Centrafrique : Le procureur de la République se défend dans l’affaire « émeutes des prisonniers de Ngaragba »
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 16 AVRIL 2016
BANGUI, 16 avril 2016—Ghislain Grézenguet, procureur de la République se dit étranger à la libération d’un prisonnier de la maison d’arrêt ayant poussé les autres à manifester vendredi dernier. Selon le procureur, cette libération a été ordonnée par le parquet général contre l’avis du parquet.
Ghislain Grézenguet se défend et accuse « le parquet n’a jamais ordonné la libération de ce prisonnier comme l’ont affirmé les détenus. C’est le parquet général qui a accordé cette libération provisoire » précise le procureur avec une voie rassurante teintée d’inquiétude.
Le procureur de la République a indiqué avoir reçu une demande de mise en liberté provisoire qui n’a pas eu de suite favorable « nous avons été saisi d’une demande de mise en liberté provisoire mais, le parquet l’a rejeté parce que des soupçons de meurtres de deux individus pesaient sur l’accusé » a-t-il noté.
Ghislain Grezenguet a été accusé par les prisonniers en colère, d’avoir libéré un détenu de confession musulmane accusé d’avoir tué plusieurs personnes au Km5. Ces prisonniers ont manifesté hier à la maison d’arrêt pour dénoncer cette attitude et forcer leur sortie.
Ce mouvement a fait déplacer le premier ministre Simplice Sarandji et trois de ces ministres notamment Joseph Yaketé de la défense nationale, Jean Serges Bokassa, de la sécurité publique et Flavien Mbata de la justice. Lors de cette descente, le chef du gouvernement après avoir écouté les manifestants, a promis des mesures drastiques contre tous ceux dont les noms seront cités dans cette libération « donner moi le temps de vérifier et je vous promets de réagir vite. Suivez seulement la radio. Même les magistrats aussi peuvent faire la prison » avait promis Simplice Sarandji.
Malgré cette promesse, les prisonniers ont tenté après le départ du premier ministre de défoncer la porte centrale de la maison d’arrêt pour s’enfuir. Il a fallu l’intervention des forces nationales et internationales dont les dispositifs ont été renforcés sur place pour que cette tentative échoue.
Le procureur de la République a confié au RJDH qu’aucune évasion n’a été enregistrée « cela grâce à l’aide des forces intérieures avec l’appui des forces de la Minusca. Il y a eu un blessés mais des dégâts matériels énormes au sein de la prison puis que les détenus ont cassé plusieurs portes » a-t-il expliqué.
Les tentatives d’évasion à la prison centrale de Bangui sont récurrentes. En septembre 2015, la prison centrale de Bangui s’était vidée à cause d’une tension dans la ville de Bangui.
Centrafrique: « Avec un gouvernement de moins de ministres, il y’a une capacité d’action plus percutante » apprécie l’ambassadeur de France en Centrafrique
http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 16 AVRIL 2016
BANGUI, 15 Avril 2016(RJDH) —Charles Malinas, ambassadeur de France en Centrafrique a qualifié de judicieux le choix des ministres du premier gouvernement Touadéra. Pour lui, la réduction de l’effectif permettra plus d’action. Il l’a dit dans une interview accordée vendredi dernier au RJDH.
« Le gouvernement de Faustin Archange Touadera est un gouvernement percutant. Avec moins de monde, il y a une capacité d’action percutante », ce sont les premières réactions de Charles Malinas sur la nouvelle équipe gouvernementale centrafricaine.
Pour Charles Malinas, le président Archange Touadera a respecté l’engagement pris lors de son investiture « les personnalités que le président Touadera a choisies, respectent son engagement. Comme il y a moins de ministres, le coût sera moins. Mais je note qu’un gouvernement de moins de monde à une capacité d’action plus percutante d’un certain point de vue et cela correspond à l’orientation qu’il a définie », apprécie le diplomate.
L’ambassadeur français dit être en bonne relation avec les nouvelles autorités, « mes relations avec les autorités, sont des relations de confiance, de travail, et de coopération franche. Et je dirai à hauteur d’homme entre partenaires égaux. Ce n’est pas parce que je suis ambassadeur, mais c’est parce que la France a joué un rôle très positif d’une manière indépendante dans le processus électoral en Centrafrique », a-t-il dit.
La réaction du diplomate français en Centrafrique Charles Malinas intervient quatre(4) jours après la formation du gouvernement Sarandji qui compte 23 ministres.
Premier Conseil des ministres du gouvernement Sarandji
http://www.radiondekeluka.org/ samedi 16 avril 2016 10:44
Les 23 ministres, membres du gouvernement Sarandji, se sont réunis pour la première fois ce vendredi sous la présidence de Faustin Archange Touadéra. Le Chef d’État s’est auparavant entretenu individuellement avec chaque membre du gouvernement.
Le Conseil des ministres s'est ouvert avec cette phrase du Président : « Mr le Premier ministre, Mmes et Mrs les ministres, il nous faut faire plus avec moins de ressources. J'attends de vous que tous les dossiers soient traités avec célérité afin de les conduire à terme dans les meilleurs délais ».
Le nouveau président centrafricain demande au gouvernement de traduire en acte le projet de société, engagement signé entre lui et la population. « Comme vous le savez, j'attache du prix au respect des engagements que j'ai pris auprès de nos concitoyens. D'autre part sur la base du projet que j'ai soumis à nos compatriotes, je vous demande de faire adopter par le gouvernement dans les 60 jours un programme de gouvernement qui sera soumis à l'approbation de l'Assemblée Nationale. Ceci nous permettra d'initier des projets qui vont améliorer les conditions de vie de nos concitoyens ».
La relance du secteur de l'économie, tombé plus bas à la suite de la crise qu'a traversée le pays, reste l'un des piliers de la politique à mettre en valeur par le gouvernement dit de « technocrates », selon les termes du Premier ministre Sarandji.
« Il nous faudra également entreprendre des réformes pour engager la modernisation et la transformation de notre économie. Nous devons veiller tout particulièrement à renforcer nos actions en faveur de l'amélioration de l'environnement des affaires pour accroître l'activité de la destination République Centrafricaine pour le secteur privé », a insisté le Chef d’État.
Par ailleurs, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra est attendu le 18 avril prochain à Rome au Vatican. Selon un communiqué publié samedi dernier par la Nonciature Apostolique à Bangui, le Pape François a favorablement accueilli la demande formulée par le Président centrafricain. Le Nonce apostolique en poste à Bangui, Monseigneur Franco Coppola parle d'une visite de courtoisie qui dure une journée.
Le 29 novembre 2015 le Souverain pontife a effectué une visite de deux jours à Bangui, visite à l'issue de laquelle il s'était entretenu avec les responsables de toutes les couches sociales de la République Centrafricaine.
Bambari : les musulmans contre la configuration du gouvernement Sarandji
http://www.radiondekeluka.org/ vendredi 15 avril 2016 13:22
Les musulmans de Bambari, chef lieu de la Ouaka, protestent ce jeudi contre la configuration du gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji. Ils estiment être lésés dans le quota accordé à leur communauté.
Ils ont marché hier jeudi pour exprimer leur mécontentement face à ce qu'ils qualifient de déséquilibre dans la nomination des membres du gouvernement.
« A l'issue de la formation du gouvernement du Président Faustin Archange Touadéra, la communauté musulmane de la Ouaka a organisé une marche pacifique. Elle demande au Chef de l'Etat de revoir la formation de son gouvernement et de respecter ses engagements. Sur les 23 ministres, il n'y a que 4 musulmans », a expliqué, Oumar Tidjani, le porte parole de cette communauté joint au téléphone ce vendredi, qui poursuit qu'il n'y a pas « d'équilibre » et que leurs « droits ont été bafoués ».
Oumar Tidjani a rappelé que le Président Touadéra « a promis être un rassembleur, gage de création d'un avenir meilleur, prospère et glorieux pour les centrafricains et la nation ».
A l'issue de cette marche, un mémorandum a été remis au chef du Bureau régional de la Minusca à Bambari, Dr. Zlatko Bars-Dimitroff.
A Bambari, depuis hier, les activités sont à nouveau paralysées ; les portes des commerces du centre ville sont toutes fermées.
Depuis le mois de mars dernier, la tension reste tendue après l'assassinat d'au moins dix personnes dont une femme par des hommes armés assimilés aux éléments du général Séléka Ali Darass.
Au cours de ce même mois, une attaque attribuée à des peuhls armés a fait 9 morts dans la commune de Pladama Ouaka (sous-préfecture de Bambari).