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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 01:02

 

 

 

07 FÉV 2016  07.02.2016 à 20:30 (AFP

 

Les deux anciens Premiers ministres qui s'affronteront dimanche prochain au second tour de la présidentielle centrafricaine, Anicet-Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, ont reçu le soutien respectif des candidats arrivés en troisième et quatrième positions, a-t-on appris dimanche à Bangui.

 

Désiré Nzanga Kolingba, troisième avec 12,04 % de suffrages à la présidentielle du 30 décembre dernier, a officialisé son soutien à M. Dologuélé, arrivé en tête avec 23,74 % des voix.

 

"Plus qu'un accord électoral, il s’agit d’un engagement politique", a précisé à l’AFP Clément Boutet N’bamba, secrétaire général adjoint et porte-parole du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), le parti de Kolingba.

 

"Dans un premier temps, nous nous engageons à soutenir M. Dologuélé dans sa campagne. Et, en cas de victoire de celui-ci, nos deux partis travailleront conjointement pour redresser le pays", a-t-il ajouté.

 

Jusqu’ici, le RDC avait toujours contesté les résultats du premier tour, déposant avec d’autres partis des recours auprès de la Cour constitutionnelle, tous rejetés.

 

Mais, selon M. Boutet N’bamba, "même si le processus électoral a été entaché de fraudes et d’irrégularités, il était temps de dépasser ces considérations pour ne penser qu’à l’essentiel: mettre fin à la période de transition et élire un gouvernement démocratique pour sortir le pays du statut quo".

 

-Surprise-

 

M. Touadéra, qui avait créé la surprise en arrivant deuxième avec 19,05 % des voix du premier tour, a reçu le soutien du quatrième, Martin Ziguélé (11,43 %), selon le parti de ce dernier, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MPLC).

 

Auparavant, 21 candidats sur la trentaine en lice en décembre avaient déjà rallié Faustin Archange Touadéra pour le second tour.

 

Le premier tour des législatives, qui s'était déroulé aussi le 30 décembre, a été annulé pour de nombreuses irrégularités par la Cour constitutionnelle. Il doit se tenir de nouveau dimanche 14 février en même temps que la présidentielle.

 

Ces scrutins, maintes fois reportés, sont censés aider l'un des pays les plus pauvres du monde, à sortir de trois ans de violences intercommunautaires.

 

La Centrafrique s'est embrasée à la chute du président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la Séléka, une coalition hétéroclite de rebelles. Depuis l'intervention française qui a chassé la Séléka du pouvoir en janvier 2014, le pays vit sous perfusion de la communauté internationale et les Nations unies y entretiennent une force de 10.000 Casques bleus.

 

© 2016 AFP

Présidentielle en Centrafrique : Derniers soutiens importants pour les deux adversaires du second tour
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 16:44

 

 

        

Bangui (Centrafrique) APA 2016-02-07 12:23:33  - Les cadres du Ministère des Postes et Télécommunication et ceux des Finances ainsi que les 4 exploitants de téléphonie mobile en Centrafrique se sont réunis samedi à Bangui pour diagnostiquer les problèmes liés au non-paiement régulier des taxes et redevances sur l’exploitation des nouvelles technologies en Centrafrique plus particulièrement les téléphones mobiles.


Selon André Ndomandji directeur de cabinet de ce Ministère, deux lois ont été votées depuis 1994 pour réglementer le secteur en définissant le cadre d'exploitation et fixant les taxes et redevances à payer par ces exploitants.


Cependant force est de constater ces lois qui ont été mises en place pour faire renflouer les caisses de l'Etat et contribuer au développement de l'économie ne sont pas respectées et les caisses de l'Etat sont vides a souligné le Directeur de Cabinet.

Mais, les participants ont dénoncé l'avenant signé entre le gouvernement et les sociétés qui impose à ces dernières de verser dans les caisses de l'Etat, chaque année 3,5% de leur chiffre d'affaires.


Pour Vincent Marboua, directeur technique de l'Agence de Régulation de Télécommunication en Centrafrique, Il faut remettre en cause cet avenant en imposant une taxation par rapport aux fréquences des appels qui sont attribuées à ces entreprises, car ces dernières ne présentent pas objectivement leur chiffre d'affaires à l'Etat.


Les participants ont recommandé la dénonciation pure et simple de l'avenant signé en 2006 avec les exploitants de téléphonie afin de faciliter leur taxation.

 

http://apanews.net/news/fr/article.php?id=845231#sthash.qFsU09VQ.dpuf

 

 

 

NDLR : Selon nos informations d’une source digne de foi, c’est en consentant de lui-même un abattement de 50% sur ce que devaient les quatre opérateurs de téléphonie mobile à l’état, tout en percevant indûment de colossaux dessous de table de plusieurs centaines de millions de F CFA que l’ancien ministre des finances, Abdallah Kadre Assane, a été brutalement limogé du gouvernement la semaine dernière. Toujours d’après des informations d’une source crédible ayant requis l’anonymat, ce dernier aurait déjà pompé la somme de 200 millions de F CFA du trésor public peu avant la démission de Michel Djotodia en janvier 2014 et aurait acquis une villa au Cameroun d’une valeur d’environ 600 millions de F CFA. Comme ministré délégué au budget, Abdallah Kadre avait déjà fait la prison sous Bozizé pour le dossier de SONATU et du prêt indien et fut ensuite ministre de l'économie et du plan sous l'ère Séléka avant de prendre successivement la tête du ministère des télécommunications et des finances sous la transition de Catherine Samba-Panza. Au ministère des télécoms, il a fait venir de France en avion jusqu'à Douala et de Douala jusqu'à Bangui dans un container, une Toyota 4x4 Land Cruiser dont il a été exonoré du paiement des taxes douanières. La question qui se pose est de savoir si dans ce cas-ci, devrait-on s'en tenir au seul limogeage du gouvernement ?  

Centrafrique : Les redevances et taxes des exploitants de téléphonie diagnostiqués
Centrafrique : Les redevances et taxes des exploitants de téléphonie diagnostiqués
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 16:23

 

 

 

http://rjdh.org/ PAR NERVA NGANG NDOUNGA LE 6 FÉVRIER 2016

 

C’est parti pour le second tour de la présidentielle ce samedi 06 janvier 2016. Dans la ville de Bangui et ses environs ou l’équipe du RJDH s’est rendue,  l’ambiance se fait sentir contrairement à l’ouverture de la campagne législative, il y a une semaine.

 

La campagne présidentielle est effective dans la ville de Bangui et ses environs. Tôt dans la matinée, l’on constate de mouvement partout dans la ville de Bangui. Des Quartiers Généraux communément appelés QG ont refait surface. Devant ces QG, on note la présence massive des militants. Des banderoles avec les slogans, des effigies des candidats sont affichés sur les voies publiques, devant les QG et devant certaines maisons des particuliers.  Des véhicules privés sont bourrés des effigies des deux candidats retenus pour le second tour à savoir Anicet George Doléguélé et Faustin Archange Touadera.

 

De Bimbo au Pk 0, en passant par le quartier Pétevo, de Pk0 au Pk 12 en passant par le quartier Gobongo, de combattant à Boy-arabe quartier situé dans le 4è arrondissement de Bangui en passant par le quartier Fou, les Centrafricains croisés ne parlent que de cet événement dont l’enjeu est de taille. C’est  ce qu’a confirmé Junior Kongbia, habitant le quartier Pétevo dans le 6è arrondissement de Bangui.

 

 « Cette journée représente pour moi, une nouvelle ère, car les Centrafricains s’apprêtent à tourner la page sombre de leur histoire », a-t-il souligné.

 

Dans le 3è arrondissement précisément au Km 5, au quartier sénégalais connu sous le nom de Jamaïque, l’on retrouve l’équipe de la campagne du candidat N° 2. Par contre dans le 7è arrondissent, l’on constate un timide démarrage de cette campagne présidentielle même si quelques effigies des candidats sont affichés.

 

Les forces nationales et internationales multiplient des patrouilles dans la ville. La sécurité est assurée dans les différents arrondissements de la place. Les forces onusiennes sont stationnées dans les coins stratégiques de la capitale tandis que la police et la gendarmerie centrafricaine sont plus visibles que les jours passés.

 

Cette campagne qui démarre ce jour prendra fin le vendredi 12 février 2016 à minuit. C’est le dimanche 14 février prochain que les Centrafricains iront aux urnes pour départager les deux vainqueurs du 1er tour à savoir Anicet Georges Doléguélé et Faustin Archange Touadera.

L’ambiance de la campagne présidentielle est vivante dès le premier jour du lancement
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 16:05

 

 

Par RFI  07-02-2016 Modifié le 07-02-2016 à 11:40

 

La campagne pour le second tour de la présidentielle a démarré en Centrafrique. Les partisans de l’outsider Faustin Touadéra, dont plusieurs anciens candidats au premier tour de l'élection, organisaient samedi 6 février une manifestation de soutien dans le centre de la capitale Bangui, afin de lui façonner une image crédible de rassembleur. Reportage.

 

Un musulman enturbanné aux couleurs militaires, un anti-balaka bardé de gris-gris en plein milieu du centre-ville de Bangui, la scène a de quoi surprendre. C'est le début du second tour de la campagne présidentielle et le candidat Faustin Touadéra est bien décidé à jouer la carte du rassemblement.

 

« C’est un groupe qui est en train de mettre en exergue la présence de personnalités anti-balaka et de personnalités ex-Seleka, pour souligner cette grande atmosphère de rassemblement qui règne ici », explique Jean-Baptiste Koba, le porte-parole du groupe de soutien à Faustin Touadéra.

 

Plutôt discret lors du premier tour, l’ancien Premier ministre du président Bozizé a créé la surprise en arrivant deuxième derrière Anicet Dologuélé. L'outsider multiplie depuis les déplacements et les meetings pour propager cette image de candidat du peuple.

 

« Touadéra c’est l’homme qu’il faut. C’est un rassembleur, assure Martinez, un partisan présent dans la foule. Il faut qu’on se mobilise, chrétiens et musulmans, pour rebâtir notre pays qui est tombé. C’est la raison pour laquelle les deux entités sont présentes pour témoigner leur soutien à l’endroit de notre candidat Touadéra. » La campagne pour le second tour va être rapide. Le vote devrait avoir lieu dimanche prochain.

 

Centrafrique : Une partie des organes de base du parti KNK soutient Touadera au 2e tour

 

http://rjdh.org/ PAR BABIKIR OUSMANE LE 6 FÉVRIER 2016

 

Les responsables de certains organes de bases du parti KNK dénoncent le protocole d’accord politique et électoral conclu entre l’URCA et le KNK en date du 22 décembre 2015. C’est une déclaration faite ce matin au micro du RJDH par Grothe Delphin Crépin, président du conseil sous préfectoral de Bimbo.

 

Il s’agit des Conseils préfectoraux de la Mambéré Kadei et  de l’Ouham, les conseils sous préfectoraux de Bimbo et des 1er, 2e, 6e  et de7e arrondissements qui ont signé la déclaration.

 

Serge Delphin Grotho, Président du conseil Sous-préfectoral  du KNK de Bimbo a fait savoir que le parti KNK avait signé un accord politique avec l’URCA de Anicet George Dologuélé qui n’a  pas  été respecté par  ce parti. Selon lui, l’URCA est en train de les rouler dans la farine. « Bien que le KNK a signé un accord politique avec  l’URCA depuis le 1er tour, mais cet accord n’est pas respecté d’où nécessité de dénoncer. Nous  ne nous sentons pas dans l’accord politique, parce que jusqu’aujourd’hui l’URCA a exclu les partisans du parti KNK de la campagne électorale», a expliqué Serge Delphin Grotho.

 

Sur le contenu de l’accord politique conclu entre l’URCA et le KNK  le 22 décembre 2015, Serge Delphin Grotho n’a pas voulu se prononcer. Il affirme que c’est au bureau politique du KNK de  faire le point. « On avait une singularité dans cet accord qu’un avenant devrait être signé  après et c’est dans cet avenant que des contrats devraient être fait entre l’URCA et le KNK. Mais jusqu’à présent, rien n’est fait. Et donc, pour le contenu de l’accord du 22 décembre je m’abstiens, mais c’est le bureau politique de KNK qui a l’habilité à répondre », a-t-il soutenu.

 

Sept présidents préfectoraux, sous préfectoraux et des arrondissements de Bangui, qui avaient soutenu Dologuélé au 1er tour reviennent pour soutenir Touadera, l’ancien 2e vice-président du KNK qui a postulé en indépendant.

 

Par ailleurs, la Concertation Elargie des Plateformes Politiques, Partis et Associations Politiques et Personnalités Politiques Indépendantes, réunie en Assemblée Générale aux fins de débattre de son positionnement politique à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, a « décidé d’apporter un soutien unanime et franc à la candidature de Faustin Archange TOUADERA ».

 

« Cette position a été confortée lors de la rencontre organisée au Stade 20 000 places le Jeudi 4 Février 2016 entre la Concertation et le Candidat Indépendant Faustin Archange TOUADERA, rencontre au cours de laquelle la vision de l’après-élection du Candidat a emporté l’adhésion des membres de la Concertation », a dit dans une déclaration y relative Me Crépin Mbouli-Goumba.

 

Le second tour de la présidentielle opposera les candidats Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadera, tous des anciens premier-ministres.

 

Présidentielle en RCA: Faustin Touadéra met en scène le rassemblement
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 14:55

 

 

Par RFI  06-02-2016 Modifié le 07-02-2016 à 02:18

 

Le site d’information WikiLeaks a révélé des documents concernant la République démocratique du Congo (RDC). Parmi les notes publiées, certaines concernent deux sociétés chinoises qui ont commencé à chercher du pétrole dans le nord de la Centrafrique, il y a plusieurs années, et qui pourraient revenir à la faveur d'un retour de la paix dans le pays.

 

PTI-IAS et PTI-AL sont deux filiales d'un géant de l'équipement militaire et civil, appartenant à l'Etat chinois, Poly Technologies. Dans une note du ministère centrafricain des Mines, datant de début 2015, on apprend que PTI-IAS a signé, en 2007, un contrat avec l'Etat centrafricain pour la recherche d'hydrocarbures dans l'extrême nord du pays, autour de Birao. Le permis, renouvelé pour quatre ans par décret en juin 2012, est donc toujours valable.

 

La note pointe qu'un bonus de 2 millions et demi de dollars devait être versé à l'Etat, en février 2013, ainsi qu'un crédit de 3,4 millions de dollars en équipements. Cependant, il n'y en aurait aucune trace. L'autre société, PTI-AL, dispose d'un permis de recherche daté de 2011 pour un bloc de 25 000 km carrés, au nord de Ndélé, le long de la frontière tchadienne. Selon la note, là non plus, pas de trace du bonus de signature. L'Etat aurait dû percevoir 10 000 000 de dollars ainsi qu'un prêt de plus de 45 000 000 de dollars sur trois ans.

 

Ces sommes ont-elles été détournées ou n'ont-elles jamais été versées ? La note ne le dit pas. Néanmoins, elle conseille au ministre de reprendre contact avec ces deux sociétés, en vue d'une reprise de leurs activités. C'est d'ailleurs ce que préconisait aussi, en mai 2015, le forum de Bangui qui souhaitait voir l'exploitation du pétrole centrafricain démarrer rapidement.

RCA - Pétrole : révélations de WikiLeaks sur deux sociétés chinoises en RCA
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 14:52

 

 

Par RFI  07-02-2016 Modifié le 07-02-2016 à 02:00

 

WikiLeaks a publié vendredi 5 février une série de documents officiels concernant la Centrafrique. Des documents issus manifestement du ministère des Mines et révélateurs des pratiques du régime Bozizé. Parmi ces documents, ceux qui concernent l'accord entre l'Etat centrafricain et une mystérieuse organisation intergouvernementale baptisée Alliance mondiale des sports. Fondée en 2007 par Alain Lemieux, un homme d'affaires canadien, elle dit vouloir promouvoir les sports partout dans le monde et fournir des infrastructures sportives aux pays qui ne peuvent pas se les offrir. Mais ses motivations sont moins philanthropiques.

 

Pour financer de nouvelles infrastructures sportives, l'Alliance mondiale des sports (AMS) propose en 2010 à la Centrafrique un projet de transformation des ordures de la ville de Bangui en biofertilisants et en électricité. Un projet que l'organisation évalue à 200 millions de dollars et qu'elle subventionnerait elle-même. En échange l'AMS demande à l'Etat centrafricain de garantir l'achat d'électricité pour un montant de 432 millions de dollars sur 20 ans. Comme mode de paiement, un accord est conclu en 2012 pour l'octroi à l'AMS de concessions minières.

 

L'organisation de promotion du sport qui déclare vouloir « créer un impact positif sur l'harmonie sociale du pays » se voit donc accorder par décrets, signés par François Bozizé, des permis de recherche et d'exploitation pour deux gisements d'or et de diamants. Mais ces gisements ne lui suffisent pas. Pour commencer à lever les fonds pour démarrer le projet de transformation des déchets, l'AMS demande deux autres gisements dont les études géologiques ont déjà été faites et qui s'annoncent plus prometteurs.

 

Entretemps, en mars 2013, Bozizé est chassé du pouvoir par une coalition de rebelles, la Seleka. Les décrets présidentiels attribuant à l'AMS les permis des gisements demandés sont préparés par le nouveau pouvoir. Ils figurent parmi les documents de WikiLeaks, mais non signés. Tout était donc prêt, mais le projet d'usine de transformation des déchets de Bangui qui devait finalement démarrer en fanfare en mai 2013 se fait toujours attendre.

 

 

 

NOTE DE SYNTHÈSE

 

OBJET:       Synthèse du Projet de partenariat bilatéral sous forme de PPP entre la RCA et l’AMS.

 

 

Produit par:    Le Cabinet du Président – S.E. Monsieur Alain LEMIEUX. 

 

Date:              Le 5 avril, 2013.

 

Page 1 de 2

 

 

L’Alliance Mondiale des Sports (AMS) est une Organisation Intergouvernementale (OIG)  (www.wsaigo.org) qui soutient les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations Unies et qui compte actuellement 31 États Membres, dont la République Centrafricaine depuis le 25 janvier, 2008.  

 

La mission de l’AMS est d’utiliser le Sport, l’Éducation Physique et les Loisirs (SEPL) comme catalyseur pour la création et la mise en œuvre de Programmes péri et extrascolaires pour la jeunesse et d’un réseau de Centres Communautaires Sportifs Jeunesse AMS, visant l’atteinte des OMD par ses États Membres. 

 

Afin de ne pas imposer de charge supplémentaire à ses États Membres, l’AMS et ses activités sont autofinancées et pérennisées. Le modèle financier de l’AMS établit avec ses États Membres, des activités commerciales génératrice de revenus, sous la forme de Partenariats Publics-Privés (PPP), dans différents secteurs d’activités, dont notamment l’énergie, les bio-fertilisants (BFA) et les infrastructures.  

 

À l’automne 2010, un premier projet sur la Transformation des Ordures Municipales (PPP-TOM), pour la génération de 22.5 MW d’électricité sur Bangui et la production annuelle de 9 000 tonnes métriques de BFA, a été négocié entre l’AMS et la RCA. Ce projet aurait généré un investissement de $200 Millions USD, entièrement subventionné par l’AMS, permettant aussi le déploiement, dans le cadre de la mission de l’AMS, d’importantes infrastructures sportives et communautaires, et de programmes jeunesse, d’une valeur d’environ $60 Millions USD, afin de créer un impact positif sur l’harmonie sociale au pays, dans un cadre favorisant l’atteinte par la RCA des OMD. 

 

La seule condition alors exigée par l’AMS, afin de financer la mise en œuvre du projet de PPP-TOM, était que la RCA puisse émettre une Garantie d’Achats bancable, pour l’électricité réellement générée et livrée sur le réseau national local, pour toute la durée du projet. Toutefois les finances publiques ne pouvant  alors pas satisfaire à cette condition, la RCA a demandé à l’AMS si elle pouvait remplacer sa Garantie d’Achat bancable par des concessions minières, émises en faveur de l’AMS, que cette dernière développerait, en partenariat avec la RCA.

 

Dans ce contexte, la République Centrafricaine et l’AMS entreprirent des négociations à l’automne 2011, qui menèrent à la conclusion, en novembre 2012, d’un accord bilatéral important, dans le secteur des Ressources Naturelles Minières (PPP-RNM), devant servir de support à la Garantie d’Achat, permettant ainsi la mise en œuvre du projet de PPP-TOM.

 

Le projet de PPP-RNM, pour le développement et l’exploitation industrielle de gisements diamantifères et aurifères en RCA, d’une valeur de $100 Milliards USD et dont une première phase de $10 Milliards USD était initialement prévue pour démarrer au premier trimestre de 2013, génèrera à lui seul d’importantes retombées, totalisant près de $4 Milliards USD, sur la durée complète de cette première phase du Projet. L’entente globale PPP-RNM et PPP-TOM créera également environ 3 000 emplois permanents, engendrant des répercussions positives sur toute l’économie locale

 

Or, en accord avec le cadre de l’entente de PPP-RNM, signée entre l’AMS et la RCA, le portfolio devait contenir des concessions minières ayant, au plan géologique, des données propres à supporter une évaluation préliminaire indépendante de l’ordre de $10 Milliards USD. La RCA avait d’ailleurs initialement (en octobre 2011) proposé à l’AMS, des concessions minières répondant à ces conditions (Rapport Technique sur les concessions de DIMBI et ÉTOILE en RCA, préparé par le groupe Sud-Africain VENMYN RAND (PTY) LTD). Sur la base de ces concessions, le projet avait fait l’objet d’une analyse et d’un accord de financement par le Gestionnaire de Capital Commercial de l’AMS.

 

 Cependant, le portfolio finalement consenti par la RCA à l’AMS visa plutôt les concessions de BANIA (diamants) et OUHAM-BAC (or). qui n’ont malheureusement jamais fait l’objet d’études géologiques détaillées indépendantes, propre à permettre la mise en œuvre rapide des projets de PPP-RNM et de PPP-TOM. Il est donc présentement impossible de lever les sommes requises pour démarrer le PPP-TOM, sur la base des deux concessions octroyées à l’AMS. 

 

 C’est pourquoi, afin de démarrer immédiatement tant les portions diamantifère qu’aurifère du Projet de PPP-RNM, pour laquelle l’AMS a déjà confirmé ses opérateur miniers et des accords d’achats fermes, l’AMS souhaiterait que le portfolio puisse aussi inclure les concessions de DIMBI et ÉTOILE, tel qu’initialement prévues et/ou une ou des concessions d’or ayant déjà fait l’objet d’un rapport géologique bancables, de type 43-101.

 

En bref, dans un délai de 30 à 45 jours de l’octroi de ces nouvelles concessions à l’AMS, les projets d’énergie sur Bangui, de bio-fertilisants et d’infrastructures sportives seront lancés, et ce sans aucun engagement financier de la RCA, tout le financement étant entièrement assumé par l’AMS.

 

 L’AMS entend annoncer publiquement, au moyen de communiqués de presse officiels à diffusion internationale, toutes les avancées des deux parties tendant vers la mise en œuvre de ce méga projet, qui serviront également à raffermir les liens entre l’AMS et le gouvernement de la Centrafrique. L’évolution favorable du projet, dans les prochaines semaines, permettrait, à la convenance du Président de la RCA, la tenue d’une Mission officielle en Centrafrique, pour la venue du Président de l’AMS, dès le début mai, afin d’annoncer en grande pompe le démarrage du projet.

Sous Bozizé, les étranges manigances de l'Alliance mondiale des sports
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 14:50

 

 

 

Par RFI  06-02-2016 Modifié le 06-02-2016 à 14:05

 

En Centrafrique, la campagne pour le second tour de l'élection présidentielle commence officiellement ce samedi 6 février. Anicet Dologuélé est sorti en tête au premier tour, mais c'est son concurrent, Faustin Touadéra, qui a raflé tous les soutiens des candidats déchus. Pour autant, Anicet Dologuélé reste confiant.

 

Anicet Dologuélé, c'est un peu « la force tranquille ». L’homme parle peu et préfère faire de ses échecs des atouts. S'il n'a pas réussi ou voulu - c'est selon – rallier à sa cause les candidats perdants au premier tour, « c'est presque un mal pour un bien », dit-il.

 

« Je pense que le prochain chef d’Etat doit être libre pour pouvoir diriger, en prenant des mesures très difficiles. Et il ne doit pas être prisonnier d’un certain nombre de candidats comme lui. Je pense qu’il faut avoir de la constance dans son choix et ceux qui ont signé, avec moi, ce sont des gens qui ont été constants, depuis le début », a tenu à souligner Anicet Dologuélé.

 

Et parmi les gens constants depuis le début, il y a Sylvain Patassé, qui a décidé de se rallier à Dologuélé avec, en ligne de mire, l'Assemblée nationale.

 

« Au sein de l’URCA, il y a eu des candidats qui sont allés aux législatives. Par contre, au niveau de Touadéra, il n’a pas envoyé de candidats aux législatives. Ce sera donc extrêmement difficile si demain il est élu. C’est pour cela que je me suis dit qu’il y avait plus de structures au sein de l’URCA et que j’ai préféré accompagner le président Dologuélé dans ce sens », a déclaré Sylvain Patassé.

 

La campagne du second tour débute ce samedi et s'achèvera dans une semaine. Les deux candidats au second tour ont déjà prévu d'écumer les provinces pour convaincre les électeurs.

 

Présidentielle en RCA: l’optimisme de Dologuélé face à Touadéra
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6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 20:57

 

 


N'Djamena - AFP / 06 février 2016 19h44 - Une vingtaine de personnes ont été arrêtés samedi lors d'une manifestation à N'Djamena en faveur de la jeunesse, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, dont la plupart sont membres du Collectif des Associations et Mouvements de jeunes du Tchad (CAMOJET), marchaient pour dire non à la répression de toutes formes de violences dont (la jeunesse) est victime depuis 25 ans, lorsqu'ils ont été rapidement interpellés.

La marche a aussitôt été dispersée et 23 personnes ont été emmenées au commissariat central de N'Djamena où elles ont été détenues.

Tous les manifestants arrêtés ont été entendus par la police judiciaire. Il leur est reproché le trouble à l'ordre publique, la marche n'ayant pas été autorisée, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police nationale, Paul Manga, précisant qu'ils seraient ensuite déféré à la justice. 

Le parcours que devaient emprunter les manifestants a été quadrillé par les forces de l'ordre. 

Dans un communiqué conjoint, deux mouvements de la société civile, Trop C'est Trop et IYINA (on est fatigués), ont demandé la libération immédiate et sans conditions des jeunes arrêtés.

On ne peut prétendre défendre (la démocratie) au niveau national et international tout en voulant réprimer la liberté d'expression, d'opinion et de manifestation, s'insurge le texte.

Cette marche intervient après la dispersion violente par la police anti-émeute d'un sit-in organisé jeudi dans la capitale tchadienne par une centaine de jeunes diplômés devant le ministère de l'Education nationale. Ils étaient venus exiger leur intégration dans la Fonction publique, selon son secrétaire général, Remy Gamo.

Les portes de la Fonction publique ne peuvent pas rester fermées pour les jeunes diplômés, a protesté M. Gamo. La loi de finances pour 2016 suspend en effet toute intégration à la fonction publique pour les trois ans à venir.

Selon le militant, huit étudiants ont été légèrement blessés jeudi, une affirmation démentie par le porte-parole de la police.

Le Tchad, dirigé depuis 25 ans par le président Idriss Deby Itno, est classé parmi les 10 pays les plus pauvres du monde malgré sa rente pétrolière, selon l'indice de développement humain (IDH) des Nations unies.

Après la découverte de gisements de pétrole en 2003, les revenus pétroliers lui ont permis de moderniser son armée, de se doter d'un meilleur réseau routier et de construire de nombreux bâtiments publics. Mais l'amélioration des conditions de vie de la population n'a pas suivi. 

Les fonctionnaires, notamment les enseignants, font grève régulièrement pour percevoir leurs arriérés de salaire. Le pays enregistre actuellement une baisse de ses recettes du fait de la chute des cours du brut et il est en outre engagé dans un effort de guerre important dans sa lutte contre les islamistes nigérians de Boko Haram.


(©) http://s.romandie.com/news/nbread.php?news=674148 

Tchad: une vingtaine de personnes arrêtées lors d'une manifestation
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6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 19:36

 

 

http://information.tv5monde.com/ 06.02.2016 13:00

 

Alors que le n°2 de l'ex-Séléka est frappé de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU, il continue à se déplacer librement, notamment au Kenya, au Tchad et en Ethiopie.

 

L'ONU va demander des comptes au Tchad sur un responsable centrafricain qui continue de voyager malgré une interdiction de déplacement, indique un rapport d'experts des Nations unies.

 

En mai 2014, le Conseil de sécurité avait frappé de sanctions (gel des avoirs et interdiction de voyager) le numéro deux de l'ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam.

 

Mais depuis lors, ce dernier semble avoir continué de se déplacer librement, notamment au Kenya, au Tchad et en Ethiopie, notent les experts du Comité des sanctions. Ceux-ci sont chargés de contrôler l'application des sanctions imposées par l'ONU à la République centrafricaine.

 

Selon le rapport obtenu par l'AFP, Nourredine Adam a notamment été signalé en décembre 2015 à Ndjamena "où il a déclaré avoir rencontré l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Organisation de coopération islamique, Cheikh Tidiane Gadio" le 21 décembre.

 

Les experts "ont l'intention de demander aux autorités tchadiennes des informations complémentaires sur les voyages de M. Adam au Tchad pendant le deuxième semestre 2015". Mais de précédentes requêtes datant de décembre 2014 et avril 2015 sont restées sans réponse, note le rapport.

 

Par contre, à la demande de l'ONU, la compagnie aérienne Ethiopian airlines a finalement ajouté fin décembre 2015 M. Adam à sa liste noire des personnes à ne pas embarquer sur ses vols.

 

Le Conseil de sécurité a prolongé fin janvier pour un an le régime de sanctions, dont un embargo sur les armes, imposé à la République centrafricaine en renforçant certaines dispositions.

 

Depuis 2014, le Conseil a frappé de sanctions ciblées des responsables des deux milices rivales, Séléka et les anti-balaka, ainsi que l'ancien président François Bozizé dont le renversement en mars 2013 par la rébellion avait provoqué la grave crise que connaît le pays.

Centrafrique : l'ONU demandera des comptes au Tchad sur les voyages de Nourredine Adam
Centrafrique : l'ONU demandera des comptes au Tchad sur les voyages de Nourredine Adam
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Published by Centrafrique-Presse.com
6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 19:14

 

 

I- A  TITRE LIMINAIRE

 

Dans cette période électorale propice au réveil des opportunismes, à la floraison des courbettes, des louanges destinées à célébrer opportunément les divines qualités des candidats, ceux-ci seraient bien inspirés de se départir de toutes « tentation du piédestal ». L’exercice du pouvoir suprême requiert de la modestie, plus créatrice de bienfaits plus que de la vanité qui, à force d’alimenter l’Ego, finit par déchaîner, en s’appuyant sur les plus bas instincts de l’homme, des forces de destruction porteuse de « puissances maléfiques » sans limites. Il convient d’exhorter les candidats à « garder la tête froide » et « les pieds sur terre » en se détournant systématiquement déflateur et de leurs trompettes aux sonorités mielleuses. Ils doivent apprécier que leurs compatriotes soient exigeants avec eux. C’est la condition pour qu’eux-mêmes s’astreignent à l’excellence. Nous devons tous nous rappeler qu’il n’existe pas de surhomme et, ce qui ont promptement entonné un « GLORIA » à destination de tel ou tel candidat ferait mieux de s’en souvenir. Notre préférence pour tel ou tel candidat ne doit pas nous conduire à déclamer sur tous les toits des dithyrambes inappropriés dans le but affiché de nous faire remarquer par le potentiel président de la république.

 

II-SUR LA POLITIQUE ECONOMIQUE.

 

Avec le second tour des élections qui se profile à l’horizon, chacun des deux candidats s’emploie à dérouler avec force, en guise de politique économique, la liste des réalisations qui seront menées à bien sous sa présidence, 2 Cependant les le Centrafricaines et Centrafricains sont en droit d’avoir une vision globale de la politique économique que le futur président de République entend mettre en œuvre pendant les cinq années de son mandat. Quels seront la place et le rôle dévolu à l’État ? État interventionniste ou simple régulateur ? Quel fil conducteur ? Quels acteurs économiques ? Quelles finalités ? Quels besoins ? Quels moyens ? Autant de questions que tout centrafricain a le droit de se poser. Dire qu’on va électrifier un pays où qu’on va donner l’accès à l’eau potable au plus grand nombre, c’est bien, mais faut-il encore savoir comment, avec et pour qui.

 

De tels projets impliquent de réfléchir à la question d’une urbanisation adéquate qui nécessite la construction d’infrastructures, d’équipements collectifs, la réalisation d’un habitat adapté etc. Affirmer qu’on va développer l’agriculture est un projet louable, mais encore faut-il dire quelles sont les modalités de la mise en œuvre de celui-ci. Quelle politique conduire pour permettre la mise en cohérence de l’ensemble de ces actions diversifiées ? Tout cela induit la question des types d’acteurs économiques appelés à intervenir dans ces différents secteurs d’activité (entreprises, artisans, ouvriers, employés…) La question de l’origine des acteurs demeure également incontournable (nationaux ou étrangers). Bref, les candidats doivent convaincre le peuple de la crédibilité du projet de société auquel ils sont censés avoir réfléchi et à l’élaboration duquel ils ont travaillé.

 

Pendant plusieurs décennies, les dirigeants centrafricains nous ont habitués à l’improvisation, et, par conséquent, à une navigation à vue dans leur conduite des affaires publiques. Or le développement d’un pays nécessite que son économe soit réellement pensée, gage d’une mise en œuvre rationnelle et, par suite, efficiente. Quelle est leur idéal, quelle vision économique proposent-ils au pays ? Il ne s’agit pas de théorie économique pure, mais d’idéal servant de fil conducteur guidant l’utilisation intelligente de toutes les ressources personnelles et matérielles de notre pays en vue de la création des conditions d’amélioration du cadre de vie de nos compatriotes, sachant que l’idéal est l’étoile qu’on n’atteindra pas, mais qui reste un appel très fort au dépassement de soi dans la recherche déterminée d’un mieux-être.  

 

La multiplication des projets dans un chaos généralisé est le meilleur moyen de déboucher sur un échec patent avec son lot de corruptions et d’éléphants blancs. Toute politique économique doit être le tissu conjonctif permettant une synergie entre tous les projets et toutes les activités économiques et donnant à l’ensemble de ceux-ci un vrai sens et une réelle finalité. Toute politique économique, pour être efficace doit repérer tous les paramètres nécessaires et tous les leviers sur lesquels agir afin de pouvoir atteindre les objectifs recherchés. Ainsi, il convient de distinguer les principes généraux (I), les éléments de base pour la mise en œuvre d’une politique économique (II) les priorités (III).

 

II - PRINCIPES GENERAUX

 

Toute de politique économique doit être fondée sur quelques lignes de force. A-Définir le rôle et la place de l’Etat dans l’économie. La crise économique mondiale qui sévit depuis 2007 a montré les limites de l’économie néolibérale. Celui qui aspire à conduire la destinée de la République Centrafricaine ne peut manquer de se poser la question sur le modèle tout au moins sur l’orientation qu’il entend donner à l’économie de son pays. Or la place qu’on entend réserver à l’action publique dans la sphère économique est d’une importance capitale pour juger de la sensibilité et des convictions de celui à qui le peuple centrafricain s’apprête à confier les manettes de l’État. Ce problème n’est pas sans importance car, c’est dans les modalités de la synergie entre l’État et l’espace économique que se créeront les conditions de la prospérité de notre pays. La crise économique mondiale a démontré à quel point le fait de déserter l’espace économique sous la pression des tenants de la thèse « efficience des marchés financiers » (dérégulation, privatisation à outrance…)

 

A fait perdre aux états tout pouvoir de relancer l’économie en cas de difficultés, par le soutien à la consommation ou par le lancement de grands travaux par exemple. Quelles mesures prendra le nouveau président pour que l’économie de notre pays ne soit pas dominée et contrôlée majoritairement par des intérêts et des acteurs étrangers au détriment des nationaux ? Le nouveau président de la république sera-t-il en capacité d’hésiter que l’économie de notre pays soit sous les fourches caudines de l’idéologie néolibérale dont les effets dévastateurs ne sont plus à démontrer aujourd’hui ? 4 Quelles mesures incitatives proposera-t-il afin qu’un nombre de plus en plus élevé de centrafricaines et de centrafricains prennent en main l’économie de leur pays (création de banques publiques d’investissement, fiscalité favorable, attribution de marchés publics, formation…) ?

 

B-Identifier clairement les différents types d’acteurs économiques :

 

• les ménages c’est-à-dire les personnes physiques en tant que consommateur et les entrepreneurs individuels en tant que producteur ;

 

• les sociétés non financières à savoir toutes les sociétés chargées de produire des biens et des services marchands ;

 

• les institutions de crédit • les sociétés d’assurances ;

 

• les administrations publiques qui procurent des services non marchands ou effectuant des redistributions de revenus ;

 

• les administrations publiques non marchandes mais intéressées à la création d’entreprise ou d’activités économiques sous quelque forme que ce soit (grandes entreprises, PME, artisans, petits commerces, etc.).

 

• le reste du monde. C-Déterminer les contours de l’ensemble de nos besoins. Une politique économique doit être définie et mise en oeuvre à l'aulne des intérêts et des besoins propres des Centrafricaines et Centrafricains (alimentation, soins, éducation, vêtements, logement, transports, sports et loisirs, etc.).

 

-Besoins spécifiques = satisfaction prioritairement par des moyens propres. Quels sont vos atouts ? Faire le point sur nos ressources : Ressources personnelles (compétences diverses) ;

 

Ressources matérielles (les ressources minières, les terres agricoles, un réseau hydrographique très riche, nos forêts, etc.). Quelles sont nos faiblesses ? Déficit en infrastructures en général, besoins en liquidités financières, enclavement, etc. En ressources personnelles (besoins en formations…).

 

En ressources matérielles pour l’exploitation de nos richesses minières et de la mise en valeur de nos terres agricoles par exemple… Aurons-nous besoin de coopérer avec des acteurs économiques étrangers ou pas, dans quels domaines, selon quelles modalités… ? Autant de questions auxquelles doit répondre le projet de société autour duquel se nouera le pacte de confiance entre le futur président et le peuple centrafricain.

 

III – QUELQUES ÉLEMENTS (A TITRE D’EXEMPLES) DE BASE POUR LA MISE EN ŒUVRE D’UNE POLITIQUE ECONOMIQUE

 

Loin de moi la prétention de dresser une liste exhaustive des éléments susceptibles de constituer le socle sur lequel édifier l’économie. Il s’agit d’exemples visant à tracer quelques sillons indicatifs dans la perspective de l’élaboration d’une politique économique résolument tourner vers l’amélioration des conditions de vie des Centrafricaines et des Centrafricains. A - Déterminer un service public le plus large possible

 

1 - Secteurs considérés comme stratégique - Énergie (électricité, hydrocarbures)

 

- Distribution d'eau - Mines - Télécommunications À cette fin création de sociétés d'État régies par des règles de gestion et de fonctionnement strictes Si l'exploitation et la mise en valeur de certaines ressources nécessitent le recours à des technologies et/ou des compétences, au-delà des moyens et possibilités de financements nationaux, Recours à des collaborations ou coopérations étrangères, mais la règle commune doit être celle d'un rapport de 15 à 20 % pour les capitaux étrangers et 80 à 85 % pour l'État (Voir documentation sur la pratique dans certains pays comme la Bolivie, le Venezuela...).

 

2 - Autres secteurs (à définir). Création de sociétés d'économie mixte avec participation majoritaire de l'État et de sociétés d'État Faire une place aux nationaux qui ont une capacité d'investissement

 

La place faite aux investissements étrangers doit être appréciée au regard de la préservation de nos intérêts avec le souci de ne pas voir ceux-ci, à court, à moyen ou à long terme, supplantés et asservis par des intérêts venus d’autres latitudes. Toute action politique ou économique stricto sensu conduite au nom de notre pays ne doit ni ne peut ignorer la défense sourcilleuse de la souveraineté nationale. Tout investissement étranger doit s'associer à un investissement national majoritaire, privé ou étatique.

 

B - Domaine agricole 1 - Exploitations agricoles - Création de sociétés coopératives (mise en commun d'un certain nombre de moyens personnels et matériels) - Mobilisation de compétences d'accompagnement (ingénieurs, techniciens supérieurs...). Pour les compétences relatives au matériel (mécaniciens par exemple), recours au privé de même que pour les structures administratives de la coopérative…

 

2 - Industries agroalimentaires et sociétés de distribution - Inciter les nationaux en mettant en place des subventions publiques accordées après l'étude de projets C - Commerce et distribution Inciter les nationaux à prendre en main les différentes activités de ce secteur avec l’institution d’un « Privilège de Nationalité ».

 

IV – DEFINIR DES PRIORITES

 

- Maîtriser l'exploitation et la mise en valeur de nos ressources minières afin de disposer à bref délai de moyens financiers en vue de la mise en oeuvre de la politique économique. - Lancer immédiatement une politique agricole résolue ayant pour objectif d'atteindre rapidement l'autosuffisance alimentaire. - Création d'une banque publique d'investissement (en son sein un service spécifique chargé d'étudier les projets de création d'entreprises présentés par les nationaux ainsi que les financements éventuels de ceux-ci).

 

 - Éviter le financement actionnarial de l'économie avec comme objectif d'empêcher la prise de contrôle de secteurs économiques stratégiques par des entités économiques étrangères. Une mode qui voit, par un mimétisme pathologique, s’installer partout en Afrique des places boursières, fait courir à nos économies le risque d’une captation de leur substance, ne laissant à bon nombre de pays qu’une portion congrue de leurs richesses.

 

À LONG TERME

 

Certains secteurs entièrement dédiés au financement public pourraient connaître une ouverture raisonnée et progressive mais toujours limitée aux nationaux, à partir du moment où, ceux-ci, ayant satisfait leurs besoins primaires essentiels (se nourrir, se vêtir, se loger, être éduqué, se soigner, se déplacer...), auraient accédé à un certain niveau de vie et acquis un certain pouvoir d'achat, auraient commencé à suffisamment épargner. Ces quelques points, loin de constituer un document intangible, représentent modestement des pistes destinées à susciter des débats constructifs permettant à tous d’apporter les pierres qui contribueront à l’édification d’une économie résolument tournée vers la satisfaction de nos besoins propres. L’édification d’une telle économie ne peut devenir possible que si elle procède d’une claire conscience de la spécificité de nos intérêts que nous sommes les seuls à pouvoir défendre avec détermination, abnégation et passion. Une classe dirigeante doit être assez modeste pour manifester sans ambigüité sa volonté d’associer une vaste palette de représentants de toutes les couches sociales à l’édification de l’économie. Il est irritant et contre-productif de voir une prétendue classe politique, se comporter en détenteur exclusif d’une science infuse et donner l’impression d’avoir sur la chose publique la seule opinion qui vaille. L’homme ou la femme choisie par ses compatriotes pour exercer la plus haute fonction du pays, doit être assez intelligent et assez respectueux à l’égard de ceux qui lui ont fait confiance pour ne pas se comporter comme le philosophe de la « Caverne » de qui croit détenir la vérité absolue par ce que lui seul serait légitime à dispenser aux habitants de la caverne les lumières dont il serait imbibé en allant contempler le ciel étoilé. Personne n’a le monopole de la sagesse. Faire sienne cette vérité est la marque d’un dirigeant éclairé

 

V - UNE POLITIQUE SOCIALE

 

Le système économique doit être un outil au service de l’ordre. À ce titre il doit permettre de fluidifier les échanges de biens et services dans une société donnée et conduire à maximiser la satisfaction des besoins vitaux des membres de celle-ci dans une certaine équité. 8 L’économie ne doit pas aboutir à l’exploitation et à l’asservissement du plus grand nombre au profit quasi-exclusif d’un petit nombre. Il est illusoire de croire qu’il existe un système assurant une égalité parfaite entre tous. Cependant, politique économique doit avoir pour objectif d’assurer les équilibres nécessaires à la préservation de la paix sociale dans une société. La prospérité engendrée par une politique économique juste doit imaginer des solutions susceptibles de pallier aux déséquilibres qui peuvent naître au sein d’une société. Quelles mesures prendra le futur président pour prendre en compte les injustices susceptibles de naître au gré des hasards et des péripéties de la vie : - Enfants appartenant à des classes sociales économiquement défavorisées (cuit de leurs besoins en matière d’éducation de soins etc. ?

 

- Personnes handicapées – comment faciliter leur insertion sociale ?

 

- Personnes âgées – si pour ceux qui n’ont pas exercé des métiers leur donnant droit à une pension de retraite, pourront-ils espérer disposer d’un minimum de revenus leur évitant de dépendre totalement de leurs enfants ? – Que faire s’ils n’en ont pas ? Que fera le futur président pour que tout centrafricain victime d’accidents de la vie (maladie, accident de la route ou du travail…) puisse disposer d’une assurance lui assurant un certain nombre de garanties de risques. Une politique économique empreinte de modernité et d’humanité doit se préoccuper du bien- être des citoyens, d’où la nécessité de mettre en place des structures adéquates pour ce faire. Création de sociétés d'assurances et/ou prise de participation dans celles qui existent. Restauration et restructuration de l'Office de Sécurité Sociale…

 

Une politique sociale doit également s’appuyer sur des secteurs publics forts dans les domaines traditionnellement dévolus à la puissance publique : restauration et restructuration des services publics d'éducation, de santé, d'exploitation routière (désenclavement intérieur et extérieur pour faciliter la circulation des personnes et des biens. Il ne s'agit pas de créer un pays communiste mais plutôt de promouvoir une social-démocratie. Promouvoir une société qui crée les conditions pour chacun de s'émanciper par son travail mais également une société où personne ne sera abandonnée à son triste sort du fait du hasard des naissances ou des accidents et autres contingences malheureuses de la vie, d'où la nécessité de la mise en place d'un système de solidarité institutionnalisée avec participation de l'État (affectation d'un pourcentage des revenus tirés des ressources minières ou autres ressources du pays) et de tout citoyen ou étranger vivant sur le territoire national (cotisations sur revenu mensuel) en tenant compte des facultés contributives de chacun.

 

VI - PAS D’ECONOMIE POSSIBLE SANS SECURITE

 

Comment assurer la sécurité de tout le territoire centrafricain. Structuration et restauration des forces de défense et de sécurité (véritables force nationales et non claniques) … A partir de la carte de la RCA tisser une « toile sécuritaire » recouvrant l’ensemble du territoire national grâce à un maillage subtil intégrant les bases militaires, les compagnies de gendarmerie, les services de police, les administrations des douanes et des forêts… Quel sera la politique du futur chef de l’Etat dans ce domaine ?

 

VII-OBSERVATIONS SUR LA PRIMAUTE DE L’ETAT ET DES NATIONAUX DANS L’EDIFICATION DE L’ECONOMIE.

 

Notre pays, comme les pays africains en général, doit tirer des leçons de la catastrophe économique mondiale engendrée par un libéralisme débridé et sans limites. Nous devrons nous défier des chantres de la dérégulation et de la privatisation systématique, creuset de toutes les convoitises et terreau fertile pour la déferlante d’appétits féroces ayant toujours à cœur de vampiriser nos économies au profit d’intérêts étrangers à l’Afrique. Il est grand temps pour notre pays de bâtir une économie digne de ce nom, tourné vers la satisfaction des besoins des populations, en termes de création de conditions de vie décente, d’emplois et de développement d’activités productives, tout en ne perdant jamais de vue qu’une économie stable doit être majoritairement tenue par les nationaux. Cela suppose une profonde réflexion sur les voies et moyens de faire émerger des acteurs économiques nationaux importants dans tous les secteurs économiques. La facilité consisterait à toujours se laisser aller au réflexe de l’appel systématique au soi-disant bailleurs de fonds, personnages sans visage identifié, néanmoins monstres voraces sans égard et sans pitié pour les intérêts qui ne sont pas les leurs. Ces personnages répondent volontiers à votre appel lorsqu’il y a « à manger et à boire ». Mais souvent, après avoir fini de vous presser et assécher, ils se volatilisent avant que vous vous aperceviez de leur absence. Il est donc impératif de faciliter la création d’entreprises par les nationaux. Mettre en place des mesures facilitatrices :

 

 - Identifier clairement les rassembler en un seul lieu tous les services publics (éventuellement détachés) intéressés à la création d’entreprise afin d’accélérer et facilités les formalités et réduire les délais. - Simplifier autant que faire se peut les formalités préalables à la création d’entreprises.

 

- Une fiscalité adaptée intelligente et incitative s’impose qui permettrait aux nationaux de devenir maîtres de l’économie de leur pays, seul moyen de rendre celle-ci pérenne. - Prévoir des possibilités d’accéder à des aides financières Cette politique est préventive car elle vise à limiter les risques d’effondrement de l’économie nationale, en cas de retrait intempestif et inattendu d’un certain nombre d’investissements étrangers. Développement de l’énergie en négligeant aucune source (cependant priorité à l’énergie propre dans la mesure du possible). Inconvénients de l’appel au bailleur de fonds et autre investisseurs : Partenaires nombre n’a effectivement lié au pays donc aucun scrupule à partir du jour au lendemain pour aller voir ailleurs où coule le miel ; Risque de captation de tous les marchés juteux au détriment de l’investissement national (État et Nationaux) Le risque de voir les nationaux réduits à exercer des rôles subalternes (secteurs informels, investissement « bas de gamme », employés et ouvriers mal payés et « asservis » au profit d’investissements étrangers potentiellement volatiles et par conséquent fortement infidèle Favoriser en priorité l’enrichissement de l’État et des nationaux afin de garder la main sur l’économie…

 

Éviter à tout prix l’asservissement et la marginalisation des forces créatrices et laborieuses nationales par les investissements venus d’ailleurs. Attention que le recours aux bailleurs de fond ne devienne pas un moyen d’étouffer les énergies nationales Compter d’abord sur nos propres forces Selon un proverbe espagnol que j’ai retenu de ma première année d’apprentissage de cette langue « El que recive pierde su libertad », « Celui qui reçoit perd sa liberté ». Le prochain président de la république devra convaincre le peuple centrafricain de sa capacité à préserver son indépendance face à de puissants intérêts venus d’ailleurs. Attention donc à toute porte ouverte à la prédation, avec le risque de voir s’installer les habituelles connivences politico-mafieuses et, consécutivement la corruption.

 

 J’invite les Centrafricaines et les centrafricains si à méditer cet adage latin : «Donec eris felix, multos numerabis amicos. Caeli si fuerint nubila, solus eris » : « Tant que tu es heureux, tu compteras une multitude d’amis. Mais le jour où les cieux se couvriront de nuages, tu te retrouveras seul ». Depuis plusieurs décennies le peuple centrafricain se débat pour sortir d’une crise profonde. Les Centrafricaines et les Centrafricains ont fait face à des épreuves considérables qui ont mis à mal la coexistence pacifique en leur sein. Un sentiment d’abandon les a habités pendant toute cette période. Ils ne doivent pas l’oublier. Le futur président de la république gardera en permanence à l’esprit que seuls les Centrafricaines et les Centrafricains ont la légitimité et la capacité à défendre en toute sincérité les intérêts de leur pays auquel ils sont charnellement et affectivement attachés.

 

VIII – OBSERVATION ECONOMIQUE : LE PAIEMENT DE SALAIRE POUR SEUL HORIZON ECONOMIQUE

 

 L'un des maux autour desquels se noue le sort tragique de notre pays est l'irrésistible attrait de la mangeoire, symbolisée par le salaire et auquel tant de générations ont succombé pour le plus grand malheur de la nation. L'utilisation du paiement des salaires, dans une manipulation bien huilée à destination des fonctionnaires, relève d'une école de pensée que je qualifierais de dialectique de la bienfaisance carnassière qui peut se décliner sous plusieurs formes Depuis plusieurs décennies, en effet, s’est imposée l’idée que le paiement des salaires des fonctionnaires constitue la forme la plus aboutie de l’action politique en même temps qu’elle épuise toute politique économique. Cette idée a tellement bien été intégrée par les populations, qu’en dépit des nombreuses années d’arriérés accumulées d’un régime à l’autre, même les non fonctionnaires éprouvent une jouissance morale intense, chaque fois qu’un seul mois de salaire est payé par le pouvoir en place.

 

Cette action, présentée systématiquement comme un acte de bienveillance, de bienfaisance et de générosité du chef de l’Etat, agit comme un puissant sédatif, inoculé par intermittence et avec parcimonie, destiné à annihiler la vigilance des populations pour permettre aux dignitaires des régimes successifs de s’approprier en toute tranquillité deniers publics et autres richesses du pays. Ainsi maniée, la mécanique du paiement des salaires, n’est plus perçue comme une obligation de l’Etat et un droit des fonctionnaires, mais un cadeau du chef de l’Etat qui, par un indéfectible altruisme et une paternelle prévenance, interviendrait pour soulager le peuple des nombreux maux qui l’accablent, non du fait des dirigeants, mais de la fatalité.

 

C'est cela la conception toute « prébendière » de l'économie, savamment élaborée par des fils indignes de la nation qui, pendant plusieurs décennies, se sont moqués de leurs concitoyens en accumulant des sommes folles pour eux-mêmes et en fêtant leurs milliards lors de rondes et ballets macabres autour de la dépouille de leur propre pays.

 

LA DIALECTIQUE DE LA BIENFAISANCE CARNASSIERE consiste tout simplement, pour de petits malins à convaincre les populations d’actions bienfaisantes qui n’en sont pas, et à pouvoir ainsi se repaitre indéfiniment et impunément de la misère humaine, engrangeant sans vergogne et sans la moindre empathie, même pour la veuve et l’orphelin, médailles et fortunes. Pendant que le peuple s’accroche à l’espoir d’un salaire rarement payé, les penseurs de ces différents régimes, rivalisent d’ingéniosité pour thésauriser en des temps records des fortunes colossales Ces économistes de mauvaise augure dont certains, parfois, ont occupé des postes importants dans l'exécutif, ont rivalisé d’ingéniosité pour concevoir les solutions les plus farfelues, mais non moins méthodiquement cyniques et criminels, propres à garnir de manière outrancière, au détriment du pays et des populations, des comptes domiciliés à l'étranger. Songez au guichet unique qui a permis à ses promoteurs, une poignée d'individus, malfaiteurs authentiques, de s'enrichir aux dépens de l'État, en anéantissant le service des douanes. Il faudra, sans doute, un jour, débattre de tout cela et diligenter un audit afin d'évaluer tous les mécanismes criminels mis au point par des fils du pays et dont les conséquences pour le plus grand nombre sont difficiles à mesurer aujourd'hui... D’autres mécanismes peuvent être cités :

 

- DVA, Départ Volontaire Assisté, qui consistait à proposer une certaine somme à tous ceux qui souhaitaient quitter la fonction publique - « réformation » de véhicules de fonction qui consistait à déclarer hors d’usage le véhicule de fonction dont on est titulaire et de se l’approprier à vil prix ; il suffisait de dépouiller sa voiture de fonction de ses quatre roues et de la mettre ensuite sur cales, de faire constater par quelque agent public complaisant la situation ainsi sciemment créée et le tour est joué. - Vente de biens immobiliers appartenant à l'État dont certains se sont attribués la propriété à des prix fictifs puisqu'en général non réglés...

 

- Pensez également à tous les dirigeants de sociétés mixtes ou d'Etat qui s’attribuaient des matériels roulants ou non appartenant aux sociétés dont la responsabilité leur a été confiée et qui les relouaient à ces mêmes sociétés contre de juteux profits immérités puisque dénués de toute justification.

 

-Des « billeteurs », fonctionnaires du Ministère des Finances effectuant pour leur propre compte des opérations de crédit aux dépens des agents à qui ils sont chargés de verser leurs salaires, avec des taux d’intérêts conséquents.  Sur ce marché de dupes, le gagnant a toujours été le CARNASSIER qui sait « se tailler la part du lion », ne se souciant guère des ventres affamés qui, remplis d’illusions sur d’hypothétiques salaires, les regardent festoyer. Cette énumération non exhaustive des subterfuges usités par les tenants des régimes politiques successifs de notre pays pour s’enrichir, permet de mesurer le chemin à parcourir pour arriver à une véritable politique économique, seule susceptible de créer les conditions d’une vie meilleure, en rompant avec des pratiques d’un autre temps, « faux semblants » destinés à endormir le peuple pour mieux le dépouiller.

 

En définitive, au-delà de la question étriquée du salaire des fonctionnaires, même les stupidités secrétées par quelque opportuniste adepte fanatique du « mangeoirisme » et, par conséquent, convive assidu de la mangeoire, peuvent nous donner l'occasion de nous poser des questions fondamentales dans la perspective d'une reconstruction de notre pays. Quel système politique pour notre pays ? Quelles institutions politiques et administratives pour notre pays ? Quelle politique sociale et économique pour notre pays ? Quel rôle doit jouer l’Etat dans l’économie et sur quels leviers doit-il agir pour relancer l’économie ? De quels moyens personnels, financiers et matériels dispose-t-il pour bâtir une économie viable ? Qui sont les acteurs économiques ? Les nationaux sont-ils en nombre suffisant dans la sphère économique qui compte ? Sinon que faire pour créer les conditions d'une émergence de créateurs nationaux dans tous les secteurs productifs ? Quels sont les besoins réels du peuple centrafricain ? Quels moyens devrons-nous mettre en oeuvre pour les satisfaire ? Quel cadre législatif promouvoir pour garantir l'exercice de ses droits et le respect de ses obligations par tout citoyen ? Comment faire pour prémunir les citoyens contre les abus de droit et autres dérives autoritaires de ceux qui auraient à exercer un pouvoir quelconque ?

 

Le pouvoir, comment et pourquoi faire ? Comment faire prospérer dans l'espace centrafricain, l’idée d'un exercice du pouvoir politique indemne de considérations, clientélistes, népotistes, claniques, ethniques, tribalistes, régionalistes, etc ? Il appartient aux Centrafricaines et aux Centrafricains, dans leur ensemble, de trouver la solution à ces problèmes. Mon optimisme à tout crin me conduit à croire la chose possible tant je fais mienne la maxime selon laquelle « la somme des intelligences est supérieure aux intelligences individuelles ».

 

Le peuple centrafricain a pu constater, impuissant, puisque bridé au moyen d'une terreur insidieusement distillée, que chaque régime qui arrive reprend et applique à son profit toutes ces recettes éculées mais néanmoins terriblement efficaces dans la commission du pire Ce problème qui, de prime abord, semble insoluble, nécessite pourtant que, tirant des leçons de l'histoire, ensemble, nous y trouvions une solution durable, est que chaque chef d'État s'installant au pouvoir, démocratiquement élu ou non, croit être assez rusé et intelligent pour mettre en place un système susceptible d'assurer son maintien « ad vitam » à la tête du pays, et, si possible, envisager la transmission de son sceptre et/ou de sa couronne à sa progéniture.

 

Mais l'histoire de notre propre pays nous enseigne que tous les régimes guidés par cette illusion ont fini par produire eux-mêmes le poison qui a fini par les perdre. Alors comment nous en sortir ? La réponse dépend des Centrafricaines et des Centrafricains, et d'eux seuls, s'ils se laissent conduire uniquement par le sens de l'intérêt général.

 

CONCLUSIONS.

 

Cette crise donne aux Centrafricains une occasion unique de se concerter aux fins de bâtir une véritable nation, à condition d’impulser un projet présentant un certain nombre de lignes de force :

- Bilan des 55 années d’indépendance, donc des différents régimes qui se sont succédés à la tête de notre pays:

 

- La consolidation de l’unité nationale ayant pour socle la langue nationale, le SANGO, appelée à jouer un rôle majeur. Il est temps pour nous de renouer résolument avec le sentiment commun d’appartenance nationale qui, en raison de pratiques politiques criminelles, s’est considérablement érodé mais qui, malgré les coups portés depuis de nombreuses années par des citoyens partisans d’un clanisme acharné, reste bien vivace

 

- La construction d’une véritable démocratie où la liberté d’expression assure au peuple un pouvoir politique réel lui permettant, de manière transparente, de peser sur la gestion des affaires nationales (élections présidentielles et législatives) et locales (élections municipales) - La restructuration des institutions politiques et du système administratif afin de leur donner un contour et un contenu plus clairs et de leur conférer plus d’efficience - La promotion d’une société qui crée les conditions pour chacun de s'émanciper par son travail mais également une société où personne ne sera abandonnée à son triste sort du fait du hasard des naissances ou des accidents et autres contingences malheureuses de la vie

 

 - L’édification d’une telle économie ne peut devenir possible que si elle procède d’une claire conscience de nos besoins particuliers nécessitant des réponses adaptées. La satisfaction de tels besoins suppose la mise en valeur de ressources propres sans lesquelles l’indépendance nationale demeurerait une chimère. - Une politique sociale s'appuyant également sur des secteurs publics forts dans les domaines traditionnellement dévolus à la puissance publique : restauration et restructuration des services publics d'éducation, de santé, d'exploitation routière (désenclavement intérieur et extérieur pour faciliter la circulation des personnes et des biens).

 

QUELLE ECONOMIE POUR QUEL PAYS ?

 

On ne peut indéfiniment se placer dans le sillage des économies occidentales. Les canaux occidentaux de la politique économique n’ont pas permis jusqu’à ce jour à nos pays d’élaborer des systèmes profitables à nos populations. Il n’est pas question d’inventer la lune, mais de tenter de trouver des voies originales, adapté à nos besoins et susceptibles de nous doter d’instruments aptes à défendre et protéger efficacement nos intérêts. Les candidats au second tour des élections présidentielles ne pourront pas faire l’économie d’une interrogation approfondie sur l’orientation qu’il compte donner à l’économie centrafricaine. Ils ne pourront se contenter de réciter une litanie de projets épars, signes précurseurs d’une improvisation annoncée. Il est grand temps pour nous d’imaginer une économie adéquate. En dépendent, notamment, le bien-être, la prospérité, la liberté, l’égalité des citoyens, la défense et la préservation de notre environnement, etc. Il n’y a pas d’indépendance politique sans indépendance économique, pas de sécurité sans réelle capacité économique et pas d’économie sans sécurité. Seule la prospérité économique peut donner à un pays la capacité d’affirmer avec quelque succès sa souveraineté. Les Centrafricaines et Centrafricains doivent, plus que jamais, se sentir concernés par la politique économique mise en œuvre dans leur pays.

 

Les décisions en ce domaine sont éminemment subjectives et, l’édification d’un système économique n’est indemne, ni de jugements de valeurs, ni d’arrière-pensées susceptibles de charrier des égoïsmes et des appétits enclins à organiser en sourdine la préservation d’intérêts contraires à ceux du peuple. En ce domaine, en effet, les objectifs définis demeurent le reflet d’intérêts divers variant d’une société à l’autre, d’une collectivité ou d’un individu à l’autre, d’où la nécessité de toujours se poser la question : quelle économie pour quel pays ? La République Centrafricaine ne doit donc pas échapper à ce questionnement, source d’une économie adéquate et ne pas se laisser embobiner par de faux scientifiques de l’économie.

 

L’ECONOMIE EST L’AFFAIRE DE TOUS, CITOYENNES ET CITOYENS.

 

Latillé le 23 janvier 2016 Maître Ignace OUNDA-MEYBI,

 

Avocat au Barreau de Poitiers (France)

 

Président de l’UNAREM (Union National pour la Renaissance et l’Emancipation)

UNAREM  : QUELLE POLITIQUE ECONOMIQUE POUR LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?
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