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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 02:17


 

)Wade et son fils

 

Par RFI lundi 11 juillet 2011

Dans un nouvel entretien publié lundi 11 juillet dans l’hebdomadaire L’Express, Robert Bourgi, le conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, se livre à une attaque en règle contre le pouvoir sénégalais. Ses critiques n’épargnent ni Abdoulaye Wade ni son fils Karim, signe que la rupture est totale entre la famille du président du Sénégal et l’avocat franco-sénégalais.

« Je suis catégoriquement opposé à la candidature d'Abdoulaye Wade aux présidentielles de 2012. Je pense qu'à 87 ans, il ne peut plus prétendre représenter l'avenir d'un pays doté d'une population aussi jeune que celle du Sénégal ». Ces propos de Robert Bourgi dans un entretien à L'Express confirment que le divorce est désormais consommé entre Robert Bourgi et la famille Wade.

Interrogé sur la lettre ouverte que Karim Wade a adressée aux Sénégalais dans laquelle il nie toute velléité de dévolution monarchique du pouvoir, Robert Bourgi répond : « Sincèrement, je l'ai trouvée pathétique pour ne pas dire pitoyable (…) Dans cette lettre, il préfère se victimiser au lieu de s'expliquer sur les coupures d'électricité ce qui n'est pas digne d'un homme politique, et encore moins d'un homme d'État ».

Si Robert Bourgi se dit opposé à la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2012, son opinion est également tranchée à propos de son fils : « Je connais bien Karim, et j'estime qu'il n'a rien à faire en politique. Il a été candidat aux élections municipales de mars 2009 sur la liste du PDS qui, du coup, a perdu la mairie de Dakar. Je ne comprends pas l'insistance de son père à vouloir, pour lui, coûte que coûte un mandat car il est sans doute plus doué pour les affaires. Or, comme chacun sait, les affaires et la politique ne font pas bon ménage. »

«Je le mets au défi » de prouver ce qu'il avance

Dans cette interview à nos confrères de L’Express, le conseiller occulte de l'Elysée revient également sur l'affaire qui l'oppose au fils du président. « Je confirme que Karim Wade m'a bien téléphoné dans la nuit du 27 au 28 juin à 2h40 exactement. Il m'a demandé de saisir les plus hautes autorités françaises afin d'obtenir l'intervention de l'armée française ». « Je le mets au défi » de prouver que c'est moi qui lui ai suggéré par sms d'obtenir l'intervention des forces françaises, « en montrant ce prétendu texto ». C'est donc désormais parole contre parole.

Karim Wade affirme qu'il a été harcelé toute la journée du 27 juin par des coups de fil de Robert Bourgi. Mais il ne l'a pas pris au téléphone. C'est ensuite qu'il a été inondé de sms. A 2h40 du matin, quand les deux hommes finissent par se parler, la situation est déjà redevenue calme à Dakar.

Pourquoi donc aurait-il, à cette heure-là, demandé l'intervention des forces françaises alors qu'il existe des canaux officiels pour cela... et qu'il n'est ni ministre de la Défense ni le chef de l'Etat ? Joint par RFI, Karim Wade assure que le contenu de ces fameux sms sera rendu public par la Sonatel, la société nationale sénégalaise des télécoms.

 

NDLR : Le cas sénégalais devrait inspirer aussi les Centrafricains dans le combat qu’ils doivent commencer dès maintenant à livrer contre les mêmes projets de succession dynastique que caresse aussi François Bozizé en Centrafrique, lui qui prépare également son rejeton Francis pour le cas échéant. Or ce Francis commence déjà à envoyer arbitrairement des journalistes en prison pour crime de lèse-majesté.

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 00:23

 

 

 

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RFI lundi 11 juillet 2011 - Dakar suspend l'expulsion d'Hissène Habré prévue lundi vers le Tchad. Ce dimanche matin 10 juillet, Navi Pillay, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, avait lancé un appel pour que le gouvernement sénégalais n'expulse pas l'ancien président tchadien sans garantie d'un procès équitable à Ndjamena.

C’est officiel. Le Sénégal « suspend » la mesure d’expulsion qui visait Hissène Habré. Selon le communiqué qui a été lu à la RTS, la radio-télévision publique par le ministre des Affaires étrangères Madické Niang ce dimanche 10 juillet, Dakar « entend engager immédiatement des consultations avec les Nations unies, l’Union africaine et la communauté internationale pour qu’une solution puisse intervenir rapidement ».

Les autorités expliquent avoir pris cette décision à la suite de l’appel de la Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navi Pillay qui avait « exhorté » le Sénégal à revenir en arrière. Selon Navi Pillay, cette expulsion aurait en effet pu constituer une violation du droit international.

Point important pour la suite du dossier : Dakar fait comprendre, dans ce communiqué, que la solution préconisée par l’Union africaine ces derniers mois, celle d’une juridiction spéciale créée sur son territoire lui semble « inacceptable ». Le Sénégal rappelle que l’engagement pris devant l’UA était de faire juger Habré par ses propres juridictions et magistrats et non « par une nouvelle juridiction dont les fondements sont discutables ».

Ce n’est pas la première fois que les autorités sénégalaises menacent de se débarrasser d’Hissène Habré puis annulent la mesure. En novembre 2005, déjà, le ministre sénégalais de l'Intérieur avait laissé entendre que l’ancien président tchadien serait expulsé vers le Nigeria. Puis les autorités étaient revenues sur leur décision.

 

 

Le Sénégal suspend l’expulsion d’Hissène Habré au Tchad


Dakar - AFP / 10 juillet 2011 23h19 - Le Sénégal a décidé dimanche de suspendre l'expulsion prévue lundi de l'ex-président tchadien Hissène Habré, pour répondre à une demande de l'ONU qui s'était demandé si une telle mesure ne constituait pas une violation du droit international.

Le Sénégal suspend la mesure d'expulsion contre Hissène Habré compte tenu de la demande faite par Mme la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme dimanche matin, a annoncé le ministre sénégalais des Affaires étrangère, Madické Niang, dans un communiqué lu à la radio-télévision nationale RTS.

Le ministre a ajouté que son pays allait engager immédiatement des consultations avec l'ONU, l'Union africaine (UA) et la communauté internationale pour qu'une solution puisse intervenir rapidement.

Il a affirmé que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en suggérant en 2010 la création d'une juridiction spéciale pour juger Hissène Habré, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pendant ses huit ans au pouvoir (1982-1990), interdit au Sénégal de le juger.

Selon lui, un tribunal spécial est une solution inacceptable pour le Sénégal qui s'était engagé à faire juger Hissène Habré par ses propres juridictions et magistrats, et non par une nouvelle juridiction dont les fondements sont discutables.

Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, avait appelé le Sénégal à revoir sa décision de renvoyer Hissène Habré dans son pays, avertissant que cette extradition pourrait constituer une violation du droit international.

Le Sénégal avait annoncé vendredi qu'il allait renvoyer lundi à N'Djamena l'ancien président tchadien, exilé à Dakar depuis sa chute en 1990, faisant valoir la nécessité de se conformer à la demande de l'UA de le juger ou l'extrader, selon le gouvernement sénégalais.

Interrogé sur la suspension de l'expulsion, un des avocats français d'Hissène Habré présent à Dakar, François Serres, a dit devant la presse prendre acte que le président sénégalais Abdoulaye Wade accepte de constater qu'il a violé une nouvelle fois le droit et qu'il accepte d'en payer les conséquences.

Nous allons poursuivre l'ensemble des procédures contre la décision d'expulsion devant les juridictions du Sénégal et de la Cédéao, a-t-il ajouté.

Selon lui, Hissène Habré, qu'il avait rencontré avant l'annonce de la suspension de l'expulsion, a dit que s'il doit retourner au Tchad, ce sera dans un cercueil. Il invoque son droit à la résistance à tout ordre illégal et illégitime.

L'avocat américain Reed Brody, de Human Rights Watch, s'est déclaré heureux que le président Wade ait suspendu cette expulsion mal préparée. L'extradition de Habré en Belgique est désormais la seule option pour s'assurer qu'il répondra des accusations contre lui lors d'un procès équitable, a-t-il ajouté.

Mme Pillay avait exhorté le gouvernement sénégalais à revoir sa décision. En tant que partie à la Convention contre la torture, le Sénégal ne peut extrader une personne vers un État où il y a des motifs sérieux de croire qu'il serait en danger d'être soumis à la torture, avait-elle ajouté.

En tout état de cause, le Sénégal devrait obtenir des garanties d'un procès équitable par les autorités tchadiennes avant toute extradition, avait-elle dit, soulignant qu'il était essentiel que M. Habré bénéficie de procédures régulières et ait le droit à un procès équitable.

La Belgique, qui réclame l'extradition d'Habré pour le juger, ainsi que plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, avaient également déploré son renvoi prévu vers le Tchad.

A Dakar, dans le quartier où il possède une maison et est apprécié par ses voisins, une centaine de personnes ont manifesté dimanche en sa faveur.

En 2006, répondant à une demande de l'Union africaine, le Sénégal avait accepté, au nom de l'Afrique, de le juger, mais aucune information judiciaire n'y a été ouverte.

Habré avait été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno qui, après avoir été un de ses proches, avait été accusé de complot et était entré en rébellion avant de provoquer sa chute en 1990.


(©)

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 18:38

 

 

 

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Vendredi, 08 Juillet 2011 13:50

Il y a désormais un nouvel Etat aux frontières de la République Centrafricaine. Il s’agit du Sud Soudan. La proclamation officielle du nouvel Etat se fera ce samedi 9 juillet 2001. Le ministre des Affaires Etrangères, le Général Antoine Gambi, a confié à Radio Ndeke Luka, que le président centrafricain François Bozizé, sera présent à Juba, pour assister aux manifestations officielles.

Le tracé de la frontière passe par les villes du nord et nord-est de Centrafrique à savoir Birao, Obo, Yalinga, Bria et Sam-Ouadja.  Ce nouveau pays voisin s’est finalement détaché du Soudan et devient désormais un Etat indépendant suite à un référendum. C’est 193ème pays du monde et 55ème de l’Afrique.

« La RCA ouvrira bientôt une représentation diplomatique au Sud Soudan et compte entretenir de bons rapports avec lui à l’instar des autres. D’ailleurs, au dernier Sommet de l’Union Africaine à Malabo, le Vice- président de ce  nouveau pays a été ovationné par les Chefs d’Etats africains pour cet évènement », a indiqué le général Antoine Gambi, ministre des affaires étrangères de Centrafrique.

Le chef de la diplomatie centrafricaine  a expliqué que « la Centrafrique partage des valeurs culturelles avec son voisin. Des milliers de civils fuyant la guerre avec le Nord Soudan vivent actuellement  dans la ville de Mboki, une des Sous-préfectures du Haut Mbomou (nord-est). En ce qui concerne la sécurité transfrontalière, les trois pays notamment, le Tchad, Soudan et la République Centrafricaine ont tenu une réunion pour la circonstance et des mesures ont été prises pour combattre tous bandits de grands Chemin dont les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Koni ».

Le Sud Soudan partage également ses frontières à l’Est avec  l’Ethiopie, au sud avec le Kenya et l’Ouganda et à l’Ouest avec la République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine. Vers le Nord, il y a bien évidemment le désormais Nord Soudan avec toujours Khartoum, pour capitale.

Le nouvel Etat couvre une superficie totale de  589 000 745 kilomètres carrés, soit 24% du territoire des deux Soudans. La population est de  8 500 000 habitants soit 20% de la population soudanise. Il regorge d’immenses ressources naturelles dont le pétrole. D’autres minerais sont aussi répertoriés.

Au Sud-Soudan,  la religion dominante est le christianisme avec une minorité musulmane. A cela s’ajoute l’animisme. Deux langues officielles sont parlées, l’anglais en priorité,  suivie de l’arabe qui est parlé largement sur l’ensemble du territoire.

La diversité ethnique  est l’une des principales caractéristiques du Soudan : on y compte  56 groupes ethniques. En outre, l'hétérogénéité géographique du pays influe directement sur la vie économique, sociale, politique et culturelle de ces groupes, leur forte mobilité  liée à l'exploitation du milieu naturel  étant la source de nombreux conflits entre des tribus qui se disputent les ressources naturelles depuis le dix neuvième  siècle jusqu’à nos jours.

Le Soudan dans sa globalité  regroupe environ 570 tribus réparties en 56 groupes ethniques selon divers critères linguistiques et culturels. Il existe de grandes différences de composition ethnique entre le Nord et le Sud qui est constitué la plupart des Noires. C’est pourquoi en trouvera des diversités ethniques vers le Sud -Soudan qui s’est encore subdivisé en trois groupes, notamment les Sudistes du Centre, de l’Est et de l’Ouest avec plus d’une vingtaine d’ethnies.

Janvier 2011, c’est une date  historique. Tous les Sudistes  ont  voté la sécession entre le Nord et le Sud  à  98,83 %. Tout est parti d’une prise de position des ex-rebelles Sudistes qui n’acceptaient pas la domination du Nord sur leurs intérêts.

En 2005, date de la fin de la dernière guerre civile qui a fait de milliers de morts et des personnes déplacées,   le Mouvement Populaire de Libération du Soudan (SPLM) fondé par John Garang et le Parti du Congrès National (NCP) du président El Béchir ont accepté de faire la paix à travers la formation d’un gouvernement d’union nationale.

C’est dans la même année que le leader du SPLM a trouvé la mort par accident d’hélicoptère. Il a été remplacé par Salva kiir qui va être le premier président de  ce nouveau pays.

 

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 00:40

 

 

 

MahamadouIssoufoueluceni57poucent.jpg

 

 


PARIS - AFP / 06 juillet 2011 16h19 - Le président nigérien Mahamadou Issoufou a assuré mercredi aux autorités françaises avoir pris toutes les dispositions utiles pour assurer la sécurité des mines d'uranium exploitées par Areva ainsi que celle de ses expatriés au Niger, lors d'un entretien avec Nicolas Sarkozy.

Nous avons pris toutes les dispositions sécuritaires pour la reprise des travaux au niveau de la nouvelle mine d'Imouraren, ça ne va pas tarder (...) et la zone d'Arlit est actuellement sécurisée, nous avons pris des dispositions pour cela, a déclaré M. Issoufou aux journalistes au terme d'un déjeuner à l'Elysée avec son homologue français.

Le groupe nucléaire français a considérablement réduit la présence de son personnel expatrié au Niger après l'enlèvement en septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de sept salariés d'Areva ou de son sous-traitant Sogea-Satom, une filiale du groupe de BTP Vinci, travaillant dans la mine d'uranium d'Arlit, dans le nord du pays.

Cette prise d'otages et l'activité d'Aqmi dans l'ensemble de la bande sahélo-saharienne ont ralenti les travaux de mise en service de la mine géante d'Imouraren (nord), prévue en 2013.

Le chef de l'Etat nigérien s'est refusé mercredi à tout commentaire sur la situation des otages d'Aqmi, dont trois (une Française, un Togolais et un Malgache) ont été libérés en février. Nous sommes tous engagés à faire en sorte que les otages puissent être libérés, a-t-il dit.

Afin de reprendre le cours normal de ses activités au Niger, Areva a élaboré un nouveau plan de sécurité qui repose sur une contribution des forces de sécurité nigériennes, a précisé l'Elysée. Ce document devrait être approuvé par les autorités françaises dans les jours qui viennent, a-t-on ajouté.

Mahamadou Issoufou a également profité de son entretien avec Nicolas Sarkozy pour renouveler sa demande d'aide militaire. L'Elysée a précisé que cette aide visait essentiellement l'équipement des forces nigériennes et que la France était prête à l'examiner et à y répondre favorablement.

Le nouveau chef de l'Etat nigérien a par contre démenti catégoriquement toute idée d'implantation militaire française dans son pays.

Côté français, il n'y a jamais eu de demande en ce sens (...) nous sommes en train de prendre des dispositions pour que l'on soit capable par nos propres moyens de faire face à ces menaces, a-t-il répété, citant parmi elle la menace intégriste, le trafic de drogue ou le trafic des armes.

MM. Sarkozy et Issoufou ont enfin évoqué le conflit libyen, dont le président nigérien a qualifié de catastrophiques les retombées sur son pays. Nous sommes tous d'accord qu'il faut une solution rapide à cette crise, a indiqué le dirigeant nigérien.

La crise libyenne a provoqué une recrudescence de la circulation d'armes dans le Sahel, réduit à néant les échanges économiques avec ses voisins et entraîné le retour de 210.000 Nigériens dans leur pays.

L'élection du civil Mahamadou Issoufou en mars a mis un terme à la transition militaire engagée après le putsch qui a renversé en février Mamadou Tandja après dix ans de pouvoir. Avec la Guinée et la Côte d'Ivoire, Nicolas Sarkozy a fait du Niger un modèle des Etats démocratiques que la France souhaite désormais soutenir en Afrique.

AREVA VINCI


(©)

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 00:37

 

 

 

 

Obiang

 

 


(Culture Femme 06/07/2011)

 

Le président en exercice de l’Union africaine, l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, s’est insurgé contre l’intervention des forces étrangères dans la résolution (par les armes) des conflits africains. C’était lors du 17e Sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’est tenu à Malabo, capitale administrative de la Guinée Equatoriale (Afrique centrale).

A la une lors de ce sommet, les crises qui secouent le continent, notamment la crise libyenne, où l’ONU et la communauté occidentale est en première ligne, comme il y a quelques mois en Côte d’Ivoire. Pour Teodoro Obiang Nguema, les interventions militaires étrangères causent d’énormes souffrances en Afrique, et les pays du continent devraient être les seuls à décider de la poursuite ou non de telles interventions.

"L’Afrique désire que les pays et organisations extra africaines qui ont le pouvoir d’utiliser la force n’interviennent pas dans la solution des affaires africaines sans le consentement préalable de l’Afrique", a martelé le président en exercice de l’Union africaine, rejoignant ainsi la gronde qui monte de plus en plus au sein de l’organisation africaine, très critiquée par la diaspora ou sur le continent, pour toujours s’aligner sur les desiderata de la communauté occidentale.

Toutefois, Teodoro Obiang Nguema a reconnu que l’étranger intervenait en Afrique parce que le continent et notamment l’UA, avaient échoué dans la résolution de plusieurs conflits. Pour le président équato-guinéen, l’UA doit commencer par s’affranchir économiquement, afin de faire entendre sa voix sur le plan politique, car pour lui, "L’Union africaine ne peut être financée par des agents extra africains" ou attendre toujours que des nations étrangères viennent financer son budget de fonctionnement, car ainsi, elle met sa liberté en péril.

Contestation de plus en plus flagrante de l’ingérence occidentale dans les crises africaines ?

Mercredi 29 juin, à la veille de l’ouverture du 17e sommet de l’UA, c’est le Gabonais Jean Ping, président de la Commission de l’UA, qui est monté au créneau sur la BBC pour fustiger en particulier la France, et l’aide armée qu’elle a apporté à des populations rebelles.

En effet, la France a reconnu avoir livré début juin des armes et munitions par parachutage aux aux tribus berbères vivant dans les montagnes au sud de Tripoli, dans la région du djebel Nefoussa.

Pour Jean Ping qui s’exprimait depuis Malabo, en parachutant des armes aux rebelles, la France expose la région à une guerre civile, une véritable "somalisation" qui risque d’avoir de graves conséquences sur l’intégrité territoriale de la Libye, mais aussi sur de nombreux pays alentour.

© Copyright Culture Femme

 

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 02:34

 

 

 

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Mardi, 05 Juillet 2011 15:06

Ai- Congo- La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale  (BDEAC) a approuvé  le 24 juin 2011 à Brazzaville, lors de son  conseil d’administration, un financement partiel des prêts d’environ 10 milliards de FCFA, en faveur de trois pays de la sous-région, notamment le Cameroun, le Gabon et le Congo.

 L’Administrateur de la Banque Africaine de Développement (BAD), M. Racine Kane a indiqué que ces travaux ont consisté à examiner les programmes de prêts qui ont été octroyés aux pays membres parmi lesquels le Gabon, le Cameroun  et le Congo, et traiter des propositions de financement à examiner ultérieurement.

Concernant les prêts sollicités par la partie congolaise, la société Bayo envisage de moderniser la production de lait et de jus de fruit. Le dossier de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) sera examiné lors du prochain conseil d’administration. Pour le Cameroun, les prêts concernent les domaines de la santé avec la production des compresses et l’agroalimentaire, notamment la filière cacao. Les projets du Gabon portent sur l’énergie et la mise en place d’infrastructures devant  accompagner l’industrie du bois.

En 2008, la BDEAC prévoyait pour les cinq prochaines années un volume d’engagements de 220 milliards de FCFA dont 154 milliards réservés aux projets du secteur privés, soit 70%. En 2007, 60% des concours de la banque ont été attribués au secteur privé contre 40% au secteur public de la sous-région.

Eugène Gampaka, Ai Brazzaville

 

NDLR : La RCA et le Tchad seront toujours les parents pauvres de cette institution sous-régionale censée pourtant aider aussi au développement de ces pays mais dont les responsables de cette banque choisissent de favoriser systématiquement certains pays particuliers. L’Afrique centrale demeurera ainsi toujours à la traîne tant que certains pays membres continueront à être traités ainsi.

 

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 00:41

 

 

 

wade-degage-18-mars-2011

 

 

Slate.fr 02/07/2011

La crise politique sénégalaise fait les choux gras de la presse africaine. Elle voit dans les manifestations des 23 et 27 juin à Dakar la fin du régime du président sénégalais.

Le «Sopi», ce mouvement de changement incarné par Abdoulaye Wade à son arrivée au pouvoir au Sénégal en 2000, serait-il d’ores et déjà enterré?

Les manifestations du 23 juin 2011 contre le projet de loi visant à instituer un ticket pour l’élection présidentielle de 2012, et celles du 27 juin contre les coupures intempestives d’électricité dans la capitale sénégalaise auraient-elles sonné le glas du système Wade?

C’est en tout en tout cas la lecture que font la plupart des éditorialistes et commentateurs de la presse africaine.

La «révolution»

Pour le journal en ligne Guinée Conakry Info, c’est carrément «la révolution aux portes de Wade», vu l’ampleur de la mobilisation populaire, vu la rapidité avec laquelle les Sénégalais sont descendus dans la rue; vu aussi la volte-face du président Wade qui a aussitôt fait retirer des débats à l’Assemblée nationale le projet de loi qui a mis le feu aux poudres. Le journal estime qu’il s’agit là d’une «bonne occasion pour définitivement faire partir Wade». L’éditorialiste se demande d’ailleurs «quelle mouche a bien pu piquer le président sénégalais quand on voit la vitesse avec laquelle il a fait machine arrière»:

«Peut-être que jusqu’ici, il n’avait conscience du rejet dont il était l’objet au sein de la population sénégalaise.» Il conclut en précisant que «l’entêtement pouvait entraîner pour lui le même sort que ses ex-homologues égyptien et tunisien».

«La tentation néocoloniale»

C’est le quotidien dakarois Walf Fadjri qui est le plus virulent. Le 29 juin, il titrait «Panique au sommet» en évoquant un coup de fil que Karim Wade, fils du président et ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie, aurait passé au président français Nicolas Sarkozy le 27 juin pour solliciter l’intervention de l’armée française afin de contenir les manifestations. Une demande à laquelle, ajoute le journal, «l’Elysée aurait opposé une fin de non-recevoir puisque les ressortissants français ne sont pas menacés». Pour Walf Fadjri, il s’agit d’un lâchage en règle. Et de dénoncer à la fois «la scandaleuse confusion népotiste qui règne au sommet de l’Etat» et la «tentation néocoloniale».

 Dans tous les cas, le journal fait savoir que le vent de révolte qui souffle en ce moment à Dakar et dans le tout le pays semble inquiéter sérieusement le régime de Wade. Le président sénégalais n’est par exemple pas présent au 17e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine (30 juin et 1er juillet) organisé à Malabo, en Guinée équatoriale.

Le 30 juin, le quotidien titrait: «Wade rate le vol pour Malabo», sûrement par crainte d’être moqué à son tour par ses pairs africains, «ceux-là même qu’il ne cesse de traiter de despotes».  Pour Walf Fadjri, «beaucoup d’observateurs le classent maintenant au même niveau que les dictateurs qui veulent se maintenir au pouvoir à tout prix».

Le journal publie également une longue tribune des initiateurs du Mouvement du 23 juin, qui cherchent à internationaliser leur action en contactant les organisations internationales.

«Nous n’accepterons pas que les gens attendent que le pays s’embrase, comme ça a été le cas en Côte d’Ivoire, pour essayer, après, de jouer aux sapeurs-pompiers», dit la tribune.

«Comment ça va finir?»

Le Soleil, quotidien pro-gouvernemental sénégalais, fait évidemment entendre un autre son de cloche. Depuis les événements de Dakar, le quotidien appelle au calme et à la raison et publie une série de réactions des partis membres de l’Alliance Sopi pour toujours (AST), proche du président Wade, mais surtout des réactions de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL).

L’UJTL veut par exemple installer des «sentinelles de la démocratie» pour «défendre le régime, les biens de l’Etat et les responsables de la mouvance présidentielle contre toute agression.» Bara Gaye, le tout nouveau secrétaire général des jeunesses travaillistes se veut même un peu menaçant:  

«Les ennemis de la démocratie sont désormais identifiés et seront traités comme tels.»

Il n’empêche, pour le journal burkinabè L’Observateur, les manifestations des 23 et 27 juin sont un succès total. Au point que, le 29 juin, il titre en une, sur le ton fleuri que l’on connaît dans certains pays ouest-africains: «Sénégal: C’est ça on appelle opposition». L’Observateur estime que Wade est allé beaucoup trop loin et que dans la tourmente provoquée par sa dernière lubie, «l’attitude de l’opposition sénégalaise force l’admiration. Elle a le mérite de présenter des objectifs clairs, limpides et juridiquement soutenables». Reste à savoir comment tout cela va finir, se demande enfin le journal.

«Colère noire à Dakar»

Cameroon Tribune est l’un des rares journaux d’Afrique centrale à traiter de la crise sociopolitique au Sénégal. Le quotidien pro-gouvernemental camerounais revient sur les deux grandes manifestations qui ont secoué la capitale sénégalaise. Il rapporte le bilan des affrontements entre les populations et les forces de l’ordre, indiqué par les officiels dakarois, à savoir 102 blessés.

Le journal s’essaie à un exercice le plus neutre possible en n’indiquant que les faits. Mais il titrait tout de même: «Wade recule». Pour le quotidien de Yaoundé, «la population a montré la profondeur de sa colère et son profond désaccord face à ce projet de loi du gouvernement, qualifié de hold-up par les opposants.»

 Bien difficile pour la presse africaine de parler d’une autre voix que celles des populations qui sont descendues dans les rues de Dakar les 23 et 27 juin…

Raoul Mbog

 

Seif el-Islam Kaddafi : "La France a ses valets en Afrique"


05/07/2011 à 13h:08 Par Jeune Afrique

Acculé militairement, lâché par la plupart de ses alliés d’hier, le fils du « Guide » libyen Seif el-Islam Kaddafi a donné une interview pleine de rancœur au journal français Le Monde. Il met en cause le président sénégalais Abdoulaye Wade (qu’il accuse d’avoir touché de l’argent pour se rendre à Benghazi) et continue d’affirmer que ses troupes vont remporter la guerre.

C’est un Seif el-Islam Kaddafi à fleur de peau qui s’exprimé dans une interview au journal français Le Monde, le 4 juillet. Visiblement vexé d’avoir été lâché, d’abord par la France et les Occidentaux, puis par certains pays africains, le fils du « Guide » libyen règle ses comptes avec les deux.

Sarkozy, un ex-ami de la famille ?

« On considérait M. Sarkozy comme notre meilleur ami en Europe, déclare-t-il au journaliste, qui l’a interrogé à Tripoli. La relation qu’il avait avec mon père était tellement spéciale. Nous avions même des liens avec son ex-femme. Nous avions une sorte de relation familiale. »

« Et en une nuit, poursuit-il, il a changé d’avis. Nous avons entendu qu’il était fâché parce que nous n’avons pas signé beaucoup de contrats avec la France. On n’a pas acheté le Rafale. »

« Les véritables enjeux sont l’argent, l’argent, l’argent et le pétrole, estime-t-il. Personne ne soutient les rebelles en Syrie, par exemple. Mais ici, il y a du pétrole. La Libye est un gigantesque gâteau que les pays [étrangers] veulent se partager. »

"Wade a reçu 20 millions d’euros pour son fils"

Interrogé sur le fait que certains pays africains ont officiellement reconnu les rebelles du Conseil national de transition (CNT), Seif el-Islam Kaddafi répond que « la France a ses valets en Afrique. Ils ne vénèrent pas Dieu, ils vénèrent l’Élysée. Certains ont leurs raisons. Abdoulaye Wade [le président sénégalais, premier chef d’État à s’être rendu dans le fief des rebelles de Benghazi ] a reçu 20 millions d’euros pour son fils [Karim Wade]. C’est le Qatar qui a payé, nos espions nous disent tout. Mais nous avons de nombreux amis sur le continent ».

À propos du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre lui et son père, le fils du « Guide » libyen y voit une pure manœuvre politique. « Il y a deux mois, on nous appelait de plusieurs pays, en nous disant : « Si vous partez en exil, on fera cesser les poursuites. On règlera ça. Ca signifie que ce n’est pas un véritable tribunal. C’est un outil pour nous mettre la pression. »

Kaddafiades

Seif el-Islam en a profité pour faire quelques « Kaddafiades » dignes de son père. À propos des rebelles, il a ainsi estimé qu’ils n’étaient pas plus de « quelques centaines de combattants, huit cent ou mille à l’échelle du pays. Ils sont relativement forts parce qu’ils ont l’Otan qui se bat pour eux [...] Si vous soutenez Mickey Mouse avec de tels moyens, Mickey Mouse sera quelque chose en Libye ! En dépit de cela, ils perdent du terrain tous les jours ».

Après s’être étonné du déploiement de forces des pays de l’Otan, il n’hésite pas à les dénigrer. « L’opération de l’Otan est particulièrement stupide, mal préparée. Tout a été fait dans la hâte. Une campagne fast-food, une campagne McDonald’s. »

Tour à tour ouvert (« Vous voulez la paix ? Nous sommes prêts. Vous voulez la démocratie ? On est prêts. ») et menaçant (« Si vous voulez la guerre, nous adorons nous battre. »), Seif el-Islam Kaddafi conclut l’entretien en affirmant que les négociations n’ont aucune chance d’aboutir. « Mon père ne fait pas partie des négociations, rappelle-t-il. [...] Vous pensez qu’on peut trouver une solution qui ne l’implique pas ? Non, c’est impossible. »

 

SENEGAL 2012 : Les Sénégalais réclament Abdou Diouf !

L’ancien président sénégalais et actuel secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf est toujours dans le cœur des Sénégalais. A l’unanimité, des sénégalais que nous avons interrogé, demandent le retour de Abdou Diouf pour stabiliser le pays.

A vrai dire que les sénégalais ont tourné le dos à Me Wade ; parce qu’ils sont fatigués.
« Nous réclamons Abdou Diouf en 2012.Uniquement pour stabiliser notre pays qui est bord de l’implosion » a laissé entendre un fonctionnaire de l’etat que nous avons trouvé au building administratif, ce mardi soir, dans son bureau.

Notre interlocuteur d’ajouter : « Abdoulaye Wade a voulu bien faire ; malheureusement, il a été trahi par ses collaborateurs qui ont dilapidé l’argent du pays. Wade doit sortir par la grande porte. Il ne doit pas faire moins que Abdou Diouf » dit-il.

 Pour cela, il lui conseille d’appliquer la sagesse pour s’en sortir. « C’est de retirer sa candidature en 2012 pour le bien du pays. Il suffit que le président du conseil constitutionnel valide sa candidature, les sénégalais sortiront » indique notre interlocuteur.
Pour éviter tout cela, il demande au président actuel de sauver le Sénégal. Pour sa part, le président fondateur du parti pour la vérité pour le développement (pvd) Serigne Modou Kara appuie la thèse de nos différents interlocuteurs.

Par le biais de son porte-parole, le guide religieux estime qu’il ne fait pas confiance aux différentes candidatures déclarées. C’est pourquoi, il souhaite le retour de l’ancien président Abdou Diouf qui, d’après lui, est l’homme idéal pour sortir le Sénégal de l’ornière.

Il s’est exprimé dans les colonnes du quotidien le populaire ce jour. Par la même occasion, il a appelé les religieux à une large concertation pour trouver un candidat de consensus.
Pour cela, il demande à Abdou Diouf de suspendre son mandat de secrétaire général de la francophonie pour revenir dans son pays, sauver le Sénégal.

Son avis est partagé aussi par d’autres sénégalais que nous avons interrogés ce soir, notamment au campus universitaire de Dakar et, sur l’avenue Bourguiba.

Nombreux sont ceux qui optent pour le retour de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf. De l’avis de ces sénégalais, M.Diouf est la seule personne qui peut redresser la barre, puisqu’il est un homme d’Etat de grande envergure ont-ils laissé entendre.


Malickou Ndiaye, koaci.com Dakar

 

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 01:59

 

 

 

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04 juillet 2011 | Par Ellen Salvi

Il se présentait comme le chantre du «sopi» («changement» en wolof) lors de son élection triomphale en 2000. Onze ans plus tard, le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, déclenche surtout une «envie de changement» pour tout un peuple qui réclame haut et fort son retrait de la vie politique. Le sien et aussi celui de son fils, Karim Wade, candidat malheureux à la mairie de Dakar en 2009 et actuel ministre de la coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l'énergie.

A la mi-juin, le président a tenté de contourner cette exaspération montante dans tout le pays en présentant un projet de réforme constitutionnelle si sophistiqué qu'il aurait assuré à la famille Wade de rester au pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de 2012. Comment ? En demandant aux Sénégalais d'élire simultanément un président et un vice-président avec une majorité de seulement 25% des suffrages exprimés au premier tour. Cet incroyable «ticket» - bizzarerie constitutionnelle dans un État qui se réclame démocratique - aurait donné l'occasion au président Wade, 85 ans et deux mandats, de placer son fils à la tête du pays. Ce dernier s'en défend dans une lettre ouverte aux Sénégalais, rendue publique dimanche 3 juillet

Après une décennie de mouvements isolés, les Sénégalais se sont très largement mobilisés le jeudi 23 juin pour contraindre Wade à abandonner son projet. Des milliers de personnes, essentiellement des jeunes, ont fait bloc pour exprimer leur colère et leur écoeurement face à un système politique corrompu et verrouillé. Dans les rues de Dakar, les manifestants scandaient «Y'en a marre». «Y'en a marre», comme le nom du collectif qui avait appelé à ces rassemblements.

En se rendant en masse devant l'Assemblée nationale, puis en s'en prenant directement aux maisons des députés qui avaient annoncé vouloir voter pour la réforme constitutionnelle, villa après villa, les manifestants ont contraint le gouvernement à finalement renoncer au projet constitutionnel.

«Le pouvoir corrompt et ment aux citoyens»

Membres fondateurs de l'Observatoire international des banlieues et des périphéries (site internet ici), créé en 2008 sous le nom d'Observatoire franco-brésilien, Alain Bertho et Sylvain Lazarus - tous deux chercheurs et professeurs d'anthropologie à l'université Paris 8 - étaient présents à Dakar en compagnie d'Amar Henni, responsable de l'observatoire pour l'Essonne, lorsque les émeutes ont éclaté.

Dans le cadre de leurs travaux, réalisés notamment avec le collectif de jeunes cinéastes Ciné-Banlieue, ils ont rencontré plusieurs mouvements qui se mobilisent pour trouver une solution aux problèmes qui gangrènent le quotidien des Sénégalais : les coupures d'électricité, les inondations et les expulsions provoquées par la construction d'une autoroute à péage reliant Dakar à Diamniadio.

De ce séjour, ils ont rapporté plusieurs documents qu'ils ont confiés à Mediapart, parmi lesquels une interview de Simon Kouka, membre du collectif «Y'en a marre», réalisée au lendemain du mouvement du 23 juin :

Dans cet entretien, Simon Kouka revient sur la genèse du collectif «Y'en a Marre», créé en janvier par des journalistes militants et le groupe de rap sénégalais Keur-Gui de Kaolack. Ce mouvement qui accepte «tout le monde, sauf les politiques» a connu un premier succès au mois de février à l'occasion du Forum social mondial qui se tenait à Dakar. Il avait alorsaccueilli 5.000 nouveaux adhérents en l'espace d'une matinée.

«Y'en a marre» a lancé le 19 mars, jour du 11e anniversaire de l'«alternance politique» (élection de Wade à la présidence en 2000), l'initiative «1.000 plaintes contre le gouvernement». Ce nouveau coup d'éclat a permis au mouvement d'asseoir sa légitimité et d'être «pris au sérieux» par le pouvoir en place (PDS), comme par l'opposition (PS).

«Y'en a marre» a également effectué un important travail auprès des jeunes Sénégalais pour les inciter à prendre leur carte d'électeur et à ne pas céder à la tentation de vendre leur vote. L'initiative n'est pas sans rappeler celle lancée par le collectif Devoirs de mémoire et plusieurs personnalités telles que Joey Starr, Lilian Thuram ou encore Jamel Debbouze, après les émeutes françaises de 2005, pour encourager les jeunes de la banlieue parisienne à s'inscrire sur les listes électorales.

Simon Kouka raconte comment bon nombre de jeunes Sénégalais n'attendent rien d'un monde politique où opposition et majorité sont indissociables et accusées des mêmes maux. Constat repris par les trois anthropologues: «Au Sénégal, les partis sont totalement discrédités. Majorité et opposition sont pris exactement dans les mêmes jugements sur le fait que le pouvoir corrompt et ment aux citoyens. Le dispositif étatique est complètement associé au dispositif politique. Tous les partis, opposition comprise, sont de ce côté-là.»

La situation s'aggrave

Les coupures régulières d'électricité paralysent le pays depuis plusieurs années et sont l'une des revendications majeures des mouvements citoyens. «Globalement, ils ont l'électricité une heure sur deux parce que la compagnie nationale (la Sénélec) produit le courant au fioul, expliquent les trois anthropologues. L'argent destiné à acheter le fioul n'est visiblement pas allé où il fallait, alors que le ministre de l'énergie est Karim Wade, le fils du président. Comme les fournisseurs de fioul ne veulent plus faire crédit, beaucoup de centrales ne fonctionnent pas.»

Cette situation cristallise bon nombre des colères : «Quand il y a des émeutes, les sièges de la Sénélec sont pris d'assaut et détruits. Le 23 juin, le mouvement concernait la question constitutionnelle, mais au passage, quelques sièges de la Sénélec ont été saccagés.»

Autre problème, autre reflet de l'inaction de l'opposition et de la corruption du pouvoir en place : les inondations. «Tous les ans, des quartiers de 150.000 habitants sont inondés, rapportent les anthropologues. Des plans Orsec sont mis en place, mais ils ne résolvent pas le problème. Par contre, ils enrichissent ceux qui les portent. Il y a le sentiment tout à fait avéré que la machine étatique, au prétexte de venir aider les gens, permet en réalité de se remplir les poches.»

Et pendant que certains font fortune, la situation s'aggrave : «L'eau des inondations est ensuite stockée dans des bassins de rétention qui sont envahis par des algues, des herbes, des ordures. Le tout attire des quantités incroyables de moustiques porteurs du paludisme... Il y a une mortalité extrêmement forte des femmes enceintes et des jeunes enfants, dans l'indifférence étatique la plus totale. Chaque année c'est la même chose. Il y a une espèce de cynisme. L'argent est débloqué mais on ne sait pas où il arrive. Les gens décrivent une corruption absolue, y compris dans la gestion des catastrophes.»

Durant leur séjour, les trois anthropologues ont également rencontré Ababacar Mbaye, président du mouvement And Suxxali Médina Gounass, qui lutte contre les inondations. Ce dernier leur a confié son sentiment sur les événements du 23 juin :

«Qui pour gérer ce merdier ?»

Aux problèmes désormais «classiques» des inondations et des coupures d'électricité vient aujourd'hui s'ajouter celui des expulsions, liées à la construction d'une autoroute à péage reliant Dakar à Diamniadio. «Dans un pays où le PIB par habitant est inférieur à celui de l'Inde, on se demande qui va payer ce péage...», remarquent les anthropologues.

«C'est Bouygues et l'entreprise Apix (Agence nationale chargée de la promotion de l'investissement et des grands travaux) qui sont derrière le projet. Des gens vont gagner de l'argent là-dessus et l'État, comme toujours, va les y aider». Qu'importe si pour cela des milliers de Sénégalais sont mis à la rue.

Fin juin, les trois membres de l'Observatoire international des banlieues et des périphéries sont allés à la rencontre des habitants dont les maisons ont été rasées en vue de la construction de l'autoroute : «Les gens avaient signé un protocole et négocié un lieu de relogement. Quand nous sommes allés sur le terrain, on démolissait leurs maisons alors qu'ils étaient encore dedans, qu'ils n'avaient pas touché les indemnités promises et que le lieu de recasement n'était pas prêt. Certains d'entre eux étaient sans logement depuis six mois. Pour eux, il s'agit d'un énième mensonge de l'État.»

L'accumulation de ces problèmes, qui n'engendraient jusqu'alors que des émeutes sporadiques, a conduit à un véritable ras-le-bol national. D'autant qu'à un an de l'élection présidentielle, la population ne croit plus en une alternative politique : «Ils ne raisonnent pas du tout en termes d'opposition de programmes, de choix, etc. Le débat porte uniquement sur la question suivante : quelle va être la personnalité la plus à même de gérer ce merdier ? Et éventuellement d'y mettre un peu d'honnêteté», confient les anthropologues. Une question à laquelle, pour l'heure, personne ne peut répondre.

«La loi du peuple»

Les manifestations et émeutes de juin contre le pouvoir obligent la classe politique à changer ses plans. «La question du pouvoir se trouve posée autrement avec la mobilisation de la jeunesse et d'une grande partie des Sénégalais qui pensent que ça ne doit plus durer comme ça. L'un de nos interlocuteurs nous a dit : "C'est une grande leçon pour le pouvoir, mais c'est aussi une grande leçon pour ceux qui éventuellement le remplaceront"», assurent les trois anthropologues qui voient dans les émeutes sénégalaises quelque chose du mouvement des indignés européens.

Plusieurs observateurs ont comparé ces émeutes aux révolutions arabes. Un rapprochement discuté par les chercheurs de l'Observatoire:  «C'est une mobilisation qui, sur certains points, peut ressembler à la mobilisation qu'on a connue en Tunisie, sauf qu'il ne s'agit pas d'une dictature, mais d'un système de mensonges et de corruption généralisée. Ce qui se passe au Sénégal est bien une situation sénégalaise mais c'est vrai qu'elle nous dit aussi des choses sur la situation grecque, la situation tunisienne, la situation française...»

Avec le temps, les différents mouvements sénégalais ont acquis une véritable expertise technique et juridique sur les problèmes qui empoisonnent le quotidien des citoyens : «Certains collectifs ont fait un énorme travail, ce qui leur permet de démonter le discours de l'État. Ils proposent une alternative aux problèmes, mais pas à la politique. La situation est paradoxale parce que ceux qui ont une compétence se trouvent hors du champ étatique et revendiquent d'y rester. Ils ne veulent pas être des partis ni devenir des institutions et encore moins être achetés par les partis existants», précise les membres de l'observatoire.

Moins confiants que certains observateurs qui voient dans les récentes émeutes la fin du régime de Wade, les Sénégalais ont affiché, face aux trois anthropologues, un contentement dénué de tout triomphalisme : «Beaucoup nous ont dit que Wade était un loup de la politique et qu'ils avaient peur qu'il puisse retourner la situation à son profit. Le départ de Wade et de son fils fait l'unanimité, mais personne n'a d'alternative.! Les gens espèrent qu'une figure va finir par se dessiner, mais n'y croient pas vraiment.»

Lors des émeutes du 23 juin, l'opposition a bien essayé de récupérer le combat de «Y'en a marre», en créant «Le mouvement du 23 juin», mais la greffe n'a pas vraiment pris. Car les questions d'État, comme celles des coupures d'électricité qui ont engendré de nouvelles émeutes le 27 juin, relèvent désormais de la seule manifestation populaire. En témoigne la presse sénégalaise qui titrait, au lendemain des mouvements : «Le peuple a repris son pouvoir», «Le peuple invalide le ticket perdant de Wade», «La loi du peuple»...

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 23:50

 

 

 

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PARIS - AFP / 04 juillet 2011 21h23 - La figure de proue du régime déchu de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, contre qui un mandat d'arrêt international vient d'être délivré, s'est dit prêt à comparaître devant un tribunal ivoirien si le président Alassane Ouattara est également jugé, dans une interview à RFI.

Vous savez très bien qu'il a commis des actes, que des hommes ont commis des actes ignobles en son nom alors je suis prêt à comparaître, mon voisin doit être M. Ouattara, mon voisin doit être Soro Guillaume (le Premier ministre) et ensemble nous allons comparaître devant la justice, a-t-il déclaré à Radio France Internationale.

Des mandats d'arrêt internationaux ont été délivrés par la justice ivoirienne contre Charles Blé Goudé et d'autres proches de l'ex-président, dans le cadre de l'enquête sur les crimes commis durant la crise post-électorale de novembre à avril, avait annoncé vendredi le procureur d'Abidjan, Simplice Kouadio Koffi.

Sous sanctions de l'ONU depuis 2006 (gel des avoirs, interdiction de voyager), Charles Blé Goudé est régulièrement donné au Bénin ou au Ghana, lieu d'exil de nombreuses personnalités du régime déchu.

Ex-ministre de la Jeunesse de M. Gbagbo, il a été en première ligne depuis la tentative de coup d'Etat de septembre 2002, organisant notamment des manifestations anti-françaises, et encore durant la dernière crise post-électorale de novembre à avril, appelant les siens à la mobilisation contre le camp d'Alassane Ouattara, investi président le 21 mai, la France et l'ONU. Ses partisans sont accusés de nombreuses violences.

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril après plus de quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010, et à l'issue de dix jours de guerre dans Abidjan. Il est actuellement en résidence surveillée dans le Nord, comme son épouse Simone Gbagbo et 13 autres proches.

M. Blé Goudé a dénoncé une justice à double vitesse et un pouvoir dictatorial de M. Ouattara.

Rien ne me surprend du tout car depuis que Ouattara est au pouvoir, il y a une justice à double vitesse. Il a peur d'une opposition significative, il a décidé d'installer son pouvoir dans la terreur, tous les signes (...) d'un pouvoir dictatorial sont là et visibles, a-t-il dit.

Ce pouvoir ne va pas bien loin, Ouattara fait comme si son pouvoir avait comme seul objectif de traquer, de tuer, de poursuivre tous ceux qui ont été plus ou moins proches de Gbagbo, a-t-il ajouté.

Des éléments des Forces républicaines (FRCI) de M. Ouattara sont aussi accusés d'exactions par des organisations non gouvernementales et l'ONU durant la crise post-électorale.

Une mission de la Cour pénale internationale (CPI) est en cours dans le pays pour évaluer notamment la situation sécuritaire, avant une éventuelle enquête pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont sont accusés les deux camps.

Quelque 3.000 personnes ont trouvé la mort durant cette crise, la pire de l'histoire du pays.


(©)

Des avocats de Gbagbo dénoncent le flou juridique et arbitraire

PARIS - AFP / 04 juillet 2011 23h17 -  Des avocats français de Laurent Gbagbo ont dénoncé le flou juridique qui entoure l'ex-président ivoirien et des personnalités proches et l'arbitraire qui prévaut selon eux en Côte d'Ivoire, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU transmise lundi à l'AFP.

Me Lucie Bourthoumieux, Roland Dumas, Jacques Vergès, Marcel Ceccaldi dénoncent une application illégale de la résolution 1975 adoptée le 30 mars par le Conseil de sécurité, qui exige le départ de M. Gbagbo et apporte son appui aux forces de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) pour utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger les civils, ainsi que le problème du non-respect du principe d'impartialité.

Aucune disposition de cette résolution n'autorise ni la remise du président Gbagbo entre les mains de l'autre partie au conflit ni la privation des droits humains les plus fondamentaux, écrivent-ils. Or lors d'une visite à M. Gbagbo à Korhogo (nord) le 26 mai il nous a été donner de constater que depuis le 11 avril, celui-ci est privé de toute communication avec l'extérieur ainsi que de tout droit de visite, le dépossédant ainsi de ses droits humains les plus fondamentaux.

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril après plus de quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010 en faveur d'Alassane Ouattara, et à l'issue de dix jours de guerre dans Abidjan. Il est actuellement en résidence surveillée à Korhogo.

En dépit de nos multiples démarches et demandes, nous n'avons pu entrer en possession du décret de mise en résidence surveillée de M. Gbagbo, poursuivent-ils. Ce décret n'existe pas, le président Laurent Gbagbo se retrouve par conséquent, avec l'aval tacite de l'Onuci et le soutien actif de la force Licorne française, victime d'un enlèvement, d'une séquestration et d'une détention arbitraire, poursuivent-ils.

Ses avocats dénoncent également des inculpations dénuées de toute base légale pour d'anciens membres du gouvernement de Laurent Gbagbo, dont son ex-Premier ministre Gilbert Aké N'Gbo, et de hauts fonctionnaires.

Plusieurs dizaines de personnalités, dont son épouse Simone, ont été placées en résidence surveillée à Abidjan et dans plusieurs villes du nord du pays après l'arrestation de l'ex-chef de l'Etat par les Forces républicaines (FRCI) du nouveau président.

Les avocats dénoncent également le fait que les responsables de la sécurité chargés de surveiller ces personnalités sont selon eux difficilement identifiables.

De même qu'à l'hôtel de la Pergola à Abidjan, nous avons pu constater à Korhogo la présence des forces du président Ouattara auprès des forces de l'Onuci, disent-ils.

Si à Abidjan et Korhogo la présence de l'Onuci a été constatée, il n'en va pas de même pour les villes de Katioula, Odienné et Bouna où les assignés à résidence sont gardés par les FRCI, ajoutent-ils.

Amnesty International avait dénoncé le 22 juin la détention sans aucune charge de dizaines de partisans de l'ex-président. Le lendemain, l'Onuci avait estimé que les conditions de détention s'amélioraient.


(©)

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 14:38

 

 

 

UA à Malabo

À l'unanimité, les hôtes des assises qui se sont tenue à Malabo, la capitale de la Guinée-Equatoriale, du 26 juin au 1er juillet, ont salué l'accueil dont ils ont été l'objet de la part des organisateurs, en particulier du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

La splendide cité de Sipopo, baptisée Cité de l'Union africaine, n'a cessé de faire parler d'elle durant le sommet. Dotée d'une cinquantaine de villas modernes qu'arpentent des ruelles en asphalte toutes proprettes et cernées par d'impressionnants jets d'eau, la cité donne sur l'océan atlantique non loin. Il n'y a pas de doute que Sipopo sera aussi admirable lors de la prochaine coupe d'Afrique des nations de football co-organisée en 2012 par la Guinée-Équatoriale et le Gabon voisin. Construite à hauteur de quelque 379 milliards FCFA, elle a suscité de nombreuses critiques pour « gaspillage » de ressources financières du pays. Pour les autorités équato-guinéennes qui envisagent un développement intégral de leur nation, Sipopo sera un centre touristique pourvoyeurs d'emplois et de devises.

Jeudi 30 juin. Les chefs d'État et de gouvernement quittent un huis clos matinal pour la cérémonie de plantation d'arbres dans les encablures du site, assistent ensuite à la pose de la première pierre de l'Observatoire africain pour la science, la technologie et l'innovation que doit abriter la Guinée Équatoriale. On approche de 10 heures, heure indiquée pour l'ouverture officielle des travaux du sommet.

Une foule compacte se forme devant l'entrée principale de la grande salle des conférences où deux agents relevant des services du protocole et de la sécurité filtrent les entrées au compte-goutte : experts, délégués, opérateurs de vue, interprètes et journalistes se poussent des coudes et rallent. Une bonne demi-heure plus tard, en effervescence comme dans une sorte de « printemps arabe », la foule brise l'étouffement et contraint les deux « gardiens » à la reculade. Une petite « révolution de Jasmin », pourrait-on dire, pour conquérir la liberté d'entrer en salle.

Le maître de cérémonie annonce dans un français et un espagnol impeccables l'arrivée des Premières dames d'Afrique, en fait les épouses de chefs d'État et de gouvernement, aussi nombreuses que leurs époux. Lorsqu'il tourne l'invite en anglais, cela arrache des rires dans la salle du fait de sa formulation « débrouillée ». Arrive le tour des plus concernés, les chefs d'État, plus d'une trentaine, qui se bousculent eux aussi devant l'entrée qui leur est réservée, où l'on voit les GDG montrer le muscle. Ce décor planté, les travaux peuvent donc commencer : exécution de l'hymne de l'Union africaine (UA), observation d'une minute de silence en mémoire de feux les anciens présidents de Centrafrique, Ange Félix Patassé, et de Zambie, Frédéric Chiluba, décédés cette année.

Le premier à prendre la parole est le président de la Commission de l'UA, le Gabonais Jean Ping qui se félicite du chemin accompli par l'organisation panafricaine et appelle à l'unité. L'ancien président du Brésil, Luis Ignacio Da Silva, invité spécial du sommet, lui succède pour assener des coups à « ceux qui s'attaquent impunément au tiers-monde et veulent soumettre l'Afrique à leur diktat ». À Son tour, Teodoro Obiang Nguema veut croire en une Afrique qui, « sans rejeter les financements externes au continent, incite les États à assumer la responsabilité de financer les institutions communautaires ». Et d'ajouter : « C'est une question cruciale si nous voulons éviter l'ingérence que nous avons soulignée et si nous aspirons à un traitement égalitaire dans les relations internationales » (Cf. Les Dépêches de Brazzaville n°1274).

Les jeunes prennent à la parole

Le thème du sommet, l'accélération de l'autonomisation de la jeunesse en vue du développement durable est en débat après les discours officiels. Cooptés par sous-région, des jeunes organisent avec plusieurs chefs d'État des échanges empreints de passions et aussi de sagesse. Les premiers avertissent que si les gouvernements ne s'occupent pas de la jeunesse, elle s'occupera d'eux. La boutade est lancée par le représentant de la jeunesse de la sous-région d'Afrique centrale qui se voit répondre par le président malien, Amadou Toumani Touré, dans une formulation d'apaisement, qu'il serait souhaitable, avant de s'occuper des chefs d'État, que « les jeunes s'occupent d'abord d'eux-mêmes ». Mais lui, tout comme d'autres dirigeants qui l'ont suivi, n'a pas manqué de souligner la préoccupation que constitue le problème de l'emploi des jeunes pour tous les pays africains.

Offrir des opportunités à la jeunesse est un gage de stabilité, ont successivement reconnu les présidents Idriss Déby du Tchad, Paul Biya du Cameroun, le Premier ministre éthiopien, Meles Zanawi, pendant que leur homologue ougandais, Yoweri Museveni, liait la problématique au développement des infrastructures de base par les États. «Nous n'abdiquerons pas dans notre combat pour l'indépendance africaine », a tonné pour sa part la représentante de la jeunesse d'Afrique australe, une Zimbabwéenne qui a sans doute été appréciée de son président, Robert Mugabe, présent dans la salle.

On a également enregistré l'intervention du représentant de la jeunesse de l'Afrique du nord, un jeune Tunisien, étudiant en droit dont on pouvait croire à la pertinence de son speech, qu'il en savait un peu de la « révolution de jasmin » qui a allumé la flamme des contestations dans cette partie du continent. Au final, la jeunesse africaine représentée à Malabo a approuvé l'initiative prise par les chefs d'État de placer les préoccupations de cette couche de la population du continent au cœur de leurs travaux.

Et la Libye alors ?

La crise libyenne ne pouvait pas ne pas être traitée. On avait craint qu'elle ne divise l'UA, il faut retenir que cela n'a pas été le cas. Bien au contraire. En dépit des divergences, il est bien certain (voir notre réflexion en page 16) que pour la majorité des gouvernements africains, l'Occident est allé trop loin dans son engagement en Libye et qu'il est temps qu'une alternative à la violence soit trouvée.

Un mot sur Rio+20

Terminons sur les sujets proposés par les États membres à l'attention du sommet. Celui du Congo coparrainé par le Kenya portait sur la prochaine conférence des Nations unies sur le développement durable qui se tiendra l'année prochaine à Rio de Janeiro, au Brésil. Dans l'exposé qu'il a fait à la table ronde consacrée à la question, le président Denis Sassou N'Guesso a invité ses pairs à agir de concert à ce rendez-vous crucial. : « Comme à Johannesburg, en 2002, l'Afrique doit saisir cette tribune pour négocier une architecture institutionnelle du développement durable, favorable non seulement à son développement mais aussi à l'émergence de son économie au niveau global ».

La gouvernance internationale de l'environnement, hautement stratégique pour l'Afrique, a-t-il fait remarquer, « connaît une mutation du fait d'une multiplication d'instruments juridiques internationaux, de la duplication d'institutions et de programmes, de la fragmentation des ressources et de la confusion des rôles, voire de la compétition au sein du système onusien ».

D'où l'intérêt pour l'Afrique d'avoir sur des questions globales une approche unitaire.

À savoir que le message d'unité figurait en bonne place des déclarations entendues à Malabo. On a envie d'écrire « Malabeau », en mettant en exergue le mot « beau », pour rendre hommage à la coquette capitale de Guinée-Équatoriale en pleine métamorphose.

 

Source : www.brazzaville-adiac.com  04-07-2011

 

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