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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 02:31

 

 

afrique

 

 

Propos recueillis par Gaëtane Morin France-Soir 13/12/10 à 19h02

 

Le socialiste Guy Labertit, qui a été le « M. Afrique du PS » entre 1993 et 2006, a assisté à l'investiture présidentielle de Laurent Gbagbo samedi dernier. M. Afrique du PS


France-Soir. Pourquoi soutenez-vous Laurent Gbagbo ?

Guy Labertit : Parce qu'il a gagné les élections ! Les résultats annoncés par la commission électorale, favorables à Alassane Ouattara, sont faux. Ils sont fondés sur un comptage manuel. Or, le décompte électronique a révélé des irrégularités : 2.200 procès-verbaux (sur un total de 20.073) ont été rejetés car il y avait plus de votants que d'inscrits. C'est donc bien Laurent Gbagbo qui a remporté le scrutin avec 51,33 % des voix. Voilà pourquoi le Conseil constitutionnel l'a déclaré vainqueur.

F-S. Mais l'ensemble de la communauté internationale, dont la France, condamne cette décision...


G.L. C'est une tentative d'usurpation du pouvoir orchestrée par l'ONU ! En reconnaissant la victoire de Ouattara, les chefs d'Etat occidentaux ont formellement violé les institutions de la Côte d'Ivoire. Seul le Conseil constitutionnel est fondé à promulguer les résultats.

F-S. Mais il est à la botte de Gbagbo !


G.L. Pas du tout. Est-ce qu'en France, le Conseil constitutionnel est à la botte de Sarkozy ? Le système de nomination est le même en Côte d'Ivoire : c'est le président de la République qui nomme le président du Conseil constitutionnel, mais y siègent aussi les anciens chefs de l'Etat et des conseillers. Gbagbo est un démocrate. Il n'a jamais pris les armes pour accéder au pouvoir.

« Lang est perdu dans ses propres errances... »

F-S. François Hollande l'avait toutefois déclaré « infréquentable » en 2004...


G.L. Le PS a toujours été divisé sur l'attitude à adopter vis-à-vis de Gbagbo. En 2003, déjà, je me souviens avoir participé à un bureau national très orageux. Pourtant, je suis resté en charge des questions africaines jusqu'en 2006 : c'est la preuve que beaucoup de socialistes me soutenaient. Aujourd'hui encore, plusieurs parlementaires -Loncle, Emmanuelli...- sont sur la même ligne que moi. Derrière la position d'Aubry qui soutient Ouattara, je vois la patte d'Harlem Désir : il a toujours été hostile à Gbagbo.

F-S. Mais Jack Lang a aussi lâché son « ami »...

G.L. Il me fait de la peine : il s'est perdu dans ses propres errances. En 2008, fidèle à sa politique-spectacle, Lang a dansé avec Gbagbo dans une boîte de nuit ivoirienne, évoquant alors son « génie politique ». En octobre dernier, il est même venu le soutenir à Bouaflé, lors d'un meeting électoral. Comme il ne peut pas être quelque part sans prendre la parole, Lang a clairement fait savoir qu'il le préférait à Ouattara. Et aujourd'hui, il conseille à son « cher Laurent » de renoncer au pouvoir... Mais il aurait été le premier à écrire sa biographie si son élection n'avait pas été contestée !

F-S. La Côte d'Ivoire a aujourd'hui deux présidents. Vont-ils en venir aux armes pour se départager ?

G.L. Je ne le pense pas. Il y a, de part et d'autre, la volonté d'éviter les affrontements de rue. Ouattara va certes continuer à contester, mais Gbagbo et son gouvernement ne céderont pas. Or, ils contrôlent l'armée et la police, mais aussi l'économie. Ils peuvent tenir longtemps.

F-S. Une partition du pays a été évoquée...

G.L. Ce projet a circulé dans les officines, mais il serait une catastrophe. Le nord n'est pas viable économiquement : il y a un peu de coton, d'or et de diamant, mais pas de port. Non, je crois que les choses vont rentrer dans l'ordre. D'ailleurs, la vie a repris son cours à Abidjan. Le prix de l'oeuf, qui était monté à 150 F CFA, est retombé à 60 F CFA hier.

 

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 02:27

 

 

carte-Cote-d-Ivoire.jpg

 

 

 

L’ensemble des analystes et observateurs pose la question « Comment sortir de l’impasse en Côte d’Ivoire ? ». Il faut sans doute rappeler pourquoi la Côte d’Ivoire est dans l’impasse.

 

QUELQUES RAPPELS POUR COMPRENDRE LA SITUATION

 

La Commission électorale indépendante (CEI) est une institution administrative chargée de fournir les résultats provisoires des élections, le Conseil constitutionnel étant la juridiction habilitée à proclamer les résultats définitifs.

 

La composition de la CEI a été déterminée à l’origine, en janvier 2003, par les accords de Marcoussis entérinés par la Conférence dite de Kléber à Paris. Des mouvements armés, aujourd’hui disparus, y étaient représentés à l’égal des formations parlementaires. Dès le départ, cette institution dite indépendante reproduisait les antagonismes de l’échiquier politique ivoirien. Cette composition a été modifiée à la marge lors de discussions ultérieures (Accra, Pretoria).

 

Contrairement à ce qui est souvent affirmé dans les médias, la CEI, institution ivoirienne n’est pas paritaire. Elle est éminemment défavorable au Président sortant Laurent Gbagbo, candidat de la majorité présidentielle.

 

En effet, le présidium de la CEI fort de 5 membres compte 4 représentants pro-Ouattara contre 1 pro-Gbagbo. Il y a 16 commissaires pro-Ouattara contre 6 pro-Gbagbo. Les 19 Commissions électorales régionales sont contrôlées par des pro-Ouattara et sur les 415 commissions électorales locales, 380 sont contrôlées par des pro-Ouattara contre 35 par des pro-Gbagbo.

 

Pour limiter ce déséquilibre, il était convenu que la CEI fonctionne par consensus et que les résultats du scrutin soient fournis sur la base d’un double comptage, manuel et électronique.

 

Le Conseil constitutionnel, dont la création est un des éléments des réformes d’Etat engagées par Laurent Gbagbo pour doter le pays d’institutions juridiques conformes au standard républicain, est composé selon les mêmes procédures que le Conseil constitutionnel en France. Il est présidé et composé de juristes ivoiriens éminents et non de simples partisans comme nombre d’observateurs le laissent entendre.

 

LES RAISONS DE L’IMPASSE

 

La CEI n’a pu proclamer de résultats provisoires dans le délai de trois jours qui lui était imparti. Il revenait, dès lors, au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats définitifs sur la base des données transmises par la CEI. Alors que le Président de ce Conseil annonçait à la télévision, le jeudi 2 décembre, cette procédure, le Président de la CEI, M. Youssouf Bakayoko, non entouré des commissaires de la CEI, proclamait hors délai des résultats provisoires à l’Hôtel du Golf, devenu le quartier général du candidat du RHDP Alassane Ouattara. Il accordait 54,1 % des suffrages à Alassane Ouattara contre 45,9% à Laurent Gbagbo.

 

Fruit du comptage manuel, ces résultats entérinaient une fraude manifeste révélée par le comptage électronique. En effet, sur les 20 073 procès-verbaux de bureaux de vote, plus de 2000 ont été rejetés car ils comportaient un nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits.

 

La scène du mardi soir 1 er décembre où l’on a vu deux représentants de la majorité présidentielle empêcher le porte-parole de la CEI, proche de Ouattara, de lire les résultats des trois premières régions, (dont deux étaient d’ailleurs favorables à L. Gbagbo) s’explique par le fait qu’à ce moment les responsables du comptage électronique venaient à peine de récupérer les données après un bras de fer de 48 heures avec le Premier ministre et le Président de la CEI qui feignaient de s’étonner de cette situation. Les données ont été enregistrées par le système électronique dans la nuit du mardi au mercredi seulement.

 

La fraude, révélée par le comptage électronique, étant manifeste dans les régions du Nord, la CEI ne pouvait plus fonctionner par consensus dans la journée du mercredi 1 er décembre. D’où la proclamation solitaire du Président de la CEI, le lendemain au quartier général du candidat Ouattara, pour frapper par avance de suspicion les décisions à venir du Conseil constitutionnel.

 

Le Conseil constitutionnel a fonctionné strictement sur des bases juridiques en analysant les recours déposés par la majorité présidentielle qui portaient sur environ 600 000 voix.

 

Sur 16 des 19 régions représentant plus de 85 % de l’électorat les résultats de la CEI confirmés par le Conseil constitutionnel donnent 2 038 000 voix à Laurent Gbagbo, soit 52,6 % et 1 837 173 voix à Alassane Ouattara soit 47,39 % des voix.

 

Les recours déposés par la majorité présidentielle et retenus par le Conseil constitutionnel ont conduit à l’annulation de 7 des 11 départements dans 3 des 5 régions du Nord, à savoir les départements de Boundiali, Ferkéssédougou, et Korhogo dans la région des Savanes, les départements de Bouaké, Dabakala et Katiola  dans la région de la Vallée du Bandama, et le département de Séguéla dans la région du Worodougou.

 

Les annulations se fondent essentiellement sur le fait que les représentants de la majorité présidentielle ont été physiquement empêchés d’accéder aux bureaux de vote ou en ont été expulsés. Cela a permis de bourrer les urnes. On constate en effet, que dans les régions du Nord, le nombre de votants est souvent supérieur au nombre d’inscrits et que le nombre de suffrages exprimés a éré encore plus important au second tour qu’au premier (+ 10,31 % dans la région du Bafing, + 13,94 % dans le Denguélé, + 10,65 dans les Savanes et + 13,62 dans le Worodougou) alors que le jour du scrutin, tous ceux qui le suivaient soulignaient que la participation était en baisse.

 

De plus, les éléments des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) sont sortis armés le jour du second tour alors qu’ils étaient officiellement cantonnés et désarmés depuis la fin du mois de septembre dans les camps de Bouaké, Korogho, Séguéla et Man.. Les Forces de l’ONUCI ne se sont jamais interposées et le vote s’est fait le plus souvent sous la contrainte dans les régions du Nord. Les partisans de la majorité présidentielle ont été pourchassés, soumis à des violences, leurs représentants parfois séquestrés. Une représentante a même été battue à mort à K

 

La volonté de fraude des partisans d’Alassane Ouattara dans les régions du Nord est incontestable, même si elle semble avoir échappé aux observateurs de l’Union européenne. Les violences et irrégularités graves ont été relevées par la mission des observateurs de l’Union africaine et des témoignages très nombreux ont étayé les recours de la majorité présidentielle.

 

Le scrutin s’est déroulé de façon équitable dans le reste du pays et le candidat Ouattara n’a déposé aucun recours. Sur cette base, qui concerne plus de 80 % de l’électorat, il a été dit très officiellement par l’ONUCI que le scrutin était globalement démocratique, mais la fraude au Nord a été de nature à inverser les résultats du scrutin de ce second tour.  

 

LE RÔLE DE LA COMMUNAUTÉ  INTERNATIONALE

 

La prise de position immédiate, le vendredi 3 décembre, du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, M. Young-jin Choï, ne reconnaissant pas les résultats donnés par la seule juridiction ivoirienne habilitée à proclamer les résultats définitifs, viole la Charte de l’ONU qui réaffirme dans son action le respect des institutions d’un pays souverain. La certification du processus électoral suppose que le  déroulement  du processus électoral est conforme à la Constitution et au code électoral que les Ivoiriens se sont souverainement donné.

 

En choisissant de valider les résultats provisoires d’une institution administrative, la Commission électorale indépendante, où la majorité présidentielle était minoritaire de par la volonté de la communauté internationale, le représentant de l’ONU a donné un signal fort à l’ensemble des puissances occidentales. En premier lieu, la France et les Etats-Unis, par la voix de leur Président respectif, MM. Sarkozy et Obama, Pourtant la veille, dans la soirée du 2 décembre, l’Elysée précisait dans un communiqué « il appartient désormais au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats définitifs dans le strict respect de la volonté clairement exprimée par le peuple ivoirien ». Ce respect signifie-t-il que le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire devait avaliser la fraude évidente des régions du Nord entérinée par la Commission électorale indépendante ?

 

Mandaté par l’Union africaine, l’ancien Président sud-africain Thabo M’Béki a conduit une médiation de 48 heures, les 5 et 6 décembre. On sait les relations difficiles entre Thabo Mbéki et l’actuel Président sud-africain Jacob Zuma qui se sont livrés jadis un duel sans merci au sein de l’ANC. Avant même que Mbéki dépose ses conclusions, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, fortes de 16 pays membres, (avec 7 chefs d’Etat sur 13 délégations présentes) s’est dépêchée de  soutenir la position  des puissances occidentales.

 

La Russie (Tchétchénie oblige) n’a pas résisté longtemps au Conseil de sécurité, plongeant la Côte d’Ivoire présidée par Laurent Gbagbo dans un isolement diplomatique complet. Le 13 décembre, l’Union européenne s’est engagée dans un processus de sanctions.

 

Ce bras de fer entre la Côte d’Ivoire qui s’est remise au travail et la communauté internationale dont l’unanimisme immédiat au nom de la vertu démocratique peut sembler suspect peut déboucher sur des affrontements gravissimes. Unanimisme suspect quand on voit le pudique et assourdissant silence des Etats-Unis, de la France et de la communauté internationale face aux élections législatives en Egypte et à la réélection dans son pays du médiateur de nombre de crises africaines, M. Blaise Compaoré, avec plus de 80 % des voix dès le premier tour, lui permettant de rester à la tête du Burkina Faso pendant 28 ans.

 

Le Président Gbagbo a-t-il commis l’irréparable en Afrique en faisant tout pour mettre en place des institutions républicaines et en laissant se développer un processus électoral de façon ouverte sur la base d’une présomption de bonne foi à l’égard de son principal adversaire politique pour qui les institutions financières internationales qu’il a servies, les Etats-Unis, la France ont toujours eu les yeux de Chimène.

 

Cette situation sans précédent en Côte d’Ivoire pose avec acuité le rôle historique de l’ONU sur le continent africain et d’une certaine façon sa crédibilité aux yeux de tous les citoyens de la planète. Facteur de paix et de sécurité comme l’expriment ses textes ou garant des intérêts  des puissances et d’un ordre mondial injuste et inégalitaire.

 

Ce n’est que quarante ans après les indépendances africaines qu’a été mis à jour le jeu trouble de l’ONU dans l’assassinat, le 19 janvier 1961, au Congo Kinshasa du Premier ministre Patrice Lumumba, défenseur de la souveraineté de son pays. Un demi-siècle plus tard, en 2010, la méthode est plus policée pour écarter un dirigeant politique jugé indocile, même si tout son parcours s’est inscrit dans la conquête de la démocratie et la mise en place d’institutions républicaines souveraines. C’est effectivement une quasi exception sur le continent africain.  

 

Guy LABERTIT (Ancien délégué Afrique du PS de 1993-2006)

Auteur  aux éditions « Autres Temps » de :

 

- « Adieu, Abidjan-sur-Seine », les coulisses du conflit ivoirien (2008)

- « Côte d’Ivoire, sur le sentier de la paix » (2010)

 

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 16:22

 

 

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l'accès de l'hôtel Golf où sont retranchés Ouattara et Soro

 

 

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters, AP | 13.12.10 | 15h57

Un face-à-face tendu entre des éléments armés des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire avait lieu, lundi 13 décembre, autour de l'hôtel où se trouve le gouvernement d'Alassane Ouattara, désigné président par la Commission électorale indépendante et la communauté internationale. Des forces de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo, le président sortant qui a également revendiqué sa victoire au scrutin, ont entouré cet hôtel d'Abidjan en début de matinée. Des barrages ont été établis à chaque extrémité de la route.

En face, une cinquantaine d'hommes appartenant aux Forces nouvelles (FN), partisans de M. Ouattara, leur faisaient face, armés jusqu'aux dents. Un porte-parole de M. Ouattara a déclaré que ce déploiement avait été précédé d'une première tentative des militaires d'installer un poste de contrôle près de l'hôtel. "Les rebelles des Forces nouvelles ont démantelé le poste de contrôle. Il y a eu des tirs mais ils ont tiré en l'air", a déclaré Patrick Achi.

L'hôtel Golf sert de quartier général aux partisans de M. Ouattara et aux membres du gouvernement de son premier ministre et chef des FN Guillaume Soro. Il est sécurisé par les FN, mais aussi par des casques bleus. Lundi, environ 80 soldats de la mission onusienne Onuci se trouvaient aux côtés des Forces nouvelles. L'armée, qui a fait allégeance à Laurent Gbagbo, n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat sur ce déploiement. Au cours du week-end, elle avait mis en garde l'Onuci et la force française Licorne, déployée en Côte d'Ivoire, de ne pas "faire la guerre aux Ivoiriens".

 

 

ONUCI.jpg 

Abidjan: vive tension autour de l`hôtel où est retranché le camp Ouattara

 le lundi 13 décembre 2010  AFP

La situation était très tendue lundi matin à Abidjan près de l`hôtel où est retranché le gouvernement d`Alassane Ouattara, un des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire, ont constaté des journalistes de l`AFP.

Aux alentours de cet hôtel situé en bord de lagune, seulement accessible par une route contrôlée par un barrage à chacune des deux extrémités, des éléments des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) qui soutiennent Alassane Ouattara, étaient en fin de matinée en position de combat, agenouillés, armes à la main.

Des Casques bleus de la mission de l`ONU se trouvaient à leurs côtés mais aucun élément des forces de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo, l`autre président proclamé, n`était alors visible, selon les journalistes de l`AFP.

Peu auparavant, Patrick Achi, porte-parole du gouvernement d`Alassane Ouattara, avait déclaré à l`AFP que des loyalistes "sont arrivés vers 08H00 (GMT et locales) et ont tenté d`empêcher les gens de passer". Des membres des FN "se sont approchés mais il n`y a pas eu d`incident" et les loyalistes "sont partis" en fin de matinée, a-t-il ajouté.

L`hôtel sert de quartier général aux partisans de Ouattara et aux membres du gouvernement de son Premier ministre et chef des FN Guillaume Soro. Il est sécurisé par les FN et des Casques bleus.

 

NDLR : Pendnnt combien de temps Ouattara et Soro vont-ils camper dans cet hôtel ?Pour diriger la Côte d'Ivoire, il faudra bien qu'ils quittent les lieux pour prendre les commandes du pouvoir. 

 

L’avion présidentiel ivoirien bloqué au Bénin

APA-Cotonou (Bénin) 13-12-2010 - Le Gruman présidentiel ivoirien est actuellement bloqué au Bénin selon une source contactée dimanche soir par APA dans la capitale économique ivoirienne.

« Le Gruman présidentiel est effectivement cloué au sol au Bénin à la demande du président de la république, Alassane Ouattara », a expliqué cette source, ajoutant que l’avion transporte Alcide Djédjé, un proche de M. Gbagbo en tournée dans la sous-région ouest africaine.

Contacté par APA, le camp du président Laurent Gbagbo n’a ni confirmé ni infirmé cette information.

A en croire une autre source, ce dernier était au cours de cette semaine à Ouagadougou où il a tenté en vain d’obtenir une audience avec le président Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue direct en Côte d’Ivoire.

L’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso, Richard Kodjo, a été relevé de ses fonctions par le président Alassane Ouattara, a conclu cette source.

La Côte d’Ivoire vit une grave crise post-électorale depuis la fin du second tour de la présidentielle marquée par la victoire du candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Alassane Ouattara, contestée par le président sortant, Laurent Gbagbo, appuyé par le Conseil constitutionnel.

Les deux hommes proclamés président par la Commission électorale indépendante (CEI) pour Ouattara et le Conseil Constitutionnel pour Gbagbo ont donc prêté serment séparément et chacun a formé son gouvernement.

M. Gbagbo est isolé par la communauté internationale qui lui demande de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara qui a gagné les élections selon elle.

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 23:54

 

 

presidents_union_africaine_6_decembre_2010.jpg

 

 

Depuis la fin de l’élection présidentielle en Côte-d’Ivoire, la proclamation des résultats à la suite de la laquelle Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se réclament tous deux la victoire, aucun Chef d’Etat africain ne s’est prononcé pour exprimer clairement sa position. Un silence curieux qui semble dévoiler l’embarras et la panique dans lesquels se trouvent actuellement plongés la plupart des Chefs d’Etats africains.

La CEI a proclamé les résultats de l’élection présidentielle en Côte-d’Ivoire, qui donne Ouattara vainqueur. Le conseil constitutionnel conteste et proclame plutôt Gbagbo élu président de la Côte-d’Ivoire. La confusion s’installe d’autant plus que les deux candidats se réclament la victoire et ont déjà respectivement procédé à leur investiture en tant que président de la République.

L’Union Africaine à l’instar des autres institutions internationales (ONU, UE, CEDEAO et FMI) a reconnu sans ambages et détour Alassane Ouattara comme élu président de la Côte-d’Ivoire. Mais cela suffit pour que les Chefs d’Etat africains certainement approuvent la position de l’Union Africaine. Mais il est également vrai qu’il y en a qui ont reconnu Gbagbo et le soutiennent sans avoir le courage de le dire ou qui sont gênés de dévoiler leur position. En réalité, il y a de nombreuses raisons qui sous-tendent cette attitude observée actuellement de la part des Chefs d’Etat africains. Attitude que certains observateurs qualifient à la limite d’hypocrisie et de sournoiserie.

Pour être objectif, nous diront que les Chefs d’Etat africains, de tradition, rendent publics leur communiqués ou font des déclarations pour saluer l’élection de leur pair et le féliciter en attendant de se déplacer pour honorer de leur présence la cérémonie d’investiture. Si certains ont choisi de garder le silence, c’est peut-être parce qu’ils sont embarrassés ou craignent d’occasionner par leurs déclarations des incidents diplomatiques ou des représailles pour leurs ressortissants en Côte-d’Ivoire. Car le début de violence observée actuellement en Côte-d’Ivoire ne fait pas seulement des victimes entre Ivoiriens. Il n’épargne pas aussi les étrangers.

L’autre raison qu’on peut aussi évoquer est que certains Chefs d’Etat africains, par leur silence sur la situation en Côte-d’Ivoire, craignent peut être pour leur avenir politique. Certains ont peut-être l’intention dans les mois ou années à venir, de modifier la Constitution de leur pays pour s’éterniser ou se maintenir au pouvoir. D’autres qui sont actuellement au pouvoir se présenteront bientôt à l’élection présidentielle dans leur pays et pourraient se retrouver dans la même situation que Laurent Gbagbo en Côte-d’Ivoire. Comment peuvent-ils maintenant critiquer et dénoncer les dérives observées en Côte-d’Ivoire ?

Sans vouloir les encourager dans leur attitude, on constate simplement qu’ils sont restés prudents pour éviter demain d’être victimes de leurs propres déclarations. Ils préfèrent donc pour le moment se réfugier sous la position africaine en attendant de voir si avec la pression de la communauté internationale, Gbagbo parviendra à garder le pouvoir et y rester longtemps ou si Ouattara finira par être installé et prendre sa place à la présidence de la République Ivoirienne. Voilà, c’est donc une question de calculs politiques et d’hypocrisie.

Serait-t-il désormais temps que les dirigeants africains cessent de privilégier et de préserver seulement ce qui les arrange et ne compromet pas leurs intérêts personnels? Il serait peut-être plus digne de leur part de prendre des décisions courageuses et de poser des actes audacieux pour le progrès de leur pays et le développement du continent africain.


Sékodo, correspondant de Koaci.com à Cotonou

 

Les militaires auront le dernier mot

09.12.2010 Coulibaly Zié Oumar Notre Voie

La Côte d’Ivoire vient d’élire son cinquième président en la personne de Laurent Gbagbo. Il a prêté serment le 4 novembre sur la Constitution ivoirienne au cours d’une cérémonie solennelle organisée par le Conseil constitutionnel, seule et unique institution en Côte d’Ivoire à investir un président. Mais ce qui confère au président élu sa force et sa légitimité, c’est quand l’armée dans sa totalité reconnaît le président élu par le peuple et s’engage à le défendre en tant qu’institution et à exécuter ses ordres.

 

Dès l’annonce de son élection par le Conseil constitutionnel, l’ensemble des grands commandements des forces armées, avec à leur tête le général Philippe Mangou, chef d’état-major de l’armée, ont fait allégeance au président Laurent Gbagbo. En outre, à l’annonce de sa victoire, le peuple, dans sa grande majorité, a salué cette annonce, au grand dam de ceux qui pensaient que le président Gbagbo était un homme seul adossé à une garde prétorienne.

 

Qu’est donc un chef d’Etat sans la reconnaissance de l’armée nationale et du peuple ? Assurément rien, que du papier à jeter à la poubelle. C’est cela la réalité du pouvoir. Alassane Ouattara bénéficie en ce moment d’un vaste soutien de la communauté internationale. Il n’y a rien là de surprenant puisque, depuis longtemps, on savait que cette communauté voulait l’imposer au pouvoir, mais, à l’intérieur du pays, il n’a pas le soutien de l’armée et encore moins celle de la majorité du peuple.

 

Alors, pour que le Premier ministre qu’il a nommé puisse travailler, il faut qu’il contrôle l’administration. Ce qui n’est pas le cas. Pour que les décisions qu’il va prendre en tant que chef de l’Etat soient exécutées, il lui faut une armée. Ce qui n’est pas le cas pour le moment, à moins que Ouattara organise un autre coup d’Etat avec l’aide de ses amis de la communauté internationale qui lui ont demandé de bourrer les urnes pour mettre le pays dans cette situation incertaine.

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 02:12

 

 

drapeau françafricain

 

 

08 Décembre 2010 Par  François Bonnet  Ludovic Lamant Mediapart

 

Au moment où la Côte d'Ivoire menace à nouveau de basculer dans la guerre civile, France-2 a l'heureuse idée de diffuser ce jeudi soir un vaste documentaire qui revisite un demi-siècle d'histoire entre la France et ses anciennes colonies africaines. Cinquante ans après les indépendances africaines, abondamment célébrées cette année, que reste-t-il de nos relations avec nos quatorze anciennes colonies? Réalisé par Patrick Benquet, avec Antoine Glaser comme conseiller historique, ce documentaire est bien plus que l'effeuillage d'un vieux livre d'histoire.

 

Sa force est d'avoir convaincu un certain nombre d'acteurs français, jusqu'alors muets ou taiseux, de parler. «Françafrique, 50 années sous le sceau du secret» mérite ainsi son titre tant il parvient à dévoiler certains épisodes ou à en faire confirmer d'autres par les acteurs eux-mêmes.

 

Le fil conducteur est le pétrole, ou plutôt l'ex-groupe Elf, enjeu principal d'une politique africaine pour laquelle la France, par ses fameux réseaux Foccart, est prête à tout pour conserver une tutelle incontestée sur ses anciennes colonies. Régimes fantoches, dirigeants sous contrôle, ingérences dans les pays concurrents en finançant guerres et rébellions: ce paysage est largement connu. Mais il est ici précisément documenté.

 

Donnant largement la parole aux acteurs français qui ont construit la Françafrique, Patrick Benquet en tire également le bilan. Qu'en reste-t-il aujourd'hui? Pas grand-chose, sauf des réseaux d'affairisme et de corruption qui perdurent envers et contre tout, et des chasses gardées pour quelques grands groupes français (Bolloré, Bouygues, Areva). Mais l'essentiel est à faire: définir une politique nouvelle et de long terme avec des Etats qui n'ont désormais plus – ou bien moins – besoin de Paris. Nicolas Sarkozy s'y était engagé. Il ne l'a pas fait, préférant redonner la main aux reliquats des anciens réseaux. C'est un échec, un de plus, face à un continent noir qui entre pleinement dans le développement et la mondialisation. 

Entretien avec Patrick Benquet et Antoine Glaser.

 

Deux acteurs clés de la Françafrique s'expriment à visage découvert: Maurice Delaunay, longtemps ambassadeur de France au Gabon, et qui organisa la montée en puissance d'Omar Bongo, et Jacques Salles, chef des services français au Zaïre puis au Gabon. Ils n'avaient jamais parlé auparavant?

 

Patrick Benquet: Non, jamais. Ils ont accepté de s'expliquer parce que, pour eux, ces histoires sont prescrites. Pour Delaunay, j'ai eu l'impression qu'il me livrait son testament, il est d'ailleurs mort un mois après notre dernier entretien. Nous nous sommes rencontrés. Il a eu du plaisir à parler. J'avais dix pages de questions. Il a balancé, balancé. C'est, je crois, son testament face à l'histoire. Pour lui, tout cela, c'est-à-dire le rôle de la France dans ses anciennes colonies, c'est normal. Maurice Delaunay est le prototype du fonctionnaire de la raison d'Etat.

Antoine Glaser: Pour Maurice Delaunay et beaucoup d'autres, c'est une vieille histoire. Ils sont tellement dans le bain, avec une sorte de cynisme... Ils racontent les coulisses, benoîtement. Ils pensent que la période est terminée. Ce sont des patriotes, tous sur la ligne de Jacques Foccart: il s'agit de défendre la France et ses intérêts. Ils sont des hauts fonctionnaires qui croient à cette période de communauté de destin entre la France et l'Afrique. Ils croient à ce qui demeure une politique coloniale assimilationniste, il faut créer des gens à notre image!. L'Occident a confié à la France, donc à eux, la lutte contre les Soviétiques dans cette partie de l'Afrique, ce qui ne doit d'ailleurs pas empêcher la France de contrecarrer les intérêts anglo-saxons, d'où la guerre du Biafra, par exemple.

 

Pourtant, la période n'est pas vraiment terminée... Jacques Salles nous raconte une scène où Omar Bongo brasse dans sa suite d'hôtels à Paris des sacs de sport remplis d'argent liquide! Et il sous-entend clairement un financement massif d'élus français, parle aussi «d'enrichissement personnel». Puis il s'agit de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. Kouchner est mis en cause (un rapport acheté 140.000 euros la page par le gouvernement gabonais), des directeurs de cabinets de ministre... Là, il n'y a pas prescription! Pourquoi vous n'en dites pas plus?

 

AG: Moi-même j'étais scotché! Lorsque Albin Chalandon, ancien président de Elf, lorsque la secrétaire de Mitterrand ainsi que Loïc Le Floch Prigent, lui aussi à la tête du coffre-fort Elf, nous racontent comment le groupe pétrolier a financé la politique française, cela nous semble une vieille histoire. Pour Nicolas Sarkozy, voir l'un de ses «conseillers» africains, l'avocat Robert Bourgi démentir tout financement extérieur, c'est dans l'ordre des choses mais évidemment plus sensible. Surtout quand il explique que oui, bien sûr, il y avait des financements lors des présidences précédentes, mais que brusquement, lorsque l'on parle de celui qui est en poste aujourd'hui, il n'y a plus de financements! Je trouve cela excellent.

Tout le monde se marre et Bourgi répond aussi par un “Ça m'amuse” lorsqu'on lui parle de la cooptation des ministres du gouvernement par Omar Bongo en personne... Quel cynisme!

 

Il y a ce passage où Bourgi dit: pas un centime n'est venu de l'étranger pour financer la campagne de Sarkozy. Le plan d'après, vous expliquez que Pascaline Bongo et le ministre des finances gabonais étaient au premier rang du lancement de la campagne de Sarkozy, en janvier 2007.... On reste un peu sur notre faim.

 

PB: Tout le personnel politique le sait, mais personne ne le dit comme cela. Quand je pose la question à Bourgi, je connais déjà la réponse... Mais je ne peux pas faire plus. Ces gens ont occupé des postes importants, ils ont autorité pour parler, et ils prennent la responsabilité de dire ce qu'ils disent.

 

Revenons à la guerre du Biafra, une tragédie qui fait un million de morts dans cette province sécessionniste du Nigeria. L'implication si directe et si forte de la France était-elle connue?

 

AG: Elle était connue, mais il n'y avait pas de preuves et elle n'avait jamais été racontée par les acteurs... Tout le monde savait que la base arrière de soutien à la rébellion était vraiment à Libreville, tout le monde savait que Bob Maloubier avait été utilisé, que des armes étaient livrées tous les jours depuis le Gabon. Mais l'activisme des hommes de Foccart n'avait jamais été raconté de cette façon-là. Ce qui mériterait une enquête supplémentaire serait de savoir précisément le partage des responsabilités entre de Gaulle, Foccart et Houphouët-Boigny, sur le Biafra. Est-ce Foccart qui a appuyé pour que la France aille contrer les Britanniques? Est-ce Houphouët-Boigny qui craignait l'émergence d'un grand Nigeria et voulait que la Côte d'Ivoire reste le centre de l'Afrique de l'Ouest?


PB: C'est, je crois, la force du film: ne donner la parole qu'à des acteurs, pas à des spécialistes. Et du côté français, pas du côté africain. Ces choses-là ont été écrites dans des livres. Mais c'est la première fois que Loïc Le Floch-Prigent (PDG d'Elf de 1989 à 1993) dit oui, j'ai financé telle guérilla, j'ai financé l'armée d'Angola, j'ai financé l'armée de Sassou, etc.

 

Pourquoi les implications françaises dans le Biafra ont-elles été si peu étudiées jusqu'à présent?

 

AG: Parce qu'il n'y a rien de fait du côté africain. Et parce que tout s'est décidé de manière informelle, par oral. Foccart n'était pas un stratège, c'était un opérationnel: nommer les gens, coopter des francophiles, défendre les intérêts français. Mais il n'y a pas de stratégie globale. Et parfois, ça dérape. La Françafrique, c'est très basique, ça ne va pas très loin. Ce sont des opérationnels. On ne parle jamais de la Grande muette, mais les militaires ont pesé eux aussi dans la politique africaine de la France. Si l'on reprend l'affaire du Rwanda, on voit l'importance des généraux Huchon, Quesnot, et d'autres.


Pour vous, la Françafrique, c'est pour le pétrole et rien que pour le pétrole?

 

AG: Ce n'est pas aussi net et clair. C'est l'énergie. De Gaulle, c'était le pétrole. Sarkozy, l'uranium.

 

PB: Il faut ici parler du documentaire. Le danger du documentaire historique pour la télévision, c'est l'exhaustivité. Donc, nous avons choisi un axe, et l'axe énergétique est le plus important dans cette affaire, car l'angoisse de De Gaulle est le pétrole. Cela m'a ensuite permis de faire des choix parmi 14 colonies, 50 ans d'histoire, etc. L'idée du film est de montrer la cohérence de la Françafrique. Pour cela, il faut faire des choix, presque construire une dramaturgie. On a par exemple eu beaucoup de mal à insérer la Côte d'Ivoire dans le récit, alors que c'est un pays décisif pour la Françafrique.

 

L'autre surprise, c'est comment l'affaire Elf bouscule l'ensemble de la politique africaine. On a toujours vécu l'affaire Elf comme une affaire franco-française...

 

AG:  Elf est au cœur de la Françafrique. Et, en termes géographiques, ce cœur, c'est le Gabon, avec Omar Bongo au pouvoir pendant plus de 40 ans ! Ce qui est passionnant, c'est qu'avec l'affaire Elf se produit une inversion des rapports de force. Avec ce scandale, Omar Bongo reprend la main sur un certain nombre de ses obligés français. L'affaire Elf est fondamentale dans les relations franco-africaines. Omar Bongo était le doyen de cette Françafrique, il était l'homme des services rendus, de la défense des intérêts français. Bongo se rend indispensable. Et c'est d'ailleurs pour cela qu'il explose des années plus tard avec les enquêtes judiciaires sur les «biens mal acquis», les investissements divers de dictateurs et chefs d'Etat à Paris. Comment, pense Bongo, je donne tout à ces Français, et ils me font cela!

 

Votre thèse est que la Françafrique s'est effondrée. Est-ce que vous ne l'enterrez pas un peu vite quand on découvre qu'Omar Bongo donne son aval à tel ou tel ministre français?

 

AG: Parler de la Françafrique maintenant, par rapport à ce qu'elle a été sous la guerre froide, c'est anachronique. La Françafrique de la guerre froide était un système totalement intégré, politique, militaire, financier. La France cooptait des hommes, plaçait des adjudants chefs qui avaient servi en Indochine ou ailleurs. Je parle de la Françafrique comprise comme une communauté de destin entre la France et l'Afrique, où la France défendait les intérêts de l'Occident.

Par rapport à ce système intégré, une grande France assimilationniste et une monnaie commune via le franc CFA, ce que l'on appelle aujourd'hui les turpitudes de la Françafrique, c'est plutôt ce que j'appellerais l'Afrique des happy few. On voit bien d'ailleurs comment les

missi dominici sont aussi souvent activés par des dirigeants africains que depuis Paris.

 

Tout de même, l'élection du fils Bongo (élections truquées, la France soutient), élection au Togo (truquée, la France appuie)... La France n'a peut-être plus la possibilité d'imposer ses choix, mais elle est toujours dans les couloirs?

 

PB: Bourgi n'est pas Foccart. Bourgi est un avocat d'affaires qui travaille pour Bongo. Foccart était un service d'Etat! Ce ne sont plus les mêmes motivations. La Françafrique est moribonde, mais il reste des liens. C'est pourquoi je termine le documentaire par les francs-maçons et les liens entre loges françaises et loges africaines.

 

Est-ce aussi parce que les pays émergents qui débarquent en Afrique concurrencent la France sur son ancien pré carré?

 

AG: Absolument. Depuis la chute du Mur de Berlin, les Etats-Unis, d'autres pays européens et les émergents concurrencent le pré carré français. Des Singapouriens prennent des hectares de palmiers au Gabon!

 

Les vrais représentants de la Françafrique ne sont-ils pas, aujourd'hui, les patrons des grands groupes français, Bouygues, Bolloré, Areva?

 

AG: Si on prend l'exemple de Laurent Gbagbo, en Côte d'Ivoire, il a très bien compris qu'il pouvait jouer sur la fibre nationaliste, être l'homme qui dit non à la France et, dans le même temps, se servir des grands groupes français pour faire de la diplomatie d'influence. Il met Nicolas Sarkozy en stéréo avec Martin Bouygues et Vincent Bolloré, qui sont les deux plus gros poids lourds français en Côte d'Ivoire. Bien sûr que les hommes d'affaires ont une grosse influence.

 

PB: Sarkozy est un VRP qui parcourt l'Afrique pour les groupes français.

 

Et si Bolloré était aujourd'hui le vrai représentant politique de la France?

 

AG: Il demeure bien sûr une défense des intérêts français en Afrique. Mais Nicolas Sarkozy, c'est le CAC 40: il fait 17 heures d'avion pour se rendre à Luanda signer un contrat Total. Il va au Niger et en RDC avec Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, il va à Brazzaville pour installer Bolloré, etc. Nicolas Sarkozy a peur de l'Afrique. Sa seule ligne est le business. En déplacement avec Anne Lauvergeon, Sarkozy n'est pas le président de la France, mais le patron d'Areva.

 

Est-ce qu'il y a eu des hésitations, à France-2, pour passer ce documentaire?

 

PB: Non. Aucune. Les Africains ont réagi en premier. Au Gabon, ça met la pagaille. L'extrait diffusé sur Internet, où est expliqué comment l'élection d'Ali Bongo a été truquée, fait du bruit. L'opposition s'est déjà emparée du documentaire.

 

La première partie est diffusée jeudi 9 décembre, à 23h10, sur France-2.

La seconde partie est diffusée jeudi 16 décembre, dans la soirée, sur France-2.

Sortie en DVD le 2 décembre.

 

 

 

Françafrique : visite du pré carré africain de la France

Par David Servenay | Rue89 | 08/12/2010 | 19H17

Comment montrer la Françafrique ? Le pari est toujours audacieux. Le réalisateur Patrick Benquet s'y essaie, jeudi soir, sur France 2, dans « Françafrique, cinquante années sous le sceau du secret ». Avec des petites perles et quelques clichés, le tour d'horizon ravira les néophytes, mais pourra aussi décevoir les spécialistes ès barbouzeries continentales.

Le réalisateur Patrick Benquet semble plutôt appartenir à la première catégorie, tandis que son conseiller historique, Antoine Glaser, rédacteur en chef de La Lettre du continent, fait sans aucun doute partie de la seconde. L'attelage est parvenu à produire deux films de 80 minutes bien articulés, où la continuité historique de certaines pratiques clandestines est habilement mise en images.

S'il appartient au monde des profanes, le spectateur se délectera d'épisodes mis en exergue depuis la période des indépendances. La mort de l'opposant camerounais Félix Moumié (empoisonné par un réserviste du Sdece (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) à Genève en 1961), par exemple, permet de comprendre jusqu'où la République était prête à aller pour préserver ses intérêts.

Là encore, les experts n'apprendront rien, mais le récit fait par Maurice Delaunay, éminent membre du clan des Gabonais et des services secrets, vaut son pesant de cynisme. (Voir la vidéo)

Si le spectateur est déjà initié au jeu des masques et de la politique africaines, on retiendra, dans la première partie, intitulée « La Raison d'Etat » :

L'aveu de Maurice Delaunay (ambassadeur au Gabon, puis cadre d'Elf) à propos de l'assassinat de Moumié : « Il y a des moments où la politique passe avant la morale. »

Celui d'Albin Chalandon (PDG d'Elf de 1977 à 1983) à propos du régime congolais de Sassou I, époque marxiste : « Il vaut mieux avoir un régime communisant stable que des régimes comme on a eu après -républicains, calqués sur notre République, nos mauvaises méthodes politiques-qui étaient tout le temps renversés. C'est pire que tout pour des industriels. »

Le récit circonstancié de Pierre Marion, patron de la DGSE (1981-1982), qui malgré la « purge » d'une trentaine d'agents au sein du service, ne parviendra pas à éradiquer l'influence des réseaux Foccart

Comment Elf finançait la campagne du candidat Mitterrand

Dans la seconde partie du documentaire, « L'Argent roi », le spectateur pourra s'attarder sur le témoignage de Laurence Soudet (l'une des plus proches collaboratrices de François Mitterrand) racontant comment, dès l'élection présidentielle de 1965, elle alla chercher au siège d'Elf la « valise » de billets permettant de financer la campagne électorale du candidat socialiste. Exercice régulièrement répété jusqu'à la victoire de 1981. (Voir la vidéo)

Dans cette seconde partie du film, qui sera diffusée jeudi 16 décembre, les amateurs apprécieront aussi :

Les rodomontades de Robert Bourgi, l'avocat entremetteur des chefs d'Etat africains, expliquant comment El Hadj Omar Bongo (son client) transmet en 2002 à Jacques Chirac sa sélection personnelle pour le futur gouvernement Raffarin.

Le récit outré de Jacques Sales, ancien chef de poste de la DGSE à Libreville, qui narre les turpitudes de Bernard Kouchner, payé par Bongo pour un rapport à hauteur de « 140 000 euros la page pour dire que le système de santé ne marche pas au Gabon », audit que l'Agence française de développement aurait fait gratuitement…

Navigant entre des épisodes déjà très connus et quelques perles rares, le film ne parvient pas toujours à donner du sens à ce qu'on appelle la Françafrique : la mainmise à la fois militaire, juridique et économique de la France sur son pré carré africain. Une présence qui perdure bien après les indépendances des années 60 et cela grâce à l'influence de l'action clandestine.

Sur ce dernier point, retenons le constat que les fameux réseaux Foccart, transformés mais toujours très actifs, ont de beaux jours devant eux. Un constat sur lequel Antoine Glaser a parfois varié. Le point d'arrivée du film fait de l'actuel président de la République française « le représentant de commerce attentionné des grands groupes industriels », une conclusion qui peut paraître un peu univoque.

 

► « La Françafrique, cinquante années sous le sceau du secret » - Diffusé en deux parties, jeudi 9 décembre à 23h10 sur France 2, puis jeudi 16 décembre, sur la même chaîne.

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 01:25

 

 

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Gbagbo aux Ivoiriens : «Tout va rentrer dans l’ordre»

Le Président de la République, Laurent Gbagbo, a saisi, mercredi, l’occasion de la visite que lui ont rendue les populations de la région du Sud-Comoé, pour rassurer les Ivoiriens face à la situation qui prévaut dans son pays. Le 2 décembre, le président de la Commission électorale indépendante, Youssouf Bakayoko, a proclamé Alassane Ouattara élu Président de la République à l’issue du second tour de la présidentielle du 28 novembre. Une proclamation en dehors du délai de trois jours que lui donne le texte électoral ivoirien pour le faire. En outre, le président de la Cei a fait cette déclaration au quartier général de campagne de Alassane Ouattara mais aussi Qg des Forces nouvelles depuis leur installation à Abidjan après l’accord de Linas Marcoussis. Une proclamation qu’il a faite seulement en présence des partisans du candidat du Rdr soutenu par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Sans aucun représentant de Laurent Gbagbo.

Alors que le même jour, quelques instants avant, le Conseil constitutionnel avait relevé que le délai accordé à la Cei pour proclamer les résultats provisoires de l’élection était expiré et s’était saisie de la question. Non sans prendre en compte les recours en annulations des résultats de plusieurs régions où il a dénoncé des fraudes massives et des violences perpétrées par les Forces armées des Forces nouvelles sur ses électeurs. Au bout du compte, Paul Yao N’Dré proclame Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle. Et le 4 décembre, le candidat de La majorité présidentielle (Lmp) est investi en grande pompe Président de la République, au palais présidentiel. Ce que contestent Alassane Ouattara et le Rhdp conduit par l’ancien président Henri Konan Bédié.

«N’ayez pas peur. N’ayez pas peur. C’est notre pays. Il y a certes des secousses mais c’est notre rôle d’amener la pirogue à avoir des vents favorables et à naviguer sur des eaux calmes», a dit mercredi Laurent Gbagbo aux populations du Sud Comoé et par ricochet aux Ivoiriens. Il recevait les populations des départements d’Aboisso, Adiaké, Tiapoum et Grand-Bassam, conduites par le corps préfectoral, les élus, les rois, les chefs traditionnels et coutumiers et venues nombreuses le féliciter pour sa réélection et lui dire leur soutien. «Ne vous inquiétez pas, n’ayez pas peur. Reprenez votre travail normalement. Les Abidjanais ont repris le leur. Le temps, c’est l’autre nom de Dieu. Avec le temps, les écailles qui sont sur les yeux des gens tombent et ils voient clair. Avec le temps, les bouchons qui sont dans leurs oreilles s’enlèvent et ils entendent et ils comprennent. Sinon, ce qui arrive à la Côte d’Ivoire est quelque chose de ridicule. N’ayez pas peur. N’ayez pas peur. En tout cas, je suis ici (au Palais présidentiel. Ndlr), je suis tranquille. Et le temps fera son œuvre. Les explications feront aussi leur œuvre», a répété le Président Gbagbo.

«Hier (mardi 7 décembre. Ndlr), nous avons commencé à travailler avec le gouvernement. Aujourd’hui même (mercredi 8 décembre. Ndlr), certains ministères ont fait les passations de service. Tout va rentrer dans l’ordre», a rassuré le Chef de l’Etat. Aussi a-t-il appelé les Ivoiriens à reprendre le travail sans crainte. «On y va, on avance. N’ayez pas peur. En retournant dans les villages, dans les départements, dans les sous-préfectures, dites là-bas que Gbagbo dit de vous tranquilliser et que chacun aille faire son travail», a-t-il dit.

 Le Président de la République, qui recevait les populations d’une région pour la première fois depuis son investiture, a insisté sur la nécessité pour les Ivoiriens de respecter les règles et la loi de la République. «Je voudrais insister auprès de vous pour dire que dans un pays, il y a la pagaille quand on ne suit pas la loi… Dans la République, il y a des règles. Et celui qui ne les respecte pas se met en dehors de la société», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Je voudrais inviter les Ivoiriens à apprendre les lois qui gouvernent la Côte d’Ivoire, à les connaître et à les respecter. Dans une République, on ne fait pas ce qu’on veut. On ne fait pas ce qu’on a envie de faire. On ne dit pas : «comme je suis fatigué et qu’il y a longtemps que je veux être Président, aujourd’hui, c’est mon tour».

Le Chef de l’Etat a par ailleurs indiqué que sa priorité est la lutte contre le chômage des jeunes. «Nous avons un seul adversaire maintenant, c’est le chômage des jeunes. Notre priorité, c’est la lutte contre le chômage. Notre priorité, ce n’est pas ce qui se passe ici ou là, dans tel coin ou dans tel autre coin. Mais notre priorité, c’est qu’il faut mettre nos jeunes au travail. Je m’y engage», a annoncé Laurent Gbagbo.


Kapolodjo, Koaci.com Abidjan

 

ADO s’isole, Gbagbo deal et jubile

Par DL | 08/12/2010 | 17:23:26 Source : Koaci.com

Au lendemain de la formation du gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a convoqué la presse pour tenter de convaincre les plus pessimistes quant à son avenir politique.

Toute la famille RHDP était réunie au golf hôtel de la rivera de Cocody, lieu de retranchement du camp Ouattara sous protection de l’ONU, pour soutenir celui qui avait porté les couleurs du rassemblement durant la campagne du second tour de l’élection présidentielle. L’ambiance n’était ni à la joie ni à la décontraction, une atmosphère pesante qui en dit long sur l’enthousiasme de ceux qui espèrent encore, ce que de plus en plus considèrent, comme un miracle.

L’appel lancé une nouvelle fois depuis l’annonce de sa défaite, par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, fort d'un soutien de la CEDEAO, fut bien sourd. Du déjà entendu qui avec les multiples prises de parole semblent au fur et à mesure fragiliser le personnage et la portée des revendications de sa victoire.

A cinq jours de l'annonce de la victoire de Gbagbo par le conseil constitutionnel, les soutiens paraissent de moins en moins francs et on évoque déjà, dans les couloirs du golf hôtel ce midi, une crainte de lâchage progressif des puissances, notamment américaines et françaises en raison de la protection de leurs intérêts, dans le pays, toujours à cette heure dans les mains du président Gbagbo. En effet, selon nos informations, en dehors de tout ce protocole politicien, se mène une bataille sans merci au niveau des lobbys agricoles et miniers. Les barons du FPI, exemptés temporairement de charges ministérielles seraient actuellement à la manœuvre avec une mission très claire obtenir par le chantage liés aux contrats d’exploitations des ressources un soutien voire une distance des puissances occidentales avec Alassane Ouattara. Déjà la Chine et la Russie, qui dans l’ombre soutiennent Laurent Gbagbo, sont à l’affût des futures opportunités. La menace de rupture des contrats existants, notamment français et américains sur le pétrole et le cacao, inquiètent au plus haut point les diplomates de ces pays présents en Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo faisant fit d’ignorer la « République du Golf », continue en façade d’afficher la confiance et la sérénité. Tout sourire et toujours en campagne, après avoir satisfait les Atiés (ethnie Akan du sud-est), et l’Agneby (region qui l'a voté à plus de 85%), très présent dans l’armée et la police, avec la nomination de N’Gbo Aké, il recevait ce mercredi les populations du nzi Comoé au palais de la présidence.

À l’analyse, l’anticipation pré-électorale de Gbagbo pourrait avoir raison sur la réaction post-électorale de Ouattara malgré les menaces, tant de fois lancées depuis 2002 sans suite, de Soro et des rebelles sur un futur conflit militaire. Gbagbo qui apparaît désormais comme le défenseur de la souveraineté africaine face à l’impérialisme occidental a plus que jamais démontré que la politique est un art dans lequel il faut toujours devancer son ou ses adversaires.

Ce mercredi, la vie a bel et bien repris son cours en Côte d’Ivoire, les marchés sont remplis et la circulation dense, les Ivoiriens toujours privés de sms et de chaînes occidentales, sous couvre-feu, reprennent goût aux bouchons et aux odeurs des gaz d’échappement.

Laurent Despas, Koaci.com à Abidjan

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 01:22

 

 

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Alpha Condé sacré le 21 décembre prochain

Le professeur Alpha Condé président de la République de Guinée a rencontré ce mercredi 8 décembre 2010 les leaders de l’alliance Arc-en-ciel. Une alliance qui l’a portée au pouvoir le 7 novembre dernier à l’issue du second tour de la première élection libre et ‘’transparente ‘’ de la Guinée indépendante. La rencontre a eu lieu au siège de son parti situé à Handallaye dans la commune de Ratoma, une banlieue de la capitale guinéenne, Conakry. La rencontre a porté essentiellement sur la première prise de contact entre le désormais numéro un de Guinée, l’ancien opposant historique le professeur Alpha Condé et ses alliés depuis son élection mais, aussi les informer des mesures qui seront prises juste avant et après son investiture.

D’entrée le professeur a commencé son intervention en fustigeant l’absence de plusieurs leaders de son alliance à cette rencontre, avant de remercier les leaders présents à la réunion, de leur collaboration dans le passé. Pour ce qui concerne les premières dispositions prises, Alpha condé déclare : « Je vous invité de suivre tous la télévision guinéenne et la radio parce que j’ai donné des instructions au premier ministre pour le fonctionnement de l’administration avant mon investiture qui est le 21 décembre prochain si Dieu le veut bien » invite - t-il, avant de poursuivre : « Toutes dépenses engageant l’état moins les salaires sont interdites, tous les ministres en poste doivent faire inventaire des biens mobiliers et immobiliers de leurs département au premier ministre, les biens de l'Etat de quelques natures que ce soit doivent revenir à l'Etat Guinéen, tous les ministres ainsi que les travailleurs de l'administration seront soumis à un contrôle strict» martèle-t-il avant de lever la séance. Réussira-t-il ? Là est toute la question.


Ibrahima correspondant de koaci. com à Conakry

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 01:20

 

 

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Le Monde | 09.12.10 | 22h34  •  Mis à jour le 09.12.10 | 23h12

L'occasion était trop belle pour neutraliser un chef de l'Etat devenu très embarrassant. Français et Américains cherchaient à écarter le capitaine Moussa Dadis Camara depuis le massacre par des militaires de la garde présidentielle d'au moins 156 opposants à Conakry, en Guinée, le 28 septembre 2009.

Les événements du 3 décembre vont forcer le destin. Ce jour-là, le chef de la junte militaire au pouvoir depuis moins d'un an est victime d'une tentative d'assassinat. Grièvement blessé à la tête, le chef de la junte est envoyé d'urgence vers le Maroc pour y être hospitalisé. Dans la foulée, un diplomate américain en poste à Ouagadougou écrit : "La communauté internationale est d'une façon générale sur la même position. L'absence de Dadis a ouvert une fenêtre d'opportunité pour faciliter une transition démocratique."

"Bien qu'il ait été chassé de la scène violemment plutôt que par des moyens constitutionnels, il serait mieux pour la Guinée qu'il ne rentre pas dans son pays", ajoute l'ambassadrice américaine en poste à Conakry, Patricia Moller, dans un des télégrammes diplomatiques obtenus par WikiLeaks et révélés par Le Monde.

"ERRATIQUE, VIOLENT, IMPRÉVISIBLE"

Au passage, la diplomate qualifie le comportement de Dadis d'"erratique, violent, imprévisible", n'augurant qu'un "triste avenir pour la Guinée". Français et Américains partagent ce diagnostic. Mais comment tenir Dadis éloigné de son pays ? Paris et Washington insistent auprès des Marocains pour qu'ils le gardent "pendant longtemps". Une course contre la montre est engagée.

Moins de deux semaines après son hospitalisation, Dadis Camara manifeste déjà son désir de quitter Rabat où il était arrivé le 4 décembre, "dans le coma, (avec) des éclats de balles dans le crâne".

Un interlocuteur guinéen de l'ambassade américaine au Maroc avertit des éventuelles conséquences du retour du chef de la junte. "Dadis a recruté des mercenaires sud-africains et israéliens qu'il a regroupés, au côté de ses propres hommes, à Forecariah, (…) dans l'ouest du pays. (…) Sa milice compte 2 000 à 3 000 hommes dotés d'armes en provenance d'Ukraine. Le risque de conflit et de déstabilisation menace toute la région", rapporte le numéro deux de l'ambassade américaine, Robert P. Jackson.

"LE SEUL VÉRITABLE ESPOIR"

Début janvier 2010, à Rabat, le général Sékouba Konaté, qui n'a pas encore assumé l'intérim jusqu'à l'élection présidentielle du mois de juin, se montre, en privé, tout aussi réticent au retour de son "frère" Dadis. "Il a été explicite, affirme le ministre marocain des affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri. Dadis ne doit pas être autorisé à rentrer en Guinée, ni à participer à la transition."

Selon la même source marocaine, le général a aussi "reconnu que les responsables, depuis Dadis jusqu'au plus petit complice, devaient être traduits devant un tribunal guinéen ou (…) international".

Mais en attendant, que faire de Dadis alors que le Maroc – qui l'avait accueilli "sans que le gouvernement marocain n'ait été préalablement consulté" – entend se débarrasser rapidement d'un homme susceptible de faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour le massacre du 28 septembre ? On lui cherche un autre pays d'accueil pour du "long terme". "Le 7 janvier, le roi Mohamed VI a appelé le président du Gabon, Ali Bongo (qui) a refusé. Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, prévoit de demander au président congolais, Denis Sassou-Nguesso."

Le Sénégal, l'Arabie saoudite, la Gambie et la Libye sont évoqués. Finalement, le 12 janvier 2010, Mohamed VI prend "la décision abrupte", "pour ne pas dire totalement inattendue", selon les Américains, de l'expédier par avion sanitaire au Burkina Faso. Lequel Burkina "ne sera mis au courant que peu de temps avant l'arrivée de Dadis Camara à Ouagadougou". Le capitaine guinéen pensait quant à lui rentrer à Conakry.

Pendant tout ce temps, Paris et Washington cherchent un successeur à Dadis. Un nom, un seul, émerge des télégrammes : le général Sékouba Konaté, alors ministre de la défense et chef de la junte par intérim. "Au regard des fréquentes discussions entre Hillary Clinton et Bernard Kouchner et de l'unité de vue entre les deux capitales, [Sekouba Konate] offre le seul véritable espoir pour une transition politique." Seul problème, le général se dit "fatigué" et "pas intéressé par le pouvoir".

Finalement, début janvier, le général Konate est "prêt à rentrer à Conakry et à mettre en œuvre l'accord de Ouagadougou", qui stipule notamment "l'interdiction" faite à Dadis Camara de rentrer en Guinée et pose les bases de la transition vers un pouvoir civil grâce à l'organisation rapide d'élections. Le 7 novembre a eu lieu le deuxième tour de la première élection présidentielle démocratique de Guinée depuis l'indépendance en 1958. Et Dadis Camara se trouve toujours en convalescence forcée à Ouagadougou.

Christophe Châtelot

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:11

 

 

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Jeudi, 09 Décembre 2010 12:47

Ai- Rca- 3265 urnes sur les 7000 demandées par l'Etat Centrafricain  au gouvernement togolais ont atterri le 7 décembre à l'aéroport international Bangui Mpoko.

Elles étaient  convoyées par le Président  du comité matériel et logistique de la Commission Electorale Indépendante de la République du Togo Henri Kolani, a appris l’agence Ai.

Selon une source proche de la Commission électorale indépendante (CEI,  Centrafrique), ces matériels électoraux qui sont la concrétisation de la coopération sud sud entre les deux peuples, ne sont autres qu'un prêt du gouvernement togolais à l'Etat Centrafricain.

"C'est dans le contexte de la coopération Sud Sud et avec l'appui des partenaires extérieurs notamment le Pnud que le Togo a décidé de porter  assistance à nos frères Centrafricains" a déclaré M Kolani pour qui, ces matériels électoraux  seront rapatriés dans son pays aussitôt après les élections.

"Il y a au total 7000 urnes qui vont être convoyées. Donc c'est le premier lot qui est arrivé et il y aura un second voyage pour  le reste", a-t-il précisé.

"Pour moi, c'est d'abord une joie de voir ces matériels électoraux arrivés en Centrafrique. Parce que,  les gens n'y croyaient pas et cela est la preuve de cette coopération Sud Sud"  s'est félicité le président de la CEI  le Révérend Pasteur Binguimale, confiant que le poids total de ces urnes s'élève à plus de 14 tonnes et compte tenu de la charge autorisée à bord de cet avion, il n'a pu  transporter que 7 000  tonnes.

"Très rapidement, cet avion retournera au Togo pour ramener le reste ", a-t-il souhaité, se félicitant de ce que,  petit à petit la RCA avance vers les  élections de janvier 2011.

"Nous avons commencé à nous procurer  des urnes ici mais compte tenu des difficultés,  on n'a pas pu continuer. Nous pensons qu’environ 9000  urnes seront  suffisantes  pour les élections" a indiqué M Binguimale.

Kabongo, Ai Bangui

 

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 00:12

 

 

Al Condé

 

 

APA-Conakry (Guinée) 06-12-2010 - La classe politique guinéenne continue de saluer la consécration de l’opposant historique Alpha Condé, chef de file du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), dont l’élection à la présidence de la République a été confirmée samedi par la Cour Suprême.

Le Pr Condé a été déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle guinéenne du 7 novembre dernier avec 52,52 % des voix au détriment de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, crédité de 47,48 % des suffrages, selon les résultats définitifs validés par la Cour Suprême de Guinée.

Depuis, le nouvel élu, le Pr Alpha Condé, âgé de 72 ans, reçoit de nombreux messages de félicitations en provenance des leaders politiques du pays, des personnalités africaines et des institutions africaines et internationales.

Dans une lettre adressée au cinquième chef de l’Etat de la Guinée indépendante, l’ancien président de la première Assemblée nationale multipartite de l’histoire du pays, El Hadj Boubacar Biro Diallo, a salué la "laborieuse élection" du Pr Condé à la magistrature du pays.

Pour El Hadj Biro Diallo, cette victoire du Pr Condé est la consécration logique du "vigoureux, âpre, périlleux combat" que celui-ci a mené avec "détermination et stoïcisme", de nombreuses années durant.

Dans son message, Mamadou Baadikko Bah de l’Union des Forces Démocratiques (UFD), un autre parti politique allié à Cellou Dalein Diallo, a félicité chaleureusement le nouveau président démocratiquement élu pour "sa victoire et pour la confiance" que le peuple de Guinée a placée en lui.

La Nouvelle Génération pour la République (NGR) en appelle à tous les Guinéens et Guinéennes, par- delà leur différence, à "s’unir pour relever les défis du futur", tout en ne se laissant pas "enfermer dans l’intolérance et le sectarisme".

Le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Sidya Touré, arrivé troisième au premier tour, se conforme à l’arrêt de la Cour Suprême qui confirme la victoire du candidat de l’Alliance Arc- en- ciel, le professeur Alpha Condé au second tour de l’élection présidentielle.

Pour l’ancien Premier ministre guinéen, "l’enjeu majeur" de cette élection reste et demeure la "réconciliation nationale" parce que toute autre attitude ne pourra que précipiter la Guinée dans la division et la confrontation.

Une délégation du Conseil national de transition (CNT), conduite par sa présidente, la syndicaliste Hadja Rabiatou Sérah Diallo, et ses deux vice-présidents, Mgr Albert Gomez et El Hadj Mamadou Saliou Sylla, a effectué une visite samedi chez le nouvel élu, le Pr. Alpha Condé, pour lui adresser ses félicitations.

Dans son discours, Hadja Rabiatou Sérah Diallo a félicité Alpha Condé pour son élection, tout en promettant que son institution va l’accompagner pour assurer le changement dans le pays ainsi que la réconciliation de tous les Guinéens.

A son tour, le Premier ministre de transition, Jean-Marie Doré, également leader de l’Union pour la Prospérité de Guinée (UPG), est lui aussi allé féliciter, samedi, le Pr Alpha Condé pour son élection.

Il a exprimé la disponibilité de son gouvernement à travailler avec le nouvel élu jusqu’à ce qu’il soit officiellement installé dans ses fonctions.

 

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