Allocution d’ouverture de SEM le Président de la République du Tchad, Président en Exercice de la CEEAC à l’occasion de la 16ème Session ordinaire de la CEEAC
Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et Chefs de Gouvernement ;
Mesdames, Messieurs les Chefs des Délégations,
Monsieur le Secrétaire Général de la CEEAC,
Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, chef de l’UNOCA ;
Monsieur le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine ;
Madame la Vice-présidente de la Commission de la CEMAC ;
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales et Non Gouvernementales ;
Mesdames, Messieurs les Organisations Partenaires de la CEEAC ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs.
Permettez-moi tout d’abord de vous adresser au nom du peuple tchadien, du gouvernement et en mon nom propre, la cordiale bienvenue et un agréable séjour à Ndjamena.Je saisis cette occasion pour vous exprimer mes vifs remerciements pour l’intérêt que vous accordez à l’intégration sous régionale en répondant à notre invitation.
Mesdames, Messieurs ;
Cette 16ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) se tient à un moment où le contexte économique mondial traverse des moments de crise : de la récession à la baisse des prix des matières premières en passant par celle financière.
Ce qui exige de nous, une évaluation conséquente et objective du chemin parcouru et une projection réelle et réaliste prenant en compte la donne et le contexte économiques actuels, en vue d’imprimer à notre espace régional, une nouvelle approche adaptée à l’évolution technologique moderne.
Mesdames, Messieurs ;
En signant le 23 octobre 1983, le Traité de Libreville,les Chefs d’Etat de la CEEAC s’étaient engagés à mutualiser leurs efforts. L’objectif de cet acte politique, était de promouvoir et renforcer une coopération harmonieuse et un développement auto-entretenu dans tous les domaines socioéconomiques.
La préoccupation majeure des Chefs d’Etat était entre autres de:
- Assurer une cohésion régionale ;
- Orienter les transformations sociales ;
- Définir les pôles d’identification pour le développement intégré ;
- Créer un cadre approprié pour mieux intégrer la stratégie et le plan d’action de Lagos pour la réussite de l’intégration économique du continent.
Cet optimisme de départ, a été contrarié par des facteurs politico sécuritaires endogènes et exogènes qui ont contribué à annihiler les efforts et compromettre les espoirs. C’est pourquoi, le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, réuni à Libreville en 1998, a demandé au Secrétariat général de la CEEAC d’étendre ses missions traditionnelles à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité pour assurer cette intégration sous régionale.
C’est le lieu de saluer le rôle déterminant joué par l’Organisation des Nations Unies à travers le Comité Consultatif sur les questions de Sécurité Permanente en Afrique Centrale.
Au plan conventionnel, nous, réjouissons du retour de la confiance marquée par d’importants instruments juridiques que sont :
- Le pacte de non – agression signé à Yaoundé le 8 juillet 1996 ;
- Le pacte d’assistance mutuelle entre les Etats membres de la CEEAC, signé à Malabo le 24 février 2000 ;
- Le protocole relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) signé le 24 février 2000 à Malabo.
D’autres instruments et mécanismes se sont ajoutés à l’arsenal initial en vue de renforcer la dimension ‘’Paix et Sécurité’’ individuelle et collective dans le projet d’intégration communautaire de l’Afrique Centrale.
Madame, Messieurs les Chefs d’Etat ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.
Dans ce contexte encore difficile, il nous faut croire aux valeurs que nous proclamons et tenir ferme face à l’adversité. Le spectre des conflits et les bruits de guerres continuent à secouer et hanter notre sous-région, à l’intérieur de nos frontières et tout autour. Le climat d’insécurité qui prévaut à l’Est de la République Démocratique du Congo, en République Centrafricaine et dans la région des Grands Lacs, par exemple, nous interpellent.
Le Burundi qui a eu une expérience exaltée dans le domaine du maintien de la paix en Afrique ne mérite pas la situation de déstabilisation dans laquelle il est plongé.
Tout en condamnant le coup d’Etat manqué dans ce pays frère et l’assassinat de l’opposant ZEDI FERUZI, nous demandons à la classe politique, société et au président NKURUNZIZA de maintenir le cap du dialogue en vue de rassembler toutes les filles et tous les fils du BURUNDI.
Il en est de même de l’insécurité aux frontières extérieures de la Communauté qui constitue une menace à laquelle il faut faire face, aux cotés d’autres Nations qui font de la recherche, de la restauration et de la consolidation de la Paix une priorité cardinale.
Au moment où la CEEAC se relance enfin en se dotant d’instruments d’expression de la solidarité, plusieurs vaillants soldats des armés des Etats de l’Afrique Centrale continuent de verser leur sang pour la paix, que ce soit dans le cadre de la CEEAC, de l’Union Africaine, ou des Nations Unies. En ayant une pensée pour ces Hommes, en mesurant la douleur de leurs proches, je vous invite à formuler ensemble le vœu que leur sacrifice ne soit pas vain, et qu’il renforce notre conviction à servir le noble idéal de paix.
C’est le lieu de féliciter l’intervention des forces du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad contre la secte Boko Haram dont la capacité de nuisance est fortement réduite. Cette Force multinationale qui a produit des résultats probants salués par tous pourrait être un embryon non seulement pour la capacité de déploiement rapide de la Force africaine en Attente mais aussi pour la Capacité Africaine de Réaction Immédiate aux Crises (la CARIC).
Madame, Messieurs les Chefs d’Etat ;
Nous devons persévérer et avancer ensemble et d’un même pas, pour transformer nos rêves de paix, de sécurité et de stabilité en réalités tangibles. Le recul historique, nous enseigne que la lutte pour la paix, la sécurité et la stabilité ainsi que le projet d’intégration économique Communautaire de l’Afrique Centrale ne peuvent plus faire l’économie d’une réflexion stratégique sur les questions sécuritaires d’une part, et celles qui prennent en compte les questions économiques, monétaires, sociales et culturelles d’autre part.
C’est pourquoi, la CEEAC travaille, depuis 2012, à prolonger les actions menées sur le plan militaire par le déploiement d’activités multiformes visant la promotion de la culture et de la paix à travers une intégration sociale et culturelle. Nous croyons fermement que, pour assurer la paix et la sécurité, nous ne devons négliger aucun aspect de notre vivre-ensemble. La CEEAC se félicite du succès du Forum de Bangui et soutient les autorités de la Transition pour la mise en œuvre des résolutions ayant sanctionnés ce Forum.
Par ailleurs notre organisation ne saurait rester indifférente face à l’épidémie de la fièvre Ebola. Tout en manifestant notre solidarité et notre compassion aux Pays victimes et aux familles endeuillées, nous pensons que la riposte aux endémies ne sera jamais efficace si nous ne développons pas une stratégie à l’échelle de la sous-région, du continent et du monde.
S’agissant du Secrétariat général de la Communauté sur lequel repose toute l’administration de notre organisation commune, il y a lieu de rappeler l’engagement résolu de chacun de nos Etats membres, notamment sur le Plan Financier qui permettra à l’Afrique Centrale de se doter d’une administration communautaire forte. La CEEAC ne saurait jamais atteindre ses objectifs si les moyens de son fonctionnement et de sa consolidation ne suivent pas.
J’insiste sur ce point précis puisque nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement avons pris la décision de mettre un terme à la précarité financière procédant du mécanisme de contributions au budget de la Communauté en instaurant la Contribution Communautaire d’Intégration.
Mais la mise en œuvre de ce mécanisme, qui a fait ses preuves dans d’autres espaces régionaux, est loin de satisfaire l’attente de nos Etats. C’est pourquoi, j’appelle les uns et les autres à leurs responsabilités.
Mesdames, Messieurs ;
La démarche vers l’intégration communautaire est une mutualisation des efforts et d’énergies. Il y a certes plusieurs points à développer mais si je me suis appesanti sur les questions de sécurité c’est parce qu’elles conditionnent le développement économique et social de nos Etats.
La réussite du dernier exercice Loango de la FOMAC qui s’est déroulé en Octobre 2014 au Congo, donne à la CEEAC, un instrument de réaction en terme de valeur ajoutée lorsque l’on se réfère aux principaux exercices communautaires précédents, à savoir BAR EL GAZAL 2007, KWANZA 2010.
Mesdames, Messieurs.
S’il est une question qui constitue un véritable défi de la CEEAC, c’est la libre Circulation des Personnes. Comment peut-on réaliser ce projet de la zone de Libre échange si les personnes ne circulent pas librement. Les Etats membres ne lèvent pas les entraves qui résistent aux décisions de la Conférence, Normes Juridiques Communautaires les plus élevées.
A titre de triste anecdote, il me souvient que les Agents et Fonctionnaires du Secrétariat général de la CEEAC eux-mêmes, doivent au préalable obtenir un visa dans le cadre de leurs missions officielle ; c’est là une violation de la Convention sur les privilèges et immunités diplomatiques de la CEEAC.
Je voudrais insister pour dire que les résolutions prises sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux ne doivent pas se limiter aux simples déclarations d’intention mais doivent être appliquées intégralement dans l’espace CEEAC.
En ce qui concerne les infrastructures autour desquelles doit s’articuler l’intégration Communautaire, nous estimons que les différentes études conduites sont satisfaisantes.
C’est le cas du projet du Pont-Route-Rail entre les villes de Brazzaville et de Kinshasa ; du Programme détaillé pour le développement de l’Agriculture du NEPAD et du programme de renforcement de la Gouvernance vétérinaire ou encore de la mise en œuvre du Système de l’économie verte dont un Conseil des Ministres vient de finaliser le cadre juridique à Kinshasa en octobre dernier.
Pour toutes les autres matières qui participent de l’intégration communautaire de l’Afrique Centrale, je propose que la Conférence s’en remette au Conseil des Ministres qui, en amont du processus décisionnel de la CEEAC, va soumettre les propositions sanctionnant ses travaux.
Mesdames, Messieurs ;
Au moment où je passe le témoin, je veux dire ma confiance en la capacité de mon successeur qui doit poursuivre l’œuvre entamée. Mais sachez qu’il ne peut réussir sa mission, que si on lui donne les moyens de son action.
Je voudrais profiter de l’occasion pour exprimer ma gratitude à tous les partenaires de la CEEAC dont l’appui inestimable a permis au Secrétariat général de réaliser des actions salutaires et bénéfiques aux populations de la sous région. J’adresse une mention spéciale à l’UNOCA, à l’Union Européenne et à la Banque Africaine de Développement (BAD) qui continuent d’appuyer le Secrétariat général de la CEEAC en dépit des multiples sollicitations.
Mesdames, Messieurs,
Avant de terminer mon propos, je souhaite porter à votre connaissance que la République du Rwanda, membre fondateur de la CEEAC, quiavait suspendu sa participation aux travaux de notre Institution en 2007, vient de manifester sa volonté de reprendre toute sa place dans l’édification de notre Communauté. La CEEAC se félicite de la position adoptée par le Rwanda qui est un pilier important pouvant jouer un rôle accru dans les efforts actuels visant à ramener la paix, la sécurité et la stabilité dans la Région des Grands Lacs.
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverts, les travaux de la 16ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC.
Je vous remercie.
Allocution de l’Ambassadeur Smail Chergui, lors de la 16ème session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernement de la CEEAC,
Ndjamena, 25 mai 2015
Excellence Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad et Président en exercice de la CEEAC,
Excellences les chefs de délégation,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Secrétaire général de la CEEAC,
Monsieur le Représentant spécial des Nations unies pour l'Afrique centrale,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un insigne honneur que de m’adresser à ce 16ème Sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. J'éprouve un plaisir particulier à me retrouver à Ndjamena, une ville dont l'impressionnant développement symbolise la détermination du Tchad à promouvoir le bien-être de son peuple. Je vous transmets les vœux de succès de la Présidente de la Commission, Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, que des contraintes de calendrier ont empêchée d’être parmi vous.
Ce Sommet se tient à un moment où la conjoncture exige de nos États, tant dans le cadre de l'Union africaine que des Communautés économiques régionales, qu'ils redoublent d'efforts pour relever le défi de la paix et celui du développement.
Par-delà notre expression de gratitude au Gouvernement et au peuple tchadiens pour la chaleur de leur accueil - une tradition bien ancrée sur cette terre - je voudrais saluer l'engagement renouvelé du Tchad et du Président Idriss Deby Itno en faveur des idéaux de notre Union. Les sacrifices consentis au Mali, la contribution importante du Tchad au règlement de la crise qui affecte la République centrafricaine voisine et l'action d’envergure en cours pour combattre Boko Haram, la conduite remarquable des questions africaines au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies, où le Tchad occupe l'un des trois sièges réservés à notre continent, démontrent à suffisance la ferme volonté de votre pays à promouvoir et à faire avancer l'agenda africain.
L'appréciation de l'Union africaine va également aux distingués chefs d'État ici présents pour leur contribution inestimable à la renaissance et au renouveau de notre continent.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La Communauté économique des États de l'Afrique centrale constitue, aux côtés des autres Communautés économiques régionales, l'un des piliers de l'Union africaine. La traduction dans les faits de la vision de notre Union dépend, dans une large mesure, des avancées enregistrées au niveau des regroupements régionaux. C'est dire que nous suivons avec le plus grand intérêt les développements qui ont cours en leur sein.
Dans ce contexte, nous ne pouvons que nous réjouir des progrès accomplis dans l'opérationnalisation de l'Architecture africaine de paix et de sécurité au niveau de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale. L'Union africaine, qui œuvre étroitement avec la région en ce domaine, félicite les États membres et le Secrétariat général pour les jalons importants posés s'agissant du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale - COPAX - et de ses outils d'action que constituent la Force régionale en attente - FOMAC - et le Mécanisme d'alerte rapide - MARAC. Ces jalons sont d'autant plus bienvenus que l'Afrique centrale continue de faire face à de nombreux défis dans le domaine de la paix et de la sécurité.
Le présent Sommet se tient alors que des avancées notables ont été enregistrées dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. C'est ici le lieu de renouveler notre appréciation à la région pour son action solidaire et marquer notre solidarité avec l'ensemble des pays et populations affectés par les attaques barbares perpétrées par Boko Haram. La vigilance doit rester de mise jusqu'à l'éradication complète de ce groupe. Par-delà l'action militaire, il y a lieu de s'attaquer aux facteurs qui ont favorisé l'émergence de Boko Haram et aux conséquences humanitaires de ce conflit. L'Union africaine restera activement engagée aux côtés de la région : sur le plan politique, avec l'accompagnement du Conseil de paix et de sécurité qui a autorisé le déploiement de la Force multinationale mixte en janvier dernier; sur le plan technique, avec la contribution de la Commission à l'élaboration des documents opérationnels de la Force; et sur le plan financier enfin, avec la mobilisation des ressources requises. Sur ce dernier point, il me plait d'informer le Sommet, que nous avons conclu hier une consultation avec les pays de la région sur l'utilisation des fonds obtenus à ce jour et dont le montant s'élève à plus de 60 millions de dollars.
En Centrafrique, la tenue réussie du Forum de Bangui nous conforte dans notre conviction que les Centrafricains sauront surmonter les déchirures induites par la violence inouïe qui a endeuillé leur pays. Il s'agit maintenant d'accompagner les autorités de transition et les autres parties prenantes dans la mise en œuvre des conclusions du Forum. Je voudrais ici, à la suite du Conseil de paix et de sécurité, souligner l'impératif de la tenue rapide des élections. Les transitions courtes sont toujours les meilleures. L'Union africaine, à travers sa Mission en Centrafrique et pour l'Afrique centrale, continuera à appuyer le processus en cours.
D'autres questions méritent l'attention soutenue des pays de la région. Celles-ci vont de la mise en œuvre de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région - auquel sont parties plusieurs États membres de la CEEAC - à la promotion de la sécurité maritime, en passant par la lutte contre le terrorisme, rendue plus impérative encore par les activités, dans la région, du groupe Boko Haram et de l'Armée de Résistance du Seigneur, et le nécessaire combat contre la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre. Sur toutes ces questions, la région peut compter sur le soutien et l'accompagnement de l'Union africaine.
Comme ailleurs sur le continent, 2015 et 2016 s’annoncent comme des années d’élections dans la région. Tout doit être fait pour que ces scrutins marquent une nouvelle étape dans la consolidation des acquis importants enregistrés dans les processus de démocratisation engagés sur le continent depuis maintenant plus de deux décennies. De ce point de vue, l'Union africaine prête une attention soutenue à la situation au Burundi. Nous œuvrons étroitement avec les pays de la région et les partenaires internationaux, notamment les Nations unies, en vue de désamorcer la tension actuelle et de créer des conditions propices à la tenue d'élections libres, transparentes et inclusives.
Je réitère l'appel du Conseil de paix et de sécurité aux parties burundaises pour qu'elles privilégient la voie du dialogue, celle de la raison, pour préserver les acquis enregistrés grâce à l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation et épargner à leur pays les affres de la violence et de l'instabilité.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La prospérité économique et l'amélioration des conditions de vie de nos populations sont essentielles à la promotion de la paix et de la stabilité. Dans une très large mesure, la réalisation de cet objectif passe par l'accélération de l'intégration économique sur le continent, laquelle est, au demeurant, la vocation première des Communautés économiques régionales.
De ce point de vue, nous formons l'espoir que le présent Sommet permettra d'accélérer la cadence. Il importe, en particulier, de continuer à accorder toute la priorité requise au développement des infrastructures de transport et à l’industrialisation, pour ne pas continuer à exporter les emplois. Il s'agit là d'une condition sine qua non pour stimuler les échanges régionaux et faciliter la libre circulation des personnes, générer une croissance durable et favoriser la création des emplois, en particulier pour les jeunes.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Une CEEAC forte et efficace, dotée des moyens humains et financiers nécessaires, constituera un formidable atout tant pour la région que pour le reste du continent. Notre capacité d'action et les perspectives d'aboutissement des objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés en matière de promotion de la paix et de développement en seraient considérablement renforcées. Nous formons l'espoir que ce Sommet prendra les décisions attendues à cet égard.
Je m’honore de votre bienveillante attention et souhaite plein succès à vos délibérations.
La 16ème session de la CEEAC: Les crises et l’intégration sous-régionale au menu
http://www.presidencetchad.org 25 Mai 2015
La 16ème session de la CEEAC s’est ouverte ce matin à N’Djaména. Le Président de la République IDRISS DEBY ITNO a présidé la cérémonie d’ouverte.
Sur les 10 Chefs d’Etat de la sous-région, cinq étaient présents. Il s’agit du Président Equato-guinéen, Théodoro Obiang Nguema, le Congolais, Denis Sassou Nguesso, le Gabonais, Ali Bongo Ondimba, la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza et bien sûr, le président en exercice de l’institution, le Président de la République IDRISS DEBY ITNO.
Cette 16ème session s’ouvre au moment où la sous-région est confrontée à des situations d’instabilité et d’insécurité. La RCA, le Burundi, la RDC ou encore la problématique de Boko Haram.
C’est le maire de la ville de N’Djaména, Ali Haroun qui a planté le décors en souhaitant la bienvenue aux hôtes du Tchad à N’Djaména, la belle capitale du pays de Toumaï. Plusieurs discours ont marqué cette ouverture des travaux.
Le représentant de l’Union africaine a salué les efforts déployés par le Tchad et le rôle joué pour la stabilité et la paix dans la sous-région. « Le forum de Bangui est une réussite. Il reste d’accompagner les autorités de la RCA pour la tenue rapide des élections. L’Union africaine se soucie de la situation au Burundi et nous invitons les burundais au dialogue afin d’éviter à leur pays les affres de la guerre et de l’instabilité », interpelle le représentant de l’Union africaine.
Pour le Secrétaire général de la CEEAC, l’ambassadeur Ahmad Allam-mi, Il est urgent que l’ensemble des Etats contribuent au financement de l’institution. « Lorsque nos Chefs d’Etat ont les mêmes agendas et regardent dans la même direction, notre communauté est capable de relever les plus grands défis », a dit Ahmad Allam-mi qui souhaite que le sommet de N’Djaména débouche sur la redynamisation de la CEEAC, la résolution de problème de son financement et la construction d’une Afrique centrale forte et unie.
En ouvrant la 16ème session de la CEEAC, le président en exercice de l’institution, le Président de la République IDRISS DEBY ITNO a interpellé ses pairs à accélérer le processus de l’intégration sous-régionale. Pour le Chef de l’Etat, les déclarations d’intention doivent laisser la place à l’acte.
Le Président de la République n’a pas occulté la question de la sécurité et de la menace terroriste. « Au moment où la CEEAC se relance en fin, en se dotant d’instrument d’expression de la solidarité, plusieurs vaillants soldats des armées des Etats de l’Afrique centrale continuent de verser leur sang pour la paix que ça soit dans le cadre de la CEEAC, de l’Union africaine ou des Nations unies. Que leur sacrifice ne soit pas vain et qu’il renforce notre conviction à servir le noble idéal de paix. C’est le lieu de féliciter l’intervention des forces du Cameroun, du Niger, du Nigéria et du Tchad contre la secte Boko Haram dont les capacités de nuisance sont fortement réduites », a indiqué le Chef de l’Etat, qui invite ses pairs à l’union sacrée pour transformer le rêve de paix, de sécurité et de stabilité en réalité tangible.
Au cours de la 16ème session de la CEEAC, le Rwanda a réintégré l’instrument communautaire.