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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 14:55

 

 

Mamadou-Tanja.jpg

 

Par Hyacinthe Sanou  Observateur Paalga 29 Juillet 2010

On pensait l'affaire classée. Tout semblait, en effet, être réglé après le tête-à-tête entre Mamadou Tandja et son tombeur, le colonel Salou Djibo. Celui qui fonçait droit dans le mur selon l'expression de Blaise Compaoré avait écrit au chef de la junte pour demander son élargissement pour des raisons de santé, affirmant souffrir de diabète.

En échange de quoi, la famille du détenu de la « Villa verte » (villa dans laquelle il est en résidence surveillée au sein de la Présidence nigérienne) laissera tomber la procédure engagée auprès le Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour détention arbitraire. Les deux parties semblaient donc avoir trouvé un « gentlemen agreement », mais voilà que l'affaire rebondit : leurs avocats respectifs ont en effet rendez-vous devant les juges à Abuja, le 03 août 2010, c'est-à-dire mardi prochain.

Pourquoi un tel rebondissement, pour le moins inattendu, dans la mesure où, le 22 juillet dernier, Tandja aurait écrit au président de la Cour, demandant l'annulation de la procédure, en ces termes : « Compte tenu de mon état de santé, je vous prie de bien vouloir reconsidérer votre décision de me mettre à la disposition de la justice », tout en se désolidarisant de l'initiative de ses proches, qu'il aurait apprise avec « surprise et étonnement », raison pour laquelle il conclut : « Je prie donc votre juridiction de ne tenir compte d'aucune plainte déposée en mon nom ».

Chose curieuse pour une affaire aussi sérieuse, le fameux courrier ne serait pas parvenu à son destinataire. Comment cela est-ce possible ? Est-ce un simple retard de transmission, ou bien des deux parties, il y en a une qui ne dit pas la vérité ? Une chose est sûre, le sort de l'ancien chef d'Etat dépend de la suite qui sera donnée à cette affaire. On peut d'ailleurs s'étonner de ce que la justice, notamment celle de la CEDEAO, soit le recours, car, tout de même, n'est-ce pas le même Tandja qui a martyrisé l'institution judiciaire de son pays, allant même jusqu'à dissoudre la Cour constitutionnelle (en juin 2009) qui s'opposait à ses velléités de tripatouillage constitutionnel ?

N'est-ce pas lui aussi qui avait menacé de retirer le Niger de l'organisation sous-régionale si cette dernière s'entêtait à contrecarrer ses ambitions ? Et c'est devant cette même CEDEAO que l'on voudrait se retourner, toute honte bue, pour réparer un tort qui lui aurait été fait ? Vers quelle juridiction la famille de « l'homme qui voulait trois ans de plus pour terminer ses chantiers » s'en serait-elle d'ailleurs remise si leur champion, comme il le voulait, avait pu tourner le dos à Abuja ?

A vrai dire, ils sont très mal placés aujourd'hui pour se plaindre, encore plus pour défendre ce hors-la-loi qui craint la justice. En effet, quand le « Tazartché » (terme qui veut dire « continuer sans s'arrêter » en langue haoussa) s'empêtrait dans ses propres contradictions, qui de ses proches a osé lui dire d'être raisonnable et de faire attention ? Il n'est pas particulièrement à plaindre, mais il vaudrait mieux pour tous que cette affaire n'aille pas loin. Que, pour des raisons humanitaires, l'ex-président, âgé de 72, ans soit élargi, pourquoi pas ?

Mais encore faut-il que les mauvais parents et les faux amis politiques (qui existent partout) ne prennent pas les Nigériens pour des candides que l'on peut mener facilement en bateau sur le fleuve Niger, et, surtout, qu'ils tirent véritablement leçon du cours magistral du 18 février administrée par la junte. Et que, plus que jamais, cette leçon serve à guérir la « tripatouillite aigüe » des chefs d'Etat africains qui empruntent la même voie que Tandja. A bon entendeur, ...

 

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 14:52

 

 

 

 

Cellou-et-Conde.jpg

 


(Afrik.com 01/08/2010
)


En Guinée, le second tour de l’élection présidentielle opposera au cours du mois d’août l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’opposant de longue date Alpha Condé, candidat du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). Le premier a obtenu, selon les résultats définitifs validés par la Cour suprême, 43,69% des suffrages exprimés, le second 18,25%, au terme d’un premier tour qui avait opposé 24 candidats dans ce pays de douze millions d’âmes.

La plupart des candidats éliminés qui ont un certain poids électoral, à commencer par le troisième homme Sidya Touré de l’Union des forces républicaines (UFR) qui a choisi Cellou Diallo, ont déjà dévoilé leur choix parmi les deux qualifiés et donné leurs consignes de vote sur la base d’accords politiques. Au second tour, chacune des communautés de Guinée n’aura pas la photo d’un de ses « fils » ou d’une de ses « filles » sur le bulletin de vote. Chacun des deux candidats restant en lice aura à conquérir des voix hors de sa communauté ethnique et de ses fiefs géographiques. De leur côté, une bonne partie des électeurs devront élargir leur faisceau de critères au-delà de la proximité ethnique avec un candidat. Il reste que la démographie ethnique aura pesé lourd dans le dénouement de l’élection présidentielle historique de cette année en Guinée.

La puissance du facteur ethnique

Cellou Diallo est bien connu sur la scène politique nationale pour avoir occupé diverses fonctions ministérielles pendant une dizaine d’années sous la longue présidence de Lansana Conté. Son expérience gouvernementale a connu son apogée entre 2004 et 2006, lorsqu’il a été Premier ministre sous l’autorité d’un président malade qui s’était depuis longtemps désintéressé de la gestion des affaires de l’État tout en s’accrochant au pouvoir et à ses privilèges. Plutôt haut fonctionnaire au verbe lisse et convenu qu’acteur politique combatif, Cellou Diallo n’était pas cité parmi les présidentiables favoris il y a encore deux ans. Tout a changé lorsque le jeu politique est devenu très ouvert à la suite de la neutralisation des ambitions présidentielles du successeur militaire de Conté, le capitaine Moussa Dadis Camara. Cellou Diallo, qui avait entre-temps opportunément pris le contrôle d’un parti anciennement implanté et mobilisé à l’évidence de puissants moyens financiers, s’est présenté, comme tout ce que la Guinée compte de personnalités ayant une certaine notoriété et de l’argent pour se porter candidat et faire campagne.

Diallo est le candidat de l’UFDG, ancien Premier ministre, économiste mais il est aussi… peul, originaire de la région naturelle de Moyenne-Guinée. Lors du scrutin du 27 juin dernier, il était dans l’esprit de beaucoup, Peuls comme non Peuls, le candidat de la communauté peule. En réalité, il n’était pas le seul Peul parmi les 24 candidats figurant sur le bulletin de vote. Mais il était le seul Peul qui était capable de se qualifier pour le second tour et donc le seul à avoir des chances réelles de devenir président de la République dans un pays qui a connu trois chefs d’État depuis 1958, Sékou Touré issu de la communauté Malinké de Haute-Guinée, Lansana Conté du groupe Soussou de Basse-Guinée et, pendant onze mois, Moussa Dadis Camara de l’ethnie Guerzé, un des groupes originaires de la Région Forestière. Autant dire que pour beaucoup de Peuls, c’est le moment ou jamais d’avoir eux aussi un de leurs « fils » au palais présidentiel.

Alpha Condé, arrivé deuxième de la compétition du 27 juin, n’avait pas non plus à se soucier de sa notoriété dans le pays. Présent dans le paysage politique physiquement ou symboliquement depuis l’époque de Sékou Touré, il incarne l’opposition historique à tous les gouvernements qui se sont succédé au cours des dernières décennies. Il a connu l’exil pendant de longues années et les souffrances de la prison sous Lansana Conté. Il avait tout de même contraint ce dernier à un second tour en 1993, lors de la première élection présidentielle organisée sous le régime du multipartisme, à un moment où le pouvoir ne maîtrisait pas encore parfaitement l’art de la fraude électorale. Opposant de longue date donc, leader d’un parti ancien, structuré et ancré idéologiquement à gauche, Alpha Condé est aussi… malinké. Pour nombre de Malinkés et de non Malinkés, il était le candidat malinké à la présidentielle. Ou plutôt le mieux placé des candidats Malinkés pour se qualifier pour le second tour.

En fait, un autre candidat malinké, également originaire de Haute-Guinée, l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté avait réussi à pénétrer le cercle restreint des aspirants à prendre au sérieux en injectant dans sa préparation et dans sa campagne des moyens conséquents. Kouyaté a fini en quatrième position (7,04%), derrière Cellou Diallo, Alpha Condé et un autre ancien Premier ministre, Sidya Touré (13,62%), moins marqué ethniquement que les autres en raison du caractère très minoritaire de sa communauté même dans sa région d’origine de la Basse-Guinée. Au second tour, Cellou Diallo en découdra avec Alpha Condé. En arrière-plan, dans la tête de beaucoup de Guinéens, qu’ils le veuillent, l’admettent, le regrettent, le dénoncent ou non, ce sera le candidat peul contre le candidat malinké.

Alors y a-t-il eu un vote ethnique en Guinée ? Sans le moindre doute si l’on entend par cette expression le fait que l’appartenance ethnique de chacun des candidats et celle de l’électeur moyen pèsent lourdement sur le choix de ce dernier. Cellou Dalein Diallo a fait le plein de voix en Moyenne-Guinée, très majoritairement peuplée de Peuls, et également obtenu d’excellents résultats dans certaines communes de la capitale Conakry également réputées dominées par les Peuls. Alpha Condé a eu d’excellents résultats dans son fief de Haute-Guinée, dans le terroir malinké. Il a cependant souffert significativement de présence et de la performance électorale de l’autre grand candidat malinké, Lansana Kouyaté. Autre manifestation de la puissance de la fibre ethnique, le résultat remarquable de Papa Koly Kourouma, ancien ministre de la junte de Dadis Camara et originaire comme ce dernier de la Région forestière, où il a souvent devancé tous les favoris. En l’absence de sondages d’opinion des électeurs qui ont effectivement voté le 27 juin dernier, il est rigoureusement impossible de saisir de manière fine l’ampleur du vote ethnique. Il n’y a cependant aucun doute sur l’influence déterminante de ce facteur.

Le caractère démocratique du vote ethnique

Alors le vote ethnique est-il antidémocratique comme le suggèrent depuis des semaines nombre d’observateurs et de journalistes guinéens et étrangers ? Non. Pas du tout. La démocratie, c’est le pouvoir par le peuple. En matière électorale, cela signifie que les choix agrégés des citoyens électeurs déterminent le vainqueur de la compétition. C’est tout. Les électeurs font ce qu’ils veulent. Ils se décident sur la base de critères dont ils sont les seuls maîtres. Ils sont libres de choisir un candidat parce qu’il est charmant, très connu, leur paraît sage ou compétent, parce qu’il a avancé des idées qui semblent sensées, parce qu’il a la plus belle flotte de véhicules de luxe tout terrain, qu’il a fait imprimer les affiches électorales les plus belles, qu’il a fait commander en Chine des tee-shirts colorés de meilleure qualité que les autres, qu’il a distribué en sous main plus d’enveloppes garnies de billets aux leaders d’opinion que les autres ou parce qu’il parle la même langue et a été moulé dans les mêmes coutumes qu’eux. Dans ce dernier cas, les motivations du vote déterminé par l’ethnie ne sont d’ailleurs pas aussi évidentes qu’on peut le penser. On peut voter pour le candidat de sa communauté parce qu’on se sent plus proche de lui que des autres, sans en attendre un avantage personnel. Mais on peut aussi voter pour ce candidat parce qu’on pense qu’on sera plus en sécurité sous un président issu de la même communauté ethnique que soi et/ou qu’on aura marginalement plus de chances d’améliorer sa condition économique sous une telle présidence. Dans le second cas, la motivation est moins ethnique qu’économiquement rationnelle et partagée par les électeurs dans toutes les démocraties.

Alors si le vote ethnique est démocratique, où est le problème ? Le problème vient du fait que la puissance du facteur ethnique a tendance à étouffer les autres critères à l’aune desquels les électeurs peuvent choisir leurs représentants au sommet de l’État. Cela n’enlève rien au caractère démocratique du vote mais réduit significativement les chances que le système politique démocratique produise le meilleur choix possible pour la collectivité nationale. En Guinée, il n’y a pas un tête-à-tête exclusif entre les Peuls et les Malinkés, comme on peut le voir par exemple dans deux pays à la configuration ethnique spécifique et rare en Afrique, le Rwanda et le Burundi. Malinkés et Peuls représenteraient ensemble au maximum 70% de la population guinéenne, en faisant abstraction de l’ampleur du métissage ethnique qui frappe d’inexactitude tout calcul démographique ethnique sommaire. Aucune communauté ethnique de Guinée, même en se soudant à l’extrême, ne peut faire seule la loi dans le pays.

Assumer et gérer la diversité ethnique en démocratie

Comment peut-on atténuer l’influence excessive de la configuration ethnique d’un pays sur la qualité des démocraties électorales ? Face à la solidité et à la résistance dans le temps du sentiment ethnique en Afrique subsaharienne, les choix tacites qui ont été faits depuis la naissance des États indépendants dans leurs frontières actuelles ont au mieux été inappropriés, au pire catastrophiques. Au cours des décennies de généralisation de l’autoritarisme, les élites politiques ont fait des partis uniques au service d’un indéboulonnable président censé incarner l’unité nationale l’antidote indispensable au communautarisme ethnique et au risque de désintégration politique de jeunes nations en construction. Depuis le retour au multipartisme et aux rituels électoraux dans les années 1990, le choix des élites consiste à faire semblant. Faire semblant de croire en l’efficacité des dispositions constitutionnelles qui interdisent la mobilisation des sentiments d’appartenance ethnique et religieuse par les partis politiques, alors que cela n’a qu’une influence minimale sur les pratiques réelles des acteurs politiques. Faire croire que le vote ethnique est uniquement lié au déficit de culture politique et civique démocratique des populations rurales et que les cadres parfaitement urbains et de niveau d’éducation universitaire ne sont pas concernés. Faire semblant de s’émouvoir à chaque manifestation du vote ethnique et pleurer dans les chaumières en dénonçant la persistance du comportement « tribaliste » de l’électorat.

Nier l’importance de l’identité ethnique dans la tête d’une majorité de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne est parfaitement stérile. Il n’y a pas de honte à se sentir pleinement Soussou, fièrement Peul, résolument Malinké ou irréductiblement Kissi et totalement Guinéen. À être Haoussa, Ibo ou Yorouba et profondément Nigérian. À être accroché à sa culture Fon, Bariba ou Mina et absolument Béninois. Et pas de honte, non plus, à être de ceux qui ne donnent pas beaucoup d’importance à leur terroir d’origine, aux pratiques culturelles de leur communauté ethnique et qui sont résolument urbains et « occidentalisés », tout en étant aussi authentiquement Guinéen, Nigérian ou Béninois que n’importe lequel de leurs compatriotes. Le défi qui se pose aux sociétés multiethniques africaines n’est pas d’enterrer les ethnies ou de faire comme si elles n’existaient pas. Il est de trouver en urgence les bonnes formules institutionnelles pour gérer la diversité ethnique dans un système politique pleinement démocratique.

La première étape consiste à ensevelir l’idée qui voudrait que la démocratie, parce qu’elle serait congénitalement occidentale, est incompatible avec la vitalité des identités multiples des Africains. La deuxième étape devra être celle du débat dans chaque pays sur la meilleure formule qui permette de concilier respect des principes démocratiques fondamentaux, respect de l’expression de la diversité des populations, respect de l’égalité des communautés ethniques et respect de l’égalité des citoyens. C’est une tâche ardue et il n’y a pas de professeur retraité de droit constitutionnel français, belge, anglais ou portugais à payer grassement pour proposer une pâle copie de la Loi fondamentale de son pays flanquée de quelques platitudes en guise d’adaptation aux réalités socioculturelles africaines. La gestion de l’extraordinaire diversité interne des pays africains dans un cadre démocratique libéral est un défi d’une rare complexité qui exige une forte capacité d’innovation institutionnelle. La condition sine qua non pour que ce travail soit engagé au plus tôt est que les élites subsahariennes se libèrent de la prison mentale dans laquelle les enferme, encore trop souvent, le complexe du colonisé. Et qui leur fait croire qu’il n’y a que deux options : le mimétisme institutionnel aveugle ou le rejet tacite des principes démocratiques pour cause d’incompatibilité insurmontable avec les réalités africaines.

samedi 31 juillet 2010 / par Gilles Olakounlé Yabi, pour l'autre afrik

© Copyright Afrik.com

 

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 00:25

 

 

afrique

 

AFP 01/08/2010

Plus de 3.500 personnes et dix chefs d'Etat africains ont participé aujourd'hui dans la capitale, Porto-Novo, à un immense défilé, point d'orgue des célébrations du cinquantenaire de l'indépendance du Bénin.

Le défilé, incluant militaires et civils, s'est ouvert sur une chorégraphie d'artistes chinois, mise en scène par de jeunes béninois. Il a fait l'éloge du passé glorieux des amazones et des rois guerriers du Dahomey, ancien Bénin, puis évoqué le Bénin du futur. A la suite de cette chorégraphie, neuf pays africains ont ouvert le défilé militaire, avec la participation de la France et dans lequel le détachement militaire Ghanéen a exécuté l'hymne des festivités.

Brice Hortefeux représentait la France

Aux côtés du président béninois Boni Yayi, avaient pris place dans la tribune d'honneur sur une artère principale de Porto-Novo, les présidents François Bozizé (Centrafrique), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Denis Sassou-Nguesso (Congo), Ali Bongo Ondimba (Gabon), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) , Goodluck Jonathan (Nigeria), Idriss Deby Itno (Tchad), Amadou Toumani Touré (Mali), Abdoulaye Wade (Sénégal).

Parmi les autres personnalités figuraient notamment: le ministre français de l'intérieur Brice Hortefeux, ou les anciens présidents béninois Emile Zinsou (1968-1969), Mathieu Kérékou (1972-1991 et 1996-2006) et Nicéphore Soglo (1991-1996).

Le Bénin, premier Etat d'Afrique francophone à avoir entamé un changement pacifique du pouvoir au début des années 1990, est dirigé depuis mars 2006 par Thomas Yayi Boni. Celui-ci a succédé au général Mathieu Kérékou, qui a dominé la vie politique du pays pendant 30 ans. Petit pays d’Afrique de l’Ouest de 9 millions d’habitants, il a été gouverné, de 1960 à 2006, par 14 présidents dont deux qui ont exercé la fonction pendant 24 heures seulement.

 

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 01:07

 

 

Chefs d'Etat UA

 

Par Jean-Karim Fall

 

Le 15e sommet de l'Union africaine, qui s’achève ce mardi 27 juillet à Kampala, la capitale ougandaise, a été hier le théâtre de quelques passes d’armes musclées à propos du projet des Etats-Unis d’Afrique. Spectateur contrarié des échanges : le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui tente depuis le début du sommet de reprendre la main sur les destinées du continent.

Visiblement dépité par la tournure des débats, le colonel Kadhafi a quitté la séance plénière lundi après-midi. Il n’est pas allé bien loin. Il s’est installé sur les pelouses d’un jardin attenant. Protégé par une escouade de gardes du corps, il a reçu en audience plusieurs chefs d’Etat qui sortaient de la plénière pour s’entretenir avec lui.

A l’intérieur du bâtiment, les premières passes d’armes ont eu lieu. La première a opposé le président tchadien Idriss Déby au Premier ministre éthiopien Meles Zenawi. Au nom de la Cen-Sad (la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens), Idriss Déby a regretté que les décisions prises par les chefs d’Etat eux-mêmes, au cours des cinq dernières années, n’avancent pas et pire, se traduisent par des mesures cosmétiques. Il a lancé un avertissement à peine voilé : « Si les décisions prises ne sont pas mises en œuvre, les vingt-neuf pays de la Cen-Sad se verront dans l’obligation de les appliquer ».

La réplique est venue de l’Ethiopie, le Premier ministre Meles Zenawi a pris la parole pour faire remarquer au président tchadien qu’il était hors sujet et qu’il devait respecter l’ordre du jour.

Ce débat entre partisans et adversaires des Etats-Unis d’Afrique s’est achevé dans la soirée. Il devait reprendre dans la matinée. « Ca va fumer », a pronostiqué un ministre sous couvert de l’anonymat.

 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 23:02

 

 

Chefs d'Etat UA

 

 

(Walfadjiri 26/07/2010)


Le président soudanais, Omar El-Bachir peut légitimement se sentir heureux. Les pays africains ont décidé de le soutenir dans le bras de fer qui l'oppose à la Cour pénale internationale qui l'accuse de crime de guerre, crime contre l'humanité et de génocide contre les populations noires du Darfour, une région située à l’ouest du pays. L'Union africaine vient, en effet, d'élaborer un projet de résolution demandant à ses membres de ne pas exécuter le mandat d'arrêt international émis par le procureur de la Cpi, Luis Moreno-Ocampo, contre le chef de l’Etat soudanais.

La question sera débattue lors du sommet des chefs d’Etat africains qui se tient en ce moment dans la capitale ougandaise. L'Union africaine (Ua) va donner des consignes aux Etats membres de ne pas exécuter le mandat d'arrêt international de la Cpi contre Oumar El-Bachir, selon Reuters qui a obtenu copie de ladite résolution. ‘L'Ua réaffirme sa décision que les Etats membres ne devront pas coopérer avec la Cpi dans l'arrestation ou le transfert du président Bachir vers la Cpi’, précise ainsi l’organisation continentale, à travers ce projet de résolution.
C’est fort de ce soutien de ses pairs du continent que le président soudanais s'est rendu la semaine dernière à Ndjamena, au Tchad pour prendre part à la réunion de la communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-sad).

Les chefs d’Etat qui étaient présents à ce sommet ont réaffirmé leur solidarité à Oumar El-Bachir qui a pu rentrer tranquillement dans son pays après le refus du gouvernement tchadien d’exécuter le mandat de la Cpi. Ce qui est perçu par nombre d'observateurs comme un camouflet pour la justice internationale. Un porte-parole de la présidence soudanaise a estimé que le voyage du président El-Bachir au Tchad constitue ‘plus qu'une double victoire’ sur la Cpi, selon Reuters.

Le président Oumar El-Bachir est accusé d'avoir donné l'ordre des viols, des actes de torture et des meurtres contre les populations du Darfour. Mais, le mandat international lancé contre lui par Luis Moreno-Ocampo est perçu par nombre de chefs d'Etat africains comme un acharnement contre l'homme fort de Khartoum. Ils reprochent à la Cpi de fermer les yeux sur les crimes odieux commis par des dirigeants d'autres continents sans toutefois désigner les chefs d'Etat auxquels ils font allusion.

M. A. DIALLO

© Copyright Walfadjiri

 

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 21:12

 

 

UA-flag.jpg

 

APA-Kampala (Ouganda) 25-07-2010 Le 15ème Sommet du l’Union africaine (UA) regroupant des dirigeants de 53 pays du continent, s’est ouvert dimanche à Kampala, avec un appel du chef de l’Etat ougandais, Yoweri Museveni, dont le pays a été frappé le 11 juillet dernier par un double attentat des islamistes somaliens Shebab, pour des mesures plus sévères contre le terrorisme en terre africaine.

 

 Bien que le thème principal de la rencontre, soit axé sur ‘Santé maternelle, infanto-juvénile et développement’, les dirigeants ont plus porté leur attention sur la situation en Somalie et les récents attentats à la bombe qui ont secoué la capitale ougandaise, Kampala, faisant plus de 70 civils ougandais tués le 11 juillet dernier, alors qu’ils suivaient la finale de la Coupe du monde de football à la télévision.

 

 Ces dirigeants, dont la plupart étaient vêtus en tenue traditionnelle, ont d’abord observé une minute de silence en mémoire des victimes du double attentat de Kampala.

 

 L’actuel président de l’UA et chef de l’Etat du Malawi, le Dr. Bingu wa Mutharika, s’est fait l’écho des propos du président Museveni en fustigeant les récentes attaques contre des civils innocents et demandé que leurs auteurs soient poursuivis et traînés devant la justice.

 

 Il a ensuite dit au président Museveni : "L’Union Africaine est à vos côtés mon cher frère président, et aux côtés du peuple ougandais”.

 

Museveni a expliqué à l’assistance, composée entre autres du président libyen, Mouammar Kadhafi, que son gouvernement avait arrêté les présumés auteurs des attentats et que leur interrogatoire en cours pourrait apporter beaucoup plus d’éclairages.

 

Il a invité les pays membres de l’UA à renforcer collectivement la lutte contre le mouvement islamiste somalien, Al-Shabaab.

 

Le site du sommet, situé dans les faubourgs de Kampala, sur les rives du Lac Victoria et qui avait également accueilli en 2007 la réunion des chefs de gouvernement et des ministres du Commonwealth, est sous haute surveillance par les services de sécurité.

 

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 22:22

 

 

CEN-SAD.jpg

 

 

N'Djamena - 24/07/2010 (Pana) - Le 12ème sommet de la Communauté des Etats Sahélo- Sahariens (CEN-SAD), qui a pris fin vendredi soir à N'djaména, au Tchad, a les factions somaliennes à déposer les armes et à rejoindre la table de négociation.

Les dirigeants de la CEN-SAD ont notamment exprimé leur préoccupations face à la situation dans ce pays et à la persistance de l'insécurité du fait des milices réfractaires au dialogue.

La CEN-SAD a fait part de son soutien au peuple somalien et a décidé de joindre ses efforts à ceux de la communauté internationale et des organisations régionales afin de restaurer l'autorité de l'Etat et de rétablir la paix et la sécurité.

Le communiqué final de la réunion a, par ailleurs, déploré les agissements des groupes rebelles en Centrafrique, notamment, l'Armée de la résistance du Seigneur de l'Ouganda, jugés contraires à la réalisation de la paix.

La CEN-SAD a exprimé son soutien aux autorités légales dans leurs actions de restauration de l'ordre publique sur toute l'étendue du territoire.

En ce qui concerne la Guinée-Bissau, les dirigeants de la CEN-SAD ont déploré l'instabilité au plan sécuritaire et fait part de leur appui aux autorités du pays dans leurs efforts de restructuration des forces armées de défense et de sécurité et la lutte contre les réseaux internationaux de trafic de drogue dans ce pays et dans la région.

La 12ème session de la CEN-SAD a exhorté la communauté internationale, notamment, les Nations Unies et l'UA à poursuivre leurs actions face à la crispation dans les relations entre l'Erythrée et l'Ethiopie, afin qu'ils acceptent l'application de la décision du 13 avril 2002 de la Commission de délimitation des frontières de la Hayes et le démarrage effectif des opérations de démarcation de la frontière sans délai.

La CEN-SAD a exprimé son soutien à l'Erythrée face à la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies de décembre 2009 imposant des sanctions contre ce pays.

 

 

Fin du 12è sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD)  à N’djaména

 

N'Djamena – (Pana) 24/07/2010 - La 12ème session de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN- SAD) a clôturé ses travaux vendredi en fin de journée à N'Djamena, avec l'engagement de donner un nouveau souffle à ce regroupement régional.

Les 13 chefs d'Etat et de gouvernement présents à ce sommet ont souligné la nécessité de restructurer les institutions de la CEN-SAD afin de lui permettre de jouer son rôle d'avant-garde en Afrique et réaliser ses objectifs d'intégration et de complémentarité entre ses membres.

Les dirigeants de la CEN-SAD ont également adopté dans leur communiqué final, une position commune qui sera présentée au prochain sommet de l'Union africaine (UA), le 26 juillet en Ouganda, par son nouveau président en exercice Idriss Déby Itno du Tchad, relative à la nécessité d'accélérer l'unification du continent africain à travers la formation d'un gouvernement fédéral et la transformation de la Commission de l'UA en une Autorité de l'Union.

La cérémonie d'ouverture du 12ème sommet de la CEN-SAD, qui s'est déroulée jeudi soir, a été marquée rappelle-t-on, par un discours du guide libyen Mouammar Kadhafi appelant à la nécessité de l'application des résolutions des sommets africains, notamment celle portant sur la réalisation d'un gouvernement fédéral africain en vue de doter le contient d'un instrument exécutif.

De son côté, le président Deby a plaidé pour la redynamisation de cette organisation régionale pour lui faire jouer son rôle de pilier du continent africain et a invité les pays membres à apporter leur soutien au processus de paix de Doha, au Qatar, relatif aux négociations de paix au Darfour, à l'ouest du Soudan.

 

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 17:29

 

 

Kadhafi.jpg

 

 

Republic of Togo (Lomé) 23 Juillet 2010

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a assuré vendredi que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait mis 70 milliards  d'euros à la disposition de l'Afrique lors de discussions sur les Etats-Unis d'Afrique au sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens à N'Djamena, un sommet auquel participait le président togolais Faure Gnassingbé

"Nous avons eu des discussions pour définir une position commune vers l'évolution des Etats-Unis d'Afrique (...). Nous avons évoqué la question économique, et notamment les réalisations à faire dans les pays africains.

Pour ce faire, M. Kadhafi a mis à la disposition de l'Afrique 70 milliards d'euros", a affirmé M. Wade.

"Maintenant, il est question de définir le mécanisme par lequel on doit utiliser cet argent. J'ai proposé un fonds en partenariat avec le privé", a ajouté M. Wade sans donner de calendrier, ni préciser les conditions de la mise à disposition de cette manne.

Jeudi, le guide libyen avait affirmé: "Il y a une charte constitutive qui a été adoptée par l'UA, portant création des Etats-Unis d'Afrique. Cette charte, il faut l'appliquer. (...) Ceux qui ne veulent pas appliquer les décisions de l'UA doivent assumer leurs responsabilités".

Mouammar Kadhafi a souvent par le passé appelé de ses voeux la création des Etats-Unis d'Afrique, idée lancée au début du XXe siècle par l'activiste Marcus Garvey. Basée à Tripoli, la Cen-Sad a été créée en février 1998 à l'initiative de M. Kadhafi et compte 29 pays.

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 16:41

 

 

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(Libération 23/07/2010)

Depuis que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt contre lui, en mars 2009, le président soudanais Omar el-Béchir s'est fait un malin plaisir de voyager, à plusieurs reprises, à l'étranger. Mais c'est la première fois qu'il se rendait dans un pays ayant reconnu la compétence de la Cour installée à La Haye, aux Pays-Bas. Malgré les pressions internationales, notamment celles des Occidentaux, le Tchad a refusé, hier, d'arrêter l'homme fort de Khartoum, venu à N'djaména pour participer à un sommet régional sur la sécurité.

Idriss Déby Itno a ainsi donné clairement la priorité au processus de réconciliation en cours avec son grand voisin de l'est, le Soudan. Durant des années, les deux pays ont été au bord de la guerre en raison de la situation au Darfour, la grande province située à l'ouest du Soudan. Par rébellions interposées, Tchadiens et Soudanais se sont régulièrement affrontés, jusque dans leurs capitales respectives.

Après des années de médiations infructueuses - française, libyenne, saoudienne - les deux pays se sont engagés depuis peu dans une "opération réconciliation" pour des raisons avant tout d'opportunisme politique: Déby veut prolonger son bail à la tête de l'Etat tchadien l'an prochain et Béchir, qui fera face au référendum d'autodétermination du Sud-Soudan début 2011, ne peut agir sur plusieurs fronts en même temps.

Ce spectaculaire rapprochement fait donc une victime collatérale: la justice internationale. Soutenu par l'Union africaine, le pouvoir de N'djaména réfute les critiques internationales, affirmant n'avoir de leçon à recevoir de personne. Sans doute pas des Etats-Unis qui n'ont toujours pas ratifié le statut de Rome.

Même si on peut le regretter, le Tchad n'est pas le premier ni le dernier pays à privilégier le réalisme politique sur toute autre considération. Dans les années 90, les Occidentaux - Français, Britanniques et Américains - ont pris soin de ne pas arrêter les leaders serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, pourtant recherchés par le Tribunal pénal international de La Haye. Dans ses mémoires, l'ex-procureure Carla del Ponte raconte aussi comment elle a été lâchée par les chancelleries occidentales quand il s'est agi de lancer des "enquêtes spéciales" sur des crimes imputés aux proches de Paul Kagamé, l'actuel président du Rwanda.

Malgré ce revers subi au Tchad, les partisans de la justice internationale pourront se consoler en notant que, après des années de clandestinité, Radovan Karadzic, arrêté à Belgrade en 2008, fait actuellement face à ses juges à La Haye.


Par Thomas Hofnung

© Copyright Libération

 

NDLR : Bozizé qui voit toujours le Soudan derrière tous les bruits de bottes vers Birao a également choisi aussi de faire des mamours avec Omar el Bechir à qui il a même mendier de l’argent pour financer les élections en Centrafrique. Côté CPI, Bozizé est lui aussi un client virtuel de La Haye et donc n’a rien à craindre du président soudanais, bien au contraire.   

 

Au Tchad, soutiens africains à Béchir

(7sur7 23/07/2010)


Les Etats sahélo-sahariens, Tchad compris, ont soutenu jeudi à N'Djamena le président soudanais Omar el-Béchir, rejetant les multiples appels à son arrestation et "toutes les accusations" de la Cour pénale internationale (CPI) qui le recherche pour crimes et génocide.

La Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), réunie jusqu'à vendredi en sommet dans la capitale tchadienne, s'est dite toujours préoccupée par la situation au Darfour (ouest du Soudan).

La CPI cour émis contre lui deux mandats d'arrêt. "La Cen-Sad réfute toutes les accusations contre le président el-Béchir. Ces accusations ne contribuent pas rétablir la paix dans cette partie du Soudan. Nous déclarons notre total soutien et notre solidarité au Soudan et à son peuple", a affirmé son secrétaire général, Mohamed al-Madani al-Azhari.

Avant le responsable de la Cen-Sad, le président tchadien Idriss Deby Itno s'était fait l'avocat du Soudan, avec lequel son pays est engagé depuis janvier dans un processus de "normalisation" après cinq ans de guerres par rébellions interposées. M. Deby a plaidé en faveur d'un soutien au processus de Doha, négociations pour la paix Darfour en cours depuis plusieurs mois dans la capitale qatarie et parrainées par le Qatar, l'Union africaine (UA) et l'ONU, demandant l'implication de tous pour "une solution de paix juste et durable".

Dans le même temps, à Doha, le médiateur qatari, Ahmed Al-Mahmoud, a annoncé la signature d'un accord de cessez-le feu entre Khartoum et le Mouvement pour la libération et la Justice (MLJ), alliance rebelle minoritaire du Darfour. Ces soutiens affichés et accord interviennent alors que les appels se sont multipliés en faveur de l'arrestation de M. Béchir pendant son séjour au Tchad, premier pays reconnaissant la CPI qu'il visite depuis 2009.

Le Tchad avait cependant exclu depuis mercredi l'arrestation de M. Béchir sur son sol, se proclamant indépendant "des injonctions des organisations internationales". Il avait indiqué suivre la position de l'UA, qui a décidé de ne pas coopérer avec la CPI sur le dossier Béchir. Pour l'analyste tchadien Mbaïré Dessingar, cette décision relève "de la 'realpolitik'. Le Tchad tient d'abord compte de ses intérêts".

Malgré ce refus, la Haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a invité jeudi le gouvernement tchadien "à respecter ses obligations dans le cadre du droit international" et "à arrêter (...) ceux qui sont inculpés par la CPI". Des demandes similaires avaient déjà été formulées par des ONG, opposants tchadiens, et par les ONG internationales Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International.

La CPI est de plus en plus décriée. Beaucoup d'experts la qualifient maintenant de Cour Politique Internationale.

Les images de soldats de Georges Bush et de Tony Blair torturant les prisonniers irakiens sont encore fraiches dans les mémoires, pourtant la CPI n'a ouvert aucune enquête et aucun mandat d'arrêt ne pèse ni sur Georges Bush ni sur Tony Blair.

La CPI est utilisée par des pays occidentaux pour régler des comptes politiques et/ou économiques. Le pétrole du Soudan semble être le seul motif ayant poussé les Etats-Unis notamment à faire émettre par la CPI des mandats d'arrêt pour écarter Omar el-Béchir, leader politique gênant leur objectif de contrôle du pétrole au sud-Soudan.

Les Etats-Unis, qui avaient aussi rappelé mercredi au Tchad ses "obligations" envers la CPI, ont, à la surprise des observateurs, salué jeudi le rapprochement entre Khartoum et N'Djamena. Ce réchauffement politique "aura un impact positif sur le terrain, y compris au Darfour. (...) Si cette coopération se poursuit, elle sauvera des vies au Soudan, au Darfour", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, assurant toutefois avoir rappelé au Tchad "ses responsabilités" envers la CPI. "Le président Béchir ne devrait pas être fier. Il demeure un suspect en fuite. (...) C'est juste une question de temps, il devra tôt ou tard se rendre à La Haye et affronter la justice", a averti jeudi le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.

(afp/mb) 23/07/10

 

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 00:20

 

 

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(Le Pays 21/07/2010)


Les armes tonnent à nouveau en République centrafricaine, ce pays qui a très rarement connu la stabilité. Cette fois, le crépitement des armes a lieu à Birao, importante ville du Nord du pays. Le 19 juillet dernier, des affrontements y ont opposé les Forces armées centrafricaines (FACA) et les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Au moment où nous tracions ces lignes, le calme était revenu avec le contrôle de la ville qui est à nouveau assuré par l’armée régulière qui y dispose d’une base. L’heure était plutôt à la guerre des communiqués sur le bilan des affrontements : deux à trois morts selon les FACA, un peu plus selon la rébellion dont l’objectif affiché est de marcher à terme sur la capitale, Bangui, située plus au sud.

Les armes se sont tues sans que l’on ne soit rassuré sur la possibilité d’autres affrontements dans les prochains jours. Les rebelles qui disent agir ainsi pour venger leur chef, Charles Massi, ancien ministre de la Défense de François Bozizé torturé à mort en fin 2009, selon eux, par le régime de Bangui, font à nouveau parler d’eux à un moment où tout le monde est suspendu à la nouvelle date de l’élection présidentielle et des législatives qui devaient initialement être organisées en mai dernier. Il y a une grosse hypothèque sur ces élections qui risquent fort de ne pas pouvoir bien se dérouler dans un contexte trouble limité pour le moment à la plus grande ville du nord qui abrite également la MINURCAT (Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad) et des antennes d’ONG s’occupant des réfugiés du Darfour. Les consultations, risquent d’être renvoyées à plus tard, le temps de faire face à cette énième rébellion qui ambitionne de marcher sur Bangui pour déloger Bozizé du pouvoir où il est lui-même arrivé en mars 2003 à la suite d’un coup d’Etat contre Ange Félix Patassé.

Le coup de feu des rebelles a été aussi fait à moins d’un mois du 13 août, date anniversaire de l’indépendance de ce qui s’appelait dans les années 60 l’Oubangui-Chari. L’année 2010 coïncidant avec le cinquantenaire des indépendances d’une dizaine de pays africains dont la Centrafrique, cet anniversaire tombe vraiment mal. Si un accord n’est pas trouvé d’ici là entre les protagonistes, le cinquantenaire ne sera pas célébré dans l’entente cordiale.

Ce sera une occasion ratée pour les fils et filles de ce pays de se pencher ensemble sur le chemin parcouru pour mieux envisager l’avenir. Avec ce déferlement de violence à l’approche de cette date historique, le pays n’aura finalement pas rompu avec les troubles et l’instabilité qui ont jalonné son parcours depuis son indépendance. Du premier Président, David Dacko à François Bozizé en passant par Jean Bedel Bokassa, André Kolingba et Ange Félix Patassé, la dévolution du pouvoir s’est beaucoup plus faite par la force et les armes. C’est du « ôte-toi que je m’y mette » qui a toujours prévalu malgré les élections organisées, pour que le peuple puisse se donner librement les dirigeants de son choix.

Malheureusement, les coups d’Etat ont souvent remis en cause ces choix et installé au pouvoir des dirigeants qui verrouillent l’alternance à telle enseigne que la force se présente comme l’unique moyen pour les faire partir. Cinquante ans après l’indépendance, cela doit changer. Il urge que le pays guérisse de l’instabilité chronique dans laquelle il est enfoncé.

Séni DABO

© Copyright Le Pays

 

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