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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 15:54

 

 

 

Rene-Aboghe-Ella.jpg

 

 

(Gabon Eco 13/05/2011)

Le Gabon par l’entremise du président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), René Aboghé Ella, vient d’être porté à la tête du Réseau du savoir électoral en Afrique centrale (Reseac), a l’issue de la deuxième journée des travaux de l’atelier de création de cette structure chargée de gérer les élections dans la sous-région d’Afrique Centrale.

Le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) du Gabon, René Aboghé Ella, a été élu, le 11 mai dernier, président du réseau de commissions et administrations électorales des États d’Afrique centrale, dénommé «Réseau du savoir électoral en Afrique centrale» (Reseac).

Au terme d’une élection organisée lors de l’atelier de Libreville, la vice-présidence du réseau et le secrétariat technique seront respectivement occupés par Sao-Tomé et Principe et la République démocratique du Congo (RDC), alors que le Cameroun, le Burundi et le Congo Brazzaville occupent les postes de membres dudit bureau. Le président Cenap, René Aboghé Ella, a en qualité de président du Reseac, a manifesté sa gratitude à l’assistance pour avoir porté son pays à la tête de cette entité sous-régionale.

«Le Gabon, comme les autres pays, attend d’avoir davantage de connaissances, de pouvoir réunir les conditions lui permettant de travailler de façon plus professionnelle. Il faut indiquer, il n’y a que dans notre sous-région que les commissions électorales travaillent en vase clos, partout ailleurs on s’ouvre vers le monde pour pouvoir s’enrichir des grands courants d’idées, des expériences et des recherches qui sont faites dans le domaine qui nous concerne. Il n’était pas normal que nous restions attachés à la routine de ce que nous faisions, mais il fallait que nous cherchions à capitaliser les expériences des autres et nous renforcer dans notre manière d’aborder les choses», a déclaré René Aboghé Ella.

Les objectifs de cet atelier sous régional, ouvert depuis le 10 mai dernier, étaient de faire adopter et signer les statuts du règlement intérieur dudit organe, installer ses organes statutaires, et par la suite dispenser une formation dite BRIDGE (Bâtir des ressources en démocratie, gouvernance et élections), sur l’observation et la résolution des conflits électoraux. Cette formation qui ne s’est pas encore achevée durera trois jours.

Organisée par la Commission électorale autonome et permanente (CENAP) en partenariat avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et l’Union Européenne (UE), ces assises rassemblent les représentants de neuf commissions électorales et de dix administrations électorales des Etats membres de la CEEAC. Six organisations de la société civile de certains États membres prennent part à ces travaux.


12-05-2011 Source : gaboneco

© Copyright Gabon Eco

 

NDLR : Si on se réfère aux résultats des dernières élections présidentielles d’août 2009 au Gabon organisées par cette CENAP, cet organe est très loin d’être un modèle du genre en matière d’organisation d’élections pour que son président, le Binguimalé gabonais,  puisse être propulsé sans conséquence fâcheuse à la tête d’une structure sous-régionale.

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 00:28

 

 

 

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Boz-coup-double.jpg

 

 

 Ça y est ! Idriss Déby Itno du Tchad vient de remporter l’élection présidentielle de son pays avec un score de 88,66%. Peu importe que le Conseil constitutionnel n’ait pas encore avalisé ces résultats dits provisoires. La messe est dite : Déby rempile encore pour un mandat de cinq ans. Rien de surprenant dans tout ça. C’était génétiquement programmé, tant l’impréparation et le cafouillage, à dessein, de cette élection et son boycott par les grandes figures de l’opposition, ouvraient grande à Déby la voie d’une réélection assurée.

 

Mais le tout prochain nouvel ancien président tchadien et partant, tous ceux qui se font élire avec des scores fleuves, ignorent ou feignent d’ignorer une chose qu’il convient de leur rappeler. Au 21e siècle où l’on a affaire à des peuples de plus en plus éclairés, de plus en plus exigeants et qui aspirent surtout à la liberté et au changement, s’enorgueillir aujourd’hui d’être élu à près de 90% des voix, c’est plutôt se ridiculiser. Plus personne ne peut se fier ni à de tels scores, ni aux présidents qui les fabriquent de toutes pièces, à l’exception de ces derniers et de leurs béni-oui-oui. Loin s’en faut. Bien au contraire, ce genre de score, nul n’est dupe, est l’expression d’une mascarade électorale grandement criarde.

Les grandes démocraties du monde ne peuvent que regarder Déby avec indignation et dédain quand elles savent qu’il s’est moqué éperdument des règles élémentaires du jeu démocratique. L’Occident ne peut que continuer à se gausser de l’Afrique quand des chefs d’Etat africains qui devaient préserver et défendre l’image du continent noir, usent de la fraude, du mensonge et de bien d’autres roublardises pour se maintenir au pouvoir.

Il convient de le rappeler, l’appellation "score à la Soviétique" renvoie à une certaine époque où des dictatures féroces pipaient les dés électoraux dans l’unique dessein de se faire élire avec des scores qui devaient attester de leur popularité. Que des chefs d’Etat africains s’en accommodent toujours, c’est le comble du ridicule. Le président tchadien est sans doute bien parti pour un long règne. Pour avoir mal préparé les élections afin d’y aller presque en solo, au grand dam de son opposition et défiant le regard du monde entier, Déby prouve à merveille que ce n’est pas demain la veille qu’il quittera le palais de N’Djamena.

Préoccupé par la conservation de son trône, le président Déby commet cependant une erreur d’une extrême gravité. Il expose son pays aux troubles sociopolitiques qui secouent aujourd’hui le monde arabe. Cela d’autant plus que beaucoup de ces dirigeants arabes, aujourd’hui aux abois, se sont fait élire comme lui, avec des scores stupéfiants pour être finalement contestés quelques temps après, par le même peuple duquel ils prétendaient tirer leur légitimité. En se faisant élire contre vents et marées et surtout par une portion congrue du peuple tchadien, cet apprenti sorcier sème le vent. Il récoltera un jour la tempête qui l’emportera.

 

© Le Pays Mercredi 11 mai 2011 3 11/Mai /2011 18:47Boulkindi COULDIAT

 

L’OPPOSITION REFUSE DE RECONNAÎTRE LA RÉÉLECTION DU PRÉSIDENT DEBY

(MISNA) 12 Mai 2011 - 15:16  - Les résultats de la présidentielle du 25 avril ont été “manipulés”, a dénoncé un des candidats de l’opposition, Albert Pahimi Padacke, arrivé second au scrutin, derrière le président sortant Idriss Deby, réélu par 88,66% des voix.

L’opposition politique, dont les principaux leaders avaient boycotté le scrutin, refuse donc de reconnaître la victoire de M Deby à un quatrième mandat présidentiel consécutif, appelant ses sympathisants à attendre calmement l’issue des recours en justice présentés contre les résultats des élections.

À l’unisson, dans un éditorial sur L’autre Afrik, l’ancien Premier ministre Abdelkerim Fidel Moungar a dénoncé des fraudes électorales et accusé le parti du régime (Mps) d’entraver le développement du Tchad.

Le sous-sol du Tchad possède de considérables réserves de pétrole, d’or et d’uranium. Pourtant, la population ne bénéficie que dans une infime mesure des recettes issues de l’exploitation des ressources naturelles opérée par les multinationales.

 

 

 

Abdelkérim Fidel Moungar désavoue Idriss Deby

 

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Jeudi 12 mai 2011 4 12 /05 /Mai /2011 00:42

La parodie électorale organisée au Tchad ne donne aucune légitimité au régime du Président Deby qui perdure depuis vingt ans. Le pouvoir MPS est une chape de plomb qui contrarie l’épanouissement des populations tchadiennes.

Malgré ce bilan affligeant de cruauté et de forfaitures, les populations se sont mobilisées massivement pour le processus électoral lors des élections législatives. L’implication de la communauté internationale (UE, OIF, UA), celle de l’opposition politique tchadienne avec les accords du 13 Août 2007 permettaient d’escompter un processus électoral sans la fraude habituelle.

Mais ID ne veut pas prendre de risque. Il se sait impopulaire dans le pays. Il préfère un mandat impératif au terme d’une coûteuse mascarade électorale. Les résultats obtenus par l’opposition aux élections législatives sont passés à la trappe pour l’essentiel. Le MPS minoritaire dans le pays s’octroie la majorité parlementaire.

Les résultats des élections législatives ne sont pas encore publiés, mais on engage le processus des élections présidentielles. La curie des serviteurs du dictateur qui niche au conseil constitutionnel établit une liste expurgée des moutons noirs dont je suis. Cela relève du rituel sous le règne de notre cher Président. Le fils aîné de Ndam Moungar Joseph et de Dendeye Laya, sa légitime épouse, aurait une filiation douteuse !

Les trois opposants sur la liste des 6 candidats retenus tirent les leçons des législatives et posent quelques préalables à leur participation (correction des dysfonctionnements observés aux législatives, édition de nouvelles cartes d’électeurs, mesures de prévention contre la fraude). Ces préalables de bon sens sont rejetés.

C’est tout à fait logiquement que les candidats de l’opposition se retirent et appellent au boycott du cirque électoral. Ils refusent à juste titre de jouer les sparring-partners.

Les électeurs tchadiens l’ont compris. Ils ont exprimé leur désaveu par un boycott massif qui enlève toute valeur au résultat que l’on propose au pays. L’élection de Idriss Déby est une mascarade et doit être réfutée comme telle. Ces violations répétées du processus démocratique créent des devoirs impératifs pour l’opposition.

Le principal d’entre eux est la création d’une alternative politique crédible pour le tout proche avenir. Pour cela nous devons tourner le dos aux errements du passé et faire face à notre destin.

Nous avons désormais des devoirs impératifs :

 Le devoir de rassemblement est incontournable : 130 partis politiques c’est trop. Loin d’être une force, le grand nombre de partis est une source d’inefficacité et facilite les manipulations de celui qui détient le pouvoir et l’argent. Le rassemblement, maintenant, autour des revendications prioritaires des populations tchadiennes est une nécessité impérieuse.

 Le refus de toute participation aux gouvernements trimestriels de ID.

 La dénonciation de la politique néocoloniale de la France au TCHAD

 La dénonciation des positions bien souvent complaisantes de la communauté européenne dont les missions de surveillance ont des observations bien souvent diplomatiques et superficielles malgré des tricheries avérées.

 L’exigence d’un recensement biométrique avec établissement de cartes électorales biométriques, en application des accords du 13 août tout simplement.


Abdelkérim Fidel Moungar est un homme politique tchadien. Chirurgien des hôpitaux et ancien Premier ministre de la transition au Tchad, il a créé en mai 1981 le parti Action tchadienne pour l’unité et le socialisme (Actus) dont il est le secrétaire général.

Source: Afrik.com

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 01:32

 

 

 

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(Misna) 10 Mai 2011 - 16:31  - Les interventions européennes et américaines dans les crises africaines constituent-elles un aspect positif ou risquent-elles au contraire d’aggraver des situations déjà graves, comme le montre actuellement l’évolution de la guerre en Libye ? Telle est la question autour de laquelle s’articule un débat organisé au parlement africain, réuni depuis lundi en Afrique du Sud dans le cadre de sa quatrième session ordinaire.

“Dans les débats sur les crises de l’Afrique du Nord et le conflit en Côte d’Ivoire – précise à la MISNA Khalid Dahab, responsable de la communication du parlement – deux points de vue s’opposent avec, d’un côté, ceux qui estiment que les interventions extérieures contribuent à compliquer la situation et de l’autre, les partisans d’une telle contribution”.

Les députés du parlement panafricain seront réunis à Midrand jusqu’au 20 mai pour débattre des problèmes politiques et économiques du continent, à partir notamment de la présentation des rapports de la Commission de l’Union africaine (UA) et du programme Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Les députés africains aborderont également la question des politiques pour les jeunes, qui sera à l’ordre du jour du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UA en juillet prochain.

 

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 00:27

 

 

 

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Tchad : Deby réélu au 1er tour avec 88,66%, participation 64,22%

N'DJAMENA (Tchad) - AFP / 09 mai 2011 23h00 - Le président tchadien sortant Idriss Deby Itno a été réélu dès le 1er tour de la présidentielle du 25 avril avec 88,66% des voix selon les résultats provisoires annoncés lundi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

La Céni a établi à 64,22% la participation à ce scrutin, boycotté par les principaux opposants.

Selon le décompte de la Commission électorale, le président Deby, arrivé au pouvoir par un coup de force en 1990 et qui briguait un quatrième mandat de 5 ans (après avoir été élu en 1996, puis réélu en 2001 et 2006), a obtenu 88,66% des suffrages (2.504.069 voix).

Le ministre Albert Pahimi Padacké a obtenu 6,03% des suffrages (170.188 voix) et l'opposant Nadji Madou 5,32% (150.226).

Le taux de participation, qui était le principal enjeu du scrutin boycotté par les trois principaux opposants, Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar, est de 64,22%. Il y a eu 4.950.979 inscrits pour 3.179.325 votants, selon la Céni. 355.111 bulletins étaient nuls, soit un suffrage exprimé de 2.824.215 votes.

Dans un communiqué diffusé après le scrutin, M. Kebzabo, de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR), principal parti de l'opposition, avait estimé le taux de participation à 20%, parlant d'un boycott historique et évoqué un camouflet sans précédent pour M. Deby qui selon lui a perdu toute légitimité.

Le parti de M. Deby, le Mouvement patriotique du salut (MPS), avait, lui, jugé la participation correcte alors que le président Deby avait accusé les opposants de se retirer par peur d'être battus. Je pense que, quoi qu'il en soit, les élections vont être crédibles, avait-il estimé.

La journée de lundi a été marquée par le décès dans la matinée de M. Kamougué, mort de maladie à l'âge de 72 ans. Ancien président de l'Assemblée nationale et ancien ministre de la Défense, le général Kamougué Wadal Abdelkader, 72 ans, dit WAK, était le leader de l'Union démocratique pour le renouveau (UDR).

L'élection présidentielle devait marquer le point d'orgue d'un processus de démocratisation du régime entamé avec l'accord du 13 août 2007 signé entre la majorité des partis d'opposition et le pouvoir.

Mais l'accord signé un an après le boycott de la présidentielle de 2006 a débouché finalement sur un nouvel appel à l'abstention des principaux opposants, trois mois après les législatives du 13 février largement dominées par le Mouvement patriotique du salut (MPS) de Deby.

Selon les résultats définitifs de ces législatives à un tour à la proportionnelle proclamés par la Cour, le MPS a obtenu la majorité absolue avec 113 des 188 sièges de l'Assemblée nationale alors que 13 sièges issus de trois partielles du 6 mai restent à pourvoir.

Candidats en 2001 et 1996, les trois principaux opposants, M. Kebzabo, Kamougué et Yorongar avaient dénoncé une mascarade électorale, affirmant que les élections législatives ont été marquées par des fraudes et irrégularités, avant de suspendre leur participation à la présidentielle. Ils réclamaient notamment de nouvelles cartes d'électeurs.

Depuis le réchauffement des relations avec le Soudan, le régime de Deby semble à l'abri des rezzous (raids) rebelles, d'autant qu'avec ses nouveaux pétro-dollars, il a pu renforcer son armée.

Il bénéficie du soutien de la France, qui maintient une présence dans son ancienne colonie presque sans discontinuité depuis 1960.


(©)

 

Tchad : Deby et ses victoires à la Pyrrhus

Sans grande surprise, la mascarade du 25 avril dernier - tant boycottée par l’opposition et où l’abstention s'est révélée paroxystique - vient de donner vainqueur le candidat du parti Etat avec un score ubuesque de plus de 88% des voix, un tyran au pouvoir depuis plus de 20 ans. Le philosophe anglais Thomas Hobbes ne disait il pas que « La force et la fraude sont les deux armes principales des hommes en guerre», cette formule correspond bien à notre Général-Président Deby homme de guerre qui a complètement fermé la porte du dialogue. Les scrutins de façade et la négation de la volonté du peuple sont devenus de monnaie courante dans notre pays.  «  Pauvre démocratie tchadienne ! » entend-t-on murmurer dans les ruelles et grands artères de la capitale, Ndjamena. Un petit retour en arrière s'impose tout de même pour comprendre comment Idriss Deby a réussi à faire des élections au Tchad un rendez-vous incontournable pour affirmer un peu plus son statut de potentat sanguinaire et tyrannique.

Il faut dire qu’en 2001 déjà, au terme d’un scrutin truqué, « son auguste majesté Debyle ou Debyfole » (comme d'aucuns l'appellent sur Tchadenligne.com ou Tchadanthropus-tribune.com) avait fait arrêter ses principaux concurrents. En 2006, après une révision constitutionnelle de convenance pour briguer un nouveau mandat et s’octroyer une présidence à vie, il sortait vainqueur d’une farce électorale déjà boycottée par l’opposition. Cette fois encore, Idriss Deby s’est présenté aux électeurs sans concurrents sérieux.

Jamais deux sans trois, donc, au pays des Sao. C'est ainsi qu'en 2011, les fraudes massives aux législatives ont conféré au parti au pouvoir (MPS) une écrasante victoire, avec près des trois quarts des sièges à l’assemblée nationale. Aux présidentielles, l’opposition démocratique qui ne cherchait que des conditions minimales de transparence pour sa participation a décidé de se retirer de la course à la magistrature suprême, et ce après le rejet des recours posés devant une cour constitutionnelle acquise totalement à Deby. Malgré toute la machine de propagande mise en place, le mot d’ordre du boycott de l’opposition a été largement suivi dans les 22 régions et nous saluons sans retenu ces nombreux tchadiens qui, en leur âme et conscience, ont décidé de ne pas participer à ce non-événement. Un boycott historique, pourtant, Idriss Deby a eu le fin mot de l'histoire en se faisant réélire Président sans coup-férir, appuyé en cela par la complicité tacite de la communauté internationale.

Dans un pays où au mépris de tout respect de sa fonction, un Chef d’Etat  traite ses principaux opposants civils de « détails » comme il l’a fait le 5 février 2008 (voir interview Europe1 avec Elkabbach). On ne pouvait pas s’attendre à grand-chose de lui. Dans un pays où un les contre-pouvoirs sont muselés, les leaders d’opinions sans défense éliminés sous le regard complice de la communauté internationale, il n'y a plus grand-chose à attendre, « Itno Hemis a pris l’or, l’argent et notre liberté qu’il nous faut nous même conquérir.

À la tête d’un régime autoritaire et répressif, Le Général Président Sultan Deby a entretenu un cycle de violences et de répressions qui a laissé le Tchad exsangue. Véritable Ubu-Roi que n'aurait pas renié Alfred Jarry, il a fait subir à son peuple plus de deux décennies de massacres, de disparitions forcées, de souffrances, d'humiliations, de tortures, de pillages, d’enrichissement illicite et de vols des deniers publics par un homme et son clan. Malgré l’exploitation de la manne pétrolière rien n’a changé dans la vie de nos pauvres citoyens qui continuent de mourir de faim, du paludisme ou de diarrhée. Dans un pays où tout tombe de Charybde en Scylla, deux des problèmes majeurs de tous les tchadiens restent sans doute l'eau, source de vie et l'électricité, source de vue. « Ndjamena vitrine de l’Afrique » comme dirait Deby est actuellement la seule capitale au monde d'un pays pétrolier non électrifiée. Ni électricité (niveau d’électrification à moins de 7%), ni eau potable (en pleine capitale la plupart des gens qui boivent encore l'eau de puits) et les tchadiens dans leur ensemble arrivent difficilement à assurer un repas au quotidien. Deby et son clan ont pris en otage 11 millions de tchadiens « affamés, hagards, clochardisées, battus, bâillonnés par les armes » comme le disait si bien le Pr. Ibni.

Nous dénonçons ces mascarades électorales successives, ces victoires à la Pyrrhus, ces votes entachées de fraudes mais pourtant validées et cautionnées par l’UE et la France. Au moment où la revendication contre les présidences à vie, pour plus de libertés et pour l’alternance démocratique, secoue le monde arabe et africain, il est inadmissible que le Tchad donne au monde cette image ridicule, d'un pouvoir familial, prédateur, obscurantiste et arrogant (les qualificatifs négatifs viennent à manquer pour le décrire). Nous tchadiens avons aussi ont droit à une démocratie, il n’y a pas de démocratie pour l’Europe et de démocratie pour l’Afrique, la démocratie a des valeurs universelles. Nous dénonçons cette diplomatie à géométrie variable qui permet à Idriss Deby et son clan d’opprimer sans scrupule notre peuple sans voix.

 Chers compatriotes tchadiens, chers frères africains, chers amis du Tchad, tant à l’intérieur qu’a l’extérieur, soyons désormais comme l'écrivait le défunt Aimé Césaire « la bouche de ceux qui n'ont point de bouche », faisons que notre voix soit « la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir ». Levons-nous comme un seul homme pour dire NON ! NON à la perpétuation du régime sanguinaire qui sévit au Tchad! le même mot d’ordre « Deby dégage » ou encore « Deby, Barra» doit désormais être notre leitmotiv, jusqu’à la victoire finale. Sous ce même credo mobilisateur, allons de l’avant pour libérer le « Tchad notre case commune ». Dans le collectif « DEBY DEGAGE », nous sommes prêts et résolu où que nous soyons au rassemblement pour manifester notre rejet de cette situation. On espère que tous les tchadiens dans leur ensemble sauront tout donner pour que ce mouvement soit un nouveau départ et puisse accoucher d’un « Tchad nouveau » banni du régime abject de Deby. Nous n’avons pas d’armes, mais la force de la rue est plus forte que tous les canons du monde.

« Appel à la contestation, au rassemblement et au soulèvement populaire »

Mohamed Saleh Ibni Oumar

Enseignant et Humanitaire tchadien

msibni@msibni.fr

  

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 03:27

 

 

 

afrique

 

 

Le financement des partis en Afrique et la Côte d’Ivoire au menu

 

Source : Sudonline 4 mai 2011

 

Le colloque  international organisé par l’Observatoire panafricain de la démocratie (Opad) à l’occasion du 20è anniversaire de sa création à Lomé, Hôtel EDA-OBA, du 26 au 30 avril 2011 sous le thème : « La Déclaration de Lomé, 20 ans après : Démocratie et Renaissance Africaine », a vécu.  Il a été sanctionné à l’issue de discussions élevées et de débats de haut niveau, selon plusieurs participants, d’une Recommandation relative au financement public des partis politiques en Afrique et d’une résolution du colloque sur la Côte d’ivoire et la Guinée Conakry entre autres actes importants.

 

Les rideaux sont tombés sur le colloque de l’Observatoire panafricain de la démocratie (Opad) à Lomé au Togo du 26 au 30 avril dernier, organisé de mains de maître par son Président, Djovi Gally qui, avec tous les membres du Conseil exécutif de l’Observatoire, ont gratifié les participants d’une chaleureuse et touchante attention. Ils ont réussi le tour de maître de réunir des intelligences vives et des sommités qu’on retrouve très rarement ensemble dans de telles rencontres.
Sous le haut patronage des chefs d’Etat, Me Abdoulaye Wade du Sénégal, Faure Gnassingbé du Togo et Amadou Toumani Touré du Mali, le rendez-vous de la « démocratie » au Togo qui célébrait en l’occasion, le 20ème anniversaire de l’Opad s’est structurée autour du thème central : « Déclaration de Lomé, 20 ans après : Démocratie et renaissance africaine ».

 
Pendant quatre jours, les participants venus des quatre coins du continent et de la diaspora, ainsi que leurs invités qui ont assisté par la même occasion le 27 avril dernier aux festivités du 51ème anniversaire de l’Indépendance du Togo ont disserté sur plusieurs thèmes, notamment pour la première séance plénière, sur « la portée institutionnelle de la Déclaration de Lomé », thème introduit par le Pr. Jean du Bois de Gaudusson, président honoraire de l’université de Bordeaux IV. « Démocratie et stratégies de développement de l’Afrique », par le Pr. David Assiba, Johnson, université de Paris-Créteil. Dans la seconde séance intitulée : « Démocratie, processus électoraux et alternance politique en Afrique », présidée par Mme Christine Desouches, Maître de conférence à l’université de Paris I, membre du conseil exécutif de l’Opad, plusieurs déclinaisons ont été faites, notamment « Médias et culture démocratique », thème introduit par Babacar Touré, président du Groupe de presse sénégalais, Sudcommunication. « Société civile, manifestations de rue et démocratie », introduit par le Pr. Ahmed Ould Bouboutt, tandis que la militante sénégalaise de Gauche, Mme Marie Angélique Savané, emmenait pour l’assistance d’universitaires, de chercheurs, d’hommes et de femmes politiques, des médias, de membres de la société civile africaine, des militants de la démocratie bref des participants, le débat sur « culture démocratique et promotion de la femme ».

 
Elle  a rappelé par devoir de mémoire certainement à une assistance captivée, l’antériorité de son combat pour l’émancipation des Femmes dans son pays, le Sénégal et à travers tout le continent. La militante d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) de Landing Savané, a plaidé pour la consolidation des acquis et pour la conquête de nouveaux espaces pour les femmes. Son compatriote sénégalais, défenseur des Droits de l’Homme, Alioune Tine de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) invitait quant à lui, l’assistance à disserter sur « l’Observatoire internationale des élections et la vérité des urnes ». Me Marie Elise Gbedo a traité pour sa part, de la « Femme candidate en Afrique : parcours et réalités ». Elle savait de quoi elle parlait, elle qui est la première femme candidate à la présidence dans son pays, le Bénin.

 
Le vendredi 29 avril, la troisième séance a connu de la « Démocratie, communauté internationale et partage du pouvoir en Afrique ». Les rapports introductifs, « Vers un nouveau monde ? Le droit des peuples à l’épreuve de la gouvernance mondiale », par le Pr. Edmond Jouve, « Le constitutionnalisme africain et l’internationalisation du droit », par le Pr. Dodji Kokoroko, directeur du centre de Droit public de l’université de Lomé, ont suscité toute la matinée des débats  intéressants et plusieurs interventions parmi lesquelles, celle de Me François Cantier, avocat, président des avocats sans frontières qui a traité du thème : « Démocratie et indépendance de la justice ». Dans l’après-midi, la 4ème séance plénière sous le thème : « Démocratie et renaissance africaine », sous la présidence de Me Nicolas Tiangaye, ancien président du Conseil national de transition de la RCA, vice-président de l’Opad, verra le rapport introductif du Professeur émérite, Iba Der Thiam du Sénégal, Vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise.

 
Une communication dense et profonde, selon plusieurs participants qui a entraîné un débat enrichissant où l’on a remarqué entre autres interventions, celle du Pr. Paulin Hountondji qui parlé de « culture démocratique et engagement militant ».  Les travaux achevés, le colloque a été sanctionné par une Recommandation relative au financement public des partis politiques en Afrique et d’une résolution du colloque sur la Côte d’ivoire, ci-contre entre autres actes importants. La délégation sénégalaise riche de sa diversité complémentaire, a été à l’honneur. Plusieurs de ses membres ont reçu en effet, le diplôme « de promoteur de la culture démocratique en Afrique » à l’issue des travaux, décerné par l’Observatoire.

 
Parmi les récipiendaires Sénégalais : Mme Marie Angélique Savané, le Pr. Iba Der Thiam, Alioune Tine, Babacar Touré et le Pr. Albert Bourgi absent, dont le prix a été reçu en son nom par le président du Groupe Sud communication, Babacar Touré. On notera également que parmi les lauréats, on trouve le candidat malheureux à la présidentielle guinéenne, Cellou Dalen Diallo qui a été l’une des personnalités les plus courues à Lomé, sa posture de Démocrate en est certainement pour beaucoup, le Pr. Edmond Jouve, le Bâtonnier Bernard Stasi, le Pr. Albert Tevoedjere, Gilchrist Olympio pour ne citer que ceux-là. Un rapport général du colloque adopté sous la présidence de Mme le ministre du Tourisme du Togo, par les participants.


Un des parrains de l’Opad, en l’occurrence le président sénégalais, Me Wade qui a adressé un message au colloque lu par le Pr Iba Der Thiam a émis des réflexions bien appréciées par les participants. Ne disait-il pas en effet en 1994 déjà, à l’Observatoire et à ses membres, que « dix hyènes peuvent avoir raison d’un lion, mais la gloire revient à celle qui attaqué la première » (proverbe sénégalais), « L’Opad, par ses conseils, par ses observateurs qui évoluent toujours en terrain difficile, dans les dédales des adversités et des passions, a donné de lui-même l’image d’une organisation responsable qui a choisi le terrain du réalisme pour faire progresser l’Afrique… » Fin de citation. Une pensée encore d’actualité. Ce colloque de ce 20ème anniversaire de l’Observatoire constitue assurément pour le Togo et l’Afrique tout entière une étape importante dans la réflexion pour la renaissance du continent. Elle procède en tout cas à la consolidation de la démocratie en Afrique.


On notera par ailleurs que siègent au Conseil exécutif de l’Observatoire, Djovi Gally, son président, Grace D’Almeida-Adamon, avocate, présidente de l’Association des femmes juristes du Bénin, Kheimais Chammari, journaliste, institut arabe des Droits de l’Homme, ambassadeur auprès de l’Unesco, Tunisie, vice-présidente, Nicolas Tiangaye, avocat, Centrafrique, Virginie Madoe Ahodikpe, magistrat, Togo, Ata  Messan Ajavon, Pr. de Droit Togo, Christine Desouches, Maître de conférences, Paris I, France, Adama Dieng, Greffier en chef au Tpr d’Arusha Sénégal, Robert Dossou, avocat, président de la Cour constitutionnelle Bénin, Edem Kodjo, ancien Secrétaire général de l’Oua, Togo et Me Mame Bassine Niang, avocate, ministre conseillère à la présidence de la République du Sénégal.  

 

Par Madior Fall

 

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:51

 

 

 

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(Un Monde Libre 03/05/2011)

L’année 2011 constitue, comme 2010, une année électorale majeure sur le continent africain. Selon le calendrier, il y a théoriquement au moins dix élections présidentielles dans des pays différents cette année. Cependant, après les crises postélectorales au Kenya, au Zimbabwe ou plus fraichement en Côte d’Ivoire, certains y voient un échec de la volonté d’organiser des élections et contestent par suite l’engouement qui leur est réservé. Ainsi pourquoi les organiser ? En dépit de ces apparents échecs, n’y a-t-il pas de bonnes raisons de tenir des élections pour ces pays ?

D’abord, aucun pays ne se développe ou ne s’est développé sans ce que les anglophones appellent accountability du gouvernement, traduit généralement par la responsabilité accompagnée d’un feed-back. Même la Chine citée en exemple comme réussite sans démocratie a en son sein cette caractéristique avec son Bureau du Parti Communiste, qui exerce une pression sur le leader le poussant en conséquence à plus de responsabilité. Mais il ne s’agit pas de défendre des autocraties, loin de là ! Pour revenir au berceau de l’humanité, les élections constituent un versant de cette responsabilité avec des assises beaucoup plus solides que dans le système autoritaire chinois parce qu’étant l’expression de la population. Les autorités sont censées rendre compte de leur gestion de la res publica, justifier leurs actes et comportements. Pour ainsi dire, les mauvais gestionnaires sont sanctionnés, au profit de ceux que le peuple jugera meilleurs. Ce processus permet de faire émerger les aspirations de la population et de réduire les abus. Et les élections permettent justement cet engrenage.

A côté de cette dimension, organiser les élections dans ce continent rime, d’une part, avec raffermissement de la légitimité du pouvoir. Dans un continent où la légitimité des autorités a été pendant des décennies contestée, les élections constituent un pas important. D’autre part, c’est la consolidation de ce que les économistes Torsten Persson et Guido Tabellini appellent, dans leur article Democractic capital: The nexus of political and economic change, « capital démocratique ». Plus un pays pose des actes démocratiques, plus la démocratie se raffermit, plus sa crédibilité en la matière se renforce. C’est un processus auto-entretenu. Plus ce capital croît, moins il y a possibilité qu’un pays tombe dans un régime autocratique. Dit autrement, le coût d’opportunité de l’intérêt de l’autocratie baisse largement. Les deux économistes trouvent également un lien de renforcement entre le capital démocratique et le capital physique, ce qui pousse positivement le développement économique, dont une des composantes est l’investissement.

Tertio, dans un continent où la culture du débat n’a pas trop sa place dans plusieurs pays, les élections se présentent comme une période où celle-ci peut au moins occuper les esprits. En effet, dans un pays sans débat la projection de l’avenir n’existe pas, ou pas assez. Le bricolage a plus de place, on subit les événements, pour n’essayer d’en débattre qu’après. Au moins avec les élections, d’une part les hommes politiques ont la possibilité de projeter l’avenir de leurs pays respectifs, d’en débattre, d’affiner leurs stratégie ou idées et, d’autre part, les citoyens acquièrent une culture politique. Ce qui n’est pas mauvais pour le pays ou le continent. Dans un même registre, mais dans le contexte américain, Timothy Besley, Torsten Persson et Daniel Sturm trouvent, dans un article "Political competition, policy and growth: Theory and evidence from the United States”, que le manque de concurrence ou de compétition politique conduit à des politiques d’anti-croissance. Ce manque de concurrence conduit à une situation de « monopole politique » ; or, il est enseigné dans tous les cours d’introduction à l’économie qu’une situation de monopole peut se révéler sous-optimale pour les consommateurs. Transposé dans le monde politique, ce manque de concurrence conduit à une situation de « monopole politique » : sans concurrence, pas de débat, pas d’innovation, pas d’incitations du pouvoir à mettre en place de bonnes institutions ; cela peut conduire à l’extrême à une situation de dictature.

Il existe cependant quelques bémols, notamment dans le cas où la concurrence politique, poussée plus loin, conduit à une instabilité politique, préalable à des mauvais résultats économiques ; ou encore, le fait que l’activité redistributive, caractéristique de la compétition électorale, peut aussi conduire à l’anti-croissance. D’où, la démocratie a aussi besoin que la « redistribution électoraliste » soit limitée par des règles formelles, pour que la « démocratie » ne se développe pas au détriment de la liberté. Cela suppose, par exemple, que la constitution soit là pour limiter l’arbitraire du pouvoir politique (au prétexte de « démocratie ») et non pas simplement pour l’organiser.

Ainsi, les autorités ne devraient pas regarder les élections comme une simple formalité, mais bien davantage : elles doivent les organiser en respectant toutes les normes requises (liberté, transparence, représentative, etc.). Après les échecs cuisants des régimes autocratiques ou dictatoriaux, la nécessité d’une vraie démocratie semble évidente, bien davantage qu’une simple piste intéressante. En revanche, il serait illusoire de tomber dans un réductionnisme du genre « élection = démocratie ». D’où, au-delà de l’organisation des élections, qui n’est pas une finalité en soi, il doit exister un véritable mécanisme transparent de contrôle, une démocratie au sens plein du terme.

Oasis Kodila Tedika


Oasis Kodila Tedika est analyste sur www.UnMondeLibre.org.

Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 02:23

 

 

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Foreign Policy  Lundi 2 Mai 2011 22h44

Une contribution de l'ancien président Sud-africain, M. Thabo Mbeki, parue dans le magazine Foreign Policy en date du 29 avril 2011, fait état de l’échec des Nation Unies dans la crise ivoirienne et encourage les Africains à prendre en main la résolution de leurs propres conflits.

Le second tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire montés les uns contre deux autres de longue date des opposants politiques, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour cette raison d’une importance stratégique, il était inévitable que ce concours électoral décide de l’avenir à long terme du pays. Toutes les personnes concernées devraient avoir sondé très au sérieux la question critique: Est-ce que les élections de 2010 ont crée les conditions permettant d’établir la base d’un meilleur avenir possible pour le peuple ivoirien?

Ce qui n’a pas été fait


La communauté internationale a insisté pour que la Côte d’Ivoire mettre fin à la crise et organise des élections démocratiques, même si les conditions n’étaient pas réunies pour mener de telles élections. Bien qu’ils aient su que cette proposition était fondamentalement mauvaise, les Ivoiriens ne pouvaient pas résister à la pression internationale à la tenue des élections.

Cependant, la réalité objective est que les élections présidentielles ivoiriennes n’auraient pas dû avoir lieu au moment où elles se sont tenues. Il était parfaitement prévisible qu’elles ne feraient que renforcer le conflit, même s'il a été suggéré qu’elles y mettraient fin.

La rébellion de 2002 en Côte d’Ivoire a divisé le pays en deux parties, avec le nord contrôlé par les rebelles des Forces Nouvelles, qui a soutenu Alassane Ouattara, et le sud aux mains du gouvernement dirigé par Laurent Gbagbo. Depuis lors, la Côte d’Ivoire a eu deux gouvernements, deux administrations, deux armées, et deux leaders «nationaux».

Toutes élections tenues dans ces circonstances enracinent inévitablement les divisions et les animosités représentées et aggravées par la rébellion de 2002.


Les défauts structurels qui se trouvaient à la base de la rébellion de 2002 comprennent des questions inflammables telles que les tensions transnationales qui touchent en particulier la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, les antagonismes ethniques et religieux en Côte d’Ivoire, le partage du pouvoir politique, et l’accès au pouvoir et aux opportunités socio-économiques.

À cet égard, la communauté internationale a assidûment supprimé une juste appréciation des diverses allégations explosives qui, à tort ou à raison, ont informé et continueront d’informer l’opinion de la population partisane de Gbagbo dans le sud de la Côte d’Ivoire – ainsi qu’ une grande partie de l’Afrique francophone !


A savoir que Ouattara est un étranger né au Burkina Faso, qui, avec le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, a été responsable de la rébellion de 2002, que son accession au pouvoir se traduirait par la prise de contrôle du pays en particulier par des étrangers burkinabé, et que, historiquement, Jusqu’ici, il a été prêt à faire avancer les intérêts français en Côte d’Ivoire.

Prenant en compte tout cela, l’Union africaine a compris qu’une solution durable à la crise ivoirienne nécessitait un accord négocié entre les deux factions belligérantes, portant sur les questions interdépendantes de la démocratie, la paix, la réconciliation et l’unité nationales.

Après de longues négociations à partir de 2002, les Ivoiriens ont convenu que l’élection présidentielle ne se tiendrait pas avant que des conditions diverses aient été remplies. Il s’agissait notamment de la réunification du pays, la restauration de l’administration nationale à toutes les parties du territoire ivoirien, et le désarmement des rebelles et de toutes les milices et leur intégration dans le mécanisme de sécurité nationale, ceci au moins deux mois avant la tenue des élections présidentielles. Malgré le fait que rien de tout cela n’ait été honoré, les élections présidentielles ont été autorisées.


En fin de compte, Ouattara a été installé comme président de la Côte d’Ivoire. Gbagbo, et son épouse Simone, ont fini comme des prisonniers humiliés. Beaucoup d’Ivoiriens sont morts et ont été déplacés, de nombreuses infrastructures ont été détruites, et les animosités historiques ont été exacerbées à cette fin.


Beaucoup de choses ont été radicalement faussées tout le long de la route jusqu’à ce résultat.

Les accords portant sur ce qui aurait dû être fait pour créer les conditions d’élections libres et équitables ont été volontairement et dédaigneusement ignorés. Le Conseil constitutionnel ivoirien (CC) est le seul organisme habilité par la Constitution à déterminer le vainqueur dans une élection présidentielle et à installer le président, avec la Commission électorale indépendante (CEI), chargée de transmettre les résultats provisoires au CC. Toutefois, ceux-là mêmes qui insistent sur le caractère sacré du droit fondamental à toute pratique démocratique, ont choisi de façon illégale de reconnaître le résultat provisoire annoncé par un président de la CEI tout seul, comme le résultat authentique de l’élection présidentielle.


Comme prévu par la loi, Gbagbo a contesté la régularité des élections dans certaines parties du pays, surtout dans le nord. Le CC, à tort ou à raison, a accepté la majorité des plaintes déposées par Gbagbo, a identifié d’autres irrégularités, a annulé les votes dans certains districts, et a déclaré Gbagbo vainqueur. Le président de la CEI n’a pas pris ces prétendues irrégularités en compte et a décidé que Ouattara avait gagné.


L’envoyé de l’ONU, le Secrétaire général Ban Ki-moon, et son collègues sud-coréen, RSSG Young-jin Choi, ont également déterminé que Ouattara avait gagné, mais sur la base de moins de voix que celles annoncées par la CEI, après avoir déterminé que certaines des plaintes déposées par Gbagbo étaient légitimes. En termes de suffrages exprimés pour les deux candidats, la CEI, le CC, et le représentant spécial de l’ONU ont fait trois mesures différentes.

Gbagbo a proposé que pour résoudre cette question, qui porte sur l’importante question de la volonté du peuple ivoirien, une commission internationale devrait être établie pour vérifier les résultats des élections, avec la condition préalable importante que lui et Ouattara doivent accepter la décision de la commission.


Cette proposition a été rejetée par la communauté internationale – en dépit du fait qu’elle aurait réglé le contentieux électoral, sans recourir à la guerre, et malgré le fait que certains observateurs électoraux aient émis des doutes quant à l’équité des élections, en particulier dans le nord de la Côte d’Ivoire.

Par exemple, rapportant aux élections dans le Nord, la mission d’observation électorale de l’Union africaine dirigée par Joseph Kokou Kofigoh, ancien Premier ministre du Togo, indépendant de la société civile Société Civile Africaine pour la Démocratie et l’assistance électorale dirigée par Seynabou Indieguene de Sénégal, et la coordination des experts électoraux en Afrique (CAEE) du Cameroun, Sénégal, Bénin, Mali, Maroc, Gabon, Togo et dirigée par Jean-Marie Ongjibangte du Cameroun, tous ont sonné l’alarme au sujet des élections dans le Nord.

 

Par exemple, le CAEE a déclaré: "Après le partage d’informations avec d’autres observateurs électoraux nationaux et internationaux, nous vous informons que le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a eu lieu au milieu des problèmes majeurs dans différentes régions du Nord ..."


” Ces problèmes étaient le vol des urnes, l’arrestation des représentants des candidats, le vote multiple, le refus d’admettre des observateurs internationaux pour assister aux comptages des bulletins de vote, et l’assassinat des représentants des candidats. A cet effet, nous déclarons que le second tour de scrutin n’a pas été libre, justes et transparents dans ces localités (nord). ”

Pour sa part, à ce jour, la mission d’observation électorale de la CEDEAO n’a pas publié son rapport sur le deuxième tour de l’élection présidentielle! Pourquoi ?


Il est clair que la Commission internationale indépendante proposée par Laurent Gbagbo aurait pu être établie et habilitée à prendre une décision définitive et contraignante sur ce qui s’était passé. Le temps nous dira pourquoi cela n’a pas été fait!


En outre, le Représentant spécial de l’ONU a pris la décision extraordinaire de dépasser son mandat en déclarant qui avait remporté l’élection présidentielle, contrairement à ses attributions comme indiqué par le Conseil de sécurité. Cette décision a positionné la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en tant que partisan dans le conflit ivoirien, plutôt qu’artisan de la paix neutre, à égale distance des parties belligérantes.


A partir de cet instant, l’ONUCI n’avait pas d’autre choix que de travailler activement pour l’installation de Ouattara en tant que président du pays et la suppression de Gbagbo. En fin de compte, cela s’est matérialisé dans l’utilisation flagrante de ses capacités militaires pour ouvrir la voie aux Forces nouvelles afin de vaincre les forces pro- Gbagbo et la capture Gbagbo, sous le prétexte sans vergogne de pour protéger les civils.


Bien que dans l’obligation de respecter son mandat de maintien de la paix, qui consistait à maintenir les forces belligérantes à part, l’ONUCI n’a rien fait pour arrêter avancée des Forces Nouvelles parties du nord au sud, et jusqu’à Abidjan. Ni l’ONUCI , ni les forces françaises Licorne, tel que mandaté par les Nations Unies, n’ont agit pour protéger les civils dans la région de Duékoué, où, évidemment, la plus forte concentration d’assassinat de civils a eu lieu! Cela rappelle l’incapacité de l’Organisation des Nations Unies à mettre fin au plus catastrophique assassinat et abus de civils dans l’est de la République démocratique du Congo!

Les points de la réalité ivoirienne ont un certain nombre de conclusions irréfutables.

Les conditions convenues pour la tenue d’élections démocratiques en Côte d’Ivoire n’ont pas été créées. Malgré les fortes allégations de fraudes électorales, la communauté internationale a décidé de ne mener aucune vérification du processus et des résultats annoncés. Cela a laissé sans réponse la question d’une importance vitale à savoir qui a gagné les élections, et les responsabilités de Ouattara dans les fraudes commises.


L’Organisation des Nations Unies a décidé d’abandonner sa neutralité en tant que conciliateur et décidé d’être un belligérant partisan dans le conflit ivoirien.


La France a utilisé sa place privilégiée au sein du Conseil de sécurité afin de se positionner pour jouer un rôle important dans la détermination de l’avenir de la Côte d’Ivoire, son ancienne colonie dans laquelle, entre autres, elle a d’importants intérêts économiques. Elle a rejoint l’Organisation des Nations Unies pour veiller à ce que Ouattara émerge en tant que vainqueur dans le conflit ivoirien.


Cette initiative répond à des intérêts nationaux de la France, conformément à ses politiques françafricaines, qui visent à perpétuer une relation particulière avec ses anciennes colonies africaines. Cela est conforme aux observations faites par l’ancien président français François Mitterrand, quand il dit:«Sans l’Afrique, la France n’aurait pas d’histoire au 21e siècle», ce que l’ancien ministre des Affaires étrangères français Jacques Godfrain a confirmé quand il a dit: “Un petit pays [France ], avec une petite quantité de force, nous pouvons déplacer une planète à cause [de nos] ... relations avec 15 ou 20 pays d’Afrique... ”


L’UA n’est pas non plus sans reproche, car elle n’a pas su s’affirmer pour convaincre tout le monde à travailler pour parvenir à la réconciliation entre les Ivoiriens, et donc à une paix durable. Malheureusement, les résultats qui ont été réalisés en Côte d’Ivoire consacrent un conflit endémique dans ce pays. Ceci parce qu’elle a placé entre les mains exclusives de la rébellion de 2002 le droit de déterminer de l’avenir du pays, là où la situation objective exigeait et exige encore que les peuples de Côte d’Ivoire s’ engagent les uns les autres comme égaux afin de déterminer leur destinée commune.


Au cours de la décennie durant laquelle il a servi comme président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo n’avait aucune possibilité d’agir de son propre chef pour réunifier le pays et réaliser la réconciliation entre ses diverses populations, malgré l’existence d’accords négociés à cet égard. Comme il sert en tant que président du pays, Ouattara ne réussira pas à réaliser ces objectifs, en agissant de son propre chef, en dehors du contexte d’un accord honnête avec les sections de la population ivoirienne représentée par Gbagbo.


Ce qui devait arriver avait été prévu par l’ambassadeur des États-Unis d’alors en Côte d’Ivoire, Wanda L. Nesbitt. En Juillet 2009, elle en informait le gouvernement des États-Unis :

“Il semble maintenant que l’accord de Ouaga IV, [le quatrième accord de l'accord politique de
Ouagadougou, qui prescrit que le désarmement doit précéder les élections], est fondamentalement un accord entre Blaise Compaoré [Président du Burkina Faso] et Laurent Gbagbo à partager le contrôle du nord jusqu’à après l’élection présidentielle, en dépit du fait que le texte appelle les Forces Nouvelles à rendre le contrôle du nord au gouvernement et à achever le désarmement complet deux mois avant les élections..."


"Mais les 5.000 soldats des Forces Nouvelles qui doivent être « désarmés », et regroupés dans des casernes dans quatre grandes villes dans le nord et l’ouest jusqu’à ce qu’une nouvelle armée nationale soit créée, représentent une capacité militaire sérieuse que les FAFN [Forces Nouvelles] ont l’intention de garder bien formés et en réserve jusqu’à la fin de l’élection. La remise du pouvoir administratif des FAFN aux autorités civiles du gouvernement était un pré-requis pour les élections, mais, comme les voyageurs vers le nord (y compris le personnel des ambassades) confirment: les FAFN conservent de facto le contrôle de la région en particulier quand il s’agit de finances."


L’incapacité à résoudre les “pré-requis aux les élections” prédéterminent leurs résultats. Les rebelles au «contrôle» du Nord, cité par l’Ambassadeur Nesbitt, déterminait par le résultat de l’élection présidentielle de 2010. De même, c’était les “capacités militaires” de la rébellion, dont l’Ambassadeur Nesbitt faisait mention, qui ont été utilisées pour s’assurer que Ouattara devienne président de la Côte d’Ivoire.


Il n’est pas étonnant qu’au plus fort de la crise post-électorale, Laurent Gbagbo ait crié: j’ai été trahi!


À la fin de tout cela, il y a de nombreuses victimes.


L’une d’entre elles est l’Union africaine. Les événements tragiques en Côte d’Ivoire ont confirmé la marginalisation de l’union dans sa capacité à résoudre les défis les plus importants d’Afrique.


Au lieu de cela, l’UA a affirmé la capacité des grandes puissances à intervenir pour résoudre ses problèmes à l’aide de leurs capacités différentes pour légitimer leurs actions en persuadant l’Organisation des Nations Unies d’autoriser leurs interventions égoïstes.


L’ONU a gravement compromis son acceptabilité comme une force neutre dans la résolution des conflits internes, comme celui en Côte d’Ivoire. Il sera désormais difficile pour l’Organisation des Nations Unies de convaincre l’Afrique et le reste du monde en développement que ce n’est pas un simple instrument entre les mains des grandes puissances du monde. Cela a confirmé l’urgence de la nécessité de restructurer l’organisation, basée sur l’idée que dans sa structure actuelle les Nations Unies n’a pas la capacité d’agir en tant que représentant véritablement démocratique de ses États membres.

Ainsi, de diverses manières, les événements en Côte d’Ivoire pourraient servir à un moment déterminant en termes de l’urgente nécessité de restructurer le système des relations internationales. Ils ont mis en évidence la réalité de l’équilibre et l’abus de pouvoir dans la période post-électorale, et mis fin à la fiction que les grandes puissances respectent la primauté du droit dans la conduite des relations internationales, même telle que défini par la Charte des Nations Unies, et que, en tant que démocrates, ils respectent les opinions des peuples du monde.


Nous ne pouvons qu’espérer que Laurent et Simone Gbagbo et le peuple ivoirien ne continuent pas à souffrir, victimes maltraitées et humiliées d’un système mondial qui, dans son intérêt, tout en criant haut et fort les droits universels de l’homme, ne cherche qu’à perpétuer la domination du plus grand nombre par quelques-uns qui disposent de la prépondérance du pouvoir politique, économique, militaire et médiatique.


Vues les procédures perverses et toxiques qui ont frappé la Côte d’Ivoire, on peut se poser la question d’urgence: Combien de violations flagrantes du pouvoir l’Afrique et le reste des pays en développement devront expérimenter avant que la vision d’un système démocratique de la gouvernance mondiale ne soit réalisée ?

 

Version anglaise: http://www.cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=3658

 

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 02:10

 

 

 

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Ouagadougou — (IRIN) 2 Mai 2011

Selon les analystes de l'Afrique de l'Ouest, le président Blaise Compaoré est de plus en plus acculé et doit adopter une série de réformes urgentes afin d'éviter de nouvelles vagues d'agitation dans le pays.

Lors du dernier soulèvement, les 27 et 28 avril, la police a tiré des coups de feu en l'air dans la capitale, Ouagadougou, et dans la deuxième plus grande ville, Bobo-Dioulasso, à l'ouest du pays. Elle demandait l'application du nouveau régime de salaires approuvé cette année par le Parlement. Le 27 avril, les gérants de magasins de Koudougou, dans le centre-ouest, ont manifesté et mis le feu à la maison du maire, à une partie du marché local et au siège de l'armée. Plus tôt ce mois-ci, des soldats de la capitale ont manifesté contre l'inégalité salariale.

Des spécialistes ont dit à IRIN qu'ils n'étaient pas surpris par les violences, étant donné que le mécontentement croissant des habitants était resté sans réponse.

« Il fallait s'attendre à une crise », a dit Alexander Ouedraogo, secrétaire permanent du Centre d'études stratégiques de l'Afrique (CESA) au Burkina Faso. « Nous avons été témoins d'impunité et de détournements de fonds et nous avons vu les officiers supérieurs s'en mettre plein les poches alors que le reste de la population souffre. Mais le gouvernement n'a pas écouté », a-t-il dit.

M. Compaoré, qui s'est autoproclamé ministre de la Défense, s'est engagé à satisfaire les demandes d'augmentation salariale des officiers de l'armée et à essayer de trouver une solution aux problèmes soulevés par les syndicats révoltés par le coût élevé de la vie. Il se réunit cette semaine avec des officiers et des représentants des syndicats.

Idiatou Bah, directrice de recherche sur la gouvernance politique à l'Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) à Dakar, a dit que c'était la première fois que M. Compaoré semblait « ébranlé ».

« [M.] Compaoré a toujours été le médiateur et le pacificateur de l'Afrique de l'Ouest, mais son image est ternie et il ne semble plus aussi fort qu'avant, tant dans son pays que dans l'ensemble de la région », a-t-elle dit à IRIN.

La « dangereuse initiative » qu'il a prise en s'autoproclamant chef de la défense le 21 avril dernier prouve son malaise, a-t-elle ajouté.

Contexte

Les 14 et 15 avril, les militaires de la garde présidentielle ont ouvert le feu dans le palais présidentiel situé à Ouagadougou. Deux autres régiments se sont ensuite joints à eux. Ils sont descendus dans la rue et ont tiré sur les maisons des officiers supérieurs, et notamment sur celles de l'ancien chef de l'armée et du ministre de la Défense de l'époque.

Les soldats demandaient une augmentation de leur indemnité journalière de 1 300 francs CFA (2,60 dollars) à 1 500 francs CFA (3 dollars) et le démantèlement de la hiérarchie militaire.

Le président a alors décidé de remanier son gouvernement. Le 18 avril, il a nommé un nouveau premier ministre, Luc-Adolphe Tiao, qui s'est engagé à répondre aux revendications des soldats dans les limites du budget actuel.

Depuis que les soldats ont pris les armes, les 22 et 23 mars 2011, les divisions entre les échelons supérieurs et inférieurs de l'armée se sont creusées, car les officiers subalternes ont l'impression d'avoir obtenu moins de bénéfices que leurs supérieurs, a dit Marius Ibriga, professeur de droit à l'université de Ouagadougou.

Les gérants de magasins et les propriétaires d'entreprises de Ouagadougou ont à leur tour exprimé leur colère suite au pillage et à la destruction de leurs propriétés. Le gouvernement s'est engagé à allouer des fonds à la réparation de ces propriétés.

Une coalition, menée par Tollé Sagnon, a été formée il y a quelques années pour combattre la montée des prix. Le 8 avril, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Ouagadougou pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie et la fin de l'impunité.

Le coût de la vie a nettement augmenté en 2008 et n'a pas diminué depuis. Selon M. Sagnon, un litre d'huile coûtait auparavant 1,77 dollar et s'élève maintenant à 2,77 dollars ; le kilo de riz coûtait 44 cents en 2007 et s'élève maintenant à 94 cents. « Nos préoccupations ont atteint un point critique et nous l'avons expliqué à [M.] Compaoré », a dit M. Sagnon à IRIN.

La coalition a également demandé que les arriérés de salaires correspondant aux promotions de 2006 soient acquittés et que les frais de consultation médicale soient réduits. En 2011, le gouvernement a augmenté les frais de consultation des hôpitaux publics de quatre à six dollars. Selon la Banque mondiale, le revenu moyen est de 1,41 dollar par jour.

Marge de manœuvre

Selon M. Ouedraogo, du CESA, le président dispose toujours d'une certaine marge de manœuvre, à condition qu'il mette fin à l'impunité et s'attèle aux problèmes économiques du pays. Les six principaux partis d'opposition, qui ne s'accordent pas sur les messages à faire passer et les politiques à suivre, ne représentent pas une concurrence sérieuse pour le gouvernement.

Mais d'après Mme Bah, de l'OSIWA, M. Compaoré doit entreprendre une réforme plus profonde du secteur de la sécurité. « Le pays a besoin d'une réforme profonde du secteur de la sécurité de son armée, de sa gendarmerie et de sa police. Ce secteur est trop lourd et s'il était réduit, le gouvernement pourrait libérer des fonds pour régler d'autres problèmes sociaux ».

Plutôt que d'essayer de consolider davantage son pouvoir, le président devrait passer la main en 2015, a dit Mme Bah. L'opposition craint que M. Compaoré amende la constitution pour pouvoir se représenter en 2015.

Les analystes estiment que le gouvernement doit également régler les problèmes d'impunité. En février, des étudiants ont manifesté contre la mort de leur camarade Justin Zongo dans des circonstances obscures à Koudougou, dans le centre-ouest du pays. Si les autorités disent qu'il est décédé d'une méningite alors qu'il était en détention, les étudiants estiment pour leur part qu'il est mort à la suite de mauvais traitements. Deux policiers ont été incarcérés dans le cadre de cette affaire. Les étudiants sont de nouveau descendus dans la rue début avril et ont mis le feu à la maison du premier ministre sortant et au siège du parti au pouvoir à Koudougou.

Il est déjà arrivé qu'un soulèvement populaire renverse un président. En 1966, Maurice Yameogo a été forcé de démissionner suite à des manifestations des syndicats ayant conduit à un coup d'État militaire.

 

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 00:53

 

 

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OUAGADOUGOU, 30 avril (Reuters) - Les partis d'opposition du Burkina Faso ont réclamé samedi le départ du président Blaise Compaoré, auquel ils font porter la responsabilité de la crise qui a éclaté cette année dans le pays.

 

Depuis plusieurs mois, le pays est le théâtre de pillages de magasins, de vols de voitures et d'échanges de coups de feu de la part de soldats en colère, tandis que des civils manifestent contre la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants.

 

"Notre pays est en crise, une crise profonde, et nous pensons que Blaise Compaoré est la cause de cette crise", a déclaré à Ouagadougou, lors d'une réunion de 34 partis d'opposition, Norbert Tiendrebeogo, dirigeant des Forces du Front socialiste.

 

"C'est pourquoi nous disons qu'il est le problème et que la solution est son départ", a-t-il poursuivi.

Après examen des récents troubles qui ont frappé le pays, les dirigeants de l'opposition sont venus à la conclusion que le départ du pouvoir de Compaoré permettrait une saine continuité de l'Etat, dit une déclaration des partis.

 

Compaoré, ancien capitaine, s'est emparé du pouvoir en 1987 à la faveur d'un coup d'Etat.

En dépit de l'instauration du multipartisme, il a remporté les élections présidentielles de 2005 et 2010 avec une écrasante majorité.

 

Les troubles l'ont incité ce mois-ci à remplacer le gouvernement et le chef des forces armées et il s'est attribué le portefeuille de ministre de la Défense.

 

Compaoré a déclaré vendredi à l'issue d'une réunion que les militaires avaient promis de mettre fin aux manifestations violentes mais les tensions sont restées élevées et la police a tiré à balles réelles sur des étudiants manifestant à Manga, à 100 km de la capitale, faisant quatre blessés.

 

Le ministre de la Justice a de son côté annoncé samedi qu'un écolier de 11 ans touché à la tête par une balle perdue lors d'une émeute de policiers, les 27 et 28 avril, avait succombé vendredi à ses blessures à Ouagadougou.

 

Mathieu Bongkoungou; Nicole Dupont pour le service français

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 01:03

 

 

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Lyes Menacer La Tribune  23 Avril 2011

Environ 4,8 millions de Tchadiens se rendront aux urnes ce lundi pour élire un nouveau président de la République, dans une élection à candidat unique puisque l'opposition a décidé de la boycotter.

A la tête du pays depuis 1990 et quatre mandats présidentiels, Idriss Deby Itno, le président sortant qui a pris le pouvoir par la force des armes, est en fait le seul et unique candidat après la défection des trois principales figures de l'opposition tchadienne, convaincue qu'il s'agit tout simplement d'une nouvelle «mascarade électorale», ont rapporté les médias locaux. Saleh Kebzabo, de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR, principal parti d'opposition avec neuf sièges à l'Assemblée), Wadal Abdelkader Kamougué, plusieurs fois ministre et candidat de l'Union pour le renouveau et la démocratie (URD, sept sièges) et Ngarlejy Yorongar de la Fédération action pour la République (Far, quatre sièges) ont tous appelé à «boycotter massivement la fraude historique (du 25 avril) pour manifester le rejet d'un système de vingt ans».

La présidentielle de lundi a été retardée de trois semaines pour des raisons d'organisation, mais l'opposition pense le contraire. «Deby a la Céni (Commission électorale nationale indépendante) qu'il veut, il y a des fraudes, l'administration travaille pour le parti, il y a un déploiement insolent d'argent, alors que le peuple vit dans la misère», avait déclaré fin mars dernier M. Kamougué. «Pour ce qui me concerne, il n'y a pas d'élection», a lancé M. Kebzabo, cité par l'AFP. Pour Haroun Kabadi, secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir), «le président Deby passera au premier tour. C'est une certitude [...] pour l'instant, je ne crois pas qu'il y ait un parti qui puisse tenir la compétition face au MPS», a rapporté hier l'AFP. Des législatives ont été organisées le 13 février dernier et ont permis au MPS de gagner 113 des 188 sièges de l'Assemblée nationale, lors d'un scrutin marqué par «une fraude massive», a dénoncé l'opposition qui réclame un changement profond dans ce pays sahélo-saharien, riche en pétrole, mais considéré comme l'un des plus pauvres du continent. Idriss Deby, qui bénéficie du soutien de la France, est arrivé au pouvoir en 1990 au terme d'un coup d'Etat qu'il a mené contre l'ancien dictateur Hissene Habré. Les vingt-deux années de règne de M. Deby ont été marquées par plusieurs guerres de rébellions qui ont commencé en 1998 jusqu'en 2005, date à laquelle des accords de paix ont été signés entre les autorités de n'Djamena et les différentes factions rebelles.

Mais en 2006, des militaires mutins ont tenté de renverser M. Deby dont les forces armées avaient réussi à faire échouer ce putsch et à repousser les meneurs de cette action vers l'est du pays. Les militaires mutins ont constitué plusieurs groupes rebelles et ont opéré fin 2006 une seconde tentative qui a été repoussée par les forces loyales de Deby. En 2007, de nouveaux accords de paix ont été conclus avec ces groupes rebelles qui n'ont pas tardé à reprendre les armes jusqu'à fin 2010. Le 11 janvier 2011, le régime a amnistié tous les combattants de guerre à l'occasion du quinquénaire de l'indépendance du Tchad. Des législatives ont été ensuite organisées le 13 février. Les partis de l'opposition ont pris part à cet important rendez-vous électoral, pour la première fois depuis les législatives de 2002.

 

 

Tchad la présidentielle sera crédible, même avec le boycott d’opposants

N'DJAMENA - AFP / 22 avril 2011 16h40 - Le président tchadien Idriss Deby Itno, candidat à sa succession, a estimé vendredi lors d'une conférence de presse que la présidentielle du 25 avril sera crédible même si les trois principaux opposants ont suspendu leur participation au scrutin et appellent au boycott.

Je pense que, quoi qu'il en soit, les élections vont être crédibles. (Elles) vont être organisées dans le cadre consensuel qui a été arrêté par l'accord du 13 août (2007, entre opposition et pouvoir et pour la démocratisation du régime), avec la présence de tous les observateurs nationaux et internationaux et par la même Céni (Commission électorale nationale indépendante, qui a organisé les législatives), a déclaré le président Deby.

Les trois principaux opposants Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar ont suspendu leurs candidatures. Ils réclamaient notamment, avec deux autres candidats toujours en lice, que de nouvelles cartes d'électeurs soient distribuées après les législatives de février qu'ils ont qualifiées de mascarade électorale.

La raison fondamentale du refus, de ne pas aller aux élections présidentielle est ailleurs. Je crois qu'ils sentent qu'ils seront battus d'avance, a déclaré M. Deby.

Je crois que ce sont des gens qui sont un peu essoufflés sur le plan financier après les législatives, a-t-il ajouté.

La troisième raison, je crois que c'est une question de mauvaise foi. +Pourquoi appuyer un candidat, nous savons qu'il va gagner, et (cela va) crédibiliser ces élections'+, a ajouté le président Deby, tout en assurant: il n'y a pas de rupture entre moi et les trois candidats.

Je peux vous assurer qu'ils (les Tchadiens) vont sortir massivement, vous le verrez le 25, massivement, pour voter, et il y aura un taux de participation supérieur au taux des élections législatives, a-t-il prédit.

Le taux de participation est désormais l'un des principaux enjeux de l'élection qui doit aboutir, en l'absence de réelle concurrence, à la réélection du président Deby au pouvoir depuis 1990.

Si j'arrive à être élu, ce qui est certain, (...) je le mettrai (mon quinquennat) sous le signe du développement du monde rural qui sera un des secteurs prioritaires, a poursuivi le président précisant que 80% de la population appartient au monde rural dans ce pays très pauvre.

J'ai un actif et j'ai fait des choses dans ce pays. Aujourd'hui, le Tchad bénéficie d'une stabilité. Une stabilité au sein d'une région assez mouvementée, a déclaré le président, estimant qu'il avait accompli son contrat notamment sur le plan social en dotant le pays d'infrastructures routières, en matière de santé ou d'éducation, grâce à l'argent du pétrole exploité depuis 2003.

J'ai mis évidemment beaucoup de temps comme président, pendant 20 ans, c'est trop, c'est trop. Je l'ai fait à la demande du peuple tchadien et pour servir le Tchad. Si ce peuple tchadien ne m'avait pas demandé d'être candidat et de continuer à servir le Tchad, je ne l'aurai jamais fait, a-t-il dit par ailleurs, alors qu'il brigue son quatrième mandat.

4,8 millions de Tchadiens sont appelés à élire leur président pour un mandat de cinq ans. Les trois principaux opposants boycottent le scrutin pour la deuxième fois depuis 2006 malgré la signature de l'accord du 13 août 2007 qui devait ramener l'opposition dans le jeu électoral.


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Tchad-Présidentielle: L'insatiable Idriss Déby Itno

Présidentielle-Tchad - Après la Centrafrique, le Bénin, le Niger et le Nigéria, le Tchad est le cinquième pays africain à organiser, rien qu'au cours des quatre premiers mois de l'année, une élection présidentielle. Et c'est le 25 avril prochain que les Tchadiens seront donc appelés, en principe, à leur tour, à se rendre aux urnes pour élire celui qui va présider à leurs destinées pour les cinq années à venir. Malgré le report d'un peu plus de 3 semaines (la date initiale était le 3 avril) pour permettre une bonne organisation, l'élection ne fait pas l'unanimité. La preuve, c'est le désistement des trois principales figures de l'opposition, qui étaient dans les starting-blocks, à savoir Saleh Kebzabo, Ngarlejy Yorongar et le général Kamougué Wadal Abdelkader. De six au départ, il ne reste plus que trois candidats : Idriss Déby Itno, le chef de l'Etat sortant, et deux autres que les uns qualifient de candidats accompagnateurs (Albert Pahimi Padacké, ministre de Déby Itno, et Me Nadji Madou). Malgré les accords politiques d'août 2007 entre le gouvernement et l'opposition, ces figures de proue, boycottent une fois de plus l'élection présidentielle.

Il s'agit là de remakes de 2001 et de 2006, années au cours desquelles les mêmes opposants ont tourné le dos au scrutin présidentiel pour les mêmes motifs : mauvaise préparation qui préfigurait une fraude. Comme au cours de ces mêmes années, le président sortant et candidat à sa propre succession, Idriss Déby Itno, n'en demande pas plus. Sa réélection est une fois de plus facilitée par ces jets d'éponge inespérés. Cette année, il pourra se targuer même d'avoir satisfait à certaines revendications de l'opposition comme par exemple la révocation du président de la Commission électorale nationale indépendante. Il peut aussi se consoler d'avoir toujours deux autres candidats en face pour légitimer d'une certaine façon sa victoire annoncée. Au moins, ses détracteurs ne pourront pas dire qu'il était candidat unique.

Toutefois, le torchon brûle entre le chef de l'Etat et ses opposants parce que ceux-ci tiennent à boycotter le scrutin. Bien que s'étant retirés de la course électorale, les boycotteurs entendent bien battre campagne pour amener leurs militants à ne pas prendre part à ce qu'ils qualifient de mascarade électorale. Mais le pouvoir en place n'entend pas leur laisser le champ libre. Et il y a à craindre des troubles, des affrontements d'ici le jour du scrutin entre les forces de l'ordre qui ont reçu pour instruction d'interdire tout meeting prônant le boycott. Les opposants et leurs militants entendent malgré tout, user, selon eux, d'un droit qui leur est reconnu. C'est dans ces conditions donc que Idriss Déby Itno attend le jour J pour rempiler pour un nouveau mandat de cinq ans après vingt-et-un ans de pouvoir. Pour lui, le moment n'est pas encore venu de passer la main.

Ce serait même un sacrilège, un crime de lèse-majesté pour toute personne qui évoquerait cela. La boulimie du pouvoir est tenace et il y a le pétrole, qui s'en est mêlé, au grand bonheur du président sortant pour qui ce n'est pas surtout en ce moment qu'il faut partir. Pourtant, il n'y a pas meilleur moment pour s'en aller, après avoir fait la paix avec les groupes rebelles et le voisin soudanais, et fait entrer le pays dans le cercle des pays producteurs de pétrole. Toutes ces belles actions seront mises à son compte et consignées dans l'Histoire. Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas ce chef d'Etat africain qui ne rêverait pas d'une sortie honorable de la scène politique. Apparemment, ce n'est pas une préoccupation sur les bords du lac Tchad. Cette perspective n'est pas dans l'agenda du président candidat, obnubilé par le pouvoir comme beaucoup d'autres de ses pairs sur le continent, qui ne rêvent que d'y mourir. Dommage !


Séni Dabo


Le Pays/22/04/2011

 

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