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7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 11:35

 

 


La découverte d’une fosse commune fournit de nouvelles preuves


(Nairobi, le 7 juin 2016) – Des militaires de la République du Congo ont tué au moins 18 personnes, y compris des femmes et des enfants, entre décembre 2013 et juin 2015, alors qu’ils servaient dans les forces de maintien de la paix en République centrafricaine, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Deux ans après que Human Rights Watch ait communiqué pour la première fois des informations sur des disparitions forcées perpétrées par des soldats de maintien de la paix de la République du Congo, leur gouvernement n’a pris aucune mesure pour mener des enquêtes crédibles ou rendre justice pour ces crimes.


Une fosse commune découverte près d’une base des forces de maintien de la paix à Boali et exhumée le 16 février 2016 a révélé les restes de 12 personnes identifiées comme celles ayant été détenues par les soldats de maintien de la paix en mars 2014. L’exhumation des corps vient contredire la déclaration antérieure des forces de maintien de la paix soutenant que les victimes s’étaient échappées. Human Rights Watch a également documenté la mort par torture de deux leaders anti-balaka à Bossangoa en décembre 2013, l’exécution publique de deux anti-balaka présumés àMambéré en février 2014, et les passages à tabac ayant entraîné la mort de deux civils à Mambéré en juin 2015 par des soldats de maintien de la paix congolais.

« La découverte de 12 corps est une preuve accablante d’un crime effroyable commis par des soldats de maintien de la paix congolais, qui avaient été envoyés pour protéger la population, et non pour s’attaquer à elle », a indiqué Lewis Mudge, chercheur sur l’Afrique à Human Rights Watch. « Les autorités de la République du Congo ne devraient pas fermer les yeux sur les preuves croissantes de meurtres commis par leurs soldats à Boali et ailleurs. »


Ces crimes ont eu lieu alors que les soldats de maintien de la paix servaient dans la mission de maintien de la paix de l’Union africaine (UA), appelée MISCA, et dans la mission de maintien de la paix des Nations Unies, appelée MINUSCA.


Suite à l’exhumation de la fosse, Human Rights Watch a écrit au président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso et à l’UA, les appelant à lancer des enquêtes crédibles afin de traduire les responsables en justice.


Une organisation non gouvernementale locale a exhumé la fosse commune sur la propriété d’ENERCA, une entreprise hydro-électrique, dont le site à Boali sert de base aux forces de maintien de la paix depuis 2013. Les corps étaient dans un état de décomposition avancé, mais leurs vêtements et d’autres objets distinctifs ont permis d’identifier les victimes comme étant des membres d’un groupe d’au moins 12 personnes arrêtées par les soldats de maintien de la paix congolais le 24 mars 2014. Les personnes arrêtées avaient ensuite disparu.


Human Rights Watch a enquêté sur les disparitions à Boali en mai 2014, juillet 2014, mars 2015, et avril 2016. Suite à son déplacement à Boali en mars 2015, Human Rights Watch a informé à la fois les Nations Unies et les autorités gouvernementales de l’emplacement de la fosse présumée, qui se trouvait à 500 mètres environ d’une base de la MINUSCA, comme le montre cette image satellite. Cependant, les forces de maintien de la paix de l’UA et des Nations Unies, ainsi que les autorités nationales n’ont fait aucun effort pour protéger le site ou procéder à une exhumation par des légistes afin de préserver des preuves en vue de futures procédures judiciaires.

Les victimes ont été arrêtées suite à un violent incident entre des soldats de maintien de la paix congolais et un leader anti-balaka local, le soi-disant « général » Maurice Konoumo, au cours duquel un soldat de maintien de la paix avait perdu la vie. Rendus furieux par la mort de leur collègue, les soldats de maintien de la paix congolais ont cerné la maison du leader anti-balaka, ont arrêté cet homme ainsi qu’au moins 12 autres personnes, y compris cinq femmes, dont une enceinte de 6 mois, et deux enfants, un d’environ 10 ans et l’autre de 7 mois.


Des témoins ont décrit à Human Rights Watch que les personnes arrêtées avaient été conduites à la base des forces de maintien de la paix vers 19 h et confinées dans la villa numéro 6, utilisée par un commandant identifié par les témoins comme étant le capitaine Abena.


Les soldats de maintien de la paix ont ordonné aux civils qui vivaient dans ou près de la base de rentrer chez eux. Un témoin a raconté : « Ils sont arrivés et nous ont hurlé : “Rentrez chez vous et verrouillez vos portes ! Ne sortez pas !” Ils étaient très en colère. C’était la première et unique fois qu’ils nous ont obligés à nous enfermer chez nous comme ça, ce n’était pas normal. »


Plus tard cette nuit-là, les témoins ont entendu des cris et une salve de tirs venant d’une zone proche de la villa de l’autre côté de la route, suivie une heure plus tard par une autre rafale de tirs venant du même endroit. Un témoin a précisé qu’il avait entendu une discussion houleuse entre les soldats de maintien de la paix congolais entre les deux rafales de coups de feu pour savoir s’ils devaient tuer ou non les femmes et les enfants, après quoi la deuxième salve a retenti.


Le lendemain, des témoins ont vu des traces de sang à plusieurs endroits dans la base, y compris près de la pompe à eau où les soldats de maintien de la paix congolais lavaient leurs véhicules. Les soldats de maintien de la paix ont interdit l’accès à une zone appelée Usine Boali 3, à environ 500 mètres de la villa, ordonnant aux résidents de ne rien y cultiver et de ne pas couper l’herbe, sous prétexte que la zone était minée. Les résidents ont expliqué qu’ils pensaient que c’était là que les soldats de maintien de la paix avaient enterré les victimes.


Le 2 juin 2014, Human Rights Watch a publié des informations sur la disparition forcée d’au moins 11 victimes à Boali et sur la torture à mort de deux personnes perpétrées par des soldats de maintien de la paix à Bossangoa en décembre 2013, appelant l’UA à prendre des mesures, la mission de maintien de la paix étant déployée sous ses auspices. Le mois suivant, le commandant de la force MISCA a temporairement suspendu les commandants de Boali et de Bossangoa, le capitaine Abena et le capitaine Mokongo, et des hommes sous leur commandement ont été redéployés dans d’autres régions du pays.


Conformément à l’accord relatif au statut de la mission entre le gouvernement centrafricain et l’UA, les pays contributeurs de troupes ont la responsabilité de traduire en justice les membres de leurs forces pour tout crime commis en République centrafricaine.

 

Le 4 juillet 2014, Human Rights Watch a écrit au ministre des Affaires étrangères de la République du Congo pour l’informer des conclusions et à El Ghassim Wane, alors directeur du département Paix et Sécurité de l’UA, pour demander instamment que des enquêtes soient menées et les responsables de ces crimes traduits en justice. Il n’y a pas eu de réponse.


En septembre 2014, lorsque les Nations Unies ont pris le relais de la responsabilité du maintien de la paix de l’UA, les représentants de l’ONU ont insisté pour que tous les soldats de maintien de la paix congolais existants soient mutés hors de la République centrafricaine et remplacés par de nouveaux militaires afin de garantir qu’aucun des responsables des abus ne fasse partie de la mission des Nations Unies.

En mars 2015, des enquêteurs sur les droits humains de l’ONU ont mené des enquêtes sur les crimes perpétrés par les soldats de maintien de la paix à Boali et à Bossangoa. Le 5 juin 2015, le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) de l’ONU a publié une déclaration confirmant les conclusions de Human Rights Watch et a indiqué que « le contingent congolais de la MISCA [avaient] commis des actes de disparition forcée et de torture ainsi que des exécutions extrajudiciaires. » Les Nations Unies ont transmis nombre de messages diplomatiques au gouvernement congolais à Brazzaville, demandant instamment l’ouverture d’enquêtes sur les allégations sérieuses. Peu ou pas de mesures ont été prises par l’UA ou le gouvernement congolais.


Le mandat de la MINUSCA prévoit la mise en place d’un soutien à la police nationale et aux institutions judiciaires. Alors que la compétence en matière de poursuites judiciaires pour les crimes commis par les soldats de maintien de la paix revient à la République du Congo, en l’absence de mesures prises par les autorités judiciaires congolaises, les autorités nationales de la République centrafricaine avec le soutien des Nations Unies devraient ouvrir leurs propres enquêtes pour traduire les responsables de ces crimes en justice, a déclaré Human Rights Watch.

Le 4 février 2016, Human Rights Watch a aussi publié un rapport sur l’exploitation et les abus sexuels à l’encontre de femmes et de jeunes filles par des soldats de maintien de la paix de la République du Congo, entre autres, à Bambari de la mi-septembre à la mi-décembre 2015.


L’UA, l’ONU et les autorités judiciaires en République du Congo et en République centrafricaine devraient coopérer pour garantir que tous les responsables de ces crimes soient traduits en justice et empêcher que de tels crimes se produisent à nouveau, a indiqué Human Rights Watch.


« Simplement muter les troupes hors de la République centrafricaine sans autres conséquences envoie le message que les soldats de maintien de la paix peuvent commettre des meurtres en toute impunité », a expliqué Lewis Mudge. « Aucun soldat de maintien de la paix ne devrait être au-dessus des lois. » 

Pour de plus amples informations sur les abus perpétrés par des soldats de maintien de la paix de la République du Congo, veuillez lire la suite. 

Pour lire d’autres communiqués et rapports de Human Rights Watch sur la République centrafricaine, veuillez consulter :


https://www.hrw.org/fr/afrique/republique-centrafricaine

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
À Nairobi, Lewis Mudge (anglais, français) : +254-700-657-569 (portable), +1-646-637-3801 ou mudgel@hrw.org. Suivez-le sur Twitter :

 

@LewisMudge 

                                                                   
À New York, Philippe Bolopion (français, anglais) : +1-212-216-1276, +1-917-734-3201 (portable) ou bolopion@hrw.org. Suivez-le sur Twitter : @Bolopion
À Genève, Peter Bouckaert (français, anglais) : +41-789-459-385 (portable) oubouckap@hrw.org Suivez-le sur Twitter : @bouckap                                              


Exécutions sommaires commises par la MISCA à Boali – 2014

 

Le 24 mars 2014, des soldats de maintien de la paix congolais sont allés enquêter sur des tirs qu’ils avaient entendus en provenance de la maison d’un leader anti-balaka, connu sous le nom de « général » Maurice Konoumo. (En juin 2014, Human Rights Watch avait par erreur indiqué le nom de Mokono au lieu de Konoumo). Lorsque les soldats de maintien de la paix ont tenté de lui confisquer son arme, Konoumo, qui était saoul, a refusé de la leur remettre et une violente dispute a éclaté. Un prêtre catholique local respecté est intervenu pour calmer la situation.

Peu de temps après, un groupe de combattants anti-balaka a attaqué un véhicule de la MISCA près du marché central de Boali, lançant une grenade et ouvrant le feu à l’arme automatique. L’attaque a tué un soldat de maintien de la paix congolais et en a blessé quatre autres.


Suite à l’embuscade, un groupe d’environ 20 soldats de la MISCA a encerclé la propriété de Konoumo et a arrêté 13 personnes qui se trouvaient dans la maison :  Konoumo ; sa femme âgée de 21 ans enceinte, Laurene Mombassa ; son fils de 18 ans, Grace-a-Dieu Konoumo ; la femme de son fils, Ingrid Konoumo, survivante d’un massacre anti-balaka, musulmane, âgée de 16 ans, que Konoumo avait mariée de force à son fils ; son frère, Antoine Konoumo ; un combattant anti-balaka, Richard Selebangue ; sa femme âgée de 20 ans, Marie-Sandrine Selebangue ; Jaline, une combattante anti-balaka âgée de 17 ans ; Gbaguene, un combattant anti-balaka ; un ami de Bobissa, Jean Bruno Wilita ; la femme de Wilita, Marie Wilita, avec son bébé de 7 mois ; et Derek Yawete, un garçon de 10 ans venu de Bogangolo.


Les soldats de maintien de la paix ont conduit les personnes arrêtées à leur base sur le site d’ENERCA et les ont enfermées dans la villa du capitaine Abena. Les soldats de maintien de la paix ont ordonné à tous les civils qui vivaient dans ou près de la base de rentrer chez eux.

Un témoin a raconté :

 

J’ai protesté contre l’ordre de la MISCA et j’ai demandé : « Comment pouvez-vous me dire de rentrer chez moi ? » Mais un ami m’a dit : « Ça a l’air sérieux, ne discute pas à ce sujet. » J’ai vu un véhicule traverser le camp avec des personnes à bord. Je ne pouvais pas voir qui c’était, mais les personnes étaient des civils. Ce n’était pas des soldats de la MISCA. Nous sommes restés à l’intérieur pendant quelques heures, puis vers 23 h, nous avons entendu beaucoup de coups de feu et de cris provenant des environs de la villa du capitaine. Une heure plus tard, j’ai entendu une autre salve de tirs. Nous avons entendu la discussion entre les salves pour décider s’ils devaient tuer ou non les femmes et les enfants.

 

Vers 1 heure du matin, j’ai vu leurs véhicules traverser le camp.

 

Après l’exécution, les soldats de maintien de la paix congolais ont nettoyé leur camion à l’eau de la pompe près de leur villa, ont raconté à Human Rights Watch des témoins interrogés en juin 2015. « Le lendemain matin, il y avait du sang partout autour de la pompe », a décrit un témoin. Un autre a précisé : « Même aujourd’hui, on trouve encore des cheveux près de la pompe. »

 

Le 3 juin 2014, après que Human Rights Watch ait publié son rapport sur les disparitions, l’UA a diffusé un communiqué de presse indiquant qu’elle avait ouvert une enquête sur les allégations et qu’en fonction de ses conclusions, elle « prendrait les mesures nécessaires selon les règlements régissant le fonctionnement de la MISCA. » Aucune information sur cette enquête n’a jamais été rendue publique. En mars 2015, des représentants de l’UA ont indiqué à Human Rights Watch qu’un rapport avait été rédigé, mais qu’ils n’avaient pas la possibilité d’en divulguer le contenu ni les conclusions. Lorsqu’en mars 2015, des enquêteurs sur les droits humains de l’ONU ont enquêté sur les crimes perpétrés par les soldats de maintien de la paix à Boali et à Bossangoa, ils ont confirmé que le contingent congolais de la MISCA avait commis des actes de disparition forcée et de torture ainsi que des exécutions extrajudiciaires.

 

Découverte de la fosse commune

 

L’organisation non gouvernementale locale a exhumé la fosse commune le 16 février 2016 à l’emplacement exact indiqué par les témoignages recueillis par Human Rights Watch. L’organisation, dont les missions incluent d’enlever des cadavres de puits et d’autres sources d’eau, a été informée de l’existence de cette fosse commune par des résidents locaux et le groupe a reçu des autorités locales la permission d’exhumer. L’exhumation a eu lieu en présence des autorités locales, dont un représentant de la police nationale, qui a décrit l’exhumation dans son rapport de police comme celle des « anti-balaka [qui avaient été] kidnappés par la MISCA, tués et enterrés ici ». Aucun légiste n’était présent.

 

L’exhumation a révélé 12 crânes, des vêtements correspondant à ceux des individus qui avaient été portés disparus en 2014, et plusieurs amulettes anti-balaka qui avaient été arborées par le général et ses combattants. Les personnes présentes à l’exhumation ont indiqué qu’elles ne pensaient pas que le crâne du bébé avait été retrouvé, même si l’un des crânes, bien plus petit que les autres, était considéré comme pouvant être celui d’un garçon de 10 ans.

 

Un individu qui a participé à l’exhumation a raconté à Human Rights Watch : « Les corps étaient enterrés les uns sur les autres, presque en couches. Je pense qu’ils avaient déjà été tués avant d’être mis dans la fosse, parce qu’ils ont été jetés les uns sur les autres. »

 

Un autre a indiqué : « Nous avons d’abord trouvé des gris-gris (amulettes traditionnelles associées aux anti-balaka), puis quelques vêtements et enfin les corps. » Une personne qui a pris part à l’exhumation, un ancien combattant anti-balaka de Boali, a reconnu la veste de Maurice Konomou.

 

Après l’exhumation, les corps ont été déplacés dans de nouvelles tombes à 2 kilomètres environ de Boali, dans un lieu isolé.

 

 En avril 2016, un des proches de Konomou a expliqué à Human Rights Watch :

 

Nous n’avons pas oublié ce qu’il s’est passé. Nous voulons que les soldats de la MISCA soient traduits en justice. Les personnes qui sont mortes auraient pu aider leurs familles si elles n’avaient pas été tuées. Nous voulons qu’une véritable enquête soit menée, nous ne sommes pas satisfaits de l’enquête menée jusqu’à présent. On dirait que la République centrafricaine ne représente rien pour l’Union africaine. Je me demande parfois : « Que se passerait-il si la justice pouvait être rendue ? Qu’est-ce que cela ferait si une véritable enquête était menée ?

 

Torture et meurtres commis à Bossangoa par la MISCA – 2013

 

Le 22 décembre 2013, des soldats de maintien de la paix congolais ont torturé à mort deux leaders anti-balaka à Bossangoa, après le lynchage brutal d’un soldat de maintien de la paix congolais le même jour. L’incident a été rapporté pour la première fois par Human Rights Watch en juin 2014, bien que de nombreux membres du personnel de l’ONU et de travailleurs humanitaires locaux qui séjournaient à la base de la MISCA à l’époque pour leur sécurité en aient été témoins. Enfermés dans une salle du personnel pendant l’incident, le personnel de l’ONU et les travailleurs humanitaires ont entendu les soldats de maintien de la paix congolais torturer les deux hommes toute la nuit. Leurs corps mutilés ont été retrouvés le lendemain et vus par de nombreux témoins qui ont confirmé que les deux hommes présentaient des brûlures importantes et des signes indiquant que des gouttes de plastique fondu brûlant avaient été versées sur leurs corps.

 

Exécutions commises par la MISCA à Mambéré – 2014

 

 Le 26 février 2014, des soldats de maintien de la paix congolais ont tué, à Mambéré, deux combattants anti-balaka surnommés Palasie et Court Pied, au carrefour principal de la ville devant une grande foule de badauds. Des témoins interrogés par Human Rights Watch en avril 2016 ont expliqué que les soldats de maintien de la paix congolais leur avaient dit que les deux hommes avaient été capturés la veille dans le village de Bambio.

 

Un témoin qui a vu les exécutions a raconté :

 

J’ai vu deux hommes avec les mains liées derrière le dos. Il y avait un grand groupe de personnes qui regardaient, peut-être 200. Toutes les personnes étaient curieuses de les voir. Ils ont forcé les hommes à s’allonger sur le sol. Le commandant de la MISCA a pris les pistolets d’un soldat et les a abattus... Nous étions tous choqués par ce que nous avions vu. Je n’avais jamais vu quelqu’un se faire tuer comme ça.

 

Un autre témoin a expliqué que les soldats de maintien de la paix avaient incité les personnes à assister à l’exécution publique en hurlant : « Ce sont des anti-balaka, nous allons les tuer ». Le témoin a précisé que lorsqu’une foule s’était rassemblée, « les soldats de maintien de la paix ont forcé les deux hommes à descendre de leur camion, à s’allonger sur le sol puis leur ont tiré dans la tête et la poitrine. » Après l’exécution, les soldats de maintien de la paix ont obligé les résidents locaux à enterrer les corps, en leur disant : « Si vous n’enterrez pas ces corps tout de suite, nous tuerons trois fois plus de personnes. » Les résidents ont enterré les corps dans le cimetière derrière la gendarmerie.

 
Usage d’une force excessive et meurtres à Mambéré commis par la MINUSCA – 2015 

Le 10 juin 2015, des Casques bleus congolais basés à Mambéré ont arrêté et frappé quatre hommes, dont deux sont morts plus tard de leurs blessures.

Selon les recherches de Human Rights Watch menées en avril 2016, les soldats de maintien de la paix ont arrêté les hommes en raison d’une dispute entre un Casque bleu et l’une des victimes au sujet d’une femme. Human Rights Watch n’a trouvé aucune information pour corroborer le fait que les hommes avaient été impliqués dans des activités criminelles, comme soutenu par la MINUSCA dans un communiqué de presse publié le 10 juin.


Trois des hommes – Alban Nambokinena, Kouvo Befio et Douala Bakiko – étaient voisins. Des témoins ont raconté qu’ils avaient été arrêtés à leur domicile tôt le matin du 10 juin et sévèrement battus au cours de leur arrestation. Nambokinena a expliqué :

 

J’ai entendu frapper un coup à ma porte vers 4 h du matin et j’ai ouvert. C’était des membres de la MINUSCA en uniforme militaire avec leurs casques bleus.

 

Au début, j’ai pensé que c’était peut-être pour du travail, donc je suis sorti, mais les hommes de la MINUSCA m’ont attrapé et ont commencé à me frapper devant ma maison. En même temps, ils ont tiré mon voisin Kouvo hors de chez lui et se sont mis à le battre lui aussi. Ils nous donnaient des coups de pieds et nous frappaient avec leurs fusils. Je savais que je n’avais rien fait, alors j’ai hurlé : « Qu’est-ce que j’ai fait ? » Ils me frappaient seulement et parlaient entre eux dans leur propre langue.

 

Un autre témoin, un ami des hommes arrêtés, a indiqué : « Lorsque j’ai vu les hommes monter dans le camion, j’ai essayé de les suivre, mais les soldats de la MINUSCA ont pointé leurs armes sur moi en disant, “Si tu nous suis, nous te tuerons”. Je suis juste rentré chez moi et j’ai pleuré. »

 

Les trois hommes, ainsi qu’un quatrième, Bernard Lamaye, ont été conduits à la base de la MINUSCA congolaise dans la zone de la scierie, où les passages à tabac ont continué pendant des heures.


Nambokinena a poursuivi :

 

Lorsque nous sommes arrivés à la scierie, ils ont vraiment commencé à nous frapper sérieusement dehors, en plein air. Ils ont fait quelque chose qu’ils appelaient « opération hélicoptère ». Ça se passait ainsi : quatre hommes attrapaient chacun une main ou un pied. Ensuite, ils nous jetaient aussi haut qu’ils pouvaient. Nous retombions et atterrissions sur des planches, ils nous donnaient des coups de pieds pendant notre chute.

 

Ils essaient de nous briser le corps. Je n’ai pas vraiment entendu ce qu’ils disaient parce que les Congolais parlaient entre eux. Ils ne posaient pas de questions. Ils ne nous ont pas interrogés ni demandé d’avouer quelque chose, ils nous frappaient, c’est tout. Ils m’ont fait l’« opération hélicoptère » quatre fois. Je ne peux pas vous dire combien cela faisait mal à la nuque, au dos et à la tête. Au bout d’un certain temps cependant, je ne ressentais plus la douleur. J’ai pensé que mon dos allait se casser en deux, j’ai vraiment cru que cela se produisait.

 

Enfin, lorsque je ne ressentais plus rien, le commandant a dit : « OK, ça suffit, mettez-les dans le conteneur ». Il était peut-être 6 h du matin parce que le soleil se levait.

 

Les hommes ont été enfermés dans un vieux conteneur d’expédition. Après quelques heures, un des hommes, Douala, est décédé de ses blessures. Un autre, Befio, est tombé dans le coma. Nambokinena a dit :

 

Nous avons commencé à crier. Nous avons appelé la MINUSCA. Un garde a hurlé : « Arrêtez ! Ne criez pas ! » Nous avons répondu : « Non, l’un des nôtres est mort ! » Le garde a dit : « Si nous ouvrons la porte et nous voyons que personne n’est mort, vous allez souffrir ». Mais ils ont ouvert la porte et un militaire de la MINUSCA est entré. Il a vu que Douala était mort. Il l’a vu immédiatement.

 

En apprenant ce décès, les soldats de maintien de la paix ont emporté les trois hommes restants à l’hôpital à Berberati, à 125 kilomètres de Mambéré. Des témoins ont décrit avoir vu les hommes être portés vers le camion de la MINUSCA. Un témoin a indiqué : « Il était évident qu’ils ne pouvaient pas marcher ».

 

Les soldats de maintien de la paix ont déclaré au personnel hospitalier que les hommes étaient des voleurs. Le personnel hospitalier et les autorités locales ont expliqué qu’ils avaient reconnu les hommes, savaient qu’ils venaient de Mambéré et ne croyaient pas qu’il s’agissait de criminels. Les membres du personnel médical ont dit que Befio était dans le coma à son arrivée à l’hôpital. Il est mort le 14 juin 2015.

Le jour suivant le décès de Befio, la MINUSCA a conduit les deux survivants en avion à Bangui, la capitale, puis les a transportés en ambulance à l’hôpital local. Les autorités locales ont donné à chacun 50 000 francs (environ 85 USD).

Dans le cadre des procédures normales, les criminels soupçonnés sont transférés à Bangui par la police de la MINUSCA, UNPOL, à la demande des procureurs nationaux ou locaux, et sont remis aux autorités nationales. Dans ce cas, le procureur national a indiqué à Human Rights Watch qu’il n’avait pas connaissance d’une quelconque demande de son bureau pour transporter les deux survivants à Bangui.

Après s’être rétablis, les hommes ont quitté l’hôpital.  Ils n’ont pas été inculpés ni reçu une autre aide. « Nous avons vite été oubliés », a constaté l’un d’eux. Après un mois à Bangui, les hommes se sont retrouvés sans argent et sont rentrés à Mambéré en autostop.


Nambokinena a dit :

 

Si je suis accusé d’un crime, qu’ils viennent m’arrêter. C’est la MINUSCA qui a commis un crime. Je ne me suis pas remis de cela. J’ai des douleurs dans la nuque, le dos et les hanches. J’essaie de travailler, mais c’est difficile parce que mon travail consiste à charger du bois très lourd sur des camions. Je dois maintenant demander à quelqu’un de prendre ma place parce que mon travail est très physique et qu’il exige de la force. Je n’ai pas d’argent pour consulter un médecin. Quand j’aurai gagné un peu d’argent, je demanderai à un médecin de me donner des médicaments qui me donneront à nouveau la force de bouger. C’est difficile de bouger beaucoup et j’ai maintenant de terribles migraines.

 

Je pense beaucoup à ce qui m’est arrivé. Je suis traumatisé. Quand je vois les Congolais en ville, je me rappelle ce qu’il s’est passé. La population a encore peur des Congolais à cause de ça.

 

J’ai deux enfants et ma vie a empiré. Je ne peux plus nourrir mes enfants comme avant. Je n’ai plus la force de travailler comme avant. Je gagne deux fois moins d’argent qu’avant parce que ma santé est affectée. Pour tous mes problèmes, j’ai reçu seulement 50 000 francs et j’ai tout dépensé en médicaments à Bangui.

 

Vingt Casques bleus Congolais de l’unité de Mambéré ont été rapatriés après ces meurtres. Human Rights Watch ne sait pas si des soldats ont été traduits en justice pour ces meurtres et ces passages à tabac graves.

 

La MINUSCA a enquêté sur l’incident en 2015 et a adressé les conclusions au gouvernement de la République du Congo via une note diplomatique. À la connaissance de Human Rights Watch, il n’y a pas eu de réponse.

En avril 2016, la MINUSCA a ouvert une enquête interne, appelée commission d’enquête, sur l’incident. La commission d’enquête établira un rapport sur les procédures internes de la MINUSCA et comment la mission a réagi.

 

 

République centrafricaine : Des meurtres commis par des soldats de maintien de la paix (HRW)
République centrafricaine : Des meurtres commis par des soldats de maintien de la paix (HRW)
République centrafricaine : Des meurtres commis par des soldats de maintien de la paix (HRW)
République centrafricaine : Des meurtres commis par des soldats de maintien de la paix (HRW)
République centrafricaine : Des meurtres commis par des soldats de maintien de la paix (HRW)
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Published by Centrafrique-Presse.com
6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 16:24

 

 

http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 6 JUIN 2016

 

BANGUI, 06 juin 2016 (RJDH)—Le présumé auteur du meurtre d’un jeune supporter des fauves à la fin du match Centrafrique-Angola, conduit à la Section de Recherche et d’investigation a été libéré quelques heures après son arrestation. Selon des sources de la SRI, des éléments de la Minusca l’ont libéré après l’intervention du Procureur de la République.

 

Des sources de la SRI ont confié au RJDH que ce présumé auteur du meurtre fait partie du contingent rwandais de la Minusca. Quelques heures après sa détention, il a été libéré, « deux généraux rwandais accompagnés d’une dizaine de véhicule ont exigé sa libération. Nous avons résisté au point de riposter par échanges des tirs. C’est peu après que le procureur est intervenue qu’il a été relâché », a confié une source de la SRI.

 

Selon les informations du RJDH, ces généraux auraient promis de remettre le présumé au cas où la nécessité de l’enquête se présenterait.

 

Les circonstances exactes de l’incident d’hier ne sont clairement élucidées. Des sources proches de l’acte ont indiqué que l’élément de la Minusca a été confondu par certains jeunes pour sa morphologie à un soldat de l’ex Séléka qui continuerait à commettre des exactions dans le 5e arrondissement de Bangui.

 

Ces témoins ont ajouté que cet élément, habillé en tenue civile aurait été menacé par la foule, « les gens avaient commencé à le menacer verbalement. Comme il ne comprenait pas la langue nationale, il a sorti son pistolet et a tiré sur la victime avant de s’en fuir et monter dans un véhicule des Nations-Unies. Il a été attrapé plus tard», a raconté un témoin.

 

D’autres témoignages indiquent que le présumé était à bord d’un véhicule 4/4 des Nations-Unies avant de tirer sur la victime qui proférerait des menaces contre un autre jeune assimilé à cet élément de l’ex-Séléka.

 

Contactés par le RJDH, la Minusca, le Ministre de la sécurité publique et le procureur ne sont pas disponibles pour se prononcer sur l’affaire et la libération du présumé auteur.

 

Selon un communiqué de la Minusca, elle « déplore le décès d’un civil centrafricain survenu au cours d’un incident pendant lequel une foule agitée a pris à partie son bataillon affecté à la sécurité présidentielle. Lors de l’altercation, un civil a trouvé la mort, touché par une balle. Une enquête a été immédiatement initiée sur les circonstances de l’incident. La Mission voudrait d’ores et déjà préciser que le décès de ce civil n’est en aucun cas lié à des considérations religieuses».

 

La MINUSCA a ajouté qu’elle informera davantage sur le sujet dès que possible et parle « d’un incident impliquant son bataillon chargé de la sécurité présidentielle ». Cependant, elle ne s’est pas encore prononcée sur la libération du présumé auteur.

 

Plusieurs personnes ont déploré cet acte qui est intervenu au moment où Bangui reprend une ambiance de cohésion et de sécurité.

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

CP/SPK#09/2016

 

LA MINUSCA DEPLORE LE DECES D’UN CIVIL CENTRAFRICAIN SUITE A UN INCIDENT IMPLIQUANT SON BATAILLON CHARGE DE LA SECURITE PRESIDENTIELLE

 

Bangui, le 6 juin 2016 - La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) déplore le décès le 5 juin 2016, d’un civil centrafricain survenu au cours d’un incident pendant lequel un groupe de supporters a pris à partie son bataillon affecté à la sécurité présidentielle.

 

Lors de l’altercation, un civil a trouvé la mort, touché par une balle. Une enquête a été immédiatement initiée sur les circonstances de l’incident. La Mission voudrait d’ores et déjà préciser que le décès de ce civil n’est en aucun cas lié à des considérations religieuses.

 

La MINUSCA informera davantage sur le sujet dès que possible.

 

Centrafrique : Le présumé auteur du meurtre d’un jeune supporter libéré à la SRI par la Minusca
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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 16:12
Nouvelles nationales sur APA
Nouvelles nationales sur APA

 

Une personne tuée par balle après la victoire de la RCA sur l'Angola 3 à 1

 

APA Bangui (Centrafrique) 06/06/16 - Un supporter de l’équipe centrafricaine de football a été tué ce dimanche à la sortie du complexe sportif Barthélémy Boganda en manifestant sa joie suite à la victoire des footballeurs centrafricains sur ceux de l’Angola un à zéro, en match comptant pour la 5ème journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2016.

 

Le jeune homme manifestait sa joie lorsqu’il a été atteint par une balle d’un pistolet tiré par un homme identifié comme un élément des casques bleus.

 

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a déploré ce décès, en expliquant que c'est un civil centrafricain décédé au cours d’un incident pendant lequel une foule agitée a pris à partie son bataillon affecté à la sécurité présidentielle.

 

Lors de l’altercation, un civil a trouvé la mort, touché par une balle. Une enquête a été immédiatement initiée sur les circonstances de l’incident.

 

 

Les musulmans de Centrafrique tournent la page des violences et entament le ramadan

 

APA Bangui (Centrafrique) 06/06/16 - La Communauté Islamique de Centrafrique "CICA Bangui", a lancé un appel aux musulmans du pays de démarrer ce lundi le jeûne du ramadan dans un communiqué publié ce dimanche soir sur la Radio nationale

 

Le ramadan de cette année sera celui de retour à une vie normale pour les Centrafricains de tous bords.

 

Le jeûne du ramadan de cette année sera certainement bien vécu par les musulmans de Centrafrique qui, il y a trois ans, ont perdu presque toutes leurs mosquées sur toute l’étendue du territoire à cause de violences communautaires.

 

A la faveur du retour à l’ordre constitutionnel, la majorité des musulmans qui étaient en exil ont commencé à rentrer au pays. Certaines mosquées ont été également reconstruites facilitant ainsi le regroupement pour la prière.

 

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 16:10
A Muhammad Ali par Bambote Makombo

 

1942- 2016

 

1

 

 Au sommet, boxeur

Comme un grand poète

Tu bascules la Terre

 

2

 

Tu as changé de

Nom plus d’esclave

Je ne vais pas

Tuer mon frère

Innocent au bout

De la terre

 

3

 

Ce siècle jumeau

De Madiba Mandela

De Muhammad Ali

Fils d’Afrique!

 

4

 

Ces deux étoiles jumelles

Coincident dans l’esprit

Du monde changé

 

5

 

En vain les injustes

Prisons

En vain les injustes

Morts

En vain les injustes

Douleurs, avançons!

En vain les injustes

Pillages

 

6

 

Muhammad Ali

Boxeur au sommet

Avec ton frère Mandela

Les Princes  sont cet

Esprit nouveau

 

7

 

Leçon de Muhammad Ali

De Madiba Mandela

D’Afrique : ôte-toi

De mon esprit, colon

 

8

 

Ramasse par terre homme

Le nom de ton grand-père noir

Les semelles le foulent

Prends-le le nom

Endosse le nom

De l’Afrique

Aux orties le nom esclave

 

9

 

Fils d’Afrique

Homme nouveau

Ta voix chasse

Ces mouches sanglantes

Ces attardés mentaux

Faisant main basse

Sur ta Terre

 

10

 

Par l’œil vif éclair

Pan!

De sa vie

 Muhammad Ali  proclame

Libérez vos terres

Mangez ce qu’elles vous offrent.

 

 

Makombo Bamboté

 

4 juin 2016

 

 

 

 

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 16:06

 

 

 

Par RFI  04-06-2016 Modifié le 04-06-2016 à 23:06

 

Une procédure disciplinaire a été ouverte contre neuf militaires français accusés d'avoir tabassé deux Centrafricains ou d'avoir laissé faire, alors que la force française Sangaris est déjà mise en cause dans des scandales d'abus sexuels. Mais cette nouvelle procédure concerne des faits distincts, qui ont eu lieu il y a deux ans, à Bangui.

 

Les faits que le ministère de la Défense qualifie de « graves » remontent à deux ans. A l’époque, plusieurs centaines de militaires de la mission française Sangaris se trouvent à Bangui, où plus de 100 000 personnes se sont entassées aux abords de l’aéroport M’Poko. Leur objectif : faire cesser les affrontements entre les Seleka et les anti-balaka.

 

A deux reprises, selon les sources de RFI, des militaires de la mission Sangaris ont tabassé des Centrafricains : un simple civil et un anti-balaka, qui a été remis aux gendarmes centrafricains. Dans les deux cas, des militaires du deuxième régiment d’infanterie de marine sont mis en cause.

 

Neuf militaires suspendus

 

En tout, neuf militaires ont été suspendus. Trois soldats et deux sous-officiers sont accusés d’être « auteurs de violences ». Pari ailleurs, quatre « responsables hiérarchiques » sont, eux, accusés de les avoir couverts. Les résultats de l'enquête de commandement ont été transmis à la justice.

 

Qu'ils soient ou non condamnés par un tribunal, les militaires mis en cause sont susceptibles être sanctionnés par l'armée. Des sanctions pouvant aller jusqu'à leur exclusion.

 

Centrafricains tabassés : procédure disciplinaire contre neuf militaires français
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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 17:01

 

 

© 2016 AFP  04.06.2016 à 03:30

 

Siège de l'ONU à New York Les Nations unies ont annoncé vendredi qu'elles ne renouvelleraient pas le mandat des policiers burundais en mission pour l'ONU en Centrafrique, en réaction à des accusations d'exactions commises par ces forces de l'ordre au Burundi avant leur déploiement.

 

Cette décision suit "les accusations actuelles d'atteintes sérieuses et persistantes aux droits de l'homme au Burundi", a précisé Stefan Feller, conseiller principal des Casques bleus sur les questions policières.

 

Les 280 policiers burundais en poste ne seront pas remplacés lorsque leur mission à Bangui, la capitale centrafricaine, s'achèvera aux alentours de septembre.

 

Une ONG burundaise, Focode, avait demandé en février aux Nations unies d'enquêter sur des accusations d'exactions commises par des policiers burundais qui se trouveraient maintenant à Bangui.

 

"Compte tenu de la situation actuelle au Burundi, décision a été prise à l'ONU de ne pas remplacer les brigades de police servant dans le pays (la Centrafrique, ndlr) lorsque leur mission s'achèvera", a indiqué le porte-parole de l'ONU Farhan Haq.

 

Focode accuse le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, d'avoir récompensé, en les envoyant participer à des missions de l'ONU, plusieurs soldats et policiers qui ont participé à la répression de ses opposants. Certains auraient tiré à balles réelles sur des manifestants à Bujumbura, la capitale, et auraient été impliqués dans des actes de tortures, des viols, des exécutions sommaires et des attaques menées sur des hôpitaux, selon l'ONG.

 

Contrairement aux policiers, aucune décision n'a pour l'instant été prise concernant les quelque 840 militaires venus du Burundi qui participent à la mission de l'ONU en République centrafricaine (Minusca). Des responsables de l'ONU ont toutefois indiqué qu'ils étudiaient les dossiers des soldats burundais.

 

"Nous allons continuer à surveiller la situation dans le pays et nous déciderons en conséquence de l'avenir du déploiement des militaires", a indiqué un responsable de l'ONU sous couvert d'anonymat.

 

Le Burundi participe depuis 2014 à la Minusca, qui a déployé 12.000 hommes en Centrafrique.

 

Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences qui ont déjà fait 500 morts lorsque le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d'être réélu en juillet.

Centrafrique: l'ONU met un terme au mandat des policiers burundais, accusés d'exactions
Centrafrique: l'ONU met un terme au mandat des policiers burundais, accusés d'exactions
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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 16:30

 

                   

 

Le résultat d'une enquête auprès des parlementaires centrafricains montre que plus d'1/3 des députés sont analphabètes ou illettrés. Cette situation a surpris bon nombres d'entre nous qui la qualifient de scandaleux et d'incroyable. Nous avons après analyse compris que cette situation est normale, une suite logique  que scandaleuse : c'est le reflet de la société centrafricaine. La population centrafricaine est à moitié analphabète ou illettrée. Qui avait affirmé que les députés sont les représentants du peuple, les élus de la nation ? Alors en quoi avoir des députés illettrés ou analphabètes dérange ? Il ne faut pas faire d'amalgame entre les deux concepts qui sont des synonymes mais différents.

 

L'illettré par définition est la personne qui ne sait ni lire ni écrire suite à une scolarisation. Par contre l'analphabète n'a jamais été scolarisé. Nous sommes en démocratie, et la démocratie sous-entend le respect du principe de légalité. Ainsi existe-il des dispositions dans le droit positif centrafricain qui interdisent aux illettrés ou analphabètes d'être candidats à la députation ou d'être élus ? À notre connaissance non, aucun texte n'interdit les députés analphabètes d'être élus. Alors pourquoi s'en prendre aux députés illettrés ? Quelles fautes ont-ils commis ? Leur seul tort, c'est d'être illettrés ? Sur la base de quoi on les profane ? S'il y a un coupable dans ce dossier, c'est le législateur qui n'a pas imposé un minimum de scolarisation dans les conditions d'éligibilité des parlementaires : alors, arrêtez de les stigmatiser. Si une bonne partie des députés est illettrée, la faute incombe à l'Etat : un système éducatif non adapté, manque d'infrastructures, certains villages n'ont pas d'écoles ou il faut faire des kilomètres pour en trouver une alors que l'alphabétisation  et le droit à l'éducation sont des droits fondamentaux garantis par l'article 26 de la déclaration universelle des droits de l'homme.

 

On assiste ainsi à la défaillance et la démission de l'Etat dans ses missions régaliennes. S'il arrive qu'un député illettré ou analphabète démissionne suite aux harcèlements, la haute cour constitutionnelle ne dispose pas de base juridique pour accepter une telle démission. Le député est le représentant du peuple à l'assemblée nationale. A ce titre, il défend ses intérêts, examine les projets de loi et les vote. Ainsi avant de voter il faut comprendre, analyser, discuter, amender et voter. Les débats portent sur différents thèmes qui ne sont pas enseignés à l'école. Il faut vivre les problèmes du terroir pour les comprendre d'où l'importance des analphabètes ou paysans qui vivent dans les terroirs et qui connaissent mieux les problèmes dû terroirs que les intellectuels venus d'ailleurs qui ne maîtrisent pas les réalités socio-économiques. Les profils des députés doivent êtres différents et complémentaires. Il est avéré que certains députés passent leur temps à dormir lors des sessions et à voter sans comprendre la quintessence des lois mais il ne faut pas généraliser.

 

Alors, quelle est la différence entre un député analphabète et un député qui dit toujours "oui, oui" à toutes propositions ? Les députés illettrés ne sont pas l'apanage de la Centrafrique, on les retrouve partout ailleurs en Afrique. Alors qu'est ce qui surprend ? Des solutions sont proposées dans ce cas d'espèce pour palier à ce que certains qualifient de dramatiques : entre autres, les débats peuvent se tenir en sango car cette dernière est la deuxième langue officielle, les repartir dans les différentes commissions de l'assemblée nationale, ne pas leur attribuer des postes de responsabilité ou de prestige, les respecter car ils ont été élus par un peuple souverain. Ensuite, le gouvernement doit initier un projet de loi pour exiger aux candidats à la députation au minimum le brevet des collèges. Ainsi, ne peuvent être parlementaires que des personnalités justifiant d'un niveau d'instruction équivalent à la fin des collèges. Mais attention, ne le dites à personnes, si on vous demande, ne dites pas que c'est moi.                                                                                                             

 

Yaoundé, le 03 Juin 2016

 

Bernard SELEMBY DOUDOU

 

Juriste, Administrateur des Elections.

LES PARLEMENTAIRES : REFLETS DE LA SOCIÉTÉ CENTRAFRICAINE
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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 15:23

 

 

http://www.mondafrique.com/  Par Aza Boukhris - 4 juin 2016

 

Sera-t-on en présence du premier faux pas du nouveau président centrafricain qui avait fait pour l’instant profil bas? En effet Faustin Archange Toudera vient de nommer les généraux Guillaume Lapo et Jean Pierre Dolle Waya aux postes clef des Forces Armées du pays. Elles viennent après celles du général Antoine Gambi comme chef d’État major de la Présidence. Or ces militaires ont fort mauvaise réputation. Ils ont servi …et se sont servis sous l’ancien président Bozize et pour deux d’entre eux, sous le règne de Michel Djotodia, le chef contesté de la Séléka qui dut quitter le pouvoir en janvier 2014.

 

Le général Lapo notamment, directeur général du Trésor Public sous le président Bozizé, avait attribué bon nombre d’appels d’offre à sa propre société Polygone avant d’être écarté. Le bilan des deux autres généraux n’est pas plus brillant.

 

Protestations populaires

 

Ces nominations ont provoqué des ripostes en rafales sur les réseaux sociaux. De nombreux centrafricains s’inquiètent des risques de pillage de l’Etat. Ces gradés n’inspirent apparemment aucune confiance au peuple centrafricain, qui s’inquiètent du mauvais usage des dizaines de millions d’euros déversés par les bailleurs internationaux. Comme sous la présidence de Catherine Samba-Panza, ces prédateurs pourront détourner les marchés publics et les subventions sans que la Minusca et les militaires français, soucieux du seul ordre public apparent, ne s’y opposent.

 

Attention à la partition!

 

Il existe peu de cas d’une république bannière comme la Centrafrique dont les dirigeants, quels qu’ils soient sont aussi protégés par l’Onu et la France. Du coup, le pays est moins uni que jamais et le risque de partition est extrêmement  fort. Le nord-est du pays est en effet occupé par les ex-Séléka. Christophe Gazam Betty, l’ancien ambassadeur en Chine durant sept ans et ancien ministre et cousin de Djotodia, renoue avec les Chinois. Ces derniers sont trop heureux de revenir exploiter le pétrole du nord est.

 

Par ce grand bond en arrière, on revient aux temps troubles de septembre 2012. Les acteurs sont les mêmes: des milliers de morts, un million de Centrafricains chassés de leur domicile. Les milliards d’euros dépensés dont plusieurs centaines de millions par la France n’auront servi à rien.

 

Le candidat du peuple et des pauvres peut dormir tranquille, mais seulement dans “Bangui la douce”, la capitale de la Centrafrique de plus en plus isolée du reste du pays.

Lu pour vous : La Centrafrique à nouveau au bord de la partition
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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 15:01

 

 

04/06/16 (AFP)

 

Nouvelle affaire embarrassante pour l'armée française en Centrafrique: une procédure disciplinaire a été ouverte contre cinq de ses soldats, accusés d'avoir passé à tabac deux Centrafricains à Bangui ou d'avoir laissé faire.

 

La force française Sangaris, présente en Centrafrique depuis décembre 2013, est déjà mise en cause dans des scandales d'abus sexuels, tout comme des Casques bleus de nombreux contingents.

 

Trois enquêtes judiciaires sont en cours à Paris sur ces accusations de viols, d'abus ou d'exploitation sexuelle, notamment sur mineurs.

 

Cette fois, "il n'y a aucune connotation sexuelle dans cette pitoyable affaire", selon un proche du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, cité par le quotidien régional Ouest France qui a révélé l'affaire.

 

Cinq soldats français sont soupçonnés d'avoir commis ou laissé commettre de graves sévices physiques sur deux ressortissants centrafricains dans un poste de contrôle du PK 12 (point kilométrique) à Bangui, au début de 2014.

 

"Au vu de la gravité des faits, des mesures de suspension ont été prononcées" contre les cinq militaires, a annoncé samedi le ministère français de la Défense. Une procédure disciplinaire a également été engagée et pourrait se conclure par une éviction de l'armée, a-t-il ajouté.

 

Quatre autres militaires font aussi l'objet de sanctions parce que, "tout en ayant eu connaissance des faits, ils n'en n'ont pas rendu compte", selon le ministère. Ces sanctions, qui comprennent des jours de mise aux arrêts, ne prévoient pas leur éviction de l'armée mais vont sérieusement entraver leur carrière, a précisé l'entourage du ministre.

 

- 'Pas d'impunité' -

 

Les accusations concernent des soldats du 2ème régiment d'infanterie de marine (2e Rima), basé dans l'Ouest de la France, dont un responsable sonne l'alerte le 28 avril. L'affaire remonte par la voie hiérarchique jusqu'au ministre de la Défense qui en informe la justice.

 

Celle-ci va désormais tenter de comprendre pourquoi ces soldats s'en sont pris à ces deux Centrafricains, dont un serait membre d'une milice locale, et pourquoi le ou les officiers présents n'ont pas empêché les faits.

 

La France est intervenue en décembre 2013 en Centrafrique, une de ses anciennes colonies en proie à l'anarchie et aux violences intercommunautaires.

 

Cette intervention et le déploiement de 12.000 Casques bleus de la Minusca ont fait retomber les violences et permis l'organisation d'élections, qui ont porté au pouvoir en février un nouveau président, Faustin Archange Touadéra.

 

L'opération Sangaris doit se terminer en décembre, au terme d'un désengagement progressif. De plus de 2.500 militaires au plus fort de la crise, elle n'en compte déjà plus que 650.

 

A terme, les forces françaises doivent être redéployées au sein de la force onusienne de la Minusca, et dans la Mission européenne EUTM dédiée à la formation de l'armée centrafricaine qui fait toujours face à de nombreux enjeux sécuritaires.

 

Lors d'une visite à Bangui en mai, le président François Hollande avait estimé que "Sangaris était une opération parfaitement réussie", arguant que "la stabilité avait été retrouvée" dans le pays. Le chef de l'Etat avait toutefois redit que les soldats français ayant commis des abus en Centrafrique ne bénéficieraient d'aucune "impunité".

 

par Valérie LEROUX

Des soldats français accusés de sévices physiques en Centrafrique
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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 14:32
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Le patron de la Minusca renvoie l’arrestation de Noureddine à la justice

 

http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 3 JUIN 2016

 

BANGUI, 03 juin 2016 (RJDH)—Le représentant spécial du secrétaire générale des Nations Unies, Parfait Onanga Anyanga, a renvoyé la question de l’arrestation de Nouredime Adam dans le camps des autorités centrafricaines. Pour lui, les sanctions de l’ONU contre ce chef rebelle, devaient être un déclic pour les autorités afin de déclencher les procédures judiciaires contre lui. Il l’a dit mercredi dernier lors d’une conférence de presse à la Minusca.

 

Parfait Onanga Anyanga a rappelé que les sanctions des Nations-Unies contre certaines personnalités ne sont pas des décisions de justice mais elles doivent inciter les autorités judiciaires à s’intéresser à leur cas « ces sanctions ne sont pas des décisions de justice mais le conseil de sécurité donne des informations sur des activités dramatiques d’une personne sur la population civile. C’est une invitation pour que des dossiers de justice soient montés et que des arrestations soient faites dans le respect de la norme de droit», a-t-il déclaré.

 

Sur le cas Noureddine, Parfait Onanga Anyanga précise que son arrestation doit venir de la justice centrafricaine « l’arrestation de Noureddine dépendra des décisions de la justice centrafricaine. Toutefois,  si des mandats d’arrêts sont portés à la connaissance de la Minusca, des mesures seront prises », a-t-il promis.

 

Noureddine Adam, numéro 2 du FPRC (une des branches de l’ex-Séléka) est signalé depuis deux semaines dans le nord de la RCA. Les sanctions contre ce dernier sont le gel des avoirs et l’interdiction de  voyager, consacrées par la résolution 2262 du conseil de sécurité des Nations-Unies, adoptée le 27 janvier 2016.

 

 

Centrafrique : Le débat sur les victimes, la justice et la reconstruction lancé à Bangui

 

http://rjdh.org/ PAR THIERRY KHONDE LE 4 JUIN 2016

 

BANGUI, 04 Juin 2016 (RJDH)—Un débat sur les victimes de la crise, les questions de l’impunité et de la justice et la problématique de la réconciliation a été lancé par l’observatoire Pharos. C’était au cours d’un atelier de réflexion de trois jours à l’université de Bangui.

 

Plusieurs acteurs institutionnels, universitaires et des leaders des associations de la société civile ont pris part à la réflexion à l’issue de laquelle est mise en place la commission vérité et réconciliation.

 

Le but de ce séminaire, selon Jean-Pierre Massia de l’Association Française de justice transitionnelle, est de susciter la réaction des participants  sur les questions de liées à la situation des Victimes, de l’Impunité, de la Justice et de la Reconstruction.

 

 La même source a attiré l’attention des participants sur la commission vérité et réconciliation en ces termes « c’est une démarche de réflexion qui permettra de mettre en place la commission vérité et réconciliation. Cela suppose avoir une idée claire de sa compétence, ce qui pose aussi le problème  de la compétence du tribunal spécial qui sera mis en place. Il faut éviter que les deux institutions fassent la même chose et s’intéressent aux mêmes affaires », a expliqué Jean-Pierre Massia.

 

Dans la perspective de la réparation des traumatismes au sein de la  population qui a vécu les violences, les participants ont formulé des recommandations pour que les préoccupations des victimes soient au centre de toute action de réconciliation« nous avons découvert ensemble que les victimes doivent être le moteur de la réconciliation et de la reconstruction. La victime ne doit pas être seulement quelqu’un qui attend, qui doit être écouté, mais elle doit être prise comme », a proposé Kelly Picard de l’observatoire Pharos.

 

Kelly Picard pense que la justice ne saurait être la finalité du processus « la Cour Pénale Spéciale ne prévoit pas de réparations. Mais il ne faut pas désespérer, il y a d’autres réparations qui peuvent être développées. Il y a la formation, l’emploi, la reconstruction des écoles ou des hôpitaux, cela servira à toute la communauté », a-t-il dit.

 

Ce séminaire s’est terminé par la mise en place chargée de faire la synthèse de différentes recommandations et réflexions et les transformer en  propositions qui seront transmises aux acteurs institutionnels.

 

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