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Le Gouvernement de Transition a suivi avec un grand intérêt le déroulement de la campagne et du vote référendaire, tant à Bangui que sur le reste du territoire national.
Le Gouvernement de Transition félicite le peuple Centrafricain qui, à travers son vote massif, a manifesté son attachement aux valeurs démocratiques et républicaines et sa détermination pour le retour à la Légalité Constitutionnelle.
Le Gouvernement de Transition saisit également cette occasion pour adresser ses sincères compliments à toutes les forces vives de la Nation, à tous les partis politiques et à tous les leaders des communautés pour leur adhésion spontanée et massive au message des autorités de la Transition en faveur de la nouvelle constitution.
Malgré les campagnes d’intimidation et de terreur, déclenchées par des groupuscules de terroristes, aussi bien dans certains quartiers de Bangui que dans certaines villes de nos provinces, le peuple centrafricain dans son écrasante majorité a vaincu la peur pour se mobiliser en faveur d’un vote massif decette nouvelle Constitution de la République.
Le Gouvernement de Transition condamne avec la dernière rigueur ces actes odieux et criminels qui portent atteinte aux droits civiques et politiques de tout citoyen centrafricain.
Il témoigne la profonde gratitude du peuple centrafricain à la communauté internationale en général et aux forces internationales des Nations Unies et de la SANGARIS en particulier, pour leur appui multiforme ayant permis la tenue du vote référendaire dans notre pays.
Toutefois, le Gouvernement de Transition demeure préoccupé par la libre circulation des terroristes comme NOURRELDINE ADAM, AROUN GUEYE, TIDJIANE , Abdoulaye ISSENE, Edouard NGAISSONA, Eugène NGAIKOSSET, KODEMO Alias GBANGOUMA et autres, tous auteurs à répétition d’actes de violences meurtrières et de crimes odieux contre les paisibles populations centrafricaines. Ces mêmes terroristes sont également responsables des derniers faits criminels perpétrés durant le scrutin du 13 décembre 2015 à Bangui au KM5 et dans le 4ème Arrondissement, ainsi qu’en province dans les préfectures de la Nana-Gribizi, de la Haute-Kotto, du Bamingui-Bangoran et de la Vakaga.
Le gouvernement exhorte les forces de sécurité intérieures, la MINUSCA et la SANGARIS à déployer tous les moyens nécessaires pour neutraliser et mettre hors d’état de nuire ces ennemis de la Paix et du retour à l’ordre constitutionnel, car la suite du Processus électoral en dépend.
Le Gouvernement appelle une fois de plus, le peuple centrafricain à doubler de vigilance età participer massivement aux futures élections législatives et présidentielles du 27 décembre 2015.
Fait à Bangui, le 14 décembre 2015
Pour le Gouvernement de Transition
Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux
Porte-Parole
RCA: l'ONU exhorte les autorités à sévir contre les fauteurs de troubles
14/12/15 (AFP)
L'ONU a exhorté lundi les autorités centrafricaines à sévir contre les fauteurs de troubles au lendemain des incidents qui ont marqué le referendum constitutionnel en RCA.
"J'exhorte les autorités de la RCA, avec le soutien de la Minusca (Misison de l'ONU en RCA), à poursuivre les instigateurs et les auteurs de crimes graves", a déclaré devant le Conseil de sécurité le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous.
Le Conseil a tenu ensuite des consultations à huis clos sur la situation en RCA.
"Nous ne devons pas laisser une poignée de gens, comme cela a été le cas hier, perturber les aspirations de beaucoup à un succès du processus électoral", a-t-il ajouté.
Il a souligné que "la Minusca, soutenue par l'opération (française) Sangaris, continue d'adopter une posture robuste pour protéger les civils et créer un environnement sécuritaire propice à la tenue d'élections libres et justes".
M. Ladsous a aussi "appelé tous les candidats à faire campagne pacifiquement" en vue des élections présidentielles et législatives du 27 décembre.
Le scrutin du referendum constitutionnel en Centrafrique a été exceptionnellement prolongé lundi dans le quartier musulman de Bangui en raison des violences qui ont perturbé ces élections dimanche.
Cinq personnes ont été tuées et une vingtaine d'autres blessés dimanche à Bangui, alors que des centaines d'électeurs affluaient dans les bureaux de vote.
M. Ladsous a précisé que trois Casques bleus de la Minusca avaient été blessés dans les incidents qui ont marqué le scrutin à Bangui et à Bria (centre).
Il s'est néanmoins félicité de ce que le scrutin de dimanche "se soit déroulé avec succès dans la plus grande partie du pays, y compris dans un certain nombre de points chauds comme Bambari" (centre).
Les élections, repoussées plusieurs fois, sont censées clore une transition politique à bout de souffle et permettre un retour à l'ordre constitutionnel.
La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même chassée du pouvoir par une intervention internationale début 2014.
Un chef rebelle déclare un Etat autonome en Centrafrique
15/12/2015 | 21:09 (Reuters)
Le chef rebelle centrafricain Nourredine Adam, qui a rejeté le processus électoral visant à mettre fin aux violences dans le pays, a déclaré un Etat autonome dans son fief du Nord-Est, moins de deux semaines avant la date prévue pour les élections, a annoncé mardi un de ses porte-parole.
"La République du Logone a été proclamée le 14 décembre à Kaga-Bandoro", a déclaré à Reuters Maouloud Moussa, porte-parole de Noureddine Adam, un commandant militaire d'une faction des ex-rebelles musulmans de la Séléka, qui dirige désormais un Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). "Nous voulons avant tout l'autonomie. Ensuite, nous verrons comment accéder à l'indépendance."
La ville de Kaga-Bandoro est située à 245 km au nord de Bangui.
Dans la ville de N'Délé, le drapeau de la république rebelle (trois bandes horizontales jaune, verte et noire, avec une étoile blanche) a été hissé mais les casques bleus de la mission de l'Onu (Minusca) sont intervenus pour l'enlever.
"La Minusca condamne la déclaration du FRPC sur l'autonomie du Nord-Est (...) et emploiera tous les moyens, y compris l recours à la force, contre toute tentative séparatiste, conformément à son mandat", a prévenu la mission dans un communiqué.
Le gouvernement centrafricain a condamné l'initiative de Nourredine Adam.
"Nous appelons la communauté internationale et les forces internationales présentes en République centrafricaine à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour neutraliser la capacité de nuisance de ces terroristes", a déclaré Saïd Panguindji, porte-parole du gouvernement.
Il y a huit jours, le gouvernement de Bangui avait présenté Nourredine Adam comme "l'ennemi public numéro un" en raison de son rejet processus électoral.
A Bangui, le ministre de l'Administration territoriale, Walidou Modibo Bachir, a déclaré lors d'une conférence de presse que les résultats partiels du référendum indiquaient une victoire des partisans de la nouvelle Constitution.
"L'ANE (Autorité nationale des élections) a pour mandat de délivrer les résultats définitifs du référendum. Mais pour ce que l'on sait à ce stade, le vote pour le 'oui' l'a emporté", a-t-il dit.
Le vote, qui a commencé dimanche, a été prolongé lundi dans certains secteurs comme l'enclave musulmane de PK5 à Bangui, où les forces de l'Onu sont intervenues pour repousser des attaques contre des électeurs.
Les casques bleus, au nombre de 11.000 dans le pays, et les soldats français, au nombre de 900, ont protégé des bureaux de vote mardi à Kaga-Bandoro et N'Délé, ainsi qu'à Bossangoa, fief des partisans de l'ancien président François Bozizé, trois localités où les opérations de vote ont été prolongées.
L'adoption attendue de cette Constitution doit ouvrir la voie à des élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre dans le but de parachever le retour à la démocratie dans un pays toujours dirigé par un gouvernement et une présidente de transition.
(Crispin Dembassa-Kette; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)