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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 13:21

 

 

 

Par RFI  29-05-2016 Modifié le 29-05-2016 à 12:42

 

L’humanité célèbre, ce dimanche 29 mai, la Journée internationale des casques bleus. Instituée par les Nations unies, en 2002, cette journée rend hommage à tous les hommes et à toutes les femmes qui ont servi dans des opérations de maintien de la paix dans le monde entier. Une occasion également d’honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au service de la paix. Mais cette image de professionnalisme, de dévouement et de courage des casques bleus est entachée depuis quelques années par des nombreux abus, notamment sexuels.

 

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé, en fin de semaine, les Etats fournisseurs de casques bleus à poursuivre en justice leurs ressortissants en cas d’abus sexuels commis par ces derniers.

 

« Je m’efforce activement d’aborder ce grave problème chaque fois que j’en ai la possibilité tout en exhortant les Etats membres, seuls habilités à sanctionner leurs soldats, à imposer des mesures sévères afin de faire pleinement justice aux populations touchées », peut-on lire dans son message.

 

Joint par RFI, Philippe Bollopion, directeur général adjoint du plaidoyer, à Human Rigth Watch, estime que ces abus sont de plus en plus fréquents à cause, précisément, de l’impunité.

 

« Les abus les plus récents que nous ayons recensés se sont produits en Centrafrique par des casques bleus et des soldats de l’Union africaine. Il y a eu des abus sexuels contre des femmes et des enfants, mais aussi des personnes qui ont été torturées à mort ou vraisemblablement exécutées de manière sommaire par des casques bleus. Il s’agit donc de crimes extrêmement graves pour lesquels il n’y a, pour l’instant, autant qu’on le sache, aucune action en justice », a-t-il fait état avant de rappeler que ce n’est pas l’ONU qui peut arrêter et juger les soldats qui sont coupables de ces crimes, mais seulement les pays dont sont originaires les soldats qui, affirme-t-il, ne le font pas.

 

« Ce sont les pays d’origine seulement qui peuvent le faire et trop souvent ils préfèrent discrètement rapatrier les soldats qui sont accusés de ce genre de faits et tourner la page, plutôt que de les traduire en justice et de s’assurer que les victimes soient compensées de manière appropriée », souligne Philippe Bollopion.

 

Enquêter, juger et punir

 

Dans seize missions de maintien de la paix dans le monde, en 2015, l’ONU a recensé soixante-neuf cas de viols dont vint-deux en République Centrafrique (RCA) et seize en République démocratique du Congo (RDC).

 

A l’occasion de cette journée internationale des casques bleus, Amnesty international demande aux Nations unies l’ouverture d’une enquête pour traduire les responsables en justice.

 

Interviewée par RFI, Ilaria Allegrozzi, responsable de recherche sur l'Afrique centrale à Amnesty international, donne l’exemple de la Centrafrique.

 

« En Centrafrique où, depuis deux ans, un conflit a sévi, des groupes armés s'en sont pris régulièrement aussi aux populations civiles. Il y a eu également des casques bleus qui se sont rendus coupables de crimes et d’abus contre les populations civiles, notamment des crimes sexuels. C’est très inquiétant, d’autant plus que ce sont des cas récurrents. Récemment, il y a eu au moins huit cas de viols contre des jeunes filles et des femmes, entre octobre et décembre 2015. Amnesty International avait également dénoncé le cas d’une petite fille de douze ans qui avait été violée par des casques bleus », a déclaré, à RFI, Ilaria Allegrozzi avant d’ajouter qu’il est important, justement, « d’ouvrir des enquêtes » pour emmener ces personnes en justice et « faire la lumière sur ce qui s’est passé », sans oublier de « compenser » les dommages subis par les victimes de tels crimes.

 

Journée internationale des casques bleus: juger et punir leurs abus et exactions
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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 12:34

 

Le Fonds monétaire international prévoit d’accorder à la République centrafricaine 83,55 millions de droit de tirage spéciaux, l‘équivalent d’un peu plus de 115 millions de dollars, d’après un communiqué du FMI.

 

D’après le FMI, la situation sécuritaire en Centrafrique demeure fragile : la reprise économique lente et les recettes intérieures globalement insuffisantes pour couvrir les salaires, les pensions et les autres dépenses prioritaires.

 

Toutefois, le taux de croissance économique devrait atteindre 5,2 % en 2016, et se situer ensuite à une moyenne annuelle de 5,7 % sur la période 2016-2021, grâce à l’élimination progressive des rigidités structurelles et à la reconstruction des infrastructures.

 

L’inflation devrait reculer pour s’aligner sur le critère de convergence de la CEMAC, à 3 %. Une diminution graduelle du déficit budgétaire et le remboursement progressif des arriérés intérieurs contribueront à réduire sensiblement la dette publique pour la ramener à environ 25 % du PIB en 2021, contre 48,5 % en 2015.

 

Cependant, le déficit du compte courant de la balance des paiements devrait rester relativement élevé, en moyenne à environ 9 % du PIB sur le moyen terme, en raison des considérables besoins de reconstruction.

 

Le FMI a exhorté le nouveau gouvernement à restaurer une discipline budgétaire et des réformes pour mieux collecter les recettes fiscales et maîtriser la masse salariale. Ainsi, Bangui pourrait augmenter les dépenses sociales et les investissements publics.

 

La République centrafricaine a traversé une crise socio-politique qui a détruit les bases du pays.

 

 

 

Ces sommes seront fournies au pays dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC), dispositif du Fonds destiné à soutenir les pays qui connaissent des difficultés prolongées de leur balance des paiements.

 

Le Fonds monétaire international a annoncé samedi une assistance financière à la Centrafrique qui pourra se monter à 110,6 millions de dollars sur trois ans pour aider ce pays ravagé par trois années de conflit à redresser son économie.

 

"Nous estimons les besoins en termes de financement de la balance de paiement de la Centrafrique à environ 200 à 250 millions de dollars. Une partie sera couverte par l'appui des bailleurs de fonds et le FMI entend donner un montant d'environ 65 milliards FCFA (110,6 millions de dollars) sur trois ans", a déclaré à la radio d'Etat un représentant de l'institution, Samir Jaja, qui a dirigé une mission de 10 jours à Bangui.

 

Ces sommes seront fournies au pays dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC), dispositif du Fonds destiné à soutenir les pays qui connaissent des difficultés prolongées de leur balance des paiements.

 

Une première tranche d'un peu plus de 20 milliards FCFA pourrait être débloquée dès le mois de juillet.

 

"Pour autant que la situation sécuritaire continue de s'améliorer et qu'on réussisse à intégrer les anciens combattants au sein de la communauté, les perspectives économiques à moyen terme sont favorables", a estimé le chef de mission du FMI.

 

"Le taux de la croissance économique devrait dépasser 5% en 2016 et se situer à 5,5%, voire 5,7%, sur la période qui va jusqu'en 2021", a ajouté M. Samir Jaja.

 

Toutefois, a-t-il relevé, "la situation sécuritaire demeure fragile, la reprise économique est lente, les recettes intérieures sont globalement insuffisantes pour couvrir les salaires, les pensions et les dépenses prioritaires".

 

"Les défis à relever sont énormes et les attentes de la population nombreuses. Le gouvernement nouvellement élu aura pour tâche délicate de concilier une discipline budgétaire durable et une augmentation des dépenses sociales avec une reprise des investissements économiques", a-t-il dit.

 

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres de la planète, peine à se relever de trois années d'extrême violence à la suite de la chute du président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion Séléka venue du nord du pays.

 

L'intervention des forces internationales - française Sangaris et onusienne Minusca - a peu à peu stabilisé la situation mais des bandes armées (ex-Séléka, milices anti-balaka ou "coupeurs de route") continuent de sévir dans plusieurs régions du pays.

 

http://www.voaafrique.com/ Avec AFP

 

Le FMI va accorder une aide de 110,6 millions de dollars à la Centrafrique
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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 12:08

 

 


Officiellement annoncé le 13 mai par François Hollande à Bangui, le retrait des la force française Sangaris de Centrafrique pourrait permettre à la Séléka de se recomposer.

Par La redaction de Mondafrique - 28 mai 2016


Rompu aux us et coutumes des chefs de guerre, François Hollande a vigoureusement félicité ses troupes à Bangui, vendredi 13 mai, en annonçant le retrait de la force française Sangaris de Centrafrique. Saluant le « succès » de cette opération qui devait être « éclair » et qui dura finalement plus de deux ans, le président français n’a pas manqué d’applaudir la réussite de l’élection présidentielle de mars dernier. Celle-ci n’a t-elle pas porté, dans le calme, Faustin-Archange Touadéra à la tête de l’Etat alors que celui-ci n’était même pas étiqueté « candidat de la France » ? Une belle leçon de démocratie que le président français a appelé de ses voeux à « servir de référence en Afrique ».


De quoi presque faire oublier les ratages qui assombrissent considérablement le tableau. Des accusations de favoritisme des militaires français à l’égard des milices chrétiennes anti balaka contre la Séléka, alliance de mouvements rebelles à majorité musulmane, à l’affaire des viols d’enfants par des éléments des forces internationales, Sangaris fut loin d’un long fleuve tranquille.


Aujourd’hui, son succès déclaré n’a rien d’une évidence non plus. Malgré l’apaisement des violences entre Séléka et anti-balaka qui ont ensanglanté le pays pendant plusieurs mois, la Centrafrique reste le théâtre d’une multitude de conflits entre bandes rivales qui se disputent l’accès aux ressources sur le territoire.


Scénario catastrophe, le départ de l’armée française pourrait désormais permettre à la Séléka de renaitre de ses cendres. Selon une source centrafricaine bien informée, plusieurs indices laissent craindre une recomposition de cette organisation démantelée en partie sous la pression des militaires français.


Le 26 mai, les chefs d’état-major des quatre factions issues de l’éclatement de la Séléka ont en effet déclaré leur intention de s’unir à nouveau. Selon la même source, le nouveau gouvernement mis en place par le premier ministre, Simplice-Mathieu Sarandji, et la haute administration qui font la part belle aux anciens caciques de l’ex président François Bozizé, excluent en revanche largement les représentants des anciens rebelles et les tribus de l’Est sommés de déposer les armes avant tout dialogue. « La négociation conduite par le gouvernement est très peu diplomatique, susceptible d’attiser les tensions » relève la même source. « Or, le départ des militaires français enlève une épine du pied des ex Séléka qui pourraient être tentés de revenir à la charge »


Le double jeu tchadien


Par ailleurs, le récent séjour du célèbre chef rebelle centrafricain Noureddine Adam dans la capitale du Tchad N’Djamena, malgré l’interdiction de voyager qui lui a été imposée sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU, inquiète. Véritable pompier pyromane en Centrafrique, le président Idriss Déby qui a fait et défait les présidents centrafricains depuis plusieurs décennies est depuis longtemps soupçonné de collusion avec la Séléka. La présence de mercenaires tchadiens dans les rangs de l’organisation avait provoqué, en 2014, la colère des populations centrafricaines qui avaient réclamé leur départ. Des membres du contingent tchadien de la force africaine, la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) déployée au début de la crise, avaient par ailleurs été accusés de soutenir, en sous main, la Séléka.


A travers Noureddine Adam, Déby chercherait-il à réactiver ses leviers d’action sur l’échiquier politique centrafricain afin de peser sur de nouvelles autorités qu’il n’apprécie guère ? En facilitant la venue de sociétés pétrolière chinoises en Centrafrique lorsqu’il était premier ministre de François Bozizé, Touadéra s’était en effet attiré les foudres du grand voisin tchadien peu partageur en la matière. Déby s’en souvient bien. Un accueil glacial a été réservé à Touadéra lors de sa première visite en tant que nouveau chef de l’Etat centrafricain à N’Djamena.


Dans le contexte actuel de misère profonde qui mine la société centrafricaine alors que les armes circulent encore facilement sur le territoire, la recomposition de la Séléka pourrait rouvrir les plaies du pays encore à vif. Cette fois sans le pansement Sangaris.

Lu pour vous : Sangaris sur le départ, la Séléka dans les starting blocks
Lu pour vous : Sangaris sur le départ, la Séléka dans les starting blocks
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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 11:38
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : 65 milliards de FCFA accordés par le FMI en termes de la facilité élargie de crédit

 

http://rjdh.org/ PAR JEAN FERNAND KOENA LE 28 MAI 2016

 

BANGUI, 28 Mai 2016 (RJDH)— Samir Jahjah, chef de division adjoint du département Afrique du Fonds Monétaire Internationale (FMI), a annoncé l’octroi de 65 milliards de FCFA à la Centrafrique, en termes de la facilité élargie de crédit. L’annonce a été faite ce vendredi 27 mai à Bangui lors de la conférence de presse conjointe entre son institution et le gouvernement centrafricain.

 

Cette facilité élargie de crédit est accordée à la RCA sur une période de trois ans et sous réserve d’approbation de la direction générale du FMI et de son Conseil d’Administration  qui se tiendra le mois de juillet prochain. Elle vise à améliorer le secteur de santé et de l’éducation.

 

Le FMI encourage par ailleurs, le gouvernement à revoir l’ensemble du système fiscal en vue d’engager la réforme fiscale tout en conciliant une discipline budgétaire durable, selon le communiqué de presse publié à la fin de la mission de 10 jours qu’a effectuée la délégation conduite par Samir Jahjah.

 

Samir Jahjah a déploré le faible taux de pression fiscale qui est de 7%, contrairement aux autres pays de la sous-région d’Afrique Centrale dont le taux de pression fiscale est de 19% « c’est un niveau extrêmement grave qui ne permet pas au gouvernement de payer le salaire », a-t-il précisé, tout en indiquant que le plus important pour le gouvernement c’est d’identifier les priorités à court termes et à moyens termes.

 

Le chef de division adjoint du département Afrique du FMI a déclaré que son institution pourra appuyer le niveau technique du pays pour pouvoir atteindre ses objectifs.

 

Pour le gouvernement centrafricain, cette annonce est une bouffée d’oxygène qui intervient à quelque mois de la table ronde de Bruxelles qu’il prépare en collaboration avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

 

L’annonce du FMI intervient après l’octroi d’appui budgétaire de 9,2 milliards de la BEAC, ce 11 mai dernier au gouvernement Centrafricain.

 

 

Centrafrique : Processus de la refondation des forces armées centrafricaines en marche

 

http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 28 MAI 2016

 

BANGUI, 28 Mai 2016(RJDH) — Le Camp Kassaï dans le 7ème arrondissement de Bangui a accueilli ce vendredi 27 mai 2016, la cérémonie marquant la fin de la formation des sous-officiers, organisée par la Minusca en Centrafrique. Vingt-neuf sous-officiers de l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active ont reçu leur parchemin à la fin des assises pour marquer le début de la refondation des Forces Armées Centrafricaines (FACA).

 

L’objectif de ce recyclage des sous-officiers de Forces Armées Centrafricaines (FACA), selon Carole Baudoin, Cheffe de section de réforme du secteur de sécurité à la Minusca, est de refonder les FACA.  Pour elle, les contenus de la formation à l’endroit des Forces Armées Centrafricaines, « sont pédagogiques, et méthodologiques. Ce programme reste dans le cadre du mandat de la Minusca et du soutien à la réforme du secteur de la sécurité (RSS) ».

 

Jérôme Bouba, Directeur de cabinet au Ministère de la Défense nationale, souligne qu’après la crise, la refondation de l’armée centrafricaine doit commencer par la formation, « l’action à laquelle nous venons d’assister au camp Kassaï, fut notre leitmotiv à la fin de cette crise. Notre objectif était de ramener les FACA et de remettre les pendules à l’heure, tout en passant par la formation. Car, de nos jours, le déploiement des FACA ne peut pas se concevoir sans la formation », a indiqué le directeur de cabinet.

 

C’est un changement pour le sergent Pierre Claver Binza, un des récipiendaires qui a subi cette formation organisée par la Minusca, « c’est un soulagement pour l’armée centrafricaine à la suite de la crise qu’a connue la RCA. Cette formation est un changement dans ma carrière » a-t-il lâché.

 

En Juillet 2015, 28 bâtiments de camp Kassaï ont été réhabilités, par le PNUD sur financement du Fonds de Consolidation de la Paix. Un appui qui vise à la restructuration et la réforme des Forces Armées Centrafricaines(FACA).

 

Des informations émanant de l’Opération Sangaris indiquent que le mardi 31 mai, l’armée centrafricaine recevra des matériels militaires pour soutenir son opérationnalisation.

 

 

Centrafrique : Les déplacés de M’Poko nettoient leurs quartiers pour envisager un retour

 

http://rjdh.org/ PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 28 MAI 2016

 

BANGUI, 28 Mai 2016 (RJDH) — Les déplacés du site de M’Poko se sont rendus massivement au quartier Fondo dans le 3ème arrondissement, ce samedi 28 mai afin de désherber ladite localité. Ils ont fait ces travaux dans l’objectif du retour à leur domicile d’ici décembre 2016.

 

Ils étaient nombreux hommes, femmes et enfants, avec des machettes, houes, pioches et autres outils, pour débroussailler les hautes herbes qui ont envahi les différents recoins du quartier Fondo. Le RJDH a constaté que la majorité des maisons ont été détruites pendant la crise, mais quelques murs des habitations sont encore debout.

 

Pour les déplacés, leur objectif est de nettoyer les localités pour faciliter le retour, après trois années de vie sur le site.

 

Bertin Botto, coordonnateur des déplacés du site de M’Poko, félicite l’engouement des déplacés  qui ont décidé unanimement de regagner les quartiers après ces travaux de désherbage, « nous nous sommes mobilisés pour regagner nos localités progressivement  jusqu’en décembre 2016. Nous ne voulons pas aller de site en site. La proposition selon laquelle, un autre site est en train d’être aménagé à Avicom afin que nous puissions y regagner, ne nous convient pas », a expliqué le coordonnateur des déplacés.

 

C’est une première opération de nettoyage organisée par les déplacés dans l’objectif de leur retour.

 

 

Des appréciations divergent sur le travail des casques bleus de l’ONU en Centrafrique

 

http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 28 MAI 2016

 

BANGUI, 28 Mai 2016(RJDH)—Des appréciations de certains banguissois sont divergentes sur le travail qu’effectuent les forces de l’ONU pour le maintien de la Paix en Centrafrique. Certains  apprécient la mission du maintien de la paix, d’autres estiment que beaucoup reste à faire. Leurs propos ont été recueillis en prélude à la journée internationale des casques bleus des Nations-Unies, célébrée le 29 mai de chaque année.

 

Severino Goupou au quartier Pétévo dans le 6ème arrondissement de Bangui, a apprécié le travail de la Minusca en Centrafrique dans le cadre de la restauration de la paix après les crises dans le pays, « la présence des casques bleus en RCA, est importante dans la mesure où ils ont apporté la stabilité dans le pays» a –t-il apprécié.

 

Un point partagé par un habitant du quartier Lakouanga, Théodora Olive Banda-Ketté qui pense que « la mission de la Minusca est une réussite, et c’est cette mission onusienne qui a permis l’organisation des élections dans le pays ».

 

D’autres habitants pensent que même si la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, beaucoup reste à faire.« Il y a le désarmement qu’ils n’ont jamais fait et les forces non-conventionnelles circulent sous leurs yeux avec des armes et font du mal à la population. La restauration de l’autorité de l’Etat reste un défi et la protection des civiles et des humanitaires un handicap pour la réussite de leur mission », a dit un habitant de Bangui.

 

«Rendons hommage à nos héros », c’est le thème international de cette journée qui sera célébrée le 29 Mai 2016. Les festivités ont eu lieu ce 28 mai à Bangui. Dans sa résolution 57/129, l’Assemblée Générale des Nations-Unies a proclamé le 29 Mai, Journée Internationale des Casques bleus des Nations-Unies. Cette journée totalise aujourd’hui 60 ans.

 

Les casques bleus sont opérationnels en Centrafrique depuis le 15 septembre 2014.

 

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 12:17

 

 

Par Simon Piel et Joan Tilouine  LE MONDE Le 27.05.2016 à 17h20 • Mis à jour le 27.05.2016 à 19h35

 

Le parquet national financier a demandé, lundi 23 mai, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Teodoro Nguema Obiang Mangue (surnommé « Teodorin ») pour « blanchiment de corruption », « détournement de fonds publics », « abus de biens sociaux » et « abus de confiance ».

 

Si les juges d’instruction se prononcent en faveur de son renvoi, cela pourrait donner lieu au premier procès d’un responsable visé par l’enquête dite des « biens mal acquis » lancée à la suite d’une plainte des associations Sherpa et Transparency International en 2007.

 

Teodorin, 47 ans en juin, n’est pas n’importe qui dans son pays. Il est d’abord le fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, arrivé au pouvoir en 1970 à la suite d’un putsch contre son oncle, et réélu en avril pour un cinquième mandat avec 93,7 % des voix lors d’une élection boycottée par l’opposition.

 

Depuis mai 2012, Teodorin fait fonction de deuxième vice-président de Guinée-Equatoriale, chargé de la défense et de la sécurité nationale. Auparavant, il a occupé, de 1997 à 2012, le poste de ministre de l’agriculture et des forêts. Un ministère qui lui assurait un salaire annuel de 60 000 euros. Selon le réquisitoire, il aurait reconnu plus de 300 millions de dollars (269 millions d’euros) d’avoirs obtenus à travers la corruption et le détournement lors d’un accord scellé avec la justice américaine qui enquêtait sur l’origine de sa fortune. Ce que conteste la défense de M. Obiang.

 

Mais plus encore que la côte ouest des Etats-Unis, Teodorin appréciait par-dessus tout Paris, ses grands hôtels, son architecture et ses plaisirs. Pour décrire ses passages en France, son ancien majordome, interrogé par les enquêteurs, n’use que de trois mots : « Alcool, putes et coke. »

 

Au fil des enquêtes, la justice française a mis en lumière un train de vie de nabab et des dépenses qui donnent le vertige. Le réquisitoire du parquet financier dont Le Monde a pris connaissance en dresse le panorama : voitures de luxe, habits de grands couturiers, hôtel particulier, œuvres d’art, les dépenses somptuaires de Teodorin contrastent avec la réalité économique de ce pays d’Afrique centrale où plus de 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Inventaire de quelques-uns de ses caprices parisiens.

 

Passion voitures

 

Teodorin a fait l’acquisition d’une quinzaine de véhicules de luxe en France, dont trois Bugatti Veyron acquises en décembre 2006, en février 2007 et en juillet 2007. Plus tôt, les 11 et 15 février 2005, il avait craqué pour une Rolls-Royce Phantom et deux Maserati. En tout, sa passion automobile lui est revenue à 5,7 millions d’euros. Pour régler plusieurs de ces bolides, celui qui était alors ministre de l’agriculture et des forêts a effectué des virements émanant du compte de la société Somagui Forestal, la société guinéenne d’exploitation forestière.

 

En novembre 2009, un drôle de manège attire l’attention des autorités françaises : 26 voitures (Bentley, Lamborghini, Rolls-Royce…) et 8 motos extravagantes (dont 5 Harley-Davidson), d’un montant de 12 millions de dollars, transitent par l’aéroport de Paris-Vatry (Marne). En provenance des Etats-Unis, ces véhicules ont fait une halte à Amsterdam-Schiphol, aux Pays-Bas. Le convoi restera quelques semaines à l’aéroport de Paris-Vatry, prisé du clan Obiang pour exporter ses achats fantasques, avant de s’envoler vers Malabo. Là encore, Teodorin s’est tourné vers sa société Somagui Forestal pour passer en notes de frais ses Maserati, Bugatti et autres véhicules de luxe.

 

En septembre puis en octobre 2011, les enquêteurs français ont saisi 18 de ces véhicules garés sur le parking de son hôtel particulier, avenue Foch, et ont découvert un pan de sa collection sur des parkings loués par Teodorin, avenue Victor-Hugo et avenue Marceau, dans les 8e et 16e arrondissements parisiens. Saisis en 2012, certains de ces véhicules ont été vendus en juillet 2013 à Drouot, rapportant 2,8 millions d’euros à l’Etat.

 

Frénésie immobilière

 

Lorsqu’il pouvait encore venir en France, Teodorin aimait à fréquenter les plus grands palaces parisiens. Avec un faible pour le Crillon, où il avait l’habitude de régler en espèces des factures de plus de 580 000 euros. Mais c’était avant d’acquérir, début 2005 pour 25 millions d’euros, un hôtel particulier avenue Foch. Il a jeté son dévolu sur une bâtisse datant de 1890 d’une superficie de 4 000 m2, comprenant cinq étages avec ascenseur, appartements bourgeois et 101 pièces. De prestigieux architectes d’intérieur et des décorateurs se sont chargés, entre 2005 et 2007, d’exécuter ses désirs esthétiques et autres travaux pour un montant de 12 millions d’euros.

 

Teodorin n’apparaît pas directement sur l’acte de propriété de cet hôtel particulier. Pour brouiller les pistes, il a profité de ses participations dans cinq sociétés suisses (Ganesha Holding, GEP Gestion Entreprise Participation, Re Entreprise SA, Nordi Shipping and Trading Co Ltd, Raya Holding SA). Et comme pour rajouter un zeste d’opacité, les actions de ces sociétés sont au porteur. Il est pourtant l’unique actionnaire de ces cinq véhicules financiers.

 

Pour éviter la saisie du bien, le domicile personnel de Teodorin est subitement devenu l’ambassade de République de Guinée en octobre 2011. Désormais, touristes et hommes d’affaires désireux de se rendre à Malabo doivent emprunter l’ascenseur de Teodorin pour se rendre au bureau des visas et peuvent contempler le goût de l’ancien maître des lieux pour le baroque. Une perquisition a néanmoins eu lieu en février 2012. Teodorin était alors à Malabo, selon la gouvernante. Cinq mois plus tard, la justice française a ordonné la saisie pénale du parc immobilier de Teodorin en France, estimé à 107 millions d’euros.

 

L’esthète de Malabo et les œuvres d’art

 

Le fils du président équato-guinéen aimait à flamber lors des ventes organisées chez Christie’s. C’est ainsi qu’il a acquis 109 lots de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé dont la vente s’est tenue en février 2009. Montant total : 18,3 millions d’euros. Toutefois, il n’a commencé à régler ces œuvres d’art qu’en mars 2010 – et non dans la semaine suivant la vente comme il se doit.

 

Et là encore, comme pour la plupart de ses voitures de luxe, il a puisé dans le compte en banque de la Somagui Forestal. Cette même année 2010, il se pique de meubler ses palais parisiens et équato-guinéens d’antiquités et d’œuvres d’art. Il se tourne vers la maison de vente de meubles et d’objets d’art Didier Aaron, réputée pour son catalogue du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Teodorin lâche 600 000 euros. En tout, il aura acquis pour 15 millions d’euros d’œuvres d’art sur la place parisienne entre 2007 et 2009.

 

Pulsions d’achat tous azimuts

 

Rien n’est trop beau pour le petit « prince de Malabo » lorsqu’il est en déplacement à Paris. Et tout se doit d’être dans la démesure. Pour équiper sa salle de projection, il s’offre un écran géant, des enceintes et autres équipements hi-fi quitte à se délester de 100 000 euros. A table, Teodorin se sustente à l’aide de couverts de collection achetés 1,8 millions d’euros. Il a aussi craqué pour un service à caviar et une vasque à champagne payés plus de 70 000 euros.

 

Sur le plan du style, il apprécie les costumes Dolce & Gabbana sur mesure : plus de 70 000 euros. Selon son ancien cuisinier, Teodorin disposait de valises bourrées d’espèces pour assouvir ses pulsions d’achat chez les grands couturiers parisiens. Près de 10 millions de dollars, probablement issus des commissions perçues sur le détournement des revenus pétroliers, à dépenser en quelques heures chez Dior ou Saint Laurent. Tous les trois mois environ, Teodorin venait à Paris avec deux valises remplies de cash. Exigeant, il est à l’affût de produits d’exception, comme ces quatre montres uniques de marques Cartier, Vacheron Constantin et Piaget achetées en octobre 2010 pour un total de 710 000 euros.

 

Place Vendôme, le deuxième vice-président de Guinée-Equatoriale a dépensé plus de 10 millions d’euros en bijoux entre 2005 et 2011. Contacté, l’avocat de M. Obiang, Emmanuel Marsigny, n’a pas souhaité faire de commentaires.

 

Joan Tilouine

 

 

Le surprenant séjour de Jean-Marie Le Pen en Guinée équatoriale

 

Par Cyril Bensimon  LE MONDE • 

 

La scène politique française s’est pour lui rétrécie mais, à 87 ans, Jean-Marie Le Pen sait encore user de son carnet d’adresses international. Après un inattendu dîner, le 8 mai, avec Jesse Jackson, compagnon de route de Martin Luther King, le fondateur du Front national (FN) s’est rendu pendant une semaine en Guinée équatoriale afin d’assister à la cérémonie d’investiture du président Teodoro Obiang Nguema. Ce chef d’Etat au pouvoir depuis 1979 à la suite d’un putsch contre son oncle a été réélu en avril pour un cinquième mandat avec 93,7 % des suffrages lors d’une élection boycottée par le principal parti d’opposition. M. Obiang Nguema entretient par ailleurs des relations orageuses avec Paris depuis que la justice française a mis en examen son fils, Teodorin, successeur putatif à la présidence, dans l’affaire dite « des biens mal acquis ».

 

Dès sa descente d’avion, mercredi 18 mai, M. Le Pen a signifié sa « considération » au micro de la télévision d’Etat à l’endroit de son hôte. Vendredi, il a eu droit à une salve d’applaudissements au centre de conférences de Sipopo et deux jours plus tard, il a pu s’entretenir avec le chef de l’Etat tout juste réinvesti. M. Le Pen a ainsi publié sur Twitter deux photographies de lui, en tenue immaculée, au côté de M. Obiang Nguema.

 

« Inconséquences de la politique française »

 

« Jean-Marie Le Pen n’était pas l’invité personnel du président. Il a été invité par un ancien ministre de l’éducation, Lucas Nguema Esono, qui connaît Marcel Ceccaldi, un avocat proche de M. Le Pen. C’est comme cela qu’il s’est retrouvé à la cérémonie d’investiture », affirme au Monde Miguel Oyono, l’ambassadeur de Guinée équatoriale à Paris, manifestement gêné par ce voyage. Le diplomate précise qu’une invitation a été transmise au Quai d’Orsay pour le gouvernement et l’Elysée mais que celle-ci « n’a toujours pas reçu de réponse. »

 

Membre de cette délégation d’extrême droite, Marcel Ceccaldi avance pour sa part que « c’est une amie commune du président Obiang et de Jean-Marie Le Pen qui est à l’origine de l’invitation ». L’avocat, proche du FN et habitué du continent africain – il fut notamment début 2011 l’un des soutiens de l’ivoirien Laurent Gbagbo lorsque celui-ci refusait de quitter le pouvoir – tait le nom de cette « amie » mais s’avère plus loquace lorsqu’il s’agit de développer le sens de cette rencontre entre le doyen des chefs d’Etat africains en exercice et l’eurodéputé octogénaire qui avait prévu de quitter Malabo mardi 24 mai au soir. « Il est tout à fait normal que, en vertu des inconséquences de la politique française, un chef d’Etat africain consulte une personnalité politique française comme M. Le Pen », dit-il.

 

Recyclage d’anciens de l’OAS

 

Démentant les suspicions autour d’une visite aux motivations financières, M. Ceccaldi évoque des analyses convergentes sur la politique internationale avec « plusieurs présidents africains ». Dans son viseur : « La Cour pénale internationale, un instrument aux mains des grandes puissances » et les interventions militaires françaises en Libye – il est l’un des avocats de Saïf Al-Islam Kadhafi – ou au Mali. « L’ordre et la sécurité sont des priorités des présidents africains. Or, qui est à l’origine de ce désordre ? Ce sont les grandes puissances occidentales et en premier lieu la France », juge-t-il. « Jean-Marie Le Pen a moins d’obligations au FN alors autant en profiter. C’est le premier voyage d’une série qui ne le mènera pas seulement en Afrique », ajoute son conseiller, Lorrain de Saint-Affrique, « impressionné par les réalisations, dignes des pays du Golfe », de cet émirat pétrolier d’Afrique centrale, tenu d’une main de fer par le clan Obiang Nguema.

 

Entre l’extrême droite française et un certain nombre de palais africains, l’histoire s’est nouée à la fin de la guerre d’Algérie avec le recyclage d’anciens de l’OAS dans l’entourage de plusieurs présidents d’Afrique subsaharienne. C’est par l’entremise d’un de ces anciens que Jean-Marie Le Pen avait d’ailleurs rencontré le gabonais Omar Bongo en 1987. Vingt ans plus tard, c’est un autre voyage africain qui fera parler de lui : celui de Jany Le Pen, l’épouse du chef, au Cameroun, accompagnée de l’« humoriste » Dieudonné, avec en prime un soutien appuyé de la première dame, Chantal Biya, aux idées du FN. Par ailleurs, Louis Aliot, le vice-président du FN, est l’un des responsables politiques français les plus véhéments sur le Congo-Brazzaville depuis que l’ex-ministre Guy Brice Parfait Kolélas, avec qui il avait travaillé sur le programme présidentiel de M. Le Pen en 2002, a rejoint l’opposition.

 

Les amitiés, les relations n’expliquent pas tout. Entre le FN et les pouvoirs au sud du Sahara émerge un discours commun sur la souveraineté des Etats face aux « diktats d’une élite mondialisée » et la nécessité de s’en remettre à des « hommes forts » en temps de crise.

 

A Malabo, ce voyage de M. Le Pen est cependant diversement apprécié. Une source au sein des autorités confie, sous couvert d’anonymat, que « plusieurs membres du gouvernement étaient contre ». « Le président Obiang, dit-elle, a rencontré à Paris, lors de la COP 21, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et François Fillon, alors pourquoi recevoir Le Pen si l’on veut rétablir de bonnes relations avec Paris ? »

 

Cyril Bensimon


http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/05/25/le-surprenant-sejour-de-jean-marie-le-pen-en-guinee-equatoriale_4926007_823448.html#KPX1sDydvO6DFm2v.99

Lu pour vous : « Biens mal acquis » : les dépenses astronomiques de Teodorin Obiang
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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 11:05

 

 

                                                          

Cette phrase a été prononcée solennellement par le mathématicien de Boyrabe  devant le peuple centrafricain et la communauté internationale lors de sa prestation de serment. Elle est édictée par l'article 39 de la constitution. Le respect de la constitution doit être son cheval de bataille car il en est le garant. Nous constatons à ce jour que dans les faits, le President de la rupture a été investi le 30 mars 2016. Son premier ministre a été nommé le 2 avril et le gouvernement mis en place le 11 avril 2016. Le greffe d la cour constitutionnelle a enregistré la déclaration du patrimoine du chef de l'Etat le 6 mai soit six jours après le délai constitutionnel.

 

Force est de constater que le President légitimement élu à violé de façon flagrante et notoire la constitution qui impose à ce dernier de faire une déclaration écrite de son patrimoine sous trente jours calendaire. Il en est de même pour le gouvernement (article 58), le parlement (article 55) et les sénateur. La loi fondamentale impose dans chaque cas de déclarer son patrimoine dans un délai de trente jour après la prise de fonction. Mais, c'est quoi déclarer son patrimoine ? La déclaration de patrimoine en terme simple est un exercice qui consiste à inventorier de manière chiffrée les biens appartenant à une autorité soumise à cette obligation légale. Il s'agit entre autre des propriétés bâties ou non suivie de leur date d'acquisition, le prix de l'acquisition, les différents travaux et la valeur actuelle.

 

Ensuite les valeurs mobilières (cotées en bourse ou non), les assurances-vie, les placements et les différents comptes en banque. Enfin, il faut compter les véhicules et les meubles. La pertinence de la déclaration de revenu réside dans le souci de transparence dans la gestion de la chose publique. Mais pourquoi cette réticence des autorités à déclarer leur patrimoine ? Cette réticence, cette crainte est devenue épidémique au sommet de l'Etat. Nous constatons malheureusement que les autorités centrafricaines sont plus riche que l'Etat lui même car le budget de l'Etat est souvent déficitaire l'obligeant à emprunter alors les prévisions budgétaires des autorités centrafricaines sont toujours positives : paradoxe.

 

La corruption, le vol ou la gabegie étant la règle, la mauvaise foi et le manque d'habitude constituent un obstacle majeur au respect de cette exigence constitutionnelle. Ainsi, peut-on être garant de la constitution en étant le premier à la violer ? Le Président de la République a manqué son premier rendez-vous avec la constitution. Qu'est ce qu'il y a de mal à déclarer son patrimoine ? On ne demande pas l'origine douteuse des fortunes, mais seulement à les comptabiliser. Nous pensons qu'il y a un problème de communication, de sensibilisation et de casting. La majorité des autorités soumises à cette épreuve n'ont pas compris l'enjeu et la portée de cette exigence constitutionnelle. Le traitement du patrimoine du chef de l'Etat suscite des interrogations : peut-il y avoir mensonge sur la déclaration de patrimoine ? Le patrimoine sera t-il évalué à sa juste valeur ? Pourquoi la cour constitutionnelle, après publication du patrimoine l'a retiré sous deux jours francs ?

 

Quelles sont les sanctions prévues quand bien même que c'est notoire qu'elles peuvent opposer leur immunité ? Beaucoup de questions restent en suspens mais n'empêchent pas l'homme du 30 mars à scander son slogan incompris de rupture. Il est désormais notoire que la rupture est un vain mot, utilisée abusivement dans un contexte rétrograde qui n'honore pas notre démocratie naissante. En choisissant la rupture, le mathématicien ignorait que l'orthographe du concept commence par un "R" synonyme d'un bol d'air pour les centrafricains, un souffle nouveau. Mais attention, ne le dites à personne, ce régime qui défie la loi fondamentale risque d'être le pire qu'a connu le pays depuis les indépendances.


Fait à Paris le 27 mai 2016

 

Bernard SELEMBY DOUDOU

 

Juriste, Administrateur des Elections.

« JE JURE DEVANT DIEU ET DEVANT LA NATION DE RESPECTER SCRUPULEUSEMENT LA CONSTITUTION... »  par Bernard SELEMBY DOUDOU
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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 10:40
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Le CICR et la SODECA font le bilan à mi-parcours des travaux de remplacement des conduites d’eau

 

http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 27 MAI 2016

 

BANGUI, 26 Mai 2016(RJDH)—Le bilan à mi-parcours des travaux de réhabilitation des conduites d’eau de la SODECA sur l’avenue des Martyrs, a été fait, ce matin par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et la Société Centrafricaine de Distribution d’Eau en Centrafrique (SODECA). Les deux partenaires se sont dits satisfaits de l’avancement des travaux malgré quelques difficultés rencontrées sur le terrain.

 

Michel Vouilloz, ingénieur au CICR, responsable du projet de remplacement des conduites de la SODECA a indiqué que le bilan des travaux est positif après plusieurs jours d’activités. Il a précisé que les résultats obtenus depuis le lancement du projet, représente 2800 journées de travail.

 

Les nouvelles conduites d’eau, selon Michel Vouilloz sont en polit-lèvres. Il a noté que l’introduction de ces nouvelles conduites a occasionné un léger retard lié à la formation des agents de la SODECA « nous avons utilisé de nouvelles conduites d’eau pour remplacer les anciennes. C’est l’introduction de cette nouvelle technologie qui a entrainé un petit retard parce que nous avons six collaborateurs de la SODECA à l’utilisation au montage de ces conduites d’eau ainsi qu’à la familiarisation en outillage très spécifique de ces matériels » précise t-il.

 

Michel Vouilloz a rappelé que ces travaux vont rendre plus fiable l’alimentation en eau de plusieurs quartiers de Bangui « avec ce travail, la distribution d’eau sera plus fiable dans les secteurs concernés notamment Benz-Vi, KM5, Fatima, Pétévo jusqu’à Bimbo sans oublier les secteurs comme Sango, Lakouanga, Bruxelles, les trois(3) Sica, Combattants jusqu’au site des déplacés de M’Poko », a-t-il fait savoir.

 

L’ingénieur du CICR a rassuré quant à la livraison d’eau dans les secteurs concernés durant les travaux en ces termes « il n’ya pas de rupture d’eau pendant les travaux parce qu‘avec les nouvelles conduites, chaque fois que nous  débranchons un quartier sur l’ancienne conduite, on le ramène automatiquement sur la nouvelle conduite d’eau ».

 

La Directrice Générale de la SODECA, Justine Sow Ouakara s’est félicitée de l’appui du CICR qui, selon elle, permettra de renforcer les capacités de sa structure afin que la distribution d’eau soit à la hauteur de la demande. La Directrice Générale a indiqué que le remplacement des conduites d’eau est un apport majeur que la SODECA attend depuis des années.

 

Pour elle, cet appuie renforcera les capacités de la SODECA qui va être en mesure de fournir de l’eau à plus de personnes à Bangui « la SODECA attend depuis des années le remplacement de ces conduites installées depuis 1960. C’est cela qui nous causait des soucis dans la distribution d’eau. Je pense que ces travaux vont nous permettre  de donner de l’eau de manière conséquente et régulière à la population. A la fin des travaux, la moitié de la ville de Bangui sera alimentée en eau potable », a-t-elle précisé.

 

Justine Sow Ouakara a rappelé qu’au-delà du soutien pour la réhabilitation des conduites d’eau à Bangui, le CICR soutient la SODECA dans l’arrière-pays « nous avons un centre secondaire de la SODECA à Ndélé que le CICR appuie. Depuis la crise, c’est le CICR qui prend en charge la distribution gratuite d’eau à la population de Ndélé et Bambari » reconnait-elle.

 

Les travaux de remplacement des conduites de la SODECA, lancés le 21 Janvier 2016, prendront fin en mars 2017. Le remplacement de ces conduites s’étend sur 4 kilomètres.

 

 

Centrafrique : Vingt trois requêtes déposées à la Cour constitutionnelle de transition après les législatives partielles de mi-mai

 

http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 27 MAI 2016

 

BANGUI, 26 Mai 2016(RJDH)—La Cour Constitutionnelle de Transition a enregistré vingt requêtes relatives aux législatives partielles organisées dans dix circonscriptions électorales. Selon des sources proches, ces requêtes sont en traitement.

 

Selon une source à la cour, huit circonscriptions sont concernées par ces requêtes « il s’agit des circonscriptions de Bimbo 1, de Sibut, de la 3ème circonscription du 5ème  arrondissement, la 3ème circonscription du 3ème arrondissement de Bangui, Kaga-Bandoro2, Yppi 1, Bangassou 1 et Bossangoa 3 » a cité la source.

 

La même source a confié que la majorité des vingt trois requêtes font état de fraudes massives décelées lors des opérations« la plus part des vingt trois requêtes font état de fraudes massives lors du vote. Des cas de confiscation des urnes ont été signalés par exemple à Bimbo…mais ces requêtes sont remises aux conseillers pour traitement comme le veut la loi » a-t-elle précisé.

 

L’Autorité Nationale des Elections a annoncé les résultats bruts de ces législatives partielles depuis le 21 mai dernier. Selon ces résultats, les élections sont remportées dès le 1er tour dans deux circonscriptions et un second tour est prévu dans les huit autres.

 

La Cour Constitutionnelle de transition est tenue de proclamer les résultats définitifs d’ici le 05 juin prochain.

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 11:25

 

Tribune

 

25 mai 2016

 

Par Didier Niewiadowski, Universitaire, ancien Conseiller de Coopération et d’Action culturelle, près l’Ambassade de France à Bangui (2008-2012)

 

L’investiture du président Faustin Archange Touadéra, le 30 mars 2016, a mis fin à la Transition, commencée le 11 janvier 2013, avec les Accords de Libreville. Trois années de chaos qui lèguent aux nouvelles autorités une situation désastreuse. Les dernières fondations de l’Etat ont été quasiment détruites, l’Etat de droit a disparu avec son avatar le règne de l’impunité, l’économie et les circuits commerciaux traditionnels sont en ruine. Les affrontements interconfessionnels ont été si exacerbés qu’une quasi guerre civile s’est propagée sur tout le territoire. Chaque famille a été touchée par ce cataclysme qui a provoqué environ 3 à 4 mille morts, près de 450 000 réfugiés à l’étranger et quasiment autant dans des camps de déplacés dans le pays.


Il aura fallu près d’un an, après le déclenchement des hostilités en novembre 2012, pour que le Conseil de Sécurité de l’ONU donne mandat à la France pour intervenir avec l’Opération Sangaris. L’Union africaine réagira ensuite timidement avec la MISCA et ce n’est qu’en septembre 2014 que l’ONU mettra en place la MINUSCA. Comme en témoignent les exactions encore commises, ici et là, et le regain d’activités des ex-Séléka, le processus de reconstruction et de réconciliation sera long et semé d’embûches. Quels sont les espoirs et les craintes, en ce début de la présidence de Faustin Archange Touadéra ?


Les atouts et les réformes pour reconstruire un Etat


Le père fondateur de la République centrafricaine, Barthémy Boganda, préconisait la formation d’un Etat fédéral pour les Territoires de l’ex Afrique Equatoriale Française, car il estimait que l’indépendance de l’Oubangui-Chari serait suicidaire. Avec une superficie à peu près équivalente à celle de la France métropolitaine et de l’Outre-mer, une population d’un peu plus de 4 millions d’habitants, un budget national (350 millions d’euros) inférieur à celui de la ville de Lille, est-il possible de résoudre les problèmes sécuritaires alimentés par ses richesses minières, d’assurer le développement économique et social sur l’ensemble du territoire et de résister aux forces déstabilisatrices venues de l’extérieur ? Certes, les nouvelles autorités bénéficient d’un contexte favorable, mais cet état de grâce risque de ne pas résister longtemps devant la multitude des problèmes à résoudre.


Un pouvoir exécutif et une Assemblée nationale légitimes


La nouvelle constitution adoptée par référendum, du 13 décembre 2015, organise un système constitutionnel proche d’un régime parlementaire, avec un bicéphalisme de l’exécutif et un bicaméralisme. Les élections présidentielle et législatives, couplées pour le premier tour le 30 décembre 2015, ont connu une forte participation (73 %). En dépit de la situation de crise (destruction de l’état-civil, absence de l’Etat dans de nombreuses circonscriptions, la question des réfugiés et des déplacés, les problèmes d’organisation et l’insécurité), le processus électoral s’est déroulé sans trop de manipulations et d’irrégularités, comme ce fut si souvent le cas en Centrafrique. Il a été mené par une autorité indépendante du pouvoir exécutif, lui-même juridiquement obligé de s’effacer à la suite des élections. La Cour constitutionnelle de Transition a également été vigilante et intransigeante en annulant globalement les élections législatives du 30 décembre 2015, qui ont été reprogrammées le 14 février 2016. Une seconde annulation a été prononcée pour 10 circonscriptions électorales, repoussant leur élection au 15 mai 2016. Après l’élection de 1993, ce sera la seconde fois qu’un président de la république accède démocratiquement à la magistrature suprême.


Faustin Archange Touadéra, un président consensuel


Avant les élections du 30 décembre 2015, il y avait une petite centaine de partis politiques avec trois partis dominants mais totalement discrédités : le RDC de Désiré Bilal Kolingba, le MLPC de Martin Ziguélé et le KNK de Bozizé représenté par Bertin Béa. Les Centrafricains ont sanctionné ces trois partis politiques qui ont mené le pays là où il se trouve. A l’instar de la plupart de la trentaine de candidats à l’élection présidentielle, Faustin Archange Touadéra s’est présenté comme candidat indépendant, bien qu’il fût, durant 5 ans, le Premier ministre de Bozizé et vice-président du KNK. Que ce soit à l’Université où il a été un recteur apprécié, ou à la primature, Faustin Archange Touadéra n’a jamais été compromis par des scandales. Il a laissé une réputation d’homme modeste et intègre, mettant en avant l’intérêt national et la lutte contre la corruption.


Le président Touadéra appartient à l’ethnie Ngbaka-Mandja qui a toujours été en bons termes avec les grands groupes ethniques ayant trusté le pouvoir, depuis l’indépendance. Ancien Premier ministre du président Bozizé, il ne s’est pas opposé à Catherine Samba-Panza, la chef de l’Etat de la Transition, dont le mari fut longtemps son ministre de l’Equipement. De même, il n’a pas voulu contester l’action d’Alexandre Nguendet, président du Conseil National de Transition, dont le directeur de cabinet, Firmin Ngrebada, n’est autre que son ancien chef de cabinet à la primature et qui est désormais son directeur de cabinet, avec rang de ministre d’Etat. Autre atout non négligeable, le président Touadéra est très apprécié de la communauté musulmane et notamment des Peulh Bororos avec lesquels il a, depuis longtemps, des relations de confiance mutuelle.


Plusieurs réseaux ont conforté son image de « candidat du peuple » et de « candidat des pauvres » par opposition à son adversaire du second tour, Anicet Georges Dologuélé, présenté comme le candidat du patronat et de la finance internationale. L’excellente campagne de communication est largement due à quelques intellectuels de la diaspora de France et en particulier, à des membres de l’appareil du PS parisien dont deux sont devenus des ministres importants du Gouvernement de Mathieu Simplice Sarandji. Les réseaux de ses anciens étudiants à l’université de Bangui et des professeurs de l’ENS, dont il fut directeur, ont été des relais essentiels pour porter sa candidature. Tout en étant officiellement bigame, le président Touadéra est un adepte de l’Eglise apostolique, une des innombrables Eglises évangéliques de Centrafrique. Nul doute que le réseau des pasteurs a été également mobilisé pour l’élection présidentielle. Fort de ces différents réseaux, que n’avait pas son challenger, Anicet-Georges Dologuélé, Faustin-Archange Touadéra a pu refaire son retard du premier tour pour l’emporter avec 63 % des voix.


Une Assemblée nationale davantage indépendante


Non sans quelques problèmes entraînant de nombreuses invalidations, les législatives dans les 140 circonscriptions électorales ont vu une victoire de très nombreux candidats indépendants, montrant à quel point l’ancien échiquier politique était discrédité. Pour la première fois en Centrafrique, aucun parti politique ne domine l’Assemblée nationale. Etant donné le contexte préélectoral, il n’y aura pas de parti présidentiel omnipotent reléguant l’organe législatif à une chambre d’enregistrement. Dans ces conditions, une chance se présente pour l’Assemblée nationale de pouvoir assumer la plénitude des pouvoirs que lui confère la constitution. Même si l’élection de Karim Meckassoua à la présidence de l’Assemblée nationale a été violemment contestée, par quelques medias et personnalités, les députés ont apporté leur pierre à la réconciliation nationale en élisant un homme politique d’expérience n’appartenant pas à la communauté chrétienne. Le deuxième personnage de l’Etat n’a rien d’un courtisan. Il n’est pas à exclure que les fortes personnalités du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale ne mènent à des relations difficiles voire conflictuelles entre le gouvernement et le législatif.


La problématique de la restauration de l’autorité de l’Etat


Depuis de nombreuses années, l’Etat n’est plus représenté dans un bon quart du pays. Dans les autres parties du territoire, les services publics sont sans moyens et souvent abandonnés de Bangui, les obligeant à s’autofinancer.


Les autorités administratives, les magistrats, les enseignants, les forces de l’ordre, et même le droit national applicable sont ignorés par une partie de la population du pays et les quelques 900 000 citoyens n’ayant plus de domiciles fixes. Les bandes armées, souvent composées d’étrangers, contrôlent la plupart des sites miniers. En l’absence d’une chaîne pénale, les textes juridiques restent lettres mortes et les crimes et délits continuent d’être impunis. La tâche s’annonce donc considérable et l’aide de la communauté internationale ne sera pas suffisante. Le peuple centrafricain et surtout ses dirigeants doivent aussi adopter de nouveaux comportements. Cela passe notamment par la reconnaissance de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts claniques et familiaux, la fin de la patrimonialisation du pouvoir et la réhabilitation de la fonction de contrôle de l’Etat avec notamment une Cour des comptes compétente et indépendante et une inspection générale de l’Etat dégagée des contingences politiques.


La lutte contre les bandes armées est une priorité des nouvelles autorités. En refusant tout chantage et en rejetant leurs revendications patrimoniales, le président Touadéra est sur la bonne voie. Outre la protection des sites miniers, par la MINUSCA, il est indispensable de rapatrier, dans leurs pays respectifs, les nombreux mercenaires constituant ces gangs criminels. Dans le processus de DDRR à mettre en œuvre, le dernier « R pour Rapatriement» est le plus urgent. D’ores et déjà, le président Touadéra a pris les contacts nécessaires pour cette action prioritaire. Ayant connu plusieurs DDR infructueux, les responsables de l’exécutif et les personnalités représentant la communauté des bailleurs devront tirer les leçons des échecs passés qui furent non seulement des gouffres financiers mais aussi l’une des causes de la crise actuelle.


L’indispensable décentralisation territoriale pour la pacification du pays


Figurant en bonne place dans le programme du président Touadéra, la décentralisation territoriale est une réponse aux accusations de certains leaders sécessionnistes et une condition du développement harmonieux du pays. Trop de projets se sont arrêtés à Bangui où ils ont été captés par des colloques et séminaires alimentaires, des études peu probantes et coûteuses, des visites de terrain restés sans suite, des achats de coûteux véhicules 4X4, appelés pudiquement « matériels roulants », et autres équipements, vite disparus faute d’une comptabilité en la matière.

Une nouvelle administration territoriale autour de six à sept Régions et d’une centaine d’agglomérations communales pourrait être organisée, conformément aux principes de la décentralisation territoriale, c’est-à-dire avec la reconnaissance d’affaires d’intérêt régional, l’élection des dirigeants qui permettront de constituer le Sénat et une tutelle exercée au niveau local par des représentants de l’Etat. Cette décentralisation devrait permettre la mise en œuvre du programme des Pôles de développement régional, prévu dans le cadre du Xème FED de l’Union européenne, et de développer la coopération décentralisée. La diaspora de France se prépare déjà à participer activement à cette coopération décentralisée.


Les innovations proposées doivent aussi s’appuyer sur les progrès incessants des technologies de communication. La révolution du numérique doit permettre de résoudre des problèmes, jusqu’à maintenant, insolubles en Centrafrique. Avec le concours de spécialistes hautement qualifiés de la diaspora, les technologies modernes devraient pouvoir être utilisées dans l’administration, dans les relations avec les citoyens, la gestion financière et les contrôles de la légalité. Il va de soi que l’approvisionnement en énergie électrique devra être rapidement modernisé. La restauration de l’usine hydroélectrique de Boali, située à 80 km de la capitale, va dans ce sens, mais Bangui n’est pas la Centrafrique. L’internet est un outil du désenclavement non seulement du pays vers l’extérieur mais aussi de l’arrière-pays vers Bangui.


La réconciliation pour un développement humain durable


La restauration d’une paix durable et la reconstruction d’un Etat exigent du temps et une union nationale. Cette période de reconstruction pourrait passer par des schémas de réconciliation nationale comme l’ont connus des pays comme l’Afrique du sud, après l’apartheid et le Rwanda, après le génocide. Ce processus de réconciliation doit être accompagné d’un plan de redressement économique d’envergure, tant le chantier est immense.


Le fait religieux moteur et obstacle de la réconciliation nationale


La visite du Pape François à Bangui, les 28 et 29 novembre 2015, a été le choc psychologique qui a entamé le processus de réconciliation nationale. Bien avant cette visite, la plateforme œcuménique, composée de l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, l’imam du PK5 Oumar Kobine Layama et le Pasteur Nicolas Grékoyamé Gbangou, président de l’Alliance des Eglises protestantes, avait inlassablement prôné la réconciliation nationale et l’abandon des armes. La Communauté Sant’Egidio, l’Observatoire Pharos et l’Organisation de la coopération islamique jouent également un grand rôle dans cette action qui est de nature thérapeutique. Dans cette perspective, l’USAID vient de financer sept millions $ pour un partenariat interconfessionnel, de quatre ONG américaines, pour la consolidation de la paix.


La grave crise qu’a connue l’Eglise catholique centrafricaine avec la réduction à l’état laïc de nombreux clercs centrafricains, en 2011, a conforté les adeptes des Eglises dites « du réveil » qui ont définitivement pris le dessus sur le protestantisme classique véhiculé par les pasteurs européens au XXème siècle. Ces Eglises africaines, filiales d’une « maison-mère » établie au Bénin, au Nigeria ou en RDC, ont souvent à leur tête des hauts fonctionnaires, des personnalités politiques ou des chefs traditionnels. En Centrafrique, le pouvoir temporel est lié au pouvoir spirituel. Le Président Bozizé avait donné l’exemple avec son EgliseLe christianisme céleste-nouvelle Jérusalem. La conquête du pouvoir, l’accès à la « mangeoire » et l’enrichissement personnel sont souvent les réelles motivations de ces dignitaires religieux. Le président Touadéra, nombre de ses collaborateurs ainsi que le Premier ministre sont des adeptes de ces Eglises prophétiques qui ont pris leur part dans les dernières élections. Cette influence psychologique sur les principaux dirigeants du pays et l’activisme de certains pasteurs, autoproclamés apôtres, sur de très nombreux fidèles peuvent constituer des risques pour le processus de réconciliation nationale. Le rigorisme de certains religieux est peu compatible avec l’œcuménisme qui doit être inlassablement rappelé. La consolidation de la réconciliation nationale peut difficilement être envisagée sous le prisme de ces « nouveaux prophètes ».

La justice et la repentance, deux préalables à la réconciliation


L’activation rapide de la Cour Pénale Spéciale, la mise en place d’une justice transitionnelle avec un regard sur les tribunaux populaires Gacaca rwandais, l’édiction du crime de l’indignité nationale avec toutes ses conséquences citoyennes, la mise en place de commissions de pacification avec le concours des principales religions paraissent être des passages obligés pour réunir le peuple centrafricain. L’impunité qui règne en Centrafrique est l’une des causes majeures de son non-développement et de sa mauvaise gouvernance.


La justice transitionnelle qui fait appel au droit pénal mais aussi à la science politique et à la psychologie, est indispensable pour refonder le pacte national. Les aveux permettront de reconstituer les crimes commis et de dégager les véritables responsabilités. Le traitement du passé en public et le devoir de mémoire ne sauraient être absents. Les concours d’experts, notamment de l’Institut des Hautes Etudes Judiciaires, des professionnels du droit (avocats, magistrats) seront nécessaires pour ces sessions qui s’échelonneront sur de nombreuses années.

La remise en état du système scolaire


Dans un pays où plus de 70 % de la population a moins de 20 ans, l’éducation de la jeunesse et notamment l’enseignement des valeurs humaines et de l’esprit civique constitue une autre priorité. Avant la crise, en dépit des programmes financés par les partenaires techniques et financiers, comme l’Initiative accélérée « Education pour tous » (Fast Track), de 70 millions d’euros dédiés à la formation des maîtres et la construction d’écoles pour le primaire, le système éducatif public s’est progressivement effondré avec, pour corollaire, le recul de la francophonie, la perte de vue des valeurs humaines, la montée de l’amoralisme et le développement des langues vernaculaires au détriment du sango et du français. Les enseignants sont de moins en moins qualifiés et mal rémunérés. Depuis des années, avec la progression de l’insécurité, de nombreux enseignants sont en situation d’abandon de poste. Depuis une dizaine d’années, la plupart des écoles primaires du pays ne fonctionnent que grâce aux maîtres-parents, sans véritable formation pédagogique. Depuis décembre 2012 jusqu’à maintenant, plus de la moitié des écoles et lycées publics de l’arrière-pays sont fermés. Seuls les centres religieux ont maintenu, ici et là, des îlots d’éducation dans le pays, mais leurs objectifs ne sont pas toujours compatibles avec ceux du service public. En corrélation de l’effondrement du système scolaire, les croyances traditionnelles sont de plus en plus vivaces et sont à l’origine de la progression des crimes rituels, regroupés sous l’appellation de sorcellerie. Comme l’écrivait déjà Jules Michelet : « Lorsque l’Etat est défaillant les sorcières apparaissent … ». L’influence grandissante jouée par les tradipraticiens et les gourous s’appuie sur une population de moins en moins éduquée et des élites de plus en plus crédules.


Le développement humain aussi important que les problèmes sécuritaires


En 2015, la Centrafrique figurait déjà aux derniers rangs de tous les indicateurs concernant le développement humain et la gouvernance. L’indice de développement humain du PNUD classe la RCA au 187ème rang sur 188 (0,351), tandis que l’indice Mo Ibrahim, qui mesure la gouvernance, met la RCA au 51ème rang sur 52 (24,8). La situation s’est encore détériorée. Aujourd’hui, OCHA estime qu’environ 70 % de la population est en insécurité alimentaire. UNICEF ne cesse d’alerter sur la malnutrition des enfants qui atteint des proportions d’urgence absolue. L’Agence centrafricaine pour la formation professionnelle et l’emploi (ACFPE) annonce, le 1er mai 2016, que 87 % des jeunes sont sans emploi.


Devant un tel constat, il ne faudrait pas que les nouvelles autorités soient surtout préoccupées par le DDRR et le traitement de l’insécurité. La crise alimentaire résultant de la ruine de l’économie et de l’abandon des cultures vivrières, les infrastructures sanitaires proches de leur fermeture, la question des réfugiés et des déplacés, de la cohabitation difficile entre cultivateurs chrétiens et éleveurs musulmans, le désenclavement de certaines localités, l’accessibilité à l’eau potable qui ne concerne encore qu’une infime partie de la population sont autant de secteurs à traiter, faute de quoi le processus de pacification et de réconciliation nationale risque d’être un nouveau slogan lucratif pour quelques centaines de personnes.

Conclusion

Les promesses de campagne vont vite devenir des exigences. En choisissant ses deux plus proches collaborateurs depuis de nombreuses années, comme Premier ministre et directeur de cabinet, et en reprenant comme ministres ou conseillers du Secrétariat général de la présidence une quinzaine des anciens membres de son gouvernement de 2012, le président Touadéra parie sur l’esprit d’équipe et l’efficacité dans l’action de redressement. Il ne faudrait pas que ces choix ne deviennent aussi un handicap avec une logique de fermeture et de repli sur des certitudes erronées. Le retour aux affaires des ministres et conseillers de la présidence Bozizé, même s’ils n’appartenaient pas à son clan, et la récompense donnée à une dizaine de candidats présidentiels, ayant été éliminés à l’issue du premier tour et ralliés de la dernière heure, remettra à plus tard le rajeunissement de la classe politique dont le pays a un impérieux besoin. De même, il n’est pas sûr que le slogan « la rupture avec le passé » n’ait été perçu par de nombreux Centrafricains comme une rupture avec uniquement les trois années de la Transition qui a été effectivement très mal gérée, un gouffre financier pour les pays donateurs et une catastrophe traumatisante pour l’immense majorité des Centrafricains.

Lu pour vous : Centrafrique : reconstruire un Etat et réconcilier une Nation, les défis du président Touadéra
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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 10:56
Lu pour vous : Cette Bretonne va nager pour la Centrafrique aux JO

 

 

http://www.ouest-france.fr/  Jeudi 26 Mai 2016

 

À 16 ans, la jeune Bretonne Chloé Savourel, élève en seconde et nageuse au Cercle des nageurs du pays de Redon (Ille-et-Vilaine), participera aux Jeux olympiques de Rio en août, sous les couleurs de la République Centrafricaine.

 

Récit d’un incroyable conte de fées.

 

Si on lui avait dit qu’un des nageurs du club participerait un jour aux jeux olympiques, Mathieu Thomas, entraîneur au Cercle des nageurs du pays de Redon (CNPR), n’y aurait certainement pas cru. Et pourtant, il y aura bien un nageur redonnais dans les bassins olympiques à Rio de Janeiro en août. Ou plutôt une nageuse, puisque c’est la jeune Chloé Savourel, élève en seconde au lycée Saint-Sauveur, qui a été sélectionnée dans l’équipe de natation de la Centrafrique.

 

Une belle surprise pour la jeune nageuse, qui habite à Rieux, dans le Morbihan, dont le papa est français et la maman centrafricaine. C’est d’ailleurs cette double nationalité qui lui a ouvert les portes de la sélection. « La Centrafrique est un pays qui connaît la guerre et qui, faute de nageurs sur place, s’est tourné vers les binationaux pour être représenté à Rio, explique-t-elle. Ma mère a fait les démarches et j’ai appris il y a peu que je ferais partie de la sélection avec un autre nageur. »

 

Préférence pour le crawl

 

Chloé, qui a déjà participé aux mondiaux de Kazan en Russie pour la Centrafrique et qui aime nager en individuelle, s’est inscrite au club de Redon pour bénéficier des services d’un coach. Une tâche confiée à Mathieu Thomas qui va tenter de faire progresser la jeune nageuse, qui n’a jamais connu d’entraîneur.

 

« Elle part début août. D’ici là, elle suivra l’entraînement des autres avec des séances spécifiques pour les bases et le perfectionnement. En ce moment, elle tourne autour de 45-50 secondes aux 50 mètres. » C’est la distance choisie par sa fédération aux Jeux. C’est aussi celle qu’elle préfère. « J’aime nager avec une préférence pour le crawl, mais la brasse me plaît aussi. »

 

Côtoyer l’élite mondiale

 

Qu’attend-elle de cette participation aux Jeux olympiques ? Réaliste, Chloé sait qu’elle ne pourra rivaliser, loin s’en faut, avec l’élite mondiale. Mais ce voyage va lui permettre de côtoyer l’élite de la natation, même si elle doit se contenter de ne les croiser que pendant une longueur de bassin. C’est surtout l’occasion pour elle de vivre un grand moment et une belle aventure. Tout cela, bien sûr, sans jamais oublier l’honneur qui lui est fait. « Je suis très impressionnée par ce choix de la Centrafrique, qui nous honore, mes parents et moi. Ce sera une belle expérience, malgré mon stress. »

 

La jeune nageuse, qui fêtera ses 16 ans en juin, va maintenant travailler d’arrache-pied pour gagner de précieuses secondes avec les conseils bénéfiques et sous l’œil exercé de Mathieu Thomas. Un entraîneur qui a fini par y croire et qui ne boude pas son plaisir.« Une qualifiée pour les JO, c’est une première pour le Cercle des nageurs du pays de Redon. 

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 10:52

 

 

Newswire publié le : 25/05/2016 à 18:49 UTC 

 

 Communiqués De Presse

 

NEW YORK, 25 May 2016 / PRN Africa / — L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont commencé à distribuer des semences, des outils agricoles et de la nourriture à près de 50.000 familles d'agriculteurs souffrant de la faim durant cette saison de semis dans les régions de la République centrafricaine les plus frappées par l'insécurité alimentaire.

 

Cette opération coïncide avec le pic de la période de soudure lorsque les stocks alimentaires des ménages sont au plus bas, a précisé la FAO dans un communiqué de presse publié mercredi.

 

Dans le cadre de cette initiative intitulée « Des intrants pour se protéger», la FAO fournit aux familles d'agriculteurs des cultures et des semences potagères, tandis que le PAM leur fournit des arachides, du maïs, du riz, du sorgho et des haricots.

 

« L'aide aux familles agricoles pour le redémarrage de la production alimentaire est essentiel pour le rétablissement du pays, car elle représente une source de nourriture et des revenus pour ces familles tout en apportant une certaine stabilité à la collectivité », affirme le Représentant de la FAO en République centrafricaine, Jean-Alexandre Scaglia. « Voilà pourquoi il est essentiel que nous fassions en sorte que les familles ne soient pas obligées, pour pallier à la pénurie actuelle, de consommer les graines destinées à être plantées ».

 

« Durant cette période, nous savons que la nourriture est restreinte et que les familles peinent à joindre les deux bouts», déclare le Directeur du PAM dans le pays, Bienvenu Djossa. « La nourriture fournie par le PAM garantit également que les semences seront plantées à temps et que les familles n'auront pas à souffrir de la faim ».

 

Trois années de troubles ont perturbé l'agriculture et fortement limité l'accès à la nourriture des populations qui ont dû faire face à de mauvaises récoltes successives, à l'effondrement des marchés et à la flambée des prix de plusieurs aliments de base.

 

En août et septembre lors de la deuxième saison de semis, les deux agences viendront en aide à un autre groupe de 50.000 familles. Dans le cadre de cette initiative, ce sont 100.000 familles au total qui bénéficieront d'une assistance cette année, soit un demi-million de personnes.

 

La distribution de semences et de nourriture a été rendue possible grâce à des fonds versés par les gouvernements des Etats-Unis, de Belgique, du Canada, de France, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni. Ont également contribué la Banque africaine de développement, l'Union européenne et ECHO, le Fonds Bêkou, le Fonds central d'intervention des Nations Unies pour les urgences humanitaires, le Fonds humanitaire commun pour la République centrafricaine, ONU-Femmes, et la Banque mondiale.

 

Dans un pays où 75% de la population dépend de l'agriculture, la FAO, le PAM et leurs partenaires ont travaillé ensemble depuis le début de le période troublée pour en atténuer les effets néfastes sur la production agricole et la sécurité alimentaire. L'initiative « Des intrants pour se protéger » a été mise en œuvre pour la première fois en 2014.

 

Toutefois, les deux agences de l'ONU avertissent que les populations centrafricaines risquent de ne recevoir que la moitié de l'aide requise si les bailleurs de fonds se contentent de verser la moitié des fonds requis. La FAO a besoin de 86 millions de dollars et, à ce jour, seulement 8% des besoins ont été couverts. Le PAM a besoin de 83 millions de dollars.

 

SOURCE Centre d'actualités de l'ONU

 

Copyright : PR NewsWire

 

Centrafrique : la FAO et le PAM procurent semences, outils et nourriture pour briser le cycle de la faim
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