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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 16:04
HRW alerte sur un nouveau groupe rebelle qui «sème la terreur» en Centrafrique
HRW alerte sur un nouveau groupe rebelle qui «sème la terreur» en Centrafrique

 

 

 

Par RFI Publié le 20-12-2016 Modifié le 20-12-2016 à 11:27

 

Human Rights Watch sonne l'alarme sur une « zone oubliée du nord-ouest » de la République centrafricaine, dans un rapport publié lundi. Un secteur où sévit un nouveau groupe rebelle, les « 3 R » (Retour, réclamation et réhabilitation), créé il y a un peu plus d'une année, officiellement pour protéger les Peuls musulmans de la région, en butte alors aux exactions des anti-balaka depuis 2013. Ce groupe qui sévit dans la préfecture Ouham-Pendé, contrôle désormais toute une sous-préfecture et ne cesse d'étendre son champ d'action, alors que ses méthodes « sèment la terreur », dénonce l'organisation américaine des droits de l'homme, qui tire aujourd'hui sur la sonnette d'alarme.

 

Ce groupe est en train de mettre à feu et à sang le nord-ouest du pays. « Une zone oubliée », selon un rapport de HRW. Alors que personne ne connaissait leur existence jusqu'en avril 2016, les rebelles des « 3 R », qui sont dirigés par le général autoproclamé Sidiki Abass, ont brûlé en quelques mois une dizaine de villages, accusés de complicité avec les anti-balaka. En usant de méthodes passibles de la Cour pénale internationale, dénonce l'organisation américaine.

 

« Nous avons documenté les cas où ils ont attaqué des villages dans la sous-préfecture de Koui. Ils ont brûlé toutes les maisons. Par la suite, ils ont tué des civils et commis des exactions sexuelles contre les femmes et les filles », confirme Lewis Mudge, chercheur Afrique à Human Rights Watch.

 

La présence d'une centaine de casques bleus de la Mission onusienne, la Minusca, dans la capitale de cette sous-préfecture de Koui n'a pas empêché les hommes du général Sidiki Abass de s'emparer de cette ville en septembre de cette année : « En ce moment même, les 3 R sont toujours à Koui et il y a toujours les forces de Minusca sur place. C’est vraiment à la Minusca d’expliquer comment un nouveau groupe armé a pu prendre ce territoire en RCA malgré sa présence ».

 

Le bilan des exactions des « 3 R » est lourd : plus de 50 personnes tuées et d'autres blessés ou torturés, des dizaines de femmes violées et plus de 17 000 déplacés recensés par cette organisation. Alors que cette nouvelle rébellion centrafricaine ne cesse d'accroître son champ d'action, s'alarme HRW.

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Published by Centrafrique-Presse.com
20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 15:57
République centrafricaine : Un nouveau groupe armé sème la terreur (HRW)
République centrafricaine : Un nouveau groupe armé sème la terreur (HRW)

 

 

https://www.hrw.org 20 DÉCEMBRE 2016 12:00AM EST

 

Le groupe 3R a perpétré des meurtres et des viols dans le nord-ouest du pays

 

(Nairobi) – Dans le nord-ouest de la République centrafricaine, un groupe armé récemment formé appelé « Retour, Réclamation et Réhabilitation » ou 3R, a tué et violé des civils, et provoqué des déplacements de population à grande échelle au cours de l’année écoulée. Les forces de maintien de la paix des Nations Unies dans la région n'ont pas été en mesure de protéger pleinement les civils.

 

« La situation en République centrafricaine est suivie par la communauté internationale, mais le nord-ouest du pays, négligé, est d’ores et déjà le théâtre d’une crise émergente », a déclaré Lewis Mudge, chercheur auprès de la division Afrique de Human Rights Watch. « Le groupe armé 3R, qui se présentait au départ comme garant de la protection des Peuls, a utilisé sa puissance accrue pour multiplier le nombre d’attaques et d’exactions. »

 

Entre le 21 et le 27 novembre 2016, Human Rights Watch a enquêté sur le meurtre d’au moins 50 civils dans les sous-préfectures de Bocaranga et de Koui dans la province d’Ouham Pendé. Human Rights Watch a interrogé 42 personnes, dont 8 victimes des violences de 3R, 9 familles de victimes et 16 témoins. Ils ont décrit comment les membres de 3R tuaient les civils par balles, violaient des femmes et des jeunes filles, et pillaient et brûlaient des villages. Les actes de ce groupe armé ont provoqué le déplacement d’au moins 17 000 personnes : 14 000 autour de la ville de Bocaranga et 3 000 à la frontière avec le Cameroun.

 

Le nombre des victimes de 3R est probablement plus élevé, mais Human Rights Watch n’a pas été en mesure de confirmer tous les meurtres et viols qui avaient été signalés, en raison de problèmes d’accès et de préoccupations sécuritaires. Human Rights Watch a pu se rendre dans un village détruit par 3R, Bogon III, et a recueilli des comptes rendus crédibles d’autres personnes, y compris des photos des destructions commises.

 

Sous le commandement du général autoproclamé Sidiki Abass, le mouvement 3R est apparu à la fin de 2015 pour protéger la communauté Peul, minoritaire dans la région, contre les attaques des milices anti-balaka, l’un des deux principaux groupes combattants dans le pays ces dernières années. En avril et mai 2016, le 3R a multiplié ses attaques contre des villages de la sous-préfecture de Koui, prétendument en représailles aux activités des milices antibalaka. Le 27 septembre, le 3R a attaqué la ville de De Gaulle, capitale de la sous-préfecture, qui compte environ 20 000 habitants, ainsi que plusieurs autres villages de la région. 3R nie y avoir commis des mauvais traitements.

 

Les anti-balaka, sous le commandement du général auto-proclamé Abbas Rafal, ont également tué des civils et combattants peuls à Bocaranga et ses environs, où Human Rights Watch a constaté, fin novembre, que des dizaines de combattants anti-balaka armés se déplaçaient librement. Human Rights Watch a également constaté la présence d’au moins 100 combattants 3R armés à De Gaulle.

 

Le 22 novembre, le général Sidiki a indiqué à Human Rights Watch par téléphone que tous ses hommes respectaient les droits humains et a nié toutes les accusations de mauvais traitements. Le 25 novembre, Human Rights Watch a rencontré un porte-parole de 3R, qui a refusé de donner son nom de famille et se fait appeler Bashir, accompagné du Secrétaire général du groupe, Patrick Gombado. Les deux hommes ont reconnu que 3R avait attaqué De Gaulle en raison, disent-ils, de la présence d’anti-balaka dans la ville. Bashir a déclaré à Human Rights Watch que certains combattants 3R avaient commis des pillages – c’est-à-dire volé les biens d'autrui pour leur usage personnel – pendant cette attaque, parce « c’est le combat... mais en tant que groupe nous ne pillons pas ». Il a affirmé que le groupe « essayait de répondre à ce type d’indiscipline », sans préciser comment. Les deux hommes ont nié que les combattants 3R avaient exécuté ou violé.

 

Le 26 novembre, le général Rafal a déclaré à Human Rights Watch que son groupe exécutait des Peuls soupçonnés d’être des espions « même s’ils n’étaient pas armés ». Human Rights Watch a confirmé deux de ces meurtres en novembre. Des personnes chargées des services aux survivants et du suivi de la violence sexuelle dans la région ont déclaré que les combattants anti-balaka avaient également violé au moins six femmes et jeunes filles en 2016.

 

Des témoins ont expliqué à Human Rights Watch que le général Sidiki était arrivé dans la région en 2015 et avait tenu des réunions dans plusieurs villages autour de Koui, en affirmant que l’objectif de 3R était de faire en sorte que les Peuls puissent vivre en paix avec les autres habitants de la région. Mais ces témoins ont raconté que les combattants associés à 3R avaient rapidement commencé à attaquer ces villages, suite apparemment aux attaques anti-balaka contre les Peuls et à des vols de bétail, perpétrés à la fois par des anti-balaka et des habitants de la région.

 

Les attaques ont augmenté en 2016 et le 27 septembre, le groupe 3R a lancé sa plus grande attaque sur De Gaulle. Human Rights Watch a recueilli des informations sur la mort de 17 civils tués pendant ou juste après cette attaque. Leur nombre est probablement plus élevé, car beaucoup de personnes sont toujours portées disparues.

 

Des personnes chargées du suivi de la violence sexuelle dans la région, qui ne souhaitent pas être identifiées pour des raisons de sécurité, disent avoir reçu des informations sur le viol de 23 femmes et jeunes filles par des combattants du 3R pendant et après l’attaque de De Gaulle. Human Rights Watch s’est entrenu avec deux femmes et une jeune fille, qui ont raconté les viols commis par les hommes du général Sidiki. Deux des survivantes ont déclaré que leurs enfants avaient été témoins des viols. « Blandine », une femme de De Gaulle âgée de 30 ans, a raconté à Human Rights Watch que des combattants 3R avaient fait irruption dans sa maison :

 

On m’a demandé : « Où est ton mari ? » J’ai répondu qu'il n’était pas là... L’un d’eux a armé son revolver et l’a pointé sur moi, puis il m’a dit : « On va avoir des rapports sexuels avec toi. » Il m’a jetée par terre et [l’un d’entre eux] m’a violée. Un autre attendait son tour, mais il y a eu des tirs à l'extérieur pendant que le premier était en train de finir, alors quand il a terminé, ils sont tous les deux partis... [Mes] deux plus jeunes enfants étaient à côté de moi et ils pleuraient. »

 

À la date du 13 décembre, l’accès à la région des organisations qui fournissent des services aux victimes de viol était limité en raison de problèmes de sécurité.

 

La force de maintien de la paix de l’ONU dans le pays, la Mission Multidimensionnelle Intégrée de Stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), compte 12 870 soldats dont environ 100 soldats prêts au combat à Bocaranga et 100 à De Gaulle.

 

Le 26 novembre, des officiers des Nations Unies à Bocaranga ont indiqué à Human Rights Watch qu’ils menaient autant de patrouilles que possible avec leurs hommes prêts au combat, tout en reconnaissant que les 3R et les anti-balaka s’étaient enhardis et qu’ils circulaient librement avec leurs armes. Ces officiers ont souligné que toutes les informations étaient envoyées à Bangui, la capitale, mais qu’ils ne s’attendaient pas à une augmentation du nombre de soldats dans la région.

 

Conformément à son mandat, la MINUSCA doit prendre des mesures pour protéger les civils, et parmi elles les personnes âgées, les femmes et les jeunes filles, y compris en faisant usage de la force. Elle doit aussi garantir l’accès aux services vitaux, notamment aux soins médicaux et aux services de santé mentale.

 

Les crimes commis dans la région relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur a ouvert plusieurs enquêtes sur les crimes commis dans le pays en septembre 2014, et de celle de la Cour pénale spéciale (CPS), une nouvelle instance judiciaire constituée de juges et des procureurs nationaux et internationaux qui ont pour mandat d’enquêter et de poursuivre les violations graves des droits humains commises dans le pays depuis 2003. La CPS offre une authentique possibilité de demander des comptes aux commandants de toutes les parties au conflit qui sont responsables de crimes de guerre, et doit faire l’objet d’un soutien sans faille de la communauté internationale, a déclaré Human Rights Watch.

 

Les exécutions extrajudiciaires, les meurtres ciblés de civils, les viols et autres formes de violence sexuelle sont tous contraire au droit international humanitaire et peuvent être poursuivis comme crimes de guerre. Le droit international humanitaire interdit aussi strictement à toutes les parties aux conflits armés non internationaux de recourir à des actes de vengeance ou à toute riposte contre des civils ou des combattants qui ont cessé de participer directement aux hostilités.

 

Les attaques 3R interviennent à un moment d’agitation et de violences croissantes dans le centre du pays, en particulier à Kaga-Bandoro, Bria et Bambari.

 

« Le gouvernement et la MINUSCA sont confrontés à d’immenses problèmes, mais ils doivent aider à mettre un terme à la violence dans le nord-ouest du pays et à réaffirmer un certain degré de respect de l'état de droit », a déclaré Lewis Mudge. « Les généraux Sidiki et Rafal doivent être avertis qu’ils sont surveillés et qu’ils seront jugés pour les actes qu'ils ont commis. »



La République centrafricaine en crise

 


La République centrafricaine est en crise depuis la fin de 2012, quand les rebelles Seleka, essentiellement musulmans, ont lancé une campagne militaire contre le gouvernement de François Bozizé. La Seleka a pris le contrôle de Bangui en mars 2013. Son régime a été marqué par des violations généralisées des droits humains, y compris l’assassinat volontaire de civils. Au milieu de l’année 2013, la milice chrétienne et animiste anti-balaka s’est organisée pour combattre la Seleka. En associant tous les musulmans à la Seleka, les anti-balaka ont mené des attaques de représaille à grande échelle contre des civils musulmans, à Bangui et dans l’ouest du pays.

 

Depuis 2013, Human Rights Watch a enquêté sur de nombreux cas où des milices anti-balaka, des civils et des groupes Seleka ont attaqué des Peuls.

 

Groupe 3R (« Retour, Réclamation et Réhabilitation »)


Bashir, le porte-parole du 3R, et son Secrétaire général, Gombado, affirment que le 3R n’est pas un groupe rebelle mais un mouvement de résistance créé pour défendre les Peuls contre la violence qui s’étend dans les préfectures de Nana-Mambéré, Ouham Pendé et Mambéré-Kadéï. Ils affirment aussi que le 3R veut le retour des autorités nationales à De Gaulle, qu’ils ont quittée après l’attaque du 27 septembre, mais que le 3R gardera les armes jusqu’à ce que les anti-balaka soient désarmés et que les Peuls soient protégés.

 

Les dirigeants locaux ont déclaré que les relations avec le général Sidiki et le 3R ont d’abord été amicales, mais que les activités des anti-balaka se sont multipliées dans la région et que le 3R a commencé à attaquer des villages. Un responsable local qui ne souhaite pas être nommé a ainsi expliqué :

 

Sidiki a dit qu’il était là pour protéger les éleveurs qui avaient été attaqués et que pour ce faire il avait dû former un groupe. Il a dit qu’il n’était pas un rebelle mais qu’il était là pour protéger les Peuls et qu’il voulait que les autorités soient au courant de sa présence. Il a également déclaré qu’il était prêt à participer au programme DDR [Désarmement, démobilisation et réintégration, un programme conjoint de désarmement du gouvernement et de la MINUSCA], si les anti-balaka ne constituaient pas une menace. Mais sa position a changé et il a commencé à attaquer des villages. Il a attaqué Boumari en 2015 et les attaques ont augmenté. Maintenant, il a détruit la sous-préfecture.

 

Un autre responsable local a déclaré que la violence avait empiré en avril, quand les anti-balaka ont commencé à attaquer les hommes de Sidiki. « Sidiki a envoyé ses hommes brûler des villages et tuer des gens sous prétexte qu’ils cachaient des anti-balaka et volaient des vaches », a-t-il expliqué.

 

Bashir et Gombado ont indiqué qu’ils vendaient du bétail pour se procurer des armes au marché noir, mais ils ont nié les accusations de meurtre et de viol. « Aucun civil n’a été tué par nos hommes », a déclaré Bashir à Human Rights Watch. « Aucune femme n’a été violée. Aucune violence n’a été commise par nos hommes à De Gaulle ou à Koui. »

 

Attaques contre des villages de Koui


Selon les autorités locales, des habitants et d’autres personnes qui suivent l'évolution de la situation dans la région, le groupe 3R a attaqué au moins 13 villages dans la sous-préfecture de Koui depuis novembre 2015. Les anti-balaka étaient présents dans certains de ces villages mais selon plusieurs habitants, ils les ont rapidement quittés en faisant porter l’essentiel du poids de ces attaques aux civils. Human Rights Watch s’est entretenu avec les habitants de neuf villages qui lui ont décrit les attaques.

 

En novembre 2015, plusieurs jours après que le général Sidiki eût assuré aux villageois que ses hommes ne s’attaqueraient pas aux civils, des combattants 3R ont attaqué Boumari, à environ 40 kilomètres de De Gaulle, tuant le chef du village, Abel Ndombe, âgé de 75 ans. « Le chef ne s’est pas enfui quand il a vu les combattants parce qu’il pensait qu’il ne risquait rien si il leur parlait », a déclaré un témoin. « Il s'est approché d’eux et ils lui ont tiré dans la gorge. »

 

Le 23 janvier, des combattants du 3R ont attaqué Sangodoro, un village situé à 22 kilomètres au sud de De Gaulle. Un témoin a déclaré :

 

Il était environ 5h30 du matin et j’ai entendu des coups de feu dans le village. Comme tout le monde, j’ai couru vers les bois. Depuis la forêt, nous avons vu les attaquants brûler le village. C’étaient les hommes de Sidiki. Ils étaient reconnaissables à leurs uniformes. J'ai vu les cadavres de deux personnes du village [des civils], Desa Amado et Anicet.

 

Un autre habitant a déclaré :

 

J’ai couru dehors où j’ai retrouvé mon voisin Anicet et nous avons couru vers les bois. Il a été touché à la tête pendant que nous courions et il est tout de suite tombé. J’ai couru et je me suis caché là où se trouvaient déjà d’autres habitants du village. Après quelques heures, un homme, dénommé Mado, a décidé qu’il allait retourner au village pour chercher l’argent qu’il avait enterré près de sa maison. Très vite, nous avons entendu un coup de feu. Un peu plus tard, nous avons entendu sa fille crier. Il avait été abattu par le 3R, mais il était toujours en vie et nous l’avons trouvé dans les bois. Mais il n’allait pas bien. On lui avait tiré dans la poitrine et il savait qu’il allait mourir. Il disait : « Je vais mourir, qui va s’occuper de mes enfants? » Il est mort peu de temps après.

 

À la mi-septembre, des combattants du 3R ont attaqué le village de Bouzou, à 50 kilomètres de De Gaulle, tuant deux personnes. L’attaque a obligé les résidents à fuir vers De Gaulle, qui a elle-même été attaquée quelques jours plus tard.

 

Une femme de Bouzou, âgée de 40 ans, a déclaré : « Quand l’attaque a commencé, j'ai couru me cacher dans la brousse. L’après-midi, je suis retourné au village et j'ai vu que tout avait été brûlé, même l’église. J’ai alors décidé de marcher jusqu'à De Gaulle. J’ai dû faire le voyage avec six enfants, ce qui m’a pris deux jours. »

 

Ousmanou Alain Doui, âgé de soixante-trois ans, est mort après que sa famille a décidé de fuir vers De Gaulle. Son fils a déclaré : « Le voyage a été trop dur pour lui. »

 

Attaque contre la ville de De Gaulle


Les habitants de De Gaulle ont indiqué à Human Rights Watch qu’ils avaient remarqué une augmentation des attaques du 3R à la périphérie de la ville dans les jours précédant l’attaque principale le 27 septembre. Comme d’autres, « Emmanuel », 56 ans, a demandé à ne pas être identifié par son nom par peur des représailles. Il a déclaré :

 

Le 26 septembre, j’étais à l'extérieur de la ville, à l’endroit où je garde mes vaches et mes moutons. Un groupe d’hommes de Sidiki est arrivé, j'ai reconnu deux d’entre eux. Ils m’ont entouré, puis ils ont vu l’arc et les quelques flèches dont je me sers pour protéger les animaux. L’un des combattants a dit que cela prouvait que j’étais un anti-balaka. Il a dit : « Nous allons te tuer et prendre tes animaux. » J'ai répondu : « Prenez les animaux, mais laissez-moi vivre. » Mais il a insisté : « Non, nous allons te tuer de toute façon. » Alors j’ai dit : « Faites ce que vous voulez, Dieu décidera de mon sort. » Ils m’ont ligoté en attachant mes pieds à mes mains derrière mon dos et ils ont commencé à me rouer de coups. L’un d’eux a pris un couteau et a commencé à me couper la gorge. Je me suis mis à saigner et j’ai pensé que j’étais mort. Mais quand ils sont partis, j'étais encore en vie. Mon fils est arrivé et m’a trouvé. J’avais mal quand je parlais et je devais tourner la tête et poser ma main sur ma gorge pour empêcher le sang de couler, mais j’étais en vie.

 

« Emmanuel » dit qu'il s’est caché pendant quatre jours avec son fils avant d’être transporté à Bocaranga, où il a reçu un traitement médical. Human Rights Watch a vu ce qui semblait être les cicatrices d'une blessure au couteau au niveau de son cou.

 

Quand le 3R a pris la ville, ses combattants ont commencé à s’attaquer aux civils. « Quand j'ai entendu les coups de feu, je suis sorti et je me suis mis à courir », a déclaré un homme de 50 ans. « J’ai vu l’un des combattants de Sidiki et il m’a tiré dans le genou. Il a continué à me tirer dessus mais j'ai couru dans la brousse, où je suis resté caché quatre jours. Je n'étais pas armé, il m'a tiré dessus comme si j’étais un animal. » Human Rights Watch a vu ce qui ressemblait à la cicatrice d’une blessure par balle sur le genou de l’homme.

 

Un habitant décrit ainsi le meurtre de son père, Alain-Josue Yapele, qui avait entre 65 et 75 ans :

 

Il nous a dit qu’il resterait dans la maison parce qu’ils n'allaient pas tuer un vieil homme. Nous nous sommes cachés derrière la maison et de là nous avons vu les hommes de Sidiki entrer. Nous avons entendu des coups de feu. Les attaquants ont quitté la maison peu après et nous avons couru voir mon père. Il nous a dit : « Ils ont brisé la porte, puis ils se sont mis à me donner des coups de pied et à me frapper avec leurs armes avant de me tirer dessus. » Il a dit qu'il connaissait l’un des attaquants, un Mbororo (Peul) de De Gaulle. [C’] était un des hommes de Sidiki. Mon père était touché au bras et au visage.

 

Le fils a expliqué qu’ils n’avaient pas été en mesure d’obtenir de l’aide en raison des conditions dangereuses et que son père était mort après avoir perdu son sang. Ils l’ont enterré et ont pris la fuite et ne sont pas revenus à De Gaulle.

 

Après l'attaque, les combattants 3R ont fait la chasse aux habitants dans les bois des alentours, en s’en prenant aux civils. « Isabelle », une femme de 35 ans qui était enceinte de huit mois à l’époque, a déclaré :

 

Quand De Gaulle a été attaquée, j’ai couru avec mon mari et mes neuf enfants pour rejoindre la brousse. Nous nous sommes cachés avec environ 30 autres habitants de la ville. Le lendemain matin, nous prenions le petit déjeuner, mais les hommes de Sidiki ont trouvé notre cachette. Ils sont venus discrètement pour nous surprendre. Il y en avait au moins 10 et aussitôt ils se sont mis à nous tirer dessus. J’ai vu que quatre personnes avaient été tuées : Noui Njacko, André, Elizar et Korin Nzako. Korin était enceinte. On lui a tiré dans le ventre alors qu’elle essayait de fuir.

 

Korin Nzako, 16 ans et mère d’un enfant, était enceinte de quatre mois quand elle est morte.

 

Viols perpétrés par des combattants du 3R

 


Des personnes chargées du suivi de la violence sexuelle dans la région, qui ne souhaitent pas être identifiées pour des raisons de sécurité, ont déclaré à Human Rights Watch qu’elles avaient recensé 43 cas de femmes et de jeunes filles qui disent avoir été violées par des combattants 3R, dont 23 pendant ou juste après l’attaque de la ville de De Gaulle. Même si certains cas peuvent être enregistrés par plusieurs personnes ou agences, leur nombre total pourrait être beaucoup plus élevé en raison de la tendance des violences sexuelles a être moins signalées. Human Rights Watch s’est entretenu avec trois survivantes.

 

« Agnès », une femme de 33 ans, a déclaré qu'elle avait couru avec son mari et leur fils de 7 ans dans les bois quand le 3R a lancé son attaque. Alors qu’ils couraient, son mari a été touché à la jambe et son fils et elles ont dû poursuivre sans lui :

 

[Mon fils et moi] marchions quand nous sommes tombés sur un groupe de 10 combattants du groupe de Sidiki. Deux de ces combattants m'ont violée... L’un d’eux a pointé son fusil sur moi en disant : « Si tu n'a pas de relations sexuelles avec moi, je te tue. » Ils m’ont violée à tour de rôle. Mon fils était là tout le temps. Ils m’ont forcée à le garder juste à côté. Il pleurait.

 

« Delphine », une jeune fille de 14 ans, a déclaré que son père et elle s’étaient enfuis de leur village après une attaque du 3R. Ils approchaient de De Gaulle à l’aube quand un combattant 3R armé d’un fusil est apparu derrière eux :

 

Il m’a attrapée et quand mon père a voulu réagir [il] l’a pris à la gorge. J’ai crié parce que je pensais qu’il allait tuer mon père. Mais il l’a laissé partir et c’est moi qu’il a prise à la gorge. Il m’a jetée au sol et m’a frappée dans les côtes avec son fusil. Il a pointé son fusil vers moi et m’a dit : « Si tu ne couches pas avec moi, je te tue. » Puis il a pointé le fusil sur mon père en disant : « Si je ne couche pas avec ta fille, je te tue. » Mon père a dû rester près d'un arbre, à quelques mètres de distance. Puis il s’est jeté sur moi... Après avoir fini, il est parti sans un mot... Parfois, je rêve que je suis violée par cet homme et qu’il va me tuer juste après.

 

Si certaines survivantes de violences sexuelles ont pu avoir accès à des soins psychologiques et médicaux, les personnes chargées de ces services ont déclaré à Human Rights Watch que seul un petit nombre de femmes et de filles y avaient accès à cause des problèmes de sécurité. L’une de ces personnes a indiqué à Human Rights Watch que la plupart des survivantes de violences sexuelles n’avaient pas reçu de soins essentiels après leurs viols, y compris des soins de prophylaxie post-exposition (PPE) pour prévenir la transmission du VIH. Les organisations qui offrent une assistance aux survivantes de viols ont été forcées d’évacuer Bocaranga le 27 septembre en raison des problèmes de sécurité et n’ont pas repris leur travail avant le 11 octobre. Depuis le 27 septembre 2016, les forces anti-balaka n’autorisent plus l’accès de ces organisations à la sous-préfecture de Koui.

 

Actes de torture perpétrés par le 3R


Human Rights Watch a pu confirmer trois cas de torture d'hommes perpétrés par des combattants du 3R dans la sous-préfecture de Koui et entendu plusieurs témoignages fiables d'autres personnes.

 

Après avoir attaqué De Gaulle, le 3R a emmené « Claude », 21 ans, jusqu’à la base de Sidiki :

Ils n’arrêtaient pas de me demander où était le pistolet et je leur disais que je n’en avais pas. Un homme a dit : « Ok, puisque tu ne nous montres pas le pistolet, on va te torturer jusqu’à ce que tu nous le donnes. » Ils ont attaché mes mains à mes pieds derrière mon dos pendant deux jours. Pendant ces deux jours, ils m’ont violemment battu avec un cordon métallique. À un moment, ils m'ont ligoté par le cou avec, encore une fois, les pieds et les mains attachés dans mon dos, et ils m’ont suspendu en l’air pendant plusieurs heures. Après deux jours, les soldats de la MINUSCA sont venus me sauver. Les combattants 3R m’ont dit que je pouvais partir avec la MINUSCA parce qu’ils avaient fait leur enquête et n’avaient pas trouvé de pistolet... La douleur que j’ai ressentie est difficile à décrire. Même maintenant, presque deux mois plus tard, je vomis et j’ai encore du mal à manger.

 

Human Rights Watch a vu les cicatrices de « Claude » qui montrent clairement qu'il a effectivement été battu.

 

« Jean » a raconté qu’il était arrivé dans le village de Ngaokala après avoir fui l’attaque à De Gaulle et vu un garçon de 14 ou 15 ans, ses pieds liés aux mains dans son dos. Il avait été accusé d’avoir volé du bétail et battu dans cette position par des combattants 3R pendant plusieurs heures. La communauté locale a recueilli 170 000 francs (environ 275 dollars américains) pour le libérer, a déclaré « Jean ».

 

« Pascal », un habitant de De Gaulle, a déclaré avoir vu des combattants 3R et Sidiki lui-même torturer et tuer un homme de cette ville, Nambona Dounia, 34 ans, retrouvé près de Makonzi Wali, un carrefour à 20 kilomètres de De Gaulle : « Il a été emmené devant le bâtiment administratif de la sous-préfecture et battu par une vingtaine d'hommes. Après un moment, ils l’ont égorgé. Sidiki était là-bas, il a participé. »

 

Meurtres commis par les anti-balaka à Bocaranga


Sous le commandement du général Rafal, les combattants anti-balaka ont assassiné au moins deux Peuls non armés en novembre. Human Rights Watch n’a pas été en mesure de confirmer l’identité de l’une des victimes, mais Rafal a lui-même déclaré qu’il avait tué l’homme, un Peul non armé qu’il soupçonnait d'être un espion, dans les environs de la ville le 24 novembre.

 

Des témoins affirment que début novembre, Rafal et ses hommes ont tué Amadou Tourra, un Peul de 27 ans. En mars, Tourra avait fui les régions placées sous le contrôle de Sidiki car, comme l'’expliquent ceux qui lui ont parlé, le 3R voulait l’enrôler de force. Des connaissances de Tourra ont déclaré que les combattants 3R l’avaient blessé au bras avec un couteau après qu’il avait refusé de se joindre à eux.

 

Les témoins ont raconté que le 11 novembre, vers 4 heures du matin, Rafal et environ six combattants anti-balaka ont fait irruption dans le camp où Tourra était caché. Ils l’ont forcé à se mettre à genoux et malgré ses prières, ils lui ont tiré dans la tête et dans les bras. Human Rights Watch a vu des photos du corps de Tourra prises dans les heures qui ont suivi sa mort, montrant ce qui ressemblait à des blessures par balles aux bras et à la tête.

 

Déplacement de populations et besoins humanitaires


Les combats dans la préfecture d’Ouham Pendé ont déplacé au moins 17 000 personnes en 2016. La majorité d’entre eux vivent dans des cabanes à toit de paille improvisées à proximité des villages le long des routes principales. Certains séjournent chez des amis ou des membres de leurs familles. En raison des problèmes de sécurité, les associations d'aide n’ont pas été en mesure de délivrer toute l’assistance nécessaire.

 

Un homme de 40 ans originaire de Boumari, qui vit à présent avec sa famille de six personnes à la périphérie de Bodé, à 20 kilomètres au nord de Bohong, a déclaré :

 

Nous sommes beaucoup à ne pouvoir aller dans nos champs et ceux qui osent y retourner marchent toute la journée pour y travailler et ne rentrent que le lendemain. Nous avons perdu tous nos biens dans l’attaque. Les ONG qui offrent un soutien ne viennent pas souvent car les routes sont dangereuses. Notre village a été dispersé dans toute la brousse. Combien de temps pouvons-nous encore vivre ainsi ?

 

Une mère de 4 enfants âgée de 41 ans, originaire de De Gaulle et qui séjourne chez des proches à Douya, au sud de Bocaranga, a déclaré : « Les enfants ne vont plus à l’école et ils restent là sans rien faire. Nous ne pouvons pas rentrer à De Gaulle pour reprendre notre vie car les hommes de Sidiki s’y trouvent toujours. Jusqu’à ce que la sécurité soit rétablie, nous resterons ici et dépendrons de la bienveillance de notre famille. Notre vie a été suspendue. »

 

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 01:53
Crise politique en RDC : le pouvoir passe en force

 

 


Kinshasa - AFP / 20 décembre 2016 01h16 - Le président congolais Joseph Kabila a annoncé dans la nuit de lundi à mardi, quelques heures avant la fin de son mandat, un nouveau gouvernement sans attendre les résultats de la médiation de l'Église catholique visant à sortir la République démocratique du Congo de la crise politique.



La lecture de la liste du cabinet a été donnée à l'antenne de la télévision publique peu avant minuit (23h00 GMT), heure à partir de laquelle les détracteurs les plus virulents du président Kabila considèrent qu'il n'est plus légitime.



Peu après cette annonce, des tirs d'armes à feu ont été entendus par des journalistes de l'AFP dans plusieurs quartiers du nord de Kinshasa.



L'origine précise de ces tirs, entendus dans deux quartiers du nord de la capitale, était difficile à déterminer.



Peu avant, plusieurs quartiers de la mégapole congolaise, transformée en ville morte durant la journée de lundi, avait résonné de concerts de sifflets et de tambours improvisés avec des casseroles, symboles du carton rouge que l'opposition a menacé d'infliger à M. Kabila, qui entend se maintenir au pouvoir dans l'attente de l'élection d'un successeur.



La présidentielle prévue cette année a été reportée sine die.



La formation du gouvernement est le fruit d'un accord de partage du pouvoir conclu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition, dénoncé avec véhémence par la coalition du Rassemblement constituée autour de la figure de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, 84 ans.



Le nouveau cabinet est dirigé par un transfuge de l'UDPS, Samy Badibanga, et fait entrer plusieurs ministres d'opposition ayant joué comme lui le jeu du dialogue national proposé par M. Kabila.



Dans les quartiers où ils ont été entendus, les tirs - une rafale à Kasa-Vubu, une succession de coups de feu à Lingwala - ont mis fin aux concerts de sifflets.



Une détonation sourde a également été entendue à partir du quartier de la Gombe, où se trouvent le palais présidentiel et la résidence du chef de l'État.



Avant minuit, des habitants de la capitale avaient fait état de plusieurs tirs d'armes à feu ou de grenades lacrymogènes dans quelques quartiers gagnés par les concerts nocturnes.



Le 8 décembre, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) avait lancé une médiation de la dernière chance destinée à réconcilier les partisans de l'accord d'octobre et ses détracteurs en ouvrant la voie à une période de transition politique jusqu'à l'élection d'un successeur à M. Kabila.



En l'absence de la moindre avancée significative, dans un pays habitué aux violences meurtrières à caractère politique, les évêques avaient suspendu leur médiation samedi soir afin de se rendre à Rome pour une visite au pape François prévue de longue date, et avaient alors annoncé une reprise des négociations à leur retour mercredi.


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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 01:50
Soudan du Sud: Washington veut un vote à l'ONU pour un embargo sur les armes
Soudan du Sud: Washington veut un vote à l'ONU pour un embargo sur les armes

 

 


Nations unies (Etats-Unis) - AFP / 20 décembre 2016 01h20 - Les Etats-Unis ont demandé lundi au Conseil de sécurité des Nations unies de se prononcer rapidement sur l'instauration d'un embargo sur les armes au Soudan du Sud, ravagé par une guerre civile depuis 2013.



L'ambassadrice américaine Samantha Power a insisté devant le Conseil sur le fait que toutes les parties au conflit étaient en train de se mobiliser pour combattre, une action urgente est donc nécessaire pour empêcher des atrocités de masse.



La situation ne s'améliore pas, elle empire, et nous sommes assis les bras croisés, a lancé Mme Power devant le Conseil. Des attaques de grande ampleur peuvent être lancées à tout moment.



Il est extrêmement important de voter cela (l'embargo) avant la fin de l'année, a estimé Samantha Power.



Le mois dernier, les Etats-Unis avaient présenté une résolution destinée à endiguer le flot des armes arrivant dans le pays, à la suite d'avertissements de responsables de l'ONU selon lesquels un génocide pourrait se produire.



Le conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide Adama Dieng avait notamment affirmé en novembre devant le Conseil de sécurité avoir vu dans le pays tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n'est fait pour l'empêcher.



Le secrétaire général Ban Ki-moon a appuyé lundi cet appel américain: Si nous ne réussissons pas à agir, le Soudan du Sud sera sur une trajectoire qui le conduira à des atrocités de masse, a-t-il insisté.


La France et le Royaume-Uni sont aussi favorables à un embargo sur les armes.



Mais la Russie et la Chine, qui disposent d'un droit de veto au Conseil, ont fait part de leur opposition.



L'ambassadeur adjoint russe auprès de l'ONU Petr Iliichev a notamment émis des doutes sur le risque d'un génocide, assurant que des groupes criminels et des soldats indisciplinés étaient responsables de violences de masse. Mais selon lui il ne s'agit pas d'une politique du gouvernement.



Nous ne pouvons pas conclure qu'il y a une forme de politique de ciblage systématique, a-t-il dit au Conseil de sécurité.



Le Japon, qui n'est pas membre permanent du Conseil mais qui a déployé des Casques bleus au Soudan du Sud, rechigne également.


Nous allons devoir soumettre cette résolution au vote et les pays vont devoir lever leur main et décider de leur position sur des questions de vie ou de mort concernant la population du Soudan du Sud, a relevé Mme Power.



La proposition américaine prévoit l'interdiction pendant un an de toute vente d'armes, de munitions, de véhicules et d'équipements militaires.



Le chef des opérations humanitaires de l'ONU Hervé Ladsous a souligné que la situation au Soudan du Sud s'était détériorée dramatiquement, le pays entrant dans sa quatrième année de conflit. Selon lui plus de six millions de personnes, soit la moitié de la population sud-soudanaise, ont besoin d'une aide humanitaire urgente, un chiffre qu'il craint de voir augmenter de 20 à 30% l'an prochain.



La crise qui touche la plus jeune nation du monde a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés. Le pays est devenu indépendant en 2011, bénéficiant d'un fort soutien des Etats-Unis.


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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 01:08
Mauritanie : Retour du premier contingent de la gendarmerie nationale en provenance de la République de Centrafrique

 

Mauritanie Retour du premier contingent de la gendarmerie nationale en provenance de la République de Centrafrique

 

http://www.maghrebemergent.com/ lundi 19 décembre 2016 09:06

 

Le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, M. Ahmedou Ould Abdallah, ministre de la Défense par intérim, a accueilli, en compagnie du Chef-état major de la Gendarmerie nationale, le Général de division, Soltan Ould Mohamed Assaoud, samedi soir, à l'Aéroport International de Nouakchott-Oumtounsy, le premier contingent de la Gendarmerie nationale en provenance de la République de Centrafrique.


Le retour de ce contingent intervient à l'issue de la fin de sa mission dans le cadre de la force de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique.


A cette occasion, le commandant de ce contingent, le Lieutenant-colonel Sid'Ahmed Ould Lek'hal a indiqué dans une déclaration faite à l'AMI que son contingent a travaillé pendant une année dans le cadre de la mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique.


Il a exprimé le bonheur de l'ensemble des éléments de cette unité pour le succès de cette honorable mission, la première du genre pour la Gendarmerie nationale à l'extérieur du pays.


Rappelons que ce contingent composé de 140 éléments (officiers, sous-officiers et gendarmes) avait été décoré par les Nations Unies pour son efficacité et son exemplarité.

 

AMI

 

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 00:44
Lu pour vous : En RDC, l’Histoire risque de se répéter.

 

 

 

POINT DE VUE

 

 

L’épreuve de force avec le pouvoir pourrait se délocaliser en province et prendre la forme de rébellions locales.

 

LE MONDE Le 19.12.2016 à 15h23 • Mis à jour le 19.12.2016 à 18h15

 

Ce texte a d’abord été publié sur le site de The conversation

 

Plus la République démocratique du Congo (RDC) s’approche de la date fatidique du 20 décembre 2016, qui marque la fin constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila, plus l’inquiétude augmente. Beaucoup de Congolais, de pays voisins, d’ambassades et d’organisations internationales craignent une spirale de violence incontrôlée à Kinshasa et prennent déjà des mesures de précaution en éloignant leurs familles ou en mettant leur personnel en congé. Mais le risque d’explosion n’est pas forcément là où on l’attend.

 

Comme le mandat du président Kabila s’achève ce mardi et que la Constitution lui interdit de se représenter, le camp présidentiel a conclu un accord avec une fraction minoritaire de l’opposition pour organiser l’après 20 décembre. Toutefois cet accord paraît très fragile : signé par une minorité d’opposants seulement, il prolonge la présidence très impopulaire de Kabila et renvoie en avril 2018 les élections constitutionnellement prévues à la fin 2016. Pour la population de Kinshasa, comme pour la principale plate-forme d’opposition, le « Rassemblement des forces politiques et sociales de la RDC acquises au changement » conduit par Étienne Tshisekhedi, cet accord vise à permettre au président Kabila de gagner du temps pour inventer un artifice pseudo-juridique autorisant ce que la Constitution actuelle interdit : une nouvelle candidature du président sortant en 2018.

 

Dans ce climat pré-insurrectionnel où la possibilité de la fin violente du régime domine toutes les conversations, les évêques catholiques ont lancé une médiation de la dernière chance depuis le 8 décembre entre le Rassemblement et le camp présidentiel.

 

Cette médiation a peu de chance de réussir, le pouvoir anticipe d’ailleurs son échec comme l’indique le renforcement de la sécurité à Kinshasa.

 

Le scénario du maintien ad vitam aeternam d’un pouvoir sans projet pour le pays aboutit à une montée de tension entre une opposition qui a le soutien de la rue et un pouvoir prêt à l’épreuve de force. Jusqu’à présent, la confrontation entre le pouvoir et l’opposition dans la rue kinoise a tourné en faveur du pouvoir. Les violences du 19 septembre dernier ont démontré que ce dernier était prêt à une nouvelle répression similaire à celle de la Marche des Chrétiens en 1992.

 

Depuis les élections frauduleuses de 2011, le régime a assimilé le vade-mecum de la répression d’État : noyautage des cercles d’opposition, intimidations judiciaires, brouillage des médias internationaux, contrôle des réseaux sociaux, techniques antiémeute, professionnalisation sélective de certains services de sécurité, etc. Tout ce savoir-faire répressif a été acquis grâce à l’aide discrète de quelques régimes amis et d’officines privées grassement rémunérées. Du coup, l’espace de la contestation étant verrouillé à Kinshasa, l’épreuve de force pourrait se délocaliser en province et prendre la forme de rébellions locales.

 

DEPUIS UN AN ENVIRON, ALORS QUE L’ATTENTION INTERNATIONALE EST FIXÉE SUR KINSHASA, LES PROVINCES DES KIVU ET DES KASAÏ CONNAISSENT DES MOUVEMENTS TECTONIQUES INVISIBLES.

 

Depuis un an environ, alors que l’attention internationale est fixée sur Kinshasa, les provinces des Kivu et des Kasaï connaissent des mouvements tectoniques invisibles.

 

Pendant les deux présidences de Joseph Kabila, l’Est congolais est resté une zone d’instabilité contenue. L’ONU y a massé 20 000 casques bleus sans parvenir à stabiliser la région. L’armée congolaise y est aussi présente en masse, tout comme les déplacés internes qui sont au nombre de 1,6 million dans l’Est. Les groupes armés, dont les combattants Maï-Maï constituent l’essentiel, sont environ 70. Depuis vingt ans, l’instabilité est devenue « structurelle », c’est-à-dire qu’elle est perpétuée par un système d’intérêts où se retrouvent le gouvernement, l’armée, les autorités locales et des hommes d’affaires congolais et étrangers. Jusqu’à présent, du fait de ce système d’intérêts, les conflits des Kivu sont restés des problèmes locaux, tout en ayant tendance à s’amplifier.

 

Les relations entre groupes ethniques se sont régulièrement et fortement dégradées dans les Kivu. Du nord au sud, une rébellion soi-disant islamiste (les Forces alliées démocratiques, ADF) commet des tueries presque chaque mois autour de la ville de Beni ; une guérilla interethnique entre communautés nande et hutu ensanglante le centre du Nord-Kivu ; et depuis décembre 2013, la province du Tanganyika est le théâtre d’affrontements récurrents entre Lubas et Pygmées. Bien que locaux, ces conflits sont très meurtriers.

 

Islamophobie et lutte pour la terre

 

Depuis 2014, les attaques des ADF ont fait environ 700 victimes dans la zone de Beni – les miliciens n’hésitant pas à massacrer femmes et enfants à la machette. Ces tueries mystérieuses provoquent des réactions d’autodéfense (c’est-à-dire la mobilisation de nouvelles milices locales) et un climat d’islamophobie inédit dans cette partie du monde. Dans le cadre de la guérilla interethnique au sud du territoire du Lubero, trente-quatre civils ont été tués le 27 novembre dans l’attaque d’un village hutu par une milice nande.

 

Depuis 2013, les affrontements entre Pygmées et Lubas ont fait environ 200 morts. Peuple des forêts, les Pygmées s’estiment traités comme des êtres inférieurs et voient leur mode de vie menacé par la déforestation, notamment du fait de l’extension des terres arables exploitées par les Lubas. L’arrière-plan des conflits interethniques est une lutte pour la terre qui s’intensifie dans un climat d’impunité.

 

Casques bleus visés

 

Par ailleurs au Nord-Kivu, en novembre dernier, un attentat inhabituel a ciblé les casques bleus à Goma. Un engin explosif de type IED a explosé au passage des soldats du contingent indien qui faisaient du jogging. L’explosion a provoqué la mort d’un enfant et fait plusieurs blessés : deux civils et 32 casques bleus, parmi lesquels cinq blessés graves. Au Congo, c’est la première fois que les casques bleus sont la cible d’une attaque aussi sophistiquée. Inhabituelle à la fois en termes de cible et de mode opératoire, cette attaque ressemble donc fort à un avertissement adressé à l’ONU.

 

Complètement oubliés depuis plusieurs décennies, les Kasaï, une région enclavée au centre du pays, viennent de rappeler violemment qu’ils sont un bastion de l’opposition. En août 2016, des milices locales ont affronté les forces de sécurité à Tshimbulu et Kananga, puis au début de décembre des affrontements ont de nouveau eu lieu à Tshikapa, une importante ville diamantifère. Une confrontation entre le pouvoir et l’opposition dans les Kasaï sera très brutale car cette région est très difficile d’accès et donc loin des yeux étrangers.

 

Le pouvoir y a dépêché des renforts en urgence, mais les scènes de guérilla dans des provinces d’opposition rappellent que la RDC est un pays continent de 2,3 millions de km2, et donc difficile à contrôler, même avec des troupes loyales.

 

En route vers la banqueroute

 

Ces rumeurs de rébellions interviennent sur fond de profonde crise économique et budgétaire. Le grand projet du régime (l’extension du barrage d’Inga) est remis en cause depuis que la Banque mondiale a annoncé son retrait pour des raisons de gouvernance. La baisse du prix des matières premières joue contre l’économie congolaise qui, depuis l’indépendance, est très dépendante du secteur minier. De nombreuses mines sont à l’arrêt au Katanga et l’impact se fait sentir sur le budget préparé pour 2017 : celui-ci est en baisse de 14 % et atteindra péniblement 5,2 milliards de dollars (5 milliards d’euros) pour un pays de 70 millions d’habitants.

 

Alors que le gouvernement peine à boucler les fins de mois, les services de sécurité anticipent des jours difficiles en intensifiant leur racket quotidien et les sociétés chinoises continuent leur safari minier en rachetant ce qui est à vendre. La dépression du secteur minier commence à peser sur les finances du régime, qu’elles soient légales ou illégales, comme à la fin du régime de Mobutu.

 

Alors que tous les regards sont tournés vers Kinshasa, les Kivu et les Kasaï pourraient fort bien s’enflammer en 2017. Une instrumentalisation réussie des innombrables conflits fonciers ou leur multiplication naturelle sur fond de crise économique peut transformer progressivement de petits incendies en un grand embrasement.

 

Le pays n’a jamais connu d’alternance politique pacifique depuis son indépendance. La RDC risque ainsi de répéter son histoire : celle de régimes qui parviennent à se maintenir par la force dans la capitale mais perdent le contrôle d’un territoire trop grand au profit de rébellions locales violentes qui finissent par créer une situation chaotique. En pariant sur la non-organisation des élections et le maintien au pouvoir par la force, le pouvoir actuel prend le risque de ramener la RDC de 2017 à la fin des années 1990, voire au début des années 1960.

 

Thierry Vircoulon, enseignant en sécurité et conflit en Afrique, Sciences Po-USPC

 

https://counter.theconversation.edu.au/content/70468/count.gif?distributor=republish-lightbox-advanced


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/12/19/en-rdc-l-histoire-risque-de-se-repeter_5051212_3212.html#4DKpDp0KolkuEG1z.99

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 00:28
LANCEMENT DES TRAVAUX DE RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LANCEMENT DES TRAVAUX DE RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE

 

 

C’est sous un ciel ensoleillé que le président de la république, Faustin Archange Touadera, a procédé, le vendredi 16 décembre 2016, à Bangui, à la pose de la première pierre marquant le lancement officiel des travaux de reconstruction du pont sapéké, financés par la Chine à plus de 5 milliards de francs Cfa. C’était en présence du président de l’assemblée nationale, Abdoul Karim Meckassoua, du premier ministre, Mathieu Simplice Sarandji, des membres du gouvernement, de l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Ma Fu ling,  du maire de la ville de Bangui, Emile Gros Raymond Nakombo, des députés et de la population des 2ème et 6ème arrondissements de la capitale.

 

Le lancement des travaux de reconstruction du pont Sapéké, reliant les 2ème et 6ème arrondissements, a donné du baume au cœur des autorités du pays.

 

 

Dans son discours de circonstance, le maire de la ville de Bangui, Emile Gros Raymond Nakombo, a vivement salué les « appuis constants et multiformes du gouvernement chinois ».

 

Le maire a également souligné que le nouveau pont Sapéké contribuera au relèvement de la capitale, au retour effectif de la cohésion sociale et au vivre-ensemble entre les communautés ainsi qu’au développement du circuit économique dans la partie sud de la ville de Bangui.

 

 

Pour sa part, l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Ma Fu ling, a noté que le lancement de ces travaux, qui a lieu quelques semaines après la conférence des donateurs de Bruxelles, traduit la volonté du gouvernement chinois de soutenir le peuple et le gouvernement centrafricains par des actions concrètes et promptes.

 

Le diplomate d’ajouter que l’élection du professeur Faustin Archange Touadera a la magistrature suprême de l’Etat, marque un tournant important dans la coopération entre la République Centrafricaine et la Chine. Cette coopération est appelée à se renforcer davantage, pour le bonheur des peuples de ces deux pays.

 

Un pont d’une longueur de 30 m

 

Prenant la parole à son tour, le ministre de l’équipement, des transports, de l’aviation civile et du désenclavement, Théodore Jousso, a également vanté la coopération sino-centrafricaine. Il a par ailleurs mentionné que la cérémonie de pose de la première pierre des travaux de reconstruction du pont Sapéké « marque une étape importante dans la mise en œuvre du Programme d’amélioration de la mobilité urbaine dans la ville de Bangui décidé par le gouvernement que dirige son excellence Simplice Mathieu Sarandji, Premier Ministre, sous la très haute impulsion et le leadership éclairé de son excellence professeur Faustin Archange Touadera, président de la République, Chef de l’Etat ».

 

Ce programme, a-t-il ajouté, est la déclinaison de la vision globale du chef de l’Etat en matière de développement des infrastructures et du désenclavement intérieur et extérieur de la République Centrafricaine.

 

 

Avant de terminer son propos, le membre du gouvernement n’a pas manqué de préciser que le pont Sapéké sera reconstruit sur une longueur de 30 m avec une largeur de 15 m; il comprendra deux voies de circulation de 4,5 m chacune et de deux trottoirs de 2,5 m chacun.

La superstructure de l’ouvrage sera en poutre caisson et en béton précontraint; ses fondations profondes seront en pieux.

 

La durée des travaux est estimée à 13 mois. Autrement dit, les habitants de Bangui en général et ceux des 2ème et 6ème arrondissements en particulier attendront début 2018 pour assister à l’inauguration du nouveau pont Sapéké.

 

Cinq ans de calvaire !

 

Notons que le pont Sapéké, qui relie les 2ème et 6ème arrondissements, s’est écroulé en octobre 2011, suite à une pluie diluvienne. Depuis cette date, la circulation de biens et de personnes est devenue très pénible dans les secteurs. Les habitants sont obligés d’effectuer plusieurs détours avant d’arriver à destination.

 

En outre, l’écroulement de l’ouvrage a provoqué la dégradation de nombreuses infrastructures dont celles de la SODECA, avec des conséquences néfastes sur l’état de santé des populations, des pertes en vies humaines du fait des accidents de circulation, et des problèmes dus à la pollution de l’environnement.

 

 

Conscient du caractère vital pour la République Centrafricaine de disposer des infrastructures routières devant améliorer la connectivité entre les villes, les autorités du pays ont négocié et obtenu auprès du gouvernement chinois le financement du projet de reconstruction du pont Sapéké.

 

 

Après la signature le 27 Avril 2016 du contrat relatif au Projet de reconstruction du Pont Sapéké à hauteur de 56,04 millions de RMB équivalent de 5,43 milliards de francs CFA signé entre le Ministère du commerce de la République Populaire de Chine et le Ministère de l’équipement, des transports, de l’aviation civile et du désenclavement de la RCA, un comité interministériel a été mis en place sur décision du conseil des ministres.

 

 

Les Administrations concernées telles que Energie, Urbanisme, Affaires Sociales, Défense Nationale, Sécurité Publique et Equipement ont fourni un travail d’équipe au sein du comité de pilotage et du comité technique mixte.

 

 

Ce donc le résultat de tous ces travaux qui permet à l’entreprise chinoise Shanxi construction de démarrer la reconstruction du pont Sapéké en toute sécurité.

 

 

Source : Service de communication du Ministère

de l’Equipement, des Transports, de l’Aviation

Civile et du Désenclavement.

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 23:01
Lu pour vous : France : une « Journée Centrafricaine » organisée à Paris

 

 

 

http://www.adiac-congo.com/ Lundi 19 Décembre 2016 - 17:14

 

A l’occasion du 3ème anniversaire de l’association les Amis de la République Centrafricaine, le public parisien a été convié à participer à une journée centrée autour de la conférence-débat sur le thème « la santé post-conflit en République Centrafricaine ».

 

La Maison des associations du 15, Passage Ramey dans le dix huitième arrondissement de Paris, a accueilli le 17 décembre, les participants à la « Journée Centrafricaine » en présence d’illustres invités parmi lesquels, le conseiller culturel Désiré Achille Baboula, représentant de l’ambassade de RCA en France, les conférenciers tels que le Dr Luisa Dologuele, l’économiste Prosper Indo, le psychologue Julien Ajavon ou Jean-Pierre Patout, directeur juridique au ministère de la Santé de France.

 

Dans son mot introductif, l’avocat Michel Langa, président de l’association les Amis de la République Centrafricaine (ARC), a souligné la préoccupation de son association dont les membres et sympathisants, loin de leur patrie de cœur, s’efforcent à trouver des pistes et moyens pour dépasser cette tragédie depuis que le pays traverse cette grave crise.

 

Et de préciser que : « L’ARC, association de la loi 1901, apolitique, se bat avec ses moyens, sans subventions, sans sponsors pour défendre les objets statutaires établis depuis sa création ». L’association œuvre à : « alerter l’opinion publique et les organes officiels nationaux et internationaux sur la situation actuelle et à venir de la République Centrafricaine ; élaborer des propositions en vue de réconcilier les différents courants de pensées en Centrafrique », a-t-il rappelé.

 

Faisant place à la conférence-débat, les conférenciers et les témoignages rapportés ont évoqué la problématique de la santé en situation de post-conflit « tributaire de l’état des lieux existant ». En République Centrafricaine, ont-ils souligné, statistiquement, les dépenses publiques de santé sont comprises entre 3 à 50 dollars par habitant sur une population estimée à 4 500 000 habitants.

 

Dans ce pays, on dénombre 7 chirurgiens pour l’ensemble du pays, soit 1 chirurgien pour 642 000 habitants. Depuis l’indépendance, la RCA a formé des centaines de médecins, dont plusieurs chirurgiens. « Malheureusement, par méconnaissance de ses concitoyens et de ses droits, l’Etat a provoqué une extraordinaire fuite de cerveaux », ont fait observer les conférenciers.

 

Autres constats évoqués lors de la conférence, la fermeture, depuis 2013, de la majorité des centres de santé, du fait de la crise politique et militaire qui attente à la sécurité des personnes et des biens dans le pays. « Aujourd’hui, la sécurité sanitaire est assurée à quelques habitants seulement de la capitale, Bangui, et aux refugiés pris en charge par les agences de l’ONU dans les camps des internes organisés auprès de la Minusca ou par les ONG agréées par les Nations unies ».

 

Les conférenciers ont mis en relief des pistes d’une gestion sanitaire post-conflit en notant que la problématique d’une telle gestion relevait d’une situation dramatique : viols, actes de mutilations barbares, lésions graves exigeant des prises en charge opératoires post-traumatiques, épidémies de choléra, pour ne citer que ces fléaux, car la palette des soins post-conflit est large.

 

« Dans les conditions actuelles et au regard du système sanitaire existant, la République centrafricaine est incapable de répondre toute seule à ces défis », ont estimé les conférenciers. Dans l’immédiat, en tenant compte des différents éléments évoqués, il est urgent de faire appel « à un aggiornamento de l’ensemble du dispositif de prise en charge sanitaire actuel en République Centrafricaine », ont-ils convenu.

 

« Car, a repris Michel Langa dans sa causerie à la presse, la prise en charge de ces différents traumatismes, qui auront gravement porté atteinte à l’intégrité physique et psychologique de millions de personnes, sans compter la problématique des déficiences alimentaires, notamment chez les jeunes enfants, appellent une réponse massive et différenciée ». Le président estime que cela ne peut être possible que dans la mesure où « les groupes armés constitués de bandits acceptent le programme de désarmement forcé ». « Enfin, le président démocratiquement élu, Faustin-Archange Touadera puisse enfin commencer à travailler dans la paix, l’unité et la dignité pour le meilleur devenir du pays ».

 

Trois ans après, dans un esprit d’optimisme patriotique et désireux de continuer à construire une vraie charpente de paix qui passe par le « vivre ensemble » en RCA, les membres de l’ARC ont clôturé la Journée au restaurant Porto-Bello dans le 18ème, chez Mario, ami de la Centrafrique.

 

Association "les Amis de la République Centrafricaine"

 

Contacts

 

+336 17 83 18 84 / +336 12 92 81 13

Mailto : michel@amisdecentrafrique.org

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 19:59
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE
LE PRÉSIDENT TOUADERA A OUVERT LES TRAVAUX DE LA RECONSTRUCTION DU PONT SAPEKE

 

 

 

Source : Présidence RCA

 


"La route précède le développement" a déclaré le Président centrafricain, le Professeur Faustin Archange Touadera lors de son investiture le 30 mars dernier.


C'est donc pour joindre l'acte à la parole que le Président Touadera a aussitôt après son investiture repris en mains le dossier en souffrance de la reconstruction du pont Sapéké. Cet ouvrage qui s'était effondré en 2011, reliait le 2è et le 6è arrondissement de Bangui.


8 mois plus tard, le Chef de l’État centrafricain Faustin Archange Touadera a lancé hier dans la matinée en présence de tous les chefs des institutions républicaines, les travaux de la reconstruction de ce pont qui va renforcer davantage l'amitié sino-centrafricaine.


La convention de la construction de ce pont d'une valeur de 5 milliards de FCFA a été signée le 27 avril 2016 entre le ministre de l’Équipement, des Transports, de l'aviation civile, M. Théodore Jousso et le gouvernement chinois.


"Le gouvernement chinois va aider la RCA à consolider la paix et va soutenir le gouvernement centrafricain. La reconstruction du pont de Sapéké n'est qu'un nouveau point de départ" a déclaré l'ambassadeur de la Chine en RCA, S.E Ma Fulin dans son allocution de la circonstance.


Long de 30 mètres, ce pont de 2X2 voies va améliorer le réseau routier et va resserrer les fortes relations qui existent déjà entre les habitants du 2è et 6 è arrondissement.
Interrogé par la presse, le Président Touadera s'est réjouis du fait que ces travaux vont contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes qui fait partie des priorités de son quinquennat.


Enfin, le Chef de l'État a demandé aux habitants du 2è et du 6è arrondissement de protéger tous les travailleurs, les ingénieurs et ouvriers chinois en particulier.


Notons que les travaux de ce pont vont être financés à 100% par la République populaire de la Chine.

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 19:30
LE SDIC VA REVENIR EN RCA POUR RELANCER LA CULTURE DU COTON

 

 

source : Présidence RCA
 

Le Président de la république SEM Pr Faustin Archange Touadera a reçu en audience dans sa ferme de Mondjo, une délégation de SDIC (State development Investment Corporation ou Agence chinoise pour le Développement et les Investissements conduite par M. Luo Beil, son Directeur général.
 

Le Ministre du Développement rural M. Honoré Feizouré était accompagné de M. Ibrahim Hamidou Directeur Général de la Société Cotonnière centrafricaine.
La relance de la coopération dans le domaine du Développement de la filière du coton et l’amélioration de toute la chaîne de valeur avec l'installation d’une future huilerie, étaient au menu de cette rencontre.


Notons que le SDIC a signé une convention de partenariat avec la RCA en 2011 et a installé une usine moderne à Bossangoa.


Interrogé par la presse présidentielle, le DG de SDIC Luo Beil a déclaré que les activités de l'usine vont démarrer à la fin du mois de décembre

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Published by Centrafrique-Presse.com