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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 19:19
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : Le gouvernement projette de décentraliser son système de contrôle de diamants après la crise

 

http://rjdh.org/ PAR JEAN FERNAND KOENA LE 19 DÉCEMBRE 2016

 

BANGUI, 19 Décembre 2016 (RJDH) — Pour combattre la fraude dans le circuit diamantaire et répondre aux exigences du processus de Kimberley, le gouvernement projette décentraliser les structures à travers SPPK pour contrôler l’exploitation du diamant centrafricain dans les zones conformes et non conformes. Une initiative de l’Etat financée par le Droit de Propriété et Développement du Diamant Artisanal (DPDDAII).

 

Pour lutter contre les maux qui minent l’exploitation du diamant, des cadres du Ministères des mines, de la société civile, du processus de Kimberley et ceux du DPDDAII étaient ce matin à l’Hôtel du Centre pour envisager des mesures.

 

Selon Lucien Emmanuel Pamou, directeur de Cabinet du ministère des Mines, les enjeux de cette initiative est de favoriser le retour du diamant centrafricain, sur le marché mondial ceci « pour alléger la souffrance de nos concitoyens », a indiqué le directeur de Cabinet du ministère des Mines ».

 

Pour Prospère Yaka Maïdé, « la vision du système de certification du processus de Kimberley est de transformer la structure actuelle en une institution nationale ayant la capacité fonctionnelle et adéquate pour accomplir sa mission ». Il a souligné que « cette structure sera décentralisée dans toutes les zones de production de diamants avec les moyens techniques. Il sera aussi question d’un système de traçabilité organisé pouvant permettre au gouvernement, les industries minières et la société civile d’accéder au système de certification du processus de Kimberley », a-t-il expliqué.

 

L’idée de revoir les textes juridiques pour atteindre ces objectifs est envisagée ou moment où le Nord-est de la République Centrafricaine est sous sanction du processus de Kimberley de l’exploitation du diamant par des groupes armés. Sanction ayant affectée la commercialisation de cette pierre précieuse sur le marché mondial.

 

Le secteur est durement affecté par la crise. Il se relève progressivement dans certaines zones alors que d’autres restent sensibles par la présence des hommes en armes. Le gouvernement projette de mettre en place une base de données.

 

 

Centrafrique : Une loi exige 35% de femmes dans les instances de prise de décision

 

http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 19 DÉCEMBRE 2016

 

BANGUI, 19 Décembre 2016—Une loi dite « de parité », promulguée le 24 novembre dernier par le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera exige 35% de femmes dans les sphères de prise de décision en Centrafrique. Ce quota s’impose tant au secteur public que privé.

 

Il s’agit de la loi n° 16.004 « instituant la parité entre les hommes et les femmes en République Centrafricaine ». Selon l’article 7 de cette loi, les femmes doivent être représentées à des postes nominatifs et électifs au moins à hauteur de 35%, ce ci tant au niveau de l’Etat que du secteur privé « un quota minimum de 35% des femmes est requis sur la base de leurs compétences, dans les instances de prise de décision à caractère nominatif et électif (…) », précise l’article en question.

 

La loi sur la parité frappe de nullité toutes les décisions qui ne respecteront les dispositions de l’article 7. Ce système de quota, selon ladite loi s’impose à « l’Etat, aux partis paris politiques, collectivités territoriales, aux institutions parapubliques et privées et à la société civile sous peine de nullité » rappelle l’article 8 aliéna 2.

 

Le texte prévoit la création d’une structure dénommée observatoire national de parité homme/femme dont la mission est, selon ce texte « d’impulser le principe de parité auprès de structures de formation et toutes autres entités visées par l’article 1er alinéa 3 de la présente loi. (…). Il a pour mission le suivi-évaluation périodique de la mise en œuvre de la présente loi » note l’article 10.

 

La promulgation de cette loi est saluée par les organisations de défense des droits de la femme en Centrafrique qui parlent de l’aboutissement d’une longue lutte « aujourd’hui les femmes peuvent souffler parce que cette loi leur donne une dignité. Elle constitue une base sur laquelle nous allons nous baser pour défendre nos intérêts. C’est le fruit d’une lutte acharnée dont le chemin était semé d’embuches » a confié une femme leader de la société civile.

 

De sources bien informées, la loi sur la parité a été soutenue dans l’ombre par plusieurs organismes internationaux. Le projet introduit à l’Assemblée Nationale par le gouvernement centrafricain, a été défendu en plénière par la ministre des Affaires Sociales.

 

La représentativité des femmes dans les instances de prises de décision en Centrafrique, selon les statistiques reste encore faible. Le premier gouvernement du président Touadera compte 4 femmes contre 19 hommes soit 0,92%. Au parlement, il y a 10 femmes députés pour 140 sièges soit 14%.

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 00:16
Gambie : Jammeh sera déclaré renégat s’il refuse de céder le pouvoir

 

 


Banjul (Gambie) - AFP / 18 décembre 2016 22h16 - Le président gambien Yahya Jammeh sera déclaré renégat si il refuse de céder le pouvoir à la fin de son mandat en janvier, a annoncé dimanche l'opposition gambienne.



Tout président qui perd sa légitimité constitutionnelle devient un renégat, a déclaré Halifa Sallah, porte-parole de la coalition d'opposition qui a porté Adama Barrow au pouvoir lors de la présidentielle du 1er décembre.



Toute personne qui est un officier militaire ou un fonctionnaire et qui refuse de servir sous une autre autorité constitutionnelle deviendrait obligatoirement un renégat, a-t-il dit.



Dans une déclaration télévisée le 9 décembre, Yahya Jammeh, qui gouverne la Gambie d'une main de fer depuis 22 ans, a rejeté les résultats de l'élection accordant la victoire à l'opposant Adama Barrow, une semaine après avoir pourtant reconnu sa défaite.



Son parti a saisi le même jour la Cour suprême pour demander l'annulation des résultats du vote.



M. Sallah s'exprimait après avoir lu un discours à la Nation de la part de M. Barrow, qui suggère que ce dernier a bien l'intention de prendre le pouvoir à l'expiration du mandat de M. Jammeh.



La Constitution ordonne que je prenne mes fonctions (en tant que président, ndlr) le jour de la fin du mandat du président sortant (Yahya) Jammeh. Il a pris ses fonctions le 19 janvier 2012. Son quinquennat expire donc en janvier 2017, a déclaré M. Barrow, cité par M. Sallah.



Le jour où son mandat expire, mon mandat, en tant que président légitime de Gambie, débute, a ajouté M. Barrow.



Le président élu Adama Barrow avait affirmé le 8 décembre avoir reçu le soutien du chef d'état-major de l'armée, le général Ousman Badjie. Mais le 13 décembre, lors de la visite d'une délégation de présidents ouest-africains, le général est arrivé aux discussions en portant sur son uniforme un badge de M. Jammeh, affirmant qu'il soutenait le commandant en chef, le président Yahya Jammeh.



Ce revirement a exacerbé les inquiétudes de la communauté internationale.



Samedi, les participants au sommet annuel de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont fait savoir qu'ils se rendraient à l'investiture de M. Barrow et prendraient toutes les mesures pour faire respecter les résultats de l'élection.



Les chefs d'Etats vont assister à l'investiture du président-élu Adama Barrow qui doit prêter serment le 19 janvier 2017 comme le prévoit la constitution gambienne, a indiqué un communiqué de la Cédéao.



Mercredi, le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, avait affirmé à l'AFP que M. Jammeh devait être prêt à céder le pouvoir en janvier, indépendamment de son recours juridique contre l'élection de M. Barrow.



D'ici là, c'est M. Jammeh qui est le président constitutionnellement élu. Nous espérons que pendant cette période toutes ses actions seront conformes à la Constitution, a souligné le responsable de l'ONU.



De son côté, le président sénégalais Macky Sall a estimé qu'une intervention militaire en Gambie pour forcer M. Jammeh à céder le pouvoir ne peut être qu'un ultime recours, dans une interview diffusée vendredi par la télévision française France 24.


(©)

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18 décembre 2016 7 18 /12 /décembre /2016 01:32
320 millions de l'AFD pour le suivi des projets en Centrafrique
320 millions de l'AFD pour le suivi des projets en Centrafrique

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) - 2016-12-17 12:53:23 - L’Agence française de développement (AFD) a mis à la disposition de la Centrafrique une enveloppe de 320 millions de FCFA, au terme d’une convention signée, samedi à Bangui, par le ministre de l’Economie, Félix Moloua, et l’ambassadeur de France en Centrafrique, Christian Bader.

 

Ce financement va aider à l’opérationnalisation du secrétariat technique permanent chargé de suivi des projets retenus dans le plan de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique présenté aux bailleurs de fonds du pays à Bruxelles en Belgique le 17 novembre dernier.



Ce secrétariat technique permanent mis en place par le gouvernement est chargé de rendre visible les différents financements promis par les partenaires au développement de Centrafrique lors de cette table ronde.



Outre l’AFD, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Union Européenne ont aussi appuyé la création de ce secrétariat technique permanent.


 

http://apanews.net/news/fr/article.php?id=4870416#sthash.0HF2Od6k.dpuf

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 14:12
LA COUR PÉNALE SPÉCIALE CENTRAFRICAINE  MODE D'EMPLOI par Bernard SELEMBY DOUDOU

 

 

 

Après la conférence de La Baule en France et le vent des démocraties en Afrique, LA République centrafricaine a organisé les premières élections démocratiques, libres et transparentes. Cette ascension à la démocratie est suivie de cycle de violences nées de multiples mutineries, de tentatives de coups d'Etat avec de représailles sanglantes et in fine l'accession à la magistrature suprême par la voie des armes de la coalition de la rébellion qui a plongé le pays dans les ténèbres. Des destructions systématiques des biens publics et privés ont été enregistrées, des viols, des meurtres, des traitements dégradants et inhumains, des coups, blessures et même des actes qui s'apparentent à un génocide.

 

Ainsi, dans le cadre de la lutte contre l'impunité, la réconciliation nationale et la justice sociale, une cour pénale spéciale centrafricaine a été créée par la loi organique du 03 juin 2015. C'est la première fois en Afrique que les autorités nationales créent une structure de ce genre pour juger des crimes internationaux commis sur leur propre territoire. Cette cour a vocation ou compétence de juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les crimes de génocide. En clair, elle va enquêter, instruire, juger les infractions graves du droit international humanitaire et de violation des droits de l'homme.

 

Cette cour fait partie intégrante des institutions du droit positif centrafricain, elle appliquera le code pénal et le code de procédure pénale centrafricain. Elle a pour objectif de réparer les préjudices subis par les victimes, d'apaiser le cœur des victimes, de restituer la dignité humaine, le rétablissement de la paix, la restitution de la vérité, la cohésion sociale, elle permet aux victimes de tourner la page et de faire leur deuil. Elle n'a pas vocation à dessaisir les tribunaux nationaux déjà saisis sur certaines affaires mais simplement pour les compléter. Cette noble institution judiciaire est financée par le concours des États-Unis et de la communauté internationale.

 

En ce qui concerne la durée, La cour pénale spéciale est mise en place pour une période de cinq ans renouvelable. Mais renouvelable combien de fois ? Le texte qui l'a institué est muet sur le nombre de renouvellement. S'agissant de la période couverte par la cour, la loi portant création de la cour spéciale a retenu une fourchette allant de 2003 à nos jours. Mais pourquoi seulement à partir de 2003 ? Pourquoi pas avant ? S'agit-il d'un règlement de compte par voie légale ? Cela concerne t-il des personnalités pré-identifiées ?

 

Dans l'affirmative, cette situation enlève le caractère impersonnel que doit revêtir toute loi. Qu'en est-il de l'incursion des troupes incontrôlées de Mbemba ? Nous vous rappelons en effet que la période d'avant 2003 est couverte par la loi d'amnistie de 2008. L'amnistie est un acte politique qui a une valeur juridique considérable. Par définition, l'amnistie est un pardon légal. L'amnistie prononcée par le parlement sous forme de loi n'efface pas les faits matériels et leurs conséquences civiles mais éteint l'action publique et efface la peine prononcée.

 

C'est une mesure d'ordre collectif qui concerne une certaine catégorie de personnes. Il est alors important de distinguer l'amnistie de la grâce car le premier est prononcé par voie législative tandis que le second est pris par le Président de la République au bénéfice d'un condamné désigné individuellement ou collectivement. S'agissant de la composition, la cour pénale spéciale centrafricaine est composée des juges nationaux et internationaux. Il en sera de même pour les avocats. Ainsi, il y aura un procureur qui sera un international et un Président qui sera un juge centrafricain, des greffiers...bref les mêmes structures que les tribunaux traditionnels. Ce tribunal temporaire, mixte et hybride aura sa propre police bien formée, son parquet et de tous les degrés de juridiction jusqu'en appel.

 

C'est dans cette optique que le garde des sceaux a lancé un appel à candidature pour recruter les membres de cette prestigieuse cour. Connaissant le fonctionnement de la machine administrative centrafricaine et surtout dans le domaine de recrutement, qui va choisir équitablement les membres de cette cour ? Peut-on parler de transparence dans le mode de recrutement ? Les dés ne sont-ils pas pipés ? Qu'en est-il des juges qui ont déjà travaillé en coulisse sur les dossiers préparatoires de la cour ? Il faut noter que la cohabitation des juges nationaux et internationaux nous permettra de jauger l'école nationale de la magistrature centrafricaine ainsi que la capacité et l'aptitude de nos juges.

 

Dans le cadre de la coopération, la cour pénale spéciale va collaborer avec la cour pénale internationale sur tous les dossiers. En cas de télescopage ou de concurrence entre la cour pénale spéciale et la cour pénale internationale sur le même dossier, la priorité sera donnée à la cour pénale internationale contrairement au principe de complémentarité prévu par les statuts de Rome qui donne la priorité aux juridictions nationales. Alors, quel est le mode de saisine de la cour ?

 

La cour est saisie par la victime soit par plainte ou dénonciation, soit par constitution de partie civile au procès pénal. L'Etat et le parquet peuvent aussi déclencher l'action publique. Les demandeurs ou plaignants sont exonérés des frais de justice et des frais d'avocats. Ces frais sont pris en charge par le budget de financement de la dite cour. Nous allons maintenant aborder l'épineuse question de la victime. Qui est victime et qui ne l'est pas ? La victime par définition est toute personne qui s'estime léser, qui a subi un préjudice. La victime doit avoir la capacité d'ester en justice et avoir un intérêt pour agir.

 

Les mineurs seront représentés par leurs représentants légaux. Nous estimons que tous les centrafricains ont subi d'une manière ou d'une autre un préjudice moral. Alors, comment les juges vont s'y prendre ? La charge de la preuve incombant toujours au demandeur, certaines victimes auront des difficultés à prouver leur préjudice. Ce phénomène sera une porte ouverte aux fausses victimes. Certaines catégories de victimes auront peur de se manifester d'où la problématique de la sécurité des victimes et des témoins. Quelles en seront les garanties de sécurité ?

 

Pour finir et en guise de recommandations, nous demandons au pouvoir de faire un choix stratégique favorable à la sécurité en ce qui concerne le choix du siège de la cour. Au besoin, le garde des sceaux peut décider de la rénovation des anciens bâtiments administratifs. Parallèlement, nous soulignons le problème de la capacité d'accueil et d'entretien des maisons carcérales. Ces dernières doivent s'adapter aux normes internationales et surtout entretenu dans le strict respect des droits des détenus. La réussite des travaux de cette cour pénale spéciale centrafricaine édifiera et servira de cas d'école pour les autres États africain. Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c'est moi.  

                                                           

Bernard SELEMBY DOUDOU

 

Juriste, Administrateur des Elections.

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 01:13
Lu pour vous : Comment la Centrafrique est devenue le théâtre des ambitions gabonaises

 

 

 

http://www.slateafrique.com/ 16/12/2016 à 16:15

 

Malgré son armée réduite, le Gabon mise sur sa diplomatie de défense pour s’imposer dans le jeu d’influence régionale.

 

Depuis 2003, la troupe gabonaise a constamment été déployée en République centrafricaine pour contribuer au retour à la paix dans ce pays en proie à une crise politique et militaire. En dépit de la taille réduite de son armée, de son territoire et de sa population, le Gabon mise sur sa diplomatie de défense pour s’imposer dans le jeu d’influence régionale. Si ses interventions militaires permettent au pays d’exercer un poids sur l’échiquier géopolitique, ses officiers en retirent aussi un bénéfice au plan individuel étant donné la possibilité de convertir ce capital guerrier en carrière politique.

 

Contribuer aux opérations de maintien de la paix permet en effet d’atteindre des positions élevées dans la hiérarchie du système politique national. L’histoire de l’engagement militaire du Gabon en République centrafricaine (RCA) fait ainsi ressortir l’usage politique de cette implication aussi bien sur le théâtre des opérations qu’à l’échelle des acteurs militaires. Les missions de paix confiées aux soldats gabonais placent en effet leurs cadres au cœur de la négociation diplomatique, faisant des officiers supérieurs de véritables «diplomates militaires» aguerris aux tractations politiques et à la diplomatie de défense.

 

L’influence du Gabon dans la région dépend de l’implication de ses soldats de la paix: seul, le Gabon ne peut rien; s’il est absent, il n’est plus rien.

 

Une succession d’opérations en RCA

 

En République centrafricaine, en 2016, le Gabon compte environ 450 soldats déployés à Bangui dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies pour la Centrafrique (MINUSCA), dont l’objectif est de contribuer à la stabilisation du pays suite à la crise de 2013. Malgré la taille réduite de son armée (6 700 hommes) et sa faible population (1,7 million d’habitants), le Gabon mise sur sa diplomatie de défense pour maintenir sa présence dans le jeu d’influence géopolitique régionale, hormis dans la lutte contre l’organisation Boko Haram à laquelle il ne prend pas part directement, contrairement au Congo-Brazzaville et au Tchad.

 

Le Gabon est un pays engagé de longue date dans les opérations de maintien de la paix qui se sont succédé en Centrafrique. Dès 1997, la troupe gabonaise est déployée en RCA dans la Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui (MISAB). En novembre 2002, il s’implique avec d’autres pays de la région (Congo-Brazzaville, Guinée Équatoriale et Tchad) dans la Force multinationale en Centrafrique (FOMUC), déployée par la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique Centrale (CEMAC). Six ans plus tard, en juillet 2008, cette opération est remplacée par la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX), cette fois-ci sous le mandat de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC). 500 militaires gabonais y participent.

 

Enfin, à partir de décembre 2013, le pays contribue à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), dont le colonel gabonais Patrice Ostangue Bengone assure le commandement de la composante police. L’implication du pays sous la bannière onusienne s’inscrit bien dans le prolongement de cette action militaire menée de longue date: la mission du bataillon gabonais est d’aider à la sortie de crise politico-militaire en RCA.

 

Le Gabon s’implique aussi dans le champ diplomatique, par exemple au sein de la mission des Nations unies en RCA et au Tchad, la Minurcat, créée en septembre 2007. Plusieurs officiers gabonais de haut rang assument des responsabilités politiques au sein de cette force (notamment le commandant-major Jean Bernard Nguema Bilong et le lieutenant-colonel Guy Claude Ndong Edou).

 

Aujourd’hui, quelque 500 militaires du contingent gabonais participent à la force de l’ONU en RCA, la MINUSCA, appuyée par la force française de l’opération Sangaris (2013-2016). Mais au-delà, les soldats gabonais engagés ces dix dernières années en Centrafrique endossent un rôle politique qui dépasse nettement leur savoir-faire militaire.

 

Un rôle stabilisateur limité par un manque de moyens

 

Le rôle politique de la troupe gabonaise se traduit par sa capacité à contribuer à la stabilisation des territoires affectés par la guerre, faisant de Libreville un médiateur précieux dans la résolution des crises qui affectent la région, en particulier sous le régime d’Omar Bongo (décédé en 2009). Cette capacité lui donne un avantage politique indéniable qui compense son faible rendement opérationnel.

Plusieurs facteurs expliquent que la troupe soit démotivée sur le théâtre d’opérations. Un équipement qui laisse à désirer, la faiblesse chronique du renseignement militaire et des politiques des ressources humaines défaillantes sont bien réels. Sans oublier les faibles rémunérations perçues par la troupe, et le détournement des primes versées par l’ONU au profit des gradés. Enfin, chez eux, les soldats souffrent d’un manque de légitimité sociale: ils sont en butte à l’hostilité et la méfiance des populations envers les «corps habillés».

 

Le terrain, une ressource politique

 

Un certain nombre d’officiers gabonais qui participent à des opérations de paix en RCA utilisent cette expérience à leur profit personnel, la convertissant en ressource politique pour une carrière internationale ou sur la scène politique nationale.

 

C’est le cas du général de brigade Auguste Itandas Bibaye, ancien commandant de la force multinationale de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en République centrafricaine, de 2004 à 2008. Cet ancien chef d’état-major des armées gabonaises sous la présidence d’Ali Bongo Ondimba, qui démissionnera de cette fonction au plus fort des tensions post-électorales du mois d’août 2016, a été l’ancien chef d’état-major particulier de la présidente de transition en 2009, Rose Francine Rogombé, suite au décès d’Omar Bongo.

 

Le général gabonais Jean-Claude Ella Ekhoga, connaît un parcours professionnel similaire, entre le terrain militaire et le champ politique. Ancien commandant de la force multinationale de la CEMAC de 2003 à 2004, ce général (aujourd’hui décédé) a été l’ancien conseiller pour les affaires de défense du président Ali Bongo Ondimba. Avant d’arriver à la présidence de la République, il fut aussi le chef du cabinet militaire d’Ali Bongo, alors ministre de la Défense de son père, Omar Bongo.

 

Pour les officiers et les soldats participant aux opérations de paix régionales, celles-ci apparaissent bien comme une opportunité politique. Du moins pour les contingents dont le rôle diplomatique est beaucoup plus déterminant dans le processus global de résolution du conflit, comme en Centrafrique.

 

Axel Augé, maître de conférences en sociologie militaire, Ecole Saint-Cyr Coëtquidan

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 21:45
Lu pour vous : "Kabila a bâti un empire économique"

 

"Kabila a bâti un empire économique"

 

http://www.bbc.com/  15 décembre 2016

 

Le président congolais Joseph Kabila et sa famille ont constitué un empire économique qui leur a rapporté "des centaines de millions de dollars", selon Bloomberg

 

Dans une enquête publiée jeudi par l'agence de presse américaine spécialisée dans les questions économiques soutient que "les Kabila ont bâti ensemble un réseau d'entreprises qui s'étend dans tous les secteurs de l'économie congolaise et qui a rapporté des centaines de millions de dollars à leur famille".

 

"Depuis 2003, la famille Kabila a mis en place un réseau international d'affaires avec des participation dans 70 entreprises au moins", écrit Bloomberg qui ajoute que M. Kabila, sa femme, ses deux enfants et huit de ses frères et sœurs contrôlent ainsi plus de 120 permis d'extraction d'or, de diamants, de cuivre, de cobalt et d'autres minerais" en RDC.

 

Un réseau international d'affaires

 

Outre les mines, l'empire familial s'étend dans "la banque, l'agriculture, la distribution de carburant, le transport aérien, la construction de route, l'hôtellerie, la fourniture de produits pharmaceutiques, le secteur des agences de voyages, le commerce et les boîtes de nuits", ajoutent les auteurs de l'enquête parlant d'entreprises installées au Congo, mais aussi aux États-Unis, à Panama, en Tanzanie et sur l'île de Niue, paradis fiscal du Pacifique.

 

Selon Bloomberg, l'ampleur de ces intérêts économiques "pourrait aider à comprendre la raison pour laquelle le président (congolais) ignore les appels des États-Unis, de l'Union européenne et d'une majorité de Congolais à rendre son pouvoir la semaine prochaine.

 

Bloomberg indique que sa publication est le résultat d'un travail d'un an réalisé par trois journalistes sur le "réseau d'affaires" de la famille présidentielle et s'appuyant sur plusieurs dizaines d'interviews et des "milliers de documents d'entreprises et de documents judiciaires" consultés par ses soins.

 

Un pays riche à la population pauvre

 

La RDC est connue pour l'extraordinaire richesse de son sous-sol et la grande pauvreté de sa population dont près de 90% des habitants survivent avec moins de 1,25 dollar par jour, selon l'ONU.

 

Joseph Kabila est arrivé au pouvoir après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, rebelle devenu chef d'État par la force des armes en chassant le dictateur Mobutu Sese Seko en mai 1997.

 

Il a été élu président en 2006 et réélu en 2011 lors d'un scrutin entaché de fraudes massives.

 

Le mandat de M. Kabila s'achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 21:24
Les députés de l’Ouham-Pendé sur le terrain pour rencontrer les groupes armés
Les députés de l’Ouham-Pendé sur le terrain pour rencontrer les groupes armés
Les députés de l’Ouham-Pendé sur le terrain pour rencontrer les groupes armés
Les députés de l’Ouham-Pendé sur le terrain pour rencontrer les groupes armés

 

 

 

Pour aider les populations martyrisées de l'Ouham-Pendé et appuyer la lutte contre l'insécurité ambiante, les députés des circonscriptions locales ont rencontré les groupes armés pour les mettre face à leurs responsabilités et exiger l'arrêt des violences. Cette délégation parlementaire composée notamment de Martin Ziguélé et Anicet Georges Dologuélé, a été à la rencontre des autorités administratives, de la société civile et les commerçants à Paoua, puis à Pougol (où les groupes armés RJ d'Armel Sayo et MPC d'Alkhatim sont implantés).

 

La délégation s'est aussi rendue à Gouzet, Bocaranga puis Koui pour rencontrer Sidiki et les chefs antibalakas et passer un message de fermeté : la lutte armée est une impasse et toutes violences doivent immédiatement cesser.

 

NON aux mouvements armés, NON aux villages brûlés et désertés, NON aux morts, NON aux déplacés, il faut arrêter pour qu'on puisse réouvrir les écoles fermées et relancer les activités économiques de ces localités qui ont trop souffert.

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 20:56
         IMPRESSIONS DE BANGUI VII (suite et fin)  : LA REPUBLIQUE DES RUMEURS par David KOULAYOM-MASSEYO

 

 

 

   En Centrafrique, les média d’Etat sont sous influence et ceux du privé sont peu professionnels . Les deux manquent cruellement de moyens pour mener des investigations approfondies de manière à étayer leurs propos . C’est ainsi qu’à Bangui, personne ne vous dira avec certitude : « il s’est passé telle chose, tel jour, à telle heure » mais bien « il paraît que », « on a dit que » et les érudits avancent un prudent « j’ai ouï dire que » etc…

 

    Faut-il rappeler à mes compatriotes que « ON » est un pronom menteur par excellence et que ce mode de gestion des informations génère plus de problèmes que de solutions dans un pays comme le nôtre ? La rumeur devient mortifère quand elle émane de ceux qui sont censés tenir les rênes !

 

 1 . Un exécutif à hue et à dia

 

   Deux cas d’école : la gestion de la sortie rocambolesque et meurtrière des chefs mercenaires du Kilomètre 5, le 12 Août 2016, et le retour tout aussi rocambolesque de Francis Bozizé à Bangui .

 

Dans la nuit du 12 au 13 Août 2016, les populations de la commune de Bégoua et des environs ont été réveillés par des échanges de tirs nourris au niveau de la barrière .  Le chef rebelle Ousmane Issène et ses acolytes, à l’étroit au Km5, ont décidé de prendre le large pour aller rejoindre les autres mercenaires apatrides dans leurs sanctuaires de Kaga-Bandoro, de Batangafo, de Bambari, de Bria et que sais-je encore ? Le bilan de leur parcours macabre est inconnu à ce jour . Par contre, leur arrivée à Kaga-Bandoro a été fêtée bruyamment au PK5 par des tirs de kalachnikovs ! Quel pied de nez aux autorités !

 

Le Premier ministre a fait une déclaration pour dénoncer l’implication de la Minusca dans l’exfiltration des mercenaires du PK5 . Je n’ai pas écouté son discours, mais une question me taraude : pourquoi la tête de l’exécutif tire-t-il à hue et à dia ? Quelques jours précédant cette sortie, le Président élu a reçu le chef des fuyards . Que se sont-ils dit ?

 

    Quant au retour de Francis Bozizé, je dirais que lorsque l’ex-empereur Bokassa est retourné de son plein gré se jeter dans la gueule du loup, le régime militaire de Kolingba lui a fait un procès exemplaire .  Aujourd’hui, le fils de l’ancien président est reçu d’abord par le Président élu, arrêté brièvement par la Minusca puis remis en liberté et enfin rétabli dans ses grades (avec effet rétroactif ? )  . Quel sens donné à tout ce micmac au sommet de l’Etat s’agissant de quelqu’un qui a un mandat d’arrêt international ? L’exécutif centrafricain voudrait donner du grain à moudre à la rumeur publique qu’il ne s’y prendrait pas autrement ! Passer son temps à donner des verges pour se faire battre alors qu’on a un pays à pacifier et à reconstruire, quel pays de paradoxes ? J’en perds mon Sango…

 

 2 . Interrogations

 

   Dans un pays vivant dans un état de guerre larvée comme la RCA où les armes de gros et petit calibre circulent toujours librement, où une grenade offensive coûte seulement quelques piécettes de Francs CFA, est-il normal que le Président élu soit précédé quotidiennement d’un motard avec sirène hurlante, de véhicule à gyrophare et d’autres véhicules bourrés de soldats de la Minusca armés jusqu’aux dents ? Ces oripeaux du pouvoir sont-ils encore de mise ? Ne sont-ils pas là juste, pour désigner le Président élu comme cible à un sniper éventuel ? Même chose pour le Premier ministre . Je ne suis ni policier, ni gendarme et encore moins garde du corps …

 

   Le Président élu semble apprécié des Centrafricains, du moins à Bangui, d’après la scène à laquelle j’ai assisté personnellement dans le huitième arrondissement : des Centrafricains faisant barrage de leurs corps pour empêcher les soldats français de la mission Sangaris de gêner le passage de leur Président revenant d’un voyage ! Que la même scène se reproduise à son retour de la table ronde des bailleurs à Bruxelles ( la foule l’a obligé à descendre de sa voiture et l’a accompagné jusqu’à son domicile ) démontre à souhait que les oripeaux sont superflus, même si l’enthousiasme reste l’arme des faibles !

 

     La bière est toujours bonne sur les bords de l’Oubangui, mais que vient faire le cube « maggi » dans l’alimentation centrafricaine ? Il durcit inutilement la viande, altère la qualité du « chouïa » et pose à mon avis un réel problème de santé publique . Je ne parle pas du vrai cube « maggi » d’antan mais de son succédané, d’un mauvais ersatz fabriqué au Cameroun ou au Nigéria, bourré de sel et de …De quoi en fait ? Quelle délégation médicale, scientifique a visité les usines qui fabriquent ces poisons ? Quel scientifique centrafricain a pris la peine de se pencher sur ce fameux cube « maggi » ? Après cela, étonnez-vous du nombre élevé d’hypertensions, de gouttes, et autres maladies cardiovasculaires en RCA !  Nos mamans avaient raison quand elles concoctaient elles-mêmes leurs ingrédients culinaires !

 

     Alléluia ! Un certain Général Balla Keita de la Minusca prend l’engagement solennel de ne riposter que quand les ex-Séléka attaqueront une zone occupée . Est-ce à dire mon général qu’en dehors des villes, vous ne riposterez pas quand l’attaque aura lieu même aux abords des villes ? Pathétique Minusca envoyée en RCA pour faire des déclarations effarantes et/ou écrire des communiqués, à l’instar de son inénarrable plume Monteiro .  A ce rythme, le tourisme en treillis à bords d’engins de guerre flambant neufs, a encore de beaux jours devant lui en RCA . Etes-vous sûrs que c’est là votre mission en Centrafrique ? Craignez que l’histoire ne vous juge sévèrement .

 

    Encore un énième Dialogue Politique Inclusif ( DPI ) en RCA ? Foutaise, perte de temps, non-événement . L’énergie, le temps, l’argent et même la simple salive des Centrafricains ne méritent pas d’être dilapidés pour ce DPI . Il y a des ponts à reconstruire à Bangui, des écoles à rénover, des enfants qui meurent dans différents « Ledger » .  

 

     Les promesses de la table ronde des bailleurs de fonds de Bruxelles semblent attirer les appétits les plus féroces . Ces promesses ne deviendront réalités que quand le gouvernement centrafricain mettra ses pratiques en adéquation avec ses engagements vis-à-vis de la démocratie .  Il n’y a pas un discours pour Bruxelles, Washington, New York ou Paris et un discours pour Bangui .  La RCA est une République laïque, une et indivisible avec (théoriquement ? ) des pouvoirs séparés . Il faut lutter pour l’effectivité de cette séparation : c’est le moyen le plus sûr de tordre définitivement le cou à la rumeur . Si gouverner c’est prévoir, gouverner, c’est aussi imaginer des solutions à la plus grave crise que traverse notre pays .

 

                     Fin des Impressions de Bangui

                                                                              Le 15 Décembre 2016-12-15    

                                                                               David KOULAYOM-MASSEYO .

   

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 20:50
Un concert au Vatican au profit d’enfants en Centrafrique et en Italie, le cardinal Nzapalainga témoigne

 

 

http://fr.radiovaticana.va/

 

(RV) 16/12/2016 18:56 Entretien - Un concert de bienfaisance se tiendra, ce samedi 17 décembre 2016, en la salle Paul VI du Vatican, à l’occasion des 200 ans du Corps de la Gendarmerie vaticane. Les recettes de cet évènement seront destinées à deux projets pour les enfants, l’un à Bangui en Républicaine centrafricaine en faveur de la restructuration d’un hôpital pédiatrique; l’autre en Italie dans les zones touchées par le violent séisme d’août dernier. L’invité d’honneur de ce concert intitulé “Avrai” est le chanteur et compositeur italien Claudio Baglioni.

 

Cet événement a été présenté, ce vendredi 16 décembre 2016, en salle de presse du Saint-Siège. Parmi les intervenants : le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui qui prendra ce dimanche possession de l’église Saint-André della Valle qui lui a été attribuée lors du dernier consistoire.

 

Il a expliqué aux journalistes que lors de son voyage dans le pays en novembre 2015, le Pape avait constaté le manque de structures médicales et de personnel soignant. Ainsi «le Saint-Père a voulu agir», à travers la Gendarmerie vaticane. L’hôpital pédiatrique centrafricain, qui sera parrainé par l’hôpital romain Bambino Gesù, sera rénové. La formation de soignants sera également prise en charge. Témoignage du cardinal Nzapalainga interrogé par le père Jean-Pierre Bodjoko

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 20:36
Centrafrique: "Noël à la maison" pour les déplacés de l'aéroport

 

 

 

16/12/16 (AFP) - Le site des déplacés de l'aéroport de Bangui, l'une des conséquences les plus visibles du conflit qui a ravagé la Centrafrique, a commencé jeudi à se vider de ses milliers d'occupants sur une initiative du président Faustin-Archange Touadéra à l'approche de Noël, a constaté l'AFP.

 

Des abris de fortune par centaines à quelques mètres de la piste d'atterrissage: tel est le spectacle qui depuis trois ans sautait aux yeux des visiteurs à leur arrivée à l'aéroport de M'poko.

 

Des dizaines de milliers de Banguissois - jusqu'à 70 à 80.000 - avaient fui la violence dans leur quartier pour se réfugier près des éléments de l'opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) et de la Mission des Nations unies (Minusca).

 

Jeudi, les déplacés de M'poko ont commencé à parcourir les quelques kilomètres qui les séparent de leur quartier d'origine dans le cadre d'une opération dénommée "Noël à la maison" à l'initiative du président Touadéra.

 

"Ce n'est que le début de l'opération. EIle concerne 28.000 personnes. Chaque jour, au moins une zone verra les déplacées repartir chez eux et cela prendra au moins 13 jours", a déclaré la ministre des Affaires sociales Virginie Baïkoua.

 

"Cela fait un peu plus de trois ans que je suis là avec ma famille. C'est vrai qu'on avait pas le choix devant les violences et les tueries", souligne Yvette Pandoné Kitiyé, commerçante.

 

"Mais il faut se dire que nous étions aussi exposés à d'autres risques, comme un accident d'avion, une explosion de dépôt de carburant, etc. Dieu merci nous allons rentrer. Il va falloir que le gouvernement et la Minusca veillent à la sécurité des déplacés qui rentrent", affirme un enseignant, Jean Ndendé.

 

Bien des habitants avaient fui les violences du PK5, le quartier musulman de Bangui où des groupes armés sont encore actifs. Nombre d'entre eux ont tout perdu: maisons incendiées, pillées, saccagées, détruites.

 

Un calme précaire est revenu à Bangui alors que des groupes armés se battent encore dans le reste du pays où l'Etat peine à restaurer son autorité quand il n'est pas absent.

 

La Centrafrique a basculé dans le chaos en 2013 avec les combats entre groupes armés de la Séléka prétendant défendre les 20% de musulmans et leurs adversaires des milices anti-balaka majoritairement chrétiens. Bilan: des milliers de morts et 850.000 déplacés et réfugiés pour quelque 4,5 millions d'habitants.

 

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