Message de S.E Mgr Dieudonné Nzapalainga, Cssp Archevêque de Bangui à l'occasion de la fête de Noël.
Chers frères et sœurs en Christ, et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté, « à vous grâce et paix de la part de Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ » (Rm 1,7).
En cette fête de Noël, je me permets de revenir vers vous, après la visite du Pape François, pour vous parler de la gloire de Dieu que nous apporte son fils Jésus. J’ai choisi ce thème pour vous dire combien Dieu nous aime et vient à notre côté pour nous sortir de la situation des ténèbres et des souffrances dans laquelle nous sommes plongés depuis quelques temps.
En effet, la République Centrafricaine, depuis 2012, fait face à une des crises les plus difficiles de son histoire marquée la violence, le déplacement massif des populations, la destruction des biens d’autrui, les maladies. Toute chose qui engendre le désespoir et la perte de confiance. C’est dans ce contexte que nous célébrons la fête de Noël. La fête de Noël renvoie à la Nativité de Jésus. Jésus vient s’incarner dans l’histoire de l’humanité pour manifester la gloire de Dieu à tous les hommes.
Ainsi, se vérifie également cette prophétie d’Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre une lumière a resplendi » (Is 9, 1). 2 I. Nous avons vu la gloire de Dieu Dans l’évangile de ce jour, on voit qu’après l’annonce de la naissance de Jésus, « il y eut avec l’Ange, l’armée céleste en masse » qui louait Dieu et disait : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2, 14).
Aujourd’hui encore, cette gloire de Dieu s’est manifestée à nous, avec la récente visite du Pape François en Centrafrique. I.1 Le Pape François, l’ange annonciateur de la gloire de Dieu Le mot « ange » dérive du grec « angelos ». Il se traduit par les termes : messager, envoyé. L’ange est un envoyé de Dieu, chargé de servir et d’intervenir dans la vie des Hommes en vue de leur salut (cf. He 1, 14). Dans l’Evangile de Luc, c’est un ange qui vient à la rencontre des bergers pour leur annoncer la naissance du nouveau-né. Forts de cette expérience, nous voulons voir dans le récent voyage du Pape François en Centrafrique la visite d’un ange du Seigneur envoyés à nous, bergers des bords de l’Oubangui.
A l’époque de Jésus, les bergers étaient assimilés à des voleurs et à des tueurs1 . Ce sont de simples gardiens de troupeaux qui devaient rester en permanence avec leurs troupeaux. Avec le temps, ils 1 Cf. Vocabulaire de Théologie Biblique, p. 919. 3 sentaient même l’odeur de leurs troupeaux. A cause de cela, ils étaient perçus par la société juive comme des impurs, des gens de peu de valeur, des indésirables. Pourtant, c’est à ces « malfrats » que l’Ange a été envoyé pour annoncer l’Emmanuel. Ce qui se dit de de la Centrafrique d’aujourd’hui est identique à ce qui se disait des bergers du temps de Jésus. Petit pays parmi tant d’autres, la Centrafrique est classée parmi les pays les plus pauvres au monde. Déchirée par la guerre, la violence et la barbarie, elle n’attire personne. Elle est présentée comme une terre de misère et de désespoir où règnent des groupes armés non conventionnels qui n’ont aucun respect pour la vie humaine. Pourtant, c’est à ce pays pauvre, peu attrayant, que le Saint Père, comme l’Ange aux bergers, a choisi d’apporter la Bonne Nouvelle du Dieu de gloire et de miséricorde. On avait présenté cette visite comme un « voyage à haut risque », un voyage de tous les dangers, qui pouvait lui coûter la vie.
Mais, confiant dans le Seigneur et sûr de son amour protecteur, le Messager de la paix, surpassant la peur et le doute, est venu chez nous. Comme l’Ange de l’évangile aux bergers, le Saint Père, nous a apporté une Bonne Nouvelle. Il a rencontré des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards, des jeunes, des riches, des pauvres, des déplacés internes, des malades. A chacun de nous, il a 4 parlé de la paix, de la réconciliation, d’amour et de la miséricorde. Il nous a réconfortés, re-suscité l’espérance chez ceux qui l’ont perdue. Voilà que la gloire de Dieu que nous avons cru, à jamais disparue dans notre ciel, a réapparu. Nous avons vu la gloire de Dieu se lever à nouveau à travers de nombreux signes. I.2 Les signes de la gloire de Dieu
Avec la visite du Pape François, la gloire de Dieu s’est véritablement manifestée chez nous sous plusieurs aspects. Et il est très important de les relever et de remercier le Seigneur pour les merveilles qu’Il a ainsi accomplies dans notre pays. Nous avons vu la gloire de Dieu se déployer quand tout le monde s’est mis ensemble pour préparer l’arrivée du Pape. En effet, le contexte social et politique qui avait prévalu, avant la visite papale, était dominé par des scènes de violence, des incendies de maisons. Des quartiers et des villes étaient divisés. La peur de l’autre et la méfiance se sont installées.
A l’arrivée du Pape, chacun est sorti de sa réserve. Nous avons su surmonter nos différends et nous unir pour une même cause. Témoignant ainsi que le mot « Unité » légué par Barthélemy Boganda est une réalité. 5 Qu’il me soit permis ici de remercier les Autorités de la transition, nos frères protestants et musulmans qui se sont impliqués sans compter pour que cette visite soit un succès. Nous avons aussi vu la gloire de Dieu se manifester dans l’engagement effectif et massif de la MINUSCA aux côtés de nos forces nationales de défense et de sécurité pour garantir la sérénité du passage du Pape.
En dépit de leurs moyens limités, ces forces ont fait preuve de professionnalisme et d’efficacité. Un autre signe de la manifestation de la gloire de Dieu se trouve dans ce que nous avions vu au quartier Km 5, considéré jusque-là comme une « enclave », c'est-à-dire une zone fermée sur elle-même, uniquement habités par nos frères musulmans. Ce qui n’est pas vrai ! A l’annonce de la visite du Pape, nous avons vu de nombreuses personnes se mobiliser de l’intérieur de ce quartier. Nous avons vu des banderoles, des chrétiens, catholiques et protestants se mélanger avec leurs frères musulmans pour souhaiter la bienvenue au saint Père à l’entrée de la mosquée centrale.
Et quand le Pape François avait fini de délivrer son message, une clameur d’adhésion s’était levée parmi nos frères musulmans. Ce jour-là, spontanément, une foule immense a suivi le cortège papal en direction du stade où avait lieu la grande célébration liturgique de cette merveilleuse journée du 30 novembre 2015. 6 On se souvient encore qu’au lendemain de la visite du Pape, un frère musulman avait été retrouvé mort. Généralement, quand ce type de situation se produit, cela déclenche des représailles d’envergure : on tue, on brûle, on détruit des maisons.
Miraculeusement, ce jour-là, il n’y a rien eu de pareil. Des habitants du Km5 avaient préféré prendre à témoins des leaders sociaux et religieux invités à constater le fait. Des appels à l’apaisement avaient été lancés. Ainsi, nous avions pu nous rencontrer et dialoguer avec nos frères. C’est bien ce chemin de dialogue qu’il nous faut prendre désormais pour régler nos différends. Car les représailles aveugles sèment des troubles et des tueries inutiles.
Nous rendons grâce à Dieu pour toutes les merveilles que cette visite du Pape François nous a permis de vivre. Il nous annonçait par ces signes-là la venue du Prince de la paix, Jésus, le Roi de gloire, dont nous célébrons la naissance à Noël. II. L’Enfant Jésus, Visage de la gloire de Dieu L’Enfant Jésus, couché en cette nuit de Noël, dans une étable, est bel et bien la manifestation parfaite de la gloire de Dieu, annoncée et proclamée depuis longtemps par les prophètes. Dieu se révèle présent en lui ; en lui il vient nous sauver, et nous sanctifier. 7 II.1 La Gloire de Dieu depuis la création La création toute entière est la manifestation de la gloire de Dieu, car tout ce que le Seigneur a fait « était bon » (Gn 1, 28).
Ainsi, Dieu révèle à l’homme sa gloire par la beauté de l’univers dans tout son rayonnement et sa richesse : « La gloire de Yahweh remplit toute la terre » (Nb 14, 21). L’homme est invité alors à considérer la valeur réelle et à estimer le poids de la présence de Dieu en toute chose. Dans l’Ancien Testament, la gloire de Dieu est reconnue par les fils d’Israël dans les hauts faits tels que : ses interventions en Egypte contre Pharaon qui s’obstinait à garder esclave son Peuple (Nb 14, 22), le « miracle » de la traversée de la Mère Rouge (Ex 14, 18), etc. La gloire de Dieu est également reconnue dans ses apparitions. Dans le récit du buisson ardent, par exemple, Moïse fait l’expérience d’une manifestation de la gloire divine, et il fit cette prière au Seigneur : « Fais-moi, de grâce, voir ta gloire ! » (Ex 33, 18).
Avant la traversée de la Mer Rouge, la gloire de Dieu est visible sous fourme de nuée qui enveloppait le Peuple élu, afin de le protéger de l’armée du Pharaon. Et la nuit, dans les ténèbres, la nuée se transformait sous forme de feu pour éclairer les pèlerins (Ex 40, 34-35). La gloire de Dieu exprime la majesté inaccessible et redoutable de Dieu (Ex 34, 29). Ainsi, les fils d’Israël « ne pouvaient le regarder fixement » (1Co 3, 7). Après le Sinaï, la gloire de Dieu remplissait la 8 Tente de la rencontre nouvellement dressée et trône sur l’Arche d’Alliance. Plus tard, elle prendra possession du Temple de Salomon (1R 10, 22-23). La gloire de Dieu, ayant une apparence humaine, se manifestait aussi comme « jugement ». Ainsi le prophète Ezéchiel la voit quitter le temple à la veille de sa destruction (Ez 9, 3 ; 10, 4. 18-19 ; 11, 22- 23). Elle reviendra de nouveau dans le sanctuaire (Ez 43, 1). Dans la dernière partie de son livre, le prophète Isaïe parle de la gloire de Dieu comme un roi qui règne en puissance dans la Cité sainte, et qui l’illumine par sa présence : «
Debout ! Rayonne ! Car voici ta lumière et sur toi se lève la gloire de Yahweh » (Is 60, 1). Jérusalem est alors « érigée en gloire au milieu de la terre » (Is 62, 7). Au cours de l’histoire, la gloire de Dieu atteint, chez les prophètes de l’exil, dans les psaumes, dans les apocalypses, la dimension universelle : « Je viens rassembler les nations de toutes langues. Elles viendront voir ma gloire » (Is 66, 18-22 ; Ps 97, 6 ; Ha 2, 14). Cette gloire s’est ensuite manifestée dans le Fils de Dieu, Jésus, qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 6, 14). 9 II.2 La gloire de Dieu « est sur sa face » (2 Co 4, 6) Jésus, par son incarnation, nous révèle la gloire de Dieu. Il est « le resplendissement de sa gloire, l’effigie de sa substance » (He 1, 3). Dieu intervient toujours dans l’histoire de l’humanité pour sauver les hommes ou leur rendre le bonheur perdu à cause de leurs péchés.
C’est la manifestation de sa gloire qui est puissance, afin de libérer la création de tout ce qui trouble l’ordre naturel qu’il a établi. Tout le Nouveau Testament est le reflet de la gloire de Dieu en Jésus, l’Emmanuel, dont la foule céleste innombrable chante la gloire, et que les bergers sont venus par la suite adorer. Cette gloire transparaît aussi au baptême quand le Père le révèle comme « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Mt 3, 17). L’épisode de la tentation de Jésus au désert vient nous ouvrir à la toute puissance de Dieu qui domine Satan. Ainsi, quand le diable lui montre tous les royaumes de la terre et leur gloire proposant de les lui donner, Jésus répondit : « Retire-toi, Satan ! » Car il est écrit : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte » (Mt 4, 10).
Il a manifesté cette gloire par la proclamation du Royaume et des signes de puissance. Il a interpellé des hommes et des femmes à la 10 conversion (Mc 1, 14-15) ; il a guéri des malades et des possédés (Mc 1, 32-34). Jésus a manifesté la gloire de Dieu par sa résurrection : Il a vaincu la mort. Il est ressuscité (cf. Ac 2, 24). La mort, symbole de la domination de Satan, et principe de peur pour l’homme. Aujourd’hui, il est glorifié car il est assis dans la gloire de Dieu le Père (Ac 1, 9- 11). C’est encore Dieu le Père qui, dans une nuée, a enlevé Jésus pour le ciel d’où il viendra dans sa gloire. En attendant cette seconde venue, nous le célébrons à Noël, Jésus-Christ, la gloire de Dieu. III. Jésus, lumière de la gloire de Dieu qui rayonne En s’incarnant, Jésus-Christ est la Révélation de la gloire de Dieu. Déjà, dès sa conception et bien avant celle-ci, la gloire de Dieu s’est manifestée en lui.
La conscience de cette révélation de la gloire de Dieu, toute entière présente en Jésus, doit nous amener à reconnaître et à célébrer la gloire divine. III.1 Reconnaître en nous la gloire divine La gloire de Dieu s’est manifestée dans la vie de Jésus « avant la création du monde » (Jn 17, 24). Cette gloire divine, Jésus, veut la partager avec les hommes. Aussi, se fait-il l’un de nous. En agissant 11 ainsi, il donne du poids à l’être humain (c’est bien cela le sens de la gloire). Aujourd’hui, en s’incarnant, Jésus témoigne que Dieu n’est pas indifférent au sort de l’humanité, et qu’Il accorde de l’importance à l’humanité2 . Il éprouve de la compassion et de la pitié pour les hommes. Dieu s’incarne pour expérimenter cela, mais aussi et surtout pour redonner à l’homme la vie. Ainsi, célébrer Noël, c’est fondamentalement œuvrer pour que cette vie que le Fils est venu communiquer à l’humanité se propage partout, en chaque homme et en chaque femme. Célébrer Noël, c’est finalement s’engager à ce que cette vie communiquée soit sauvegardée et respectée.
Cette conscience de la dignité humaine est malheureusement ternie par le désir de la violence, que le démon a suscité en nous. Le Pape François, à la manière des prophètes, est venu pour nous aider à préparer la venue du Messie de Dieu, dont nous célébrons la naissance à Noël. Il est venu en « messager de la paix », disait-il. Et en ouvrant la Porte sainte de l’Année jubilaire de la Miséricorde, il « fait de Bangui la capitale spirituelle du monde » 3 . Il veut ainsi nous inviter dans la voie qui conduit à la véritable paix. Si nous ouvrons la porte de notre cœur à cette miséricorde, la paix adviendra chez nous. 2 Message du Pape François pour la journée de la paix du 1er janvier 2016. 3 Messe avec les prêtres, les religieux et religieuses à la Cathédrale de Bangui. 12 La miséricorde, en effet, se définit comme la compassion.
La compassion est le sentiment qu’éprouve l’homme à l’égard de celui qui souffre ; la miséricorde, c’est avoir pitié de l’autre. Or, aujourd’hui, bien de situations démontrent que la pitié a déserté le cœur de l’homme centrafricain : on tue, on vole, on viole, on détruit, sans scrupules. On n’est plus sensible à la détresse de l’autre. La pauvreté et l’instinct de survie ont endurci notre cœur et fermé nos oreilles et nos yeux sur les souffrances de nos frères. Pourtant, l’Apôtre Paul nous demande de compatir avec ceux qui souffrent (cf. 1 Co 12, 1-27). La miséricorde désigne également le pardon, c’est-à-dire le choix conscient et volontaire de ne pas rendre le mal pour le mal. C’est pouvoir accueillir et vivre de nouveau avec celui ou celle qui, hier, avait pillé ma maison, incendié mon quartier, tué un proche, etc. Il faut reconnaître que cela est difficile.
Mais c’est le chemin à prendre pour nous réconcilier. La miséricorde renvoie à la bonté et à la tendresse. A la base, il y a la bienveillance fondamentale qui veut du bien du prochain, en se mettant à sa place au nom de la réciprocité voulue par Jésus-luimême : « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux » (Mt 7, 12). Un tel comportement prend d’ailleurs sa source dans l’attitude même du 13 Père Céleste lui, qui, ne fait pas de différence entre les hommes. Il fait lever son soleil, aussi bien sur les méchants que sur les bons (cf. Mt 5, 45). Jésus, le Verbe de Dieu, est venu à la rencontre de l’homme pour lui offrir la bonté et la tendresse de Dieu. « L’Eglise a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Evangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous » 4 . III.2 Célébrer la gloire de Dieu Le Prologue de saint Jean, après avoir décrit le Verbe depuis son intimité avec le Père jusqu’à son incarnation, déclare : « Le Verbe s’est fait chair…et nous avons vu sa gloire » (Jn 1, 14). Nous qui partageons la gloire de Dieu manifestée en Jésus-Christ, nous avons le devoir de le célébrer et de lui rendre grâce (gloire), de lui exprimer notre gratitude par des chants de louanges pour sa bonté et sa tendresse envers nous, pour sa puissance et pour ses merveilles parmi nous (cf. Eph 5, 1-20). Peut-on encore chanter la gloire de Dieu en Centrafrique, ce soir et dans les jours à venir ? Si, oui, comment ? Cela est possible si je deviens moi-même artisan de paix, de justice et de réconciliation. 4 Misericordiae Vultus, n° 12. 14
C’est de cette manière que la lumière de gloire de Dieu continuera de briller et de se manifester dans notre pays. Pour être moi-même artisan de paix, je dois exercer mon droit citoyen de vote. En effet, deux jours après la fête de Noël, il y aura les élections présidentielles et législatives dans notre pays. Il est urgent que nous puissions aller aux élections, dans le souci d’abréger les souffrances de nos populations et de garantir une bonne gestion de la chose publique. Cela nécessite que chacun puisse voter en toute sincérité et honnêteté, en choisissant son candidat, non sur la base ethnique, régionale ou religieuse, mais sur la base de son projet de société, de ses mérites et de son intégrité morale.
Rappelons-nous les recommandations faites par les Evêques, dans la récente Lettre pastorale de Décembre 2015, le chrétien « a le devoir de participer aux consultations électorales, comme le rappelle les Pères conciliaires : ‘’Que tous les citoyens se souviennent donc à la fois du droit et du devoir qu’ils ont d’user de leur libre suffrage, en vue du bien commun’’ » 5 . A ces hommes politiques qui entretiennent la zizanie et le désordre, par la manipulation et la provocation, nous les invitons à un sursaut patriotique, pour cultiver la paix et l’harmonie sociale. Qu’ils s’abstiennent d’enrôler les jeunes dans des conflits qu’ils ont eux- 5 CECA, Message des Evêques de Centrafrique sur les élections, décembre 2015. 15 mêmes créé pour assouvir leur désir égoïste de conquête du pouvoir, et de pillage de richesses de ce pays à leur profit et à celui des forces obscures !
Récemment, le Saint Père nous a rappelé l’importance d’arborer les valeurs morales d’Unité, de Dignité et de Travail, lesquelles constituent la devise de notre pays. Comme l’a dit le Saint Père, j’invite les hommes politiques à être les premiers à « incarner avec cohérence dans leur vie les valeurs de l’unité, de la dignité, et du travail, en étant des modèles pour leurs compatriotes » 6 . Le Seigneur Jésus est venu faire « toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5). Nous osons espérer une Centrafrique stable et nouvelle. Que la Vierge-Marie, Notre Dame de l’Oubangui, intercède pour nous ! Amen ! Bonne fête de Noël et heureuse célébration du Nouvel an !
Fait à Bangui, le 24 décembre 2015
Mgr Dieudonné NZAPALAÏNGA,
Cssp Archevêque de Bangui
Discours prononcé par le Pape François lors de la rencontre avec les Autorités et le Corps diplomatique