de l’aborder sans complexes.

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 19:23

 

 

Ngarta-Tombalbaye.jpg

 

 

 

 

(Publié sur Facebook, par Acheikh IBN-OUMAR, le 13 avril 2010)

 

Il y a 35 ans, l’armée tchadienne renversait  le régime du 1er président du Tchad, François TOMBALBAYE (rebaptisé Ngarta).

 

S’il est vrai que l’instabilité au Tchad avait commencé beaucoup plus tôt, on peut néanmoins dire que le putsch du CSM avait constitué un séisme politique d’amplitude maximale dont l’onde de choc se fait ressentir jusqu’à nos jours.

La confusion entre politique et militaire ainsi inaugurée a fini par devenir, au fil des convulsions sanglantes de notre histoire récente, un trait de plus en plus marquant de l’espace national.

Serait-on pour autant en droit de dire que c’est la faute aux militaires et leur CSM si on a connu cette descente aux enfers ?

 

Evidemment non ; car feu TOMBALBAYE avait lui-même contribué à rendre inévitable son propre renversement violent, et par ailleurs, l’autre acteur, le FROLINAT, aussi a une part de responsabilité dans l’engrenage de militarisation du débat politique, d’affaiblissement des institutions étatiques et du renforcement du communautarisme au détriment de l’idée nationale.

 

Depuis 1966, au Tchad, on avait une espèce de partie à trois (Pouvoir politique, Armée, Frolinat) où chacun jouait son propre jeu contre les deux autres, à l’instar du célèbre western «Le bon, la brute et le truand » ; sauf qu’on ne voit pas très bien qui jouait le rôle du « bon ».

 

LES ÉVÈNEMENTS:

 

Les jours qui précédaient le putsch du 13 avril 1975 avaient été marqués par des incidents d’une extrême gravité.

 

Les armureries de la garde prétorienne (CTS : Compagnie tchadienne de sécurité) avaient été incendiées à Ndjamena et à Sarh, à 24 heures d’intervalle.

Dans la nuit du 3 au 4 avril, le défunt Youssouf Togoïmi (futur président fondateur du MDJT), détenu à la suite de troubles survenus au lycée Félix Eboué, dirigea une mutinerie qui causa la mort d’un sous-officier français travaillant aux renseignements tchadiens : l’adjudant-chef Gélineau.

 

Des tracts circulaient dans les rangs des militaires.

 

Tout en menant la guérilla au Tibesti et au Centre-est, le FROLINAT avait réussi à monter des vastes réseaux clandestins dans les villes, dans l’administration et même dans l’armée. L’affaire Françoise Claustre venait de commencer.

 

La rupture était totale avec les hauts officiers, et TOMBALBAYE se rendit lui-même à la gendarmerie pour procéder à l’arrestation des colonels Djimé Mamari Ngakinar et Kotiga Guérina. Kamougué disparaissait dans la nature, officiellement en tournée en province, mais en fait pour préparer les unités qui devaient converger sur Ndjamena et exécuter le plan.

 

Les généraux Malloum et Djogo étaient arrêtés bien avant.

Fou de rage, TOMBALBAYE était persuadé que tous ces troubles faisaient partie d’un complot des « impérialistes » et de la « maffia internationale des néocolonialistes » (dont le fer de lance était ses propres officiers supérieurs) pour éliminer son régime afin de mettre la main sur les richesses du Tchad, en particulier le pétrole.

 

Le matin du 13 avril, les Ndjamenois furent réveillés par les tirs d’armes automatiques et les explosions. La Radio nationale qui venait de commencer ses émissions matinales, s’interrompit brusquement, pour reprendre à 10heurs30 avec de la musique militaire suivie du communiqué lu par le général Odingar : « Les Forces armées ont pris leurs responsabilités devant Dieu et la nation. La sécurité et les intérêts des étrangers seront garantis. ..Je demande aux forces françaises de ne pas s’immiscer dans les affaires tchadiennes… »

 

Ce n’est qu’à 15 heures qu’un autre communiqué annonça que le président Tombalbaye avait succombé à ses blessures.

Peu à peu, les nouvelles structures du pouvoir se dessinèrent : le GROFAT (Groupe des Officiers de Forces armées tchadiennes, sorte d’assemblée) et le CSM (Conseil supérieur militaire, organe exécutif suprême) sous la présidence du général Malloum libéré à la faveur du putsch.

 

LES CAUSES DIRECTES:

 

Pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de René Dumont, en fait, dès l’indépendance, le Tchad « était mal parti ».

En 1963, Tombalbaye décréta la dissolution de tous les partis sauf le sien. En mars de la même année, Abbo Nassour, Mahamat Abdelkerim et le Dr Outel Bono furent arrêtés et condamnés à mort pour « complot ».

 

La tension connut un premier pic avec les évènements du 16 septembre : l’arrestation de Jean-Baptiste, Ahmed Khoulamallah et Djibrine Khérallah conduisit à des violentes émeutes à Ndjamena (surtout au sein de la population nordiste), durement réprimées par l’armée, avec un nombre indéterminé de morts (on parle de plusieurs centaines) et une chasse à l’homme à travers tout le pays  pendant plusieurs semaines.

 

Parmi les opposants qui réussirent à s’échapper à l’étranger, il y avait deux jeunes inconnus: Mahamat Albaghalani et Ibrahim Abatcha qui devaient former le Frolinat, le 22 juin 1966, au congrès de Nyala au Sud-Darfour (tiens, tiens !).

 

La suite est connue : soulèvement des paysans à Mangalmé en novembre 65 qui inaugurèrent un chapelet de jacqueries embrasant progressivement toutes les préfectures du Nord , à l’exception du Kanem et du Lac ; extension des maquis du Frolinat, intervention de l’armée française, vagues de massacres dans les zones rurales, provoquant, en réaction, d’autres soulèvements , provoquant à leur tour d’autres massacres, bref le fameux cycle « révolte-répression-révolte ».

 

Tombalbaye, débordé, n’avait d’autre choix que la fuite en avant, qui devait l’amener progressivement à « péter les plombs ».

 

Sous l’inspiration de Mobutu, il pensa trouver la solution en déclenchant un mouvement de Révolution sociale et culturelle (sic) qui devaient amener les Tchadiens à se ressaisir et à se remobiliser autour de leur « vrai Chef » (ngar-taa). Le moyen principal était la politique dite de l’authenticité et son expression pseudo-spirituelle : la remise au goût du jour du rite ancestral du Yondo, mais sous une forme dévoyée pour embrigader et décerveler les cadres sudistes.

 

Les prêtres et pasteurs au Sud qui bravaient ouvertement l’instauration du Yondo et le dénonçaient en tant que retour forcé et manipulatoire au paganisme, furent  massacrés dans des conditions atroces (certains furent enterrés vivants)-et oui, le Tchad aussi a eu sa part de martyrologie chrétienne !

 

Après s’être aliéné la classe politique issue du Nord, puis les masses rurales de cette partie du pays, Tombalbaye devenait encore plus impopulaire auprès des intellectuels et officiers originaires du Sud. Son régime ne tenait que grâce à l’Armée française (tiens, tiens !).

 

Malheureusement pour lui, il finit par perdre le soutien français. L’idée de le remplacer par une personnalité plus acceptable faisait son chemin dans les cercles du pouvoir en France. Tombalbaye prit les devants et fit assassiner en plein Paris le Dr Outel Bono, pressenti par beaucoup comme un remplaçant crédible (1973). La même année, il tenta une autre porte de sortie en se rapprochant de la Libye ; les mauvaises langues allant jusqu’à dire qu’il avait signé un document de cession de la bande d’Aozou à nos voisins du nord, moyennant une importante somme d’argent et la promesse de la lutte contre le Frolinat.

 

Ne reposant plus que sur sa garde prétorienne en voie de formation la CTS, la chute du régime n’était plus qu’une question de temps. Surtout qu’après l’arrestation de hauts responsables militaires et le projet de marginalisation de l’armée au profit de la CTS, les officiers se sentaient menacés et le renversement du régime devenait pour eux une nécessité de survie.

 

Je me limite aux causes directes, liées à la gestion du pouvoir, car si on veut aller au delà, il faut poser toute la problématique de la construction de l'État-nation, en remontant à l'époque pré-coloniale.

 

LES CONSÉQUENCES:

 

La chute d’une dictature soulève toujours de grands espoirs.

 

Au Tchad, l’espoir soulevé par la fin tragique du régime Tombalbaye fut de courte durée.

 

Dès les premiers jours : alors que l’opinion attendait avec impatience la libération des dizaines des cadres et intellectuels arrêtés sous Tombalbaye pour liens avec le Frolinat, les nouvelles autorités devaient annoncer que la plupart n’avaient pas été retrouvés, sûrement morts en détention depuis longtemps. La déception avait un goût de suspicion car la rumeur disait que certains de ces détenus étaient encore en vie au moment de la prise de pouvoir par les forces armées.

 

La presse française se saisit de l’affaire Claustre qui devait empoisonner les rapports avec la France pendant les deux années à venir.

Mais le grand ratage, ce fut la non résolution de la question du Frolinat.

 

Il faut dire que le soutien massif de la Libye aux insurgés à partir de la fin 1977, l’éclatement du conflit entre Goukouni et Habré, suivi par un autre éclatement au sein de la coalition dirigée par Goukouni, avaient inauguré la naissance des « tendances politico-militaires », en réalité la clanisation de la lutte du Frolinat.

En plus de la France, certains pays voisins (Libye, Soudan, Nigéria) commencèrent à s’ingérer directement dans nos affaires, surtout à travers le soutien ou la manipulation, tâche rendue facile et même très tentante par la multiplication de ces fameuses tendances. L’implication croissante de la Libye, alors alliée au camp soviétique, devait provoquer l’implication des Etats-Unis et ses alliés africains (Zaïre, Maroc) et arabes (Egypte, Arabie saoudite).

 

Le conflit perdit progressivement sa nature de lutte politique interne pour devenir un épisode de plus de la Guerre froide.

A ces complexités politiques et militaires, s’ajoutait un manque de savoir-faire certain de la part du nouveau pouvoir militaire, sans compter les rivalités de leadership au sein même du CSM.

 

Inutiles de rappeler tous les grands  bouleversements  qui s’enchaînèrent: première guerre civile du 12 février 79, puis celle dite des « neuf mois » en 1980,  affrontements avec la Libye, etc. jusqu’à la crise actuelle.

 

Résultat : ceux qui ont eu la malchance de naître après les années 1970, n’ont jamais connu qu’un pays de guerres, de déchirements, d’interventions extérieures, de haines tribales, de multiplication des espaces de non-droit etc.

 

UNE LEÇON:

 

Il y a évidemment un nombre incalculable de leçons à tirer des évènements qui ont ensanglanté et qui continuent d’ensanglanter notre pays, mais il y a une chose qui me paraît particulièrement importante :

 

Malgré les souffrances, les traumatismes et les injustices de toutes sortes dont on n’arrive pas à voir pas la fin, il faut, à mon avis, comprendre que tous les pays du monde ont connu des périodes de déchirements et de bouleversements, souvent beaucoup plus graves et plus durables que ceux que nous avons connus ; la plupart de ces pays sont maintenant à la pointe de l’humanité (Japon, Chine, Allemagne, Russie, etc.). Aussi, il faut se départir d’un certain dolorisme (« nous sommes un pays maudit », « qu’avons-nous fait au Bon Dieu », etc.) et se convaincre que notre sort est encore et toujours entre nos propres mains.

 

Aucun de ces phénomènes si déprimants soient-ils ne doivent échapper à l’analyse méthodique et à la réflexion maîtrisée.

 

La tâche des intellectuels est de produire des cadres d’analyse et des concepts pour rendre intelligibles et maîtrisables ces ruptures qui paraissent relever d’une certaine « folie » de l’Histoire. Analyser, conceptualiser, non pas par esthétisme mais pour définir des modalités d’action et d’organisation politique de type nouveau, basées sur des forces nouvelles, animées par des idées novatrices.

 

(Publié sur Facebook, par Acheikh IBN-OUMAR, le 13 avril 2010)

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 23:18

 

 

Kabila.jpg

 

 

L’attaque sur Mbandaka est prise au sérieux

Le carnet de Colette Braeckman, envoyée spéciale en Afrique du Le Soir

http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman

5 avril 2010

Un calme précaire a été rétabli à Mbandaka, la capitale de la province de l’Equateur, au nord ouest du Congo. Selon une résidente, interrogée par téléphone, les forces gouvernementales avaient repris l’aéroport, mais des coups de feu continuaient à retentir dans la ville où les habitants ont passé le week-end de Pâques terrés chez eux. L’attaque a commencé le dimanche de Pâques en fin de matinée : plusieurs dizaines d’hommes, très bien armés, ont débarqué au « beach » de Mbandaka après avoir arraisonné, plus haut sur le fleuve un bateau-pousseur appartenant à une société forestière. Dès leur arrivée, les assaillants se sont scindés en trois groupes, se dirigeant vers l’Assemblée nationale, vers la résidence du gouverneur (lequel se trouvait à Kinshasa) et vers l’aéroport dont ils se sont emparés en moins d’une heure. Deux Casques bleus de la Mission de Nations unies au Congo ont été tués durant cette attaque éclair et dans un premier temps, les forces gouvernementales se sont débandées.
Ce n’est qu’en fin d’après midi qu’avec l’aide de la MONUC l’aéroport a été repris et que plusieurs insurgés ont été tués ou capturés.

Les premières sources faisaient état d’une nouvelle révolte de la tribu Enyele, qui avait déjà engagé des combats pour la récupération de ses droits sur des étangs poissonneux et dont l’insurrection avait été matée d’une main de fer par la 321eme brigade, formée par les Belges (celle là même que le ministre De Crem envisageait d’inviter à Bruxelles le 21 juillet…) Au vu des méthodes utilisées par les assaillants, disciplinés et organisés, au vu surtout des équipements dont ils disposaient (armes lourdes, matériel de communication dont téléphones satellites thurayas adaptés aux combats en forêt) la thèse d’une révolte de simples pêcheurs a rapidement été abandonnée : en réalité, la capitale de l’Equateur a été attaquée par des militaires formés, professionnels et bien équipés, qui disposaient sans doute de complicités locales et d’appuis extérieurs.

Dans la province de l’Equateur en effet, le malaise est évident depuis que le gouverneur Makila, issu du MLC (Mouvement pour la libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba a été démis pour cause de corruption et remplacé par Jean-Claude Baende, proche de la majorité présidentielle. Cette mesure a fortement mécontenté les ressortissants de la province, qui avaient voté pour Jean-Pierre Bemba et demeurent fidèles au souvenir du président Mobutu. Ce qui donne à penser que parmi les insurgés, s’il y avait sans doute des membres de la tribu Enyele, il y avait plus sûrement encore des anciens membres de la Division spéciale présidentielle, la garde personnelle du président Mobutu, une unité d’élite dont de nombreux membres ont soit été enrôlés dans les troupes de Bemba ou se sont repliés dans les pays voisins, le Congo Brazzaville et la Centrafrique. Dans le cas présent, les assaillants pourraient être venus de Centrafrique et avoir disposé de caches d’armes dissimulées dans la ville.

A Kinshasa la situation est prise très au sérieux et nul ne se hasarde plus à évoquer une révolte purement locale : il est question d’appuis extérieurs dont le mouvement bénéficierait dans les pays voisins, mais aussi en Europe (en Grande Bretagne, au Luxembourg, en Belgique) et l’on craint, d’ici le 30 juin prochain, d’autres tentatives de déstabilisation soigneusement planifiées. La tension actuelle est également avivée par les craintes exprimées par l’opposition politique, qui redoute un report des élections prévues pour 2011 et une modification de la Constitution adoptée en 2006.

Faut-il souligner aussi que cette attaque sur Mbandaka, qui a été déjouée grâce à l’intervention de la MONUC démontre, si besoin en était, que la demande de départ des Casques bleus, formulée par les autorités, est peut-être prématurée…

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 00:36

 

 

-beac.jpg

 

 

billets-CFA.jpg

 

 

 

Source : Camer.be Dimanche, 04 Avril 2010 14:07

A l'issue du sommet de Bangui tenu les 16 et 17 janvier 2010 qui porta Lucas ABAGA NCHAMA à la tête de l'institut d'émission monétaire de la « CEMAC », la « Banque de France » proteste vivement contre ce choix. Par Pierre Célestin ATANGANA.

« Les responsables de la + Banque de France + étaient favorables à la nomination du gabonais Alex BARROT CHAMBRIER à la + BEAC +. Dans leurs échanges avec certains dirigeants de la Communauté, ils avaient obtenu un consensus qui laissait croire que cela passerait comme une lettre à la poste », indique une source à la « BEAC ».

Pour continuer à apporter son soutien au « Franc Cfa » et sa coopération technique à la « BEAC », la « Banque de France » pose des conditions pour la poursuite de la collaboration. Bien que respectant « le choix souverain des chefs d'Etat de la + CEMAC + », la « Banque de France » exige que le nouveau gouverneur leur présente sa feuille de route, et se sépare du personnel pléthorique et coûteux.

Pour officialiser ces entretiens informels, la « Banque de France » envoie, au cours du mois de février 2010, une correspondance dans laquelle elle pose de nouvelles conditions devant intégrer le train des réformes engagées au sein de l'institut d'émission monétaire de la sous-région, et qui, selon des sources, vont entraîner la réorganisation fondamentale de son fonctionnement.

Quelques jours après la constitution de ce groupe de travail, des sources indiquent que la « Banque de France » exige la suppression des postes de directeurs généraux, occupés par des personnalités représentant leur pays au sein de leur institution.

Pour les responsables de l'institut d'émission français, ces postes, dont la justification repose sur la politique de représentation, n'ont plus de place dans le dispositif de l'institution, le gouvernorat étant devenu tournant. Un rééquilibrage est aussi suggéré par les français au niveau des directions centrales qui sont des directions techniques de la « BEAC ». Désormais, chaque Etat ne devra plus disposer que d'une seule direction centrale.

« Les postes de directeurs généraux étaient des postes politiques alors que la + BEAC + avait besoin des techniciens pour son fonctionnement. Mais à ce niveau déjà, il y a des Etats comme la Guinée Equatoriale qui, pour des raisons de disponibilité de compétence, ont eu voix au chapitre très tard », explique un cadre de l'institution.

L'institut d'émission français demande en plus de cela, que les procès verbaux et les rapports des conseils d'administration soient soumis à son approbation avant leur signature


LA RESTRUCTURATION

 

Pour la « BEAC », ces directives ne peuvent pas être considérées comme des injonctions dans la mesure où les relations entre la Banque centrale et l'institut d'émission français n'ont pas de coloration paternaliste.

« C'est une relation entre partenaires, parce que la Banque de France participe au conseil d'administration et dans les organismes de contrôles de la + BEAC +. Il est donc normal que sur la base de ce partenariat, la Banque de France émette des avis sur le bon fonctionnement de l'institution », explique-t-on à la cellule de la communication de l'institution.

Le « Bureau extérieur de Paris (BEP) » n'échappe pas aux foudres de la « Banque de France ». Autrefois place forte des achats et des placements d'argent de la « BEAC » auprès des autres instituts d'émission, le « BEP », qui avait des missions d'opérationnalité, est désormais réduit à sa portion congrue. Tous les avantages et autres missions opérationnelles lui sont retirés : toutes les commandes d'achats passées depuis le siège, ne seront plus payées par le « BEP ». Yaoundé assurera directement le paiement des factures des fournisseurs via leurs comptes.

Dépouillées de toutes ces missions, le « BEP » va rester un bureau de représentation et de liaison, qui recevra un budget de fonctionnement sur mesure, et dont les initiatives se limiteront désormais au contact des fournisseurs, payés directement par le siège. « Même pour l'achat des petites fournitures de bureau, c'est le siège à Yaoundé qui va s'occuper du règlement des factures. Il n'engage plus rien », soutient une source à la « BEAC ».

Présidé par Issa ALLAM NDOUL, conseiller spécial du gouverneur, le groupe de travail chargé de proposer les nouveaux textes devant désormais servir de boussole à la gestion transparente de l'institut d'émission monétaire de la « CEMAC », est placé sous la supervision de MAHAMAT TOLI ABBAS le secrétaire général de la « BEAC ».

Composé de 12 membres dont un représentant de la France, le groupe de travail mis sur pied le 12 février 2010, a commencé ses travaux le 15 février 2010 et devait les achever le 28 février 2010.

Ceux-ci consistaient à la révision des textes organiques et réglementaires de la « BEAC » sur la base des décisions de la conférence des chefs d'Etat de Bangui.

Riche en ressources pétrolières, minières et forestières, la « Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) » est l’une des régions d’Afrique où la pauvreté affecte la plus grande partie de la population.

D’une superficie de 3 millions de km² - allant du Congo Brazzaville à la Guinée équatoriale en passant par le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad - la « CEMAC » est un petit marché de 32,1 millions d’habitants.

Selon des données du « rapport mondial sur le développement humain » publié par le « Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) », 33,4% de la population du Cameroun vivent avec moins d’un dollar par jour et ces chiffres atteignent 66,6% pour la population de Centrafrique et près de 70% au Congo Brazzaville.

Les échanges commerciaux intra-communautaires sont encore faibles en raison de l’absence d’infrastructures de base, comme les routes et dessertes ferroviaires, et des lenteurs dans le processus d’intégration régionale.

« Nous sommes en train de nous organiser pour accélérer l’intégration régionale. C’est notre première priorité », avait assuré le secrétaire exécutif de la « CEMAC », Jean NKUETE, lors d’une conférence de presse en marge du lancement des négociations entre la « CEMAC » et l’« Union européenne (UE) » pour un accord de partenariat économique en 2007.

Le commerce intra-régional est de l’ordre de 2% pour les importations et de 1% pour les exportations. D’après le M. Pascal LAMY Directeur Général de l’« OMC », le commerce entre la « CEMAC » et le seul Nigeria - géant économique de l’Afrique de l’Ouest - est « supérieur au commerce intra-régional ». Le commerce bilatéral entre l’« UE » et la « CEMAC » associée à Sao Tomé et Principe représente à peine un flux de 7 milliards d’euros/an (Chiffres 2007).

Les principales exportations vers l’« UE » sont constituées essentiellement de produits pétroliers qui représentent 48% de ces exportations, de bois (18,4%), de cacao (4%), de bananes (3,8%), de coton (2,2%), d’aluminium (1,5%), de diamants (3,8%), de café (1,1%) et de manganèse (1%).

Le pétrole est la première ressource d’exportation de la plupart des pays de la « CEMAC » et, selon la « Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) » basée à Brazzaville, « le principal déterminant de l’évolution de la + CEMAC + ».

Dans un de ses rapports, la « BDEAC » indique qu’au cours de cette année, la production pétrolière globale a été de 41,4 millions de tonnes pour quatre des six pays de la « CEMAC » : Cameroun, Congo, Gabon et Guinée équatoriale. La « CEMAC » devrait commencer par construire un marché commun pour bien asseoir l’intégration régionale.

La « Banque de France » qui est le véritable pilote du bateau de la « CEMAC » freine de toutes ses forces toutes initiatives allant vers une véritable intégration régionale car celle-ci ne cadre pas avec les intérêts français dans la région.

 

 

 

La France veille aux réformes

30/03/2010 à 14h:19 Par Jeune Afrique

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde insiste sur la mise en oeuvre des réformes de la BEAC demandées par le FMI dans une lettre au ministre équato-guinéen de l'Intégration régionale.

Contrairement à une rumeur persistante, la France n’a pas « posé de conditions à la poursuite des réformes » à la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac). Ni « protesté contre la nomination, le 17 janvier, de Lucas Abaga Nchama, le nouveau gouverneur équato- guinéen ». En revanche, Christine Lagarde a, début février, répondu favorablement à Balthazar Engonga, le ministre équato-guinéen de l’Intégration régionale, qui lui demandait, conformément aux statuts de la Beac, l’agrément de la France à l’investiture de ce même Abaga Nchama. Dans sa lettre, la ministre française insistait sur la mise en œuvre du plan de réformes demandé par le FMI et avalisé, fin 2009, par la Beac: il est censé renforcer l’indépendance et les mécanismes de contrôle de l’établissement.

En réalité, la France souhaite calquer le fonctionnement de l’institution sur celui de la BCEAO, dirigée par un gouverneur et deux vice-gouverneurs. Il en résulterait la suppression des trois postes de directeurs généraux et des douze postes de directeurs centraux – et donc une limitation de l’influence des États. Ce train de réformes sera discuté le 16 avril à N’Djamena, lors d’un Conseil des ministres, puis adopté quatre jours plus tard à Malabo, lors d’un sommet des chefs d’État. Vacant depuis le limogeage du Congolais Rigobert Roger Andely, en janvier, le poste de vice-gouverneur sera pourvu à cette occasion.

 

Partager cet article
Repost0
Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE