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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 18:41
Lu pour vous : TCHAD : Idriss Deby à la peine

 

 

Par ledjely.com le 23 novembre 2016

 

S’il est fort de son aura internationale, le président tchadien, Idriss Deby Itno, est depuis quelques mois, en proie à une contestation sociale, dont il ne lui sera pas facile de se défaire. Réélu en avril dernier dans des conditions dénoncées aussi bien par ses adversaires que par les organismes internationaux de promotion des droits humains et de la démocratie, il est aujourd’hui rattrapé par la chute drastique des prix du baril de pétrole, une faible diversification de l’économie tchadienne et surtout une gestion du pays jugée à la fois laxiste et chaotique. En sorte qu’au-delà de son opposition politique, ce sont toutes les composantes de la nation qui, les unes après les autres, se dressent contre lui. Ce qui fait craquer sa forteresse qu’il pensait imprenable.

 

Mesures impopulaires

 

Même s’il survit au malaise social qui se généralise au Tchad, Idriss Deby Itno y laissera des plumes. Son intransigeance et son autorité notamment risquent d’en prendre un coup. En effet, les poches de contestation se multiplient. Confrontés à une crise économique consécutive à la baisse des cours du pétrole sur le marché international, lui et son gouvernement ont dû prendre des mesures plutôt impopulaires : suppression des bourses estudiantines, suppression d’une partie des indemnités des fonctionnaires et des députés, etc. A ces mesures nouvellement instaurées s’ajoutent des arriérés de salaire pour notamment les enseignants. Résultat : les établissements d’enseignement publics sont encore fermés et le corps médical en grève. Sentant le moment propice, l’opposition entre dans la danse avec un plan d’action dont la journée ville-morte d’hier n’est que le point de départ.

 

Au bord de la banqueroute

 

En d’autres circonstances, on aurait compati au sort du pauvre Deby. Mais il se trouve que le président du Tchad ne mérite aucune indulgence. Tout au contraire, il ne récolte que ce qu’il a semé durant son long règne. Tenant le pouvoir d’une main de fer, il s’est obstinément opposé à l’émergence d’une opposition digne de nom. Quelques-uns de ses adversaires qui se sont autorisé une certaine témérité sont aujourd’hui portés-disparus. Par ailleurs, les yeux fixés sur le pouvoir, lui-même essentiellement perçu comme un moyen de jouissance, le président tchadien n’a pas su diversifier l’économie. Tant que le pétrole coulait, lui et ses affidés étaient tranquilles. Ne se préoccupant même pas de mettre en place un mécanisme de perception et de gestion rigoureuse et transparente des recettes tirées de l’exportation de l’or noir. Ainsi, la corruption, la prévarication, les détournements,… y règnent en maîtres et la misère du populo côtoie le luxe insolent des dirigeants et de leurs entourages respectifs. Aussi, dès le premier couac lié à la chute des prix du baril de pétrole, le pays est au bord de la banqueroute.

 

Boubacar Sanso Barry

 

 

Tchad : deux leaders de l'opposition écroués à la maison d'arrêt de N'Djamena 

 

APA-N’Djamena (Tchad) – 2016-11-23 15:33:33 - Onze opposants tchadiens dont deux chefs de partis membres du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement ont été emprisonnés à la Maison d’arrêt de N’Djamena, à l’issue d’un jugement prononcé mercredi par la justice tchadienne.


Les présidents du RPR et de l’AFP, Mahamat Barh Bechir Kindji et Gapili Gondebné comparaissaient à côtés de leurs co-détenus sous l’accusation de participation à un attroupement non armé, après qu’ils ont été interpellés lors du meeting interdit du 17 novembre dernier. 



Ainsi, les deux leaders rejoignent en prison Dinamou Daram, président du PSF, détenu depuis presque trois mois pour avoir publié un communiqué appelant la population à la désobéissance civile en ne payant pas de taxes et autres amendes.



Le ministre de la Sécurité publique, par arrêté, avait interdit la tenue du meeting du 17 novembre et avait à l’appui demandé aux forces de l’ordre de quadriller le stade où il devait se tenir.



Ces dernières, devant l’entêtement des opposants, avaient dispersé leur regroupement à coups de grenades lacrymogènes. 



Elles en ont ensuite profité pour interpeller une trentaine d’opposants avant de les libérer, à l’exception de deux chefs des partis, d’un activiste (Mahamat Kally) et de huit autres personnes. 
 

http://apanews.net/news/fr/article.php?id=4868634#sthash.uHYUjmgp.dpuf

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 18:11
Centrafrique : Touadera et sa suite accueillis en « Messie » de retour de Bruxelles

 

 

 

http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 23 NOVEMBRE 2016

 

BANGUI, 23 novembre 2016 (RJDH)–Le Président Faustin Archange Touadera et sa délégation ont été accueillis ce mardi 22 novembre en grande pompe, depuis l’aéroport Bangui M’Poko jusqu’à son domicile au bon lieu du quartier Boy-rabe. La population a qualifié de succès la table ronde des bailleurs de fonds en faveur de la Centrafrique.

 

La mobilisation d’hier témoigne l’attente d’une population lassée par les conséquences économiques de la crise. Elle fonde son espoir sur les promesses de Bruxelles et l’accompagnement de la communauté internationale. L’annonce des fonds faite à Bruxelles  d’aider la République Centrafricaine est un ouf dans un contexte de tension de trésorerie et de la révision en baisse de la croissance du pays par le Fonds Monétaire International (FMI).

 

Le retour de la délégation centrafricaine de Bruxelles a été mouvementé depuis l’aéroport jusqu’au quartier Boy-rabe où réside le président Faustin Archange Touadera. Des groupes de danses traditionnels, des conducteurs des taxis motos, des militants des partis alliés au président, des jeunes, des commerçants et autorités, ont envahi l’aéroport et les grandes artères de la ville. La circulation a été perturbée pendant plusieurs heures en attendant le passage du cortège présidentiel.

 

Le président centrafricain, pris d’enthousiasme est obligé de descendre de sa voiture pour marcher du rond-point Omar Bongo Ondimba appelé aussi place Marabéna jusqu’à sa résidence de Boy-Rabe.

 

Des Banguissois sont partagés entre l’enthousiasme et le réserve. Interrogés, certains sont optimistes et parlent d’un succès de la table ronde. « La table ronde est un succès, elle témoigne l’offensive diplomatique » des autorités mais aussi l’engouement des partenaires à sortir le pays de la situation de crise qu’il traverse depuis trois ans » a dit Jonathan, un jeune du quartier Miskine.

 

D’autres sont un peu nuancés « Nous attendons des bailleurs la concrétisation des promesses faites à Bruxelles en vue de financer le DDRR et la RSS sans quoi il est difficile de parler de l’économie et du développement » a indiqué Bertrand un étudiant qui observe la liesse.

Le chef de l’Etat centrafricain, entre la joie et l’attente de sa population fait des précisions  à sa descente d’avion en ces termes : « je ne suis pas rentré avec de l’argent liquide mais des promesses » a-t-il déclaré.

 

A la table ronde des bailleurs à Bruxelles, au moins 1.130 milliards  de FCFA ont été promis en faveur du programme de Relèvement et de la Consolidation de la Paix en Centrafrique, un programme qui couvre une période de trois ans.

 

Cette table ronde est la troisième du genre après le Document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP 1 et 2).

 

 

Centrafrique : Une femme de 28 ans tuée par un élément de l’ex-Séléka à Bakouma

 

http://rjdh.org/ PAR JEAN-MARIE ANDIBIKOUNDA LE 23 NOVEMBRE 2016

 

BAKOUMA, 23 Novembre 2016(RJDH) — Une femme de 28 ans a été retrouvée morte le week-end dernier à Bakouma. Elle a été tuée par un élément de l’ex-Séléka basé dans la localité. La défunte serait sa campagne. Cette situation a paralysé les activités scolaires et commerciales dans cette région.

 

Selon les informations de sources concordantes, une dispute entre deux hommes armés serait à l’origine  de l’assassinat. Et l’un des amis de la disparue à juger de le tuer car c’est à cause de la fille qu’il se retrouve à Bakouma. L’assassinat de cette fille intervient deux mois après la session criminelle de la Cour d’Appel de Bangui.

 

Cette situation y compris l’affrontement entre les éléments du FPRC et l’UPC à Bria a créé un climat de psychose au sein de la population de Bakouma. Les activités scolaires, administratives et commerciales sont paralysées jusqu’à ce jour. Un habitant de la ville de Bakouma a souligné la création de deux barrières par des hommes armés peulhs qui sévissent dans la localité. L’une à 15Km sur l’axe Bakouma et l’autre à 3 Km sur l’axe Bria.

 

La population de la ville de Nzacko non loin de Bakouma interpelle le gouvernement de trouver une solution pour leur sécurité car aucune présence des forces des Nations-Unies n’est signalée dans cette localité.

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 17:55

 

 

NOTE D’INFORMATION

  

 

 

Bangui, 23 novembre 2016 – La MINUSCA met en garde les belligérants dans la ville de Bria suite à des informations sérieuses faisant état d’assassinats ciblés de civils consécutifs aux affrontements entre le FPRC et à l’UPC, précisant que de tels actes sont passibles de poursuite pénale en République centrafricaine ou hors du pays. Le porte-parole de la Mission, Vladimir Monteiro, a annoncé mercredi l’envoi prochain d’une équipe d’enquêteurs pour faire la lumière sur ces allégations.

 

« La MINUSCA reçoit des informations sérieuses sur des allégations graves d’assassinats ciblés des civils sur la base de considérations ethniques et religieuses. Elle rappelle au FPRC et à l’UPC que de tels actes constituent un crime grave passible de poursuites judiciaires devant les tribunaux nationaux ou internationaux », a dit le porte-parole au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission. Les affrontements entre les deux groupes armés ont éclaté lundi matin et causé plusieurs victimes. « Selon les chiffres dont nous disposons, il y aurait au moins 16 morts confirmés et des milliers de déplacés. Le bilan des morts pourrait s’alourdir d’autant plus que les informations qui nous parviennent font état d’assassinats ciblés et d’exactions contre les Fulanis », a précisé Monteiro, qui a réitéré l’appel de la MINUSCA au FPRC et à l’UPC à mettre fin à la tension.

 

Le porte-parole a indiqué que depuis lundi, la MINUSCA est concentrée sur la « protection des civils à risque de violence physique et la restauration d’un niveau de sécurité pour la fourniture de l’assistance humanitaire ». « Des renforts sont arrivés à Bria en appui aux forces déjà sur place », a-t-il déclaré, ajoutant que la Force protège actuellement quelques 5.000 personnes réfugiées près des installations de la MINUSCA, en plus des 4.800 déplacés qui se trouvaient déjà près de l’aéroport. En outre, le porte-parole a souligné que les agences des Nations Unies ont pris des mesures pour apporter une réponse humanitaire à la situation des déplacés à Bria.

 

Par ailleurs, Monteiro a annoncé de nouvelles initiatives de la Mission à Bangui et à Berberati pour la protection des civils, le dialogue et la restauration de l’autorité de l’État. A Bangui, la MINUSCA a rencontré les organisations chargées de mener des activités de formation professionnelle et des représentants des bénéficiaires du projet de réduction de la violence communautaire de violence à savoir des groupes armés de PK5, des camps Beal/BSS et anti-Balaka. A Berberati, huit projets à impact rapide sont inaugurés jeudi. Il s’agit notamment du commissariat de police, de la maison d’arrêt de Berberati et de la sous-préfecture de Berberati mais aussi des marchés de Poto-poto et de Berberati et de la case de l’Organisation des femmes centrafricaines de la Mambéré-Kadei. Ces infrastrructures ont été réhabilitées ou construites grâce à un financement de la MINUSCA d’une valeur d’environ 125 millions de francs CFA.

 

Pour sa part, le porte-parole de la composante police, Oana Popescu, a indiqué que la Police de la MINUSCA a assuré au cours de la semaine, l’escorte et la protection de hautes personnalités, les patrouilles motorisées et pédestres, les gardes statiques au niveau des points sensibles et des institutions étatiques, ainsi que les opérations de lutte contre la délinquance. Popescu a également annoncé des actions de renforcement de capacité au profit des Forces de sécurité intérieure (FSI) ainsi que le soutien au processus d’enregistrement des FSI. « A ce jour, 1902 Gendarmes et 1464 Policiers ont pu être enregistrés », a indiqué la porte-parole.

 

De son côté, le porte-parole de la force, le lieutenant-colonel Clément Cimana, a fait part des différentes interventions de la Force dans les secteurs Est, Centre et Ouest. « A part certains cas de criminalité et de braquage à main armée, enregistrés, la situation sécuritaire à Bangui est calme mais imprévisible. Pour les différents secteurs, des violences sont rapportées entre  groupes/élements armés malgré des accords de non-agression signés entre ces belligérants, a indiqué colonel Cimana, précisant que la Force est notamment intervenue dans certains cas face aux groupes armés et reste vigilante.

______________________________________________________________________________

 

Bureau de la Communication et de l'information publique 

 

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine 

 

https://minusca.unmissions.org  | @UN_CAR | https://www.facebook.com/minusca.unmissions

 

 

Le Coordonnateur humanitaire a.i. Dr. Michel Yao condamne fermement la présence des hommes armés aux environs de l’Hôpital de Bria

 


Bangui, le 23 novembre 2016 -  Suite au regain de violence survenu le 21 novembre 2016 à Bria, préfecture de la Haute Kotto, le Coordonnateur humanitaire, par intérim, en République centrafricaine (RCA), le Docteur Michel Yao, condamne avec fermeté la présence d’hommes armés aux alentours de l’hôpital de Bria. Il réitère son appel pour le respect du caractère civil des structures ainsi que du personnel sanitaires. Il réaffirme également la neutralité et l’impartialité de l’action humanitaire. 



« Cette présence aux alentours de l’hôpital empêche l’accès des civils aux soins médicaux. Je demande le retrait immédiat de ces hommes. J’appelle les groupes armés à faciliter l’accès  aux structures médicales et aux personnes déplacées », a dit le Coordonnateur humanitaire par intérim. 



Plus de 10 000 personnes ont été déplacées à cause des affrontements entre les groupes armés. Les combats ont fait plusieurs morts et plus de 50 autres ont été blessées dont 13 cas graves. 



« Nous lançons un appel aux groupes armés et forces militaires pour le respect strict des structures sanitaires permettant de fournir des soins à la population et de sauver des vies », a ajouté le Dr Yao. 



Bien que l’équipe médicale soit présente et fournit les soins médicaux à l’hôpital, l’accès pour les patients est entravé par la présence des hommes armés. Pour pallier à cette contrainte, 22 personnes blessées se trouvant sur le site des déplacés ont reçu des soins grâce à une clinique mobile. 
 

 

Virginie Bero

 
Public Information Associate |United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) 


République Centrafricaine (RCA) | Central African Republic (CAR) 
Email: berov@un.org|  Mob: +236 70 17 76 25| Skype : bvirginie22   
car.humanitarianresponse.info | unocha.org/car | humanitarian.id | reliefweb.int 

LA MINUSCA MET EN GARDE LES BELLIGERANTS CONTRE DE POSSIBLES EXACTIONS CONTRE LES FULANIS A BRIA
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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 16:56
Lu pour vous : En Centrafrique, l’action concrète d’une ONG tchèque
Lu pour vous : En Centrafrique, l’action concrète d’une ONG tchèque

 

En Centrafrique, l’action concrète d’une ONG tchèque

 

http://www.radio.cz/ 23-11-2016 16:18 | Guillaume Narguet

 

Depuis quelques années, SIRIRI, une ONG tchèque, mène différentes actions en République centrafricaine, un des dix pays les plus pauvres au monde. Ce travail, dans les secteurs notamment de la santé et de l’éducation avec un projet très innovateur, est possible entre autres grâce à père Aurelio Gazzero, un carme missionnaire qui œuvre en Centrafrique depuis une vingtaine d'années. En visite à Prague, le père Aurelio nous a rendu visite dans nos studios, où il a répondu aux questions de Radio Prague :

 

Père Aurelio, vous êtes arrivé à Prague en provenance de Bruxelles, où s’est tenue la conférence des donateurs pour la République centrafricaine. Quel est le message que vous portez donc à vos collaborateurs tchèques ?

 

« En fait, une réunion destinée à la société civile et aux ONG nationales et internationales s’est tenue avant la conférence. Nous avons donc écouté le programme que le gouvernement centrafricain a mis sur pied pour y apporter la contribution de la société civile et des ONG. L’objectif est d’aider l’Etat à s’impliquer davantage, mais aussi d’appeler la communauté internationale à répondre sérieusement aux besoins, et ce, au-delà de l’argent, à travers tous les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour que la Centrafrique puisse se relever. »

 

Quel est l’objet de votre visite à Prague, qui n’est pas la première ?

 

 « D’abord Prague est une ville magnifique, et quand je suis en Europe, j’y viens volontiers. Mais surtout nous avons une communauté de Carmes dans la rue Karmelitská (là où se trouve également la statuette de l’Enfant Jésus de Prague, ndlr) et il y a le travail que nous menons ensemble avec SIRIRI depuis déjà dix ans. »

Vous avez accompagné SIRIRI, dont les premières initiatives en faveur de la Centrafrique remontent à 2006, durant ces dix ans. Différents projets ont été mis en place depuis. Quel regard portez-vous donc sur l’évolution de SIRIRI ?

 

 « Nous sommes très contents de collaborer. Nous nous efforçons de définir ensemble les besoins pour pouvoir solliciter de l’aide. Au départ, il s’agissait d’interventions ponctuelles, alors que nous nous dirigeons désormais vers un engagement beaucoup plus fort, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. »

 

 « SIRIRI a conçu en République tchèque un syllabaire en sango »

 

Quels sont les principaux projets en cours ?

 

 « Il y en a deux. Le premier dans le domaine de la santé : depuis trois ans, nous aidons les femmes à accoucher dans un environnement protégé, c’est-à-dire dans un hôpital avec des visites prénatales et l’accouchement qui est pris en charge par SIRIRI. Nous fournissons aussi un appui aux malades du sida, aux handicapés et aux malnutris. L’autre grand projet s’appelle ‘L’école en jouant’. C’est un projet que nous avons créé ensemble avec Jan Korda (directeur de l’école ‘intelligente’ à Prague, garant professionnel du projet et auteur du ‘Manuel des cinq principes pédagogiques’ destiné aux enseignants centrafricains, ndlr) et d’autres amis qui travaillent dans le monde de la pédagogie, et dont l’objectif est de répondre au défi de l’éducation en Centrafrique. Nous sommes en présence de classes avec des effectifs de 120 à 160 élèves. Le niveau y est très faible aussi parce que l’enseignement est conduit en majorité en français et pas dans la langue nationale ou encore parce qu’il consiste à faire apprendre par cœur plutôt que d’expliquer et d’aider les enfants à réfléchir. »

 

C’est là que SIRIRI intervient avec une idée originale, pour ne pas dire révolutionnaire : permettre un enseignement durant la première année d’école en sango, qui est la langue véhiculaire en Centrafrique, à travers un syllabaire…

 

 « Oui, un syllabaire qui a été conçu et imprimé en République tchèque. Nous avons d’abord mené un projet pilote durant la première année dans une école de trois classes. Puis nous avons formé 130 enseignants durant la deuxième année, ce qui fait que la méthode est désormais utilisée dans plusieurs dizaines d’écoles. »

 

Et voyez-vous des progrès tant chez les élèves que chez les enseignants ?

 

 « Je vais vous raconter une anecdote pour illustrer la situation : un jour, un parent est venu me voir pour me dire qu’il avait voulu retirer son enfant de l’école au début de l’année parce que le fait qu’il n’y ait que le sango ne lui plaisait pas. Et à la fin de l’année, il en était très heureux parce que son enfant travaillait beaucoup mieux et était bin plus éveillé que ses frères et sœurs qui avaient suivi l’école avec l’ancienne méthode. Et même l’inspecteur, quand il est sorti de sa visite officielle, est ressorti en affirmant qu’il pensait être dans une classe de niveau cinquième, alors qu’il était dans une classe de première… »

 

Est-ce là un projet qui est appelé à se développer dans le reste du pays, puisque vous opérez dans une région éloignée de Bangui la capitale ?

 

 « Effectivement, nous nous trouvons à Bozoum, une ville qui se situe à 400 kilomètres au nord de Bangui. C’est à six heures de voiture, c’est donc encore raisonnable et ce projet a vocation à grandir. Nous avons commencé très discrètement dans une seule école, parce que nous redoutions les réactions non seulement des parents, mais aussi du ministère. Par contre, une fois que nous avons eu la confirmation que les choses se passaient bien, nous en avons parlé au ministère, où ils sont très contents de pouvoir appuyer cette initiative. Désormais, ils sont même impatients de voir comment cette expérience pourrait être élargie. »

 

Derrière cette volonté des autorités, y-a-t-il des moyens financiers derrière, ou alors est-ce là que le bât blesse ?

 

 « Justement, il faudrait là un appui important. Nous avons déjà eu un appui de la part de la ville de Plzeň et de l’ambassade de France pour cette première étape de formation des enseignants. Celle-ci a été menée par dix volontaires tchèques en septembre dernier. Quelque 130 enseignants ont ainsi été formés, cela c’est très bien passé. Maintenant, il faudrait évoluer. Nous sommes à la fin de la deuxième année de ce projet qui commence à s’étendre à d’autres écoles. Nous cherchons à l’élargir à d’autres pays. »

 

 « Nous espérons que la coopération française pourra continuer à appuyer nos projets »

 

Comment pourrait-on expliquer en quelques mots cette histoire entre la République tchèque, la Centrafrique et l’Italie, votre pays d’origine ? C’est un cercle qui permet aujourd’hui cette coopération en Centrafrique…

 

 « Les choses sont assez simples. Je suis Carme italien. Ici, en République tchèque, nous avons une communauté à Prague et à Slaný. Nous avons toujours travaillé ensemble, y compris avec les fondateurs de l’ONG SIRIRI. Au fil des années, l’ONG s’est agrandie et nous continuons à collaborer. »

 

ICe qui est aussi intéressant, c’est que l’actuel ambassadeur de France en République tchèque, M. Charles Malinas, arrive en provenance de Bangui, où il a occupé les mêmes fonctions durant quelques années. Vous le connaissez personnellement. On suppose donc que vous l’avez rencontré lors de ce passage à Prague.

 

 « Nous nous sommes effectivement rencontrés mardi soir, nous avons dîné ensemble, en compagne d’autres amis qui travaillent en Centrafrique ou en faveur du pays. Il est très intéressé par la promotion des projets de SIRIRI, surtout par le projet éducatif en Centrafrique. Nous avons eu un dialogue très intéressant. »

 

Concrètement, quelle pourrait être la suite ?

 

 « Nous espérons que l’ambassade de France et la coopération française pourront continuer à appuyer financièrement ces projets, pour qu’ils ne se limitent pas uniquement à Bozoum, mais pour qu’il soit possible de les élargir à Bangui et à d’autres zones du pays. »

 

 « Je suis optimiste de nature, mais… »

 

La situation est très compliquée partout en Centrafrique. Son évolution pourrait-elle remettre en cause ces projets ? Vous êtes missionnaire, votre cœur ne vous dictera donc pas autre chose, vous resterez sur place à moins que la situation ne devienne vraiment invivable. Mais pour les ONG qui envoient des bénévoles sans lesquels leur action ne serait pas possible, qu’en est-il ?

 

 « Depuis la visite du pape en 2015, les choses ont un peu changé. Mais quand même, les trois quarts du pays sont dans les mains de la Seleka. De plus en plus de zones retournent sur le domaine de la Seleka, même non loin de Bozoum. Ce qui fait défaut, c’est l’engagement des Nations Unies. Il existe une force de 12 000 personnes, mais celle-ci est peu efficace et opérationnelle. Il y a un réel manque de volonté à s’engager, pour que la situation se calme sérieusement. Les ONG essaient de travailler, certaines sont plus exposées, d’autres ont plus de craintes, du fait qu’elles ont du personnel étranger sur place… Nous, en tant qu’Eglise, nous sommes là surtout quand il y a des problèmes. Nous restons sur place. »

 

Etes-vous plutôt optimiste ? Il le faut, certes mais il faut aussi être réaliste…

 

« En général, je reste optimiste. Ce qui me fait un peu peur, c’est le fait que tout ce qui s’est passé dans le pays ces dernières années n’ait pas encore fait l’objet d’une leçon apprise. Cette expérience devrait faire bouger les choses, surtout au niveau du gouvernement, mais ce n’est pas le cas. En revanche, parmi la population, nous voyons beaucoup de réactions positives. Les actes de l’archevêque de Bangui, devenu cardinal, représentent un élan de reconnaissance et de responsabilité pour les gens comme pour l’Eglise. Cela nous encourage à continuer. »

 

Dans quelle mesure cette présence de l’Eglise est-elle essentielle ? Celle-ci étant une autorité respectée en Afrique, on se dit parfois que si elle était encore plus présente, il y aurait peut-être moins de conflits.

 

 « Presque toutes les paroisses se sont ouvertes aux musulmans et aux chrétiens qui se fuyaient les uns les autres. C’est un milieu où les gens peuvent se confronter, une plate-forme où les chrétiens et les musulmans travaillent ensemble pour la paix. Beaucoup de travail a été fait, mais beaucoup de travail reste encore à faire. Dans les moments difficiles, l’Eglise a acquis une autorité morale, très importante et qu’il faut mettre au service des gens. »

 

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 16:52
RCA : des combats entre ex sélékas font 48 morts (bilan provisoire) 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) - 2016-11-23 11:25:27 - Les combats qui opposent lundi à Bria au centre nord de la Centrafrique deux factions des ex séléka ont fait un bilan provisoire de 48 morts, a-t-on appris mercredi de sources humanitaires.


Les éléments de l’Union pour la paix en Centrafrique d’Ali Darass et ceux du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) se battent toujours, indiquent les mêmes sources, faisant état d’une cinquantaine de blessés et près de 5.000 personnes déplacées au camp de la MINUSCA le plus proche de Bria.



Les activités administratives, scolaires, et commerciales ont cessé et les habitants sont restés terrés chez eux, d’après les mêmes sources qui renseignent que la ville de Bria serait passée sous contrôle des éléments du FPRC qui projettent de descendre sur Bambari, fief des éléments de l’UPC.


La MINUSCA qui accuse les groupes armés d’être les responsables du regain de violences noté en Centrafrique, a annoncé avoir pris des mesures pour que les combats en cours à Bria ne s’étendent pas à d’autres localités du pays.
 

http://apanews.net/news/fr/article.php?id=4868598#sthash.SwBj1X5v.dpuf

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 16:50
Centrafrique : la MINUSCA réplique à des attaques à Bria et sécurise la ville

 

Centrafrique : la MINUSCA réplique à des attaques à Bria et sécurise la ville

 

http://www.un.org/ 22 novembre 2016 – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), a appelé mardi à la fin immédiate des affrontements qui ont éclaté lundi à Bria, (centre du pays), entre des éléments armés des mouvements du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et de l'Unité pour la Centrafrique (UPC).

 

Dans un communiqué de presse, la MINUSCA a souligné que les deux groupes seront tenus pour responsables des violences, en particulier sur les populations civiles. La Mission de l'ONU a également mis en garde ces groupes armés contre toute attaque visant son personnel, ses installations et celles qu'elle protège, précisant que tout acte hostile aura une réponse appropriée.

 

Lundi, la base de la MINUSCA à Bria a été la cible de tirs de la part d'éléments du FPRC avant que les Casques bleus ne ripostent et ne les expulsent de la zone. Par ailleurs, un Casque bleu a été légèrement blessé dans un autre endroit.

 

La mission de maintien de la paix a précisé avoir pris des mesures robustes pour protéger les civils sur place et les Casques bleus patrouillent dans la ville de Bria afin de rassurer la population et protéger les sites de personnes déplacées. La MINUSCA a également pris des mesures de sécurité pour que les combats entre le FPRC et l'UPC ne s'étendent à d'autres localités dans la région.

 

Le bureau régional de la Mission est également en contact avec les responsables locaux et traditionnels afin d'amener les belligérants à mettre fin aux affrontements alors que les agences des Nations Unies planifient une réponse humanitaire.

 

Jeudi dernier, lors de la conférence de Bruxelles pour la République centrafricaine (RCA), le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, avait assuré que la MINUSCA continuera de « contrer fermement les actions des fauteurs de troubles pour prévenir la violence, assurer la sécurité et protéger les civils ».

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 20:09
CEEAC : sommet extraordinaire des chefs d’Etat le 30 novembre à Libreville

 

 

22/11/16 (APA)

 

Une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) se tiendra à Libreville, au Gabon, le 30 novembre 2016, a-t-on appris mardi auprès du secrétariat général de cette organisation régionale.

 

Cette session, a indiqué le secrétaire général de la CEEAC Ahmad Allam-Mi, dans un communiqué dont APA a obtenu copie mardi, sera consacrée à l’examen de la situation politique et sécuritaire en Afrique centrale.

 

Les sujets pourraient notamment porter sur les questions de paix et de sécurité en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Burundi et à la lutte contre Boko Haram au Cameroun et au Tchad.

 

Par ailleurs, les questions des processus électoraux en Afrique centrale, dans les pays en situation postélectorale à l’instar du Burundi, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon et du Tchad et dans ceux qui préparent les élections comme en République démocratique du Congo, devraient être évoquées avec en toile de fond la préoccupation majeure du secrétariat général de la CEEAC de maintenir la stabilité dans la sous-région.

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 18:12
Le nouveau cardinal Nzapalainga visite la mosquée de Rome

 

Le nouveau cardinal Nzapalainga visite la mosquée de Rome

 

http://fr.radiovaticana.va/

 

22/11/2016 15:49 (Radio Vatican) Le nouveau cardinal Dieudonné Nzapalainga s’est rendu ce mardi 22 novembre à la Mosquée de Rome pour promouvoir le dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans. L’archevêque de Bangui, en Centrafrique, a été accueilli par Abdellah Redouane, le directeur du Centre islamique culturel d'Italie. Accompagné de l’imam de la capitale centrafricaine, Kobine Layama et du pasteur centrafricain Philippe Sing-Na, le cardinal s’est recueilli en prière avant d’entrer dans la mosquée.

 

À travers cette visite, le prélat entend promouvoir la « plateforme interreligieuse » de la Centrafrique. Cette plateforme a été présentée la veille lors d’une rencontre dans les locaux de Sant’Egidio à Rome, une communauté qui leur a apporté son soutien ces dernières années. Dans un pays fragilisé par des conflits civils, le nouveau cardinal souhaite ainsi relancer le dialogue et offrir un modèle de paix et de réconciliation. La délégation centrafricaine a rappelé que les violences en République centrafricaine n’étaient pas d’ordre religieux. Pour arriver à la paix, a expliqué le néo cardinal, « notre force est la parole, et non les armes. Nous devons l’utiliser pour responsabiliser les consciences et créer un climat de confiance qui seul peut faire déposer les armes aux groupes armés en lutte. »

 

L’archevêque de Bangui a été créé cardinal par le Pape François avec 16 autres prélats le samedi 19 novembre au Vatican. Fin novembre 2015, il avait accueilli le Saint-Père pour l’ouverture de la première porte sainte de l’Année de la miséricorde, dans la capitale centrafricaine.

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 17:54
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : Bria toujours sous tension après les combats de la veille

 

http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 22 NOVEMBRE 2016

 

BRIA, 22 Novembre 2016(RJDH) — La ville de Bria cheffe lieu de la préfecture de la Haute-Kotto est sous tension depuis lundi 21 novembre à cause d’un combat opposant les éléments de l’Union pour la Paix en Centrafrique de Ali Darass et ceux du Front Populaire pour la Renaissance de  Centrafrique (FPRC). Le bilan de l’affrontement d’hier serait lourd mais il est difficile d’avoir une idée exacte sur la situation.

 

Les activités administratives, scolaires, et commerciales n’ont pas encore repris dans la ville après l’affrontement d’hier.  Les habitants sont restés terrés chez eux et le bilan du combat d’hier n’est pas encore officiellement connu.

 

Des sources humanitaires, au moins 48 personnes sont morts, une cinquantaine de blessé et près de 5.000 déplacés proche du camp de la Minusca de la ville.

 

Certaines autorités locales contactées par le RJDH, ont déploré le comportement du contingent Marocain de la Minusca qui aurait ouvert le feu sur la population civile.  Elles ont regretté la « passivité des forces onusiennes depuis le début de l’évènement ».

 

Une source locale a souligné l’arrivée de renfort des éléments de l’UPC de Bambari afin d’appuyer ceux de Bria. Mais ils ont été neutralisés par ceux du FPRC. Une information rejetée par l’UPC contacté depuis la ville de Bambari.

 

De sources bien informées la ville de Bria serait sous contrôle des éléments du FPRC qui projettent de descendre sur Bambari fief des éléments de l’UPC.

 

La Minusca a tenu hier responsables les groupes armés suite à ce regain de violences et a annoncé des mesures de sécurité pour que les combats entre FPRC et UPC ne s’étendent à d’autres localités dans la région.

 

 

Centrafrique : Situation actuelle des réfugiés et déplacés centrafricains

 

http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 22 NOVEMBRE 2016

 

BANGUI, 22 novembre 2016 (RJDH)—La Centrafrique compte encore plusieurs déplacés internes, des réfugiés sur son sols et ses populations réfugiés dans les pays limitrophes. Selon les statistiques du UNHCR, plus de 400.000 réfugiés centrafricains vivent hors du pays et presque le même nombre vie dans les sites des déplacés selon les données du HCR.

 

La situation sécuritaire, moins brulante que les années précédentes ne favorise pas encore le retour des réfugiés et des déplacés dans leur lieu d’habitation habituelle.

 

Selon les dernières données de l’UNHCR, les Personnes déplacées internes sont aujourd’hui estimées à  420.681. Cependant, dans les pays limitrophes, 474.848 centrafricains y résident, notamment 276.224 au Cameroun, 96.472 en RDC,  69.388 au Tchad,  29.304 au Congo Brazzaville, 1.878 au Soudan du Sud et 1.582 au Soudan.

 

Depuis le début de l’année,  au moins 199.599 déplacés sont  retournés dans leur lieu de résidence  habituelle. 12 rapatriements volontaires des réfugiés vers la Centrafrique et 26.792 réfugiés centrafricains sont rentrés d’une manière spontanée. Peut-on noter dans cette donnée statique du septembre 2016.

 

La Centrafrique accueille aussi 12.473 réfugiés et 424 demandeurs d’asiles en dépit de son instabilité. Le pays a enregistré depuis 2016 au moins 5.125 réfugiés principalement du Soudan du Sud, parmi lesquels 86 nouveaux réfugiés en octobre. 8 réfugiés ont été rapatriés volontairement depuis le début de l’année.

 

Statistiques au 30 septembre : 12,363 Réfugiés en RCA, 384,884 déplacés internes, 467.960 réfugiés centrafricains dans les pays limitrophes. Une situation de légère augmentation suite aux violences de ces derniers temps. L’effectif des réfugiés dans les pays limitrophes pourrait se stabiliser soit augmenter d’ici janvier 2017 suite aux conflits liés à la transhumance dans le pays.

 

 

Centrafrique : Daniel Nditifeï Boyssembé reproche Touadera de faire trop de fixation sur la table ronde de Bruxelles

 

http://rjdh.org/ PAR JEAN FERNAND KOENA LE 22 NOVEMBRE 2016

 

BANGUI, 22 Novembre 2016(RJDH)—Daniel Nditifeï Boyssembé, Secrétaire Général du MDI-PS reproche Faustin Archange Touadera et son gouvernement de faire trop de fixation autour de la table ronde de Bruxelles. Il exhorte à cet effet le régime de Bangui à changer de discours. Position exprimée dans une interview accordée au RJDH ce 22 novembre à Bangui.

 

RJDH : Daniel Nditifeï Boyssembé bonjour : Vous êtes Secrétaire Général du MDIPS, alors la communauté internationale vient d’appuyer la République Centrafricaine à travers la table ronde de Bruxelles. Comment réagissez-vous au geste des partenaires techniques et financiers de la RCA ?

 

DNB : Bonjour monsieur le journaliste. Comme vous le savez aussi bien que moi, notre pays a vécu et malheureusement continue de vivre des moments très difficiles. Une crise particulièrement grave et aigue, je crois que c’est la crise la plus grave que ce pays ait jamais traversée. Les conséquences sur le plan économique et financier, c’est ce que nous savons tous. C’est que l’Etat est sans moyens, sans ressources financières, pour financer sa politique de sécurité, de relance des activités économiques et ainsi de suite.

 

Donc, il n’a pas de choix que de compter sur ses partenaires traditionnels et c’est ce qu’il a fait en souhaitant se retrouver avec ses partenaires à Bruxelles autour de cette table ronde là. Le résultat finalement est encourageant dans la mesure où l’Etat a demandé trois milliards de dollars, il est revenu avec 2,200 milliards donc ce n’est pas négligeable. C’est une somme importante ! Mais ce que je voudrais dire c’est le reproche que je fais aussi bien au chef de l’Etat qu’à son gouvernement c’est qu’ils ont fait une fixation sur cette table ronde de Bruxelles à tel point que les centrafricains à tort ou à raison, mais je crois à tort se sont dits, bon mais la fin de la table ronde va coïncider avec la fin de nos difficultés.  Ce n’est pas vrai, moi je crois qu’il faut qu’on change de discours, que le gouvernement change de discours. Il doit appeler les centrafricains à se mettre au travail. Nous ne travaillons pas dans ce pays-là.

 

RJDH : Donc selon vous le gouvernement est en train d’ouvrir un front social à travers son discours sur l’issue de la table ronde de Bruxelles ?

 

DNB : Il n’ouvre forcement pas un front social, mais je dis qu’effectivement des problèmes pourraient se poser demain si d’aventure tous les pays qui ont des engagements ne les ont pas concrétisé. Parce que vous savez ce qui s’est passé à Bruxelles c’est quoi ?

 

C’est des annonces qui ont été faites, mais il faut du temps pour que ces annonces-là se transformes en espèce sonnantes et trébuchantes pour que finalement le centrafricain puisse effectivement ressentir l’impact dans sa vie quotidienne. Mais quelque fois et malheureusement cela prend du temps. Lorsque les projets sont des projets bien ficelés et pour lesquels nos partenaires se sont engagés à financer, là cela peut aller vite. Mais, je crois savoir que tous les projets qu’on a amenés là-bas n’étaient pas des projets entièrement ficelés.  Donc, il va falloir une fois de retour ici à Bangui que les techniciens se mettent à ficeler le projet avant que ceux qui ont fait des annonces puissent envisager la procédure de financement. Et malheureusement quelque fois cette procédure-là est longue et cela dépend des pays. Des pays où quelque fois, il faut passer par le parlement, d’autres non, tout cela vous voyez ce n’est pas aussi simple que cela, et je dis que même à supposer que d’ici dans les deux ou trois mois qui viennent, le gouvernement centrafricain arrive à recevoir tout cela, soit à la Banque Centrale soit au Trésor, mais cela ne va pas résoudre tous nos problèmes comme vous le savez, nos problèmes sont immenses. Et nous arriverons à résoudre nos problèmes que lorsque les centrafricains vont se mettre une fois dans la tête que c’est par leur travail qu’ils vont arriver à sortir leur pays de la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis de longues années.

 

Parce que nous les pays africains, c’est comme cela, nous croyons que ce sont les autres qui vont nous développer. Non ! Prenons l’exemple des pays asiatiques, ils se sont développés par eux même. C’est vrai que certains d’entre eux ont bénéficié de l’accompagnement des pays développés et des institutions telles que le FMI et la Banque Mondiale. Mais nous en Afrique ici, nous pensons que c’est le FMI, la Banque Mondiale, la BAD qui doivent tout faire à notre place. Non ce n’est pas vrai, il faut qu’on change de discours.

 

RJDH : L’un des aspects après la table ronde c’est la gestion et la bonne gouvernance et le président de la République a demandé à Bruxelles l’implication de la société civile. Comment analysez-vous l’appel de main du président de la République ?

 

DNB : Oui c’est une bonne chose si le chef de l’Etat entend associer la société civile à la gestion des fonds qui vont être progressivement décaissés. De toutes les façons, le partenaire au développement aurait imposé cette participation de la société civile.

 

RJDH : Mais il y a une disposition de la Constitution qui demande la mise en place de la Haute Autorité à la Bonne Gouvernance ce qui n’est pas encore fait. Est-ce que la société civile fera mieux en lieu et place de cette institution ?

 

DNB : La mission dévolue à cette autorité de la bonne gouvernance qui est l’une de conquête du forum de Bangui, je crois que sa mission est plus large que cela. On ne peut pas réduire la mission de ce forum-là à son aspect financier et économique. Donc je ne pense pas que la société civile puisse se substituer à cette haute autorité prévue par le forum national. Mais de toute façon, le chef de l’Etat sauf erreur de ma part a indiqué que des structures vont être mises en place pour le suivi de Bruxelles. Il a dit effectivement si j’ai bien compris que la société civile aura sa place dans cette structure-là donc je pense de mon point de vue, c’est une question qui est plus ou moins réglée, puisque tout le monde s’accorde à ce que la société civile participe au suivi de cette table ronde de Bruxelles.

 

RJDH : Toujours dans ce registre au lendemain de la table ronde de Bruxelles des voix s’élèvent pour demander un consensus le plus large autour de la gestion de ce fonds. Comment réagissez-vous à cette demande d’inclusivité ?   

 

DNB : Le chef de l’Etat a prévu deux ou trois structures pour le suivi, cela me parait quand même suffisant. On ne peut pas demander à ce qu’on mette en place une super structure en place  qui va regrouper tous les partis politiques et les ONG, parce que plus la machine est lourde, plus elle est inefficace. Moi je pense qu’une structure à la dimension de ce que le chef de l’Etat a évoqué l’autre jour, me parait suffisant pour en assurer le suivi. Il ne faut pas non plus oublier que l’Assemblée nationale est là dont c’est aussi sa responsabilité. Ce n’est pas un fait du hasard si le président de l’Assemblée lui-même a fait le déplacement assisté de quelque député, et le parlement peut interpeller le gouvernement sur le suivi de cette table ronde de Bruxelles.

 

Connaissons les habitudes de nos compatriotes, quand ils vont être là-bas, ils vont dire, on a besoin de ceci ou cela et cela va être non seulement une machine lourde, mais elle risque de se révéler couteuse et inutilement.

 

RJDH : Actualité oblige. Les Séléka de l’UPC et du FPRC se sont affrontés à Bria, conséquence il y a la psychose à Bambari. Comment analysez-vous la situation sécuritaire dans le pays ?

 

DNB : Je condamne ce qui s’est passé à Bria de la même manière que nous avons condamné au niveau de notre comité central ce qui s’est passé à Kaga-Bandoro, Ngakobo et ainsi de suite. C’est le résultat de ce que ceux qui ont réussi le mandat du conseil de sécurité de désarmer les groupes armés n’ont pas rempli cette mission. Les armes circulent dans le pays et aujourd’hui les groupes armés sont plus armés qu’il y a trois ans. Tant que ces groupes ne seront pas désarmés, nos paisibles populations vont continuer à subir les exactions et les agressions de la part de ces groupes armés.

 

Ce sont les conséquences directes du non désarmement de ces milices. Aujourd’hui, la Minusca est là et je crois savoir que la Minusca ait un contingent à Bria. Nous savons malheureusement que le contingent de la Minusca c’est le médecin après la mort. A défaut d’avoir  désarmé ces groupes armés qui sont là, il y a trois ans de cela, mais au moins que les contingents de la Minusca qui sont là soient efficace en matière de la protection de la population civile, car c’est la mission numéro 1 qui leur est dévolue par la dernière résolution du Conseil de Sécurité.

 

RJDH : Monsieur Daniel Nditifeï Boyssembé après les dernières élections présidentielle et législatives quel est l’état de santé de votre formation politique ?

 

DNB : Vous faites bien de remonter aux dernières élections, effectivement nous avons  présenté un seul candidat à Mobaye et malheureusement pour nous cela n’a pas marché pour ce candidat alors qu’en 2011 on a présenté 19 candidats. En 2005 on en a présenté plus et que le résultat nous ait été  favorable on s’est retrouvé avec trois députés.

 

Mais à l’issue des législatives de cette année, le MDI n’est pas du tout  représenté à l’Assemblée nationale, ce que nous déplorons énormément et en plus, le parti est affecté par une profonde démobilisation. Je crois que je ne me trompe peut être pas que cette démobilisation est liée à la situation du pays. Puisque les partis politiques n’ont plus les mêmes mobilités qu’avant.  Ce qui fait que les partis politiques n’ont pas les mêmes  mobilités et la démobilisation est là. C’est la raison pour laquelle nous avons convoqué la 6e session de notre comité central qui s’est réuni du 11 au 12 novembre et nous avons mis en place un certain nombre de mesure pour essayer de mobiliser à nouveau nos militants de manière à réoccuper le terrain en dépit de la crise qui sévit, il faut apprendre à vivre avec cette crise et essayer de travailler comme par le passé et nous préparer pour les prochaines échéances.

 

RJDH : Daniel Nditifeï Boyssembé je vous remercie

 

DNB : c’est moi qui vous remercie.

 

Propos recueillis par Jean Fernand Koena

 

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 17:34
Lu pour vous : Centrafrique : Le Président Touadéra en danger !

 

 

Centrafrique : Le Président Touadéra en danger !

 

http://www.afrik.com/ MARDI 22 NOVEMBRE 2016 / PAR OLIVER SANTHO

 

Alors qu’il vient de réussir l’une de plus importantes levées de fonds que la Centrafrique ait jamais connue de son histoire, plus de 2,2 milliards de dollars de promesses de dons, le Président Touadéra se retrouve paradoxalement dans une situation plus qu’inquiétante : les événements successifs de ces derniers mois dégradent le climat centrafricain et des nuages se forment de nouveau sur l’avenir.

 

Depuis l’élection du Président Touadéra, on avait observé une accalmie voire le retour de la paix et de la sécurité dans la majeure partie du pays. La population reprenait le cours de sa vie et les activités économiques retrouvaient leur élan un peu partout. Mais depuis septembre 2016, des épisodes violents se succèdent et se ressemblent, un peu partout dans le pays, particulièrement dans les zones sous contrôle des fractions rebelles, Bangui n’étant pas pour autant épargnée. Ce qui pourrait, aux dires des experts militaires, maquiller un plan de déstabilisation du Président Touadéra.

 

En cause, le refus d’amnistier les criminels

 

Tout aurait commencé en septembre dernier lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Selon certaines indiscrétions, le Président Touadéra aurait reçu un accueil froid de la part de certains de ses pairs mais également de certains représentants d’organisations internationales œuvrant en Centrafrique. En cause, son refus d’amnistier les criminels notoires recherchés ayant causé la mort de plusieurs milliers de centrafricains. En effet, certains criminels recherchés, pour certains d’entre eux bénéficiant de la bienveillance de certaines autorités sous régionales, mais également des têtes couronnées dans les pays du Golfe, tentent tant bien que mal d’échapper à la justice par tous les moyens y compris par les armes, quitte à semer le chaos partout dans le pays si cette amnistie ne leur était pas accordée.

 

Pour rappel, les forums de Brazzaville et de Bangui en 2015, avaient, dans leur conclusion, souligné que désormais il n’était plus question de prime à l’impunité, c’était clair et net. "Tous les criminels devront répondre de leurs crimes devant la Cour pénale spéciale pour la Centrafrique qui verra le jour dans quelques mois". Dans le projet d’amnistie, que certains pensaient imposer, on retrouve un activisme inquiétant de la part de certains hommes politiques y compris dans les organes de décision eux-mêmes.

 

Sinon comment comprendre que certains hommes politiques et non des moindres, dont certains ont participé aux forums de Brazzaville et de Bangui, puissent revenir à la charge et chercher à tout prix à imposer voire forcer le nouveau Président élu à revenir sur ce que toute la population ne veut plus entendre, « l’impunité ». Par un lobbying intense dans la sous-région, mais également à l’international, ils ont induit en erreur certains dirigeants, en parlant d’un projet d’amnistie qui serait sur le point d’aboutir alors qu’au même moment, le pouvoir en place, faisait tout son possible pour mettre en place la Cour pénale spéciale, dont le financement est presque bouclé.

 

Selon une source onusienne, la fermeté et le refus du Président Touadéra face aux pressions en vue d’une amnistie générale pour les criminels, en a surpris plus d’un et surtout refroidi les ardeurs de ceux qui pensaient pouvoir lui forcer la main. Pour ces derniers, la paix était à ce prix, et malheureusement les événements observés ces derniers mois dans le pays ne font que confirmer cette thèse.

 

Bien que le Président Touadéra ait pu s’expliquer avec ses pairs afin d’apporter les éclaircissements sur la situation et dissiper le malentendu entretenu par certaines autorités, la menace n’est pas pour autant écartée. Pour preuve, curieusement, la situation a commencé à s’envenimer juste après New York. Les hostilités ont commencé dans certaines zones à l’intérieur du pays, notamment à Kaga Bandoro en octobre dernier, où les violences ont fait plusieurs morts et blessés, causant un déplacement massif de population vers d’autres zones.

 

Ensuite, on a observé une journée ville morte à Bangui. Un événement qui était censé se dérouler selon ses organisateurs de façon pacifique, mais qui s’est soldé par quatre morts et quelques blessés. Les manifestants auront été tout sauf pacifistes, selon les sources policières. Certains individus ont été appréhendés munis de fusils d’assaut et de lance-roquettes, selon une source policière ayant participé à leur arrestation. Devant les policiers, les individus appréhendés n’ont pas hésité à indiquer la provenance de leurs fusils.

 

Selon une source policière ayant requis l’anonymat, cette ville morte serait une tentative orchestrée par une frange des radicaux Selaka et Anti-balaka, en complicité avec certaines personnalités politiques y compris au sein du gouvernement, dans le but de replonger Bangui dans ses vieux démons. La question que l’on est en droit de se poser est de savoir si le Président Touadéra connait véritablement les hommes et les femmes avec qui il travaille. Cela rappelle cette phrase d’un diplomate européen à Bruxelles lors de la table ronde, « quel lendemain attend-on pour la Centrafrique si même en aparté, certains dirigeants ne jouent pas collectifs, même pour les enjeux nationaux ? »

 

Manque de patriotisme

 

Malheureusement, dans le pays de Barthélemy Boganda, considéré comme le père fondateur du Centrafrique, la classe politique est souvent critiquée pour son appât du gain, souvent privilégié sur l’intérêt national. Ainsi, le commentaire de ce diplomate est d’autant plus vrai qu’à Bruxelles, les agissements de certains laissaient penser que chacun était venu défendre son petit territoire au lieu d’un projet commun pour l’avenir de tout un peuple. Il est temps que l’intérêt national soit remis au cœur de l’action politique toute catégories confondues, mais plus particulièrement au gouvernement, où l’affairisme de certains responsables n’est pas compatible avec l’exercice du pouvoir.

 

Les Centrafricains ont payé un très lourd tribut depuis bientôt quatre ans. Ce peuple mérite la paix et la sécurité, condition sine qua non pour un développement harmonieux. Que certains criminels veuillent prendre tout un peuple en otage est inacceptable. Le temps de l’amnistie générale, suivi d’un maroquin ministériel est révolu. C’est l’impunité qui a amené ce pays dans la situation dans laquelle il se trouve actuellement. Ne pas en tenir compte et répéter la même erreur serait fatal.

 

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