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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 01:42

 

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Radio Ndéké Luka Dimanche, 09 Janvier 2011 13:15

Les centrafricains sont attentifs et surveillent le référendum qui a démarré ce dimanche 9 janvier 2011 au Sud Soudan. Si le Oui l’emporte comme le prévoient la plupart des observateurs, un nouvel Etat naîtra alors aux frontières de la République Centrafricaine.

Les soudanais du sud se rendent en effet aux urnes depuis ce matin pour s’exprimer à propos du référendum sur l’indépendance de la région. Il y a près de 45 ans que les soudanais du Sud attendent ce jour. Devant les bureaux de vote, on note une forte affluence des votants à la mi-journée.

Au Mémorial John Garang, l’un des bureaux de vote, la file des électeurs est longue de près de 800 mètres. Les files sont organisées avec les hommes d’un côté et les femmes de l’autre.

Dans un autre quartier, les électeurs étaient déjà présents une heure au moins avant l’ouverture des bureaux de vote. Beaucoup sont d’ailleurs venus avec leur chaise en prévision d’une longue attente.

Des patrouilles policières veillent au bon déroulement du scrutin. Les Soudanais expliquent qu’ils attendent ce référendum sur l’indépendance depuis 45 ans. Le divorce avec le Nord semble bel et bien consommé.

Le vote prendra fin le 15 Janvier prochain.

Il faut rappeler que le président soudanais Omar el-Béchir s’est rendu le mardi dernier à Juba, la capitale du Sud-Soudan, et a promis de respecter le résultat du référendum

 

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 01:45

 

 

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Ai-Gabon- Dimanche, 02 Janvier 2011 11:52 - Après 5 mois d’absence, André Mba Obame, le secrétaire exécutif du néo parti de l’opposition, l’Union Nationale, a été accueilli triomphalement, le 31 décembre  à l’aéroport  Léon Mba par des milliers de militants et sympathisants massés le long de la route.

 Ce retour s’effectue au cœur des âpres échanges discourtois entre le premier ministre, Paul Biyoghe Mba et le président de l’Union Nationale, Zacharie Myboto.

Ce dernier, à la suite de la diffusion d’un documentaire sur  France2 dévoilant  les réels résultats  de l’élection présidentielle d’août 2009, avait demandé à l’actuel président de la République, Ali Bongo Ondimba de démissionner, pour laisser libre cours au vainqueur de cette élection, André Mba Obame, avec 42%.

C’est au siège du parti que le secrétaire exécutif de l’UN, André Mba Obame, affectueusement appelé AMO  est venu à préciser : ‘’c’est un responsable politique serein qui rentre après plusieurs mois passés au service de son pays à l’étranger ».

Se présentant désormais comme le vainqueur du 30 août 2009, AMO a eu cette phrase à multiples connotations : ’toutes les hypothèses sont désormais sur la table. »

Partant de là, il a réclamé la légalité puisqu’ayant déjà la légitimité du peuple, tout en s’indignant de l’acte posé par la cour constitutionnelle gabonaise pour avoir élu un président illégitime. Ce qu’il a qualifié de  jeu de ‘’qui perd gagne’’.

Très engagé à la prise du pouvoir, pour lui, l’année 2011 doit être celle de la grande mobilisation des militants pour la victoire de son parti aux élections législatives annoncées pour  la fin de l’année.

Seulement, des avertis de la chose politique se demandent jusqu’où ira AMO ?

Achille Moutsinga, Ai Libreville

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 03:04

 

 

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D’aussi loin que me porte ma mémoire, il me semble qu’une seule et unique fois, je fus en désaccord avec vous, très cher Béchir Ben YAHMED. Et je vous le fis savoir.
C’était il y a fort longtemps, mais lorsque passe trop temps, ce dernier ne revêt plus aucune importance ; je l’avoue humblement, je n’ai nullement le sens du temps. C’était au sujet du nom du journal 
« Jeune Afrique ». Il me souvient que vous lui attribuiez alors le titre de « L’intelligent. » Mes yeux fulminaient de colère lorsque je vous en parlai. Aujourd’hui encore, je ne puis oublier votre sourire ; et cette manière très pétillante de me rétorquer que j’aurais dû vous écrire pour vous dire mon sentiment. Depuis ces temps si lointain, aucune particule, aucune ride ne s’est point posée sur le respect et l’amitié qui nous lient… Au moins, c’est CE QUE JE CROIS.
 

Voilà que pour la deuxième fois, un sujet nous oppose : les élections Présidentielles en Côte d’Ivoire.
Je ne crois pas que Monsieur Alassane OUATTARA soit le Président élu de la Côte d’Ivoire car pour cela, il eût fallu que sa victoire fût reconnue par le Conseil Constitutionnel de son pays ; il me semble que ce n’est point le cas, me tromperais-je ? Aucune commission électorale, aussi noble soit-elle, ne saurait proclamer le vainqueur d’une élection, d’autant que dans le cas de la Côte d’Ivoire, cette commission électorale était constituée aux 2/3 par les membres de l’opposition.…

Vous me rétorquerez que le Président du Conseil Constitutionnel Ivoirien est un homme du Président GBAGBO. Oui, sans aucun doute. Mais n’est-ce point le cas dans tous les pays du monde et même en France ? On se souvient tous du cas des U.S.A où s’opposait alors AL GORE et W. BUSH. La Cour suprême trancha en faveur de ce dernier alors qu’il bénéficiait de moins de voix que son adversaire. Il me semble n’avoir pas entendu des cris d’orfraie des démocrates du monde entier, me tromperais-je ? Il me semble que l’ONU ne battit pas un cil pour condamner cette « usurpation de pouvoir. »
Je ne crois pas que le Président Français Nicolas Sarkozy aime tant l’Afrique et ses habitants qu’il veille à la démocratisation du continent, voire au bien-être de ses peuples. Je n’ai pas
oublié le discours de Dakar… Je n’ai pas oublié les élections au Gabon. Ne fut-il pas le premier à féliciter BONGO fils ? Pourquoi ne fustigea-t-il pas ce dernier ? Pourquoi le félicita-t-il, alors que l’opposition contestait, preuve à l’appui, les résultats des Urnes ? Il me semble avoir raté, -ce qui m’étonne-, votre édito lapidaire sur ce hold-up électoral. Et j’ajoute que le documentaire sur la Françafrique a clairement démontré les impostures, les magouilles et les mille manigances de mon pays, la France, pour placer et maintenir au pouvoir quelques despotes dévoués corps et âme à notre mère patrie.

 

Je ne crois pas en l’ONU, ce minuscule Club d’États riches où aucun pays d’Afrique ne siège en son Conseil de Sécurité ; je ne crois pas que L’UNION AFRICAINE soit libre de ses propos d’autant que malheureusement pour les africains, celle-ci est financée par l’Union Européenne.
Je ne crois pas que les dirigeants Africains soutiennent activement Alassane OUATTARA ; il me semble n’avoir vu aucune félicitation émanant d’un Chef d’Etat du continent, adressée au Président désigné par la Communauté Internationale. Mais qui se cache derrière cette nébuleuse ? Seraient-ce les mêmes qui croisent les bras pendant qu’on bombarde l’Irak ou l’Afghanistan ?

Je ne crois pas à ce souci d’alternance démocratique dont ils veulent nous abreuver. Combien de chef d’États ont changé la constitution de leur pays pour pouvoir être élu pour la énième fois ? Combien d’entre eux occupent le poste de Président depuis vingt voire trente ans ? Pourquoi la soi disant communauté Internationale ne les condamne-t-elle pas ? Et la France, qu’en dit-elle ? Rien. Silence ! On exploite !
Je crois et permettez-moi de reprendre vos propos «la légende selon laquelle GBAGBO serait le grand défenseur de la souveraineté nationale et que ses positions tranchées lui ont valu l’hostilité de la France, » Il s’agit d’une réalité, vérifiée et palpable, confirmée en outre ces derniers jours par le documentaire français « la Françafrique. » Avez-vous oublié les implications de la France dans le coup d’état contre GBAGBO en 2002, ainsi que les multiples complots qui s’ensuivirent ?

 

Je crois que tous les Panafricanistes croient au complot contre la Côte d’Ivoire. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les deux manifestations organisées à Paris pour le soutien à la
souveraineté de la Côte d’Ivoire et qui a réuni près de cinq mille personnes, battant le macadam dans le froid hivernal parisien. Donc GBAGBO n’est pas seul. Il a le peuple Africain à ses côtés.

Je crois qu’autrefois, la France et ses acolytes organisaient des coups d’Etat armés pour déloger les Chefs d’État Africains qui ne correspondaient pas à leurs critères de sélection. Je crois que la forme de renversement des pouvoirs indésirables a évolué ; elle est plus subtile. Me permettez-vous d’introduire la notion de « Coup d’ État électoral ? » Et si le Président GBAGBO en était une des dignes victimes ? Y aviez-vous songé ?
 

Je crois que la stratégie géopolitique voudrait que le Golfe de Guinée soit totalement sous contrôle Occidental. L’épuisement des puits pétrolifères dans le Golfe Persique et la résistance armée dans ces régions, justifient que l’Europe se tourne vers l’Afrique. Pour son pétrole. Pour ses matières premières. Pour ses innombrables richesses. Et aussi- il ne s’agit pas d’un argument moindre,- sa capacité de soumission bas-ventrale…

Je crois que tous les pays du Golfe de Guinée connaîtront le même sort que la Côte d’Ivoire dans un avenir plus ou moins proche.
Je crois tout simplement qu’Alassane OUATTARA est pour les Occidentaux l’homme de confiance et que pour atteindre leurs objectifs, à savoir lui faire revêtir le costume de président de la Côte d’Ivoire, ils sont prêts à tout

Je crois enfin que GBAGBO ainsi que le peuple Ivoirien se battront jusqu’au bout pour ne point se faire dépouiller… en témoigne le peu d’enthousiasme qu’a suscité l’appel à la mobilisation d’Alassane OUATARA.
Je ne sais pas s’ils y réussiront.
Voilà, cher Béchir Ben YAHMED, ce en quoi je crois. Ou pas.

Calixthe Beyala 

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 02:48

 

 

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Libreville, jeudi 30 décembre 2010  AFP  - L'opposant gabonais André Mba Obame dit AMO, de retour à Libreville après cinq mois passés en France, a été accueilli jeudi par environ 2.000 sympathisants à qui il s'est présenté comme le "président élu" du Gabon et à qui il a promis "toutes les hypothèses" pour 2011.

Au Gabon, "nous sommes dans une situation comme en Côte d'Ivoire où il y un président élu et un président légal", a affirmé Mba Obame qui a toujours contesté les résultats de la présidentielle d'août 2009 officiellement remportée par Ali Bongo Ondimba.

La Cour constitutionnelle avait après un long contentieux validé en octobre l'élection du fils du président Omar Bongo Ondimba. S'appuyant sur un documentaire diffusé par France 2 en décembre, AMO revendique une victoire avec 42% des voix.

"Nous, à l'Union nationale, nous sommes respectueux des institutions mais nous disons aussi que dans toute république qui se respecte la légitimité prime sur la légalité", a-t-il poursuivi.
"C'est le peuple seul qui donne la légitimité à travers les élections. La Cour constitutionnelle peut proclamer quelqu'un qui va avoir un semblant de légalité mais très vite il faut que la légitimité et la légalité se retrouvent sur un même homme. Nous allons nous y atteler. Je vous le dis fermement: toutes les hypothèses sont sur la table", a-t-il lancé, déclenchant un tonnerre d'applaudissements, mais sans préciser quelles étaient ces "hypothèses".

AMO a aussi pris la communauté internationale à témoin: "Presque indifférente à la volonté du peuple gabonais de choisir librement ses dirigeants et privilégiant le diktat de la Cour Constitutionnelle, la communauté internationale affirme depuis quelques semaines avec fermeté, une fermeté insoupçonnée, la nécessité de respecter le seul choix des peuples: place donc au président réellement élu par le peuple, et dehors les présidents (désignés) par les Cours constitutionnelles".

"Maintenant que vous êtes debout, il ne faut pas s'asseoir", a-t-il encore lancé à la foule.

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 04:13

 

 

afrique

 

Par Sabine Cessou Libération 29 décembre 2010

«Complot français et américain» en vue du «pillage des ressources de la Côte d'Ivoire», «cabale anti-Gbagbo», «lynchage médiatique», voire même un complot mené par «Le Monde, Libération, l'AFP et RFI, qui ne donnent pas les vraies informations sur la Côte d'Ivoire». Ces arguments sont exactement les mêmes que ceux que brandissaient, à l'encontre du monde occidental en général et de l'ancienne puissance coloniale en particulier, les quelques défenseurs non Zimbabwéens de Robert Mugabe, en 2001, à l'issue d'un scrutin très contesté, sur fond de «réforme agraire».

Ce matin, à Paris, une conférence de presse organisée par l'Association de la presse panafricaine (APPA) réunissait certains des intellectuels français et africains ayant lancé une pétition contre «toute intervention militaire en Côte d'Ivoire». Un texte qui plaide pour le dialogue et l'apaisement. Pour mémoire, la négociation a été proposée par Laurent Gbagbo, le président sortant, à son rival Alassane Ouattara, une offre que ce dernier a rejetée. Etaient présents à la conférence de presse Denis Pryen, le directeur des éditions L'Harmattan, le politologue français Michel Galy, le sociologue sénégalais Malick Ndiaye, ainsi qu'une avocate ivoirienne, Patricia Hamza, qui a notamment déclaré qu'Alassane Ouattara «est et sera toujours un Burkinabè», sans trouver de contradicteur dans la salle.

Parmi les 30 premiers signataires de cette pétition figurent quatre personnalités de renommée internationale : le Sénégalais Pierre Sané, ancien secrétaire général d'Amnesty International devenu sous-directeur à l'Unesco, le sociologue suisse Jean Ziegler, l'écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala et le cinéaste mauritanien Med Hondo. Egalement sensible aux arguments de Laurent Gbagbo, qui se pose en nationaliste africain et seul garant de la souveraineté nationale, face à un «complot» d'ordre néo-colonial, son cercle de fidèles : le professeur de droit Albert Bourgi, l'ancien délégué Afrique du Parti socialiste (PS) Guy Labertit et le journaliste franco-camerounais Théophile Kouamouo, basé à Abidjan.

Dans toutes les capitales africaines, la Côte d'Ivoire suscite des débats passionnés. Certaines voix s'élèvent, pour critiquer la rhétorique de Laurent Gbagbo. Gilles Yabi, analyste indépendant basé à Bamako, a par exemple décrypté les ressorts de la «diversion nationaliste" dans une tribune intitulée «Faut-il détruire la Côte d'Ivoire pour montrer qu'on est garçon ?». 

L'ancien président ghanéen Jerry Rawlings, lui, est intervenu deux fois ces derniers jours pour recommander «prudence et maturité» dans la gestion de la crise ivoirienne. «Les tentatives  d'obtenir du soutien pour une intervention militaire ne se justifient nullement et exposent plutôt l'ONU, la CEDEAO et l'UA à passer pour des hypocrites», a-t-il estimé, rappelant que des résultats plus scandaleux étaient passés, ailleurs en Afrique, sans qu'une intervention militaire soit réclamée.

L'ancien secrétaire général d'Amnesty International, Pierre Sané, a diffusé hier un autre texte, «Elections en Côte d'Ivoire : chronique d'un échec annoncé», aussitôt repris sur le site de la Radio-télévision ivoirienne (RTI). Il évoque une lutte pour le pouvoir et «deux projets de sociétés qui pour faire simple voient s'affronter des dirigeants tenants d'un libéralisme mondialisé à d'autres qui adhèrent à un panafricanisme souverain et socialisant».

Peu importe que Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature nigérian, ou Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, aient appelé Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Peu importe, aussi, que les esprits les plus brillants du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, se distinguent aujourd'hui par un silence assourdissant. L'Afrique des partisans de Gbagbo, désormais, se divise en deux catégories : les gentils nationalistes et les méchants impérialistes. 

Un schématisme qui a son public et qui trouve toujours un certain écho, en raison d'un lourd passé colonial et post-colonial. 

Comme en 2001, dans le Zimbabwe de Robert Mugabe.

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 03:35

 

 

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LEMONDE.FR avec AFP | 29.12.10 | 20h08  •  Mis à jour le 29.12.10 | 20h30

Selon des notes diplomatiques américaines divulguées par Wikileaks et visibles mercredi 29 décembre sur le site du quotidien espagnol El Pais, près de 30 millions d'euros auraient été détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) à son profit par le défunt président gabonais Omar Bongo. Une partie de ces fonds aurait aussi profité à des partis politiques français.

Cette information a été donnée quatre jours après la mort de M. Bongo, en juin 2009, par un haut fonctionnaire de la BEAC à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun, précise le journal. Selon la même source, "les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français". L'argent aurait profité "aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à Chirac mais aussi Sarkozy".

"DES MALVERSATIONS ENCORE PLUS LARGES"

Selon le câble datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le Gabonais Philibert Andzembe, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société générale.

Après que ce placement non autorisé eut été rendu public, un audit de la BEAC a été mené et "a révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais", a indiqué le fonctionnaire à l'origine de cette information. "L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars (environ 28 millions d'euros) ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon", a-t-il dit.

ENQUÊTE EN COURS

Le clan au pouvoir au Gabon, "dont le défunt président Omar Bongo et son fils Ali, ministre de la défense et candidat à la présidence (élu depuis à la tête du pays), a bénéficié du détournement de fonds", indique le document.

"Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds", se contente de conclure le câble, signé de l'ambassadrice américaine au Cameroun à l'époque, Janet Garvey. Une enquête est en cours en France sur le patrimoine dans l'Hexagone de trois présidents africains et de leurs proches, dont Omar Bongo, à la suite d'une plainte de Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption.

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 00:35

 

 

vote d'une Africaine

 

 

APA-Cotonou (Bénin)- 28-12-2010 - Le gouvernement béninois a prévu un budget de 16 milliards de francs CFA pour l’organisation des élections législatives et présidentielles de mars 2011, a appris mardi APA, de source parlementaire.

Ce montant de 16 milliards de francs CFA pour l’organisation des scrutins législatifs et présidentiels de mars 2011, à raison de 8 milliards pour chaque élection, est inscrit dans les grandes lignes du projet de budget général de l’Etat, exercice 2011, en étude au parlement

En mars prochain, les Béninois seront aux Urnes pour élire, non seulement leur cinquième président depuis l’avènement du Renouveau démocratique de février 1990, mais aussi renouvelés la sixième fois la chambre des députés.

 

NDLR : Les élections sont un acte de souveraineté par excellence pour un pays. Leur financement doit en effet être imputable au budget national. En Centrafrique, l’incapacité et l’incompétence crasse de Bozizé et ses gouvernements depuis 2005 à préparer et tenir des élections dignes de ce nom sont bien la preuve que celui-là même qui se prend pour un général d’armée et qui est aux commandes de ce pays qui s’appelle la République centrafricaine devrait se retirer et aller faire autre chose que de diriger un pays. Bozizé qui a cru aller jusqu’au Bénin pour importer en Centrafrique la secte du Christianisme céleste aurait dû s’inspirer de cet exemple de financement souverain des élections au lieu de prendre son bâton de mendiant international.

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 00:22

 

 

Tandja

 

 

APA-Niamey (Niger) 28-12-2010 - Plusieurs dossiers financiers dans lesquels l’ex-président nigérien, Mamadou Tandja, est cité ont été finalisés et transmis aux autorités judiciaires, a annoncé mardi l’Inspection général d’Etat.

La presse locale publie régulièrement des dossiers portant sur de grosses sommes indument dépensées avec « l’accord » de l’ancien Chef de l’Etat, détenu depuis le 18 février dernier dans une villa présidentielle à Niamey.

« S’’agissant des personnalités politiques de premier plan, et afin de mettre fin aux spéculations des uns et des autres, j’aimerais passer en revue la situation des dossiers qui pourrait les concerner (…). Pour M. Mamadou Tandja, plusieurs dossiers dans lesquels il est cité ont été finalisés et transmis aux autorités compétentes » a déclaré Gabriel Djibril Martin, l’Inspecteur d’Etat en Chef, lors d’un point de presse.

Il n’a cependant fourni aucun détail sur les montants inclus dans ces « dossiers », affirmant qu’une inspection se déroule dans divers pans de l’Administration publique, sur la gestion de ces dix dernières années.

Plusieurs analystes s’accordent à dire que l’ancien Chef de l’Etat, renversé par coup d’Etat en février dernier, risque d’être poursuivi par la justice nigérienne en raison de nombreuses « irrégularités » constatées dans la gestion des sociétés et organismes nationaux, révélées par les audits diligentés par la junte militaire au pouvoir.

Dans sa parution de cette semaine, l’hebdomadaire privée Opinions consacre un dossier dans lequel il explique les raisons pour lesquelles Mamadou Tandja encourt une inculpation » après la levée de son immunité par la Cour d’Etat.

Le journal fait écho, à l’instar d’Actualités, d’un « détournement » à la Centrale d’approvisionnement en matériels agricoles, où d’importantes quantités d’engrais gracieusement offertes par le Nigeria, auraient été revendues au Niger par un homme d’affaires proche de l’ex-président pour un montant qui se situe entre « 6 à 8 milliards FCFA ».

D’autres journaux révèlent également que l’ancien président avait été mis en cause dans les dépenses irrégulières de 4 milliards FCFA effectuées sur un compte de la Société nigérienne des produits pétroliers (SONIDEP), dont l’ancien patron croupit en prison.

Plusieurs proches de Tandja, dont l’ancien patron du Trésor national, le directeur de la compagnie nationale d’électricité, l’ex-ministre des Mines, sont écroués depuis des semaines suite à des enquêtes menées sur leur gestion, souligne-t-on.

Selon le porte-parole du gouvernement, Laouali Dan Dah, la suppression de l’immunité de l’ancien président se justifie par « divers contrôles dans les sociétés et organismes qui ont prouvé des irrégularités que les responsables de ces sociétés lui ont imputées directement ou indirectement ».

Cette décision, a-t-il expliqué, permettra au procureur de la République d’engager une « action publique » contre l’ex-chef de l’Etat dont la Cour de justice de la CEDEAO a réclamé la libération.

Détenu depuis sa destitution dans une villa de la présidence nigérienne où il est autorisé à voir certains membres de sa famille et lire la presse, M. Tandja avait demandé à la junte militaire de renoncer à sa décision de le traduire devant la justice, démentant également toute saisine de la Cour de justice de la CEDEAO sur sa détention, selon deux lettres qu’il avait adressées au général Djibo Salou, le président intérimaire du Niger.

Agé de 72 ans, l’ancien chef de l’Etat nigérien affirme souffrir de diabète et avait déjà sollicité une permission pour aller se soigner en Tunisie, lors d’une rencontre avec des défenseurs des droits de l’Homme, en juin dernier.

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 00:06

 

 

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Ai-Gabon- Dimanche, 26 Décembre 2010 16:01 - ’Nous n’avons jamais reconnu ces faux résultats’’. Ainsi s’exprimait le 22 décembre au  cours d’une conférence de presse,   Raphaël Bandega-Lendoye, un cadre de l’Union Nationale (UN, opposition).

Le débat sur la véracité des résultats de l’élection présidentielle du 30 août 2009 s’envenime au Gabon. D’un côté les membres de l’Union Nationale, parti dont l’ancien candidat à la présidentielle, André Mba Obame est secrétaire exécutif et de l’autre le Parti Démocratique gabonais dont est issu Ali Bongo Ondimba, déclaré vainqueur lors de cette élection.

Pour Raphaël Bandega-Lendoye, les résultats proclamé par le ministre de l’intérieur, après constat d’un huissier de justice, ne découlaient pas de la Commission Electorale Nationale et Permanente. Cette position s’est consolidée avec la publication tout dernièrement d’un document diffusé par France 2.

Sur ce, il a laissé découvrir que l’enquête menée par France 2 est indépendante et crédible, parce qu’elle avait été commanditée par des institutions publiques françaises, notamment l’Assemblée nationale, le Sénat et le conseil régional d’Ile-de-France.

Pour le cadre de l’UN, en inscrivant le débat sur le départ du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, « nous voulons changer la manière de faire la politique au Gabon, car nous voulons éviter d’être la risée des autres peuples qui nous voient comme le pays des paradoxes’’.

Achille Moutsinga, Ai Libreville

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 18:12

 

 

 

afrique

 

 

 

 Source : kernews.fr

 

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Jean-François Probst, l’ancien bras droit de Jacques Chirac, est un éminent spécialiste de l’Afrique. Après une carrière politique extrêmement riche (il a notamment été conseiller de Jérôme Monod au RPR, secrétaire général du groupe RPR au Sénat, conseiller d’Alain Juppé et directeur de la communication de la Mairie de Paris pour Jean Tibéri), il est aujourd’hui consultant international en communication et conseille des chefs d’entreprise, des politiques et des chefs d’État africains. Il était l'invité de Yannick Urrien mardi 21 décembre à 8h10 sur Kernews.

 

Nous publions quelques extraits de l'entretien avec Jean-François Probst. Ce script ne constitue pas l'intégralité de l'entretien sonore: compte tenu de la longueur de l'entretien, nous avons dû trier, de notre point de vue, les citations les plus marquantes de M. Probst.

 

Kernews : Pour quelles raisons le gaulliste que vous êtes estime-t-il que nos compatriotes, particulièrement ceux qui sont attachés aux souverainetés nationales, doivent s’intéresser aux événements de Côte d’Ivoire qui, selon vous, marqueront l’histoire de l’Afrique ?

 

Jean-François Probst : Pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui, il faut se reporter à la fin de la IVème République. Les socialistes n'arrivaient pas se dépêtrer des affaires coloniales et c'est là que le général De Gaulle a joué un coup majeur, pour l'intérêt supérieur de la France et des Africains : il a octroyé par référendum à chaque pays la possibilité de devenir indépendant et souverain. La base de l'indépendance nationale lorsque l'on est gaulliste, c’est le 18 juin 1940. C'est le refus de l'occupant, c'est le refus de la collaboration avec l'ennemi, c'est la capacité, malgré la difficulté, à résister. En Côte d'Ivoire, la flamme d'une résistance générale, contre les colonisateurs, les anciens colonisateurs ou les nouveaux colonisateurs que sont les États-Unis, la Chine ou l'Inde, cela existe. Dans le monde entier, des centaines de milliers de jeunes gens s'informent et voient bien qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Ce qui ne fonctionne pas, c'est un point très cher à la doctrine du général De Gaulle : l'organisation des Nations Unies, «le machin» comme l'appelait le général. C'est une organisation qui n'a pas lieu de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays pour régler ou annoncer les choses à sa manière. Dans ce qui se passe, la responsabilité de l'ONU est patente. Les Nations Unies ne font pas respecter leurs résolutions de manière générale, que ce soit en Israël, en Iran ou au Kosovo après les trafics d'organes…

 

En Côte d'Ivoire, les Nations Unies n'ont pas fait leur travail pour organiser une élection dans un pays qui a connu une dizaine d'années de crise. Monsieur Gbagbo a été élu en 2000. Il n'est pas arrivé du ciel, il n'est pas seulement un homme un peu socialiste soutenu par les socialistes français. C'est un Ivoirien qui a souffert dans le passé en tant qu’opposant et c'est d'ailleurs Monsieur Ouattara qui l’avait mis en prison quand il était premier ministre de Monsieur Houphouët-Boigny. Pour revenir à ce qui nous préoccupe, les Nations Unies auraient dû organiser des élections incontestables. Or, ce qui vient de se passer montre que rien n'était prêt : les listes électorales n'étaient ni faites ni à faire, on a vu 20 000 électeurs supplémentaires par rapport aux inscrits dans le nord où Ouattara et Soro ont été des rebelles à l'élection... Il y a eu des fraudes, tricheries et truandages... Le délégué des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Monsieur Choi, a, à mon avis, une technique coréenne qui n'a rien à voir avec la démocratie moderne. S'il souhaite par la suite qu'il y ait deux Côte d'Ivoire, comme il y a deux Corée depuis 70 ans, c'est son affaire… Mais en Afrique, on est en Afrique, on n’est pas en Asie ! Il y a 15 000 Français en Côte d'Ivoire et ils ne doivent pas subir les effets de la carence, de l'incompétence de l'ONU dans l'organisation d'élections. On voit bien qu'il y a eu beaucoup de fraudes. On me dit qu'il y en a eu des deux côtés. Probablement, mais je vois les cinq régions dans lesquelles certains bureaux de vote sont quasiment à 95% pour Monsieur Ouattara... Il y a eu des empêchements de voter, des violences, des viols et on m'a même raconté que dans certains villages, les amis de Messieurs Ouattara et Soro y allaient à l’arme pour intimider les gens et même parfois les tuer. Les Nations Unies ne peuvent pas fermer les yeux sur de telles affaires. Monsieur Choi n'a pas fait son travail dans le nord… Est-ce que cela exonère pour autant le président Gbagbo et son équipe de tous les défauts ? Sûrement pas, mais ce n'est pas à nous, gens de l'extérieur et prétendument de la communauté internationale, de nous ingérer dans les affaires de la Côte d'Ivoire… La Côte d'Ivoire n'est pas un pays qui est appelé à vivre en guerre civile. C'est un pays que je connais depuis 1969, c'est un pays gaulliste et houphouëtiste dans son cœur et dans ses tripes, c'est un pays uni et rassemblé avec de nombreuses ethnies et des étrangers. Et voilà que les Nations Unies, au lieu d'installer et de préserver la paix, viennent de sécréter la guerre. Je dis que Monsieur Ban Ki-Moon et Monsieur Choi vont avoir très mauvaise conscience et du sang sur les mains.

 

Pourquoi l’ONU a-t-elle fermé les yeux sur les fraudes dans le nord et pourquoi soutient-on Monsieur Ouattara à Washington en lui attribuant cette victoire ?

 

Avant de parler des États-Unis, de Monsieur Obama, de Washington et de la CIA, finissons de parler des Nations Unies et de leur rôle. Je crois qu'il y a beaucoup de soldats dans les chars marqués UN. Il y a beaucoup de fonctionnaires et de bureaucrates et, d'après des témoins sur le terrain, on n'a pas vu beaucoup d'observateurs dans les bureaux de vote des cinq régions du nord où il y a eu toutes ces fraudes. Là où l'ONU a encore un rôle encore plus critiquable, c'est que le président de cette fameuse commission électorale indépendante - qui, en réalité, n'avait d’indépendante que le nom - Monsieur Bakayoko, à peine avait-il quelques résultats partiels, s’est enfui à l'Hôtel du Golf… Tout cela est une farce ! Les Nations Unies couvrent cette ouattaresque pantalonnade et c'est très grave ! Cela s'apparente à un vol et un cambriolage de voix d’Ivoiriens par Monsieur Ouattara, malheureusement téléguidé par l'extérieur…

 

Vous avez évoqué la CIA…

 

De mon point de vue, et du point de vue de certains observateurs avertis et connaissant bien les affaires ivoiriennes, il est évident que depuis longtemps la CIA téléguide avec quelques longues cornes, et assez facilement semble-t-il, le couple Alassane et Dominique Ouattara… Les rebelles du nord sont manipulés de l'extérieur, et pas seulement par l'islam avec Al Qaïda, des islamistes du nord de l'Afrique qui voudraient bien pousser jusqu'au sud.

 

Tout cela est un imbroglio dans lequel les États-Unis nagent comme d'habitude à contre-courant. Ils ont engendré beaucoup de guerres et beaucoup de conflits civils, avec de nombreux morts dans de nombreux pays où il y a du diamant, de l'uranium, de l’or, du pétrole et d'autres richesses… Tout le monde fait la danse du ventre autour de la Côte d'Ivoire, mais les États-Unis, avec leurs manières lourdingues et obamesques, un peu comme Bush le faisait en Irak, arrivent à entraîner derrière eux des petits satellites ou des vassaux. Malheureusement pour mon beau pays de France, que le général De Gaulle avait fait sortir du commandement intégré de l'OTAN, le président Sarkozy a réintégré l'OTAN. Le président Sarkozy est à la traîne des États-Unis et la France est un wagon de queue de la grosse locomotive américaine… Les USA voudraient le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Niger et cette Haute-Volta, devenue Burkinabè, qui veut percer vers le sud jusqu’à Yamoussokro pour, disent-ils, transformer la basilique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro en mosquée. Obama, comme Sarkozy, c'est un peu une marionnette entre les mains du complexe militaro-industriel américain et des grandes multinationales de l'agroalimentaire qui font ces barres chocolatées qui rendent obèses tous les enfants du monde. Cette action américaine me fait retourner un peu en arrière, au moment de la mort du président Houphouët-Boigny.

 

La France avait déjà cette espèce de difficulté à être ensemble de façon gaullienne pour reconnaître les bienfaits et les défauts de la politique d'Houphouët. Mais Houphouët a dû gérer un pays après l'indépendance, il a commis sûrement des erreurs. Il a sûrement commis celle de mettre dans le même marigot Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, qu'il a nommé premier ministre pendant que sa femme, Dominique, jouait un rôle semble-t-il bizarre à Abidjan et à Yamoussoukro. À la mort d'Houphouët, dans l'avion qui emmenait les autorités, Chirac ne parlait quasiment plus à Balladur... Messmer l'Africain représentait un peu l'autrefois. Il était difficile pour ces gens-là de se parler, même pour Mitterrand qui était carrément attaché aux années 40-50, pour ne pas dire à Vichy puisqu'il y avait carrément reçu la francisque... Le seul en France, socialiste d'ailleurs, qui avait une vision de l'avenir, c'était Gaston Defferre. Aujourd'hui, le président Sarkozy n'a aucune compétence dans le domaine de l'Afrique. Il l’a d'ailleurs démontré par deux stupides discours : celui de Dakar, qui était à la fois raciste et précolonial, et celui de Pretoria, que je viens de relire, dans lequel il annonçait que la France retirait toutes ses bases et tous ses militaires…

 

Aujourd'hui, ce qu'il reste à faire à Monsieur Alain Juppé et à Madame Alliot-Marie, c'est conseiller au président Sarkozy de tenir son engagement : retirer les troupes françaises et pas à cause des élections cafouilleuses de Côte d'Ivoire, mais parce que nous allons vers un monde nouveau, vers la communauté de destin de 53 pays d'Afrique : 1 milliard d'habitants et pas seulement le petit Gabon, dont ne s’occupent que les Balkany, les Bourgi ou les Guéant... Nicolas Sarkozy pourra de façon grossière et indécente s'agiter, vociférer, s'ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire, mais il n'aura que des réponses cinglantes des Ivoiriens qui lui répondront que la Côte d'Ivoire n'est pas une sous-préfecture française. Donc, de grâce, que les Américains, que la France de Monsieur Sarkozy, que l'Europe de Messieurs Barroso et Van Rompuy, se calment et s'abstiennent de commentaires vasouilleux et menaçants… Pendant ce temps, Monsieur Netanyahou n'a que faire des recommandations des Nations Unies et Monsieur Ahmadinejad s'assoit sur les recommandations des Nations Unies et de Monsieur Obama

 

Sommes-nous en train de vivre un cas de manipulation médiatique mondiale comme ce fut le cas avec l’Irak ?

 

Incontestablement. Il y a intoxication des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sur la situation qui prévaut à Abidjan et en Côte d'Ivoire. Bien sûr, il y a la responsabilité des journalistes, dont certains ne connaissent rien à la réalité ivoirienne : c'est le cas de Monsieur Jean-Michel Apathie qui s'est fait moucher par un artiste africain… Mon cher Yannick Urrien, je suis né en 1949, j'ai travaillé dans la politique, et des manipulations, il y en a eu plus d'une... D'abord, il y a un grand nombre de monopoles de journaux qui sont tenus par des marchands de canons, des marchands d'avions, des marchands de caleçons ou de béton… Mais c'est aussi vieux que le monde, la manipulation, l'intoxication, c'est aussi vieux que la politique étrangère… Mais cela n'a jamais été aussi accéléré qu'aujourd'hui, parce qu'il y a les médias et surtout Internet, avec les révélations de Wikileaks qui sont tout-à-fait extraordinaires ! Donc, on peut mentir à la population mondiale une fois, comme disait Abraham Lincoln, mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps. Par conséquent, les États-Unis, qui sont un géant aux pieds d'argile, feraient mieux de réfléchir plusieurs fois avant d'installer la guerre dans des endroits où ils finiront, comme partout, par être rejetés…

 

 Ce qui se passe en Côte d'Ivoire, ce n'est pas seulement de l'intoxication et de la désinformation, ce n'est pas simplement l'instrumentalisation d'un gars comme Ouattara pour mettre le pied dans la porte des richesses. La nouvelle guerre qui se tient maintenant dans tous les coins du monde, c'est celle entre les États-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine. L'Afrique de l'Ouest sera l'eldorado des vingt prochaines années dans le monde et, si nous ne comprenons pas que nous avons le devoir, même cynique, d'un rapport Nord-Sud intelligent, il vaut mieux que nous allions nous coucher et la France deviendra un espèce de vaste musée où l'on viendra voir les statues de cire de Monsieur Sarkozy, de Madame Dati ou de Monsieur Delanoë au musée Grévin… Il faut aussi que les journalistes, comme Monsieur Elkabbach, arrêtent de prendre les élites africaines pour des petits «négros Banania»… Cela dépasse l'entendement !

 

 Je viens de réécouter l'interview par Monsieur Elkabbach de Monsieur Pierre Kipré, brillant ambassadeur de la République de Côte d'Ivoire en France, et je me demande s'il ne serait pas temps que les Duhamel, Apathie et Elkabbach aillent directement à la maison des vieux artistes de Ris-Orangis ! On sent l’incompétence, l'arrogance et presque l'injure. Cela rejoint ce que pensent de nombreux Français de Nicolas Sarkozy. Ce garçon a trop tété le biberon de Charles Pasqua et il est le roi de la rodomontade. La politique étrangère, cela nécessite du calme, de la hauteur de vue et de la discussion. Je recommande aussi à nos reporters de France Info et d'ailleurs, d'arrêter de camper dans des halls d'hôtel et de lire des papiers qui leur sont confiés par je ne sais qui à l'ambassade de France ou par d'autres officines… Je suis très peiné pour mon pays, parce que l'on disait la France fille aînée de l'église et la Côte d'Ivoire petite sœur de la France. Les Ivoiriens et nous, nous étions faits pour nous aimer et nous entendre. À Abidjan, il y a quelque chose d'un peu marseillais et en France il y a quelque chose de très ivoirien, ce goût de l'indépendance, de la liberté de la souveraineté et de la rébellion. Ne négligeons pas le fait que 60% des Ivoiriens ont moins de 20 ans. Ne négligeons pas que, comme les gaullistes de la Résistance, ils ont envie de s'opposer aux colonisateurs et au totalitarisme… Seulement, les Chinois ont une diplomatie un peu plus intelligente que la nôtre… Actuellement, ce n'est pas difficile, parce que des crétins gèrent notre approche française de l'Afrique… L’ONU n’a pas été capable de préparer et de contrôler convenablement ces élections et je les entends dire, dans le camp Ouattara de l’Hôtel du Golf, que le Conseil constitutionnel est à la solde du président Gbagbo. Mais ils sont injurieux ! Est-ce que Monsieur Louis Joxe était à la solde de De Gaulle ? Est-ce que Monsieur Roger Frey était à la solde de Pompidou ? Est-ce que Monsieur Roland Dumas était à la solde de Mitterrand ? Est-ce que Monsieur Jean-Louis Debré était à la solde de Chirac ou à la solde du président Sarkozy ? Les journalistes, prétendus spécialistes de l'Afrique, qui essaient de faire passer Gbagbo pour Mugabe se trompent : je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.

 

Les intérêts économiques français menacés en Côte d’Ivoire : les explications de Philippe Evanno

Les médias français ne disent pas toute la vérité sur la situation en Côte d’Ivoire

Plusieurs pays, comme la Russie, le Brésil, la Chine ou le Mexique soutiennent Laurent Gbagbo, alors que les Etats-Unis ou la France demandent son départ. A Abidjan, le président sortant n’a pas l’intention de céder sa place. Or, ce sont les intérêts économiques français, dont ceux du groupe Bolloré en première ligne, qui sont menacés. Philippe Evanno est chercheur à la Sorbonne, directeur de l’Institut de Prospective Africaine et il connait parfaitement l’Afrique. Il a notamment été formé par Jacques Foccart et a collaboré avec lui jusqu’au décès de ce dernier. Il était l’invité de Yannick Urrien mercredi 8 décembre dans le magazine de 8h10.

 

D’abord, Philippe Evanno souligne que cette affaire traduit «une opposition entre l'ONU et une nation. Plus généralement, on peut se demander si nous ne sommes pas en train d'assister à un renversement de situation concernant la gestion des dossiers africains et leur domination actuelle par les organisations internationales contrôlées par les États-Unis». En réalité, «cette crise a eu pour mérite de manifester au grand jour le fait que les organisations africaines étaient sous contrôle américain. Aujourd'hui, c'est la place et la domination des États-Unis sur le continent africain qui sont en jeu. La divulgation des notes diplomatiques américaines par Wikileaks et leur analyse permettent de démontrer que les Américains étaient très heureux de l'effacement français, puisque cela leur laisse le champ libre sur la totalité du continent».

 

Selon Philippe Evanno, «le bouclage de cette domination se joue sur la présidentielle ivoirienne, puisque c'est sur cette présidentielle que l'on joue l’annulation pure et simple de la souveraineté des Etats africains». Alors, pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il adopté la position américaine ? Réponse de l’expert : «Je crois que c'est tout simplement la sienne. Nous avons, pour la première fois sous la Vème République, un président de la République qui est totalement acquis aux objectifs américains et cela revient à faire de la France un pays supplétif des États-Unis, notamment en Afrique. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas avoir des accords avec les Américains : c'était le cas à l'époque du général De Gaulle lorsqu'il y a eu un accord de partage de responsabilités, la France étant chargée de la lutte contre le bloc soviétique dans ses anciennes colonies. Cela a très bien fonctionné pendant plusieurs dizaines d'années, jusqu'à la chute du mur de Berlin. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation totalement différente. Nous sommes dans la situation où, après la chute du mur de Berlin, on a cru qu'il n’y avait qu'une seule grande puissance. Or, depuis la dernière réunion du G20 en Corée du Sud, on se rend compte que l'on assiste à l'émergence d'une deuxième superpuissance et à une nouvelle forme de confrontation où la Chine et ses alliés, notamment la Russie, ce qui est aussi une nouveauté, cherchent à prendre pied sur le continent africain».

 

La responsabilité de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin.

 

Pour Philippe Evanno, «cette crise ivoirienne est directement liée à l’incapacité de Jacques Chirac à comprendre l'Afrique et à réagir correctement sur les dossiers africains. N'oublions pas que le coup d'Etat de décembre 1999 pouvait être enrayé en appliquant simplement les accords de défense avec la Côte d'Ivoire. Il suffisait de faire sortir une patrouille du 43e BIMA, basé à Port-Bouët. Les mutins, qui étaient des braves garçons dont les soldes n'avaient pas été payées et qui étaient manipulés pour faire tomber Bédié, seraient tout simplement rentrés dans leur caserne». Or, explique Philippe Evanno, «Jacques Chirac n'a pas eu le courage d'appliquer les accords de défense et cette seule absence de décision a détruit la totalité de la présence française en Afrique. À partir de cet instant, tous les chefs d'état africains disposant d'accords de défense avec la France ont su que la parole de la France ne valait plus rien». Après le coup d'état de 1999, les autorités françaises, avec Alassane Ouattara, ont organisé le partage du pays en deux : «C'est Dominique de Villepin qui est à l'origine de cette partition. En pleine paix, on a coupé un pays en deux pour des intérêts assez difficiles à expliquer. On a imposé à la Côte d'Ivoire une succession d'accords internationaux qui ont cherché à limiter sa souveraineté, notamment une commission électorale dite indépendante, qui est constituée quasi exclusivement d'opposants au pouvoir en place». Alors, Laurent Gbagbo est-il fondé à contester le résultat de cette élection présidentielle ? Philippe Evanno rappelle qu’au second tour, «Laurent Gbagbo n'avait que deux représentants sur une douzaine de commissaires centraux ! Cette commission avait trois jours pour rendre sa décision. La commission électorale s'est retrouvée dans l'incapacité de proclamer les résultats et la Constitution ivoirienne prévoyait qu'à ce moment-là, le rôle de proclamer les résultats revenait au Conseil constitutionnel. Il y a donc eu l'organisation d'une conférence de presse à l'Hôtel du Golf, le siège de campagne d’Alassane Ouattara, avec l'ex-président de la commission électorale, pour annoncer des résultats non certifiés et qui ont été évidemment inversés par le Conseil constitutionnel». Ainsi, «cette commission indépendante ne l'était pas réellement, puisque composée essentiellement d'adversaires à Laurent Gbagbo. Mais cela ne veut pas dire que cette commission n'ait pas fait un très gros travail. L'ONU a été incapable de respecter ses engagements et d'assurer le désarmement des forces de la rébellion au nord. L'élection a eu lieu sous le contrôle des forces armées de la rébellion. Ce sont des seigneurs de la guerre, qui détournent les taxes et les impôts à leur profit, qui ont pris le contrôle du diamant et de différents minerais et contrôlent une partie du commerce du cacao. Cette rébellion au nord est une organisation politique, économique et militaire et elle est restée en place alors que différentes résolutions de l'ONU et différents accords internationaux prévoyaient que l'élection ne pourrait pas avoir lieu tant que le désarmement ne serait pas effectif». Dans ce contexte, il faut bien comprendre, souligne Philippe Evanno, que l’on a organisé des élections «dans un pays dont une partie du territoire était aux mains de milices armées».

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE