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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 18:43

 

 Lefaso

 

L’expérience démocratique en cours depuis plusieurs années en Afrique est en péril. Parce que les transitions sont toujours mal gérées. Des conférences nationales souveraines aux gouvernements d’union nationale, des coups d’État jugés salvateurs aux rébellions armées, on aura tout essayé.

 

En vain. Il semble que la méfiance et la mauvaise foi manifeste l’emportent toujours, même aux lendemains d’élections transparentes, ouvertes, libres et crédibles, consacrant l’alternance ou le retour de l’ancien régime sous diverses formes.

 

De plus en plus, la classe politique africaine, toutes tendances confondues, a mal à sa carrière. Outre que l’appareil d’État et les économies sont très souvent mal gérés, un mal ronge continuellement et dangereusement les pays du continent : la faillite des acteurs politiques. Nouveaux ou anciens, tenants du pouvoir et opposants se montrent habiles manoeuvriers pour détruire, mais piètres architectes lorsque vient le temps de se concerter pour rebâtir ensemble. Exit alors cohésion et respect mutuel, vive intrigues, trahisons et complots qui montrent que la confiance ne dure jamais que le temps du passage des médiateurs.

 

Plusieurs conflits ont pour origine le déficit démocratique. Parfois, pourtant, des opposants parvenus au faîte du pouvoir, par le jeu de l’alternance démocratique font davantage preuve d’opportunisme. En voulant se débarrasser de l’ancien régime, ils n’hésitent pas à pactiser avec le diable au risque de compromettre les acquis et de mettre en danger le fonctionnement de l’appareil d’État.

 

Plus sérieusement se pose la question des mécanismes de la transition. Ceux-ci ne sont pas toujours aussi viables, l’instinct de conservation du pouvoir pour soi l’emportant sur les autres aspects. Tel est le cas en Côte d’Ivoire où la tentation est grande d’accentuer la division au sein des nouveaux venus à la conquête de l’électorat. Des difficultés subsistent également au Burundi, au Congo démocratique, en Ouganda et au Soudan où subsistent des velléités de reprise des combats suite à un mauvais partage du gâteau.

 

La classe politique pèche du fait de l’inobservance de la morale et du non-respect des principes de vie démocratique. Cela se ressent à travers la gestion même de l’appareil d’État : les nouveaux venus brillent par leur inexpérience, pendant que les anciens tenants du pouvoir sont à l’affût, tissent des intrigues et exploitent la moindre faiblesse.

 

De manière générale, la faillite dans la gestion des institutions publiques est aussi tributaire de la création et de la vie interne des partis politiques. En effet, un grand nombre d’entre eux reflètent la personnalité du fondateur qui se croit généralement exempt de toute critique. Aidé de ses proches et de ses inconditionnels, il cultive l’anti-démocratie au sein du parti, tout en exigeant l’alternance au pouvoir. Comment donc s’étonner que par le jeu de la reproduction sociale, de nouveaux autocrates s’installent au pouvoir, tout aussi assoiffés de mégalomanie que leurs prédécesseurs ?

 

La reconversion est surtout difficile pour ceux qui viennent par les coups d’État militaires, les rébellions et autres formes de lutte armée. En règle générale, la méfiance règne entre les ennemis d’hier, soudainement alliés pour la cause de la transition. On le voit au Tchad où il apparaît fort hasardeux de se mettre dans la peau d’un démocrate après des décennies de vie dans les maquis aux frontières de la Libye, du Soudan ou de la RCA. En Côte d’Ivoire, la crise de confiance et les incertitudes des lendemains minent la concrétisation du programme DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion). Dans les pays qui l’ont expérimentée, la pertinence de la formule de la commission vérité-justice-réconciliation reste encore à prouver dans une Afrique où de multiples facteurs socio-culturels font obstacle à la lutte contre l’impunité, matérialisés par les violences faites aux femmes et le non-respect des droits humains.

 

En fait, de nos jours, la cruauté de la vie politique réside dans le manque de confiance entre acteurs politiques, l’indignité, la mauvaise foi manifeste. Au manque de courage d’oser répond le manque de courage de partir. De sorte que la transmission de valeurs d’intégrité et de probité morale manque cruellement entre générations. Les repères manquent.

 

La bonne démocratie ? Elle suppose que sont résolus les problèmes de droits humains, de l’alternance à tous les niveaux, de ceux d’une jeunesse consciente des enjeux et qui s’implique. Elle nécessite surtout une véritable reconversion des mentalités au sein de la classe politique, et donc un dépassement de soi. D’où l’importance de la médiation.

 

Deux dictateurs ne pouvant s’entendre, le mythe et le charisme d’un médiateur averti peuvent forcer l’admiration et préparer les protagonistes à faire contre mauvaise fortune bon coeur. Ainsi en est-il de Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations-unies, qui est parvenu non sans mal, à convaincre les acteurs politiques kényans de la nécessité d’œuvrer de concert pour le mieux-être de la population.

 

Des lueurs d’espoir cependant : la Sierra Leone et le Liberia. Même si l’influence des USA et de la Grande-Bretagne, qui accompagnent le processus, n’est pas négligeable. À l’évidence, l’Afrique est toujours à la recherche de cette formule magique qui sauverait ses filles et fils des griffes de certains dirigeants mafieux, corrompus et sans scrupules.

 

Débutante, balbutiante, bancale ou même acceptable, l’expérience de la transition démocratique semble traduire presque partout l’incapacité des acteurs politiques à aller au bout de leur propre engagement, à respecter l’éthique, sinon à honorer tout simplement leur signature. Faudrait-il se résoudre à les contraindre à respecter la parole donnée en impliquant continuellement ceux qui, hier seulement, infantilisaient les Africains ?

 

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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 13:08

 




Le président gabonais de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a été transporté à l'hôpital lundi à Sapporo (Japon) en raison de problèmes de santé survenus alors qu'il participait à une réunion avec les dirigeants du G8, a indiqué un responsable japonais.

 

Jean Ping participait à Toyako, dans l'île japonaise de Hokkaido, à une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) et ceux de sept pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Sénégal, Tanzanie).

 

Selon ce responsable, "nous avons formé une équipe pour s'occuper de lui et je pense qu'il est maintenant soigné", a souligné ce responsable qui s'exprimait sous couvert d'anonymat. Il n'a donné aucune précision sur la nature et la cause du malaise.

Jean Ping, 65 ans, ancien vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Gabon, préside la commission de l'Union africaine depuis début 2008.

Publié le 7 July 2008.

 

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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 01:31

 

Linternationalmagazine.com  02/07/2008

 

Dix- neuf pays africains ont décidé, ce mardi à Charm el-Cheikh, en Egypte, de constituer "immédiatement" le gouvernement de l’Union, dans le but d’atteindre l’objectif des Etats unis d’Afrique. C’est au cours du débat sur le gouvernement fédéral, qui a débuté ce mardi, que ces pays ont donné leur accord à ce projet de l’Union africaine, selon des sources qui assistent à la réunion qui se poursuit.

 

La liste des pays qui ont décidé de créer le Gouvernement de l’Union se présente comme suit : Libye, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Bénin, Togo, Tchad, Soudan, République centrafricaine, Gabon, Comores, Sierra Leone, Sao Tome et Principe, Guinée équatoriale, République de Guinée et Egypte.

 

Quatre pays ont décidé de mener des consultations ultérieures avant de prendre une décision. Il s’agit de la Mauritanie, du Congo, des Comores et de Djibouti.

 

Les Etats partisans de la mise en place du Gouvernement de l’Union ont décidé de se retrouver à Dakar, au Sénégal ou à Libreville au Gabon, après ce présent sommet de l’UA de Charm el-Cheikh pour prendre les actes officialisant leur décision. On signale cependant que les débats des chefs d’Etat sur le Gouvernement de l’Union se poursuit encore, ce qui laisse à penser que la liste pourrait évoluer.

 

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 00:19



 

LE MONDE | 01.07.08 | 15h12  •  Mis à jour le 01.07.08 | 15h12



Conduites par le Sénégal et l'Afrique du Sud, des tractations devaient se poursuivre, mardi 1er juillet, au deuxième et dernier jour du sommet de l'Union africaine (UA), à Charm El-Cheikh (Egypte), pour amener le président Robert Mugabe à accepter un partage du pouvoir au lendemain d'une réélection contestée. Le chef de l'Etat resterait formellement à la tête du pays mais l'essentiel du pouvoir passerait entre les mains de son rival, Morgan Tsvangirai, nommé vice-président.

 

"ACCUEILLI COMME UN HÉROS"

 

Au Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis ont fait circuler lundi un projet de résolution contre le Zimbabwe. Le texte prévoit un embargo sur les armes et des sanctions ciblées contre des personnes accusées d'avoir entravé "le processus démocratique" dans le pays. La négociation pour obtenir le vote de la résolution sera "dure", a admis le représentant américain à New York. Mais c'est au sommet africain que les divisions sur la conduite à tenir pour sortir de la crise s'étalent au grand jour.

 

"Nous avons (...) accueilli Mugabe comme un héros", a lancé, goguenard, le président du Gabon, Omar Bongo, peu après l'ouverture du sommet, avant d'ajouter : "Il a été élu, il a prêté serment, il est là avec nous. Alors, il est président." Une provocation de la part du doyen des chefs d'Etat africains ? Pas complètement. Manipuler les élections pour l'emporter tout en sauvant les apparences par des gestes (la prestation de serment) ou un comportement (l'apparition au milieu de pairs) est une recette familière à nombre de présidents.

 

Même si la démocratie gagne du terrain en Afrique à chaque scrutin, parmi les 53 pays membres de l'UA, une douzaine est dirigée par des présidents élus dans des conditions aussi contestables que Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. Qui peut croire que Zine El-Abidine Ben Ali rassemble sur son nom 95 % des suffrages en Tunisie ? Hosni Moubarak en Egypte, Omar Al-Bachir au Soudan, Teodoro Obiang Nguema en Guinée-Equatoriale affichent des scores aussi improbables. Ils ne sont pas les seuls. Des résultats aussi peu crédibles vont de pair avec des mandats qui s'éternisent. Le Burkinabé Blaise Compaoré est au pouvoir depuis vingt et un ans tout comme son homologue ougandais, Yoweri Museveni, et le Tunisien Ben Ali ; Lansana Conté - un autre militaire - dirige la Guinée depuis vingt-quatre ans. La palme de la longévité revient à l'insubmersible Bongo arrivé au pouvoir en 1967...

 

SE DRAPER DANS LES HABITS DE DÉFENSEUR DE L'AFRIQUE NOIRE

 

A ce club de présidents inamovibles, prêts à s'accommoder d'un Robert Mugabe parti pour un cinquième quinquennat présidentiel, s'opposent d'autres dirigeants conscients que la crise du Zimbabwe - une inflation hors de contrôle, une monnaie en chute libre, des problèmes alimentaires - pèse sur les pays voisins et au-delà. Le premier ministre du Kenya, Raila Odinga, illustre ce changement d'attitude. Peut-être parce qu'il est lui-même contraint de cohabiter avec un président qui a manipulé les urnes pour se maintenir au pouvoir (au prix de 1 500 morts), le chef du gouvernement a parlé samedi, à Nairobi, d'élections "truquées" au Zimbabwe. Lundi, M. Odinga a récidivé et exhorté l'organisation africaine à "suspendre le président Mugabe jusqu'à ce qu'il permette à l'UA de faciliter (la tenue) d'élections libres et équitables". Le président de la Sierra Leone a également tenu des propos très fermes.

 

Les précautions des dirigeants de l'UA, le souci de ménager le vieux chef d'Etat zimbabwéen contrastent avec l'hostilité des Occidentaux. Et, en particulier, celle de la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale qui, épaulée par les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, l'Union européenne, a pris la tête de la croisade anti-Mugabe.L'hostilité affichée de Londres et du premier ministre Gordon Brown à l'endroit de M. Mugabe et de sa "coterie" est telle que le président du Zimbabwe, jouant de son passé de combattant nationaliste, a pu se draper dans les habits de défenseur de l'Afrique noire face au retour du colon blanc.

 

Dès lors, oser dénoncer à Charm El-Cheikh le potentat au pouvoir à Harare, c'est courir le risque d'apparaître comme un allié des Occidentaux. Très peu de chefs d'Etat présents dans la station balnéaire égytienne ont osé le prendre.

 

Jean-Pierre Tuquoi



DES DIRIGEANTS INOXYDABLES


GABON :

Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967.

LIBYE :

Mouammar Kadhafi, depuis 1969.

GUINÉE ÉQUATORIALE :

Teodoro Obiang Nguema, depuis 1979.

ANGOLA :

Jose Eduardo dos Santos, depuis 1979.

EGYPTE :

Hosni Moubarak, depuis 1981.

CAMEROUN :

Paul Biya, depuis 1982.

GUINÉE :

Lansana Conté, depuis 1984.

SWAZILAND :

le roi Mswati III règne depuis 1986.

TUNISIE :

Zine El-Abidine Ben Ali, depuis 1987.

BURKINA FASO :

Blaise Compaoré, depuis 1987.

TCHAD :

IDRISS DÉBY, AU POUVOIR DEPUIS 1990.

Article paru dans l'édition du 02.07.08

 

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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 23:43



 

APA Bangui 2008-07-01 (Centrafrique) Le président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé, a appelé, mardi à Bangui, à la mobilisation de tous les Centrafricains de l’intérieur et de la diaspora pour la réussite de la première édition de la journée de la CEMAC, le 16 mars 2009.

 

A l’issue de leur 9ème sommet à Yaoundé (Cameroun), les Chefs d’Etat ont institué une journée CEMAC qui sera célébrée les 16 mars dans chaque Etat membre. Dans un communiqué de presse, le président Bozizé a invité tous les Centrafricains à participer au forum de réflexion qui sera organisé dans le cadre des préparatifs du prochain sommet de la CEMAC prévu à Bangui en 2009.

 

«Compte tenu du contexte international caractérisé, entre autres, par une crise alimentaire, la RCA accordera une importance particulière aux questions liées au développement du secteur agricole à travers un échange d’expériences avec les pays membres», souligne le communiqué.

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 22:47

 

APA-Bangui2008-06-30 (Centrafrique) Les cinq pays membre de l’Association de les Conférences Episcopales de la Région de l’Afrique Centrale (ACERAC) ont démarré lundi à Bangui, les travaux de la 8ème Assemblée Plénière sur le thème « pour une bonne gestion des biens dans nos Eglises d’Afrique Centrale», en présence du président centrafricain François Bozizé.

 

Le secrétaire général par intérim de l’ACERAC, l’Abbé Alphonse Tati MBomba, a indiqué que le thème choisi par les Evêques de la Communauté Economique Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) vise « la nécessité de la bonne gestion des biens dans nos Eglises particulières et l’urgence d’une autonomie financière ».

 

En appréciant à sa juste valeur le choix du thème, le Président François Bozizé, a affirmé que le choix de Bangui pour abriter ses assises est assurément une bénédiction qui accompagnera les travaux du dialogue politique inclusif dont la République Centrafricaine entend enfin la paix et la stabilité pour notre région de la CEMAC.

 

L’ACERAC est née de la volonté des Evêques de cette sous-région de s’unir pour mieux agir en Eglise et pour l’Eglise. Elle comprend les Conférences Episcopales des pays comme le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Tchad et la République Centrafricaine, tous membres de la CEMAC.

 

L’Assemblée plénière de l’ACERAC se réunit tous les trois ans pour débattre des questions socio-culturelles qui intéressent l’église. A Malabo en 2002, il était question de « la femme dans la société et dans l’Eglise », tandis qu’à Ndjamena en 2005, le thème portait sur « le rôle des jeunes dans l’Eglise et dans la société ».

 

Le Siège de l’ACERAC se trouve à Brazzaville et le Secrétariat général est assuré par un prêtre Congolais. La fin des travaux est prévue pour le samedi 5 juillet.

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 22:44

 

JOHANNESBURG (AFP) - lundi 30 juin 2008 - 17h05 - Un club des indéboulonnables dirigeants africains, arrivés au pouvoir militairement ou après des élections truquées, devraient serrer les rangs autour de leur homologue zimbabwéen Robert Mugabe à l'occasion du sommet de l'Union africaine (UA) en Egypte. "En Afrique, il y a eu des élections conduites dans de bien pires conditions. Ces présidents dirigent toujours leur pays, et nous ne nous en sommes jamais mêlés", avait lancé avec défi Robert Mugabe, en annonçant qu'il irait à Charm-el-Cheikh.

 

Elections truquées, opposition réprimée, médias muselés, changement de la Constitution en leur faveur: plusieurs dirigeants africains n'ont rien à apprendre de M. Mugabe, âgé de 84 ans et au pouvoir depuis 1980. Certains dirigeants africains ne se sont même jamais livrés au verdict des urnes. Le colonel Mouammar Kadhafi, qui dirige la Libye depuis 39 ans, estime tout simplement que la démocratie n'a rien à voir avec les élections. Théoriquement, son régime est un "Etat des masses" gouverné par des comités populaires. Dans les faits, c'est lui, le "Guide de la révolution", qui détient tout le pouvoir.

 

Le roi Mswati III dirige aussi d'une main de fer le Swaziland, dernière monarchie absolue du continent, où les partis politiques sont tout bonnement interdits. A la tête de l'Angola depuis 29 ans, le président Jose Eduardo dos Santos a affronté une seule fois les électeurs, en 2002, mais le processus n'a pas été mené à terme, en raison du retrait de son rival entre les deux tours et de la reprise de la guerre civile.

 

Ailleurs, les scores des élections laissent peu de doute sur la légitimité des scrutins: le Gabonais Omar Bongo (doyen des chefs d'Etat africains avec 41 ans au pouvoir) a recueilli 79,15% des suffrages lors d'un scrutin en 2005; le Soudanais Omar el-Béchir (arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat sanglant il y a 19 ans) 89,5% en 2000; l'Egyptien Hosni Moubarak (27 ans à la présidence) 90% en 2002; le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali (qui a écarté son prédécesseur pour "sénilité" il y a 21 ans) 94,48% en 2004.

 

Encore plus fort: le général-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis un coup d'Etat contre son oncle en 1979, a remporté en 2002 96% des voix dès le premier tour. Pour rester aux commandes, ces chefs d'Etat ont souvent amendé leur Constitution pour supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels, à l'instar de Blaise Compaoré, au pouvoir au Burkina Faso depuis 21 ans.

 

Autre élément clé du maintien au pouvoir: des médias muselés. L'Erythrée de Issaias Afeworki (au pouvoir depuis 15 ans) est ainsi au dernier rang du classement de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières (RSF). La répression des opposants est également de rigueur. Le président de l'Ouganda, Yoweri Museveni (au pouvoir depuis 22 ans), a fait arrêter avant les élections de 2006 le leader de l'opposition, Kizza Besigye. En 2005, son voisin Meles Zenawi, qui dirige l'Ethiopie depuis 17 ans, a été plus loin en arrêtant toute la direction du parti d'opposition.

 

En Guinée, le régime de Lansana Conté (président depuis 24 ans) réprime toute forme de contestation. Début 2007, les forces de l'ordre ont tué 186 personnes lors de manifestations contre la hausse du coût de la vie. Certains leaders jouent le jeu jusqu'au scrutin mais se montrent plus ambigus au moment du dépouillement. Ainsi le président kenyan Mwai Kibaki, au pouvoir depuis 2002, avait bonne réputation jusqu'aux élections de décembre. L'opposition l'a accusé d'avoir trafiqué les résultats et le pays s'est enflammé jusqu'à la constitution d'un gouvernement d'union avec son rival Raila Odinga.

 

Dernier ingrédient: assurer ses arrières en cas de départ forcé. Paul Biya, 75 ans, qui dirige le Cameroun depuis 1975, a fait réviser la Constitution en 2008 pour s'octroyer l'immunité à vie.

 

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 00:54



 

Le chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba, a quitté Libreville ce 28 juin pour rejoindre la ville balnéaire de Charm el-Cheikh, en Egypte, où il prendra part avec ses homologues du continent au 11e sommet de l’Union africaine (UA) qui s’ouvre le 30 juin prochain. Sur son chemin, le président gabonais fera escale à Syrte, en Libye, pour s’entretenir avec Mouammar Al Kadhafi sur les questions relatives à la création des Etats-Unis d’Afrique (EUA).

 

Charm el-Cheikh sera-t-elle une terre bénie pour l’accouchement d’un gouvernement africain que l’UA peine à mettre en place ? Cette idée chère au président libyen, Mouammar Al Khadafi, qui prône une fusion des 53 Etats en une entité unique, butte sur les souverainetés nationales des Etats membres qui préfèrent aller progressivement vers cette union. Ces deux approches de l’intégration africaine divisent les pays membres de l’UA et risquent de noyer à nouveau le sommet de Charm el-Cheikh, qui s’ouvre le 30 juin prochain au pays des pharaons.


C’est sans doute pour réconcilier les positions des uns et des autres que le président Bongo Ondimba fait le déplacement de Syrte, en Libye, pour s’entretenir avec son homologue libyen, principal artisan d’une union africaine immédiate.


L’Afrique a besoin de souder son unité au cours de ce sommet qui s’ouvre dans un contexte de défis majeurs sur le plan à la fois de la stabilité économique, politique et sécuritaire.
Les négociations des Accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union européenne (UE) ou la création de l’Union pour la méditerranée, proposé par le président Sarkozy aux pays du bassin de la méditerranée, risquent de désaxer l’Afrique si les dirigeants africains ne proposent pas des solutions appropriées pour faire face à ces défis.


La déstabilisation politique, tout comme la multiplication de foyers de tensions un peu partout en Afrique, notamment au Tchad, au Soudan, en RCA, en RDC, et globalement dans les pays des Grands Lacs et sur la corne de l’Afrique, seront parmi les dossiers brûlants qui seront traités par les chefs d’Etats africains.


Le pied de nez de Mugabe, à l’Afrique et au monde, sera certainement le dossier prioritaire de ce sommet, au regard de ces implications politiques, et son influence sur le processus démocratique en Afrique. D’ailleurs, le président de l’UA, Jean Ping, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères qui précède celle des chefs d’Etats, avait estimé que l’UA ne prendra sa position qu’après l’examen du cas Zimbabwe par la conférence des chefs d’Etats.
«Nous attendons le sommet des chefs d'Etat pour faire des déclarations importantes sur le Zimbabwe» avait indiqué Jean Ping.


Médiateur dans plusieurs crises qui secouent l’Afrique, le Tchad, la RCA, la Côté d’Ivoire, etc, le président Bongo Ondimba, membre du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique et doyen des chefs d’Etats du continent parviendra t il avec ses pairs à trouver une issue pacifique et négociée à la crise zimbabwéenne ? Charm El-Cheikh offrira peut être aux chefs d’Etats africains la sagesse des Pharaons pour bâtir une Afrique prospère.

 

28-06-2008    Source : Gaboneco.com 

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 00:37

Indignation des ONG suite aux propos dAlain Joyandet

Le profit est-il la seule ambition de la France en Afrique ?

 

le 25 juin 2008


Les ONG de la plate-forme citoyenne France-Afrique (1) s’indignent de la multiplication des dérapages verbaux du secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, qui démontrent une conception cynique et dévoyée de l’aide au développement.


Alain Joyandet a remplacé Jean-Marie Bockel au poste de secrétaire d’Etat à la Coopération il y a 3 mois, après que ce dernier ait été écarté de ce poste pour avoir voulu en finir avec la « Françafrique ». Depuis, il multiplie les déclarations à l’emporte-pièce. Des déclarations qui ont le mérite de la franchise, après des décennies d’hypocrisie, mais qui révèlent la véritable nature de l’aide française au développement. Il ressort clairement des propos d’Alain Joyandet une absence d’ambitions de la France en terme de solidarité internationale, puisque l’ « aide au développement » est mise au service exclusif des intérêts économiques et politiques de la France, notamment pour faire barrage à la Chine. Le développement des plus pauvres, la défense des droits et de la démocratie passeront après.


Plus grave encore, dans le prolongement du discours décrié de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 27 juillet 2007, Alain Joyandet renvoie l’image d’une France qui méprise profondément l’Afrique et les Africains. Les propos du secrétaire d’Etat à la Coopération, qui s’apparente de plus en plus à un ministre du Commerce extérieur délégué à l’Afrique, ôtent toute crédibilité au discours de la France en matière de développement. Ceci est particulièrement grave à la veille d’une présidence française de l’Union européenne marquée par d’importantes échéances internationales pour le développement des pays du Sud (Conférence de l’OCDE à Accra sur l’efficacité de l’aide début septembre, Conférence des Nations unies à Doha sur le financement du développement fin novembre…).


Les organisations de la plate-forme citoyenne France-Afrique ont fait de la démocratie, du respect des droits de l’Homme et de la lutte contre la corruption les fondements d’une politique de la France en Afrique responsable et transparente qu’ils appellent de leurs voeux (2). Elles s’offusquent aujourd’hui de voir ces thèmes majeurs absents des 8 propositions émises par Alain Joyandet lors de sa conférence de presse du 19 juin. Un « oubli » d’autant plus inquiétant que quelques semaines auparavant, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme Rama Yade avait décliné une demande d’audition de notre plateforme, en précisant que le secrétaire d’Etat à la Coopération serait l’interlocuteur des associations sur ces sujets.


L’abandon manifeste de ces principes par la diplomatie française, loin de n’être que du ressort des secrétaires d’Etat, s’inscrit dans la longue liste des renoncements du gouvernement français, et des compromissions avec les dictatures (3).


Malgré le discours rassurant tenu sur ce point par Alain Joyandet à nos associations quelques jours après sa nomination, cette succession de provocations et de dérapages présidentiels ou ministériels sont bien les signes d’une « rupture dans la rupture » avec la Françafrique. Si tant est que la volonté de rompre avec ce système ait jamais existé au sein de l’exécutif français. Les organisations des sociétés civiles françaises et africaines ne baissent pas les bras, et sont de plus en plus mobilisées sur ce thème.

 

Extraits des déclarations de A. Joyandet :


• « L’implantation des entreprises françaises en Afrique est l’une de mes priorités», interview à lejdd.fr, 20 mai 2008.
• « J'ai des convictions mais je veux aussi défendre notre pays et ses parts de marché », propos rapporté par lejdd.fr, 19 juin 2008.
• [Le détournement d’argent public en Afrique ?] « Ce sont vraiment des sujets qui ne me semblent pas devoir être au cœur de (...) notre expression », interview à France 24, 20 juin 2008.
• « Si nous ne sommes pas les partenaires économiques privilégiés, alors on ne pourra plus défendre nos valeurs », Interview à France 24, 20 juin 2008.
• « Il ne faut pas qu’on se fasse prendre notre place par des puissances émergentes ». « On veut aider les Africains, mais il faut que cela nous rapporte », interview à Libération, 24 juin 2008.
• « J’ai créé ma première boîte à 24 ans, sans un rond, c’était bien plus compliqué de faire cela que de s’occuper de l’Afrique ! », interview à Libération le 24 juin 2008. • « C’est nous qui allons envoyer des cerveaux », réponse à France 24 le 20 juin 2008 suite à une question sur l’immigration choisie.


(1) La plate-forme citoyenne France-Afrique regroupe une dizaine d’ONG françaises : ATTAC, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France), Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID), Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), Cedetim/Ipam, Mouvement de la paix, Oxfam France – Agir ici, Peuples Solidaires, Réseau Foi et Justice Afrique Europe (Antenne France), Secours Catholique / Caritas France, Survie.


(2) La plateforme a publié en février sur ce thème un Livre Blanc assorti de nombreuses propositions qui ont été défendues devant l’Elysée, les cabinets ministériels, des parlementaires et la presse française et africaine.


(3) Visites à Omar Bongo, réception de Muhamar Kadhafi, rallonges budgétaires accordées au Congo de Denis Sassou Nguesso, sauvetage militaire du régime tchadien, enterrement d’une plainte visant les biens mal acquis de certains chefs d’Etat africains, etc.
 
Contacts presse :
Survie - Alexandra Phaëton : 01 44 61 03 25
CCFD - Véronique de La Martinière : 01 44 82 80 64

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 00:29














    siège de la CEMAC à Bangui


CEMAC : La BAD octroie 436 milliards de F CFA pour le développement de la communauté

 

Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a annoncé le 24 juin à Yaoundé l’octroi d’un appui financier de 436 milliard de FCFA pour le développement des pays membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC). Ces fonds serviront notamment à la réalisation d'infrastructures routières pour faciliter l'intégration sous régionale entre les pays membres et créer un pôle d'investissement attractif.

 

Réunis à Yaoundé depuis le 24 juin dernier pour les assises du 9e sommet de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), les chefs d'Etat des pays membres de cette communauté ont reçus un important appui financier de la Banque africaine de développement (BAD) pour pousser l’intégration et le développement de la sous région.

Le président de la BAD, Donald Kaberuka, a annoncé à l'ouverture des travaux de Yaoundé que sa banque mettra à la disposition de la CEMAC une enveloppe d’un milliard de dollars US, soit 436 milliards de F CFA, destinée aux projets vitaux de développement de la zone.

L’appui financier de la BAD servira notamment au développement des infrastructures routières transfrontalières, à l’amélioration de la santé des populations, à la recherche agricole, à l’érection d’infrastructures énergétiques, mais aussi à la promotion de la bonne gouvernance. Ces chantiers sont autant d’axes vitaux du développement de la sous région pour en faire un pôle d'investissement attractif pour les entrepreneurs étrangers.

Le président de la BAD a exhorté les pays bénéficiaires de cette aide à tout mettre en œuvre pour le maintien de la paix et de la sécurité dans la sous région afin de garantir les conditions socio politiques propices au développement, l’amélioration du climat des affaires et une meilleure redistribution des fruits de la croissance.


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(Le Messager 26/06/2008)

Par SHANDA TONME

Par SHANDA TONME

 

 

Abondamment citée en exemple dans les années 1970, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Est qui regroupait le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, est morte froidement et précipitée dans l’oubli par le tumulte des instabilités internes de ses membres.

Il avait en effet suffi d’une succession de coups d’Etat pour désorganiser toute la sous-région et compromettre ce qui apparaissait déjà comme une excellente rampe de lancement pour un développement intégré et concerté à long terme. Au sommet de sa réussite, cette organisation avait mis en place un réseau d’échanges efficace entre ses pays membres et disposait même d’une compagnie aérienne dont les performances étaient très appréciées. East african Airlines était en effet un des rares transporteurs crédibles du continent.

Il est sans doute honnête de mentionner également le Groupe andin, une autre expérience digne d’intérêt en son temps, qui regroupait quelques pays d’Amérique latine, et qui passa aussi de vie à trépas, suite à des chamboulements politico idéologiques internes de ses membres. Dans le cas d’espèce, la désintégration fut la conséquence automatique du coup d’Etat pro américain soutenu par la CIA qui se traduisit par l’élimination physique du président socialiste Salvador Allende et la prise du pouvoir par une junte militaire conduite par Augusto Pinochet. Il faut dire que les Etats Unis en ce début des années 1970, menait une croisade outrancière contre toutes les expériences du genre considérées comme dangereuses pour les intérêts américains. Les sociétés multinationales y faisaient la loi, et tenaient les vastes gisements de cuivre au Chili.

Le rappel de ces expériences qui ont mal tourné en dépit du formidable espoir qu’elles suscitèrent en leur temps, n’est pas anodin si nous nous penchons sur la situation de la sous région d’Afrique Centrale. Trop de bruits a été fait et continue d’être fait autour de toutes sortes de structures initiées explicitement ou implicitement en Afrique Centrale. Or dans le même temps, l’observateur averti ne peut qu’être déçu devant le peu de réalisations effectives en termes de projets. Tout se passe comme si les Etats membres se sont de tout temps mis d’accord sur une espèce d’inaction, se contentant du strict minimum pour continuer de mériter une certaine attention internationale, ou simplement pour servir de cache sexe face aux homologues d’Afrique de l’Ouest.

D’un sommet à un autre, les Chefs d’Etat d’Afrique Centrale, à la différence de ceux d’Afrique de l’Ouest, ont plus souvent affiché et renforcé l’impression de division et d’incohérence, que de cohésion et d’unité autour des objectifs précis, et des stratégies opérationnelles. Il convient d’ailleurs de mentionner, toute exagération mise à part, que le jugement globalement négatif porté sur les institutions d’intégrations de la Sous région, ont conduit les universitaires et autres chercheurs, à ne pas trop leur consacrer des travaux de premier plan.

Certes, il serait injuste de ne pas relever pour s’en féliciter, le relatif succès des institutions spécifiquement monétaires et l’excellente collaboration entre les banques centrales. Mais l’honnêteté voudrait aussi, qu’il soit précisé ici, que le fait que les mécanismes de gestion, de régulation et de contrôle monétaire s’en sortent bien, n’est pas du tout un fait du hasard. C’est la France, directement, qui assure réellement le contrôle et la gestion des mécanismes monétaires et des institutions y relatives. La raison n’a pas besoin de mystère pour être étayée, dans la mesure où c’est la conséquence logique de la main mise de l’ancien colonisateur sur les Etats membres dans tous les sens.

Le Francs CFA étant une création et un outil de paternalisme éternel de Paris, celle-ci ne peut pas prendre le risque de laisser dans la cacophonie, cette monnaie dont elle est l’unique garante en amont et en aval. Tout désordre tangible du Franc CFA aurait des répercussions immédiates sur le trésor français.

En fait, la tradition observée jusqu’ici, veut que le principe de l’intégration soit d’abord le résultat de la détermination des colonies ou des néo colonies, selon la libre appréciation de chacun, à demeurer soudées autour du maître, du père, du donneur d’ordre, du protecteur, et du véritable patron de leur destin collectif. A ce propos, c’est à Paris et non à Yaoundé, Libreville, Brazzaville ou Bangui, que les grands dossiers de la sous région vont trouver régulièrement des solutions. Les Chefs d’Etat ici ont montré et démontré à suffire, qu’ils n’ont pas à proprement parler des relations de travail permanentes. A l’inverse ils sont forts à cultiver de petites animosités tenaces. Les échanges d’experts ne sont ni choses courantes, ni pratiques établies dans les textes. La circulation des personnes relève encore de la magie, et il est sans doute plus aisé pour un Camerounais d’obtenir un visa d’entrer en Allemagne et en Belgique, que d’obtenir un visa pour la Guinée Equatoriale.

Au chapitre de la circulation des marchandises, le gouvernement tchadien avait un instant réorienté une partie substantielle de ses activités d’importation et d’exportation vers les portes des pays voisins hors CEMAC. Il faut dire que l’on dénombrée plus de trois cent postes de contrôles tracassières entre le port de Douala et la ville de Ndjamena distante d’environ 1300 km. La corruption qui ravage le Cameroun n’est pas seule en cause, c’est le sommet de l’Etat qui n’a rien fait pour expliquer et éduquer ses citoyens et ses fonctionnaires sur les implications concrètes des politiques sous régionales.
Qu’est ce qui peut expliquer un tel désenchantement et une perspective aussi négative?

Nous avons montré déjà tantôt, que les expériences de l’Afrique de l’Est et du Groupe Andin, ont connu des problèmes dès lors que des révolutions négatives et réactionnaires, ont modifié les institutions politiques internes des Etats. Les mêmes causes produisent, dans une certaine mesure, les mêmes conséquences en Afrique Centrale. A la différence de l’Afrique de l’Ouest par exemple, l’Afrique Centrale n’a connu que très peu de changements politiques réels depuis 1960. Si ailleurs, les régimes installés et soutenus à bout de bras par l’ancien colonisateur, ont subit des secousses voire quelques changements vers des orientations plus nationalistes, ici l’on a assisté à de simples replâtrages de mauvais goût sans incidence notable sur la nature fondamentale des régimes.

Par ailleurs, le Cameroun qui de façon naturelle, aurait du assumer le leadership de la sous région pour servir de locomotive tant en ce qui concerne sa structuration organique qu’en ce qui concerne la projection de son influence dans le concert diplomatique continental, a abandonné cette mission depuis le départ volontaire du pouvoir de son premier président en 1982. Son successeur Paul Biya est complètement éloigné de la scène diplomatique et bat tous les records d’absence aux sommets importants. La conséquence majeure de cette défaillance de la principale puissance sous régionale se vérifie maintenant dans l’espèce d’embrouille qui caractérise les quelques tentatives de construction institutionnelle forte. L’on note surtout l’absence de régularité dans les réunions des organes, le non respect des calendriers, la distorsion dans la présentation des projets, l’incohérence généralisée, le vide normatif chronique.

L’Afrique Centrale n’a pas de véritable chef, et une famille sans chef, est une famille amputée, sans direction et sans foi, qui ne peut ni impressionner personne, in influencer quelconque dossier ou instance, et encore moins se prévaloir de morale et d’éthique. Dans ce contexte, il faut se méfier d’analyser l’élection de l’ancien Ministre gabonais Jean Ping à la Présidence de la Commission de l’Union Africaine, comme une victoire de la région. L’événement est à mettre à l’actif solitaire du Gabon, et particulièrement de son bouillant mais précieux Président, lequel en dépit de mille adjectifs contre ses méthodes et sa personne, a accumulé une capacité manœuvrière incontestable sur le plan diplomatique.

En tout état de cause, le chemin est long et tortueux, si tant est que les dirigeants de cette sous région veulent croire en quelque chose pour des institutions communes effectives, viables et valables. L’optique d’une effectivité, ne laisse malheureusement aucune chance de survie aux régimes en place, presque tous illégitimes et dictatoriaux. Il n’y a pas pire utopie qu’une volonté de construction institutionnelle sans démocratisation des espaces d’expression citoyennes nationales. En cela, l’intégration en Afrique Centrale dans la configuration géopolitique actuelle ne saurait être crédible, tant les défaillances sont chroniques./.


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Afrique Centrale: Cemac - Obiang Nguema quitte les travaux

 

Le Quotidien Mutations (Yaoundé) 26 Juin 2008 Léger Ntiga

 

 

Officiellement, il est reparti assister son épouse malade. D'autres sources évoquent un blocage.

C'est un échange entre des éléments de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp), l'unité spéciale chargée de la sécurité du chef de l'Etat camerounais qui a attiré l'attention des médias, sur le départ précipité de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président de Guinée Equatoriale.

 

"Le président équatoguinéen est sorti de l'hôtel Hilton vers 9h ainsi que l'a annoncé le reporter de la Crtv au Hilton. Mais, c'était pour se rendre à l'aéroport de Nsimalen. Il retourne à Malabo pour cause de maladie de son épouse", croit savoir le cadre de la Dsp qui s'adresse ainsi à son collègue. Toujours est-il qu'à la clôture des travaux de la neuvième conférence des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale (Cemac) hier, aucune annonce officielle n'a été faite à ce propos.

 

Pas plus qu'aucune allusion spécifique à la délégation équatoguinéenne n'a été faite. Or sur le départ de la capitale camerounaise du président Obiang Nguema, des indiscrétions venues des experts de la Cemac évoquent un malentendu. Approchés, des membres de l'ambassade de Guinée équatoriale et de la délégation du président Obiang indiquent "une nécessité impérieuse doublée d'une urgence".

 

Dans les coulisses du huis clos ayant suivi la cérémonie d'ouverture du sommet de Yaoundé mardi 24 juin dernier, il se rapporte que les échanges ne sont pas allés à leur terme. Certains participants auraient invoqué une motion d'ordre en rapport avec la conduite des travaux.

Une situation qui aurait sorti le président Denis Sassou Nguesso de sa réserve. Le chef de l'Etat congolais a alors exigé de ses "amis et frères" un examen approfondi des questions. Son propos, aura permis de débloquer la situation dès lors qu'il aurait fermement souhaité que des décisions concrètes sortent des assises de Yaoundé.

 

Loin des discours et des réunions dans lesquels la Cemac est engluée, le président congolais aurait demandé, à propos de Air Cemac qu'on mette de côté la préoccupation d'argent liée aux cinq milliards préalables à son démarrage. Denis Sassou Nguesso aurait demandé la preuve que les outils sont réunis pour l'amorce effective de ce projet. Toute la soirée de mardi, des tractations au cours du banquet offet par Paul Biya, n'ont rien apporté.

 

Résolutions

 

La séance de clôture de la neuvième conférence des chefs d'Etat de la Cemac a débuté hier, 24 juin 2008 avec un retard de plus de quatre heures de temps. Preuve selon des sources que l'ordre du jour de la veille n'a pas été vidé. Pour autant, de grandes décisions ont été prises à Yaoundé. Elles vont de la décoration de certains acteurs et cadres de la Cemac, aux résolutions sur le futur de la Communauté.

 

A ce sujet, différents postes vacants ou créés ont été pourvus. C'est dans ce cadre que le Camerounais Mbapou Edzenguele a été nommé directeur général de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac) pour le Cameroun. Sur la même lancée, Abbas Mahamat Touni remplace son compatriote Gata Ngoulou au poste de Secrétaire général de l'institut monétaire sous régional.

 

Sur le plan de la mise en place des institutions de la Cemac, à côté de la mise en route du traité révisé et la convention sur la réforme monétaire, annoncés par le président du comité de pilotage des réforme, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le sommet a demandé aux pays membres de désigner leurs représentants dans les instances de son siège à Bangui. Dans le même ordre d'idées, une feuille de route consensuelle devrait être élaborée sur la libre circulation des hommes et des bien, qui, faut-il le rappeler, n'a rien à voir avec le déplacement des populations dans la sous région. De même, le 1er janvier 2010 est arrêté comme date d'entrée en vigueur du passeport Cemac.

 

Les chefs d'Etat de la Cemac appellent de leurs voeux, le renforcement des capacités des forces de sécurité des pays membres de la Cemac dans l'optique d'assurer une plus grande sécurité à leurs Etats et faire face à l'insécurité qui menace de déstabilisation, la sous région. Répondant à une doléance revenue plusieurs fois dans les allocutions prononcées à l'ouverture des travaux mardi dernier, le sommet appelle à la consolidation des acquis relatifs à la création de Air Cemac. Un comité ad hoc est créé à cet effet. L'autorité en charge de la sécurité est ainsi transférée de la Cemac pour la Ceac. Tout comme la Commission reçoit le mandat de prendre attache avec toutes les compagnies d'envergure au profit de la compagnie communautaire en gestation en dépit du retrait de la course de Sn Brussels.

 

En attendant le premier trimestre de 2009, date arrêtée pour l'avènement du siège du parlement de la Cemac, le sommet a dit sa satisfaction aux processus démocratiques dans les différents pays où des élections se sont récemment déroulées. Dans ce chapitre, les chefs d'Etat d'Afrique centrale se proposent d'octroyer une assistance au Tchad, pour apporter leur soutien au "régime démocratique" du président tchadien en proie aux assauts des rébellions qui tentent de "déstabiliser" le pays.

 

Au rang des financements à allouer, résolution est prise pour que la Beac prélève chaque année 20% de ses bénéfices en faveur des projets communautaires. Cependant que les Etats prendraient 10% de leur budget pour la relance de l'agriculture.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE