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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 16:34

 

 

tchad2.jpg

 

 

http://www.rue89.com/ 19 jan, 2013


Parmi tous les contingents africains attendus au Mali, les Français comptent surtout sur l’appui des Tchadiens, au point que cette offensive, au lieu d’être franco-malienne, pourrait être décrite comme franco-tchadienne.


Le Tchad, pays d’Afrique centrale et de ce fait non membre de la Confédération des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui mobilise ses troupes pour porter assistance au Mali, a annoncé l’envoi de quelque 2 000 hommes, le plus gros contingent étranger après celui de la France.


Mais surtout, il s’agit d’une armée expérimentée, aguerrie et habituée au terrain particulièrement difficile du nord du Mali, en tous points similaire au nord du Tchad dont sont généralement originaires les combattants d’élite tchadiens.


Par rapport aux armées inexpérimentées et surtout étrangères aux terrains rudes du désert qu’enverront des pays comme le Togo ou le Ghana, les Tchadiens ont tout pour devenir l’épine dorsale de la Force internationale de soutien au Mali (Misma), placée sous commandement nigérian.


Il y a plusieurs mois déjà, un cadre militaire tchadien nous confiait la disponibilité du Tchad à participer à cette intervention au Mali, et estimait, sans fausse modestie, que son armée était la seule en mesure de « faire le boulot » dans le nord du Mali.

 

En guerre permanente


Les Tchadiens ont, il est vrai, quelques décennies d’expérience… Le pays vit en état de guerre et de rébellion quasi permanent depuis les années 1970, depuis que les Toubous des montagnes du Tibesti se sont rebellés.


On se souvient de « l’affaire Claustre », cette archéologue française longtemps détenue en otage au Tibesti par Hissène Habré et Goukouni Oueddei. Depuis cette époque, des générations de combattants se sont succédé contre tous les ennemis : le pouvoir central de N’Djaména, les Français, les Libyens, les Soudanais, et surtout entre Tchadiens…


Le principal fait d’armes tchadien, c’est évidemment d’avoir mis en déroute – avec un appui certain des Français – l’armée du colonel Kadhafi, dont on peut encore voir les vestiges, en chars de fabrication soviétique, dans le désert, entre Faya Largeau et Fada.


La mobilité, la capacité de survivre aux fortes chaleurs, à trouver ses repères dans le désert… Ces qualités que l’on prête à juste titre aux groupes islamistes qui ont pris contrôle du nord Mali l’an dernier sont également celles des Tchadiens.


Dans le clivage nord-sud qui traverse tous les pays de la zone sahélienne, de la Mauritanie à l’ouest, quasiment jusqu’à la mer Rouge à l’est, le Tchad est le seul dont le pouvoir politique soit aux mains de dirigeants issus du nord, de la partie aride du pays, et pas des zones plus luxuriantes du sud.


Idriss Déby, l’implacable président du Tchad, est originaire de la région de Fada, une oasis du nord du pays. Il a été le chef d’état-major d’Hissène Habré lors de l’offensive contre les Libyens, avant de prendre à son tour le pouvoir, qu’il occupe depuis plus de deux décennies.


C’est un survivant, car depuis son accession au pouvoir par la force en 1990 il a subi plusieurs tentatives d’éviction armées, notamment en 2008, où il n’avait dû son salut qu’à un coup de pouce de dernière minute de l’armée française, sur ordre de Nicolas Sarkozy, alors que le palais présidentiel était sur le point de tomber.


Mais ce n’est pas une éventuelle « dette » qui pousse Idriss Déby à s’engager massivement dans cette guerre, de manière plus significative que les voisins immédiats du Mali.


Le Tchad n’est même pas directement concerné par ces événements, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et la nébuleuse islamiste ayant échoué, jusqu’ici, pour des raisons largement ethniques et religieuses, à étendre leur zone d’influence au Tchad, pourtant un pays en grande partie musulmane – seules les populations du sud sont chrétiennes et animistes.


Idriss Déby se comporte de plus en plus comme le « parrain » de sa sous-région, avec une assurance d’autant plus grande qu’en plus de sa force militaire, qu’il n’hésite pas à employer (un contingent tchadien a été envoyé le mois dernier en Centrafrique à l’appel du président Bozize menacé par ses propres rebelles), il a désormais l’argent du pétrole, exploité par les Chinois. Même si son pays reste l’un des plus pauvres au monde.

 

Sauveur de l’Afrique ?


Le président tchadien se présente comme un pôle de stabilité dans une région agitée (rébellion en RCA, attentats de la secte islamiste Boko Haram au Nigeria, Aqmi au Niger et au Mali, instabilité au Soudan et en Libye), même si cette « stabilité » n’est guère propice à la démocratie intérieure – et c’est un euphémisme. Un opposant politique légal, Ibni Oumar Mahamat Saleh, a visiblement été liquidé à la faveur des troubles de 2008, en toute impunité.


En se rendant indispensable au Mali, auprès des Français mais aussi des Etats d’Afrique de l’ouest, Idriss Déby bâtit sa propre légende à l’échelle africaine. Et tente de devenir l’incontournable sauveur face à un ennemi islamiste que personne n’a su confronter jusqu’ici.


Pour l’armée française, ce ne seront que des retrouvailles, puisqu’une partie de l’opération Serval est menée à partir de la base aérienne de N’Djaména et que les deux armées se connaissent bien. Quoi qu’on en dise, la Françafrique, ça crée des liens… On pensait les Français « seuls » : avec les Tchadiens, ils le seront assurément moins.

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 22:07

 

 

 

CEEAC

 

 

convoi FOMAC àn Damara

 

 

APA – Libreville (Gabon) 2013-01-15 18:23:32 - Le secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Nassour Guelendouksia Ouaïdou, a annoncé mardi à Libreville, qu’il sollicitait auprès de l’Union africaine une aide financière d’environ cinq millions d’euros pour financer la force d’interposition de la CEEAC dépêchée en Centrafrique, un pays membre de la communauté aux prises avec la rébellion de la Séléka.


''Donnez-moi les moyens pour que je garde mes troupes là-bas à Bangui'', a lancé M. Guelendouksia Ouaïdou qui a indiqué par ailleurs qu'un soldat coûtait par jour à la CEEAC 9 600 FCFA. A ce jour, l'institution régionale a déjà dépensé 500 millions de FCFA.


''Même si le climat est apaisé à Bangui, la prudence recommande que les troupes mettent plusieurs mois dans la capitale centrafricaine'', a-t-il ajouté, s'adressant à une délégation de l'UA.

La délégation de la commission de l'Union africaine était conduite par l'ambassadeur chef de bureau de liaison de N'djamena, Ki Doulaye Corentin, et ce dernier a dit avoir traduit fidèlement la doléance de la CEEAC à la présidente de la commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma.

Tout en se disant optimiste par rapport à l'aboutissement favorable de cette requête, M. Corentin a indiqué que la CEEAC était pour l'UA un pilier très important. 


Le Gabon, le Tchad, le Congo Brazzaville et le Cameroun sont les pays qui ont dépêché des troupes à Bangui à raison de 120 soldats par Etat. Cette opération rentre dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale (COPAX). 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 12:04

 

 

 

triste-Afrique.JPG

 

 

 

2013-01-14 13:21:21 - BARCELONE - Le nouveau classement de Forbes Magazine dresse un classement des 20 nations les plus tristes au monde.


Selon ce classement des 20 pays les plus heureux et les plus malheureux du monde, la Norvège serait le pays où la population est la plus heureuse alors que Centrafrique serait le pays le plus malheureux.

 

Voici la liste des 20 pays les plus tristes au monde : 1. Centrafrique, 2. RDC, 3. Afghanistan, 4. Chad, 5. Haïti, 6. Burundi, 7. Togo, 8. Zimbabwe, 9. Yémen, 10. Ethiopie, 11. Pakistan, 12. Iraq, 13. Liberia, 14. Angola, 15. Sierra Leone, 16. Guinée, 17. Côté d'Ivoire, 18. Soudan, 19. Mozambique, 20. Nigeria

 

Les pays d'Afrique remportent ce malheureux palmarès. Est-ce pour autant que l'on peut affirmer d'un Nigérian est triste ? Afriquinfos enquête et compare avec d'autres classements, afin de comprendre le raisonnement global de ce classement.

 

Des critères « occidentaux »

 

Les personnes à l'origine de cette enquête ont pris pour critères principaux : le taux de corruption dans le pays, le taux de chômage, le niveau de bien-être des habitants, l'attachement du pays aux valeurs démocratiques, la santé de la population.

 

Avec ces critères, il paraît évident que les pays occidentaux seront qualifiés de « plus heureux » car ces critères sont des préoccupations principalement européennes. Ces critères ne prennent pas en compte la culture ni les moeurs du pays. Ils ne questionnent pas directement la population sur son ressenti. Ce type de classement a encore beaucoup de limites puisque les données sont variables et interprétables. Aujourd'hui, il n'existe aucun calcul officiel pour connaitre le bonheur d'une population puisque c'est quelque chose qui n'est pas quantifiable.

 

Afriquinfos 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 04:20

 

 

Nkosazana-Dlamini-Zuma-15-juillet-2012

 

 

 

http://www.peaceau.org/  ON TUESDAY 15 JANUARY 2013

 

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), en sa 350ème réunion tenue le 14 janvier 2013, a suivi une communication du Commissaire à la Paix et à la Sécurité la décision sur la situation en République centrafricaine (RCA). Le Conseil a également suivi une communication du Représentant permanent du Tchad auprès de l’UA, au nom de la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).


Le Conseil a rappelé sa ferme condamnation de recours à l’insurrection armée comme moyen de règlement de différends politiques, ainsi que toute tentative de prise du pouvoir par la force.


Le Conseil a exprimé sa profonde appréciation aux dirigeants de la CEEAC pour les efforts prompts et soutenus qu’ils ont déployés, afin de stabiliser la situation en RCA et de faire aboutir les négociations. Le Conseil a, en particulier, remercié les Présidents Idriss Déby Itno de la République du Tchad, Président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba, de la République gabonaise, et Denis Sassou Nguesso de la République du Congo, pour leur rôle dans le règlement de la crise en RCA.


Le Conseil a salué l’Accord politique de sortie de crise, le cessez-le-feu et la Déclaration de principes signés à Libreville, le 11 janvier 2013, par le Gouvernement centrafricain, l’opposition démocratique, les mouvements politico-militaires et la coalition SELEKA, en vue de mettre un terme à la grave crise politique et sécuritaire qui secoue la RCA depuis décembre 2012.


Le Conseil a félicité toutes les parties centrafricaines pour leur sens du compromis, et les a exhortées de mettre en œuvre scrupuleusement et de bonne foi les engagements pris.


Le Conseil a lancé un appel à tous les États membres et aux partenaires internationaux pour qu’ils fournissent le soutien requis à la mise en œuvre de l’Accord politique et du cessez-le-feu.


Le Conseil a demandé à la  Présidente de la Commission de lui soumettre, aussi rapidement que possible, un rapport exhaustif sur la situation en RCA et le rôle de l’UA dans la mise en œuvre et le suivi des Accords conclus  par les parties centrafricaines. 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 12:43

 

 

 

Nkosazana-Dlamini-Zuma-15-juillet-2012.jpg

 Mme Nkosazana Dlamini Zuma

 

 

Addis Abeba, le 12 janvier 2013 : La Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini Zuma, salue l’Accord politique de sortie de crise, le cessez-le-feu et la Déclaration de principes signés à Libreville, le vendredi 11 janvier 2013, par le Gouvernement centrafricain, l’opposition démocratique, les mouvements politico-militaires et la coalition SELEKA, en vue de mettre un terme à la grave crise politique et sécuritaire qui secoue la République centrafricaine (RCA) depuis décembre 2012.

 

La Présidente de la Commission félicite toutes les parties centrafricaines pour leur sens du compromis, et souligne la nécessité pour elles d’assurer la mise en œuvre scrupuleuses et de bonne foi des engagements pris.

 

La Présidente de la Commission exprime la gratitude de l’UA aux dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour les efforts prompts et soutenus qu’ils ont déployés, afin de stabiliser la situation en RCA et de faire aboutir les négociations. Elle remercie particulièrement les Présidents Idriss Déby Itno de la République du Tchad, Président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba, de la République gabonaise, et Denis Sassou Nguesso de la République du Congo, pour leur rôle central dans le règlement de la crise en RCA.

 

La Présidente de la Commission, qui exprime la reconnaissance de l‘UA aux Nations unies pour l’appui logistique fourni en vue de faciliter la tenue des négociations, exhorte tous les partenaires de la RCA à apporter leur plein soutien à la mise en œuvre de l’Accord politique et du cessez-le-feu. Elle réitère la disposition de l’UA à apporter son appui à la mise en œuvre et au suivi des Accords conclus  par les parties centrafricaines.

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 02:18

 

 

 

Zuma

 

 

http://afrikarabia2.blogs.courrierinternational.com  lundi, 07 janvier 2013

 

Le renfort de près de 400 soldats sud-africains à Bangui peut-il sauver le régime de François Bozizé ? Le président centrafricain semble le croire et pourrait miser sur un règlement militaire du conflit. Pour preuve : sa possible absence aux négociations prévues lundi à Libreville. Sur le terrain militaire, la rébellion accentue sa pression autour de Damara, dernier verrou avant Bangui.

 

Jacob Zuma sauvera-t-il François Bozizé ? L'Afrique du sud vient d'autoriser le déploiement providentiel de 400 soldats sur le sol centrafricain avec pour mission de "sécuriser la capitale", autant dire… le régime en place à Bangui. Si à Prétoria, la nouvelle a quelque peu fait tousser l'opposition au parlement sud-africain, à Bangui, le président Bozizé reprend confiance. Après la débandade de l'armée régulière face aux rebelles du Séléka, le président centrafricain ne devait son salut qu'au bon vouloir des troupes tchadiennes de la Fomac, basées à Damara, la porte d'entrée pour Bangui. Avec l'arrivée des sud-africains, François Bozizé change de mains protectrices et passe du Tchad (plutôt versatile c'est dernier temps) à l'Afrique du sud et peut de nouveau croire à un règlement militaire du conflit. Du coup, François Bozizé n'est plus vraiment disposé à se rendre à Libreville pour négocier avec des rebelles, qu'il pense désormais pouvoir dominer sur le terrain militaire. Le nom du président centrafricain, ne figure toujours pas dans la composition de la délégation de Bangui.



Les rebelles remettent la pression



Les rebelles ont rapidement compris le changement de stratégie de François Bozizé. Depuis l'arrivée en catimini, le 31 janvier dernier, de 3 gros porteurs sud-africains (voir Afrikarabia), le Séléka sentait bien que le vent avait tourné et qu'une contre-offensive gouvernementale se préparait, appuyée par les soldats sud-africains. Samedi 5 janvier, la rébellion a donc décidé de remettre la pression sur Bangui en prenant deux nouvelles villes autour de Bambari, Alindao et Kouango. Ce dimanche, de sources gouvernementales, on apprenait que les rebelles se tenaient à seulement 12 km de Damara, la fameuse "ligne rouge" et surtout, dernier verrou avant la capitale centrafricaine.


Bozizé absent à Libreville ?



Côté rebelle, on affirme être sûr que "Bozizé veut maintenant aller à la guerre". On regrette également "le temps perdu" par la CEEAC, l'instance régionale en charge du dossier, "qui nous a fait croire que François Bozizé voulait négocier, ce qui n'était visiblement pas le cas". Les négociations prévues à Libreville ce lundi sont donc bien mal engagées. L'absence possible de François Bozizé risque d'être très remarquée à la table des négociations, alors que les rebelles estiment que son départ du pouvoir "n'est pas négociable". Pour la coalition Séléka, la composition de sa délégation n'est pas encore effective et doit faire consensus entre toutes les composantes de l'alliance. La présence d'Eric Massi, notamment, n'était pas encore acquise.


Enfants-soldats ?


Une polémique est venue s'immiscer dans le conflit centrafricain : la présence d'enfants-soldats dans les rangs de la rébellion, mais aussi des milices pro-gouvernementales. Selon l'UNICEF, environ 2 500 enfants se trouveraient enrôlés dans différents groupes armés en Centrafrique. Des garçons et des filles séparés de leurs familles, qui peuvent être obligés de combattre, de transporter des fournitures ou risquent d'être abusés sexuellement, selon le représentant de l'UNICEF en Centrafrique, Souleymane Diabate. Seule la coalition Séléka a, pour le moment, démentie formellement avoir des enfants-soldats dans ses troupes. Les rebelles affirment même être disposés à recevoir les responsables de l'UNICEF dans les régions qu'ils contrôlent. Le Séléka se déclare également prêt à ouvrir un corridor humanitaire aux ONG pour venir en aide à la population.


Christophe RIGAUD - Afrikarabia

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 01:01

 

 

militaires-sud-af.jpg

 

La présidence sud-africaine a annoncé, ce dimanche, sa décision d'envoyer un contingent de 400 de la SANDF en Centrafrique pour doper le contingent de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) dont les effectifs en RCA ont déjà été renforcés par des soldats gabonais, camerounais et congolais.

 

Pretoria a précisé que ses soldats vont "assister les forces centrafricaines et contribuer au processus de DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) des rebelles".

 

Cette décision intervient alors qu'une délégation de la rébellion du Séléka est attendue lundi à Libreville pour des négociations de paix avec le pouvoir centrafricain et l'opposition politique.

 

Des éléments sud-africains, "bien équipés", selon une source, sont déjà sur place depuis deux jours et auraient pris position dans la capitale. Par ailleurs, les termes du communiqué de la présidence sud-africaine sont équivoques, puisque le mot "employement" et pas "deployement" y figure et que la mission de ces soldats durera jusqu'en mars 2018! En 2007 (opération Morero), la SANDF était déjà intervenue pour sécuriser le palais présidentiel à Bangui 

 

 

Le texte du communiqué :


President Jacob Zuma has authorised the employment of 400 South African National Defence Force (SANDF) personnel to the Central African Republic (CAR), to render support in fulfilment of an international obligation of the Republic of South Africa towards the CAR.
The employment is for the period of 02 January 2013 - 31 March 2018. The employment is authorised in accordance with the provisions of section 201 (2) (c) of the Constitution of the Republic of South Africa, 1996. The employed members of the SANDF will assist with capacity building of the CAR Defence Force and will also assist CAR with the planning and implementation of the disarmament, demobilisation and re integration processes. The employment of members of the SANDF to CAR is one of the efforts that South Africa is making to bring about peace and stability in the region.

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 04:17

 

 

 

Bozizé Yangou

 

 

6 janvier 2013


Juliette Abandokwe



Après des jours de brouillamini, voilà que des négociations auront bel et bien lieu à Libreville au Gabon dès le 8 janvier prochain, entre le régime du général Bozizé, l'opposition démocratique, et Seleka, coalition armée hétéroclite, dont le bruit de bottes à travers les 3/4 du pays, menace Bozizé depuis le 10 décembre dernier.


Ces négociations sont depuis quelques jours au centre des plus âpres discussions, où se rejoignent les partisans du boycott de négociations qui, disent-ils, ne mèneront qu'à une nième victoire psychologique de Bozizé le Boulanger - rouleur dans la farine - sur ceux qui rêvent de le désactiver, et ceux qui disent qu'au contraire la politique de la chaise vide ne peut être que contre-productive, et qu'échanger, malgré les risques de farine partout, sera toujours la seule alternative face à la violence, même si leur rêve est le même: désactiver Bozizé définitivement.

 

Il y a encore ceux qui ne rêvent que de mangeoire, à l'instar des infiltrés payés par Bozizé pour affaiblir les "ennemis de l'Etat", qui se fâchent bruyamment quand on les démasque et qui ne rêvent de rien d'autre que de notoriété, de vengeance, et de dormir sous une pluie de billets de banque.  Une vraie caricature, hélas!


Libreville: les conditions


Tout porte à croire que ces négociations ne seront pas particulièrement paisibles et qu'elles ressembleront plutôt à un bras de fer très loin d'être amical. Bozizé a accepté l'idée d'un gouvernement d'union nationale, certes, mais tous connaissent son éternelle soif de revanche et son pouvoir de nuisance. Il manipulera un vocabulaire pourtant universel, à son image, faux et illégitime. Il cherchera forcément à faire payer les uns et les autres pour l'humiliation devant la face du monde qu'il subi depuis le 10 décembre 2012. Les exactions à relents génocidaires en ville de Bangui depuis le 31 janvier 2012 ne risquent d'être qu'un avant-goût, si d'aventure la liberté d'action lui était laissée à son retour de Libreville.


Suite à son refus formel de quitter le pouvoir maintenant, et pour que la RCA se retrouve dans un semblant de dynamique de non-sclérose, il devrait être exigé de Bozizé qu'il quitte son poste de Ministre de la Défense, et qu'il soit défait des pouvoirs qui lui permettent de détruire le pays. Néanmoins, on devine déjà que le "gouvernement d'union nationale" pourrait, si on n'y prend garde, se retrouver conditionné par un Bozizé plus sanguinaire que jamais, et sans une once de volonté de concession de quoi que ce soit. Le roi de la politique de l'autruche et des fausses promesses risque bien de chercher, pour gagner du temps, à empêcher que les négociations aillent jusqu'à la composition de ladite "union nationale", sachant qu'en vérité il s'agit d'un gouvernement de transition et qu'il n'en obtiendra donc aucun bénéfice. Rouler ses interlocuteurs dans la farine et provoquer leur énervement impuissant semble être le fleuron de ses manies. 


Quoi qu'il en soit, la grande question sera de savoir comment ces négociations de Libreville pourront devenir un état des lieux net et clair des responsabilités dans la crise que vit le pays aujourd'hui, de la liquéfaction actuelle de l'Etat centrafricain, et surtout, de savoir quel organe de pression pourra être mis sur pied pour forcer les récalcitrants à s’accommoder de conditions qu'ils n'auront pas forcément dictées eux-mêmes.


Libreville, place publique


Ceux qui se plaignent amèrement qu'une fois de plus le linge sale de la RCA sera lavé en public, ne peuvent que s'en prendre à l'irresponsabilité, l'inconscience et l'irrespectabilité de ceux qui ont été soi-disant élu "dans la liberté et la sérénité" par les électeurs centrafricains, et qui en réalité ne représentent rien d'autre que leur petit cercle familial. Dans un climat où aucune parole n'est respectée, où des résolutions prises publiquement et à grand bruit sont systématiquement violées, où les institutions de l'Etat sont utilisées comme instruments personnels du clan au pouvoir, où les gêneurs sont assassinés ou confinés dans des conditions intolérables, comment peut-on s'imaginer qu'un dialogue quel qu'il soit, puisse devenir un outil de progression pour le Bien de la Nation.


Quand le chef de l'Etat appelle d'autres chefs d'Etat à la rescousse par téléphone, ce n'est pas seulement le peuple centrafricain qu'il humilie - ce qu'il fait déjà depuis 10 ans -. Il se ridiculise lui-même profondément à travers la démonstration publique de son incompétence abyssale et de la non-fonction par sa faute des principaux organes de l'Etat, dont l'armée notamment, qui devaient pourtant servir à donner à la RCA une allure respectable. En fin de compte, il est donc utile que le linge sale, très très sale, soit justement bien exposé sur la place publique, avant même d'être lavé. 


L'exposition de ce linge sale à Libreville sera également utile pour démontrer publiquement qui est le principal responsable dans le désastre centrafricain d'aujourd'hui, dont Seleka n'est finalement qu'un résultat collatéral, et pour rendre limpide le degré de volonté des uns et des autres de trouver la meilleure façon de laver la situation, publiquement toujours. 

 

Les pairs de Bozizé

 

Chefs-CEMAC.jpg


La légitimité de Bozizé et de ses "activités" a aujourd'hui trouvé ses limites définitives aux yeux de ses pairs de la sous-région, qui nagent tous, chacun à sa façon, dans la boue de leur illégitimité propre. La déclaration de François Hollande, "la France ne protège pas un régime", quel que soit l'avenir historique proche de ces mots, n'est pas faite pour rassurer les crocodiles d'Afrique centrale dans la légitimité de leur illégitimité auprès de l'hétéroclite Concert des Nations. Le réveil progressif des consciences au sein de leurs populations respectives, avec des oppositions maltraitées et ridiculisées, mais néanmoins représentatives d'un mouvement populaire potentiel non négligeable, peut-être pris, s'ils sont réalistes, pour une réelle menace. 

 


En fin de compte, le linge sale qui va se laver à Libreville dès lundi prochain, ne sera pas uniquement celui de Bozizé et de sa clique, mais pourrait bien aussi être pris pour celui des autres Etats pseudo-démocratiques du voisinage, au vu de certaines étranges ressemblances.

 

Bozizé n'a pas été suffisamment discret à leur guise, c'est certain. Il est décidément le "villageois" par excellence de leur groupe, le type pas du tout élégant dans son langage et ses manières, pas du tout joyeux de vivre sa vie de consommateur privilégié de son butin de guerre, qui met le pied dans le plat dans tout ce qu'il fait, et qui maintenant se noie dans la mangeoire. Ils n'en veulent plus, c'est évident; il est trop salissant au sein de leur association de malfaiteurs. Et surtout, il contribue activement à mettre le doigt de l'opinion publique internationale sur un genre de gouvernance qu'ils auraient préféré garder le plus discret possible, le plus longtemps possible. Pour eux, même s'il est tard, Bozizé doit partir, et au plus vite. Mais parce que quelque part, ils  s'identifient un peu à lui quand même, ils ne veulent pas lui faire ce qu'ils n'aimeraient pas qu'on leur fasse. Donc il partira "en négociant", tout en ayant en apparence son mot à dire. 


Et comme le phénomène Seleka est fumeux dans ses projets et son organisation, ils ne pouvaient pas non plus laisser le territoire centrafricain, tampon de la sous-région, tomber dans un chaos géostratégique. Ceci vaut également pour la position de la communauté internationale, qui finalement trouve moins d'intérêts économiques en RCA que l'essence d'une plateforme d'observation stratégique de la sous-région. 


Les enjeux de la rencontre


L'enjeu des négociations de Libreville sera donc pour les autres locataires illégitimes des palais présidentiels de la sous-région de laver l'opprobre à leur avantage, et pour chercher à maitriser une alternative un peu acceptable pour eux. 


Pour le général Bozizé, cristallisé au pouvoir depuis 10 ans à travers un putsch militaire et deux putsch électoraux, l'enjeu des négociations sera de ridiculiser tout le monde et de reprendre sa position assise sur le pactole de Bangui sans trop perdre de plumes, afin de pouvoir vider les petits coins des tiroirs-caisse d'ici 2016. 


Pour l'opposition dite démocratique, l'enjeu sera de limiter au mieux le pouvoir de nuisance d'un Bozizé plus affaibli que jamais, malgré son arrogance résiduelle, et de se servir des 3 années à venir comme programme de transition pour aboutir à des élections aussi libres et transparentes que possible en 2016.


L'enjeu de Seleka s'opacifie au gré de ses divisions et du nombre de ses "représentants". Victime d'une désinformation de masse de l'intérieur par le biais d'infiltrations clairement établies, et de l'extérieur par un Bozizé diffusant la haine raciale et xénophobe dans les esprits naifs, nous verrons à Libreville si la coalition arrive encore à tenir un certain cap. Malgré le questionnement ambiant sur la qualité de son leadership et sur l'absence de planning publiquement exposé, certains de ses acquis sont formels. Seleka a réussi à extirper le "je ne modifierai pas la Constitution" et le "je ne représenterai pas aux élections de 2016" de la bouche de Bozizé. Même si la pression et le pouvoir de persuasion de Seleka n'est plus le même, et quelques soient les motivations des différents chefs rebelles invoqués par les uns et les autres, Bozizé a quand même accepté contre toute attente de "former un gouvernement d'union nationale", même si pour l'instant il ne s'agit que de mots. 


La grande absente de ces négociations est la société civile, qui n'a pas su démontrer à temps la cohésion nécessaire pour devenir une force incontournable. Certains leaders de la société civile, qui côtoient les gens de Bozizé à Bangui, n'ont pas de valeur de représentation populaire. Des efforts réels existent ailleurs, même s'ils servent quelquefois de couverture à des intentions qui tendent à rester dans le flou. Des mouvements et associations se forment, souvent à la dernière minute, et ne réussissent pas exprimer la maturité nécessaire pour représenter équitablement la société civile. Par conséquence, les attitudes consensuelles peinent à émerger, et les mandats créés manquent parfois d'une transparence suffisante pour convaincre le Citoyen.


Supputations

Malgré tous les enjeux et les obstacles prévisibles, les dites négociations de Libreville pourraient bien servir de point de départ à toutes sortes de réflexions innovantes, en mettant en exergue les manques en terme de capacités et de compétences. Néanmoins les obstacles seront évidemment énormes, à commencer la manière d'organiser les pourparlers ainsi que la diffusion transparente du programme. Josué Binoua, ministre de l'administration du territoire, omniprésent dans les dernières déclarations présidentielles, et qui n'a pas été capable d'administrer le territoire centrafricain ni de promouvoir l'intégrité de ce territoire, exprime pourtant toute l'arrogance d'un pouvoir qui règne par la force et la violence depuis 10 ans. Il cherche à nous faire croire que le général Bozizé maitrise parfaitement les commandes et qu'il imposera forcément toutes ses volontés lors des pourparlers. Et pourtant, à un moment ou à un autre il faudra bien que Bozizé et son ministre fantoche comprennent que ce ne sont plus eux qui sont aux commandes, malgré ce dont ils semblent être persuadés. Les différentes troupes militaires arrivées sur le terrain ne sont pas là pour les beaux yeux de Bozizé et des siens. Néanmoins, ce ne sera qu'à l'issue des négociations, que nous saurons véritablement quel aura été le rôle des acolytes de Bozizé de la sous-région, et surtout quel sera le sort des espoirs et des vies des uns et des autres.


Libreville devient donc pour quelques jours le théâtre de toutes les supputations et aussi de toutes les craintes du monde, agrémenté par les leçons de l'Histoire à travers l'ombre morbide des contentieux ethno-claniques, les espoirs de changement mais aussi la lassitude et la résignation, et surtout le désir incommensurable et irrépressible de paix malgré un pessimisme latent et presque inévitable. 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 01:46

 

 

 

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2013-01-05 01:36:31L'Afrique francophone est en pleine tourmente au moment où les Lions d'Afrique anglophone rugissent, avec des croissances économiques spectaculaires. Qui est le nouveau champion de la croissance économique en Afrique subsaharienne en 2012?

Non, ce n’est pas la Côte d’Ivoire, ni le Sénégal ou le Gabon. Il faut sortir du jardin francophone pour rencontrer l’Afrique qui marche.

Le champion de la croissance au sud du Sahara, c’est une ancienne colonie britannique, sortie il y a dix ans d’une terrible guerre civile, la Sierra Leone, avec une hausse fulgurante de 32% de son PIB grâce à son minerai de fer et son pétrole.

Le pays fait peu parler de lui et est quasi-absent des médias francophones couvrant l’Afrique.

Et pourtant, cet élève un peu timide du fond de la classe, encore classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, vient de décrocher les félicitations du jury et succède à un autre «lion africain», le Ghana, anglophone lui aussi, boosté par le pétrole, qui passe de 13,6% en 2011 à un confortable 8,8% en 2012, selon le FMI.

En 2011, la croissance économique de la Sierra Leone était déjà honnête (+5,1%) et devrait rester très élevée en 2013 (+9,1%). Le sous-sol regorge de diamants, or et bauxite et du pétrole off-shore devrait également aider au décollage du pays.

Stabilité politique et envol économique

Cerise sur le gâteau, la croissance de l’économie va de pair avec l’enracinement démocratique. Pas mal. En conséquence, il serait temps de s’intéresser enfin à cette «success story» à l’Africaine.

Le président Ernest Bai Koroma qui a réussi à attirer de nombreux investissements étrangers vient de se faire réélire dès le premier tour avec près de 60% des voix lors d’un scrutin applaudi par la communauté internationale mais passé largement inaperçu.

Ce presque sexagénaire est peu connu hors de son pays, il préfère se concentrer sur les affaires intérieures plutôt que jouer les divas aux sommets de l’Union africaine, ce chrétien va à la messe les dimanches mais assiste aussi tous les vendredis à la grande prière du vendredi avec les musulmans.

Bref, il panse les plaies de la guerre et s’active pour sortir de la pauvreté ses concitoyens. Même si, bien sûr, tout n’est pas rose et une importante corruption accompagne la forte croissance du PIB.

La deuxième plus forte croissance économique de l’Afrique subsaharienne est enregistrée par un pays francophone, le Niger, avec un beau 14%, qui contraste fort avec le maigre 2,3% de 2011. Mais la performance de 2012 est largement superficielle, essentiellement due au début de l’exploitation du pétrole.

Et ne suffit pas à faire de ce pays un «lion d’Afrique», car il est toujours classé parmi les plus pauvres du monde, avec un indice de développement catastrophique et une explosion démographique qui handicape tout développement.

Le Niger pourrait en outre être contaminé par le «cancer islamiste» qui a gangréné le Nord-Mali. Les perspectives de croissance économique s’établissent à 6,6% en 2013, espérons qu’aucun «fou de Dieu» ne transforme le rêve nigérien naissant en cauchemar durable.

Angola, le nouvel eldorado

Le pays occupant la troisième place du podium des champions de la croissance 2012 n’est ni anglophone, ni francophone, mais lusophone: l’Angola qui dispute au Nigeria la place de premier producteur africain de pétrole et qui bénéficie d’investissements massifs de la Chine.

L’Angola passe de 3,4% de croissance en 2011 à 9,7% en 2012 et devrait frôler les 7% en 2013. Tout roule donc pour l’inamovible président Dos Santos, au pouvoir depuis… 1979.

Le Liberia avec une croissance de 8,8%, en partie boostée par le pétrole, coiffe au poteau, en 2012, la «locomotive ivoirienne» qui rebondit (+8,1%) après la grave crise de 2011 qui avait fait plonger son PIB de près de 5%.

Mais on attendait mieux de l'Eléphant ivoirien, les autorités ayant promis une croissance à deux chiffres. Les prévisions pour 2013 ne sont en outre que d’un peu plus de 6%.

Le président Alassane Ouattara a encore du pain de la planche. Sur le plan économique d’abord mais aussi pour stabiliser la situation intérieure, avec des opposants armés qui multiplient les raids ces derniers mois et une politique de réconciliation qui est trop lente.

Les conflits, boulets des francophones

La Côte d’Ivoire est symptomatique de cette Afrique francophone qui pleure en regardant ses voisins anglophones, notamment le cousin ghanéen, prendre le train de la croissance. Il est toujours frustrant de rester à quai à l’heure de l’émergence africaine. De rater son rendez-vous avec l’Histoire.

En 2012, de la crise au Nord-Mali en passant par la rébellion en Centrafrique et dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les pays ayant le Français en partage ont occupé la mauvaise rubrique de l’actualité.

Et cela devrait continuer en 2013. Rien n’est réglé au Nord-Mali, sous la coupe de bandes armées islamistes qui détruisent des mausolées, témoignages uniques de l’histoire subsaharienne, et terrorisent les populations avec une application médiévale de la charia.

La force militaire ouest-africaine, soutenue logistiquement par Paris et Washington, n’est pas encore sortie des cartons. Et les premiers mouvements auront lieu au plus tôt en septembre 2013. Avec d’ici là, des risques de contagion à la Mauritanie, au Niger et peut-être dans le sud algérien.

Autre foyer de tension francophone, la Centrafrique avec le pouvoir du président François Bozizé très menacé par une alliance hétéroclite de rebelles depuis qu’il semble lâché par la France et son ex-parrain tchadien. Qui lui succèdera pour gouverner le «ventre mou de l’Afrique»?

Difficile là encore d’être optimiste pour ce pays encore hanté par les folies de Bokassa (qui a dirigé le pays de 1966 à 1979).

S’il plonge dans l’anarchie, il pourrait devenir le repère de tous les rebelles de la région, à l’instar de ce qui est en train de se passer dans le Nord-Mali, devenant ainsi une zone grise de plus sur le continent.

Et la situation dans Kivus congolais, une région potentiellement très riche mais encore une fois déstabilisée par une rébellion soutenue par le Rwanda, ne devrait pas en 2013 faire monter la côte de l’optimisme francophone.

Pour couronner le tout, autre indicateur du retard francophone, la croissance économique dans les pays de la zone Franc est depuis au moins 10 ans systématiquement inférieure à la moyenne subsaharienne.

Elle fait pourtant jeu égal avec la moyenne subsaharienne en 2012 autour de 5,5%, mais c’est uniquement grâce aux chiffres exceptionnels du Niger. En 2013, la croissance de la zone Franc devrait atteindre 4,9%, encore une fois en dessus des 5,3% de l’Afrique subsaharienne.

Début octobre à Paris, lors d’une cérémonie marquant le 40e anniversaire de la zone France, le président Ouattara avait reconnu qu’il fallait se bouger:

«L’heure de l’Afrique a sonné» et «les pays de la Zone Franc ne peuvent rester en marge de cette dynamique.»

Atteindre «l’émergence à brève échéance» constitue «un pari à notre portée», a-t-il espéré. Espérons donc qu’en 2013 les Lions d’Afrique rugissent (aussi) en français.

Par Adrien Har

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 04:32

 

 

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Jean-Marie Runiga

 
 
 

GOMA (RDCongo) AFP / 03 janvier 2013 16h06 – Jean-Marie Runiga, le responsable politique du Mouvement du 23 mars (M23), actif depuis mai dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi vouloir s’inspirer de la rébellion centrafricaine du Séléka qui menace de renverser le président Bozizé.


La rébellion de la République centrafricaine nous a beaucoup inspirés par rapport à ce qui se passe au pays car les rebelles du Séléka revendiquent aussi l’application d’accords de paix non respectés, a déclaré à la presse Jean-Marie Runiga, depuis Bunagana, une ville-frontière avec l’Ouganda située au nord de Goma.


Nous ne ferons que suivre l’exemple de ce qui se passe en Centrafrique, a-t-il insisté, accompagné du chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, et du député d’opposition congolais Roger Lumbala qui, depuis peu, affiche son soutien aux rebelles.


En Centrafrique, la coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect de plusieurs accords de paix signés entre le gouvernement et des rébellions. Elle a rapidement conquis la majeure partie du pays, jusqu’à la ville de Sibut, à 160 kilomètres de Bangui.


Vendredi, les pourparlers de sortie de crise doivent reprendre entre le gouvernement congolais et le M23. Des pourparlers qui lui avaient été promis par les Etats de la région des Grands Lacs après que les rebelles ont quitté le 1er décembre Goma, ville-clé de l’Est tombée 11 jours plus tôt.


D’après les Etats des Grands Lacs, les rebelles devaient se retirer à au moins 20 km au nord de Goma mais, en réalité, ils restent aux portes de la ville. La Mission de paix de l’ONU – forte de 18.000 hommes en RDC – s’est dite prête à envoyer des renforts si nécessaires.


Nous continuons à demander un cessez-le-feu ainsi que des négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa. Si celui-ci ne veut pas, nous emploierons le langage que (le président Joseph Kabila comprend. Et cette fois-ci nous irons très loin, a menacé Jean-Marie Runiga.


Le langage que Kabila comprend, ce sont les armes, a-t-il précisé. Et l’exemple que nous en avons c’est qu’après la chute de Goma, le dialogue a été ouvert à Kampala. Si c’est dans cette voie-là qu’il veut encore s’engager, cette fois-ci nous irons très loin.


Selon le chef politique de la rébellion, la délégation du M23 doit se mettre en route pour Kampala jeudi.


Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a sanctionné le M23 d’un gel de ses avoirs et d’une interdiction de voyager. Et il a ajouté à la liste des individus déjà ciblés Jean-Marie Runiga et Eric Badege, présenté comme un commandant du M23 soupçonné d’exactions contre des femmes et des enfants.


On tue les gens en Syrie, et partout dans le monde, mais les Nations Unies n’ont jamais sanctionné (…). Mais nous, qui n’avons rien fait à la population, on nous sanctionne. Ce n’est pas correct, a dénoncé Jean-Marie Runiga, alors que l’ONU et des ONG accusent le M23 de graves exactions (viols, assassinats, pillages…).


L’armée combat le M23 depuis mai dans la province riche et instable du Nord-Kivu (est). Des experts de l’ONU accusent le Rwanda et l’Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce que nient catégoriquement Kigali et Kampala. Depuis avril, selon l’ONU, les combats ont fait 500.000 déplacés et réfugiés, qui vivent dans des conditions difficiles.


(©)

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