Centrafrique : Le gouvernement projette de décentraliser son système de contrôle de diamants après la crise
http://rjdh.org/ PAR JEAN FERNAND KOENA LE 19 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 19 Décembre 2016 (RJDH) — Pour combattre la fraude dans le circuit diamantaire et répondre aux exigences du processus de Kimberley, le gouvernement projette décentraliser les structures à travers SPPK pour contrôler l’exploitation du diamant centrafricain dans les zones conformes et non conformes. Une initiative de l’Etat financée par le Droit de Propriété et Développement du Diamant Artisanal (DPDDAII).
Pour lutter contre les maux qui minent l’exploitation du diamant, des cadres du Ministères des mines, de la société civile, du processus de Kimberley et ceux du DPDDAII étaient ce matin à l’Hôtel du Centre pour envisager des mesures.
Selon Lucien Emmanuel Pamou, directeur de Cabinet du ministère des Mines, les enjeux de cette initiative est de favoriser le retour du diamant centrafricain, sur le marché mondial ceci « pour alléger la souffrance de nos concitoyens », a indiqué le directeur de Cabinet du ministère des Mines ».
Pour Prospère Yaka Maïdé, « la vision du système de certification du processus de Kimberley est de transformer la structure actuelle en une institution nationale ayant la capacité fonctionnelle et adéquate pour accomplir sa mission ». Il a souligné que « cette structure sera décentralisée dans toutes les zones de production de diamants avec les moyens techniques. Il sera aussi question d’un système de traçabilité organisé pouvant permettre au gouvernement, les industries minières et la société civile d’accéder au système de certification du processus de Kimberley », a-t-il expliqué.
L’idée de revoir les textes juridiques pour atteindre ces objectifs est envisagée ou moment où le Nord-est de la République Centrafricaine est sous sanction du processus de Kimberley de l’exploitation du diamant par des groupes armés. Sanction ayant affectée la commercialisation de cette pierre précieuse sur le marché mondial.
Le secteur est durement affecté par la crise. Il se relève progressivement dans certaines zones alors que d’autres restent sensibles par la présence des hommes en armes. Le gouvernement projette de mettre en place une base de données.
Centrafrique : Une loi exige 35% de femmes dans les instances de prise de décision
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 19 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 19 Décembre 2016—Une loi dite « de parité », promulguée le 24 novembre dernier par le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera exige 35% de femmes dans les sphères de prise de décision en Centrafrique. Ce quota s’impose tant au secteur public que privé.
Il s’agit de la loi n° 16.004 « instituant la parité entre les hommes et les femmes en République Centrafricaine ». Selon l’article 7 de cette loi, les femmes doivent être représentées à des postes nominatifs et électifs au moins à hauteur de 35%, ce ci tant au niveau de l’Etat que du secteur privé « un quota minimum de 35% des femmes est requis sur la base de leurs compétences, dans les instances de prise de décision à caractère nominatif et électif (…) », précise l’article en question.
La loi sur la parité frappe de nullité toutes les décisions qui ne respecteront les dispositions de l’article 7. Ce système de quota, selon ladite loi s’impose à « l’Etat, aux partis paris politiques, collectivités territoriales, aux institutions parapubliques et privées et à la société civile sous peine de nullité » rappelle l’article 8 aliéna 2.
Le texte prévoit la création d’une structure dénommée observatoire national de parité homme/femme dont la mission est, selon ce texte « d’impulser le principe de parité auprès de structures de formation et toutes autres entités visées par l’article 1er alinéa 3 de la présente loi. (…). Il a pour mission le suivi-évaluation périodique de la mise en œuvre de la présente loi » note l’article 10.
La promulgation de cette loi est saluée par les organisations de défense des droits de la femme en Centrafrique qui parlent de l’aboutissement d’une longue lutte « aujourd’hui les femmes peuvent souffler parce que cette loi leur donne une dignité. Elle constitue une base sur laquelle nous allons nous baser pour défendre nos intérêts. C’est le fruit d’une lutte acharnée dont le chemin était semé d’embuches » a confié une femme leader de la société civile.
De sources bien informées, la loi sur la parité a été soutenue dans l’ombre par plusieurs organismes internationaux. Le projet introduit à l’Assemblée Nationale par le gouvernement centrafricain, a été défendu en plénière par la ministre des Affaires Sociales.
La représentativité des femmes dans les instances de prises de décision en Centrafrique, selon les statistiques reste encore faible. Le premier gouvernement du président Touadera compte 4 femmes contre 19 hommes soit 0,92%. Au parlement, il y a 10 femmes députés pour 140 sièges soit 14%.