Centrafrique : 11 tués dans des violences dans un camp de déplacés
Bangui 15 OCTOBRE 2016 (AFP) Onze personnes ont été tuées samedi en Centrafrique au cours de violences dans un camp de déplacés dans le centre du pays, a annoncé la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
"Un total de 11 personnes ont été tuées et une dizaine blessées et évacuées à l’hôpital de Bambari (300 km au nord-est de Bangui)" par des tirs dans le camp de déplacés de la localité de Ngakobo, indique un communiqué de la Minusca, ajoutant que "les auteurs de ces actes ignobles" n’étaient pas identifiés pour l’instant.
La Minusca, forte de 12.000 Casques bleus et policiers "a immédiatement pris des mesures pour renforcer sa position aux abords du camp de déplacés et intensifier ses patrouilles", selon le communiqué.
"Pendant que la Minusca intervient sur tous les fronts pour s’interposer, mettre hors d’état de nuire des assaillants et s’assurer de l’intégrité de la vie des populations civiles, il est intolérable que des agitateurs puissent tenter, une nouvelle fois, de (...) semer la désolation au sein des populations civiles", a déploré le chef de la mission onusienne, cité dans le communiqué, Parfait Onanga-Anyanga.
Mercredi, des violences similaires avaient fait 30 morts et 57 blessés dans une autre localité du centre du pays, Kaga-Bandoro, selon un bilan de l’ONU.
Ces violences avaient commencé après la mort d’un milicien ex-séléka qui tentait avec trois autres de voler le groupe électrogène d’une radio locale.
"Il s’en est suivi une réaction disproportionnée d’éléments ex-seleka. Ces derniers s’en sont pris aux populations civiles, y compris les déplacés retranchés à l’évêché. Les violences ont également visé les autorités préfectorales, et donné lieu à des pillages contre des ONG et des agents des Nations unies", avait dénoncé la force de l’ONU.
La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des rebelles séléka ("coalition" en sango) majoritairement musulmans, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.
Au moins 11 personnes ont été tuées dans des violences en Centrafrique.
http://www.bbc.com/
C'est le bilan des violences survenues dans un camp de déplacés de Ngakobo dans le centre du pays. On dénombre également une dizaine de blessés évacués à l'hôpital de Bambari à 300 km au nord-est de Bangui, la capitale.
La plupart des victimes ont été blessées par balles. Une enquête est en cours pour comprendre ce qu'il s'est passé.
Selon Ikavi Kouloulakana, la porte-parole de la Minusca, Mission des nations unies en Centrafrique, l'identité des auteurs de ces violences n'est pas encore connue.
Dans une interview exclusive, la porte-parole de la Minusca indique que la Missions des Nations unies a pris des mesures pour renforcer ses positions autour du camp de déplacés et intensifier les patrouilles.
En République centrafricaine, la violence force les ONG au repli
http://www.ouest-france.fr/ 13/10/2016 à 17:06
Kaga-Bandoro. De notre correspondant Abel Sprang.
La force française Sangaris va se retirer en novembre mais les violences se poursuivent à Bangui et au nord de la capitale.
De son abri de fortune fait de bâches et de paille, Emmanuel observe la petite troupe d'observateurs internationaux venus constater les dégâts des derniers affrontements entre miliciens anti-balaka et ex-rebelles de la Séléka : « On en a marre ! On veut le désarmement ! » leur lance-t-il à la volée.
Il n’est pas au bout de ses peines : mercredi 12 octobre, des affrontements opposants les deux groupes ont fait près de 30 morts dont une dizaine de civiles.
Les barrages de la Minusca démantelés
Depuis le mois de juin, des hommes armés ont érigé une vingtaine de barrières illégales. Pour rançonner les voyageurs. Excédés, des villageois se sont rebiffés. Les affrontements ont fait des blessés, des morts, des milliers de déplacés.
Les Casques bleus de la Minusca ont démantelé les barrages. C'est louable. Sauf que, privés de ce moyen de subsistance, les hommes armés ont recherché de quoi vivre. « Et qui a l'argent ? C'est nous », constate un responsable d'ONG.
En septembre, les trois principales ONG de la région se sont fait piller. « Trois de nos employés sont encore à l'hôpital, poursuit le directeur. C'est pour ça que nous quittons la région, le temps que ça se calme.»
Mais mercredi encore, les bases des ONG Intersos et Echelle se sont fait piller, et celle de l’International Rescue Society (IRC) a subi une tentative de cambriolage. D’après des sources humanitaires, un véhicule de la Croix-Rouge a reçu des jets de pierre. Tout le personnel humanitaire a été mis à l’abri.
Multiplication des violences
Kaga-Bandoro n'est pas isolé. « Il y a une multiplication des violences ces dernières semaines, à Kouango, Koui, et il y a quelques jours à Bangui », déplore un responsable de la Minusca. D'autant que les groupes armés s'agitent et veulent rompre les pourparlers avec les autorités.
« Nous allons faire tout notre possible pour pallier l'absence des ONG », promet Fabrizio Hoschild, coordinateur humanitaire de la Minusca qui a envoyé soixante-dix policiers rwandais pour « renforcer la sécurité ». En attendant, plus de 120 000 personnes sont privées d'aide d'urgence.