Centrafrique : Le gouvernement pose des conditionnalités par rapport au dialogue politique inclusif
PAR JEAN FERNAND KOENA LE 21 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 21 décembre 2016(RJDH)–Trois semaines après le mémorandum de François Bozizé souhaitant un dialogue inclusif, le pouvoir s’accorde sur le principe mais pose des conditions sur l’identité des parties prenantes à cette rencontre.
Le 24 novembre 2016, l’ancien Président centrafricain en exil a demandé au pouvoir de Bangui d’organiser un dialogue politique inclusif pour le retour de la cohésion en RCA. Il a été soutenu dans sa demande par son parti le Kwa Na Kwa.
Interrogé sur la proposition de François Bozizé lors de la conférence conjointe Minusca-Gouvernement tenue hier, 20 décembre, le Ministre Théodore Jousso, porte-parole du Gouvernement a donné le point de vue du pouvoir actuel en déclarant que le dialogue ne doit pas servir de tremplin. Il a souligné que le dialogue politique inclusif permet aux centrafricains de tous bords de diagnostiquer les maux qui minent le pays « mais cela se fait avec un certain nombre de conditions que lorsque les parties prenantes ne sont pas entachées de problèmes d’ordre judiciaire et les participants ne sont inscrits sur la liste de sanction de l’ONU», a-t-il dit.
La position du gouvernement ne décourage pas le KNK qui croit à une issue favorable de sa proposition, selon son SG par intérim, Bertin Béa. Sur ce dialogue, « nous avons dit de notre côté au KNK que, ce qui a été lancé comme offre politique ce n’est que cela et dont il revient aux uns et aux autres d’apprécier. En tout état de cause nous sommes dans un pays sur 16 préfectures, qui constituent notre pays, dix sont occupées par des forces non conventionnelles », a-t-il précisé.
Le dernier dialogue inter-centrafricain est le forum de Bangui organisé du 4 au 11 mai 2015 par la Transition et boycotté par le KNK de François Bozizé.
Centrafrique : Le personnel de la Sonatu revendique 17 mois d’arriérés de salaire
PAR NOURA OUALOT LE 21 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 21 Décembre 2016(RJDH) — Grogne du personnel de la Société Nationale de Transport Urbain (SONATU) ce matin du 21 décembre devant le ministère des Transports. Ces derniers ont manifesté pour revendiquer le paiement de leurs 17 mois d’arriérés de salaire.
La Sonatu avait fait faillite et cédera la place à une autre société de transport qui commencera ses activités dans les prochains jours. Les travailleurs de cette ancienne entreprise ont manifesté pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaire qui s’élèvent à 17 mois.
Sur la banderole tenue par les grévistes, il est écrit « 17 mois d’arriérés de salaire, trop c’est trop ! » Sur les raisons de leur sit-in, Jean-Louis Litte, délégué du personnel de la Sonatu a expliqué que leur Ministre de tutelle ne les a pas rencontré pour trouver un compromis aux revendications. Il nous a juste dit qu’ « il ne peut rien car la Sonatu n’est pas tombée en faillite sous son pouvoir », et « c’est cette réponse qui nous a motivé à manifester afin qu’on réponde à nos préoccupations», s’est-t-il justifié.
Cette version est soutenue à moitié par Léopold Bangassou, chargé de mission en matière des transports de surface, qui a qualifié de « sauvage » cette grève. Il a déclaré que ces grévistes avaient déposé un préavis. « Le ministre m’avait instruit de leur demander de patienter en attendant la liquidation de la Sonatu. Il a promis de les embaucher progressivement dans la nouvelle société ». Pour Léopold Bangassou, « les employés de la Sonatu devront être reçus par le Ministre le jeudi, mais on est surpris aujourd’hui de leur setting. Pour moi, c’est une grève sauvage », a qualifié Léopold Bangassou.
Léopold Bangassou a précisé que, « sur les 47 receveurs de la Sonatu, 10 ont déjà été retenus pour aller récupérer les nouveaux bus de transport qui sont stationnés à Douala et que le reste des employés est prioritaire dans le recrutement de la nouvelle société ». Cette déclaration de Léopold Bangassou est rejetée énergiquement par l’ensemble du personnel de la Sonatu qui soutient que ces 10 receveurs ont fait leurs efforts personnels et individuels pour être retenus.
La Sonatu est une société d’Etat affilée à l’ACFPE. Le personnel de cette société promet de continuer la grève pendant trois jours au cas où il ne trouve pas satisfaction.
Centrafrique : Grève du personnel de la SOCATEL pour réclamer 5 mois de salaires
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 21 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 21 Décembre 2016 (RJDH) —- Les travailleurs de la Société Centrafricaine de Télécommunication (SOCATEL) ont manifesté ce mercredi 21 décembre devant leur Direction Générale de Bangui-Sica pour réclamer le payement de 5 mois de salaire sur les 32.
Pour obliger la Direction Générale à payer leurs arriérés de salaires, les travailleurs de la SOCATEL sont en grève de huit jours.
Devant le siège de la société à Bangui-Sica, les travailleurs de la SOCATEL brandissent des feuilles d’arbre prononçant des slogans que « nous mourrons de faim, c’est la faute de notre DG ».
Le coordonnateur des délégués du personnel de la SOCATEL, Théophile Yangakola a indiqué que la décision du DG les a motivé à intensifier leur mouvement de grève. Selon lui, après la grève de trois (3) jours pour réclamer le versement de 5 mois de salaire sur 32, « la réponse du DG n’était que des menaces, des insultes et des questionnaires distribués à certains travailleurs. C’est pourquoi nous avons décidé en assemblée générale hier de poursuivre le mouvement de 8 jours », s’est-il justifié.
Mis à part ce comportement qu’il a dénoncé, il a ajouté d’autres raisons qui ont amplifié leurs réclamations. « Pour cette année 2016, l’Etat a remis une enveloppe de 156 millions pour les investissements à la SOCATEL et il a supporté le salaire du personnel de Janvier à Septembre. La SOCATEL n’a pas pu payer un mois de salaire après l’Etat », a-t-il précisé.
Pour le délégué du personnel de la SOCATEL, Jospin Blaise Konze, le mouvement de grève continuera s’il y a pas de gain de cause, « Le DG a fait la discrimination en payant deux mois de salaire aux autres directeurs, c’est de l’injustice. Nous poursuivrons le mouvement jusqu’à obtenir notre droit », a-t-il ajouté.
Le gouvernement n’a pas encore réagit sur les propos avancés par les grévistes.
Le DG de la SOCATEL n’était pas disponible pour sa version des faits. Le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera qui présidait une cérémonie à l’Omnisport a promis aux grévistes qu’il s’entretiendra avec leurs responsables.
Centrafrique : Des produits avariés du CICR retrouvés sur des marchés
Par RJDH Centrafrique - 21/12/2016
Des produits incinérés par le CICR sur autorisation du Ministère du commerce se sont retrouvés sur plusieurs marchés des localités proches de Bangui où sa destruction a eu lieu.
De sources concordantes, ce sont 200 tonnes de haricots et de riz qui sont destinés à la destruction. Leur incinération a débuté depuis la semaine dernière sur l’axe Bangui-Boali où environ 70 tonnes de ces vivres, selon nos sources ont été détruits après PK26.
Ces produits se sont retrouvés sur les marchés des localités situés sur cet axe le week-end dernier. Dans les investigations du RJDH, un notable interrogé a confirmé les faits que nous avons relevés. Il a déclaré que « toute la quantité du haricot n’a pas été détruite. La population a réussi à éteindre le feu et a récupéré une bonne partie que les gens consomment ou vendent comme vous le voyez sur les tables au bord de la route ».
Cette information est confirmée par la cheffe de délégation adjointe de la représentation du Comité International de la Croix Rouge (CICR) en Centrafrique, Mme Marie Dubeau.
Selon elle, ces produits sont sur le marché, car la population a trompé la vigilance des équipes de destruction. Mme Marie Dubeau a regretté cette situation et a appelé les possesseurs de ces produits à se signaler car ce sont des vivres nocifs pour la santé. « La population a réussi à déjouer notre vigilance, c’est pourquoi certains produits sont en circulation. Mais nous appelons tous ceux qui les détiennent à se signaler ou à ne pas les consommer parce que ce sont des produits dangereux pour la santé », a-elle indiqué.
Pour éviter que cette situation se répète, la chef de délégation adjointe a précisé que « des mesures nécessaires sont prises avec les autorités centrafricaines pour garantir la destruction sans risque du reste des produits » elle a ajouté qu’« il y a d’ailleurs eu changement de site à cet effet, et les équipes de sécurité seront renforcées ».
Quelle est la réaction des autorités de Bangui et les Consommateurs ?
Les produits récupérés par les habitants de l’axe Bangui-Boali sont déjà vendus sur certains marchés de Bangui. Aucune mesure n’est encore prise par les Ministères de la santé et celui du commerce pour protéger la population contre toutes formes d’intoxication alimentaire.
L’Association des Consommateurs Centrafricains dit n’avoir pas été informée de la destruction de ces vivres.
Et, selon nos investigations, le CICR verse une importante somme d’argent au Département du commerce pour de telles opérations. La chef de délégation adjointe n’a pas démenti cela. Elle ne nous a pas indiqué le montant réel que sa structure donne au Ministère du commerce. « Je confirme que le CICR paye quelque chose pour ces opérations. Nous payons les droits légaux notamment les impôts et autres, comme l’exigent les lois en la matière, assurons aussi les frais de mission des membres du comité que le ministère du commerce a dépêché pour ces opérations ainsi que ceux des agents de sécurité », a déclaré Marie Dubeau au RJDH.
Sur le montant, des sources avancent un chiffre de 3 millions de CFA. Les cadres du département du commerce contactés sur le sujet ne se sont pas prononcés.
Depuis lundi, c’est sur l’axe Bangui-Mbaïki que le CICR et le ministère du commerce incinèrent ces produits avariés.