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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 21:04

 

 

 

Bangui, 25 mai 2015 (RJDH)— Jean Pierre Bemba et quatre autres personnes seront de nouveau devant la Cour Pénale Internationale (CPI), le 29 septembre prochain, pour des charges d’atteintes  à l’administration de la justice retenues.  L'annonce de ce procès, ouvert par  la chambre de première instance VII  a été fait dans un communiqué de presse publié le 22 mai dernier.

 

Les quatre autres personnes sont Aimé Kiololo Musamba, Jean Jacques Mangenda Kabongo, Fidéle Babala Wandu et Narcisse Arido.

 

Selon Gervais Opportun Bodangaï, chargé de communication publique de la CPI en Centrafrique, dans ce deuxième procès contre Jean Pierre Bemba, la CPI a soupçonné Bemba lui même, son avocat principal, Aimé Kiololo Musamba, Jean Jacques Mangenda Kabongo qui était le responsable des dossiers dans l'Affaire Bemba, Fidéle Babala Wandu était l'avocat du parti de l'accusé au Congo Démocratique et Narcisse Arido est un centrafricain et qui a témoigné pendant le procès de Bemba.  "Et ces gens là ont été soupçonnés à perturber un peu la manifestation de la vérité pendant le procès Bemba", a-t-il précisé.

 

" Ces atteintes, toutes prétendument commises entre la fin de 2011 et le 14 novembre 2013 dans divers lieux, incluraient la subornation de témoins, pour leur avoir donné de l’argent et des instructions, afin  qu’ils produisent de faux témoignages dans la salle d’audience. Elles  auraient toutes commises par divers moyens y compris les faits de solliciter, commettre, faciliter, encourager, apporter son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à la commission des ces atteintes", relève le communiqué.

 

Le document a par ailleurs souligné que la Chambre Préliminaire II a  conclu qu’il "y avait des preuves suffisantes donnant des motifs substantiels de croire que les suspects auraient commis dans le cadre de l’affaire le procureur contre Jean Pierre Bemba Gombo, des atteinte à l’administration de la justice en rapport avec des témoignages".

 

Arrêté à Bruxelles le 24 mai 2008, à la suite d’un mandant établi la veille par la Cour Pénale Internationale, en raison d’accusation de crime sexuels, crimes de guerre et crime contre l’humanité commis lors des incursions de ses troupes en République Centrafricaine, pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003, Jean Pierre Bemba Gombo a été  Transféré à la Haye le 3 juillet 2008. Il a comparu pour la première fois devant les juges de la Chambre Préliminaire le 4 juillet 2008./ 

 

Annette Maélaine Malébingui

Centrafrique/Bangui : La Cour Pénale Internationale, annonce l’ouverture d'un autre procès contre Bemba
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 20:40

 

 

 

Par Dr. Dominique Désiré ERENON, Constitutionnaliste et Internationaliste.

 

 « Cogitationis poenam nemo patitur ».

 

In memoriam Barthélémy YANGONGO-BOGANDA,

Ancien Professeur des Facultés de Droit à l’Université de Bangui.

 

Telle la fumée, le crépuscule de la transition que beaucoup, il ya peu, croyaient apercevoir à l’horizon a fini par disparaître. Pourtant, il fallait bien s’y attendre, du moins pour les spécialistes et observateurs avisés de la politique centrafricaine ! Véritablement, le Forum de Bangui (4-11 mai 2015), sur proposition de la Commission Gouvernance, a recommandé, entre autres, la prolongation de la transition. Cependant, si la prolongation souhaitée par le Forum de Bangui est permise, il reste qu’elle est loin d’être acquise, et cela pour plusieurs raisons définies à l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013.

 

Quand bien même hautement respectable de par sa composition et de certaines de ses recommandations, l’assemblée citoyenne centrafricaine qu’à constitué le Forum de Bangui n’est pas attributaire d’une compétence parcellaire en matière de prolongation de la transition, si l’on ne s’affranchit guère des dispositions de la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013. En considération de cette vérité constitutionnelle, la démarche du Forum de Bangui, ainsi que l’explicitera et le révélera l’argumentation à suivre, n’a pas per se valeur de décision de prolongation de la transition.

 

Tout d’abord, rappelons utilement que la transition politique a débuté le 11 janvier 2013 avec la signature des Accords de Libreville que certains avaient très abusivement qualifiés d’engagements internationaux[1]. Aux termes de ces textes notamment de l’Accord Politique, si le Président François Bozizé devait demeurer en fonction jusqu’au terme de son mandat en 2016 (article 1er ), il n’était plus auréolé de l’hyper-puissance présidentielle des années d’antan. Premièrement, un gouvernement de transition lui fut imposé (article 2), et de surcroit placé sous la direction d’un Premier Ministre issu de l’opposition et dont la désignation relevait exclusivement de la compétence de l’opposition (article 4) ; ce qui, pour le Président François Bozizé, ne pouvait être reçu autrement que comme un affront politique de taille. Deuxièmement, le même Accord Politique de Libreville interdisait au Président François Bozizé de révoquer les membres du gouvernement de transition (article 3). Enfin, le même Président François Bozizé devait être frappé d’inéligibilité à l’élection présidentielle de 2016 (article 1er) ; ce qui n’était en réalité qu’une réaffirmation de l’article 24 al. 2 de la Constitution du 27 décembre 2004, réaffirmation rendue nécessaire du fait de l’intention prêtée à l’époque, à tort ou à raison, au Président François Bozizé de vouloir être candidat en 2016 en violation de  l’article 24 al. 2 de la Constitution du 27 décembre 2004 : « La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois ».

 

Comme il fallait s’y attendre pour tous les spécialistes et observateurs avertis de la politique Centrafricaine, les Accords de Libreville sont très vite torpillés notamment en ce qui concerne la désignation du Premier Ministre Nicolas Tiangaye et la formation du gouvernement d’union nationale. L’interprétation et l’application litigieuses de ces textes de Libreville ont eu pour principale conséquence d’exacerber la crise politique, laquelle débouche le 24 mars 2013 sur l’auto-proclamation présidentielle de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka. Les nombreux sommets des Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) contribuent à donner progressivement naissance aux institutions de transition notamment, le Conseil National de Transition (CNT), la Cour Constitutionnelle de Transition, le remaniement du gouvernement de transition. Le 18 juillet 2013, la Charte Constitutionnelle de Transition est promulguée par Michel Djotodia, lequel prête serment le dimanche 18 août 2013. Cette  brève présentation de l’évolution de la transition suggère fortement d’aborder la question de la durée de cette transition.

 

Du 11 janvier 2013 au 18 août 2013, sept mois et une semaine se sont écoulés, mais ne doivent pas être considérés ou décomptés de la durée fixée par l’article 102 al. 1er de la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013 : « La durée de la transition est de dix-huit (18) mois, portée à vingt quatre (24) mois sur avis conforme du Médiateur ». Mais cette disposition constitutionnelle ne peut être considérée et interprétée isolément. Elle doit être combinée à l’alinéa 3 de l’article 102 du même texte constitutionnel qui fixe le point de départ de la durée de la transition au jour de la prestation de serment du Chef de l’Etat de Transition : «  La période de transition débute par une cérémonie officielle après l’entrée en vigueur de la présente Charte Constitutionnelle de Transition. Les Juges constitutionnels et le Chef de l’Etat de Transition prêtent serment à cette occasion ». Or, Michel Djotodia, a prêté serment le 18 août 2013[2]. Il suit de là que le délai constitutionnel de 18 mois ne court ou ne se décompte qu’à partir du 18 août 2013.

 

Ainsi, si l’on considère la période 18 août 2013-18 février 2015, la transition a duré 18 mois. Les élections n’ayant pas pu se tenir dans le délai prescrit par la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013, Denis Sassou Nguesso, Médiateur International dans la crise Centrafricaine a indiqué dans une lettre datée du 22 décembre 2014 que la durée de la transition était portée à 24 mois (6 mois de plus), c'est-à-dire jusqu’au 18 août 2015[3]. Cette première prolongation est conforme à l’alinéa 2 de l’article 102 précité de la Charte Constitutionnelle de Transition.

 

Aujourd’hui et depuis la fin du Forum de Bangui le 11 mai 2015, la question d’une nouvelle prolongation est posée, même si on ne sait pas encore s’il s’agit d’une deuxième ou mieux de la seconde prolongation. S’il est vrai que seul l’avenir dissipera cette incertitude, on est au moins aujourd’hui fixé sur  la procédure de la prolongation envisagée par le Forum de Bangui. Effectivement, les modalités de cette prolongation sont définies à l’article 102 alinéa 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition :  « En cas de nécessité, la durée de la transition peut être examinée par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC sur proposition conjointe et motivée du Chef de l’Etat de la Transition, du Premier Ministre et du Président du Conseil National de Transition ». Il résulte que la prolongation de la durée de la transition est soumise à des conditions tant de fond que de forme.

 

I/ UNE PROLONGATON POSSIBLE EN CAS DE NECESSITE

 

Par l’expression « en cas de nécessité » énoncée tout au début de la disposition de l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition, il faut entendre là condition majeure  pour pouvoir parvenir à la prolongation de la durée de la transition. De prime abord, on observe que l’expression « en cas de nécessité » est d’une ambigüité saisissante et déconcertante pour l’analyste. En droit, l’interprétation s’impose en présence de tout texte obscur. En application de ce principe, on doit ici rechercher le sens exact de l’expression « en cas de nécessité ». En droit pénal, l’état de nécessité constitue un fait justificatif d’une infraction et une cause exonératoire de la responsabilité pénale[4].

 

Mais, à l’opposé du droit pénal, l’état de nécessité dont il est question dans l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition doit s’entendre de toute circonstance étant de nature à justifier la prolongation de la durée de la transition.

 

Le premier cas de nécessité ou fait constitutif de motif sérieux d’une possible prolongation de la durée de la transition est l’impossibilité d’organiser les élections dans le délai requis. Ce constat est aujourd’hui celui d’une très grande majorité de centrafricains. On sait que lors du Forum de Bangui tenu du 4 au 11 mai 2015, les participants, notamment ceux de la Commission Gouvernance, ont d’abord affirmé qu’il était impossible de tenir les élections en août prochain, avant de recommander une prolongation de la transition. Cette prolongation est nécessaire pour réunir les conditions idoines d'organisation des élections générales, présidentielle et législative. L’Autorité Nationale des Elections (ANE) dit ne pas être prête, ni financièrement ni techniquement pour la tenue des élections.

 

D’une part, les autorités de transition n’arrivent à payer les salaires des fonctionnaires qu’avec l’aide extérieure, par exemple grâce au geste généreux et inoubliable du Président Congolais Denis Sassou Nguesso,  à l’aide renouvelée de la France, et plus récemment grâce au don de 6 milliards de F CFA octroyés par la Banque Mondiale le 23 mai 2015[5]. L’Etat centrafricain qui est ainsi financièrement exsangue n’est pas en mesure de financer les élections. Comme pour les élections de 1993, 1999, 2005 et 2011, les autorités de transition ainsi que l’Autorité Nationale des Elections ont les yeux tournés vers l’extérieur pour réunir les fonds nécessaires. Or, à ce jour, l’Autorité Nationale des Elections indique que les promesses des dons ou contributions financières émanant de  la communauté internationale ne sont pas encore toutes honorées, alors que quelques semaines seulement nous séparent de la date butoir de la fin de la transition (18 août 2015). Non seulement le matériel électoral qui est souvent commandé à l’étranger coûte cher (urnes, panneaux électoraux, isoloirs et autres accessoires), mais l’ANE doit aussi prendre le temps de veiller à la qualité de leur fabrication, de leur confort, de leur maniabilité, de leur acheminement depuis l’étranger, de leur dispatching auprès des démembrements locaux de l’ANE, de leur stockage et de leur sécurité.

 

En outre, on doit comprendre que si la quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle, membres de la Commission Gouvernance, ont subitement renoncé à leur exigence d’une tenue rapide des élections, et ont finalement soutenu l’idée d’une prolongation de la transition, c’est très fort probablement parce qu’ils ne sont pas en réalité prêts à ce jour pour aller aux élections. Par leur adhésion à l’idée d’une possible prolongation de la tradition, ces candidats auraient ainsi en tête la volonté de s’accorder encore ou plus de temps afin de mieux se préparer individuellement, notamment en recherchant et mobilisant, sur les plans national et international, les ressources financières et matérielles nécessaires à leur propagande électorale. Dans cet état de choses, on doit dire que le problème financier est finalement général parce que commun à l’Etat, à l’organe chargé des opérations électorales (ANE) et aux candidats aux élections présidentielle et législative.

 

D’autre part, l’Autorité Nationale des Elections (ANE) soutient n’avoir pas encore réuni les conditions techniques pour organiser les élections. Même si la biométrie a été abandonnée, car très couteuse, beaucoup d’autres conditions techniques doivent être réunies, et tout cela nécessite du temps. L’ANE doit pouvoir former et installer les membres de ses propres démembrements sur l’ensemble du territoire national. L’ANE doit pouvoir aussi procéder au recrutement et à la formation des agents recenseurs, lesquels seront à leur tour chargés du recensement général de la population. L’ANE doit pouvoir inscrire les citoyens en âge de voter sur les listes électorales, leur délivrer des cartes d’électeurs, et confectionner les bulletins de vote.

 

Tous ces développements précédents permettent de conclure à l’impossibilité de tenir les élections dans le délai devant expirer le 18 août 2015, et constituent par voie de conséquence des motifs sérieux d’une prolongation de la transition telle que recommandée par la Forum de Bangui.

 

Enfin, l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition englobe aussi d’autres cas de nécessité pouvant justifier une prolongation de la transition. Certes, l’Autorité Nationale des Elections (ANE) peut être financièrement et techniquement prête pour organiser les élections, mais la tenue effective des élections peut être suspendue ou reportée par la survenance d’une ou de plusieurs circonstances exceptionnelles.

 

II/ UNE COMPETENCE ESSENTIELLEMENT ATTRIBUEE AUX CHEFS D’ETAT DE LA CEEAC

 

Mais l’état de nécessité ne suffit pas pour que soit prolongée la durée de la transition au-delà de 24 mois. Deux grandes formalités doivent aussi être accomplies, comme l’indique l’article 102 al.2 de la Charte Constitutionnelle de Transition :  « En cas de nécessité, la durée de la transition peut être examinée par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC sur proposition conjointe et motivée du Chef de l’Etat de la Transition, du Premier Ministre et du Président du Conseil National de Transition ».

 

En premier lieu, pour obtenir une prolongation de la transition au-delà de 24 mois, conformément à l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013, il appartient aux trois principales autorités de Transition d’en adresser la demande à la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC.

 

En second lieu, l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition impose que la saisine de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC soit « conjointe et motivée » En d’autres termes, Catherine Samba-Panza, Cheffe de l’Etat de Transition, Mahamat Kamoun, Premier Ministre et Chef du Gouvernement de Transition, et Alexandre Ferdinand Nguendet, Président du Conseil National de Transition doivent se concerter, discuter et s’accorder sur le contenu de la demande de prolongation. Celle-ci doit être signée des trois autorités visées. La question la plus importante qui requiert absolument l’accord de volonté des trois autorités est celle de la durée nécessaire pour retourner sereinement à l’ordre constitutionnel. A cet égard, les autorités visées par l’article 102 al. 2 et ci-dessus citées ne devraient pas se soustraire à la consultation obligatoire et préalable de l’Autorité Nationale des Elections, organe chargé des opérations électorales, le seul à même de définir un chronogramme électoral précis tenant compte du parcours déjà accompli et du parcours restant à ce jour pour parvenir aux élections que tout le monde veut libres, transparentes et équitables, bref incontestables.

 

Soulignons que quand bien même la demande de prolongation serait motivée, l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition ne fait pas peser sur la Conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC l’obligation d’examiner, et surtout pas de faire droit à cette demande. L’article précité s’analyse en une simple faculté : « la durée de la transition peut être examinée ». Il est loisible à la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC de siéger, d’examiner la demande des trois principales autorités de Transition. Si la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC accepte d’examiner la demande, elle dispose d’une liberté d’appréciation de la demande. Deux possibilités s’offrent à elle.

 

D’abord, la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC peut décider de prolonger la durée de la transition. En cette hypothèse,  c’est elle qui déterminera le nombre de semaines ou mois supplémentaires que durera la transition. Par exemple, les autorités de transition peuvent proposer 6 mois de prolongation, mais la Conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC peut plutôt décider d’une prolongation de 2, ou 3 mois au maximum. On ne voit pas comment le Médiateur International de la crise centrafricaine, le Président Congolais Denis Sassou Nguesso, qui a insisté le 04 mai à l’ouverture du Forum de Bangui pour que les élections se tiennent avant le 18 août 2015, va opérer un virage à 180° en s’employant à convaincre ses pairs de la CEEAC d’une prolongation de la transition de 6 mois ! Catherine Samba-Panza, la Cheffe de l’Etat de Transition parle de fin d’année 2015 au mieux pour l’organisation des élections, mais il est fort à craindre qu’elle ne soit pas finalement suivie par la Conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC si ces derniers estimaient que les fonds nécessaires à financer les élections seraient à la portée de l’ANE d’ici peu.

 

Enfin, la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC peut très bien rejeter la demande de prolongation de la transition. Toutefois, cette hypothèse est fort improbable. Un éventuel refus de la part de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC pourrait être motivé par une demande de prolongation non motivée ou insuffisamment motivée par les trois principales autorités de la transition, comme le requiert l’article 102 al. 2 précité. Le refus de prolongation peut aussi traduire une lassitude des Chefs d’Etat de la CEEAC à l’égard de la crise centrafricaine. Si l’on se retrouve dans ce cas de figure, la principale conséquence sur le plan politique est d’une grande évidence pour tous.

 

CONCLUSION

 

Une transition politique n’est pas un mandat au sens constitutionnel ! D’ici le 18 août 2015, la transition aura atteint 24 mois (2 ans). Si l’on remonte à la période du 11 janvier 2013, date de signature des Accords de Libreville, on sera même à 31 mois de transition. Toute transition, en tant que situation institutionnelle anormale, n’a pas vocation à durer au-delà d’une période raisonnable !

 

          Les autorités de transition n’ont pas été élues par le peuple centrafricain, ne disposent pas d’un programme à proprement parler, mais sont uniquement chargées de la mise en œuvre d’une simple « Feuille de Route de la Transition » au sens de l’article 37 de la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013 : « Le Premier Ministre, en concertation avec le Chef de l’Etat de la Transition, met en œuvre la Feuille de Route de la transition ». Or, cette Feuille de Route vise : premièrement, la restauration de l’autorité de l’Etat (sécurité nationale, retour des personnes déplacées et exilées, justice transitionnelle pour les victimes, amorce du long processus de réconciliation nationale) ; deuxièmement, la relance de l’appareil administratif et de l’économie nationale ; enfin, l’organisation des élections générales pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel.

 

            Une transition politique n’est pas un mandat au sens constitutionnel ! D’un côté, se vautrer dans une transition élastique à souhait, c’est comme marcher vers une jungle. De l’autre côté, une élection précipitée, mal préparée, mal organisée et contestée est un scrutin dépourvu de sa vertu démocratique, et est comparable à un citron pressé et vidé de son jus. Dans ces conditions, c’est le retour assuré à la case départ. De ces deux considérations, naîtra la solution politique idoine pour tous.

 

D’ici peu, on sera fixé par rapport à la Décision de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC sur la demande de prolongation de la transition que lui soumettront conjointement les trois autorités de la transition, en application de l’article 102 al. 2 de la Charte Constitutionnelle du 18 juillet 2013.

 

            Analyse strictement constitutionnelle !

 

Fait à Paris, le 25 mai 2015.

 

Dr. Dominique Désiré ERENON, Constitutionnaliste et Internationaliste.

 

 

[4] L’article 122-7 du Code Pénal Français dispose : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui, ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien sauf s’il y’a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace ».

 

[5] http://fr.starafrica.com/actualites/centrafrique-financement-de-la-banque-mondiale-pour-payer-les-fonctionnaires.html

CHARTE CONSTITUTIONNELLE DE TRANSITION DU 18 JUILLET 2013 ET POSSIBILITE DE PROLONGATION DE LA TRANSITION par Dr Dominique Désiré ERENON
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 20:33

 

 

 

http://www.radiondekeluka.org   lundi 25 mai 2015 13:42

 

Le Chef d’État de la transition, Catherine samba Panza, a entrepris depuis dimanche un périple qui la conduira successivement au Tchad puis à Bruxelles et à Paris.

Au Tchad, Catherine Samba Panza prend part ce lundi aux côtés de ses pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), au sommet ordinaire des Chefs d’États de la zone, ouvert dans la capitale N’Djamena. Il est question, pour ces chefs d’État, d'élaborer et de proposer des stratégies sur le plan militaire et financier afin de contenir et de maîtriser les islamistes radicaux de Boko-Haram. La rencontre de N’Djamena permet également de mettre en place une stratégie commune de sécurisation des frontières au niveau de la zone CEEAC.

Catherine Samba-Panza doit plaider, lors de cette rencontre, pour les prochaines étapes du processus de paix dans son pays. Elle doit également relancer les partenaires pour le financement des prochaines élections. Le Chef d'Etat de la transition  devra présenter l'évolution de la situation politique, deux semaines après la fin du Forum de Bangui.


Catherine Samba Panza s'envolera ensuite pour Bruxelles en Belgique afin de prendre part, ce 26 mai, à la conférence internationale de haut niveau consacrée à la Centrafrique et organisée par l'Union européenne. La conférence portera sur les défis humanitaires immédiats et le rôle du Fonds fiduciaire UE Békou, nouvellement créé pour soutenir la reconstruction et le développement de la RCA. En toile de fonds, demeure la mobilisation des fonds pour l’organisation des prochaines élections en RCA.


La présidente de la transition est également attendue mercredi 27 mai à Paris, la capitale française. Selon les informations, elle sera reçue à l'Élysée par le président François Hollande.


La question des élections fera l'objet des discussions. Pendant que Paris milite depuis plusieurs mois pour que les élections législatives et présidentielle se tiennent comme prévu par la communauté internationale en juin ou juillet en 2015, la grande rencontre inter-centrafricain a préconisé son report.


Les discussions entre Catherine Samba-Panza et François Hollande pourront aussi porter sur  les accusations de viols commis sur des mineurs centrafricains par certains militaires de l'opération Sangaris. Quatorze militaires français sont soupçonnés de ces crimes dont trois identifiés par les témoignages de six enfants âgés de 9 à 13 ans, recueillis dans une note de l'ONU en 2014.


C'est le 2e passage de la locatrice du Palais de la Renaissance à l’Élysée après une première rencontre qui avait eu lieu en avril 2014, à la veille du sommet Europe-Afrique.

Diplomatie : Catherine Samba Panza au Tchad, à Bruxelles et à Paris
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 20:27

 

 

 

25/05/15 (AFP)

 

Donald Kaberuka, qui lâchera dans quelques jours les rênes de la Banque africaine de développement (BAD), laisse une institution financièrement solide, mais a été accusé d'avoir délaissé les pays francophones au profit des anglophones.

 

Arrivé en 2005 à la présidence de la BAD, cet ennemi de l'"afropessimisme", petites lunettes rondes et costume toujours impeccable, lègue à son successeur une banque auréolée de la note AAA, décernée par l'agence de notation financière américaine Fitch en 2013.

 

Sous son impulsion, la BAD, qui a triplé son capital depuis 2003 pour le porter à 91 milliards d'euros, est devenue la première institution de financement du développement sur le continent africain, avec 317 opérations pour un total de 6,2 milliards d'euros en 2013.

 

Renforcer le secteur privé et investir dans les infrastructures est devenu le credo de la BAD, qui est désormais "mieux représentée" dans "plusieurs des pays fragiles du continent", selon Tchétché N'Guessan, ex-administrateur pour la Côte d'Ivoire à la BAD.

 

Derrière son image de banquier dur et austère, M. Kaberuka restera également comme le patron qui a traversé la crise financière et internationale de 2009.

 

Mais au final, "l'histoire retiendra que c'est lui qui a ramené la banque à Abidjan", explique M. N'Guessan à l'AFP.

 

Selon lui, c'est au prix de "difficiles batailles" que Donald Kaberuka a réussi à ramener la BAD de Tunis à Abidjan, dans un siège "plus grand" permettant au personnel de "travailler dans de meilleures conditions".

 

Après le coup d'Etat manqué de 2002 en Côte d'Ivoire et la décennie de crise politico-militaire qui a suivi, l'institution avait été délocalisée à Tunis en 2003. Elle n'est revenue que l'an dernier dans la capitale économique ivoirienne.

 

M. Kaberuka "a pesé de tout son poids, il avait confiance en la Côte d'Ivoire, en sa capacité à normaliser la situation sécuritaire, administrative", se souvient Mabri Toikeusse, le ministre ivoirien du Plan.

 

Mais au moment où s'ouvre la course pour sa succession, une partie du monde francophone l'accuse d’avoir privilégié les pays anglophones.

 

Ainsi, la France voudrait un président "plus soucieux des intérêts" de l'Afrique francophone, entend-on au ministère des Finances à Paris.

 

Parfait bilingue en français et en anglais, Donald Kaberuka était pourtant vu lors de son élection comme un lien possible entre l'Afrique anglophone et l'Afrique francophone, deux univers où il a vécu et travaillé.

 

Né en 1952 à Byumba, dans le nord du Rwanda, il a suivi ses parents en exil à l'âge de 8 ans en Ouganda, puis en Tanzanie, avant d'aller étudier en Grande-Bretagne.

 

Docteur en économie de l'université de Glasgow (Ecosse), il a été enseignant-chercheur à l'université du Sussex (sud de l'Angleterre), avant d'intégrer le secteur bancaire à Londres, notamment à la Lloyds Bank.

 

Rentré au Rwanda après le génocide de 1994 (plus de 800.000 morts, selon l'ONU), il est considéré comme l'un des artisans du réveil économique du pays, dont il a été le ministre des Finances de 1997 à 2005.

 

Sept candidats et une candidate se sont d'ores et déjà déclarés pour lui succéder à la présidence de l'institution, qui fête ses 50 ans.

 

Pour être élu, un candidat doit emporter la majorité des votes de tous les pays membres, et la majorité des votes des pays africains. Si cinq tours de scrutin ne suffisent pas, la BAD peut décider d'ajourner et de procéder à un second vote. C'était arrivé en 2005, lors de la première élection de M. Kaberuka.

Donald Kaberuka, artisan du retour de la BAD à Abidjan, critiqué par les francophones
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 20:13

 

 

 

Allocution d’ouverture de SEM le Président de la République du Tchad, Président en Exercice de la CEEAC à l’occasion de la 16ème Session ordinaire de la CEEAC

 

Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et Chefs de Gouvernement ;


Mesdames, Messieurs les Chefs des Délégations,


Monsieur le Secrétaire Général de la CEEAC,


Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, chef de l’UNOCA ;


Monsieur le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine ;


Madame la Vice-présidente de la Commission de la CEMAC ;


Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales et Non Gouvernementales ;


Mesdames, Messieurs les Organisations Partenaires de la CEEAC ;


Distingués Invités ;


Mesdames et Messieurs.



Permettez-moi tout d’abord de vous adresser au nom du peuple tchadien, du gouvernement et en mon nom propre, la cordiale bienvenue et un agréable séjour à Ndjamena.Je saisis cette occasion pour vous exprimer mes vifs remerciements pour l’intérêt que vous accordez à l’intégration sous régionale en répondant à notre invitation.
Mesdames, Messieurs ;


Cette 16ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) se tient à un moment où le contexte économique mondial traverse des moments de crise : de la récession à la baisse des prix des matières premières en passant par celle financière.


Ce qui exige de nous, une évaluation conséquente et objective du chemin parcouru et une projection réelle et réaliste prenant en compte la donne et le contexte économiques actuels, en vue d’imprimer à notre espace régional, une nouvelle approche adaptée à l’évolution technologique moderne.

 

Mesdames, Messieurs ;

 

En signant le 23 octobre 1983, le Traité de Libreville,les Chefs d’Etat de la CEEAC s’étaient engagés à mutualiser leurs efforts. L’objectif de cet acte politique, était de promouvoir et renforcer une coopération harmonieuse et un développement auto-entretenu dans tous les domaines socioéconomiques.


La préoccupation majeure des Chefs d’Etat était entre autres de:


- Assurer une cohésion régionale ;


- Orienter les transformations sociales ;


- Définir les pôles d’identification pour le développement intégré ;


- Créer un cadre approprié pour mieux intégrer la stratégie et le plan d’action de Lagos pour la réussite de l’intégration économique du continent.


Cet optimisme de départ, a été contrarié par des facteurs politico sécuritaires endogènes et exogènes qui ont contribué à annihiler les efforts et compromettre les espoirs. C’est pourquoi, le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, réuni à Libreville en 1998, a demandé au Secrétariat général de la CEEAC d’étendre ses missions traditionnelles à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité pour assurer cette intégration sous régionale.


C’est le lieu de saluer le rôle déterminant joué par l’Organisation des Nations Unies à travers le Comité Consultatif sur les questions de Sécurité Permanente en Afrique Centrale.

Au plan conventionnel, nous, réjouissons du retour de la confiance marquée par d’importants instruments juridiques que sont :


- Le pacte de non – agression signé à Yaoundé le 8 juillet 1996 ;

 

- Le pacte d’assistance mutuelle entre les Etats membres de la CEEAC, signé à Malabo le 24 février 2000 ;

 

- Le protocole relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) signé le 24 février 2000 à Malabo.

 

D’autres instruments et mécanismes se sont ajoutés à l’arsenal initial en vue de renforcer la dimension ‘’Paix et Sécurité’’ individuelle et collective dans le projet d’intégration communautaire de l’Afrique Centrale.

 

Madame, Messieurs les Chefs d’Etat ;

 

Distingués invités ;

 

Mesdames, Messieurs.


Dans ce contexte encore difficile, il nous faut croire aux valeurs que nous proclamons et tenir ferme face à l’adversité. Le spectre des conflits et les bruits de guerres continuent à secouer et hanter notre sous-région, à l’intérieur de nos frontières et tout autour. Le climat d’insécurité qui prévaut à l’Est de la République Démocratique du Congo, en République Centrafricaine et dans la région des Grands Lacs, par exemple, nous interpellent.


Le Burundi qui a eu une expérience exaltée dans le domaine du maintien de la paix en Afrique ne mérite pas la situation de déstabilisation dans laquelle il est plongé.
Tout en condamnant le coup d’Etat manqué dans ce pays frère et l’assassinat de l’opposant ZEDI FERUZI, nous demandons à la classe politique, société et au président NKURUNZIZA de maintenir le cap du dialogue en vue de rassembler toutes les filles et tous les fils du BURUNDI.


Il en est de même de l’insécurité aux frontières extérieures de la Communauté qui constitue une menace à laquelle il faut faire face, aux cotés d’autres Nations qui font de la recherche, de la restauration et de la consolidation de la Paix une priorité cardinale.

Au moment où la CEEAC se relance enfin en se dotant d’instruments d’expression de la solidarité, plusieurs vaillants soldats des armés des Etats de l’Afrique Centrale continuent de verser leur sang pour la paix, que ce soit dans le cadre de la CEEAC, de l’Union Africaine, ou des Nations Unies. En ayant une pensée pour ces Hommes, en mesurant la douleur de leurs proches, je vous invite à formuler ensemble le vœu que leur sacrifice ne soit pas vain, et qu’il renforce notre conviction à servir le noble idéal de paix.


C’est le lieu de féliciter l’intervention des forces du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad contre la secte Boko Haram dont la capacité de nuisance est fortement réduite. Cette Force multinationale qui a produit des résultats probants salués par tous pourrait être un embryon non seulement pour la capacité de déploiement rapide de la Force africaine en Attente mais aussi pour la Capacité Africaine de Réaction Immédiate aux Crises (la CARIC).


Madame, Messieurs les Chefs d’Etat ;


Nous devons persévérer et avancer ensemble et d’un même pas, pour transformer nos rêves de paix, de sécurité et de stabilité en réalités tangibles. Le recul historique, nous enseigne que la lutte pour la paix, la sécurité et la stabilité ainsi que le projet d’intégration économique Communautaire de l’Afrique Centrale ne peuvent plus faire l’économie d’une réflexion stratégique sur les questions sécuritaires d’une part, et celles qui prennent en compte les questions économiques, monétaires, sociales et culturelles d’autre part.


C’est pourquoi, la CEEAC travaille, depuis 2012, à prolonger les actions menées sur le plan militaire par le déploiement d’activités multiformes visant la promotion de la culture et de la paix à travers une intégration sociale et culturelle. Nous croyons fermement que, pour assurer la paix et la sécurité, nous ne devons négliger aucun aspect de notre vivre-ensemble. La CEEAC se félicite du succès du Forum de Bangui et soutient les autorités de la Transition pour la mise en œuvre des résolutions ayant sanctionnés ce Forum.


Par ailleurs notre organisation ne saurait rester indifférente face à l’épidémie de la fièvre Ebola. Tout en manifestant notre solidarité et notre compassion aux Pays victimes et aux familles endeuillées, nous pensons que la riposte aux endémies ne sera jamais efficace si nous ne développons pas une stratégie à l’échelle de la sous-région, du continent et du monde.


S’agissant du Secrétariat général de la Communauté sur lequel repose toute l’administration de notre organisation commune, il y a lieu de rappeler l’engagement résolu de chacun de nos Etats membres, notamment sur le Plan Financier qui permettra à l’Afrique Centrale de se doter d’une administration communautaire forte. La CEEAC ne saurait jamais atteindre ses objectifs si les moyens de son fonctionnement et de sa consolidation ne suivent pas.


J’insiste sur ce point précis puisque nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement avons pris la décision de mettre un terme à la précarité financière procédant du mécanisme de contributions au budget de la Communauté en instaurant la Contribution Communautaire d’Intégration.


Mais la mise en œuvre de ce mécanisme, qui a fait ses preuves dans d’autres espaces régionaux, est loin de satisfaire l’attente de nos Etats. C’est pourquoi, j’appelle les uns et les autres à leurs responsabilités.


Mesdames, Messieurs ;

 

La démarche vers l’intégration communautaire est une mutualisation des efforts et d’énergies. Il y a certes plusieurs points à développer mais si je me suis appesanti sur les questions de sécurité c’est parce qu’elles conditionnent le développement économique et social de nos Etats.


La réussite du dernier exercice Loango de la FOMAC qui s’est déroulé en Octobre 2014 au Congo, donne à la CEEAC, un instrument de réaction en terme de valeur ajoutée lorsque l’on se réfère aux principaux exercices communautaires précédents, à savoir BAR EL GAZAL 2007, KWANZA 2010.



Mesdames, Messieurs.



S’il est une question qui constitue un véritable défi de la CEEAC, c’est la libre Circulation des Personnes. Comment peut-on réaliser ce projet de la zone de Libre échange si les personnes ne circulent pas librement. Les Etats membres ne lèvent pas les entraves qui résistent aux décisions de la Conférence, Normes Juridiques Communautaires les plus élevées.


A titre de triste anecdote, il me souvient que les Agents et Fonctionnaires du Secrétariat général de la CEEAC eux-mêmes, doivent au préalable obtenir un visa dans le cadre de leurs missions officielle ; c’est là une violation de la Convention sur les privilèges et immunités diplomatiques de la CEEAC.


Je voudrais insister pour dire que les résolutions prises sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux ne doivent pas se limiter aux simples déclarations d’intention mais doivent être appliquées intégralement dans l’espace CEEAC.


En ce qui concerne les infrastructures autour desquelles doit s’articuler l’intégration Communautaire, nous estimons que les différentes études conduites sont satisfaisantes.

C’est le cas du projet du Pont-Route-Rail entre les villes de Brazzaville et de Kinshasa ; du Programme détaillé pour le développement de l’Agriculture du NEPAD et du programme de renforcement de la Gouvernance vétérinaire ou encore de la mise en œuvre du Système de l’économie verte dont un Conseil des Ministres vient de finaliser le cadre juridique à Kinshasa en octobre dernier.


Pour toutes les autres matières qui participent de l’intégration communautaire de l’Afrique Centrale, je propose que la Conférence s’en remette au Conseil des Ministres qui, en amont du processus décisionnel de la CEEAC, va soumettre les propositions sanctionnant ses travaux.


Mesdames, Messieurs ;


Au moment où je passe le témoin, je veux dire ma confiance en la capacité de mon successeur qui doit poursuivre l’œuvre entamée. Mais sachez qu’il ne peut réussir sa mission, que si on lui donne les moyens de son action.


Je voudrais profiter de l’occasion pour exprimer ma gratitude à tous les partenaires de la CEEAC dont l’appui inestimable a permis au Secrétariat général de réaliser des actions salutaires et bénéfiques aux populations de la sous région. J’adresse une mention spéciale à l’UNOCA, à l’Union Européenne et à la Banque Africaine de Développement (BAD) qui continuent d’appuyer le Secrétariat général de la CEEAC en dépit des multiples sollicitations.


Mesdames, Messieurs,


Avant de terminer mon propos, je souhaite porter à votre connaissance que la République du Rwanda, membre fondateur de la CEEAC, quiavait suspendu sa participation aux travaux de notre Institution en 2007, vient de manifester sa volonté de reprendre toute sa place dans l’édification de notre Communauté. La CEEAC se félicite de la position adoptée par le Rwanda qui est un pilier important pouvant jouer un rôle accru dans les efforts actuels visant à ramener la paix, la sécurité et la stabilité dans la Région des Grands Lacs.


C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverts, les travaux de la 16ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC.


Je vous remercie.

 

 

Allocution de l’Ambassadeur Smail Chergui, lors de la 16ème session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernement de la CEEAC,

 

Ndjamena, 25 mai 2015

 

Excellence Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad et Président en exercice de la CEEAC, 

 

Excellences les chefs de délégation, 

 

Mesdames et Messieurs les Ministres, 

 

Monsieur le Secrétaire général de la CEEAC, 

 

Monsieur le Représentant spécial des Nations unies pour l'Afrique centrale, 

 

Mesdames et Messieurs, 

 

C’est pour moi un insigne honneur que de m’adresser à ce 16ème Sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. J'éprouve un plaisir particulier à me retrouver à Ndjamena, une ville dont l'impressionnant développement symbolise la détermination du Tchad à promouvoir le bien-être de son peuple. Je vous transmets les vœux de succès de la Présidente de la Commission, Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, que des contraintes de calendrier ont empêchée d’être parmi vous. 

 

Ce Sommet se tient à un moment où la conjoncture exige de nos États, tant dans le cadre de l'Union africaine que des Communautés économiques régionales, qu'ils redoublent d'efforts pour relever le défi de la paix et celui du développement. 

 

Par-delà notre expression de gratitude au Gouvernement et au peuple tchadiens pour la chaleur de leur accueil - une tradition bien ancrée sur cette terre - je voudrais saluer l'engagement renouvelé du Tchad et du Président Idriss Deby Itno en faveur des idéaux de notre Union. Les sacrifices consentis au Mali, la contribution importante du Tchad au règlement de la crise qui affecte la République centrafricaine voisine et l'action d’envergure en cours pour combattre Boko Haram, la conduite remarquable des questions africaines au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies, où le Tchad occupe l'un des trois sièges réservés à notre continent, démontrent à suffisance la ferme volonté de votre pays à promouvoir et à faire avancer l'agenda africain.   

 

L'appréciation de l'Union africaine va également aux distingués chefs d'État ici présents pour leur contribution inestimable à la renaissance et au renouveau de notre continent.

 

Excellences,

 

Mesdames et Messieurs,

 

La Communauté économique des États de l'Afrique centrale constitue, aux côtés des autres Communautés économiques régionales, l'un des piliers de l'Union africaine. La  traduction dans les faits de la vision de notre Union dépend, dans une large mesure, des avancées enregistrées au niveau des regroupements régionaux. C'est dire que nous suivons avec le plus grand intérêt les développements qui ont cours en leur sein.  

 

Dans ce contexte, nous ne pouvons que nous réjouir des progrès accomplis dans l'opérationnalisation de l'Architecture africaine de paix et de sécurité au niveau de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale. L'Union africaine, qui œuvre étroitement avec la région en ce domaine, félicite les États membres et le Secrétariat général pour les jalons importants posés s'agissant du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale - COPAX - et de ses outils d'action que constituent la Force régionale en attente - FOMAC - et le Mécanisme d'alerte rapide - MARAC. Ces jalons  sont d'autant plus bienvenus que l'Afrique centrale continue de faire face à de nombreux défis dans le domaine de la paix et de la sécurité.  

 

Le présent Sommet se tient alors que des  avancées notables ont été enregistrées dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. C'est ici le lieu de renouveler notre appréciation à la région pour son action solidaire et marquer notre solidarité avec l'ensemble des pays et populations affectés par les attaques barbares perpétrées par Boko Haram. La vigilance doit rester de mise jusqu'à l'éradication complète de ce groupe. Par-delà l'action militaire, il y a lieu de s'attaquer aux facteurs qui ont favorisé l'émergence de Boko Haram et aux conséquences humanitaires de ce conflit. L'Union africaine restera activement engagée aux côtés de la région : sur le plan politique, avec l'accompagnement du Conseil de paix et de sécurité qui a autorisé le déploiement de la Force multinationale mixte en janvier dernier; sur le plan technique, avec la contribution de la Commission à l'élaboration des documents opérationnels de la Force; et sur le plan financier enfin, avec la mobilisation des ressources requises. Sur ce dernier point, il me plait d'informer le Sommet, que nous avons conclu hier une consultation avec les pays de la région sur l'utilisation des fonds obtenus à ce jour et dont le montant s'élève à plus de 60 millions de dollars. 

 

En Centrafrique, la tenue réussie du Forum de Bangui nous conforte dans notre conviction que les Centrafricains sauront surmonter les déchirures induites par la violence inouïe qui a endeuillé leur pays. Il s'agit maintenant d'accompagner les autorités de transition et les autres parties prenantes dans la mise en œuvre des conclusions du Forum. Je voudrais ici, à la suite du Conseil de paix et de sécurité,  souligner l'impératif de la tenue rapide des élections. Les transitions courtes sont toujours les meilleures. L'Union africaine, à travers sa Mission en Centrafrique et pour l'Afrique centrale, continuera à appuyer le processus en cours. 

 

D'autres questions méritent l'attention soutenue des pays de la région. Celles-ci vont de la mise en œuvre de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région - auquel sont parties plusieurs États membres de la CEEAC - à la promotion de la sécurité maritime, en passant par la lutte contre le terrorisme, rendue plus impérative encore par les activités, dans la région, du groupe Boko Haram et de l'Armée de Résistance du Seigneur, et le nécessaire combat contre la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre. Sur toutes ces questions, la région peut compter sur le soutien et l'accompagnement de l'Union africaine.

    

Comme ailleurs sur le continent, 2015 et 2016 s’annoncent comme des années d’élections dans la région. Tout doit être fait pour que ces scrutins marquent une nouvelle étape dans la consolidation des acquis importants enregistrés dans les processus de démocratisation engagés sur le continent depuis maintenant plus de deux décennies. De ce point de vue, l'Union africaine prête une attention soutenue à la situation au Burundi. Nous œuvrons étroitement avec les pays de la région et les partenaires internationaux, notamment les Nations unies, en vue de désamorcer la tension actuelle et de créer des conditions propices à la tenue d'élections libres, transparentes et inclusives. 

 

Je réitère l'appel du Conseil de paix et de sécurité aux parties burundaises pour qu'elles privilégient la voie du dialogue, celle de la raison, pour préserver les acquis enregistrés grâce à l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation et épargner à leur pays les affres de la violence et de l'instabilité. 

 

Excellences,

 

Mesdames et Messieurs,

 

La prospérité économique et l'amélioration des conditions de vie de nos populations sont essentielles à la promotion de la paix et de la stabilité. Dans une très large mesure, la réalisation de cet objectif passe par l'accélération de l'intégration économique sur le continent, laquelle est, au demeurant, la vocation première des Communautés économiques régionales. 

 

De ce point de vue, nous formons l'espoir que le présent Sommet permettra d'accélérer la cadence. Il importe, en particulier, de continuer à accorder toute la priorité requise au développement des infrastructures de transport et à l’industrialisation, pour ne pas continuer à exporter les emplois. Il s'agit là d'une condition sine qua non pour stimuler les échanges régionaux et faciliter la libre circulation des personnes, générer une croissance durable et favoriser la création des emplois, en particulier pour les jeunes.

 

Excellences,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Une CEEAC forte et efficace, dotée des moyens humains et financiers nécessaires, constituera un formidable atout tant pour la région que pour le reste du continent. Notre capacité d'action et les perspectives d'aboutissement des objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés en matière de promotion de la paix et de développement en seraient considérablement renforcées. Nous formons l'espoir que ce Sommet prendra les décisions attendues à cet égard.

 

Je m’honore de votre bienveillante attention et souhaite plein succès à vos délibérations.

 

 

La 16ème session de la CEEAC: Les crises et l’intégration sous-régionale au menu

 

http://www.presidencetchad.org  25 Mai 2015

 

La 16ème session de la CEEAC s’est ouverte ce matin à N’Djaména. Le Président de la République IDRISS DEBY ITNO a présidé la cérémonie d’ouverte.

 

Sur les 10 Chefs d’Etat de la sous-région, cinq étaient présents. Il s’agit du Président Equato-guinéen, Théodoro Obiang Nguema, le Congolais, Denis Sassou Nguesso, le Gabonais, Ali Bongo Ondimba, la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza et bien sûr, le président en exercice de l’institution, le Président de la République IDRISS DEBY ITNO.


Cette 16ème session s’ouvre au moment où la sous-région est confrontée à des situations d’instabilité et d’insécurité. La RCA, le Burundi, la RDC ou encore la problématique de Boko Haram.


C’est le maire de la ville de N’Djaména, Ali Haroun qui a planté le décors en souhaitant la bienvenue aux hôtes du Tchad à N’Djaména, la belle capitale du pays de Toumaï. Plusieurs discours ont marqué cette ouverture des travaux.


Le représentant de l’Union africaine a salué les efforts déployés par le Tchad et le rôle joué pour la stabilité et la paix dans la sous-région. « Le forum de Bangui est une réussite. Il reste d’accompagner les autorités de la RCA pour la tenue rapide des élections. L’Union africaine se soucie de la situation au Burundi et nous invitons les burundais au dialogue afin d’éviter à leur pays les affres de la guerre et de l’instabilité », interpelle le représentant de l’Union africaine.


Pour le Secrétaire général de la CEEAC, l’ambassadeur Ahmad Allam-mi, Il est urgent que l’ensemble des Etats contribuent au financement de l’institution. « Lorsque nos Chefs d’Etat ont les mêmes agendas et regardent dans la même direction, notre communauté est capable de relever les plus grands défis », a dit Ahmad Allam-mi qui souhaite que le sommet de N’Djaména débouche sur la redynamisation de la CEEAC, la résolution de problème de son financement et la construction d’une Afrique centrale forte et unie.


En ouvrant la 16ème session de la CEEAC, le président en exercice de l’institution, le Président de la République IDRISS DEBY ITNO a interpellé ses pairs à accélérer le processus de l’intégration sous-régionale. Pour le Chef de l’Etat, les déclarations d’intention doivent laisser la place à l’acte.


Le Président de la République n’a pas occulté la question de la sécurité et de la menace terroriste. « Au moment où la CEEAC se relance en fin, en se dotant d’instrument d’expression de la solidarité, plusieurs vaillants soldats des armées des Etats de l’Afrique centrale continuent de verser leur sang pour la paix que ça soit dans le cadre de la CEEAC, de l’Union africaine ou des Nations unies. Que leur sacrifice ne soit pas vain et qu’il renforce notre conviction à servir le noble idéal de paix. C’est le lieu de féliciter l’intervention des forces du Cameroun, du Niger, du Nigéria et du Tchad contre la secte Boko Haram dont les capacités de nuisance sont fortement réduites », a indiqué le Chef de l’Etat, qui invite ses pairs à l’union sacrée pour transformer le rêve de paix, de sécurité et de stabilité en réalité tangible.


Au cours de la 16ème session de la CEEAC, le Rwanda a réintégré l’instrument communautaire.

 

16ème Session ordinaire de la CEEAC à N'djaména
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 09:26

 

 

 

24/05/15 (AFP)

 

"Il y a un mur invisible. On est comme dans une prison", affirme Bouburori Bindowo, musulman, maire adjoint de Boda. Entourés d'une population chrétienne souvent hostile, plusieurs milliers de musulmans vivent retranchés dans un quartier de cette ville minière du sud de la Centrafrique.

 

"Boda-la-Belle" a été défigurée par les violences inter-religieuses qui ont plongé le pays dans le chaos en décembre 2013. Toutes les boutiques du centre-ville et le marché ont été détruits. Des murs en ruines composent cette zone tampon.

 

Plusieurs massacres, notamment d'éleveurs peuls par les milices chrétiennes anti-balaka, ont eu lieu dans la région en 2014. Les musulmans, qui ont aussi commis des exactions, se sont alors réfugiés dans l'enclave qui a compté jusqu'à 6.000 personnes.

 

"La situation est calme depuis deux mois, selon un militaire de la Minusca, Evariste Mitolo qui souligne toutefois la tension: "La maladie vient vite, mais elle guérit lentement".

 

Les soldats congolais de la force onusienne sont installés sur la colline dominant la ville diamantifère de 11.000 habitants. Vivant à quelques mètres l'une de l'autre, les deux communautés ne se fréquentent plus.

 

Cicatrices de coups de machette sur le visage et sur le crane, Saidou Bouba a le regard perdu dans le vide. Le 25 mars 2014, alors qu'il tentait de fuir avec sa famille, des anti-balaka ont attaqué à Ngkontikili, près de Boda. Il a été laissé pour mort. Ses deux femmes, dont une enceinte, et ses quatre enfants ont été tués. Saidou est aussi ruiné, ayant perdu ses "357 boeufs".

 

- Nulle part où aller -

 

Les musulmans ne peuvent sortir de l'enclave et vivent essentiellement de l'aide humanitaire. "On ne peut plus travailler dans les mines, plus aller dans les champs, chercher du bois de chauffe, faire du commerce, voyager... On vend nos biens pour vivre", explique Bouburori Bindowo, qui résume: "On n'a pas les moyens de partir mais pas les moyens de rester".

 

Dans l'enclave, des jardins sont apparus. "Nous cultivons pour avoir de quoi manger, explique Garba Amadou, 57 ans, qui fait pousser gombos, salades et choux. Sa famille dort à même le sol faute de lit.

 

"Nous n'avons nulle part où aller. Nous sommes des fils du pays", déclare Ahamat Ali en se promenant sur les ruines de sa boutique. Lui et ses collègues ont perdu des sommes de 50 à 100 millions de CFA (75.000 à 150.000 euros), dit-il. La plupart des grosses boutiques comme les mines de diamants avoisinantes étaient contrôlés par des musulmans, suscitant des jalousies qui ont pu aggraver la crise.

 

"La vie est trop dure. Il n'y a pas d'argent, pas de nourriture", résume Awa, 18 ans, un seau d'eau sur la tête. Des habitants assurent que de l'autre côté de la ville, les chrétiens "attendent pour les tuer". "Il y a toujours les anti-balaka. Ils ont des armes", dit un homme.

 

Côté chrétien, les mêmes accusations: "Il y a là-bas (côté musulman), une poudrière (arsenal) enterrée. Les gens vivent dans la peur", jure un notable.

 

L'adjudant-chef de la gendarmerie qui s'est réinstallée sur la frontière invisible reconnait: "Il y a des armes cachées des deux côtés mais ce n'est pas le moment de tenter de désarmer, c'est trop tôt. On attend le DDR (programme de désarmement, démobilisation et réinsertion)".

 

- 'Justice d'abord'-

 

Des femmes désherbent à la machette, un chat est mis au jour. Il est aussitôt poursuivi par des dizaines de personnes. Une femme le tue d'un coup de machette. "C'est normal. Il n'y a rien à manger. Même pas un poulet dans la ville", remarque un passant.

 

Sur les hauteurs, des centaines de déplacés chrétiens se sont réfugiés sous des tentes près de l'église. Des enfants en guenilles jouent dans les allées. Des femmes préparent de l'huile de palme.

 

"On vit de la cueillette", affirme Christelle Dovasio, 22 ans, mère de trois enfants. Son mari et son beau-père ont été tués par des musulmans. "Lors des événements, on a fui notre maison pour aller en brousse. On a peur", raconte-t-elle. "Je veux que les musulmans partent!"

 

Près de la gendarmerie, Blaise, un commerçant chrétien, ouvre son magasin. Sa précédente boutique a été "détruite par les musulmans". "On ne peut pas faire la réconciliation, la justice d'abord. Des chrétiens ont cassé des choses là-bas. Des deux côtés, il faut la justice", prône-t-il. Son nouveau commerce s'appelle "Terre promise".

 

Centrafrique: entre chrétiens et musulmans, le mur invisible de Boda
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 08:45

 

 

 

LE MONDE | 24.05.2015 à 17h31 | Par Cyril Bensimon

 

L’obtention d’un accord est un art qui ne se fonde sur aucune règle établie. « Tu vas signer au nom de toutes les mamans centrafricaines », intime la ministre de la défense au représentant d’un groupe armé. Le jeune homme, Souleymane Daouda, rechigne, comme les autres délégués de l’ex-Séléka, la rébellion qui avait tenu les rênes du pouvoir à Bangui entre mars 2013 et janvier 2014. Le ton de Marie-Noëlle Koyara se fait alors plus sévère. « Je suis ta maman, il faut signer », insiste Mme la ministre. Dans la petite salle 207 de l’Assemblée nationale où sont réunis, ce dimanche 10 mai, les représentants d’une dizaine de groupes armés et les diplomates les plus influents dans le pays, le milicien grondé comme un écolier s’exécute. Assis autour de la table, les autres récalcitrants font de même. Les diplomates sont soulagés. « Historique », le mot est lâché sans réserve.

 

L’enjeu de cette signature est l’engagement des groupes armés dans un processus de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR) de leurs combattants. Depuis plus de dix ans, tous les processus du même genre qui ont été menés en RCA se sont soldés par des échecs. Cette nouvelle promesse de paix sera-t-elle la bonne ? Epuisée par plus de deux ans de guerre civile qui a pris progressivement le masque d’un conflit interconfessionnel, opposant chrétiens et musulmans, l’immense majorité des Centrafricains l’espère de ses vœux. Mais bon nombre de chefs de guerre issus des différentes factions de l’ex-Séléka ou des anti-Balaka, les deux coalitions qui se sont déchirées et ont plongé ce pays d’Afrique centrale dans l’abîme, n’ont pas tardé à faire entendre leur colère.

 

« Qu’on vienne me prendre mes armes », menace un « général » de l’ex-Séléka tout près d’en venir aux mains avec son représentant politique, aussitôt après que ce dernier a apposé sa signature sur l’accord de « DDRR ». « Nos revendications n’ont pas été entendues, ce n’est pas une paix durable que l’on prépare », assène le « général » Zoundeïko, le chef militaire de l’une des factions de l’ex-rébellion qui tient encore tout le nord-est de la RCA. Depuis son exil au Kenya, l’ancien chef de l’Etat, Michel Djotodia, qui dirige une autre branche de l’ex-Séléka, a congédié son représentant à Bangui. « Il avait des instructions précises pour ne pas signer ce document qui ne reflète pas nos attentes », maugrée l’éphémère président de transition, dont l’influence sur des officiers qui disposent sur le terrain d’une grande autonomie est très relative.

 

Nouvelle poussée de fièvre

 

Le lendemain de cette signature contestée, la capitale centrafricaine a connu une nouvelle poussée de fièvre. Fait nouveau, les ennemis d’hier, ex-Séléka et anti-Balaka, ont fait entendre de concert leur mécontentement. Les deux groupes demandaient notamment la libération de leurs camarades « arbitrairement emprisonnés » ou « une meilleure prise en charge de leurs combattants ».

 

Mais, comme l’indique Sébastien Wénézoui, l’un des principaux responsables anti-Balaka, « la véritable raison » de cet accès de colère tient en une contradiction : « On nous demande dans cet accord d’arrêter la lutte armée pour nous engager dans la lutte politique mais, dans le rapport de synthèse du forum de Banguiqui s’est tenu du 4 au 11 mai –, il nous est interdit de nous présenter aux élections. » Cette ambiguïté sur l’avenir des principaux fauteurs de guerre, conjuguée au manque de moyens financiers pour mener à bien le DDRR, laisse planer des doutes sur la viabilité du processus engagé.

 

La France, qui espère retirer rapidement la majeure partie de ses 1 700 soldats encore déployés sur place, demeure en première ligne dans le règlement de la crise centrafricaine. L’opération « Sangaris » voulue comme une opération « coup de poing » s’est installée dans la durée. Son coût est estimé environ 800 000 euros par jours et les militaires français n’ont plus d’autres adversaires désignés que des « hors-la-loi » et les « ennemis de la paix ». Notamment pour des raisons financières, la volonté de Paris est donc d’organiser au plus vite des élections permettant de tourner la page d’une transition entamée par M. Djotodia en mars 2013 et poursuivie depuis janvier 2014 par Catherine Samba-Panza, qui doit être reçue cette semaine à l’Elysée. « Un gouvernement élu, c’est la condition pour que les bailleurs offrent des facilités de crédit à moyen et long terme », assure un diplomate français.

 

Scrutins organisés « au mieux début 2016 »

 

Déjà reportées à plusieurs reprises, ces élections présidentielle et législatives ne se tiendront pas à l’été. Et si Paris fait de leur organisation avant la fin de l’année 2015 une ligne rouge, plusieurs observateurs avertis à Bangui considèrent que les scrutins destinés à ramener la RCA dans la légalité constitutionnelle se feront « au mieux début 2016 ». Alors que l’Union européenne est pressée de mettre la main au portefeuille pour financer ces scrutins, une source au sein de l’UE résume son dilemme : « Avec ces élections, il y a deux écueils, la précipitation et l’enlisement. »

 

Si plusieurs acteurs dans les différentes institutions qui composent la transition, ainsi que des chefs de guerre, jouent indéniablement la montre en vue de maintenir leur influence ou leurs prébendes, la tenue d’un vote incontestable tant que les armes n’auront pas été déposées apparaît irréaliste. Au Mali, la France a fait le pari d’une intervention militaire forte, suivie d’une élection rapprochée. Le même modèle, qui connaît ses limites dans le Sahel, semble être appliqué à la RCA où l’Etat s’est totalement désintégré. « Avant de se focaliser uniquement sur des élections qui ne régleront rien, considère un diplomate installé de longue date à Bangui, il serait temps de se concentrer sur l’essentiel : la construction de routes, d’écoles, d’administrations. »

 


Journaliste au Monde


http://www.lemonde.fr/international/article/2015/05/24/centrafrique-une-crise-profonde-dont-paris-veut-s-extraire_4639608_3210.html#LsrtyKlVmL0V1Edx.99

 

 

Lu pour vous : Centrafrique : une crise profonde dont Paris veut s’extraire
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 08:42

 

 

 

APA  24/05/2015 à 13:41 UTC

 

La présidente de la Transition en Centrafrique, Mme Catherine Samba Panza, a quitté Bangui dimanche matin pour Bruxelles en Belgique, pour présenter à l’Union européenne (UE) les résultats du forum national de réconciliation qui s’est déroulé du 5 au 11 mai dans la capitale centrafricaine. Mme Samba Panza doit être reçue le 26 mai au siège de l’UE. Sa démarche auprès de l’UE a pour but d’attirer les bailleurs de fonds et aider à  la mise en oeuvre de certaines recommandations du forum national de réconciliation.

 

L’UE est de loin le principal bailleur de fonds de la République centrafricaine, un pays qui a besoin de la communauté internationale pour organiser les élections, mettre fin à  la transition, financer le programme de Démobilisation, Désarmement, Réinsertion et Rapatriement (DDRR) et la Réforme du secteur de sécurité (RSS).

 

L’UE finance déjà  en Centrafrique de grands travaux à  forte intensité de main d’oeuvre, notamment la réhabilitation des infrastructures détruites ou en mauvais état et a aussi crée un fonds fiduciaire dénommé fonds Békou, pour aider la République centrafricaine à  se relever de la crise dans laquelle ce pays est empêtré depuis mars 2013.

 

Le fonds est utilisé pour financer la construction ou la réhabilitation des hôpitaux, des écoles et des ateliers de renforcement des capacités de certaines catégories d’agents ainsi que des activités en faveur des femmes.

 

Des contingents européens, Eufor RCA, avaient été déployés en Centrafrique pour apporter la paix dans certains arrondissements de la capitale centrafricaine. Après le retrait de cette force, l’Union Européenne assure maintenant la formation des forces de défense intérieure.

 

En route pour Bangui, la présidente de la transition fera une escale à  N’Djamena, au Tchad, o๠elle s’entretiendra avec le président tchadien Idriss Deby Itno.

 

© APA

Départ de la présidente centrafricaine de transition pour Bruxelles
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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 13:23

 

 

 

Par RFI 23-05-2015 à 01:29

 

C'est une révélation du site d'information Mediapart : les présidents du Mali IBK et du Gabon Ali Bongo ont été écoutés par la justice française dans le cadre de l'enquête sur Michel Tomi. L'homme d'affaires corse, qui est à la tête d'un empire financier en Afrique, a été mis en examen il y a un an pour corruption d'agent public étranger, faux et usage de faux. C'est en mettant ses téléphones sur écoute que la justice a intercepté, en 2013 et 2014, de nombreuses conversations entre Michel Tomi et les deux présidents.

 

Les extraits des écoutes publiés par Mediapart vendredi 22 mai, montrent que l'homme d'affaires corse est aux petits soins avec les présidents malien et gabonais, et qu'il multiplie les cadeaux luxueux. Dans une conversation du 4 octobre 2013, Michel Tomi demande à Ibrahim Boubacar Keïta des nouvelles d’un véhicule Range Rover qu'il lui aurait offert. « Impeccable, impeccable », répond le chef de l'Etat pour dire sa satisfaction.

 

Dans une écoute, Michel Tomi propose au président IBK d'utiliser son jet privé, et lui demande s'il est content du manteau ou des costumes de luxe qu'il lui a fait livrer. Le président malien apprécie manifestement et demande à son ami, qu'il appelle « Michel », qu'on lui confectionne aussi des habits de campagne. Les deux hommes parlent de tout, aussi bien d'une paire de lunettes, que de l'achat de l'avion présidentiel.

 

On sent dans les écoutes retranscrites par Mediapart une grande complicité entre les deux hommes, qui se tutoient. Michel Tomi rappelle même une fois au président malien de prendre ses médicaments.

 

Même proximité avec le chef de l’Etat gabonais

 

L'homme d'affaires est aussi aux petits soins avec Ali Bongo. Le 20 juillet 2013, le président gabonais et son épouse passent des vacances sur le yacht de Michel Tomi. Les deux hommes parlent affaires, et aussi femmes : le Corse évoque une belle hôtesse bulgare qu'il garde en réserve pour un prochain voyage du président gabonais, quand il sera seul.

 

Mediapart résume : « L'homme d'affaires est là pour rendre la vie plus douce aux deux présidents, en échange de pouvoir faire prospérer ses affaires. »

 

Maître Pierre-Olivier Sur l'avocat français du président malien qui est aussi bâtonnier a dénoncé vendredi avec vigueur la mise sur écoute d'un président de la République en fonction, même s'il s'agit d'écoutes incidentes. « C'est une première à ma connaissance », s'est insurgé l'avocat du président malien.

 

Pour l’instant, le Mali et le Gabon n’ont pas réagi de manière officielle, mais dans l'entourage direct du président malien, on se dit ce vendredi indigné par ces écoutes. « La justice française aurait dû se dire qu'il y a des limites », confie un proche du chef de l'Etat. Notre interlocuteur juge par ailleurs « dégueulasse » la publication de ces écoutes par le site Mediapart.

 

Des conversations des présidents malien et gabonais écoutées en France (RFI)
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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 13:07

 

 

Jean-Louis LE TOUZET Libération 22 mai 2015 à 19:46

 

Un rapport du chercheur Roland Marchal revient sur le soutien inébranlable de la France au président tchadien, admiré de longue date par les militaires.

 

Comment embrasser d’une seule vue la diplomatie française au Tchad de ces vingt-cinq dernières années ? Par où attaquer cette forteresse massive ? Roland Marchal, chercheur au Ceri-Sciences-Po, a répondu à la demande du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR), qui regroupe organisations civiles et des droits humains au Tchad, pour publier un rapport qui nettoie à la paille de fer ces relations marquées par la colossale empreinte militaire française. A travers cette étude de 50 pages financée par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire), se dessinent des continuités diplomatico-militaires au fil des différents exécutifs français.

 

Dans son propos préliminaire, Roland Marchal écrit : «Le soutien à Idriss Déby [le président tchadien, ndlr] correspond donc à bien plus qu’à une volonté de le sauver. C’est une certaine conception de l’ordre régional, peut-être irréelle ou obsolète, qui est défendue par Paris.» Ce rapport pose «la problématique de la militarisation de la diplomatie française», explique Bruno Angsthelm, chargé de mission Afrique au CCFD-Terre solidaire.

 

Cyniques. Roland Marchal, dans un chapitre consacré au «lobby militaire», décrit d’entrée le décor : «Le Tchad semble avoir joué dans l’imaginaire des militaires français, mais aussi dans l’histoire de l’armée française, un rôle important. […] On doit mentionner d’abord une grande fascination pour les gens du désert de la part de l’armée coloniale, que ces nomades fussent alliés ou ennemis.»

 

Marchal fait ainsi dérouler les multiples opérations militaires (Limousin, Bison, Tacaud, Manta, Epervier) : «Le Tchad se prête très bien à une multitude d’exercices dans des environnements divers. Les pilotes ne peuvent que se féliciter, puisque l’espace aérien est le double de celui de la France, et qu’ils ne sont pas astreints aux mêmes règles.» Pour Marielle Debos, universitaire, auteur du remarquable le Métier des armes au Tchad (éd. Karthala), cette étude est «sans équivalent pour nous, Français, parce que le Tchad tient une place totalement à part dans notre politique et aussi parce que le Tchad occupe un rôle essentiel dans l’histoire de l’armée française.»

 

Remis mardi au Quai d’Orsay, ce rapport «a suscité un fort embarras», selon Delphine Djiraibé Kemneloum, présidente du CSAPR. Il est en effet une incarnation grinçante de trois courants de pensée au sein de l’exécutif : les réalistes, les néoconservateurs et les admirateurs de Déby. Le premier courant, cynique, a eu un réel «ascendant», écrit Marchal, dans la seconde mandature de Chirac. Il n’est pas dupe du régime : malversations, détournements et opposition achetée. C’est la ligne «tous pourris». De fait, disent les réalistes, «il vaut mieux avoir Déby de son côté car lui, au moins, on le connaît». Et il peut rendre des services.

 

Puis vient le courant néoconservateur, qui a survécu à la période Sarkozy-Kouchner. Il est toujours en vogue aujourd’hui. Que dit-il ? Que le Soudan est le mal absolu. Que Déby est un rempart, y compris face au chaos libyen. Il défend la laïcité, la francophonie, s’oppose aux hordes islamistes de Boko Haram. Et puis, qui voyez-vous pour le remplacer ? Personne.

 

Enfin, vient le courant des admirateurs. Il regroupe des militaires évidemment, qui chantent le roman d’une armée nationale. On y retrouve des politiques impressionnés par le courage de Déby quand, devant les tentatives de renversement, comme en 2006 et 2008, il refuse l’exfiltration proposée par les Français.

 

Horlogerie. «Chacun de ces courants pèse selon les périodes, écrit Marchal, mais ce qui est le plus important, c’est qu’ils occupent le champ et ferment toute possibilité de véritable aggiornamento politique.» Le chercheur ne se contente pas de démonter les mécanismes d’horlogerie de la politique française au Tchad, il montre sous une lumière crue ceux qui en remontent les ressorts. Il y a des lignes savoureusement vachardes sur les vieux routiers habiles de la diplomatie, ces fameux spécialistes de la zone au Quai d’Orsay. Marchal lâche quelques gouttes de fiel et c’est parfois assez drôle.

 

Certes, l’auteur n’a jamais beaucoup aimé les diplomates, pas plus que les journalistes. Il y a des passages sur certains hauts fonctionnaires du Quai, toujours en poste, totalement dévastateurs. L’un est qualifié de «néoconservateur», spécialiste de la petite blague, à la posture quasi religieuse «plutôt paradoxale pour un franc-maçon».

 

Et Déby ? «Paraître aux yeux de dirigeants français de bords différents comme un vecteur de stabilité régionale n’est sans doute pas le moindre effet de ce talent qui transforme en gains stratégiques des avantages tactiques et qui obère les faiblesses structurales d’un régime autoritaire en projetant son insécurité hors de ses frontières dès lors qu’il est incapable de les réduire.»

 

Marielle Debos se désole de cet aveuglement de la France :«Les mouvements sociaux sont regardés avec mépris par Paris alors que l’opposition travaille dans des conditions extrêmement difficiles. Et surtout, Paris refuse toujours de prendre en compte l’après-Déby.» Et quel sera-t-il ? «Un bain de sang», annonce déjà un opposant tchadien joint vendredi par Libération.

 

ParJean-Louis Le Touzet

 

Lu pour vous : Le vieux lobby pro-Déby à Paris passé au peigne fin
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