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20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 13:17
Onu / RCA : encore une Rwandaise comme nouvelle patronne de la Minusca ?
Onu / RCA : encore une Rwandaise comme nouvelle patronne de la Minusca ?

 

Lu pour vous

 

Nations unies : qui sera la nouvelle patronne de la Minusca ?

 

Pour remplacer Mankeur Ndiaye à la tête de la mission de l’ONU en  Centrafrique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres,  s’apprête à désigner une diplomate rwandaise.

Alors que le mandat du chef de la mission des Nations unies en  Centrafrique (Minusca), Mankeur Ndiaye, arrive à son terme le 28  février, le Conseil de sécurité est dans la dernière ligne droite pour  lui trouver un successeur. C’est quasiment chose faite : le nom de  l’actuelle représentante du Rwanda à New York, Valentine Rugwabiza, a  été soumis aux cinq Etats membres permanents par le secrétaire général  adjoint du Département des opérations de paix (DOP), Jean-Pierre  Lacroix. Seule la Chine n’a pas encore donné son aval, mais devrait le  faire dans les tout prochains jours.

Ancienne directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du  commerce (OMC) et toujours membre du cabinet du président rwandais, Paul  Kagame, la diplomate présente un profil à même de satisfaire à la fois  Paris – elle est parfaitement francophone – mais aussi Washington,  Moscou et Pékin.

Elle devrait rejoindre Bangui fin mars. En attendant sa prise de  fonction, Mankeur Ndiaye devrait jouer les prolongations durant quelques  semaines. En poste depuis février 2019, il n’a pas souhaité solliciter  un mandat supplémentaire à la tête de la Minusca (AI du 26/01/22). Il se  rendra par ailleurs à New York le 22 février, où il présentera le  rapport du secrétariat général concernant la RCA au Conseil de sécurité,  prélude à une visite de Jean-Pierre Lacroix à Bangui du 25 au 28  février.

OPA du Rwanda sur la Minusca

Si elle se confirme, la nomination de Valentine Rugwabiza  consacrerait la montée en puissance du Rwanda au sein de la mission. La  composante « police » est ainsi dirigée depuis le mois de juin 2021 par  le général Christophe Bizimungu, ex-commandant de l’école de police du  Rwanda et membre du conseil d’administration de la police du pays. Il  avait alors remplacé le Français Pascal Champion. Le bureau de  coordination humanitaire est géré quant à lui par le Rwandais Vedaste  Kalima depuis janvier 2021.

Présent dès 2014 avec 450 hommes, avant la création de la mission, le  contingent rwandais est devenu récemment le plus important de la  mission, surpassant les casques bleus pakistanais et bangladeshis. Selon le dernier décompte officiel daté de novembre, il compte désormais 1 660 soldats et 459 policiers rwandais. Au moins 250 nouveaux soldats devraient arriver au cours des prochaines semaines. Ce sont eux également qui assurent la protection de la présidence centrafricaine depuis 2015.

 

Source : Africa Intelligence du 18 février 2022

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20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 13:14
Charles Millon: « La politique étrangère d’Emmanuel Macron est illisible »

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ Nicolas Beau 17 février 2022

 

Charles Millon, ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, revient pour Mondafrique sur les neufs ans d’intervention militaire de la France au Mali. Comment expliquez-vous l’échec de l’intervention française au Mali ?

Charles Millon. Pour comprendre la situation actuelle, il faut revenir à la double erreur historique qui a été commise par tous les gouvernements maliens. La première est d’avoir toujours refusé de prendre réellement en compte les problèmes des minorités, qu’il s’agisse des peuls ou des touaregs.

Amadou Toumani Touré, dit ATT, le président malien entre 2002 et 2012 que j’ai bien connu et toujours apprécié avait l’obsession d’un État unitaire. Sur ce sujet, il était têtu comme une mule. . Pas question pour le pouvoir à Bamako d’envisager la moindre autonomie régionale, alors que le Nord Mali couvre une surface égale aux deux tiers du pays.

La seconde erreur aura été la cécité de la classe politique malienne à prendre en compte la terrible conjonction entre les djihadistes et les trafiquants qui transportaient la drogue à travers le Mali depuis la Guinée Bissau jusqu’au Niger ou au Burkina. Il y a eu une sorte d’alliance objective entre les mouvements irrédentistes et les groupes armés. Hélas, le pouvoir malien a toujours fermé les yeux sur ces multiples trafics qui ont financé le terrorisme

Mondafrique. La France a-t-elle commis des erreurs graves d’appréciation durant ces neuf années de présence au Mali?

Charles Millon. La première erreur dramatique aura été la guerre que Nicolas Sarkozy a menée en Libye. Lors de la chute de Khadafi, les touaregs qui avaient été enrôlés dans l’armée libyenne ont rejoint, lourdement armés, leur pays d’origine. Ils ont constitué, surtout dans le Nord du Mali, le noyau dur des groupes djihadistes.

Autre dommage collatéral, la fin brutale du régime libyen a permis Vladimir Poutine de remettre les pieds en Afrique.   La Russie possède aujourd’hui des champs de pétrole importants en Libye !

Ce n’est pas la seule erreur française. Si notre armée a eu raison d’intervenir pour éteindre l’incendie djihadiste, elle aurait du agir en pompier et très vite préparer sa sortie. En restant sur place, les soldats français qui avaient été accueillis en 2013 comme des libérateurs, ont été perçus neuf ans plus tard comme une armée d’occupation. Nos militaires ont été des boucs émissaires commodes pour des armées locales qui décampaient face aux groupes armés tandis que nos soldats étaient tués. C’est un peu comme ce qui s’est passé en Afghanistan pour les Américains. . .

Certains patrons de l’armée française réfléchissent d’ailleurs à de nouveaux modes d’intervention via des forces de réaction rapides et aéroportées qui ne s’enliseraient pas sur place. Les bases militaires, on l’a vu, deviennent des cibles pour les terroristes..

Mondafrique. On entend souvent qu’en Libye comme au Mali la France a privilégié la seule logique militaire. Est ce qu’il aurait fallu intervenir plus vigoureusement dans la vie politique malienne et imposer une gouvernance plus conforme à nos propres valeurs?

Charles Millon. Le temps de l’immixtion dans la politique intérieure des États africains est dépassé. En revanche il aurait fallu lancer, dans la foulée de l’opération militaire, des projets de développement confiés, dans le cadre d’une aide liée, à des entreprises françaises. Les populations locales doivent réaliser que les hôpitaux et les lycées construits au Mali et au Sahel sont financés par la France. C’est ainsi que l’influence française auprès de nos amis africains renaîtra dans des jours meilleurs.

Mondafrique. Le président ivoirien Ouattara a déclaré jeudi matin sur RFI et France 24 qu’il demandait « à ses frères maliens de faire un effort, de rentrer dans les rangs ». Est ce que vous lui donnez raison ?

Charles Millon Il faudrait rappeler à Monsieur Ouattara qui remet en cause la légitimité de la junte militaire à Bamako qu’il bénéficie d’un troisième mandat illégitime et non constitutionnel. Qu’il nettoie devant sa porte avant de donner des conseils aux autres.

Mondafrique. Que pensez vous de la politique étrangère d’Emmanuel Macron et de Jean Yves Le Drian, son ministre des Affaires Etrangères ?

Charles Millon. Le Drian est surtout médiocre et il n’a pas l’air de s’intéresser aux Africains et à l’Afrique. Sans doute n’est-il pas facile de travailler avec un Emmanuel Macron qui veut toujours prendre la lumière.

Ce que je reproche au Président français au Mali comme au Liban ou en Ukraine, c’est de faire une politique de coups, sans suivi, ni constance. Cette fâcheuse habitude est totalement contre productive. La diplomatie se joue dans la durée et dans des liens de confiance avec nos interlocuteurs étrangers. C’est long, très long.

La politique d’Emmanuel Macron et de Jean Yves Le Drian est finalement illisible. Comment en même temps, selon l’expression consacrée du président français, dénoncer les coups d’état en Guinée ou au Mali et apporter un soutien total au fils du président Déby qui prend le pouvoir par la force après le décès brutal de son père ?

Emmanuel Macron a des réactions d’adolescent. Ce n’est pas ainsi qu’on doit construire la politique étrangère d’un pays comme la France.

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20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 12:11
Gabon : Jean Ping demande que soit déclarée la vacance du pouvoir

 

Gabon: l'opposant Jean Ping demande que soit déclarée la vacance du pouvoir

https://www.rfi.fr/ 19/02/2022 - 23:49

L'opposant Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle de 2016, s'est exprimé samedi soir sur les réseaux sociaux. Il demande aux institutions de déclarer la vacance du pouvoir en raison de l'état de santé du président Ali Bongo.

Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, l'opposant a relancé une question sensible, en interrogeant l'état de santé du président Ali Bongo, qui avait été touché par un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre 2018. Jean Ping estime que le président n'est plus en état de diriger le pays.

« Depuis le spectacle affligeant et dévastateur d'Ali Bongo sur le perron de l'Élysée en décembre 2021, le peuple gabonais et la communauté internationale ne peuvent plus se retrancher derrière les supputations et prétendent ne rien savoir de l'état réel de la santé d'Ali Bongo. Ali Bongo n'est plus en capacité de gérer sa propre santé, et encore moins de gérer le pouvoir usurpé, au point de servir de marionnette à de nouveaux usurpateurs qui livrent le pays aux enchères. »

Jean Ping estime que le pays est devenu « un navire sans capitaine ni boussole, livré au gré des convoitises » et qu'il a subi « un coup d'arrêt » depuis cinq ans. En conséquence de quoi, explique-t-il, il « proclame solennellement l'urgence de mettre un terme à la déliquescence de l'État gabonais » et « demande aux institutions habilitées par la Constitution, de déclarer la vacance du pouvoir. »

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18 février 2022 5 18 /02 /février /2022 13:49
Timan Erdimi s’est exclu lui-même du pré-dialogue de Doha
Timan Erdimi s’est exclu lui-même du pré-dialogue de Doha
Timan Erdimi s’est exclu lui-même du pré-dialogue de Doha

Lu pour vous

 

Projet de coup d’Etat : le gouvernement estime que l’UFR de Timan Erdimi s’est exclu lui-même du pré-dialogue de Doha

 

Tchadinfos 16 février 2022

Dans un audio diffusé sur la toile, le chef rebelle tchadien, Timan Erdimi, sollicite l’aide du groupe paramilitaire russe, Wagner, pour renverser le régime de transition en place à N’Djamena.

Selon la Radio France internationale (RFI), dans un support sonore authentifié par plusieurs sources, le président de l’Union des forces de résistance (UFR), Timan Erdimi s’entretient avec un ministre conseiller spécial du président centrafricain, Aboulkhassim Algoni Tidjani. On entend le chef rebelle tchadien faire part de sa volonté de convaincre le groupe paramilitaire russe Wagner, très actif en Centrafrique où il intervient aux côtés du gouvernement de ce pays, de l’aider « à chasser du Tchad le président du Conseil militaire de transition à la tête du pouvoir », Mahamat Idriss Déby, précisent nos confrères qui s’interrogent sur celui qui a fait fuiter cet audio sur les réseaux sociaux et ses motivations.

« Dans l’enregistrement, le rebelle fait également allusion à ses contacts avec le ministre centrafricain de l’Agriculture, et lui annonce même avoir cherché à joindre sans succès le président Faustin-Archange Touadéra qui se trouvait alors au sommet de l‘UA, qui a eu lieu il y a une dizaine de jours à Addis-Abeba », écrit la Radio France internationale.

Une révélation qui met le gouvernement tchadien hors de lui. Son porte-parole, Abderaman Koulamallah, interrogé par RFI estime que désormais que le chef de l’UFR s’est exclu de lui-même du pré-dialogue de Doha. « Sous prétexte qu’il veut chasser la France, il veut chasser le Conseil militaire de transition. Mais si Timan Erdimi est capable d’aller pactiser avec le diable pour venir semer le trouble, venir semer la déstabilisation dans le pays, c’est une chose extrêmement grave. Nous n’accepterons pas que cet homme qui projette de faire la guerre au moment où les gens veulent faire la paix puissent assister à un pré-dialogue », a-t-il fait savoir.


Toutefois, il s’en remet au comité spécial technique et au Qatar, chargés d’organiser le pré-dialogue avec les politico-militaires à Doha d’ici le 27 février.

« Le gouvernement tchadien pointe également le lien entre Timan Erdimi et un conseiller spécial du président centrafricain par ailleurs ministre de l’Agriculture. Il s’étonne de le voir en possession du numéro de téléphone de Faustin-Archange Touadéra », détaillent nos confrères.

Le porte-parole du gouvernement tchadien poursuit que « Cette affaire ne saurait être interprétée comme un simple calcul d’un homme politique mais il y a bien des connivences entre des proches conseillers et des proches membres du gouvernement Touadéra et Timan Erdimi. On donne au gouvernement centrafricain le bénéfice du doute mais il est incontestable que les autorités centrafricaines doivent des explications au gouvernement tchadien ».

Contactés par RFI, ni Timan Erdimi, ni le conseiller spécial incriminé ou le porte-parole du président centrafricain n’ont voulu réagir pour le moment.

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18 février 2022 5 18 /02 /février /2022 12:31
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI

 

Bangui rejette tout contact avec le chef rebelle tchadien Timan Erdimi

https://www.rfi.fr/ 17/02/2022 - 04:59

Au Tchad, c’est l’inquiétude après la circulation sur les réseaux sociaux d’une conversation téléphonique enregistrée entre le leader d’un groupe armée tchadien et un ancien ministre centrafricain au sujet du groupe Wagner. Hier après-midi, les parlementaires tchadiens ont pris à partie le ministre tchadien des Affaires étrangères, demandant à ce que l’ambassadeur de Centrafrique vienne s’expliquer sur les liens entre Bangui et Timan Erdimi.

Dans le document sonore, authentifié par plusieurs sources, Timan Erdimi, leader de l’UFR s’entretient avec un ancien ministre conseiller spécial du président centrafricain, Aboulkassim Algoni Tidjani. On entend le chef rebelle tchadien faire part de sa volonté de convaincre le groupe paramilitaire russe Wagner, très actif en Centrafrique aux côtés du gouvernement de ce pays, de l’aider « à chasser du Tchad le président du Comité militaire de transition », Mahamat Idriss Déby.

► Lire aussi : Tchad: le chef rebelle de l'UFR voudrait faire intervenir Wagner, selon un enregistrement

Contacté, le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloké Mokpeme, rejette toute implication de Bangui. Abdoulkassim Algoni Tidjani est un ancien rebelle, indique-t-il, qui avait été intégré au gouvernement dans le cadre des accords de paix de Khartoum. Devenu conseiller spécial du président, il a été relevé de ses fonctions par décret il y a un an, le 19 février 2021.

« Nous ne sommes ni de près, ni de loin associés » à cette conversation, précise le porte-parole de la présidence qui ajoute : « Ndjamena n’a pas à s’inquiéter de l’implication de la Centrafrique dans ces manigances. »

Autre officiel centrafricain cité dans cette conversation entre Timan Erdimi et Aboulkassim Algoni Tidjani, le ministre centrafricain de l’Élevage Hassan Bouba. Il est présenté par les deux interlocuteurs comme un contact utile pour approcher Wagner. Joint par RFI, ce ministre s’étonne. « Je suis régulièrement en contact avec les Russes dans le cadre de mon travail pour convaincre les membres de la coalition rebelle, la CPC, de désarmer. C’est peut-être pour cela que j’ai été cité », répond-t-il. « Je travaille pour la paix en Centrafrique et non à la déstabilisation du Tchad. »

 

 

Le chef de l’ONU s’insurge des exactions commises en Centrafrique

https://www.rfi.fr/ 18/02/2022 - 09:23 Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

Dans son dernier rapport remis au Conseil de sécurité, Antonio Guterres tacle les forces nationales de Centrafrique, ainsi que leurs « soutiens étrangers », désignant avec ce terme les mercenaires du groupe Wagner.

Dans son dernier rapport, le chef de l’ONU salue le cessez-le-feu proclamé le 15 octobre par le président Touadéra mais regrette l’absence de progrès tangibles depuis. D’une part, les tensions politiques persistent en RCA, le dialogue républicain, au point mort, met en difficulté l’application de l’accord de 2019.

Et même si les violations de l’accord de Paix ont baissé de 30% depuis son dernier rapport, la situation sécuritaire est encore très volatile, selon Antonio Guterres. Pour preuve, les atteintes aux droits humains répertoriées par la Minusca n’ont pas baissé, et continuent à le consterner.

Il exhorte d’ailleurs Bangui à mieux maîtriser les forces centrafricaines, ainsi que « d’autres personnels de sécurité » - c’est ainsi qu’il désigne les paramilitaires russes de Wagner. Il dénonce plusieurs opérations menées par l’armée et ces mercenaires, dont celle qui a causé la mort de 17 civils le mois dernier près de Bria. Il s’insurge aussi des nombreuses interdictions d’accès aux casques bleus de la Minusca.

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Centrafrique-Presse.com
17 février 2022 4 17 /02 /février /2022 13:43
Nouvelles nationales sur RNL
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Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : nouveau déplacement massif des populations vers Birao

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 17 février 2022 09:33

La ville de Birao, capitale de la Vakaga dans le Nord-est de la République centrafricaine, accueille depuis quelques jours plusieurs centaines de personnes fuyant la ville voisine de Sam-Ouandja. Ces déplacés, dont une partie est hébergée par des familles d’accueil, ont pour leur l’heure besoin d’aide humanitaire d’urgence.

Selon les témoignages, la plupart des déplacés viennent de Sam Ouandja, localité située au centre dans la Haute-Kotto à plus de 250 kilomètres de Birao. Tout serait parti des rumeurs d’un présumé envahissement de leur localité par des soldats russes. A vélo ou à moto, ces déplacés arrivent presque tous les jours. Seulement pour le week-end dernier, plus de 200 personnes démunies, constituées à majorité de femmes et d’enfants sont arrivées à Birao.

" J’ai pris tous mes neuf enfants avec moi"

"Je viens de Sam-Ouandja. Nous avons fui parce que nous avons appris que les soldats russes venaient dans notre direction. On a eu peur, c’est pourquoi nous avons quitté. J’ai 9 enfants. Je les ai tous pris avec moi. Malheureusement, nous avons quitté sans rien prendre ; même pas une couverture" a fait savoir Aché Bello, une déplacée.

A entendre ces déplacés, leur localité n’a pas été envahie. Cependant craignant d’éventuelles exactions, ils ont choisi de partir.

"Pour l’instant, ils sont à Ouadda. Et comme Ouadda n’est pas vraiment distant de Sam Ouandja, nous avons décidé de nous mettre à l’abri. Car pour nous, il est hors de question de subir ce qui est arrivé à nos frères. Autant se mettre à l’abri que d’attendre de voir" a soutenu Maïmouna Mahamat, une mère de famille.

Une situation préoccupante pour les autorités

Face à cette préoccupation, les autorités locales lancent un appel à l’endroit des organisations humanitaires afin de voler au secours de ces déplacés.

"Parmi ces personnes déplacées, il y a celles qui ont des parents ici. D’autres par contre n’ont personne pour les accueillir ni pour les héberger. Ainsi, j’ai demandé aux organisations humanitaires de leur chercher des abris car on compte parmi elles, plusieurs enfants ainsi que des femmes" a lancé Leonard Mbelé, préfet de la Vakaga.

Cependant pour calmer la peur et atténuer la situation, les autorités locales ont, à travers la radio locale, fait passer des communiqués pour appeler la population à garder son calme.

 

 

Centrafrique : exaspération suite à l’intensification de rackets sur les axes routiers par les forces de défense

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 17 février 2022 09:17

En dépit de nombreuses dénonciations, les rackets sont loin de prendre fin sur les axes routiers de la République centrafricaine. Certains éléments des forces de défense et de sécurité déployés à l’intérieur du pays font payer des sommes d’argent, communément appelés "formalités", aux usagers de la route. Le refus d’obtempérer entraîne parfois des actes de violence sur les passants. Exaspérés, certains Centrafricains dénoncent l’entrave à leur libre circulation. Ils appellent les autorités à discipliner les éléments véreux.       

Le phénomène est décrié depuis quelques mois par les députés qui avaient même interpellé le gouvernement sur la question. Les usagers des différents axes dans les régions de Bambari témoignent que les éléments de l’armée nationale exagèrent dans les rackets sur les check-points installés.

Une pratique à l’origine d’un incident avec les alliés

"Samedi dernier, un camion citerne appartenant aux russes a quitté Bangui pour Ndachima. Arrivé au village Kombélé à 10 Km de Bambari sur axe Ippy, les éléments des Faca qui se trouvaient sur un poste de contrôle ont exigé des formalités au chauffeur. Ce dernier, arrivé à destination, a informé les militaires russes de cet incident. Mécontents, ils se sont déportés sur les lieux et ont passé à tabac ces militaires avant de démanteler leur barrière", a témoigné un habitant de Bambari, précisant par ailleurs que suite à cet incident, les militaires centrafricains ont intensifié le racket sur les barrières.

"Après cela, les formalités ont augmenté sur toutes les barrières. Il est difficile de circuler sur ces axes. Nous demandons au gouvernement de déployer des policiers et gendarmes dans les localités pour contrôler les papiers et faciliter la libre circulation", a rapporté la même source.

"Votre mission, c’est de ne pas rester sur des barrières et procéder à des rackets".

Sur cette question des rackets sur les barrières, le Chef d'Etat-major des Forces armées centrafricaines, le général de corps d’armées Zéphyrin Mamadou, a mis en garde, cette semaine, des soldats déployés à Bocaranga dans le Nord-ouest.

"Il a été dit que vous devez rester dans le cadre de la discipline militaire. Il a été remarqué que partout il y a des dérapages venant de nos soldats. En tant que soldats, nous sommes appelés à travailler ou à collaborer avec la population. C’est ce manquement qui ternit l’image de nos troupes. Je sais que parmi nos troupes il y a ces poignées de soldats indisciplinés qui sont versés dans cette pratique. Votre mission, c’est de ne pas rester sur des barrières et procéder à des rackets. Votre mission est de sécuriser la zone dans laquelle vous êtes déployés", a réagi le général Zéphyrin Mamadou.

Une pratique longtemps décriée mais aucune mesure ferme

La question de rackets a été plusieurs fois au centre de débats à l’Assemblée nationale et dans les médias. Les députés ont interpellé en décembre 2021 le Premier ministre sur les mesures que le gouvernement entendait prendre face à ce phénomène. Très peu convaincant, le Chef du gouvernement n’avait pas  présenté un plan concret de riposte ou de sanctions. De son côté, le ministère de la Défense nationale avait également pris une note de service instaurant un comité d’enquête sur cette pratique. Malgré tout, rien ne semble arrêter ces éléments des forces de défense et de sécurité dans leur élan de rançonnage.

 

 

Bangui : le centre national d’hémodialyse peine à fonctionner faute de personnel qualifié

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 17 février 2022 09:10

Plus d’un an après son inauguration, le centre national d’hémodialyse n’est toujours pas opérationnel. A en croire les responsables, ils manquent encore de techniciens pour faire fonctionner ce centre.

Le centre national d’hémodialyse, l’unique de la République centrafricaine, est construit dans le but de limiter les évacuations sanitaires à l’étranger souvent très coûteuses pour l’Etat et les patients. Mais depuis son inauguration en décembre 2020, cette structure sanitaire n’est pas encore opérationnelle en raison d’un manque de personnes ressources.

"Nous avons un problème de ressources humaines"

"Nous avons un problème de ressources humaines au centre d’hémodialyse pour l’animer. Pour l’instant, le gouvernement a envoyé quelques techniciens en formation. Un autre qui est formé en néphrologie va bientôt rentrer au pays. Nous avons également d’autres collègues qui sont en stage au centre d’hémodialyse de Douala au Cameroun, qui sont déjà arrivés mais ils doivent d’abord être rôdés pour mettre en marche le centre", précise le Docteur El Hadj Abdel-Karim Zakaria, directeur de l’hôpital général de Bangui.

Un service très sensible

Selon Dr El Hadj Abdel-Karim Zakaria, avant de mettre en marche le centre, des garanties du point de vue technique et de savoir-faire doivent être réunies.

"L’hémodialyse est un service très sensible qui doit être fait avec beaucoup de sûreté", dit-il prudent.

Plus d’un an après son lancement officiel, le gouvernement centrafricain explore des pistes pour confier la gestion de ce centre à une structure privée. Selon les responsables de l’hôpital général de Bangui, "des discussions sont en cours avec un partenaire privé".

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Centrafrique-Presse.com
16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 19:59
Sommet UE-UA: «Il y a un scepticisme du côté des pays africains»

 

 

https://www.rfi.fr/fr/afrique/ 16/02/2022 - 15:37

Les 17 et 18 février 2022, l’Afrique et l’Europe se retrouvent pour un sommet à Bruxelles, en Belgique. C'est la sixième rencontre du genre entre les deux continents près de cinq ans après la dernière édition d’Abidjan. Au menu des discussions : le nouveau partenariat Europe-Afrique que nous décrypte Geert Laporte, directeur de l’European Think Tanks Group, un réseau de think tanks européens. Entretien.

RFI : Dans quel état d’esprit les responsables politiques européens et africains abordent-ils cette rencontre ?

Geert Laporte : Ce sommet arrive avec beaucoup de retard. Le dernier avait eu lieu à Abidjan en 2017 et, normalement, ces rendez-vous ont lieu tous les trois ans. Mais quelques jours après le lancement par l’Union européenne de sa stratégie avec l’Afrique, en mars 2020, le Covid est arrivé et une partie du monde s’est confinée. L’enthousiasme qui a accompagné cette présentation n’est plus là. La France fait beaucoup d’efforts, Emmanuel Macron fait beaucoup d’efforts pour faire croire que ce sera un nouveau début de cette relation Europe-Afrique. Mais du côté africain, j’ai l’impression que les réactions sont assez faibles.

Comment expliquez-vous ce manque d’enthousiasme du côté des dirigeants africains ?

Du côté africain, il y a cette attitude qui fait qu’après plusieurs sommets avec de grandes déclarations, de grands mots, avec des présidents qui se sont exprimés sur un tout nouveau partenariat, j’ai l’impression qu’il y a un certain scepticisme. Les dirigeants africains ont réagi d’une manière assez attentiste. L’Europe veut faire de l’Afrique son partenaire préféré, mais est-ce que l’Europe est prête à faire des concessions ?

Les pays africains ont peur que ce sommet ne va pas tenir compte des agendas africains en ce qui concerne la migration, la transformation verte, en ce qui concerne la paix et la sécurité. Le défi de ce sommet, c’est finalement de savoir si les deux côtés vont négocier l’un avec l’autre d’égal à égal ou si ce sera toujours une relation de dépendance. Cela reste un partenariat asymétrique, l’Afrique a l’impression que l’Europe parle beaucoup de partenariat, mais qu’elle ne tient pas ses promesses et qu’elle n’est pas prête à faire des concessions.

Et de son côté, qu’attend l’Union européenne de ses partenaires africains ?

L’Union européenne est très nerveuse. Elle est consciente du fait que l’Afrique a le choix entre différents partenaires : la Chine, la Turquie, la Russie… Surtout dans les pays du champ de la France, comme le Mali, la RCA et autre. L’impression existe que le côté africain veut changer cette relation de pouvoir en démontrant qu’il a le choix. Et ça, ça rend le côté européen assez nerveux, d’où les promesses européennes d’investir plus en Afrique, de mobiliser des financements, des investissements, de l’aide internationale jusqu’à des montants que l’on n’avait jamais vus, assez impressionnants. On parle de plusieurs centaines de milliards d’euros que l’Europe promet à l’Afrique. Et le côté africain n’est pas convaincu de cette réalité, il prend une certaine distance vis-à-vis de cet enthousiasme européen.

Ce sommet, qui devait initialement avoir lieu à l’automne 2020, se déroule finalement sous la présidence française de l’Union européenne. Est-ce que cela peut avoir une influence sur les discussions ?

C’est un pays qui a un vrai intérêt dans cette relation avec l’Afrique, vu son histoire. Du côté africain, on a la présidence sénégalaise de l’UA, donc le tandem Sénégal-France est un tandem très fort. Mais de l’autre côté, il ne faut pas oublier que la France est parfois très controversée en Afrique. Il y a pas mal d’États africains qui ne font plus la même confiance. Une partie de l’opinion, surtout jeune, pense que la France n’a pas toujours été cohérente. Elle a soutenu certains leaders dans certains États dysfonctionnels, notamment parce qu’elle avait peur de perdre du terrain vis-à-vis de la Chine et d’autres pays.

Vous le disiez, la France est montrée du doigt pour son attitude avec certains chefs d’État controversés, mais l’Europe aussi finalement va accueillir des dirigeants qui sont parfois critiqués pour la gestion des droits de l’homme dans leur pays...

Ce que l’on remarque dans l’agenda de ce sommet, c’est que la question de la gouvernance a presque été entièrement évacuée des débats. Parce que le côté européen sait parfaitement qu’elle ne peut pas traiter de ce thème-là de manière cohérente. L’Europe veut éviter un débat de sourds sur ce thème. L’UE cherche des alliés et ces alliés peuvent avoir un passé assez controversé en matière des droits de l’homme. C’est le cas du Rwanda, devenu le chouchou européen, alors que le pays fait l’objet de beaucoup de critiques en matière de droit de l’homme. Avant, on pouvait passer un sommet à discuter autour de Mugabe [l’ancien président du Zimbabwe, NDLR]. Aujourd’hui, ça ne serait plus possible. L’Europe veut éviter que cela pollue l’agenda, éviter que ça ait des conséquences assez graves.

A contrario, un sujet qui risque, lui, d’être au menu de ces discussions, c’est la thématique de l’immigration...

C’est un cas exemplaire où les deux continents devraient pouvoir franchir la barrière entre leurs deux positions. L’Europe veut éviter une migration illégale alors que l’Afrique veut avoir des possibilités de voyager, de travailler et même d’étudier en Europe. Ce sera un grand débat : dans quelle mesure l’Europe est prête à faire des concessions ? Est-ce que l’on parlera uniquement des retours et du contrôle des frontières, des trafics, ou est-ce que l’on aura une volonté de parler aussi de mobilité ?

En 2017, à Abidjan, avait été mis en avant l’idée de « hot spots », des centres d’enregistrement des migrants installés directement dans les États africains. Où en est-on de cette stratégie ?

C’est un échec qui montre le paternalisme européen. Il y avait beaucoup de leaders européens qui rêvaient de ces « hot spots » pour arrêter les migrants africains. Ils pensaient qu’en donnant un peu d’argent aux États africains, ils allaient arrêter les flux. Maintenant, on sait que ça ne marche pas, les États ne sont pas prêts à le faire ou alors contre des milliards d’euros et cet argent, aujourd’hui, n’est pas disponible.

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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 19:18
La fin de la présence militaire française au Mali, un vaste chantier
La fin de la présence militaire française au Mali, un vaste chantier

 

 

https://www.rfi.fr/ 16/02/2022 - 11:56

Alors que la décision de quitter le Mali est sur la table à l'occasion du sommet entre l'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA), Paris va présenter les contours de son futur dispositif militaire au Sahel. Après huit années de présence, la force Barkhane s'apprête donc à quitter ses dernières emprises maliennes, en particulier la très importante base de Gao.

 « C'est la fin d'un cycle », souffle un officier français, ajoutant qu’« il n'y aura plus de grandes opérations militaires en Afrique, en tout cas pas dans un avenir proche ». Barkhane s'apprête donc à laisser derrière elle ses trois dernières emprises maliennes : les camps de Gossi, Ménaka et, bien sûr, Gao. Et ce ne sera pas une mince affaire. De six à douze mois pour désengager, sachant qu’une saison des pluies diluviennes pourrait ralentir la manœuvre.

Un départ nécessairement par voie terrestre pour les véhicules blindés tels que les Griffons, VAB et autres VBCI, qui rejoindront les ports du golfe de Guinée. Les ponts aériens vont également se multiplier, entre Gao, la base aérienne avancée de Niamey et la France. Il faudra aussi trier et reconditionner le matériel, « ordonner la manœuvre pour partir de façon propre, synchronisée et sécurisée », martèle l'état-major des armées. En creux, on comprend que Barkhane ne laissera pas nécessairement beaucoup de matériel aux Forces armées maliennes.

Ce départ est un défi logistique qui nécessitera une haute protection. Les militaires français ont fait passer le message à leurs homologues maliens : « On sera très vigilants sur la sécurité de la Force lors de ce désengagement ».

Takuba quitte aussi le Mali

Symbole d'une Europe de la défense que le président français Emmanuel Macron appelle de ses vœux, le groupement européen de forces spéciales « Takuba », mis sur pied par Paris en 2020 pour partager le fardeau sécuritaire, devrait également quitter le pays et se dissoudre.

Le départ des 2 500 soldats présents au Mali va donc replacer la présence française au Sahel dans une situation semblable à ce qu’elle était avant 2013. Le poste de commandement (PC) situé au Tchad à Ndjamena demeure, ainsi que la base aérienne projetée de Niamey. Mais la base de Niamey ne va pas pour autant prendre plus d’importance : « Niamey ne sera pas un point de fixation, pour ne pas créer de tensions », disent des sources militaires.

Tirer des leçons

« Nous entrons dans une nouvelle ère stratégique », souligne l’état-major français à Paris. Certains font remarquer qu’avec les risques d’une guerre de haute intensité en Europe, il n’est plus possible de s’engager pendant une décennie dans de grandes opérations militaires.

« Il faut former et soutenir les armées partenaires, mais les laisser faire, c’est la leçon », dit un militaire français ayant servi à Barkhane, ajoutant que « ça confirme une chose : une armée étrangère dans un pays étranger ne peut pas venir à bout d’un ennemi intriqué dans la population ».

La communication sera aussi l’un des axes d’effort à l’avenir. « Il y a un vrai sujet d’explication de la mission de la France au Sahel auprès des populations. Il existe un véritable enjeu à communiquer vite et juste », soulignent les autorités militaires.

 

 

LU POUR VOUS...

 

Au Mali, l’horizon indéfini du colonel Assimi Goïta

Par Cyril Bensimon  Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 13h27

Les intentions du président de la transition, qui avait renversé le chef de l’Etat élu Ibrahim Boubacar Keïta fin 2020, restent mystérieuses.

Son portrait est devenu en quelques mois l’emblème de tous les détracteurs de la France en Afrique, le visage inattendu d’une fronde qui grandit et dont le Mali est devenu le point le plus ardent. Nul ne sait cependant si le rôle lui plaît.

Le colonel Assimi Goïta a le verbe rare et l’art d’entretenir le mystère. Dix-huit mois après son entrée en scène à Bamako, le secret ne s’est guère dissipé autour de l’ancien commandant des forces spéciales maliennes devenu le président de la transition. La lumière ? Il la laisse à son premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, toujours prêt à déclencher une nouvelle salve verbale en direction de la France, et à son chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, chargé de tisser de nouvelles alliances stratégiques et de desserrer l’étau sur le Mali depuis que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a mis le pays sous blocus économique.

Lui, depuis la colline du palais de Koulouba qui surplombe la capitale, ne dit mot ou presque, cultive son image de président soldat, en mission de reconquête des territoires perdus du Mali. Au lendemain de l’imposition des nouvelles sanctions régionales, le 10 janvier, tout juste a-t-il appelé de sa voix mal assurée « au rassemblement de tous les Maliens, sans exclusive, pour affirmer notre opposition de principe » et demandé à ses compatriotes « de rester calmes et sereins » alors que le Mali a fait le choix de « prendre son destin en main en forgeant [sa] propre voie ».

Quatre jours plus tard, des dizaines de milliers de Maliens descendent dans la rue pour manifester leur soutien face au « diktat » de la Cedeao et de la France. Lui reste dans l’ombre, aussi muet que l’institution dans laquelle il a été élevé et s’est construit.

Evidente mansuétude

Fils d’un capitaine, Assimi Goïta est un pur produit de ces forces armées maliennes (FAMa), décimées depuis dix ans par une guerre contre les groupes djihadistes et humiliées par les ex-mouvements rebelles touaregs et arabes qui ne leur ont jamais permis de reprendre pied au nord du pays. Toujours sanglé dans son treillis de combat mais ne se déclarant jamais fermé au dialogue, Assimi Goïta tente d’incarner la face la plus conciliante de la junte qu’il dirige, mais avec quelles intentions ?

S’il a été choisi, selon plusieurs sources, par ses quatre partenaires de putsch – les colonels Sadio Camara, Malick Diaw, Ismaël Wague et Modibo Koné – en raison de sa droiture, de sa discrétion mais aussi de sa malléabilité, lui et les jeunes officiers qui l’entourent démontrent chaque jour un peu plus qu’ils sont davantage intéressés par le pouvoir qu’ils ne le disent.

Alors que la rue à Bamako bruisse d’appels à une prolongation de la transition pour les quatre ou cinq prochaines années, comme cela avait été proposé aux chefs d’Etat de la région, diplomates et politiciens locaux s’interrogent désormais sur les possibles desseins présidentiels de celui qui n’est encore que président de transition et même pas quadragénaire. Pourtant, dès les jours qui suivirent le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK »), le 18 août 2020, Assimi Goïta et les siens avaient laissé entrevoir leur appétit.

Une source diplomatique française expliquait alors que l’obsession du quintet de colonels se résumait en une ligne simple : « On n’a pas fait tout ça pour laisser une classe politique, dont les Maliens ne veulent plus, revenir aux commandes. » A l’époque, un de leurs visiteurs du soir confie également qu’« ils peuvent promettre en public de faire six mois, un an ou trois, mais entre eux ils se posent la question de comment ne pas rendre le pouvoir ».

Anecdote qui en dit long également sur les intentions déjà limpides du colonel Goïta : en septembre 2020, pour sa première sortie internationale, à Accra au Ghana, le chef de la junte malienne avait tout d’abord demandé, sans succès, aux présidents de la région si une démission de l’armée lui permettrait de prendre la tête de la transition, avant d’aller prendre conseil auprès de l’ex-président Jerry Rawlings, lui-même ancien putschiste et modèle encore indépassé pour tous les soldats du continent qui se rêvent un destin d’homme d’Etat.

Tous ces indices auraient pu constituer des alertes, mais « IBK » avait depuis longtemps perdu la confiance de la France et des voisins du Mali. Sa chute a été accueillie avec un soulagement à peine dissimulé et ses tombeurs traités avec une évidente mansuétude. « Ce sont des gens articulés, qui ne sont pas mal intentionnés, mais qui ne savent pas encore comment arriver à leurs fins. Goïta est un militaire opérationnel qui n’est pas à l’aise dans la manœuvre politique et n’est pas arrivé au pouvoir avec l’intention d’y rester », estimait-on alors à Paris.

Quelques mois plus tard, le 16 février 2021, à l’issue d’un sommet du G5 Sahel, Emmanuel Macron se félicitait ainsi que « la mise en place des autorités de transition ouvre très clairement une nouvelle fenêtre d’opportunité ». Il ajoutait : « En quelques mois, je dois bien dire que ces autorités de transition ont donné plus de gages que les autorités précédentes en trois ans. »

« Les cinq restent soudés »

Le réveil est brutal lorsque, le 24 mai, le colonel Goïta fait arrêter le président de transition, Bah N’Daw, son tuteur dans l’armée, et son premier ministre, Moctar Ouane. Tous deux avaient été placés neuf mois plus tôt à la tête de la transition pour donner un vernis civil au pouvoir post-coup d’Etat. Leur tentative d’émancipation, en tentant de placer les colonels Sadio Camara et Modibo Koné à d’autres fonctions, leur sera fatale. Jusque-là vice-président de transition chargé des questions de défense et de sécurité, Assimi Goïta est proclamé le 7 juin chef de l’Etat.

A cet instant, le timide colonel promet encore d’organiser « des élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues », tente de rassurer « les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général que le Mali va honorer l’ensemble de ses engagements ». Mais le masque est tombé, le pouvoir est repris en main par les officiers sans que tous les mystères des premiers jours soient levés. Assimi Goïta est-il le capitaine du vaisseau dont il a pris la barre ou est-il « prisonnier des siens », comme le pensent certains observateurs ?

L’une des questions toujours irrésolues est la nature de sa relation avec le ministre de la défense, le colonel Sadio Camara. Les deux hommes partagent-ils la même vision ? Le pieux et « effacé » Assimi Goïta, « humble, contrairement aux autres », comme le décrit un ancien frère d’armes lorsqu’il combattait dans le nord du pays, est-il sous l’influence de celui qui est présenté comme le premier artisan du rapprochement opéré ces derniers mois avec la Russie et les paramilitaires du groupe Wagner ?

L’annonce, le 4 février, de la suppression du poste de vice-président, vacant depuis le second coup d’Etat, et la dévolution de ses attributions aux ministres de la défense Sadio Camara et de la sécurité Daouda Aly Mohammedine ont été perçues par certains analystes comme un moyen de donner des gages à ces deux complices. Dans un mouvement inverse, la garde de Sadio Camara a été récemment remplacée par des soldats des Forces spéciales, en théorie fidèles à Assimi Goïta. Mais « il faut se méfier des surinterprétations qui peuvent être volontairement distillées pour créer de la division et de la suspicion entre eux. Goïta n’est prisonnier de rien, les cinq restent soudés », tempère un diplomate occidental en poste à Bamako.

« Climat de paranoïa »

Quoi qu’il en soit, le pari d’Assimi Goïta n’est pas sans risque et le soldat qu’il est en a pleinement conscience. Le 20 juillet 2021, il a échappé à une tentative d’assassinat lors des cérémonies de l’Aïd-el-Kébir à la grande mosquée de Bamako. Lui s’en est tiré sans égratignure, mais son assaillant est mort en détention quelques jours plus tard sans que soient connues les raisons de son acte.

Aujourd’hui, il semble évident que tous ceux que le jeune colonel s’est mis à dos – la France et ses alliés européens, plusieurs chefs d’Etat voisins, une bonne part de la classe politique malienne et selon des sources françaises, une partie de l’armée opposée à ses ambitions supposées et à son orientation prorusse – ne verraient pas d’un mauvais œil la chute de celui qui incarne la spirale nationaliste dans laquelle est engagé le Mali.

Le palais de Koulouba, où les points d’entrée ont été réduits et le nombre de gardes augmentés, compte désormais ses ennemis. Plusieurs des interlocuteurs d’Assimi Goïta décrivent depuis quelques semaines un homme vivant dans un « climat de paranoïa », avec la France comme première source d’inquiétude. « Il croit que les Français l’espionnent avec des drones. Que des satellites ont été déployés pour le surveiller. Il n’est plus vraiment très rationnel », s’inquiète un ancien officier des FAMa.

Les week-ends ou à la nuit tombée, c’est à Kati, le camp militaire en périphérie de Bamako, incubateur de tous les putschs au Mali, qu’Assimi Goïta retrouve les quatre colonels qui l’ont placé à la tête du pays. L’occasion sûrement d’évoquer l’horizon politique encore indéfini du premier d’entre eux et peut-être même de s’interroger sur l’incroyable manœuvre qu’ils viennent de réaliser : celle d’avoir en à peine dix-huit mois transformé un parfait inconnu que tout le monde attendait dans le combat contre les djihadistes en premier responsable d’un imminent retrait des troupes françaises du Mali et en incarnation de ce nouveau temps des prétoriens en Afrique de l’Ouest.

 

 

LU POUR VOUS...

 

Le Mali, c’est fini

 

Par Jean-Dominique Merchet Libération  16 février 2022 à 6h00

 

Emmanuel Macron est sur le point d’annoncer la fin de l’opération Barkhane, en concertation avec les partenaires africains et européens de la France. Un désengagement qui sera très complexe

 

Le président Emmanuel Macron participe mercredi soir à une réunion sur l’engagement militaire international au Mali avec les partenaires de la France, a dit mardi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ajoutant que des annonces concernant l’engagement militaire au Mali seraient faites dans les prochains jours. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré lundi que les conditions n'étaient pas réunies pour y poursuivre le combat contre les militants islamistes.

« Je ne veux pas me faire piéger au Mali » , disait Emmanuel Macron au début de son mandat, rapporte le diplomate Xavier Driencourt dans L’Enigme algérienne (L’Observatoire, à paraître en mars). Trop tard, le piège s’est refermé. La France n’a d’autre solution que de quitter le pays, avec un sentiment d'échec que les éléments de langage ne parviendront pas à masquer. Cinquante-trois militaires français sont morts au combat, un nombre inconnu gardera des séquelles de blessures physiques ou psychologiques. La facture avoisine les 8 milliards. Un ministre l’avoue : « Le Mali aura plus d’impact dans l’opinion publique que l’Ukraine. Il y a une dimension de déclassement, ça résonne plus parce que ce sont nos hommes, notre armée. » Il ne reste qu'à éviter le pire : un départ comparable à celui des Américains de Kaboul, l'été dernier.

Mardi, tous les détails du désengagement n'étaient pas encore fixés, mais la décision politique est prise. Ce mercredi, Emmanuel Macron réunit huit chefs d’Etat africains – mais pas celui du Mali – pour un dîner à l’Elysée, à la veille d’un sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine, jeudi et vendredi à Bruxelles. Les annonces interviendront sans doute très rapidement, sauf coup de théâtre ou complications de dernière minute. La France prend grand soin à ce que la décision de retrait n’apparaisse pas comme une affaire entre son ancienne colonie et elle. D’où l’insistance à impliquer les Africains de la région et les Européens.

« Voie divergente ». Au sommet de l’Etat, on constate que le Mali suit désormais une « voie divergente » qui empêche de poursuivre une opération militaire, Serval puis Barkhane. Celle-ci en est à sa dixième année. Après deux coups d’Etat et le report des élections par la « junte », l’arrivée des mercenaires russes de Wagner a changé la donne. A Paris, on estime qu’il y a eu « rupture de confiance » et que le Mali a franchi « une ligne rouge ». Selon des sources militaires françaises, les hommes de Wagner seraient entre 800 et 900, engagés essentiellement dans le centre du pays pour des missions de contre-terrorisme. Leurs méthodes, jugées « brutales » et «violentes, sont « incompatibles un » grâce à la coopération entre l’armée malienne (FAMa) et Barkhane, le climat se détériorait rapidement depuis plusieurs semaines. Un proche du dossier confiait il y a peu que « certains éléments des FAMa reçoivent des consignes de ne plus travailler avec nous [les Français]. Il y a des ordres de la junte de créer des embûches sur le passage de nos forces, avec des contrôles tatillons. La relation opérationnelle va malheureusement se dégrader ».

Partir du Mali n’est pas une mince affaire, ni sur le plan logistique, ni pour la poursuite de la lutte antiterroriste. L'état-major des armées estime qu’il faudra « de six à douze mois » pour un retrait total. Sur les 4800 militaires français présents dans la bande sahélo-saharienne, environ 2500 sont sur le sol malien, la plupart à Gao, depuis la récente fermeture des bases du nord (Kidal, Tessalit, Tombouctou). On compte 780 véhicules, dont 260 blindés lourds. Seuls les matériels les plus sensibles seront évacués par la voie aérienne. Faute d’une capacité nationale suffisante, la France devra faire appel à ses alliés européens et américains en matière d’avions de transport militaire. L’essentiel du désengagement se fera par la route, mais la saison des pluies qui débute en mai complique les liaisons. Le matériel sera rapatrié en France par voie maritime, les pays voisins – en particulier le Niger – ne manifestant pas un enthousiasme démesuré à l’idée de servir de base de repli pour Barkhane.

A la complexité logistique, s’ajoute une double menace sur le retrait français. D’abord, celle des groupes terroristes « qui ne vont pas partir en vacances pendant que nous nous réarticulerons », dixit un officier. Plus l’empreinte française se réduira et plus elle deviendra vulnérable aux attaques. Ensuite, les populations locales, au Mali et dans les pays voisins, pourraient manifester contre les Français en bloquant les convois, comme on l’a vu ces derniers mois. Des discussions ont lieu entre l’armée française et la gendarmerie du Niger pour l’organisation des déplacements. Les militaires français redoutent que les populations soient «manipulées » par le pouvoir malien ou au travers « d’attaques informationnelles de nos amis russes ». Les opinions publiques du Sahel ne parviennent pas à comprendre comment l’armée française, dont la puissance est sans commune mesure avec les armées locales, n’est pas parvenue à vaincre les groupes terroristes. Cette incompréhension est le terreau de toutes les théories du complot.

Etat souverain. Neuf ans après le début de l’intervention militaire, le 11 janvier 2013, la France n’a pas gagné sa « guerre contre le terrorisme », malgré des succès tactiques qui ont vu l'élimination de nombreux cadres des « groupes armés terroristes ». Lorsque François Hollande a engagé l’armée, il s’agissait, racontait-on alors un peu vite, d'éviter que des « colonnes jihadistes » venues du Nord ne prennent Bamako. Aujourd’hui, on parle de protéger les pays du Golfe du Guinée (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin) et leurs capitales, à 1000 kilomètres plus au sud... « La menace a évolué », reconnaît-on à Paris. Avant 2013, les « terroristes » voulaient s’assurer d’un « sanctuaire territorial dans le Nord du Mali. Désormais, leur stratégie consiste en une action plus diffuse, en se répandant dans les pays de la région », constate un bon connaisseur du dossier.

Dans ces conditions, comment « rester engagé au Sahel dans la durée pour maîtriser la menace terroriste », comme Paris s’y engage ? Comment « agir au Mali », qui reste l'épicentre du foyer terroriste : à partir des pays voisins ? Dans quel cadre juridique ? Personne, à la veille du retrait français, ne le sait. Les forces spéciales françaises (Sabre) basées à Ouagadougou (Burkina Faso) pourront-elles encore traquer les chefs terroristes sur le territoire malien ? Les drones et les avions de combat français basés à Niamey (Niger) pourront-ils encore voler dans l’espace aérien du Mali, un Etat souverain ?

Côté militaire français, on espère « garder de bons rapports avec l’armée malienne en matière de coopération opérationnelle » mais la dégradation du contexte politique ne le garantit pas. D’autres interrogations pèsent sur la mission européenne EUTM-Mali et sur celle des Nations Unies (Minusma). Quant à Takuba, qui devait témoigner de l’engagement des Européens aux côtés des Français, « c’est fini », constate un proche du dossier. Fermez le ban.

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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 19:11
Les « libérateurs » : la « galaxie Prigojine »
Les « libérateurs » : la « galaxie Prigojine »

 

Lu pour vous

 

Les « libérateurs » : comment la « galaxie Prigojine » raconte la chevauchée du groupe Wagner au Sahel

 

https://lerubicon.org/ 15 février 2022  Maxime Audinet et Colin Gérard

  

L’ancrage du groupe Wagner et de ses filiales en Afrique subsaharienne apparaît ces dernières années comme la manifestation la plus marquante du réengagement de la Russie sur le continent africain. Le modèle d’implantation de Wagner, que reflète en partie le concept d’ « entrepreneuriat d’influence », s’inscrit dans un écosystème plus large à trois dimensions : la prestation de sécurité (garde prétorienne, protection de sites miniers), l’instruction militaire et le mercenariat ; l’extraction de matières premières, en particulier dans le domaine de la prospection minière ; un soutien informationnel mis en place pour façonner des représentations favorables au groupe paramilitaire, justifier par des moyens médiatiques et culturels son implantation et, par extension, légitimer la présence croissante de la Russie dans la région.

C’est cette dernière dimension que nous explorons dans cet article, dans la continuité de travaux antérieurs et en nous concentrant sur l’arrivée récente de Wagner au Mali, qui fait suite aux négociations entamées avec le gouvernement de transition à l’été 2021. Ce déploiement de quelques centaines de combattants russes intervient sur fond de dégradation sans précédent de la relation franco-malienne et de remise en question profonde de l’opération Barkhane. Il s’accompagne ces dernières semaines d’une nouvelle prolifération de contenus de désinformation en ligne. Ces derniers affichent le plus souvent une hostilité sans équivoque à la présence française, mais restent dans la plupart des cas difficiles, si ce n’est impossible à attribuer à des acteurs endogènes ou exogènes.

Certains canaux de diffusion ou personnalités russes en Afrique sont toutefois déjà connus pour leurs liens étroits ou leur appartenance à la « galaxie Prigojine », du nom du désormais célèbre homme d’affaires et sponsor du groupe Wagner Evgueni Prigojine. Figure centrale de l’influence russe, Prigojine est aussi connu pour sa proximité avec le président russe, sans toutefois appartenir à son premier cercle, et ses sociétés ont remporté plusieurs contrats publics émis par le ministère de la Défense. Les acteurs de sa « galaxie » produisent quotidiennement des dizaines de contenus, non seulement sur les actualités africaines et l’agenda des puissances étrangères, mais aussi sur l’évolution des « instructeurs russes » et sur leur environnement de projection. Nous en restituons les principaux discours, qui témoignent d’un récit sélectif, mais cohérent sur le rôle joué par la Russie en Afrique subsaharienne. Précisions enfin que ces acteurs s’insèrent dans un dispositif d’influence informationnelle russe plus large en Afrique subsaharienne, qui fera l’objet de publications postérieures.

Accompagner et légitimer le déploiement des acteurs russes au Sahel : le cas de RIA FAN

Le processus de légitimation des « instructeurs russes » et combattants du groupe Wagner est assuré par un vaste écosystème d’acteurs d’influence. Liés à plusieurs entités du réseau Prigojine, ces acteurs sont non seulement actifs sur le web et les réseaux sociaux (notamment Facebook, Telegram, VK et Twitter), mais aussi sur le terrain « physique », à travers l’infiltration de paysages médiatiques fragiles, d’actions sur l’environnement, de production et projection de dessins animés et de films de guerre, ou de la cooptation de figures militantes locales. Cet écosystème a vu le jour à partir de 2012 dans la clandestinité et avec une finalité intérieure, dans le contexte des manifestations de masse de l’hiver 2011-2012 en Russie contre les résultats des élections législatives. Le dispositif  est monté en puissance tout au long de la dernière décennie et a progressivement cessé de dissimuler ses liens avec Prigojine. Son volet médiatique se matérialise aujourd’hui dans le groupe média Patriot, fondé au mois d’octobre 2019, et dont le conseil d’administration est formellement dirigé par l’homme d’affaires pétersbourgeois. Formé de onze médias créés par des sociétés affiliées à Prigojine (initialement dissimulée, la relation entre ces médias a été établie par l’utilisation d’un même identifiant Google Analytics) et de 130 médias partenaires, Patriot s’est donné pour mission « la diffusion maximale d’informations sur les événements se déroulant en Russie afin de créer un espace informationnel favorable au développement du pays ». Ces informations répondent à une exigence de patriotisme, défini comme « l’amour de son pays, le respect de sa culture et de ses traditions ».

Parmi ces onze médias figure « l’Agence de presse fédérale » (RIA FAN). Lancée en avril 2014, RIA FAN a été dirigée jusqu’en 2016 par Aleksandra Krylova, également membre de la direction de Agentstvo Internet Issledovanij (Internet Research Agency, IRA), une des entreprises phare du projet Lakhta « d’usine à trolls » pendant les élections présidentielles américaines de 2016. Dotée d’un budget de 159,8 millions de roubles en 2018 (2,1 millions d’euros) et officiellement composée de 25 membres, RIA FAN emploierait en réalité plus de cent personnes. Elle agit comme une centrale de production de contenus pour le groupe Patriot. C’est ce que suggère le tableau n°1 : la vidéo d’un motard burkinabè brandissant un drapeau russe à Ouagadougou, apparue sur le site de VoA Afrique le 25 janvier 2022 en début d’après-midi, a été reprise à 18h36 (heure de Paris) par RIA FAN avant d’être répliquée neuf fois en trois heures par des médias du groupe Patriot.

 Tableau n°1. Modèle de circulation de contenus entre les médias du groupe Patriot

Le site de RIA FAN est en russe (un projet arabophone sur la Syrie existe également) et la majorité de ses audiences (13,2 millions de visites totales en décembre 2021) provient de Russie (60 % du trafic web fin 2021) et du Bélarus (31 %). Toutefois, RIA FAN a cela d’intéressant qu’elle sert aussi, par sa couverture, de principale caisse de résonance des activités menées par les entités du réseau Prigojine à l’étranger et de révélateur des récits sélectifs véhiculés pour légitimer son expansion.

Le traitement que RIA FAN réserve aux actualités en Afrique subsaharienne constitue en cela un corpus privilégié. Le site relaie régulièrement des contenus de sources d’information locale prônant un rapprochement avec la Russie de plusieurs États africains, notamment ceux en proie à des situations de déstabilisation politique, économique et sécuritaire. C’est le cas depuis fin 2018 en République centrafricaine (RCA) avec Radio Lengo Songo, la « radio des Russes » à Bangui sponsorisée par la compagnie de prospection minière Lobaye Invest, une entité du réseau Prigojine. Plus de 150 articles publiés sur le site de Lengo Songo ont été à ce jour relayés par RIA FAN, de très loin son principal relai médiatique. Dans une moindre proportion, RIA FAN rapporte ces derniers temps les articles du site d’information malien Mali Actu, lorsque ces derniers légitiment la coopération russo-malienne encouragée par le gouvernement de transition. Toutefois, contrairement à Lengo Songo en RCA, il n’existe pas aujourd’hui au Mali, à notre connaissance, d’acteur médiatique sous-traité par la galaxie Prigojine pour perfectionner le ciblage des audiences locales. Mais si les acteurs russes s’y implantent durablement, le pays devrait à son tour être concerné par ce phénomène d’externalisation. Des travaux sur la RCA ont d’ailleurs fait état de la mise en place d’une campagne numérique en faveur du président Touadéra et de son mouvement « inspirée » (et sans doute en partie coordonnée) par les Russes présents dans le pays. En 2020, une excroissance de l’IRA avait aussi été incorporée au sein d’une ONG de la banlieue d’Accra au Ghana, afin de cibler les populations afro-américaines en amont des élections présidentielles de 2020.

Pour illustrer l’argument d’un accompagnement informationnel du réengagement russe en Afrique à travers l’écosystème Prigojine, nous comparons dans le graphique n°1 le traitement par RIA FAN des actualités centrafricaines, mozambicaines, maliennes et burkinabè. Ce choix procède du fait que ces quatre pays africains représentent chacun à leur manière un niveau d’engagement différent des paramilitaires russes dans la région : ancien et pérenne en RCA (depuis début 2018), ancien et avorté pour cause d’échec au Mozambique (de septembre à décembre 2019), récent au Mali (depuis fin 2021), potentiel au Burkina Faso.

Graphique n°1. Volume mensuel d’articles produits par RIA FAN à partir des tags « RCA », « Mozambique », « Mali » et « Burkina Faso » entre juillet 2017 et janvier 2022.

Plusieurs éléments sont à relever. Premièrement, la RCA fait l’objet d’une couverture par RIA FAN bien plus volumineuse et ancrée dans le temps que les trois autres États sélectionnés. Ce constat est lié à la pérennité de la présence de Wagner en Centrafrique depuis janvier 2018, qui voit RIA FAN publier ses premiers articles sur la situation politique du pays. Cette couverture s’est intensifiée à la suite de plusieurs événements marquants, qui se traduisent par des pics de publications. Le pic observé en août 2018 s’explique ainsi par l’émotion provoquée par l’assassinat de trois journalistes russes partis enquêter sur les activités de Wagner dans le pays. Une vague de publications intervient à partir de décembre 2020, date de la réélection du président sortant Faustin-Archange Touadéra et du début de la contre-offensive menée conjointement par les forces armées centrafricaines (FACA) et leurs « alliés russes » contre les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC). Cette contre-offensive est d’ailleurs à l’origine d’un second pic de publications au printemps 2021, avec la sortie du film Touriste.

De manière plus relative, un autre pic lié à la production cinématographique de l’écosystème Prigojine s’observe dans le cas mozambicain, avec la sortie au mois de décembre 2021 de Granit. Le film retrace l’action de Wagner contre des groupes terroristes au Cabo Delgado en 2019, malgré l’échec retentissant de l’opération. Cette débâcle est d’ailleurs une explication plausible de la très faible couverture dont le pays a fait l’objet depuis le déploiement des mercenaires russes en septembre 2019.

Le graphique illustre bien la progressive montée en puissance de l’écosystème Prigojine au Mali. On remarque une hausse substantielle du volume de publications de RIA FAN, qui intervient en deux vagues, à partir de l’automne 2020. La première est liée au coup d’État d’août 2020, qui entraîne une remise en question progressive par la France du prolongement de l’opération Barkhane. La deuxième vague intervient après le deuxième putsch mené par le colonel Assimi Goïta et les négociations engagées avec Wagner. La couverture par RIA FAN de la situation au Mali s’est depuis intensifiée, avec un pic de publication en janvier 2022, parallèlement à l’implantation des paramilitaires dans la région de Mopti et à l’intensification de la crise entre Paris et Bamako.

Enfin, si les données sont encore parcellaires s’agissant du Burkina Faso, une légère hausse s’amorce ces derniers jours depuis le coup d’État du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba du 24 janvier 2022. Cette séquence a fait l’objet de plusieurs articles violemment anti-français, laissant ouverte l’hypothèse d’une arrivée des acteurs russes au Burkina Faso.

Déclinaison malienne du récit russe : ensemble contre le « néocolonialisme »

Nous avons analysé dans un second temps la manière dont RIA FAN couvrait les actualités récentes au Mali, à partir d’une analyse de jugements des 129 articles classés dans le tag « Mali » du site au mois de janvier 2022. Sans surprise, RIA FAN a consacré près d’un quart de ses articles à l’implication de la Russie dans le pays (dont 17 % d’articles mélioratifs, voire élogieux). Les mercenaires de Wagner ne sont toutefois jamais qualifiés en tant que tels (sauf dans les propos rapportés de responsables occidentaux), mais sont systématiquement présentés sous l’appellation formelle d’» instructeurs » ou de « formateurs » russes. Viennent ensuite les articles centrés sur l’actualité politico-sécuritaire malienne (20,9 %), dont la majorité vante l’action du gouvernement de transition d’Assimi Goïta et des forces armées maliennes (FAMa). La France est le sujet dominant d’un cinquième des contenus publiés sur la période, avec 18 articles ostensiblement critiques de l’opération Barkhane ou de l’attitude du gouvernement français. La dénonciation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), « sous contrôle de la France », occupe enfin une place significative dans le corpus.

 Tableau n°2. Analyse de jugements des 129 articles publiés sur RIA FAN à partir du tag « Mali » en janvier 2022

 Plus largement, l’analyse des contenus produits par l’écosystème informationnel du réseau Prigojine, et donc de la manière dont celui-ci communique sur ses propres actions, aboutit à la mise de lumière de trois types de « récits stratégiques ».

Le premier, dominant, consiste à souligner le rôle positif des acteurs russes au Sahel et les bénéfices d’une coopération accrue entre Moscou et Bamako. Le drapeau russe est érigé en « symbole du mouvement de libération » de l’Afrique, tandis que la coopération russo-malienne, présentée comme soutenue par le gouvernement et la population, est qualifiée d’» alternative au néocolonialisme occidental ». RIA FAN n’est pas le seul organe du réseau à diffuser ce récit. En septembre 2021, un sondage réalisé par la Fondation de défense des valeurs nationales (FZNTs), une entité sanctionnée en avril 2021 par le Trésor américain et dirigée par le « sociologue » Maksim Chougaleï, un fidèle de Prigojine, suggérait que 87,4 % des Maliens soutenaient l’appel d’Assimi Goïta aux « sociétés militaires privées de la Russie pour aider dans la lutte contre les terroristes ». Dans la même fibre narrative, les films Touriste et Granit, dont les droits d’exploitation sont détenus par une société du réseau Prigojine, ont cherché en 2021 à héroïser et glorifier le groupe Wagner aux yeux de leurs spectateurs. Il ne serait donc pas improbable qu’un nouvel épisode de cette série soit réalisé sur l’action du groupe au Mali. Les éléments préjudiciables pour Wagner, comme l’extraction minière ou les exactions (comme celles documentées en RCA), sont en revanche totalement éludés.

Le deuxième récit, tout aussi élogieux, porte sur les nouveaux dirigeants africains arrivés ces derniers temps au pouvoir en RCA, au Mali, en Guinée et au Burkina Faso (par un coup d’État dans ces trois derniers cas). Au lendemain du récent putsch à Ouagadougou, dans un post publié sur le compte VK du service de presse de Concord, sa principale société, Prigojine évoque avec ce « temps des colonels » une « nouvelle ère de décolonisation » de l’Afrique. Toujours en miroir du soutien soviétique à la lutte anticoloniale et aux mouvements de libération en Afrique, l’homme d’affaires affuble Assimi Goïta du surnom de « Che Guevara africain », attribué autrefois à Thomas Sankara. Ces éléments de langage ont été utilisés ou repris par la plupart de ses lieutenants, dont Chougaleï. 

Image n°1. Montage publié le 25 janvier 2022 sur le compte VK du service de presse de la société Concord

Le troisième récit, plus négatif, concerne la France et, plus largement, « l’Occident collectif » « néocolonialiste » et interventionniste. Dans un post publié fin décembre 2021, Evgueni Prigojine opposait ainsi les « glorieux combattants russes [qui] sauvent le monde de la violence et de l’injustice » en Afrique aux « politiciens occidentaux corrompus et salivants [qui] lancent des accusations sans fondement ». Sur RIA FAN, « l’ex-métropole » et « ex-puissance coloniale » française est décrite sous l’angle de sa perte d’influence dans la région et de l’embourbement de l’opération Barkhane. Plus corrosifs, certains articles dénoncent la duplicité de l’armée française vis-à-vis des groupes djihadistes (et, en creux, son soutien au séparatisme touareg) ou font du « pillage » des ressources minières au Mali la cause principale de son intervention. Ces thèmes sont d’ailleurs récurrents dans les campagnes de désinformation anti-françaises observées ces derniers mois. Enfin, dans un autre sondage publié en janvier 2022, la FZNTs de Chougaleï jugeait que 83,3 % des Maliens évaluaient négativement la présence des troupes françaises dans le pays. Des résultats fort éloignés de la dernière enquête du très sérieux Mali-Mètre de la Friedrich Ebert Stiftung, qui aboutissait en mars 2021 à un tel sentiment d’insatisfaction pour 45,6 % des sondés.

Conclusion

Alors que les échanges économiques et culturels stagnent depuis le sommet de Sotchi d’octobre 2019, le réengagement de la Russie en Afrique subsaharienne connaît sa véritable concrétisation dans la progression soutenue du groupe Wagner dans la zone. Celle-ci est rendue possible par l’instabilité politique régionale et l’indétermination de la France quant à la pertinence de son engagement au Sahel : autant de brèches dans lesquelles les paramilitaires russes s’infiltrent. Depuis la fin de l’année 2021, le Mali d’Assimi Goïta en est la dernière étape.

Cette expansion non officielle de la Russie s’accompagne d’un appareil d’influence informationnelle hétérogène. Nous avons analysé ici l’une de ses dimensions les moins connues, et pourtant cardinales, celles des sources et des contenus créés par la galaxie Prigojine elle-même. Ce dispositif fabrique des récits offensifs et cohérents, parfois très éloignés de la réalité, mais prompts à légitimer l’agenda russe, soutenir ses alliés locaux de circonstance et discréditer ses compétiteurs stratégiques. La réactualisation de la mémoire du soutien soviétique aux mouvements d’indépendance africains contre l’impérialisme occidental, et son articulation aux discours panafricanistes, souverainistes et anti-néocoloniaux africains contemporains (comme ceux du Premier ministre Choguel Maïga au Mali), en sont les traits les plus significatifs. Il s’agit maintenant de suivre la couverture par ces acteurs russes de l’évolution de la situation politique et sécuritaire au Sahel, parallèlement à un désengagement français devenu plus probable.

 

Maxime Audinet et Colin Gérard

Maxime Audinet (@maximeaudinet) est chercheur à l’IRSEM et docteur en études slaves de l’université Paris Nanterre. Il est l’auteur d’une étude récente de l’IRSEM sur l’influence informationnelle de la Russie en Afrique subsaharienne francophone (n°83, 2021) et a publié aux éditions de l’INA l’ouvrage Russia Today (RT) : Un média d’influence au service de l’Etat russe.

Colin Gérard (@_ColinGerard) est doctorant à l’Institut français de géopolitique et chercheur au centre GEODE. Il prépare une thèse sur les acteurs et pratiques de la stratégie d’influence informationnelle russe en France.

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Centrafrique-Presse.com
16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 18:05
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : un véhicule de transport de marchandises saute sur un engin explosif non loin de Ngaoundaye

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 16 février 2022 10:01

Vingt-quatre heures environ après l’attaque qui a visé le village Touga dans la périphérie de Ngaoundaye, les éléments du groupe armé 3R ne cessent de faire parler d’eux. Dans la nuit du 14 février 2022, un camion de transport de marchandises a sauté sur un engin explosif piégé à 5 Km de Ngaoundaye dans la Lim-Pendé. Aucune perte en vies humaines n’est à déplorer. Néanmoins, le véhicule et toute sa cargaison sont partis en fumée.

L’acte s’est produit dans le village Touga, situé à 5 kilomètres de Ngaoundaye. Le véhicule a sauté sur une mine alors qu’il était en provenance de Mbaï-Mboum pour Ndima. Cet axe est devenu dangereux en raison de la présence d’engins explosifs piégés, implantés par des rebelles de 3R. D’après les témoignages, le camion transportait des marchandises et du carburant ; des biens estimés à plusieurs millions de francs CFA. Après la déflagration, le véhicule et toute sa cargaison sont partis en fumée. Les deux passagers qui se trouvaient à bord sont sortis sains et saufs. Face à cette menace qui empêche les habitants de vaquer librement à leurs occupations, les habitants de Ngaoundaye appellent le gouvernement à l’aide.

Le conducteur et son apprenti épargnés de justesse

"C’était dans la nuit du 14 février que ce véhicule de 6 roues en provenance de Mbaï-Mboum, transportant des marchandises de plusieurs commerçants, a sauté sur une mine. Le camion ainsi que toute sa charge ont été calcinés à la suite de cette explosion. Les deux occupants, dont le conducteur, ont pu s’extraire du véhicule" a témoigné un habitant du village.

Pour la population de la région, l’effectif insignifiant des éléments des Forces armées centrafricaines justifie cette recrudescence de violence. A cet effet, elle appelle le gouvernement à agir.

Renforcer la capacité des Forces de défense et de sécurité

"Les éléments des forces de défense et de sécurité qui sont dans la région de Ngaoundaye ne sont pas en nombre suffisant. C’est pourquoi, la population demande au gouvernement de renforcer la capacité des FACA. Nous ne pouvons pas continuer à subir comme ça. Nous sommes aussi des Centrafricains" implore un habitant.

Cet incident survient vingt-quatre heures seulement après l’attaque menée par les éléments du groupe armé 3R très actifs dans le Nord-ouest centrafricain contre le village Touga. Attaque qui a couté la vie à quatre civils, dont un notable du village.

 

Centrafrique : l’APPR passé en revue 3 ans après sa signature

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 16 février 2022 09:45

Le gouvernement, les groupes armés et les facilitateurs ont évalué ce lundi 14 février, l'accord de paix 3 ans après sa signature à Bangui. Une évaluation qui survient dans un contexte d'assassinat d'un des acteurs, notamment Zakaria Damane le samedi 12 février 2022. Les circonstances de son décès ne sont pas encore élucidées, mais le gouvernement appelle son mouvement le RPRC à rester dans la dynamique de la paix.

Cela fait exactement 3 ans et une semaine que le gouvernement et 14 groupes armés opérant sur le territoire centrafricain ont signé l'Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA). Seulement, presque deux (2) ans après, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) se crée et mobilise une bonne partie des signataires de cet accord. Mais ce revirement ne donne pas raison de désespérer, selon les autorités centrafricaines.

"L’accord suit parfaitement son chemin"

"Nous pouvons dire que l’accord suit parfaitement son chemin. Tous les organes prévus ont été mis en place. Une évaluation même de tous ces programmes avait été faite avec le concours de tous les partenaires et des différentes entités de la société civile ainsi que les partis politiques", déclare Jean Wilibiro Sacko, ministre d'Etat au désarmement.

L’APPR perd un de ses acteurs majeurs

L'évaluation n'a pas été aisée à cause de l’assassinat d'un des acteurs de la mise en œuvre de cet accord, notamment Zakaria Damane, représentant du RPRC. Le gouvernement confirme sa mort dont les circonstances exactes ne sont pas encore connues et engage le RPRC à rester dans un élan de paix.

"C’est quelqu’un que j’ai connu et qui a contribué à faire en sorte que son mouvement le RPRC aux côtés d’autres leaders, soit un groupe qui n’a pas regagné la CPC. Il est resté dans le cadre des différents accords. Aujourd’hui nous avons un cas qui est arrivé et nous devrions nous entourer de bonnes informations relatives aux circonstances de ce décès. Nous souhaitons que son groupe reste dans cette dynamique de paix afin d’aller vers la cohésion de tous pour aider notre pays à sortir définitivement du cercle de la violence", rappelle le ministre Jean Wilibiro Sacko.

3 ans après, aucun groupe armé ne s'est auto dissous comme prévoit l'accord et les leaders restés fidèles à cette entente sont à Bangui et ne semblent pas avoir la main sur leurs éléments pour faciliter la mise en œuvre des clauses. Un véritable défi pour les différentes parties pour donner de l'espoir à la réussite de cet accord de paix.

 

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