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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 20:57

 

 

 

 

afrique

 

 

1er septembre 2012  Juliette Abandokwe


"L'arme la plus puissante dans les mains des oppresseurs, est la mentalité des opprimés." Steve Biko


 La profonde disqualification culturelle et morale du peuple qui a "librement et démocratiquement élu le Choix du Peuple", est l'arme de diversion principale d'un pouvoir qui ne cherche qu'à tout casser pour mieux exister. Comme le disait Etienne de La Boétie, "Ils ne sont grands parce que nous sommes à genou".


 La jeunesse africaine agissante, à l'aube du 2ème cinquantenaire des pseudo-indépendances gracieusement offertes par des colons qui ont fait semblant de partir, et qui ne sont en réalité jamais parti, se réveille et s'appuie sur des luttes possibles puisqu'elles ont existé, sur des idéologies qui ne peuvent jamais mourir, et sur la mémoire d'une Histoire qu'aucun révisionniste ne pourra changer. Une vérité ne se change pas. Elle se camoufle tout au plus, et jamais pour toujours. 


Les jeunes, qu'ils soient togolais, sénégalais, camerounais, centrafricains, congolais, gabonais, commencent à comprendre chaque jour davantage que tout est possible. Ceux qui font semblant depuis 50 ans d'être infaillibles donc immuables, savent aussi que tout est possible. Ils n'arrivent plus à cacher leur nervosité et leur peur, et leur comportement s'en ressent. Les actes de désespoir qui expriment autant l'aveu que les derniers soubresauts de tentatives de diversion ne leurrent pas ceux savent déjà à qui ils ont affaire. L'extrême belliquosité de certaines décisions ne sont que des preuves d'impuissance devant une roue qui tourne inexorablement.  


Pour reprendre un cas typique au Cameroun, l'enfermement dans une prison puante et moisissante d'un Enoh Meyomesse qui n'a fait que son devoir de citoyen en dénonçant les dysfonctions d'un Etat qui méprise un peuple tout entier, ne changera strictement rien. Tant qu'il sera emprisonné, et tant qu'une condamnation à mort planera comme une épée de Damoclès, il sera un martyr. Et si d'aventure l'Etat camerounais commettait l'erreur mettre une fin à ses jours, à l'instar de ceux que Paul Biya a déjà fait assassiner tout au long de ses mandats successifs, l'évolution de la pensée résistante camerounaise ne pourrait que s'en nourrir et accélérer sa diffusion comme une tache d'huile. 


Museler le droit d'expression des citoyens d'une Nation, en les intimidant par l'emprisonnement, les procès fantoches, les traitements dégradants, l'arrogance et le mépris, l'interdiction de diffusion de leur expression écrite, les "avertissements" et menaces de mort, le lavage de cerveau et la corruption de proches, ne changeront rien du tout à l'évolution du droit de penser individuel.  

 

La répression omniprésente n'arrivera pas à contrôler indéfiniment la pensée de l'individu.

  

 Quand un petit groupe de citoyens comprend que les tyrans et leurs sbires sont des humains comme eux, mangent et dorment de la même façon, fredonnent ou chantent à la cantonade le même hymne national, et voient dans le comportement de leurs oppresseurs une peur indicible devant la perspective d'une masse résistante et par eux potentiellement incontrôlable, les autres citoyens se joindront rapidement jusqu'à devenir une masse invincible. 


 La mentalité de l'opprimé dont parle Steve Biko, qui est en fait le résultat d'une manipulation systématique et historique de la peur, du sentiment de médiocrité et du manque collectif d'estime, n'est pas inaliénable contrairement à ce qu'essaient de faire croire les oppresseurs, et ceux qui ont perdu la clairvoyance de se poser les vraies questions. 


 Rien qu'à force de vivre, la conscience de l'intolérable évolue, et permet de dépasser la peur et les fragilités parfois imaginaires, et le plus souvent fabriquée dans un souci d'oppression efficace et durable. C'est ainsi qu'au Togo, les femmes ont montré leurs fesses dans la rue, contredisant ainsi ceux qui pensent que la soumission d'un peuple est éternelle. 


 Le dépassement de toute cette manigance psychologique par des citoyens devenus conscients, est donc le meilleur moyen de désconstruire les armes des oppresseurs, et de permettre l'identification de l'utilisation de ces mêmes armes par de nombreux soi-disant opposants et soi-disant résistants.

  

 "On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps." Abraham Lincoln. 

 

http://juliette.abandokwe.over-blog.com/article-deconstruire-les-armes-des-oppresseurs-le-defi-de-la-jeunesse-africaine-109637464.html 

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 22:45

 

 

 

femmes togolaises

 

 

 

26/08/2012 AFP


Les femmes du collectif d'opposition "Sauvons le Togo" ont appelé dimanche "toutes les femmes" du pays à observer une semaine de "grève du sexe" à compter de lundi, pour obliger les hommes à "s'investir davantage" à leurs côtés.


"Nous appelons toutes les femmes à priver leur mari de sexe pour une semaine, à compter de lundi. C'est pour nous une manière de contraindre tous les hommes (...) à s'investir davantage dans la lutte menée par le collectif +Sauvons le Togo+ depuis plusieurs semaines", a déclaré à l'AFP Mme Isabelle Améganvi, membre du collectif.


"Sauvons le Togo", qui regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements d'opposition, a organisé trois manifestations cette semaine pour demander des changements avant les élections législatives prévues en octobre.


"Les femmes sont les premières victimes de la situation catastrophique que nous vivons au Togo. Raison pour laquelle nous disons à toutes les femmes: une semaine sans sexe. C'est aussi une arme de lutte", a expliqué Mme Améganvi, la deuxième vice-présidente de l'Alliance nationale pour le changement (ANC, l'un des principaux partis d'opposition de Jean Pierre Fabre).


"Nous avons d'autres actions à mener les jours à venir. Jeudi prochain, nous comptons descendre dans les rues de Lomé pour exiger la libération de nos militants arrêtés mardi et mercredi et déférés à la prison de Lomé", a-t-elle précisé.


De nouvelles manifestations organisées par le collectif sont prévues à partir de mardi. "Nous organiserons des marches suivies de sit-in à la place de l'indépendance les mardi, mercredi, jeudi et vendredi prochains. Le rassemblement se fera à Bè-Château", avait déclaré samedi un rapporteur du collectif.


Samedi, des milliers personnes ont défilé dans les rues de Lomé sans que les forces de l'ordre s'y opposent, alors que les manifestations des mardi et mercredi ont été dispersées à coup de gaz lacrymogènes.


"Sauvons le Togo" demande l'abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptées par l'Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique, et réclame également le report à juin 2013 des élections législatives théoriquement prévues en octobre prochain, en raison de retards dans l'organisation du scrutin.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 23:16

 

 

 

 

 

ATT-22-aout-2012.jpg

 

 


 

 

 

 

22 AOÛT 2012 © koaci.com. Après le coup d’état militaire du 22 mars dernier qui a mis fin à son mandat, l’ex président Ahmadou Toumani Touré (ATT) contrairement à ce qu’on pourrait penser occupe ses journées à ce qui s’apparente à des vacances dorées, bien loin des problèmes sociopolitiques de son pays. 

 

Depuis le coup d’état militaire du 22 mars dernier effectué par les bérets verts du capitaine Sanogo, ATT comme il est affectueusement appelé par ses concitoyens, a trouvé asile au Sénégal sur invitation du président Macky Sall .

 

Avec toute sa famille, sa femme Lobbo Touré, ses filles Fanta et Mabo ainsi que leurs petits-enfants Ils résident à Dakar, au ‘petit palais’ une résidence réservée aux invités de marque. Il revient des iles canaries, ou toute la famille a passé trois semaines de vacances.

 

Sa vie semble désormais bien loin des audiences et des tracas politiques même s’il reçoit de temps en temps des amis comme les présidents Denis Sassou Nguesso (République du Congo) et Idriss Déby Itno (Tchad) entre autres.


Même s’il ne désespère pas de retourner dans son pays, il doit être patient car certains maliens ne lui ont pas pardonné sa gestion des débuts de la crise au nord du pays qui avait conduit au massacre de plusieurs militaires.

 

Plusieurs voix s’élevaient dans le pays l’accusant d’avoir ‘vendu ‘ le Mali, en raison de son attitude passive face à l’avancée des islamistes à l’époque de son mandat, ainsi que tout récemment sa non-implication dans la résolution de la crise dans le pays.


4 mois après le coup d’état, le Mali est divisé en deux, entre le nord dirigé par trois groupes islamistes et le sud par le président par intérim Dioncounda Traoré avec son premier ministre qui viennent de doter le pays d’un gouvernement de 31ministres pour gérer la crise.


Nanita © 

 

 

 

 

Goodluck-Jonathan-chef-d-Etat-.jpg

 

 

Intervention militaire au Mali pas exclue si les négociations échouent

 


DAKAR AFP / 23 août 2012 03h24 - Une intervention militaire de l'Afrique de l'Ouest au Mali n'est pas à exclure dans ce pays dont le Nord est occupé par les islamistes armés si les négociations en cours venaient à échouer, a estimé tard mercredi soir le président nigérian Goodluck Jonathan lors d'une visite à Dakar.


La Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) va certainement intervenir militairement (mais) avant tout, nous sommes en négociations, a déclaré à la presse M. Jonathan après un entretien et un dîner avec son homologue sénégalais Macky Sall au palais présidentiel.


Je pense que, à travers les négociations, nous serons en mesure de résoudre cette crise. Nous n'avons pas forcément besoin d'une intervention militaire (...) mais si cela échoue, nous n'avons pas d'autre choix, a-t-il ajouté.


La Cédéao est engagée dans la médiation pour résoudre la crise malienne née d'un coup d'Etat militaire ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars, putsch qui a précipité la chute du vaste nord du pays aux mains de groupes armés mêlant au départ rebelles touareg, islamistes extrémistes et autres criminels. Aujourd'hui, les islamistes ont évincé leurs ex-alliés touareg du Nord et contrôlent désormais totalement ces régions.


L'Afrique de l'Ouest prépare le déploiement au Mali de quelque 3.300 soldats avec le soutien de plusieurs pays occidentaux au plan logistique, mais les contours de cette force restent encore flous.

La Cédéao dit attendre la demande formelle de Bamako ainsi qu'un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le même temps, elle a entamé des discussions avec certains des groupes armés présents dans le nord du Mali.


La diplomatie ou la négociation est la (première) étape, l'intervention militaire est l'extrême. Quand la négociation échoue, alors on peut parler d'intervention militaire, a insisté Goodluck Jonathan.

Nous devons stabiliser le gouvernement à Bamako, je pense qu’à travers la négociation, nous serons en mesure de résoudre cette crise, a estimé le président nigérian, arrivé mercredi soir à Dakar pour une visite officielle jusqu'à jeudi en fin de matinée, d'après son programme.

Le président Macky Sall n'a pas fait de déclaration. M. Sall a accordé l'asile au président malien renversé ATT, installé avec sa famille dans une villa pour hôtes de marque à Dakar.

Le chef de l'Etat nigérian a toutefois exclu l'usage de la force contre Boko Haram, groupe islamiste auteur de nombreux attentats sanglants dans son propre pays. D'après diverses sources au Mali et à l'étranger, des combattants de Boko Haram sont présents dans le nord du Mali.

Le gouvernement du Nigeria ne mobilisera pas de troupes pour éliminer une partie du Nigeria, non, parce que les terroristes (...) se mêlent à la population civile. Si on utilise une grande puissance de feu, il y aura beaucoup de victimes innocentes. On doit donc être très prudent car c'est une situation très délicate, a affirmé Goodluck Jonathan.


Le 18 août, le gouvernement nigérian a fait état de contacts avec Boko Haram. Les attentats de ce groupe ont fait plus de 1.400 morts depuis 2010 dans le nord et le centre du Nigeria, selon l'organisation Human Rights Watch (HRW).


(©)

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 22:31

 

 

 

 

 

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Brazzaville (Congo) 2012-08-17 18:15:21 (APA) Treize (13) partis de l’opposition congolaise ont déclaré « illégitime » vendredi, l’Assemblée nationale issue des élections législatives des 15 juillet et 5 août au regard des dysfonctionnements constatés lors de leur déroulement.

Dans une déclaration, ces partis de l’opposition « réaffirment et certifient que tous les résultats publiés par un ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation aux ordres sont faux.

A ce titre ils déclarent rejeter « énergiquement » les résultats du scrutin et appellent les populations congolaises à en faire autant » et à se mobiliser « afin de barrer la route à la dictature sous toutes ses formes ».

 Dans cette déclaration l’opposition « dénonce le projet du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, tendant à réviser la constitution du 20 janvier 2002 à l’issue de ces élections caractérisées par des fraudes massives ».

« Comme de coutume, depuis le coup d’Etat de 1997, la nouvelle Assemblée nationale sera à sa dévotion et régentée par lui, ce qui lui permettra de prolonger le nombre de mandats et de modifier l’âge du dépôt de candidature à l’élection du président de la République en 2016 », protestent la coalition des 13 partis d’opposition.

Ces formations politiques font remarquer que « depuis 2002, Denis Sassou N’Guesso est déterminé à ne jamais organiser des élections libres, transparentes et équitables, conscient qu’il est de son désaveu par le peuple congolais ».

« Les législatives de 2012 en sont une illustration avec un taux d’abstention de l’ordre de 90%, au premier tour et 97% au deuxième tour, soit moins de 10% de taux de participation sur l’étendue du territoire national », font-ils remarquer.

L’opposition congolaise a, dans cette même déclaration, déploré que le Congo soit aujourd’hui un pays de paradoxe avec « 70% de taux de chômages chez les jeunes, 70% de taux de pauvreté, un taux de mortalité élevé, une expérience de vie raccourcie etc… ».

Elle demande ainsi au chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, « de convoquer les Etats généraux de la nation, seul schéma, selon elle, en mesure de « réhabiliter la République, relancer la démocratie et sauver le pays de la catastrophe ».

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 16:35
 
 
 
 
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Saleh Kebzabo : représentant de l'opposition tchadienne
 
 
 
Par Olivier Rogez RFI jeudi 16 août 2012
 
 
 
« Il s’agit d’engager des enfants du Tchad sur un territoire étranger, il s’agit d’envoyer des enfants du Tchad en guerre dans un autre pays, et donc cette question, de notre point de vue, ne relève pas d’une seule personne, fût-elle président de la République. C’est une question qui doit être débattue à l’Assemblée nationale, c’est à l’Assemblée nationale qu’on donne l’autorisation aux troupes nationales d’aller à l’étranger. »
 
Il y a un mois, le président tchadien Idriss Déby évoquait l'idée d'envoyer des troupes tchadiennes sous mandat international pour aider le Mali à régler la crise du Nord. Aujourd'hui, l'opposition réclame un débat national sur cette question. Saleh Kebzabo, l'un des chefs de file de l'opposition tchadienne, est l'invité de RFI.
 
Interview
 
 
RFI : Bonjour Saleh Kebzabo. L’armée tchadienne doit-elle selon vous participer à une éventuelle force envoyée au Mali sous mandat international ?
 
Sur le principe lui-même d’envoyer des troupes dans un pays africain,  c’est une question de modalités et de conditions. Et en l’espèce si la question du Mali devait se poser, je crois que ce n’est pas seulement une question tchadienne,  c’est une question africaine, une question internationale. Mais nous là où on est un gêné aux entournures, c’est que cette question-là on ne pense qu’il faille qu’elle soit traitée uniquement comme une gestion personnelle par le président Déby, il s’agit d’engager des enfants du Tchad sur un territoire étranger, il s’agit d’envoyer des enfants du Tchad en guerre dans un autre pays, et donc cette question-là de notre point de vue, ne relève pas d’une seule personne fût-elle le président de la République. C’est une question qui doit être débattue à l’Assemblée nationale et c’est à l’assemblée nationale qu’on donne l’autorisation aux troupes nationales d’aller à l’étranger.
 
RFI : C’est-à-dire que lorsque le président décide d’envoyer l’armée nationale à l’étranger il doit d’abord consulter l’assemblée nationale.
 
S.K : Dans tous les pays démocratiques c’est comme cela que ça se passe et nous insistons que cela se passe ainsi parce que les Tchadiens n’ont pas oublié qu’il y a une dizaine d’années nos soldats sont allés mourir en Equateur au Congo sans que personne n’en soit informé, sans que même les parents on ne leur rende compte, on ne sait pas qui est mort, on ne sait pas  pourquoi ils sont morts. Des dizaines et des dizaines de Tchadiens qui sont morts au Congo, nous pensons que cela ne doit pas se répéter. Et la même chose se passe aujourd’hui en RCA où les troupes tchadiennes maintiennent à bout de bras le président Bozizé au pouvoir, président Bozizé qui a été amené au pouvoir par les mêmes troupes tchadiennes qui assurent sa sécurité personnelle, qui aujourd’hui vont traquer les rebelles centrafricains en territoire centrafricain. Je crois que ça aussi c’est une situation qui n’est pas normale. Les Tchadiens ne sont pas d’accord d’aller mourir pour rien, sans savoir pourquoi à l’étranger.
 
En ce qui concerne le Mali, une cause qui est noble parce que c’est un pays africain qui est victime d’un démantèlement et qui est en train de perdre sa souveraineté, et qui perd une partie de son territoire, donc là je pense que la solidarité africaine impose  effectivement que toute l’Afrique se mobilise non pas seulement une partie de l’Afrique, pour aller aider les frères maliens à recouvrer leur souveraineté et leur intégrité territoriale.   
 
RFI : Est-ce que la crise au Nord - Mali est une menace pour le Tchad ?
 
S.K : C’est une menace indirecte. Vous avez au Mali l’AQMI, AL QAEDA et autre, qui sont en train de s’implanter et si on n’y prend pas garde, ils vont s’implanter durablement. Vous avez au Nord du Nigéria BOKO HARAM. Vous avez une branche qui veut s’en réclamer en République centrafricaine. Vous avez la situation au Soudan, au Sud et dans le Darfour qui n’est toujours pas réglée. Vous avez plus loin la situation en Somalie. Et tout cela a en commun la bande sahélo-saharienne. Et donc le Tchad est bien sûr concerné puisqu’il se retrouve au milieu de tout cela mais bien sûr au-delà des Tchadiens ce sont tous les Africains qui se sentent concernés par cette  tentative de déstabilisation de l’Afrique et du monde parce qu’il s’agit du terrorisme international qui est en train de vouloir s’implanter au cœur de l’Afrique et donc il faut épauler les Maliens il faut tout faire pour mettre fin à cette situation.
 
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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 00:25

 

 

 

 

 

 

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Le retour d'André Mba Obame annonce une nouvelle confrontation avec le pouvoir contesté.

Au Gabon, l’événement politique majeur a été le retour au pays de l’opposant André Mba Obame(AMO). Parti du Gabon le 11 juin 2011 pour des soins en Afrique du Sud, AMO est revenu au bercail le 11 août 2012.

Après plus d’une année hors des frontières nationales, son pays lui manquait visiblement et les militants de son parti dissous, l’Union pour la nation (UN), étaient aussi presqu’orphelins.

Un revenant plein d’exigences

En témoigne l’accueil populaire et enthousiaste qui a été réservé au docteur en Sciences politiques et ancien cacique du régime du feu Omar Bongo Ondimba.

Aussitôt rentré, il a mis les pieds dans les plats de la politique en appelant à la tenue d’une conférence nationale, seul moyen, à son avis, «de sortir le pays de la crise sans verser de sang.»

Sur ce plan, il a repris à son compte une demande de la société civile gabonaise qui, le 8 août 2012, formulait la même requête au régime d’Ali Bongo Ondimba.

Pour se donner des chances de voir cette revendication aboutir, la société civile entend associer les confessions religieuses pour faire pression sur le gouvernement.

Un opposant attendu au tournant…

André Mba Obame ne compte pas aussi rester inactif pour se faire entendre du pouvoir, bien qu’il doive observer une période de convalescence comme le lui ont, sans doute, recommandé ses médecins.

Mais il n’est pas certain que leurs conseils soient suivis par le patient de luxe qui a déclaré qu’il redoublera d’efforts dans son opposition farouche à Ali Bongo Ondimba, son ami d’hier devenu aujourd’hui son pire ennemi.

La présidence a beau dire que le retour de l’opposant est un non-événement, il n’en demeure pas moins qu’il n’a pas été indifférent à ce qui s’est passé et surtout à ce qui s’est dit.

A défaut de lui interdire de rentrer comme c’est le cas dans les républiques bananières, le pouvoir l’a laissé revenir pour sans doute mieux le tenir en laisse avec les poursuites judiciaires engagées à son encontre pour trouble à l’ordre public après qu’il s’est autoproclamé président en janvier 2011, en estimant être le véritable vainqueur de la présidentielle de 2009.

La conférence nationale aura-t-elle lieu?

Mais cela semble ne pas effrayer l’enfant terrible de la politique gabonaise. Outre la revendication d’une Conférence nationale souveraine (CNS), AMO a jeté une pierre dans le jardin du Palais de front de mer (palais présidentiel) en imputant au régime des massacres à Port-Gentil (capitale économique du pays) lors de la présidentielle.

La surenchère verbale a commencé et a toutes les chances de continuer vu que le régime n’envisage pas de faire la moindre concession par rapport à la tenue d’assises nationales.

A ses vis-à-vis, il ne cesse de marteler qu’il n’y a pas de crise au Gabon qui nécessiterait ce genre de rencontre qui a eu ses heures de gloire dans certains pays africains au début de la démocratisation dans les années 90.

On assiste pour le moment à un langage de sourds et chacun campe sur ses positions. Qui du pouvoir ou de l’opposant fera des concessions dans l’intérêt du pays? Là est toute la question et il faut craindre que la confrontation qui pourrait naître de ce bras de fer ne comporte beaucoup de dangers pour la paix sociale.

Le Pays

 

Violentes manifestations à Libreville   

 

Libreville 15-08-2012 20:32:00 (APA) - De violentes manifestations ont éclaté mercredi à Libreville lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour empêcher un meeting du secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN dissous), M. André Mba Obame, qui a regagné Libreville samedi dernier, après un séjour médical de plus d’un an en Afrique du sud et en France.

Le meeting devait se dérouler au quartier Cocotiers, dans le 2ème arrondissement de Libreville, un quartier réputé plutôt frondeur et acquis à l’opposition.

Le secteur a été bouclé plusieurs heures avant le meeting qui avait été prévu aux environs de 14H00 (15H00) par les forces de l'ordre, empêchant, à coups de grenades lacrymogènes, les partisans de l’opposition de se rendre sur le site où celui-ci devait se tenir.

Des échauffourées ont alors éclaté au cours desquelles plusieurs personnes ont été blessées. Le rond-point de Nkembo, non loin de la permanence politique de l’ancien Premier ministre, Jean Eyéghé Ndong, un vice-président du parti dissous, a été le théâtre des affrontements les plus violents entre les forces de l’ordre et les manifestants qui, aux tirs des grenades lacrymogènes, répliquaient par des jets de pierres.

La station-service du rond-point de Nkembo a subi d’importants dégâts. Dans plusieurs artères du 2ème arrondissement, les manifestants en colère ont renversé des voitures, caillassé des pare-brise, brûlé des pneus et déversé le contenu des poubelles sur la chaussée où détritus, cailloux, pierres et tessons de bouteilles témoignaient de la violence des affrontements.

L’opposant André Mba Obame, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 août 2009, revendique la tenue d’une conférence nationale souveraine, seule condition, à ses yeux, pour ramener la sérénité dans le pays.

Alors que le 2ème arrondissement s'embrasait, les autres quartiers de la capitale étaient plutôt calmes.

Depuis plusieurs semaines, Libreville est quadrillée par un important dispositif de sécurité, visible dans les quartiers chauds, les grands carrefours et autres points névralgiques et sensibles de la capitale gabonaise.

 

Gabon/manifestations: trois morts selon l'opposition, démenti formel autorités

LIBREVILLE (Gabon) AFP / 15 août 2012 23h47- L'opposition gabonaise a accusé les violences policières d'avoir fait trois morts lors de la dispersion à Libreville mercredi de la manifestation interdite de l'Union nationale (UN) dissoute par les autorités, qui ont opposé un démenti formel, parlant de déclaration politico-politicienne.

Au moment où je vous parle deux compatriotes sont mortes. Deux compatriotes qui ont perdu la vie à cause de la brutalité des forces de l'ordre. Je vous ai donné les noms et nous avons vérifié. Un décès ne se cache pas. Nous avons cité des noms, deux noms (de femmes) qui viennent des hôpitaux, a affirmé Zacharie Myboto, président de l'UN lors d'une conférence de presse à l'issue de laquelle Mike Jocktane, cadre de l'UN a assuré qu'il y a un troisième décès.

La Procureur de la République de Libreville, Sidonie-Flore Ouwé, a démenti formellement auprès de l'AFP après la conférence de presse: C'est une déclaration politico-politicienne. C'est une information non fondée. Aucun incident de cette nature n'a été relevé. Nous restons à l'écoute. A cette heure (21h45), il n'y a pas de perte de vie humaine. Il n'y a pas de mort. (...) Qu'ils nous disent où sont les corps. Aucun hôpital ne nous a contactés à la suite des événements que nous vivons.

Lors de la conférence de presse, M. Myboto a aussi accusé les policiers d'avoir tiré avec des balles, exhibant une douille: J'ai une réaction d'indignation. D'indignation par rapport au comportement du pouvoir dit émergent qui du reste est illégitime (...) Quand on voit les conséquences. Voilà la police qui charge des compatriotes qui marchent tranquillement librement sans faire aucune menace à qui que ce soit. La police charge, brutalise, tire avec des balles. Ici vous avez une douille.

Il y a des dizaines de blessés, des dizaines d'interpellés, voilà ce que représente le pouvoir illégitime de ce pays. C'est la violence. Il faut savoir que la violence appelle la violence (...) Le pouvoir aujourd'hui est aveugle et cette cécité l'amènera à sa mort (..) Les gens sont prêts à continuer ce combat, a-t-il conclu.

L'Union nationale (UN, parti dissous) du principal opposant André Mba Obame avait appelé à une manifestation à 15h00 (14h00 GMT) dans le centre de Libreville pour réclamer une conférence nationale souveraine en vue d'obtenir une nouvelle Constitution et des élections législatives et présidentielle. Mais ce rassemblement n'a pas été autorisé par les autorités.

Des affrontements entre opposants, forces de l'ordre et groupuscules ont alors éclaté, avant l'heure prévue de la manifestation, et se sont prolongés jusqu'en début de soirée. Au même moment, entre 2.000 et 3.000 manifestants, qui s'étaient réunis au siège de l'UN se sont dirigés vers le quartier populaire et très pauvre Cocotiers. Ils scandaient des slogans AMO (Andre Mba Obame), le vrai président ainsi que Ali Ben, dégage.

Ils ont été violemment dispersés par les policiers. Armés de gourdins, des jeunes ont jeté des cailloux et des bouteilles vides en direction des policiers qui ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogène, procédant parfois à des tirs tendus.


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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 00:52

 

 

 

 

Ntsimi-avec-Bozize.JPG

Ntsimi et Bozizé lors du sommet de la CEMAC de Bangui en janvier 2010

 

 

07/08/2012 à 16h:36 Par Georges Dougueli, envoyé spécial Jeune Afrique

 

Dénouement sans surprise, le 25 juillet, pour le sommet des chefs d'État d'Afrique centrale : le président de la commission de l'organisation sous-régionale n'a pas été reconduit dans ses fonctions. Retour sur un camouflet.

Quand vient son tour de prendre la parole, Antoine Ntsimi se dirige d'un pas mal assuré vers le pupitre. Face à lui, ce 25 juillet à Brazzaville, six chefs d'État. Le très controversé président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) a perdu de son légendaire aplomb. Dans le Palais des congrès (de construction chinoise et déjà fortement climatisé) qui accueille le sommet régional, la température a encore chuté de quelques degrés. Autant que l'applaudimètre... La main de celui que l'on surnommait « Chicago Boy » tremble autant que sa voix.

 

Ntsimi-et-Bozize.JPG

 

Les membres de la délégation camerounaise, qui ont pourtant tenté d'obtenir sa reconduction, regardent leurs chaussures. Le président centrafricain, François Bozizé, scrute le plafond de l'amphithéâtre, peu désireux de croiser le regard de celui dont il cherche, depuis plusieurs mois, à obtenir la tête. Antoine Ntsimi joue son va-tout, mais il sait que les conclusions du comité ministériel qui s'est tenu trois jours plus tôt et qui est censé préparer les dossiers à soumettre aux chefs d'État ne lui sont pas favorables. Aucun autre pays que le sien n'a voulu entendre parler de la reconduction des personnalités qui, comme lui, ont achevé leur mandat à la tête d'une institution communautaire. Ntsimi sait que c'en est fini de lui et de ses 25 millions de F CFA (38 112 euros) mensuels si les présidents décident de valider les propositions de leurs ministres. Il touchera le reliquat de son indemnité de départ, équivalente à cinquante mois de salaire - soit plus de 1 milliard de F CFA -, mais il tente un dernier coup de poker : ajoutée au stylo à la dernière minute dans le texte de son discours, une phrase insiste sur sa « disponibilité à suivre les hautes orientations [des chefs d'État, NDLR] dans cette exaltante entreprise ». En vain. Il devra céder sa place.

Pour le reste, on a ressorti les éternels dossiers à tiroirs. Sans vraiment rien décider.

 

 

sommet-CEMAC-Brazzaville-juillet-2012.jpg

 

Voilà enfin ouvert le sommet maintes fois repoussé de cette organisation sous-régionale au fonctionnement singulier. Les nombreuses questions de fond, dont certaines sont en suspens depuis dix ans, ont paru reléguées au second plan, loin derrière la guerre des postes, les questions d'ego et les égoïsmes nationaux. Pas de doute, la Cemac s'est assoupie à Brazzaville, comme pour conforter les stéréotypes qui collent à cette partie du continent. Les discussions à huis clos ont duré huit longues heures, et les chefs d'État en sont sortis visiblement épuisés (le GabonaisAli Bongo Ondimba et le Tchadien Idriss Déby Itno ont même écourté et repris l'avion deux heures plus tôt). Au bout du compte, il n'y aura eu aucune impulsion décisive sur les dossiers importants.

Ne pas faire de vagues

En revanche, les chefs d'État ont fait preuve d'une étonnante mansuétude, malgré une petite phrase de leur communiqué final par laquelle ils font part de leur « préoccupation » quant à « la persévérance des problèmes associés à la gouvernance des institutions communautaires » (là, c'est notamment le président de la Banque de développement des États de l'Afrique centrale, le Gabonais Michaël Adandé, qui est visé). La maigreur des bilans n'a fait sourciller personne, et pas un seul responsable n'a été sanctionné. « Il faut dire qu'à ce jeu-là aucun pays n'en serait sorti indemne, analyse un diplomate. Du coup, mieux valait décider de ne pas faire de vagues et passer l'éponge. »

À l'heure des comptes, le Cameroun repart tout de même de Brazzaville affaibli. Il a perdu la présidence de la Commission et a, dans le même temps, appris qu'aucun Camerounais ne sera jamais gouverneur de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac), la plus prestigieuse des institutions communautaires. En effet, en plus de la décision d'appliquer strictement le principe de rotation, il a été convenu qu'un État ne devrait en aucun cas présider une institution dont le siège se trouve sur son territoire.

Voilà pour les annonces attendues. Pour le reste, on a ressorti les éternels dossiers à tiroirs. Ainsi de la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace Cemac, que les chefs d'État auraient décidé de rendre effective, selon le communiqué final, lequel reste néanmoins vague sur la question. Un ressortissant centrafricain peut-il pour autant se rendre à Libreville ou à Malabo sans visa ? Non. Cela n'a pas empêché le président de la Commission de se féliciter de l'entrée en vigueur des passeports biométriques Cemac, dont la vraie valeur ajoutée n'est pas avérée par rapport aux passeports usuels : les ressortissants des pays de la zone n'ont déjà plus besoin de visa, sauf pour se rendre au Gabon ou en Guinée équatoriale.

Catalogue de projets

Ainsi également du Programme économique régional (PER), dont Antoine Ntsimi était si fier : un catalogue de projets (routes, ponts, etc.), dont personne ne croit qu'ils seront réalisés dans les délais prévus. La première phase du PER, consacrée à l'érection des « fondements institutionnels de l'émergence », était censée commencer en 2011, même si deux pays n'ont pas encore créé les cellules nationales qui piloteront le programme.

Le communiqué final a pris comme un air de déjà entendu lorsque le dossier de la compagnie aérienne communautaire Air Cemac a été abordé. Après douze années d'atermoiements, les dirigeants de la sous-région rendent public ce que l'on savait déjà, à savoir l'attribution des droits de trafic, la constitution de la société et l'établissement du siège à Brazzaville. Au départ, les chefs d'État avaient écarté l'idée d'associer Air France comme partenaire technique. Ils craignaient que le géant français ne fasse qu'une bouchée d'Air Cemac et souhaitaient privilégier une solution africaine. Le partenariat avec South African Airways ayant avorté, ils encouragent désormais la conclusion d'un accord avec Air France. Air Cemac n'existe que sur le papier, mais il aura bientôt un premier salarié de poids : le sommet a accordé à la Centrafrique le poste de directeur général, même si Bangui, qui n'a jamais possédé de compagnie aérienne, a peu de chances de disposer de cadres expérimentés dans ce domaine.

Psychodrame

Les questions de fond ont été éludées ? On se console avec le spectacle. Comment qualifier autrement le psychodrame qui sous-tend la bataille des postes ? Mal connus avant que les scandales financiers poussent la presse à publier les revenus de leurs dirigeants, les sièges à pourvoir aiguisent tous les appétits. Le Congo n'était pas sûr de conserver la Commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (Cosumaf), présidée par Alexandre Gandou. Plusieurs candidats congolais lorgnaient pourtant le fauteuil, tandis que les Gabonais faisaient un lobbying intense, curriculum vitæ en main. Sauf que le communiqué final n'a nommé personne. Les chefs d'État se sont contentés de se partager les postes, se réservant le privilège de désigner leurs titulaires plus tard, même si le nom du successeur d'Antoine Ntsimi est d'ores et déjà connu : il s'agit de Pierre Moussa, 70 ans, ministre congolais du Plan et de l'Aménagement du territoire, l'un des hommes clés des régimes Sassou I et II.

 

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                                        Pierre Moussa ici au milieu

 

 

Au bout du compte, la Guinée équatoriale se sera taillé la part du lion. Elle récupère le gouvernorat de la Beac, la vice-présidence de la Commission de la Cemac, la présidence de la Cosumaf, la direction générale de l'Institut sous-régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d'évaluation des projets (Ista) et celle de l'Institut de l'économie et des finances (IEF).

Par ailleurs, l'application de la rotation ne manquera pas de créer les situations embarrassantes que l'on a tenté d'éviter. Ainsi, à l'horizon 2015, au hasard du terme des mandats en cours et de l'ordre alphabétique, la Commission bancaire de l'Afrique centrale (Cobac) se retrouvera avec deux ressortissants d'un même pays (le Cameroun) aux commandes, comme secrétaire général et secrétaire général adjoint. Le bateau Cemac n'est pas encalminé, mais il bouge si lentement qu'on le croirait à l'arrêt.

Le rapprochement boursier, c'est pas pour tout de suite

Le rapprochement entre la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC) et le Douala Stock Exchange (DSX) a été renvoyé à une négociation bilatérale entre le président Camerounais, Paul Biya, et son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba. Il faut dire que la question est délicate pour le Gabon : la BVMAC est basée à Libreville, et son directeur général, Pascal Houangni Ambouroué, est gabonais, tout comme le président de son conseil d'administration, Henri-Claude Oyima. Depuis début 2012, le Gabon a injecté 2 milliards de F CFA (3 millions d'euros) lors de la dernière augmentation de capital sans demander la moindre contrepartie. Côté camerounais, on pointe une « nationalisation » de la Bourse régionale par le Gabon dans la logique du « qui paie commande ». Peut-être se dirige-t-on vers la solution préconisée par la Banque africaine de développement (BAD), à savoir un compartiment d'actions à Douala et un compartiment obligataire à la BVMAC. G.D.

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 01:31

 

 

 

 

 

DECLARATION DU BUREAU POLITIQUE DU RASSEMBLEMENT

 

DU PEUPLE DE COTE D’IVOIRE (RPCI)

 

SUR LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE NATIONALE

 

 

 

D’avril 1990 à Juillet  2012, soit environ  22 ans après la proclamation formelle du retour au multipartisme, la Côte d’Ivoire peine toujours à retrouver la voie de la démocratie et de l’Etat de droit, gage d’une paix durable.

 

Au cours de cette période, le refus de l’alternance démocratique par les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir dans notre pays a engendré de nombreux remous sociopolitiques, voire des  conflits armés dont la dernière crise post électorale, la plus meurtrière, a ruiné l’économie de notre pays, mis à mal l’unité nationale et profondément fragilisé le tissu social.

 

Aujourd’hui, un an après l’investiture du nouveau Président de la République et malgré la volonté affichée du gouvernement d’aller de l’avant, force est de reconnaitre que l’enthousiasme et l’espoir légitimes suscités par ce changement sont loin de trouver un début de justification.

 

A l’occasion de ce petit déjeuner de presse, notre Parti, le RPCI, dont la raison d’être est de réconcilier le citoyen avec lui-même et avec la République, c’est-à- dire avec les principes universels d’égalité, de liberté, de solidarité, entend donner son appréciation de la situation nationale et faire des propositions.

 

 

 

I-                   Contexte national et notre analyse

 

La crise postélectorale  a impacté très négativement sur les principaux  leviers de notre pays, notamment la sécurité, l’économie, l’emploi, le foncier rural, la justice, l’école, la santé, la cohésion sociale…

 

1.       La question de la sécurité.

 

Les attaques à mains armées, les braquages, les pillages de domiciles, les incursions des mercenaires et autres miliciens, notamment à l’ouest du pays, sont autant de menaces graves contre le processus démocratique  et la quiétude des populations.

 

Le programme Démobilisation-Réinsertion des anciens ex-combattants semble avoir échoué. A preuve, nombre de ces ex-combattants détiennent encore des armes de guerre avec lesquelles ils terrorisent et rackettent les populations.

 

2.       Au plan économique

 

 Si, selon les spécialistes, la relance économique semble être amorcée grâce aux réformes engagées et au  retour annoncé des bailleurs de fonds, le coût de la vie reste insupportable pour les Ivoiriens : en effet, les produits de première nécessité et de grande consommation comme le riz, le lait, le sucre, la viande etc. sont hors de portée de l’écrasante majorité des Ivoiriens.

 

Les marchés sont mal approvisionnés pour plusieurs raisons : l’insécurité sur les routes, le cout excessif du transport, les rackets. En outre, ces marchés se caractérisent par le désordre et l’indiscipline des acteurs du secteur qui échappent totalement au contrôle des services de l’Etat. Les monopoles et les quotas gangrènent le milieu et ont une répercussion désastreuse sur le consommateur.

 

Aussi faut-il le rappeler, les salaires des fonctionnaires sont bloqués depuis plus de 20 ans ; en conséquence, les salaires de base sont devenus dérisoires et le pouvoir d’achat complètement étriqué. Or, à cause du chômage et de la paupérisation généralisée des populations, tout travailleur ivoirien, du privé comme du public, a à sa charge plus de 20 personnes.

 

Par ailleurs, au plan macroéconomique, la Côte d’Ivoire serait à une croissance de 8%.

 

Le RPCI constate que les effets conjugués de ces équilibres macroéconomiques tardent à se faire sentir sur le marché.

 

 

 

3.       La question du  foncier rural

 

Les problèmes liés au foncier rural ne datent pas d’aujourd’hui. Ils se posaient déjà sur l’ensemble du territoire national ; ce qui a motivé la loi de 1998.

 

Toutefois, on doit reconnaitre qu’après la crise, des paramètres nouveaux s’y sont ajoutés, le désordre a prospéré et les problèmes se sont exacerbés. Dans l’Ouest du pays, les conflits se trouvent aggravés du fait de l’occupation abusive des terres par des ex-combattants étrangers qui se payent ainsi leur participation à la guerre. De même, dans d’autres régions, et particulièrement dans le Sud-ouest et dans le Nord, des ressortissants de pays voisins, profitant du désordre, vont jusqu’à éliminer physiquement des paysans ivoiriens pour s’approprier leurs exploitations. 

 

A tout cela s’ajoute le délicat problème de la vente illicite des terres à des tiers par des autochtones ; ce qui complique davantage la gestion de la question du foncier rural.

 

 

 

4.           La réconciliation nationale,

 

La réconciliation des Ivoiriens est une question essentielle pour le devenir  de la Côte d’ivoire. C’est pourquoi la mise en place de la  Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation(CDVR) a suscité beaucoup d’espoir. Malheureusement,  cette réconciliation tarde à venir parce que la Commission piétine faute de méthode appropriée pendant que le Gouvernement tergiverse.

 

Et pourtant les velléités de belligérance persistent et les discours guerriers, de part et d’autre, refont surface.      

 

                                 

 

5.       La justice et l’impunité

 

L’institution judiciaire en Côte d’ivoire n’inspire confiance ni aux populations, ni aux investisseurs. Notre justice est taxée de corrompue et d’inique. Elle doit être un instrument de la réconciliation nationale que tous les Ivoiriens appellent de leurs vœux. Pour ce faire, il est impérieux qu’elle opère sa mue et fasse de la lutte contre l’impunité, son cheval de bataille.

 

Or, la réforme annoncée de cette  justice tarde à se faire.

 

 

 

6.       L’enracinement de la démocratie

 

Il faut consolider les acquis démocratiques et les renforcer ; cela passe par :

 

·         La révision de la constitution qui contient des éléments confligènes ;

 

·         Un découpage électoral consensuel ;

 

·         La recomposition de la Commission Electorale Indépendante pour tenir compte du nouveau contexte ;

 

·         La définition d’un statut de l’opposition ;

 

·         Le financement des partis politiques sur la base des critères consensuellement arrêtés

 

Tous ces problèmes bien qu’abordés par le Conclave de Grand Bassam, restent encore au stade de projet. 

 

Comme nous le constatons, les problèmes sont nombreux qui assaillent les Ivoiriens au quotidien. Ils ne sont pas insurmontables. Le RPCI considère qu’avec une réelle volonté politique, ces problèmes peuvent se résoudre ; dans cette perspective, voici quelques propositions du RPCI pour aider au retour définitif de la paix afin d’entamer  la reconstruction du pays.

 

 

 

II-                  Nos propositions

 

1.      Sur  la sécurité.

 

Pour le RPCI, l’armée nationale doit:

 

·         Etre un facteur et un élément de la cohésion nationale ;

 

·         se muer en une véritable armée républicaine qui protège toutes les populations sur l’ensemble du territoire national  et en qui tous les citoyens, sans exclusive, doivent se reconnaitre.

 

C’est pourquoi, le gouvernement devra s’atteler à:

 

·          Instaurer la discipline au sein de nos forces armées ;

 

·         former urgemment  nos forces de défense et de sécurité afin d’y annihiler toute mentalité ethnocentrique ou régionaliste ;

 

·         Les doter de moyens logistiques modernes pouvant permettre de détecter tout danger et d’intervenir, en cas de nécessité, en tout temps et en tout lieu.

 

·          Améliorer et amplifier l’opération DDR pour encaserner tous les ex-combattants et les employer aux tâches du service civique tel qu’il existait auparavant, notamment en recréant les camps de jeunesse pour leur donner une formation adéquate ;

 

·         Appliquer des critères objectifs pour la promotion au sein de l’armée ;

 

·         Opérer une réelle intégration au sein de nos forces de défenses et de sécurité. Le dédoublement dans les hiérarchies au niveau du commandement n’est pas de nature à favoriser cette intégration ;

 

·         Revenir à l’ancienne dénomination FANCI car l’appellation FRCI est trop connotée.

 

Par ailleurs, indépendante depuis plus de cinquante (50) ans, la Côte d’Ivoire doit désormais assumer sa pleine souveraineté et doit être sécurisée par son armée ainsi reformée et non par une armée étrangère. C’est pourquoi le RPCI estime que la question de la présence des bases militaires dans notre pays, notamment la Licorne et le 43e BIMA, mérite d’être élucidée et reconsidérée.

 

Pour nous, les missions assignées à ces armées étrangères sont à circonscrire dans le temps et à être spécifiquement orientées vers la formation de nos forces de défenses et de sécurité, seules, gage de la sécurité de notre nation.

 

2.      Sur la question de la cherté de la vie

 

Le Gouvernement devra impérativement :

 

 

 

·         Encourager la consommation en organisant le marché ;

 

 

 

·         Briser tout système de monopoles, de quotas qui entoure les produits de grande consommation comme le riz, le sucre, le poisson, le bétail, la volaille, le lait, etc. ;

 

 

 

·         Briser également le monopole sur tous les matériaux qui rentrent dans la construction immobilière : sable, bois, tôle, ciment, fer ;

 

 

 

·         Revoir à la baisse les prix des produits énergétiques : pétrole, gaz, carburants…

 

 

 

·         Prendre une loi contre l’enrichissement illicite ;

 

 

 

·         Engager rapidement une véritable politique d’autosuffisance alimentaire ;

 

 

 

·         Combattre la fraude en renforçant les capacités de  contrôle de la douane afin d’éviter de déverser sur notre territoire des produits avariés, prohibés et de contrebande ;

 

 

 

·         Combattre vigoureusement la corruption et le racket à tous les niveaux ;

 

 

 

·         Procéder enfin au  déblocage et à la revalorisation des salaires : ceci aura l’avantage de booster la consommation.

 

 

 

 

 

3.      Concernant le foncier rural

 

Le RPCI considère qu’il faut :

 

·         Appliquer la loi de 1998 dans sa lettre et son esprit ;

 

·         Expulser tous les clandestins qui se sont installés dans les forets classées, parcs et réserves ;

 

·         Restituer à leurs véritables propriétaires, les exploitations et les terres dont ils ont été dépossédé.

 

Le RPCI se félicite de l’engagement du gouvernement à prendre à bras le corps le problème du foncier et espère que cette question trouvera urgemment une solution définitive.

 

 

 

4.      Sur la réconciliation nationale

 

Le RPCI pense que le Gouvernement doit :

 

·         Mettre fin à la présence anarchique et gênante des dozos et autres ex-combattants disséminés sur toute l’étendue du territoire car cela ne contribue pas à la réconciliation nationale ;

 

·         Instaurer un dialogue social avec toutes les couches socio-professionnelles ;

 

·         Mettre en place un véritable code de la laïcité pour régir, de manière stricte et transparente, la problématique de la laïcité dans notre pays ;

 

·         Gérer les affaires de l’Etat avec impartialité, justice et équité en évitant toute tendance au népotisme, au régionalisme et tout chauvinisme de parti ;

 

 

 

·         Lutter contre l’impunité ;

 

 

 

·         Promouvoir une politique de l’auto-emploi des jeunes en créant des fonds de garantie logés dans des banques afin de leurs permettre de bénéficier de prêts ;

 

 

 

·         Rendre opérationnelles les structures d’encadrement existant pour accompagner les jeunes dans la gestion de leurs projets.

 

 

 

Le RPCI se félicite de la création d’une Commission Dialogue, Vérité et réconciliation(CDVR). Toutefois, il regrette que la CDVR ne communique pas assez au point de donner l’impression qu’elle piétine.

 

 

 

5.      La question de l’impunité

 

Elle est antinomique à la culture de la démocratie, notamment les droits de l’homme et la bonne gouvernance. Or, depuis plus de dix(10) ans, l’impunité reste de mise dans notre pays.

 

Il faut absolument y mettre fin  tant à l’aide d’une justice nationale qu’internationale (La CPI), mais impartiale et équitable.

 

Pour nous, tous les auteurs de crimes de sang ou de crimes économiques commis de part et d’autre doivent être jugés quel que soit le camp des présumes coupables et quelle que  soit leur position dans la hiérarchie sociale, militaire, administrative et politique.

 

Ce combat contre l’impunité doit prendre en compte toute la période allant du 19 septembre 2002 au 11 avril 2011.

 

6.      L’école et la santé

 

L’école ivoirienne est en faillite depuis longtemps. Sa revalorisation s’impose aujourd’hui avec acuité : c’est pourquoi, l’on doit procéder, avec célérité, à une reforme profonde de notre système éducatif pour redonner à l’école ivoirienne toutes ses lettres de noblesse.

 

De même, il est impérieux de revoir de fond en comble notre système de santé pour le rendre plus performant. Dans cette optique, la question centrale du financement de la santé est à régler une bonne fois pour toute.

 

 

7.      De la démocratisation véritable de notre pays

 

Sortis très divisés de la longue crise sociopolitique notamment la dernière crise postélectorale, les  Ivoiriens, estime le RPCI, doivent être de nouveau rassemblés sur la base des valeurs de justice, de démocratie, d’égalité et de solidarité sans autre considération régionaliste, communautaire ou ethnocentrique .

 

C’est pourquoi, au moment où notre pays amorce une nouvelle phase de sa vie politique, il faut :

 

·         Redonner droit au débat démocratique sur la base des sensibilités politiques et idéologiques ;

 

·         renforcer non seulement les acquis démocratiques, mais aussi, consolider et enraciner la culture démocratique  en Côte d’Ivoire afin de mettre définitivement fin à la situation de belligérance vécue par notre pays ces dix dernières années.

 

Cela passe d’abord par :

 

1)       L’organisation d’élections libres, transparentes, ouvertes à tous et sans conflits

 

2)       La moralisation de la vie publique et la bonne gouvernance : la gestion de la chose publique et du patrimoine de l’Etat doit requérir toute la rigueur nécessaire et une transparence absolue. Cela nécessite non seulement la réalisation effective et la publication  des audits promis et diligentés par le Gouvernement mais également  de la transparence dans l’octroi des marchés publics.

 

3)       L’adoption d’une nouvelle constitution : le caractère confligène de certains articles de la constitution du 01 Aout 2000 est pour partie à la base de la crise que notre pays a connue. Il y a donc nécessité de rédiger et adopter une nouvelle constitution dans laquelle tous les citoyens doivent se reconnaitre égaux en droits et en devoirs.

 

4)       Le code électoral : Il constitue l’un des acquis démocratiques majeur de notre pays. Cependant, après la crise que la Côte d’Ivoire vient de traverser, il nous semble opportun d’en revisiter le contenu en vue d’améliorations nécessaires face aux enjeux actuels afin d’obtenir un consensus sur les règles du jeu démocratique.

 

5)       La révision de la composition de la Commission Electorale Indépendante  pour l’adapter au nouveau contexte.

 

6)       Le découpage électoral : Pour le RPCI, découpage administratif n’est pas synonyme de découpage électoral qui est plutôt relatif à la cartographie électorale de notre pays. Cette cartographie qui doit être réalisée sur des bases objectives, rationnelles et non partisanes, mérite d’être révisée pour être en adéquation avec l’évolution démographique de notre pays.

 

Par ailleurs, la proximité entre les élus et la population est considérée en principe comme un critère de bonne démocratie : il est donc souhaitable d’aller vers la suppression du scrutin de listes pour les élections législatives et le concept d’arrondissements pour les grandes métropoles comme Abidjan, Bouaké, Daloa etc.

 

7)       Le financement des partis politiques : Ce financement, conformément à la loi en vigueur, doit être réalisé en toute transparence et avec rigueur. Il ne doit aucunement apparaitre comme une faveur du gouvernement quel qu’il soit.

 

Notre Parti propose à cet effet une réécriture de la loi portant financement des partis politiques, en vue de l’adapter au contexte actuel.

 

8)       Le financement de l’élection présidentielle : Cette question est primordiale pour une démocratie véritable. Le principe de base est de donner une égalité de chance à tous les candidats retenus par le conseil constitutionnel. Ce financement doit être strictement réglementé pour éviter notamment l’utilisation des moyens de l’Etat par tout candidat. C’est tout le sens du suffrage universel direct qui ne doit en aucun cas se transformer en un suffrage censitaire.

 

9)       L’utilisation des medias d’Etat et de service publics : elle doit être démocratiquement organisée dans le souci d’un égal accès. A cet égard le RPCI propose la règle des trois tiers :

 

·         un tiers de temps consacré aux activités gouvernementales ;

 

·         un tiers de temps consacré à la majorité présidentielle ;

 

·         un tiers de temps consacré à l’opposition.

 

10)   La réaffirmation de la liberté de la presse et la responsabilisation des journalistes : à cet effet, il convient de mettre en place un fonds de soutien pour la formation des journalistes.

 

 

Le RPCI reste convaincu que les problèmes que connaît notre pays ne sont pas sans solutions et qu’avec une volonté politique soutenue, des réponses appropriées peuvent y être apportées.

 

 

 

                                    Fait à Abidjan, le 31 Juillet 2012

 

                       Pour le RPCI                                                                                                      

 

 Le PRESIDENT

 

 

 

Pr-Bamba-Mori-Fere.JPG

 

                                                            Professeur BAMBA MORIFERE

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 17:46

 

 

 

 

 

 

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 Lettre du Continent N° 640 du 26 juillet 2012

Dynasties d’Afrique centrale

Sous l'influence de son épouse Constancia, Teodoro Obiang Nguema a scellé la relève en Guinée équatoriale en désignant fin mai Teodorin comme second vice-président, poste non prévu par la Constitution. 

Le statut accordé par l’émir de Malabo à ce fils imprévisible s’explique par sa capacité à maintenir le pays dans le giron du "clan de Mongomo". 

Au Congo Brazzaville,  le fils cadet de Denis Sassou Nguesso, Denis Christel, dit "Kiki", responsable du trading au sein de la SNPC, se pousse du col. 

Il vient de remporter les législatives du 15 juillet à Oyo, fief familial. Carton plein : 100% des suffrages exprimés ! Son entrée à l'Assemblée nationale va-t-elle alimenter son ambition de suivre les traces de papa ? 

Pour sa part, Idriss Deby Itno, inconsolable depuis la mort de l'héritier Brahim en 2007 en France, ne jure plus que par Zacharia. 

Le 9 mai, ce dernier a été propulsé directeur de cabinet civil adjoint à la présidence, fonction qu'occupait son défunt frère. Il continue parallèlement de diriger d'une poigne de fer Toumaï Air-Tchad. Au palais de N'Djamena, le lieutenant-colonel Nassour Idriss Deby est le chef d’état-major particulier adjoint de son père, Daoussa Idriss Deby s'occupe des projets présidentiels, tandis qu'Adam Idriss Deby gère l’intendance. Quant à leur sœur Amira Idriss Deby, elle est chargée des approvisionnements ! 

En Centrafrique, Jean-Francis Bozizé, ministre délégué à la présidence chargé de la défense, se verrait bien enfiler les bottes de chef d'Etat. D’autant que la disgrâce que connaît le colonel Sylvain Ndoutingaï, neveu de François Bozizé, ouvre des perspectives.


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Les filles aux affaires

Souvent moins initiées au bois sacré du pouvoir, les filles profitent néanmoins du statut paternel pour faire fructifier leurs affaires. A Luanda, Isabel dos Santos, fille unique d’Eduardo dos Santos issue d'un premier mariage avec l'Azérie Tatiana Kukanova, multiplie les prises de participation dans les entreprises des secteurs diamantifère, bancaire et des télécoms (Unitel, MStar SA, Banco Internacional de Credito…). Et pas seulement en Angola ! 

A Brazzaville, Claudia Sassou Nguesso, dite "Coco", responsable de la communication de son père, vient d'être élue députée. 

Autre fille de Sassou, Ninelle Nguesso, l'épouse du maire de Brazzaville Hugues Ngouélondélé, est à la tête de sa société spécialisée dans l’événementiel. 

Patronne de CSN, Cendrine demeure la "madame tourisme et restauration" du palais de Brazzaville. Autre fille de choc, Julienne Johnson, dit "Joujou", dirige son entreprise de location d’avions dont l'unique client est… la présidence congolaise.

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Les Sassou sur orbite parlementaire

Grand vainqueur des législatives du 15 juillet 2012, Denis Christel Sassou Nguesso, le fils cadet du président congolais, devrait profiter de sa victoire pour renforcer son emprise au sein de l'appareil politique.

Sans aucune surprise, le Parti congolais du travail (PCT) de Denis Sassou Nguesso devrait remporter une très large majorité de sièges à l’Assemblée nationale après les législatives du 15 juillet 2012, caractérisées par "un taux d’abstention très élevé, des fraudes et manipulations diverses" selon les ONG (Observatoire congolais des droits de l’homme, Organisation pour le développement et les droits humains au Congo…) qui avaient déployé des observateurs sur le terrain. 
Grand vainqueur du scrutin : Denis Christel Sassou Nguesso, dit " ", fils cadet du chef de l’Etat et membre du bureau politique du PCT, a été élu à Oyo, fief natal de son père, avec un score de 100% ! Qui dit mieux ? 

Par ailleurs, Kiki devrait voir la plupart de ses proches accéder au Parlement. 
Président du Parti social-démocrate congolais (PSDC), Clément Mierassa a ainsi été battu à Moungali 2, dans le 4e arrondissement de Brazzaville, par le "Kiki boy" Hidevert Moigny. 
Le vice-président de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Dominique Nimi Madingou, a été éliminé à Makabana, dans le Niari, par Pierre Mabiala, ami du fiston et actuel ministre de la réforme foncière. 

Patron de l'UDR-Mwinda, Guy Romain Kinfoussia a également mordu la poussière, dans le Pool, face à un fidèle de Kiki. 

Quant à l'opposant Mathias Dzon, qui dirige l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD), il a perdu à Gamboma, dans le département des Plateaux (Nord), à un autre membre de la famille présidentielle, Hugues Ngouélondélé. Maire de Brazzaville, ce dernier est marié à Ninelle Sassou, fille cadette du chef de l'Etat. 

Rare membre du clan familial à être autorisé à créer son propre courant au sein du PCT, Denis Christel dispose également de nombreux soutiens au sein du parti au pouvoir pour asseoir son autorité, tels le tout-puissant délégué aux grands travaux Jean-Jacques Bouya, élu à Tchikapika, près d’Oyo, ou encore le député de Boundji (nord), Denis Gokana, président de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). 

Dans le Sud-Ouest du pays, ancien fief de l’ex-président Pascal Lissouba, Kiki compte sur Thierry Moungalla, ministre des télécoms, qui devrait être élu à Sibiti lors du second tour le 5 août 2012.

 L’ancien ministre de l’industrie, Emile Mabondzot, élu à Nkayi, devrait être son "représentant" dans la région de la Bouenza, ancien fief des "lissoubistes". 
Elue à Talangaï (nord de Brazzaville), Claudia Sassou Nguesso, dite Coco, autre fille cadette du chef de l'Etat, a eu maille à partir face à Serge Blanchard Oba. Ses demi-sœurs Julienne Johnson et Ninelle Ngouélondélé avaient pris fait et cause pour le leader du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD, allié au PCT), qui fut proche de l'ancienne première dame décédée en 2009, Edith Sassou Bongo

Gendre de Sassou, Jean de Dieu Kourissa, époux de Lydie Nguesso, a réussi à s’imposer à Poto-Poto (Brazzaville).

Oncle de Sassou et ministre de la justice, Aimé Emmanuel Yoka, qui se présentait le 22 juillet à Vindza contre un proche de l’ancien chef rebelle Frédéric Ntumi, doit batailler au second tour. Sa candidature dans le Pool (sud), département réputé hostile au pouvoir, dévoile l’ambition du régime de vouloir neutraliser l'ensemble des forces de l’opposition.

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Le duo Ibovi-Nonault visé en France

François Ibovi, vice-président de l'Assemblée nationale, et Arlette Soudan-Nonault, conseillère du secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), font l'objet d'une plainte, à Paris, pour escroquerie en bande organisée.

La plainte a été déposée, le 4 juillet 2012, auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris (TGI) par l'avocat Norbert Tricaud, au nom de sa cliente Zahabu Lydie Massudi. 

Les faits incriminés remontent à 2006. Cette ressortissante française d'origine congolaise (RDC) affirme avoir été recrutée, cette année-là, par Arlette Soudan-Nonault, ex-journaliste, petite-nièce du président Denis Sassou Nguesso et directrice de l'Institut Saint-François d'Assise (ISFA), à Brazzaville, dans le but de gérer l'hôtel Abo Palace, propriété de son "oncle", François Ibovi. Après avoir accepté la proposition, Mme Massudi, diplômée du Centre européen de management hôtelier international (CMH), s'est envolée en mission de reconnaissance pour le Congo Brazzaville et a signé un contrat à durée indéterminée le 25 août 2006. 

Très vite, les désillusions s'accumulent. Dès sa prise de fonction, la nouvelle patronne de l'hôtel situé à Abo, près d'Oyo (nord), veut mettre en place des procédures rationnelles de management : création d'une société de gestion de l'établissement, paiement des arriérés de salaires, inscription des employés au régime d'assurance sociale. Lydie Massudi affirme avoir été immédiatement freinée dans ses démarches par Arlette Soudan-Nonault, au motif que cela aurait obligé son oncle à payer "trop d'impôts et de charges". 

S'en serait suivi une nette dégradation des conditions de travail, avec une multiplication de mesures vexatoires. 

Outre un salaire non versé, Mme Massudi accuse François Ibovi de l'avoir sexuellement harcelée. 
En septembre 2007, elle s'est décidée à rentrer en France, tentant vainement de négocier le versement de ses émoluments à l'amiable. 

Me Tricaud justifie la plainte par le caractère intentionnel des délits perpétrés en bande organisée. En outre, "Arlette Soudan-Nonault a joué un rôle actif pour maintenir les affaires de son oncle dans la clandestinité". 

Aucune rupture du contrat de travail n'ayant été entérinée, sa cliente réclame plus de 200 000 € d'indemnités et de dommages et intérêts. A suivre…

NDLR : Arlette Soudan-Nonault est également l’épouse de François Soudan, journaliste á l’hebdomadaire JeuneAfrique.

 

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 01:11

 

 

 

 

 

 

 

 cemac-27-juillet-2012

 

 Libreville (Gabon) 2012-08-01 16:10:58 (APA)- La Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) prévoit une croissance de l’ordre de 5,7 pour cent dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, annonce un communiqué de l’institution financière reçu mercredi à APA.

Selon le communiqué, cette dynamique serait soutenue par la hausse de la production pétrolière et de gaz, mais aussi par l’orientation favorable du secteur hors pétrole.

Cette croissance bénéficierait également du regain d'activités dans le secteur primaire et de la bonne tenue des industries manufacturières et des services marchands, ainsi que du maintien de la demande intérieure avec l'intensification des travaux de construction des infrastructures publiques dans les pays membres, poursuit le document.

D’autre part, les comptes publics, extérieurs et monétaires s'amélioreraient avec un excédent budgétaire, base engagement hors dons, s'élevant à 3,2 pour cent Produit intérieur brut (PIB) en 2011 et à 4,4 pour cent du PIB en 2012. Cela traduit la hausse des recettes budgétaires d'origine pétrolière.

Parmi les six membres de la CEMAC, cinq sont producteurs de pétrole. Il s’agit de la Guinée Equatoriale, deuxième exportateur de l’or noir en Afrique subsaharienne après l’Angola, du Congo Brazzaville, du Gabon, du Cameroun et du Tchad.

Selon des prévisions, la Centrafrique pourrait intégrer le cercle des pays producteurs de pétrole dans les prochaines années. Des indices de pétrole ont été détectés dans ce pays.

Créée en 1994 sur les centres de l’Union douanière économique de l’Afrique centrale (UDEAC), la CEMAC peine à mener à bien les missions qui lui sont assignées, notamment la circulation des biens et des personnes dans son espace économique régional.

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