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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 21:59
 
 

APA-Yaoundé 03-04-2008 (Cameroun) Le ciment de grande consommation est devenu invisible depuis une semaine dans les quincailleries de la capitale camerounaise, Yaoundé, a constaté APA sur place.

A l’entrée sud de la ville, des revendeurs en pick-up se postent dès les premières heures de la journée, attendant d’intercepter d’éventuels camions de marchandise en provenance de l’usine des Cimenteries du Cameroun (CIMENCAM), située à quelque 250 kilomètres de la métropole économique, Douala.

Les rares gros porteurs entrant dans la ville sont aussitôt pris en chasse, jusqu’aux lieux de déchargement où la cargaison s’envole aussitôt.

Ce ciment est alors revendu au prix fort, dépassant parfois les 10.000 FCFA le sac, contre 5500 FCFA (4900 FCFA précédemment), selon les nouveaux tarifs entrés en vigueur depuis le 28 mars dernier.

Cette pénurie intervient alors que CIMENCAM, filière du groupe français Lafarge, a engagé un bras de fer avec le gouvernement à la suite desdites augmentations de prix qui, en réalité, avaient été différées à la suite des émeutes contre la vie chère de février dernier.

Dans une correspondance adressée le 26 mai dernier au directeur général de CIMENCAM, qui détient le monopole de ce matériau au Cameroun et dans la sous-région, le secrétaire général des services du Premier ministre, Jules Doret Ndongo, jugeait «cette décision inopportune et incompréhensible».

Il estimait cette mesure «en contradiction avec les récentes mesures prises par le Chef de l’Etat dans le sens de la baisse des prix des produits de première nécessité et de l’amélioration substantielle du pouvoir d’achat des ménages».

A l’appui de son argumentaire M. Ndongo invoque l’ordonnance du 7 mars dernier du chef de l’Etat, Paul Biya, qui entre autre baisse de 10 à 5 pour cent les droits de douane sur l’importation du clinker, composant réactif du ciment.

Nullement démontés, les responsables de CIMENCAM justifient la hausse des prix du ciment par l’«inflation du prix du pétrole, l’augmentation des coûts des matières et la croissance vertigineuse des prix du fret à des niveaux jamais atteints, depuis plus de 24 mois, mais aussi un renchérissement accéléré des principaux coûts de production».

De plus, l’opérateur annonce des besoins financiers de l’ordre de 26 milliards FCFA, en terme de nouveaux investissements destinés à satisfaire la demande en forte croissance.

 
 
 
 
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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 21:54

 

APA – Douala 03-04-2008 - (Cameroun) Le dispositif sécuritaire sera renforcé au sein de l’armée camerounaise avec le recrutement annoncé d’un millier de commandos entre les mois d’avril et de juillet 2008, a annoncé jeudi, le ministre camerounais de la Défense Remy Ze Meka.

Le recrutement de 1000 commandos qui intervient deux après le recrutement de 600 commandos a pour objectif de lutter contre le grand banditisme notamment dans les grandes villes de Douala et de Yaoundé ainsi que dans les zones frontalières de la Centrafrique, du Nigeria et du Tchad.

Selon des sources sécuritaires, les actions des mouvements rebelles en Centrafrique et au Tchad en l’occurrence, nécessitent le renforcement des mesures de sécurité à la frontière.

«Pour ce qui est des villes de Douala et de Yaoundé, il est question de prêter main forte au dispositif existant en multipliant le cas échéant, les actions mixtes et concertées de contrôle entre la police, la gendarmerie et l’armée », a précisé une source militaire.

D’après certaines indiscrétions, la vague de contestation populaire qu’a connu le Cameroun entre le 23 et le 28 février 2008 où la population s’était massivement élevée contre la vie chère serait à l’origine de ce recrutement.

Dans une ville de Douala qui était de loin, le centre de la contestation populaire, l’Etat a dû déployer les gros moyens de sécurité pour ramener de l’ordre, avec le renforcement en hommes et en matériels des forces de première, deuxième et troisième catégories.

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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 18:49

 


jeudi 3 avril 2008.

 

L’accord de paix signé par les présidents tchadien et soudanais à Dakar, en marge du sommet de l’OCI, n’a été qu’une grosse farce. Un de ces moments où les deux voisins se parent du manteau d’hommes de paix et de dialogue pour distraire l’opinion. Mais ces accolades ne peuvent plus tromper car pendant ce temps, Idriss Déby Itno et Omar Hassan El-Béchir ont camouflé chacun une arme dans le dos , prêts à se poignarder à la moindre occasion.

 

Les dernières accusations tchadiennes contre le pouvoir soudanais viennent nous rappeler ce jeu malsain auquel se livrent N’Djaména et Khartoum. Les deux régimes ont un atout qui fait leur force et leur permet d’entretenir de façon durable un climat de belligérance : le pétrole.

Grâce à l’or noir, ils ont les moyens de lever des armées parallèles pour se déstabiliser mutuellement. Grâce au pétrole aussi, ils bénéficient d’amitiés indéfectibles. Déby a ses Français et El-Béchir ses Chinois. Cependant, le président soudanais semble plus serein depuis que le foyer de la rébellion sudiste s’est éteint en même temps que son leader charismatique John Garang. Aujourd’hui, le pays connaît un boom économique à telle enseigne que certaines de ses entreprises ont une dimension panafricaine, notamment dans le domaine des télécommunications. Tant et si bien qu’en dépit de la campagne internationale sur les atrocités commises au Darfour, le Soudan n’a jamais été vraiment inquiété. Le régime soudanais a réussi à isoler, à marginaliser et à réduire ce problème dans une enclave, loin de Khartoum et de ses lumières.

Ce n’est pas le cas de Déby dont la fébrilité trahit une certaine fragilité face aux hordes rebelles toujours prêtes à fondre sur N’Djaména. Autant le régime soudanais, sous la pression américaine, a consenti à partager le pouvoir avec les Sudistes, autant Déby s’échine à rester seul maître à bord. Pour se maintenir dans un équilibre aussi fragile, il n’a donc d’autre option que de brandir en permanence l’épouvantail de l’agression extérieure. Or, au-delà de la rivalité entre les deux pays, il y a un problème purement interne au Tchad que le pouvoir refuse de reconnaître. Le Soudan alimente certes la rébellion tchadienne, mais Déby ne fait rien pour enlever tout argument à ses opposants armés, de continuer la guerre. Il se refuse à la mise en oeuvre d’un train de mesures devant conduire à l’avènement d’un véritable Etat de droit. Déby, c’est l’art de la diversion permanente. Et la technique paie, puisqu’elle lui a permis de se maintenir au pouvoir, contre vents et marées, depuis 1990.

 

Le climat de guerre permet ainsi au régime de s’exonérer d’une politique axée sur la bonne gouvernance, avec des élections libres pouvant mener à l’alternance. Médias muselés, opposants embastillés, institutions verrouillées, ressources du pétrole gaspillées, le Tchad offre l’image d’un pays aux antipodes de la démocratie. Dans ces conditions, il ne faut pas rêver d’un avenir apaisé proche pour le Tchad. Déby, surnommé à une certaine époque le "Napoléon africain", tient donc son pays sous sa férule et par les armes, sans qu’aucune perspective d’ouverture démocratique pointe à l’horizon. Le président ne semble d’ailleurs pas le seul à profiter de cet état d’exception. Marchands d’armes, sociétés pétrolières, conseillers occultes et affairistes de tous ordres en profitent pour exercer une prédation sur le pays, sous le contrôle bien sûr du chef de l’Etat et de son clan.

Le soutien de la France est aussi essentiel à la survie politique du régime tchadien. Il rend Déby myope et orgueilleux, assuré qu’il est de pouvoir toujours bénéficier de la protection d’une des premières armées au monde, tant qu’il préservera les intérêts de Paris. D’où la propension du maître de N’Djamena à préférer la mitrailleuse à l’urne. Il s’exempte ainsi de regarder son peuple en face, dont les aspirations sont connues : paix, démocratie et développement. Avec les ressources pétrolières, les Tchadiens devaient enfin connaître le bonheur d’une sécurité socio-économique pleinement garantie, avec l’amélioration de leurs conditions de vie. La Guinée équatoriale est un exemple frappant de ce que le pétrole peut être une chance pour le développement, si les dirigeants le veulent. Mais certains hommes politiques refusent obstinément de supporter le regard de leur peuple, les yeux dans les yeux. Cela reviendrait à assumer les responsabilités qui sont celles dévolues à un dirigeant digne de ce nom. Déby a fait le choix de fuir le regard de son peuple, en dilapidant la manne pétrolière dans une stratégie de la diversion.

 

"Le Pays"

 

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 13:36

 

LIBREVILLE (AFP) - mercredi 02 avril 2008 - 10h16 - Deux mois après avoir été arrêté à la fin d'un raid rebelle à N'Djamena, l'opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh est toujours porté disparu et la commission d'enquête "obtenue" par le président Nicolas Sarkozy, contestée de partout, ne s'est pas encore réunie.

"Deux mois sans aucune nouvelle, ça nous préoccupe beaucoup", dit Moussa Mahamat Saleh, un cousin du porte-parole de la principale coalition de l'opposition, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC).

Selon des témoignages concordants, Ibni Oumar Mahamat Saleh a été arrêté le 3 février par des membres de la garde présidentielle du chef de l'Etat Idriss Deby Itno, ce que les autorités nient. Deux autres opposants interpellés dans les mêmes conditions, l'ex-président Lol Mahamat Choua et le député Ngarlejy Yorongar, ont depuis retrouvé la liberté.

Sous couvert de l'anonymat, plusieurs membres de l'opposition disent craindre que leur porte-parole soit mort. Ngarlejy Yorongar, qui affirme avoir été détenu dans la même "prison" de N'Djamena, en est même presque certain.

"Nous ne croyons pas qu'il soit mort", proteste Moussa Mahamat Saleh, tout en avouant ne pas avoir d'informations à ce sujet. "Nous lançons un SOS à la communauté internationale pour qu'elle fasse pression sur Deby".

Jusqu'ici, la communauté internationale a essentiellement obtenu une "commission d'enquête", qui ne s'est jamais réunie.

Très critiqué pour sa visite à N'Djamena le 27 février, après avoir aidé Idriss Deby à repousser les rebelles et alors que des opposants manquaient à l'appel, Nicolas Sarkozy a tenté de tourner la situation à son avantage en annonçant que son homologue tchadien avait "accepté" de créer une commission d'enquête "internationale".

Or, les critiques ont immédiatement fusé. Opposants, proches d'Ibni Oumar, défenseurs des droits de l'Homme et même, en coulisses, diplomates européens ont tous contesté une commission presque intégralement nommée par Idriss Deby et que dirige un de ses alliés, le président de l'Assemblée nationale Nassour Ouaïdou.

La France, l'Union européenne et la Francophonie, censées être représentées au sein de cette instance controversée, ont participé à des réunions pour la "remanier" afin de la rendre "plus crédible", selon un diplomate.

"Les Européens et la Francophonie vont avoir un statut d'observateurs et non de membres, et la commission devient nationale et non internationale", explique sa porte-parole Hélène Lambatim.

"Nous menons aussi des négociations pour intégrer des représentants de l'opposition et de la société civile dans la commission", ajoute-t-elle, tout en reconnaissant des "difficultés" pour les convaincre, liées à "un problème de crédibilité" de l'instance.

Président de la Ligue tchadienne des droits de l'Homme (LTDH), Massalbaye Tenebaye dit ainsi avoir été "approché" avant de "refuser" de faire partie de la commission. "Elle n'est pas du tout indépendante", tranche-t-il, "il faut une personnalité étrangère, africaine de préférence, pour la diriger".

Même son de cloche à la CPDC, qui réclame, outre "la libération immédiate et inconditionnelle" d'Ibni Oumar, la mise en place d'une commission "réellement internationale et réellement indépendante".

"La France, qui a aidé militairement Deby à chasser les rebelles, a les moyens de faire pression sur lui", note l'ancien chef de l'Etat Lol Mahamat Choua. "Mais jusqu'ici, la visite de Sarkozy n'a pas eu beaucoup de résultats".

L'organisation Human Rights Watch (HRW) résume à sa manière: "Le président Deby a mystifié le président Sarkozy".

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 13:34



- Libération

Le président tchadien vient d’instaurer une loi qui baillonne les journalistes.

«On ne peut plus rien critiquer ou commenter.» Jean-Claude Nékim, rédacteur en chef du journal N’Djamena Bi-Hebdo, a étudié de bout en bout «l’ordonnance n° 5» du 20 février instaurant un nouveau régime de la presse au Tchad. Il l’a même comparée point par point avec l’ancienne loi. «Ça va être très difficile de travailler dans ces conditions, soupire-t-il. L’offense au chef de l’Etat, par exemple, va limiter considérablement la couverture de l’actualité politique puisque le président de la République concentre tous les pouvoirs, il intervient à tous les niveaux. Si on ne peut avoir une lecture critique de son action, on perd notre rôle de veille

Le rétablissement de l’autorisation administrative, la collaboration avec l’ennemi, l’incitation à la haine tribale, les atteintes à la sûreté intérieure comme extérieure, autant de dispositions jugées «liberticides» par la presse et les radios privées. «Tous ces nouveaux délits de presse n’ont pas de contour très défini. On ne sait plus si l’on peut parler d’ethnie, de clan, du chef de l’Etat ou des rebelles. On risque de tous entrer dans la logique de l’autocensure», déplore l’un de ses confrères, Daniel Dipombé, journaliste à l’hebdomadaire privé le Temps.

«Dissuasion». Du côté du gouvernement, on minimise. «Il n’y a pas beaucoup de différence avec l’ancienne loi, à part la création de nouvelles infractions», explique le ministre tchadien de la Communication, Hourmadji Moussa Doumgor. Avant de concéder : «C’est pour permettre de faire de la dissuasion, créer une peur du gendarme.» L’ordonnance n° 5 a été adoptée en catimini par le gouvernement tchadien à la faveur de l’état d’urgence instauré après l’attaque rebelle sur la capitale des 2 et 3 février.

«Ils avaient tenté de passer ce même texte de loi auparavant devant l’Assemblée, mais il avait été rejeté. Ils ont juste attendu leur heure», rappelle Jean-Claude Nékim. Le véritable «tournant», selon les journalistes tchadiens, date du mois de décembre, avec l’arrestation du directeur de publication Nadjikimo Bénoudjita et la fermeture de son journal Notre Temps. Ce journaliste avait taxé le président Idriss Déby de «criminel de guerre», soulevant sa responsabilité notamment dans les massacres commis sous le régime de son prédécesseur Hissène Habré, qui devrait être bientôt jugé au Sénégal.

«Casser la plume». Le président tchadien rentrait alors de l’est du pays, où il avait participé à de violents combats contre la rébellion. Et, à l’occasion de l’Aïd el Kebir, avait critiqué l’excès de démocratie et de liberté. «Trop de liberté tue la liberté. Trop de liberté, nous tombons dans le désordre. Trop de démocratie détruit la société», avait-il alors déclaré. Le ministre de l’Intérieur, Ahmat Bachir, a promis, dans la foulée, de «casser la plume» de «celui qui écrirait n’importe quoi». Une radio privée, FM Liberté, a été à son tour fermée et ses dirigeants un temps emprisonnés.

«La liberté de la presse était l’un des points forts du régime de Déby depuis son accession au pouvoir en 1990. Il n’avait que faire de ce qui se disait dans des journaux publiés pour l’essentiel dans la capitale et à quelques milliers d’exemplaires, commente un diplomate en poste dans la région. Cela permettait à la France de dire aux autres pays de la communauté internationale : Déby n’est peut-être pas le mieux, mais c’est le "moins pire".»

Caricature. Depuis la fin de l’état d’urgence, journaux et radios privées, organisations professionnelles de la presse et associations de défense des droits de l’homme se sont réunis au sein de la «Coalition pour la liberté de la presse au Tchad»,dont le but est l’abrogation de l’ordonnance n° 5. Sa première réalisation est le Journal des journaux, une édition spéciale conçue par les équipes de six médias tchadiens. En une, titrée «Ordonnance n° 5 : la mise à mort de la presse», une caricature montre le président Déby brandissant une arme estampillée «ordonnance 05» contre les cinq journaux privés du pays.

«Outre son caractère liberticide, cette loi est inconstitutionnelle», martèle Jean-Claude Nékim. Un avis partagé par le président de l’Assemblée nationale, Nassour Guélendouksia Ouaïdou. «C’est une loi qu’on avait rejetée au niveau de l’Assemblée. Or, l’état d’urgence ne suspend pas la Constitution, l’Assemblée n’était pas dissoute, l’article 87 parle de mesures exceptionnelles et ne donne pas le droit au gouvernement de légiférer sur tout», explique-t-il.

SONIA ROLLEY

 

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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 11:19


(TchadVision 31/03/2008)

Il y a un mois, juste après l'offensive des forces de la résistance nationale sur la capitale N'djaména, le dictateur Idriss Deby Itno a dépêché une délégation auprès du Président Sénégal Mr. Abdoulaye Wade pour lui demander de servir de médiateur dans la crise qui prévaut entre le Tchad et le Soudan.

Le Président Sénégalais, tout en acceptant la médiation, s'est d'abord approché du Guide de la révolution libyenne, le Colonel Mouammar Khadafi, pour s'enquérir de l'Etat du dossier vu le nombre important d'accords déjà signés entre le Tchad et le Soudan, et tout particulièrement le dernier en date du 25 octobre 2007, signé à Syrte sous l'égide du SENSAD, de l'UA, des représentations diplomatiques et organisations internationales accréditées en Libye. Accord qui, comme tout le monde le sait, a été violé par Idriss Deby le 26 Novembre 2007 par l’attaque des positions des forces de l'UFDD à Abgoulen.
Toutefois, la médiation sénégalaise est entreprise entre les deux Etats en belligérance. Il n'a donc pas été question d'une médiation entre les protagonistes internes de la crise tchadienne.

Cela étant, nous avons été indignés par les termes utilisés par le Chef de l'Etat sénégalais qui a qualifié l'Alliance Nationale (AN) de “ Bandes armées ” qu'il faut désarmer.
Le vocabulaire utilisé par le Président Wade pour désigner le MFDC (rébellion du Sud Sénégal) ne peut être forcement applicable pour l'Alliance Nationale tchadienne.
Les forces de l'A.N. constituent une armée structurée et organisée.
Dans les rangs de l’A.N., il y a des officiers de haut rang (Généraux, Colonels, Capitaines, ...) qui capitalisent des expériences militaires rares, de haut fonctionnaires de l'Etat (Ministres, Directeurs Généraux, Ambassadeurs, Magistrats, enseignants, ...), des Tchadiens de profession libérale (Médecins, Avocats, Artistes....), des Commerçants, Artisans, et aussi des Etudiants, Eleveurs, Agriculteurs...des chômeurs, bref, toutes les composantes de la société civile.
Par conséquent, l’Alliance Nationale ne peut être traitée de “ bandes armées ” encore moins de “ mercenaires ” comme aime bien le chanter son homologue, le dictateur Idriss Deby. Le Président Wade doit donc revoir son vocabulaire concernant l'Alliance Nationale au risque de perdre son étiquette de médiateur.
Nous avons été surpris de voir le Président Abdoulaye Wade embarqué dans les manœuvres dilatoires d'Idriss Deby et de la françafrique qui s'activent contre vents et marées pour camoufler la crise profonde tchadienne tantôt en conflit Tchad - Soudan, tantôt en conflit du Darfour.

Bref, le règne d'Idriss Deby, vieux de 18 ans déjà, est marqué par des soubresauts de rebellions (plus de 15) qui n'ont pu avoir de solutions que dans le sang. Ceux qui ont cherché à dialoguer avec Idriss Deby, ont été assassinés à la table de négociation. D’autres ont été victimes d’actes odieux de terrorisme (véhicules minés, bandes incontrôlées) ou victimes de pratiques mafieuses (arrestations, extraditions extra-judicaires des pays voisins et exécution à N’djaména). Cette criminalité à l’échelle nationale n’a épargné personne (hommes, femmes, enfants),et les exemples ne manquent pas.

Si ce ne sont pas des assassinats ciblés, ce sont des arrestations arbitraires, des tortures cruelles, des bastonnades, des brimades et toutes les formes d’humiliations qui constituent le lot quotidien des populations tchadiennes. La bande de mercenaires (MJE et MLS) et les sbires de Deby sévissent et brillent dans le viol de jeunes filles et des femmes (comme arme d’humiliation et de combat).

Le pillage systématique des deniers publics et le bradage des ressources nationales sont aussi criminels. La corruption (le Tchad occupe la 1ère place des pays les plus corrompus au monde) et le clanisme érigé en institution d’Etat ferment la boucle. De Deby au petit planton du clan planqué dans un quelconque bureau de la fonction publique, des douanes ou de la sécurité, la formule de 15 % initiée par Deby lui-même s’impose aux autres citoyens pour tout service public demandé.

Aujourd’hui, les ressources financières générées par l’exploitation pétrolière sont détournées par le clan Deby, ses acolytes et les mercenaires de tout genre et toute nationalité qui gravitent autour du régime MPS. L’achat des armes de guerre engloutit plusieurs centaines de milliards et contribue à faire des heureux qui construisent des châteaux à l’étranger comme à N’djaména où leurs voisins immédiats ne parviennent pas à assurer les trois repas quotidiens.

L’éducation nationale (écoles, universités, enseignants), la santé publique (hôpitaux, maternités, dispensaires, les services d’hygiène, infirmiers, sages-femmes, médecins), l’agriculture, l’élevage, le sport, les services municipaux (éclairage public, la voirie, la propreté des villes), la sécurité, …etc. sont parmi tant d’autres secteurs vitaux de la nation abandonnés et en état de délabrement total.
D’après Idriss Deby Itno, cela relève de la responsabilité du Premier ministre ! ! ! (Et de quoi est-il responsable Deby ?).

Le peuple Tchadien a vite déchanté au slogan du 4 décembre 1990 : « … je ne vous amène ni or ni argent, mais la liberté et la démocratie…. ». L’or et l’argent, vous savez ce qu’il en est advenu, jugeons-en pour ce qui est de la liberté et de la démocratie.

En 1993, trois ans après son installation au pouvoir et les jouissances qui l'accompagnèrent, Idriss Deby organise une conférence nationale « souveraine » afin de légitimer son coup de force. Ce fut une grande kermesse où des armes ont même été brulées. Au finish, les recommandations de la conférence nationale consignées dans un cahier de charges ont été aussitôt balancées dans la corbeille.

Il a fallu attendre 1996, trois ans après la conférence nationale et six ans après sa prise du pouvoir par les armes, pour qu’Idriss Deby se résigne à organiser ses premières élections législatives et présidentielles marquées par des fraudes massives. Outre les multiples manœuvres liées à l’organisation du vote (recensement, distribution des cartes, système de contrôle, …), un bourrage honteux des urnes, en moyenne de 20% (c’est dire le nombre de votants a dépassé de 20 % le nombre des inscrits) a été relevé. Les tchadiens de l’étranger qui auraient voté, ont été estimé officiellement à plus de la moitié de la population tchadienne. Ainsi commence le premier mandat présidentiel d’Idriss Deby Itno !

En 2001, même procédure pour le second et dernier mandat présidentiel (constitutionnellement !) pour Idriss Deby. Cette fois-ci, on perfectionne avec les machines informatiques. Plus besoin d’aller dans les quartiers pour bourrer les urnes ou fausser les procès verbaux, les marchands blancs des fraudes électorales offrent des services de qualité.
L’opposition démocratique s’agite, Deby arrête les responsables et les torture violemment. Pour la petite histoire, l’actuel Premier ministre, Mr. Kassiré Koumakoye, candidat à cette élection présidentielle, a été incarcéré à la maison d’arrêt de N’djaména trois semaines avant le vote et puis libéré après la proclamation des résultats donnant Deby gagnant au premier tour.

En 2006, c’est l’ère des modifications des Constitutions. Idriss Deby Itno ne fera pas exception, surtout soutenu par le gourou de la françafrique, le président Jacques Chirac, qui estime qu’au Tchad, il n’y a encore personne qui puisse remplacer le soldat Deby. Le référendum de juin 2005 a enregistré un taux de participation inférieur à 12 % et fut tout de même validé, consacrant ainsi une présidence à vie pour Idriss Deby Itno.

L’opposition démocratique boycotte les élections qui auront lieu tout de même le 5 mai 2006 et ce malgré l’insurrection générale de l’armée, la multiplication des mouvements rebelles et surtout l’assaut sur la capitale N’djaména lancé par les rebelles du FUC le 13 avril 2006, c'est-à-dire trois semaines seulement avant le jour du vote. Idriss Deby Itno passe au premier tour.

En 18 ans de règne, Idriss Deby Itno a déjà utilisé 13 Premiers ministres et nommé plus de 1.100 Ministres. Le pilotage à vue du gouvernement a installé une pagaille sans précédent dans le pays et facilité l’émergence d’une mentalité indigne de nos valeurs et traditions tchadiennes.

Sous la pression de la France, de la commission européenne et de l’union africaine, l’opposition démocratique est contrainte de desserrer l’étau politique sur Idriss Deby Itno et accepte d’ouvrir des négociations. Mais c’est peine perdue, l’accord politique signé au mois d’août 2007 a été jeté à la corbeille comme à l’accoutumé. Il sera dépoussiéré et remis sur la table après l’attaque de N’djaména par les forces de la résistance nationale (la CMU) au début du mois de février dernier. Cette gifle des rebelles a exposé devant le monde entier le chaos militaire et politique du régime d’Idriss Deby Itno.

Aujourd'hui, quiconque cherche à défendre le régime d’Idriss Deby Itno se discrédite vis-à-vis du peuple tchadien qui aspire légitimement à un changement politique synonyme d’espoir, de paix, de démocratie, de liberté, de bonne gouvernance, de justice, de progrès social, de patriotisme, …etc.

L’Alliance Nationale est composée d'hommes et de femmes connus pour leur courage, leur intégrité, leur moralité et leur patriotisme tant dans leur pays et qu'à l'échelle internationale. L’A.N. a toujours prôné le dialogue national inclusif mais c’est sans compter avec Idriss Deby Itno et ses parrains qui ne cherchent qu’à écraser dans le sang toute voix discordante.

Traiter les forces de la résistance nationale de « bandes armées », c’est porter atteinte à l’élan du peuple tchadien qui a tant donné pour une vie meilleure et toujours fauché par ses faux amis mais qui n’a jamais baissé les bras. La résistance nationale est déterminée pour atteindre ses objectifs. Aucune force ne pourra la désarmer car la cause défendue est juste et noble.

Quant à Mr. Alpha Oumar Konaré, président sortant de l’Union Africaine (UA), il peut comprendre que la résistance nationale n’a pas le temps de polémiquer et espère que son successeur sera beaucoup plus digne dans ses actions et consacrera un peu plus de son temps pour écouter toutes les parties en conflit au Tchad.

Toutefois, la prise du pouvoir par les armes est faite au prix de notre vie. Cette lutte est menée au nom de la liberté, de la justice et de la démocratie. Elle est aussi menée pour le respect des institutions républicaines et contre les répressions sanglantes des paisibles citoyens et le pillage sans vergogne des caisses de l’Etat.
Nous luttons contre les élections bidon validées à l'Elysée et qui servent à fabriquer des roitelets dans un système qui se veut démocratique. Or un peu partout en Afrique, c’est malheureusement bien la tendance. On travestit les Constitutions pour se faire élire « démocratiquement » 45 ans durant, sinon on s'arrange à se faire succéder par son rejeton. C’est ce que nous devons refuser pour notre pays le Tchad.
Et c’est le cas du dictateur, le soldat Idriss Deby Itno (soutenu par le “ médiateur ”` Wade) connu pour ses crimes, ses comptes bourrés au Liechtenstein et ailleurs, son incompétence et sa carence intellectuelle, ses trafics de drogues dures et de fausses monnaies, son implication dans les conflits sous-régionaux (RDC, Congo, RCA, Niger, Soudan) et ses pratiques corruptrices qui ont fini par ruiner notre pays.

L’Alliance Nationale, à travers toutes ses déclarations, a toujours prêché pour le dialogue inclusif et fait confiance aux médiateurs dans la crise tchadienne et particulièrement à tous ceux qui n'ont jamais cessé de déployer des efforts sincères à l' endroit du Tchad. Le peuple tchadien les interpelle solennellement afin de continuer leur mission salutaire et humanitaire.

Les forces de la résistance nationale sont déterminées à apporter ce changement que le peuple tchadien réclame et souhaite ardemment et personne ne l’empêchera d’y parvenir.


La Rédaction

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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 11:17

 

LIBREVILLE (AFP) - mardi 01 avril 2008 - 11h25 - Des combats ont éclaté mardi matin dans l'extrême est du Tchad entre des rebelles et l'armée, deux mois après l'offensive ratée qui a failli renverser le président tchadien Idriss Deby Itno à N'Djamena, ont affirmé des responsables de la rébellion.

 

"Il y a des combats vers Adé (localité frontalière du Soudan) et ils sont toujours en cours", a déclaré Ali Gadaye, le porte-parole de l'Alliance nationale (AN) qui rassemble la plupart des groupes armés hostiles au président Deby.

 

"Les forces gouvernementales sont arrivées, elles nous ont attaqué, nous avons attaqué à notre tour et nous occupons maintenant Adé", a ajouté un autre responsable rebelle qui a requis l'anonymat, joint sur téléphone satellitaire depuis Libreville. Aucun responsable de l'armée n'était joignable dans l'immédiat.

 

Les 2 et 3 février, après avoir traversé le pays en provenance de leurs bases arrière soudanaises en moins d'une semaine, les rebelles tchadiens avaient attaqué N'Djamena, acculant le président Deby dans son palais.

Ce dernier les avait repoussés in extremis, notamment avec un soutien militaire de la France.

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 12:18

 

 

Le Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) s’est tenu le 20 mars 2008 à Yaoundé

Le gouverneur de la Beac, Philibert Andzembe, dévoile que “ l’excédent des liquidités vis-à-vis des banques commerciales […] peut générer un élément de risque par rapport à la stabilité de la monnaie ”. Il affirme qu’en 2007, la totalité des réserves en devises de la banque centrale est évaluée à plus de 4.000 milliards Fcfa en compte d’opération et en placement. Le Comité de politique monétaire (Cpm) a examiné la situation économique des pays d’Afrique centrale sans omettre le contexte international marqué par le ralentissement de la croissance de l’activité économique mondiale né de la crise financière aux États-unis et par la dépréciation du dollar.
Quant à l’Afrique centrale, “ la situation macro-économique de la Cemac [Communauté économique des États de l’Afrique centrale, Ndlr] devrait se poursuivre, avec un renforcement de la croissance économique estimée à 6,2% contre 4,1% en 2007, une amélioration de l’excédent budgétaire et une évolution favorable des comptes extérieurs, avec un taux de couverture extérieure de la monnaie à près de 100% ”, lit-on dans le communiqué final du Comité de politique monétaire. Le Cpm a aussi noté “ la résurgence des tensions inflationnistes en 2008, alimentées par une nouvelle poussée des prix du pétrole, le renchérissement des biens alimentaires importés, l’impact des hausses des salaires et l’expansion continue de la liquidité des banques ”. Le Cpm entend poursuivre sa politique de reprise de la liquidité du système bancaire. Il veut maintenir inchangés les principaux taux d’intervention de la Beac ; augmenter les coefficients des réserves obligatoires applicables aux établissements de crédit des pays à forte liquidité. Le Cpm a également adopté les objectifs monétaires et de crédit des six États de la Cemac pour les deuxième et troisième trimestres de l’année 2008, compatibles avec les différents cadrages macro-économiques des pays.

Le marché boursier de la Cemac est embryonnaire

Philibert Andzembe, le gouverneur de la Beac, sait que les deux bourses des valeurs de Douala et de Libreville ont une distance à caractère politique. Malgré cela, il affirme que la banque centrale met tout en œuvre pour harmoniser le fonctionnement de ces deux bourses des valeurs. “ Entre les deux, nous sommes en train de faire qu’il y ait une fusion des systèmes d’information en terme de supervision…C’est le rôle que va jouer la banque centrale pour les fusionner sur le plan technique, même si elle sont séparées sur le plan politique ”, a-t-il affirmé lors de la conférence de presse sanctionnant les travaux du Comité de politique monétaire (Cpm) qui s’est tenu à Yaoundé jeudi 20 mars dernier. Le patron de cette institution financière reconnaît que ces deux marchés financiers “ sont encore à l’état embryonnaire dans la mesure où les produits de ces marchés financiers ne sont pas encore bien déterminés, bien développés ”. Malgré cela, il espère que “ les États qui vont émettre les titres sur le marché, les émettront à travers la bourse des valeurs de Libreville et celle de Douala ”, sans oublier les émissions de titres des entreprises du secteur privé. Selon lui, le marché boursier pourrait prendre son envol en 2009, au terme des réformes structurelles que la Beac a engagées.
 

Par Christian LANG
Le 25-03-2008

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 17:44

 

 

Armement | lundi, 24 mars 2008 | par Eric Laffitte

 

 

Le président tchadien est à la recherche de joujoux militaires pour bouter les rebelles hors ses murs.

Si le président tchadien peine a retrouver ses opposants politiques « égarés » d’une prison l’autre, c’est certainement parce qu’il est déjà fort occupé à tenter de riposter à l’offensive des rebelles qui s’annonce prochainement. Près de 10 000 hommes sont de nouveau prêt à fondre sur N’Djamena, leur potentiel offensif est reconstitué.

Toujours prévoyant, Idriss Déby ne veut pas se retrouver tout nu face à la prochaine offensive de la rébellion qui le taquine depuis des années. Aussi a-t-il déjà rédigé sa liste de provisions, sa « shopping list », comme disent les experts, pour les accueillir en beauté. Déjà avant Noël, Déby avait reçu une centaine de missiles Milan et une vingtaine de chars. Pour compléter sa panoplie, le chef de guerre souhaite une dizaine d’hélicoptères russes MI 24 ou MI 17, au coût unitaire de 7 millions d’euros, équipés de canons de 30 mm. Des modèles équipés d’une « conduite de tir stabilisé » pour les canons de 30 mm, qui permettent d’aligner des véhicules en mouvement mais aussi d’appareils de visée nocturne.

Avec de tels joujoux, les bidasses du président tchadien pourraient facilement détruire les colonnes de véhicules rebelles qui les assaillent à l’occasion. Et cela selon l’exemple des Algériens qui, avec cette méthode, sont effectivement parvenus à éradiquer des groupes rebelles à leurs frontières. Ce sont d’ailleurs des Algériens qui pilotent les 3 appareils dont Déby dispose actuellement.

Seul petit souci, les délais de livraison, trois mois au moins. Que faire si les rebelles n’attendent pas ?

 

Bakchich

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 16:59

 

Jeune Afrique - 16 mars 2008 - par FRANÇOIS SOUDAN


Pour les habitués des voyages aériens sur l’Afrique au départ de Paris, la scène est devenue presque ordinaire. Mais pour ceux qui, à l’instar de notre collaborateur Vincent Fournier et de moi-même, l’ont vécue ce jour-là, elle a quelque chose de symbolique dans sa banalité. Vendredi 7 mars au matin, vol Air France 896 pour Brazzaville, aéroport de Roissy. Au fond de la cabine de l’Airbus, rangée 48, un drap blanc recouvre les sièges. Jambes et poignets sanglés, un masque noué sur la bouche, un Congolais d’une trentaine d’années est assis là, les yeux exorbités, encadré par trois policiers français. Un expulsé, un « reconduit chez lui » comme on le dit dans le langage soft en vogue au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, un numéro de plus sur la liste du quota à atteindre : 25 000 en 2007, 26 000 cette année. « Au secours ! Je vais mourir ! » : répété dix fois, vingt fois, le cri étouffé par le bâillon et la main des accompagnateurs finit par remplir toute la cabine. Conscient du malaise qui gagne les passagers et manifestement briefé pour faire face à ce type de situation, un policier tente d’expliquer : « Ce n’est pas qu’une histoire de papiers. Ce type a eu affaire à la justice. C’est un délinquant. » Puis il ajoute : « Ne vous inquiétez pas : c’est toujours comme ça ; après le décollage, ils se calment. » C’est effectivement le cas. Une fois l’appareil en altitude de croisière, l’homme cesse de hurler. On lui retire son masque, on dénoue les sangles, il est comme figé, entre torpeur et terreur. Vient alors l’acte II, le temps de la fraternité. Un vieux Congolais se lève et s’approche de lui :
« D’où es-tu ?
- De Pointe-Noire.
- Qui t’attend au pays ?
- Personne ; je n’ai rien, pas de bagages, juste ce que je porte sur moi et 30 euros dans ma poche.
- C’est bien, on va t’aider. »
Aussitôt, une collecte s’organise parmi les passagers africains. Résultat : 400 euros, soit 250 000 F CFA. De quoi éviter un peu de la honte du retour les mains vides. Un entrepreneur tend même sa carte de visite : « Je peux te fournir du travail, appelle-moi »…
La nuit est tombée quand l’avion se pose sur la piste de Maya-Maya. Rangée 48, l’homme se lève, tête basse. Il dit « merci » avant de descendre, le dernier, l’échelle de coupée. Lui seul sait ce qu’il lui a fallu de volonté et d’ingéniosité pour se rendre en France, quels rêves son expulsion a brisés et quand il décidera de tenter à nouveau sa chance. Dans l’entretien que nous avons réalisé avec lui cette semaine, le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn parle de l’absolue nécessité de « contenir les flux migratoires » (voir pp. 72-74). Pour l’instant, la seule réponse que la France, l’Europe et les technocrates de Bretton Woods aient trouvée à ce défi majeur tient en deux lettres et trois chiffres : AF 896.
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