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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 01:12
NOEL 2016 : MESSAGE DE SON EMINENCE DIEUDONNE CARDINAL NZAPALAINGA

 

 

 

MESSAGE DE SON EMINENCE DIEUDONNE CARDINAL NZAPALAINGA, ARCHEVEQUE METROPOLITAIN DE BANGUI, À LA COMMUNAUTE CHRETIENNE DE L’ARCHIDIOCESE DE BANGUI, AUX HOMMES ET FEMMES DE BONNE VOLONTE. À L’OCCASION DE LA FETE DE NOËL 2016

 

Bangui, le 25 décembre 2016

 

 

Chers frères et sœurs dans le Christ et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté,

 

Que la grâce et la paix de Dieu vous soient données de la part de notre Seigneur Jésus Christ. La liturgie de la messe de ce jour de la Nativité nous donne de méditer sur le Prologue de l’évangile de saint Jean : voilà tout le mystère de Noël ainsi dévoilée « Et verbum caro factum est, et habitavit in nobis1 », Tel est le mystère que nous célébrons en la fête de Noël : le Fils de Dieu se fait homme et établit sa demeure parmi nous.

 

La puissance de Dieu est à l’œuvre en nos vies. Dorénavant « Elle chemine dans les rues et ruelles, sur les places, aux parvis du temple, attentive à la vie des hommes en ce qu’elle a de plus simple et de plus concret2 ». C’est pour manifester notre assentiment et notre reconnaissance à ce geste divin que nous faisons la génuflexion au moment de professer notre foi au mystère de l’Incarnation. Dieu dans nos vies, Dieu avec nous, cet événement est un tournant, celui qui nous conduit au cœur même de la Bonne Nouvelle.

 

À ce propos, le pape Benoit XVI élabora une formulation fort admirable que son successeur le Pape François promit de ne jamais se lasser de répéter : « À l’origine du fait d’être chrétien il n’y 1 « Et le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». (Jn 1, 14) 2 François Varillon, Humilité de Dieu, Paris, le Centurion, 1974, p. 154. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 2 a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. » 3

 

La fête de Noël recèle une conséquence inouïe : elle plonge au cœur du mystère de l’origine de l’humanité en nous dévoilant la dignité nouvelle dans laquelle nous sommes définitivement établis : « Quotquot autem receperunt eum dedit eis potestatem filios Dei fieri, his qui credunt in nomine eius » 4 . À ceux qui l’accueillent et qui croient en lui, Dieu donne de devenir ses enfants. Cette année, je choisis de me focaliser sur le thème de l’enfance. Plusieurs raisons motivent ce choix. D’abord la situation alarmante de l’enfant centrafricain qui nécessite non seulement une urgente mobilisation de toute la société. Ensuite et surtout la référence au Divin enfant emmailloté dans la crèche, lui le miroir dans lequel il faut se regarder en vue de la sanctification. Jésus est l’unique et authentique référence dont la contemplation et l’écoute permet de corriger nos erreurs, de remettre l’enfance à la place que lui attribue l’économie divine.

 

J’opte encore pour le thème de l’enfance parce que Jésus en fait la condition essentielle d’accès au royaume de son Père : « Je vous le dis, si vous ne changez pas et ne devenez comme 3 Deus Caritas est, 25 décembre 2005, n° 1 4 Jn 1, 12. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 3 des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu »5 .

 

Enfin, le thème de l’enfance spirituelle est doté d’un extraordinaire pouvoir conciliateur parce qu’il est notre vocation ultime selon la prédication du Seigneur. Il constitue également le devenir auquel nous conduit la foi baptismale que la liturgie met en évidence en ces jours par la célébration de baptêmes d’enfants. Ce thème me permet de m’adresser aux parents, à toutes les personnes et instances responsables de la protection et du devenir des enfants ; mais encore il me permet de vous interpeller directement, vous qui par l’âge appartenez à la catégorie de l’enfance afin que vous sachiez que déjà le Christ vous appelle à être acteurs de votre salut.

 

Je nous invite tous à plonger dans la compréhension du mystère de l’enfant Jésus dont la lumière de l’avènement se projette sur nos sociétés pour nous inviter à renaître et, ce faisant, à sauver l’enfant centrafricain de la perdition, de la misère et de la précarité. En effet, ainsi que l’a affirmé Benoit XVI : « seul l’Enfant qui est couché dans la crèche possède le véritable secret de la vie. C’est pour cela qu’il demande qu’on l’accueille, qu’on lui laisse de la place en nous, dans nos cœurs, dans nos maisons, dans nos villes et dans nos sociétés. 6 » 5 Mt 18,3. 6 Benoit XVI, Audience du mercredi 3 janvier 2007.

 

« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 4 DIEU NOUS ENSEIGNE À AIMER LES PETITS ENFANTS L’un des épisodes marquants du Nouveau Testament est la vive réprimande du Christ aux disciples qui se sont opposés à ce que les enfants s’approchent de lui. Les Synoptiques le reprennent unanimement pour attester le grand intérêt de notre Seigneur pour les enfants7 . Il y a déjà dans l’attitude du Maître l’expression d’une vigoureuse dénonciation contre les différentes formes d’exclusion dont peuvent être victimes les enfants. Jésus révèle qu’ils sont destinataires privilégiés de l’Incarnation.

 

Mais d’où provient l’indéniable intérêt du Christ pour le thème de l’enfance lequel qui traverse de biais toute sa prédication ? Avant de nous référer à une herméneutique nous pouvons déjà recenser dans la Bible quelques péricopes où il est question de l’enfance. Du fait que cette question apparaisse tant dans l’Ancien que le Nouveau Testament atteste l’importance qu’elle recèle conformément au dessein de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les hagiographes présentent souvent l’enfant comme un don, un « cadeau » de Dieu. « Qui sont ceux que tu as là ? » demande Ésaü à son frère Jacob. « Ce sont les enfants que Dieu a donnés à ton serviteur »8 répond Jacob.

 

D'où la récurrence de 7 Mc 10, 14s ; Mt 19, 13-15 ; Lc 18, 17. 8 Gn 33,5. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 5 noms propres formés incluant le verbe « donner » (nathan), comme Jonathan ou Nathanaël (« Dieu a donné », Dieudonné) ou encore Nathan et Matthieu (« Don de Dieu »). La stérilité, privation de ce don, est insupportable aux femmes israélites, telle Rachel9 ou Anne10 . La stérilité est parfois interprétée comme un châtiment de Dieu11 . La postérité est assimilée à une bénédiction divine ainsi que le laisse croire cette exclamation du psalmiste : « Voici, c'est un héritage du Seigneur que des fils, une récompense que le fruit des entrailles » 12 .

 

Dans cette optique, en décrivant le bonheur final de Jérusalem, un prophète annonce que « les places de la ville seront remplies de petits garçons et de petites filles qui s'y amuseront » 13 . En plusieurs endroits, l'Ancien Testament fait part de la tendresse envers les enfants. À titre d’illustration, l'amour de Jacob pour Benjamin, son dernier-né, cet enfant que « son père aime »14. Les Israélites éprouvaient de la pitié pour les enfants victimes de la guerre et de la famine, ces petits enfants qui « tombent d'inanition au coin des rues » 15 . 9 Gn 30, 1. 10 1 S 1, 4-11. 11 Gn 20,17-18. 12 Ps 127, 3. 13 Za 8, 5. 14 Gn 44, 20. 15 Lm 2, 11-12.19. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 6

 

Dans l’Ancien Testament demeurent, nombreuses, des références relatives à l’éducation de l’enfant. Mais je n’ai choisi de ne n’évoquer que celles qui me permettaient d’étayer la présente méditation. Le Nouveau Testament ne se désolidarise pas radicalement de la vision vétérotestamentaire de l’éducation des enfants. Les expressions telles que « Enfants, obéissez à vos parents, dans le Seigneur, car cela est juste » et : « Et vous, parents, n'exaspérez pas vos enfants, mais usez, en les éduquant, de corrections et de semonces qui s'inspirent du Seigneur »16 évoquent la consigne du décalogue : « Honore ton père et ta mère »17. Saint Paul le reprend d’ailleurs fidèlement en invitant les parents à aimer, à éduquer à la manière du Seigneur.

 

Jésus apparaît comme un enfant modèle dans la mesure où il est obéissant et sait librement, nonobstant son jeune âge, se situer dans la logique du Père18 . Celui-ci ne cesse pas de faire de l’enfant le privilégié19, le symbole de la foi et d’humilité. Dans l’évangile selon saint Marc, afin d’éviter à ses disciples l’ambition de la grandeur, Jésus place au milieu d’eux un enfant et dit : « Quiconque accueille en mon nom un de ces petits enfants, c'est 16 Ep 6, 1-2.4 ; Col 3, 20. 17 Ex 20, 12. 18 Lc 2, 49. 19 Mc 10, 13-16. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 7 moi qu'il accueille; et quiconque m'accueille accueille Celui qui m'a envoyé »20.

 

En d’autres termes, l’enfant est le reflet par excellence de Jésus. De ceci, l’enfance spirituelle n’a de sens que dans la mesure où elle est une invitation à se référer à Jésus grâce à qui nous sommes « fils dans le même Fils » 21 . De nouveau à l’écoute de Benoit XVI, essayons de parvenir à l’intelligence du sens que Jésus assigne à l’enfance : « Être enfant n'est donc pas pour Jésus une étape purement transitoire de la vie de l'homme, dérivant de son destin biologique, et devant par la suite disparaître totalement. Dans l'enfance, ce qui est propre à l'homme se réalise de telle manière que celui qui a perdu l'essentiel de l'enfance est lui-même perdu. » 22 Selon Benoit XVI, Jésus se déclare enfant par rapport au Père, d’où l’attribut par excellence pour affirmer sa dignité est celui de « Fils ».

 

En somme en nous invitant à être enfant, nous rappelle-t-il que la vie n’a de sens et de parfait aboutissement que dans l’obéissance au Père, la libre dépendance à la Source de la vie. En me basant sur la Bible et un Père de l’Église comme saint Augustin23 je voudrais apporter une nuance pour éviter de tomber à l’infantilisme. « Frères, ne vous montrez pas enfants en fait de 20 Mc 9, 37. 21 Benoit XVI, Audience du mercredi 3 janvier 2007. 22 Joseph Ratzinger, Retraite prêchée au Vatican en 1980. 23 Saint Augustin, Confessions, I, 7, 11. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 8 jugement (par votre immaturité religieuse) ; de petits enfants pour la malice, soit, mais pour le jugement montrez-vous des hommes mûrs24. Et : « Lorsque j'étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant. Une fois devenu homme, j'ai fait disparaître tout ce qui était de l'enfant.

 

Aujourd'hui, certes, nous voyons dans un miroir, d'une manière confuse ; mais alors ce sera face à face »25 . Il s’agit de comprendre à travers ces affirmations que la filiation à Dieu par Jésus-Christ et dans l’Esprit Saint devrait avoir pour finalité la maturation de la foi, non pas le statisme. L’enfance spirituelle, en ce sens, n’est pas la promotion de l’infantilisme.

 

Jésus qui, sous les traits du petit enfant sans défense et livré entre les mains de l’homme, dévoile la splendeur de la simplicité divine, et la transcendance de sa toute-puissance, veut apporter un plus à l’humanité, à nos sociétés, nos familles, nos vies collectives et individuelles. Lui « en qui et par qui tout a été fait » 26 vient restaurer l’humanité dans le dessein du Père. Dans quelle mesure sa naissance devrait-elle interpeler la situation alarmante que traverse l’enfant centrafricain ? En quoi son incarnation devrait-elle susciter une conversion profonde, un dynamisme nouveau pour l’humanisation de 24 1 Co 14, 20. 25 1 Co 13, 11-12. 26 Jn 1, 4. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 9 nos sociétés entre les mains de qui, comme Lui, l’enfant est livré ? En tant que figure parfaite de l’enfant comment Jésus peut-il vous inspirer vous qui par l’âge n’appartenez pas encore à la classe des adultes ?

 

L’ENFANT FAIT PARTIE DU DESSEIN DE DIEU L’enfance est un projet, l’avons-nous saisi en parcourant les Écritures. Mais encore, l’enfant est un des privilégiés de Dieu : il est un don de Dieu. « Un enfant nous est né, un fils nous est donné. » 27 Pour preuve, la naissance de l’enfant Jésus provoque la joie de la population céleste qui par la voix des anges nous confient les paroles du Gloria : « Gloria in excelsis Deo. Pax hominibus, bonae voluntatis ». La joie de cette naissance est si grande au point de mobiliser la nature toute entière : dans le symbole de la crèche reçue de la méditation de saint François et incessamment mis en évidence par la postérité, nous entrevoyons un heureux spectacle : récapitulée, la création tout entière, hommes et bêtes, entoure le divin enfant.

 

Oui, « un enfant nous est né, un fils nous a été donné » : c’est ce que nous proclamons ensemble. « si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, s’interroge avec enthousiasme le pape François, comment peut-il se retenir de le communiquer aux autres ? » 28 27 Is 9, 5. 28 Pape François, La joie de l’Évangile, 8. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 10

 

L’expérience humaine la plus commune atteste l’allégresse qui accompagne la naissance dans nos familles d’un nouvel enfant. Vous n’en disconviendrez pas avec moi que combien même le feu des armes semait la mort et la désolation aux heures les plus redoutables des conflits qui ont secoué notre pays, à Bangui comme partout en Centrafrique, les maternités n’ont jamais cessé de se désemplir et l’avènement de nouveau-nés de causer une joie profonde, signe que la vie est plus forte que la mort. Néanmoins, nombreuses sont les situations qui devraient nous conduire à nous questionner pour savoir si nous sommes conscients que donner la vie, accompagner la croissance de la vie, relève d’une mission, de la participation au projet éternel de Dieu.

 

En d’autres termes, et j’insiste à le dire, à travers l’incarnation de son Fils, Dieu nous révèle qu’il a un projet pour chaque enfant, projet dont la réalisation est confiée aux personnes adultes à travers l’éducation qu’ils doivent apporter, la formation qu’ils doivent garantir. Si l’Enfant Jésus a pu grandir en intelligence et en sagesse, c’est parce que, malgré les faibles revenus de ses parents, il a bénéficié de l’incomparable accompagnement de Marie et de Joseph29 . 29 Lc 2, 52. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 11 Une enfance défigurée, déniée L’enfant centrafricain souffre atrocement. Il souffre de ne pas être dignement accueilli et aimé. Quel drame !

 

En effet, nombreux sont les enfants dont les parents refusent de les reconnaître et ainsi de les intégrer dans la chaîne sociale. Si au cœur du Credo l’Église affirme à tous les âges que Jésus naquît de la Vierge Marie ; si l’évangéliste saint Mathieu insiste pour mettre en évidence l’acceptation par Joseph d’être le père adoptif de l’enfant30 , c’est pour montrer que seule la reconnaissance du Divin enfant par ces deux humbles figures lui ont permis d’intégrer la lignée davidique et de faire partie à jamais de la grande histoire humaine.

 

L’enfant est le fuit de l’amour de ses parents. Il n’est pas issu du hasard ou d’un accident de parcours. Une telle conviction est celle qui devrait sous-tendre une paternité et une maternité responsable. De la même manière que Jésus est le reflet de l’amour infini du Père31, l’enfant est le signe visible de l’amour de deux êtres et plus encore, l’avenir de tout la communauté. L’enfant est une richesse pour la famille et pour le groupe social. En étant habité par de telles convictions, comment concevoir qu’il y ait résurgence, amplification du phénomène de filles-mères ou de 30 Mt 1, 18-25. 31 Jean 3, 16 ; Lc 3, 22. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 12 grossesses précoces qui déstabilisent nos familles ? Il ne faut pas évoquer les raisons de conflits et de guerres pour encourager une procréation irresponsable. Et vous parents, vous devez assumer jusqu’au bout votre responsabilité d’éduquer vos enfants à une paternité ou une maternité responsable.

 

Pour vous jeunes filles qui arrivez souvent à la maternité sans connaître le fonctionnement de votre corps et la dignité qui en découle, à vous je voudrais rappeler avec force : « Vous êtes le Temple de l’Esprit Saint » 32. Votre corps est la demeure de Dieu. En faisant germer la vie en vous, Dieu voudrait faire de vous des partenaires de la réalisation du plan du salut de l’humanité. À toutes celles qui ont accepté d’accoucher dans la précarité je voudrais rappeler ceci : vous êtes si proches de la Vierge Marie et vous bénéficiez de son amour, de sa tendresse. À vous aussi qui avez assumé votre responsabilité d’époux en accompagnant une naissance dans la précarité, vous n’êtes pas loin de saint Joseph. Il vous aime et vous accompagne. Comment comprendre que de nombreux bébés puissent être abandonnés aux coins de rue, aux bords des chemins voire sur des dépotoirs ? Pourquoi ternir ainsi la joie de Dieu, contester la réalisation de son dessein ? Pourquoi sacrifier ainsi l’avenir de ces tout-petits sur l’autel de notre égoïsme et de nos calculs mesquins ? L’une des raisons souvent évoquée pour justifier de tels agissements 32 1 Co 1, 3, 7. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 13 est la précarité.

Cependant les Saintes Écritures mettent en évidence des cas où d’une enfance difficile peut surgir une grande destinée. Issus de situations précaires le petit Samuel et le prophète JeanBaptiste auront connu un rayonnement prépondérant dans l’histoire du Salut. Pour que cela advienne il a fallu qu’ils bénéficient depuis la tendre enfance de la présence aimante d’Anne, d’Elie, d’Elisabeth et de Zacharie. Je me permets encore d’évoquer la figure de Moïse, grâce à qui je voudrais étendre mon plaidoyer aux enfants handicapés. Il arrive qu’ils soient exclus des projets sociétaux et familiaux, comme si en eux, humanité et dignité d’enfant de Dieu étaient amoindris. Moïse a été doublement handicapé : il a souffert du défaut d’élocution33 ; il a encore souffert d’être abandonné par sa mère et recueilli par la fille du pharaon34.

 

N’est-ce pas lui que le Seigneur a choisi pour être le libérateur35 de son peuple et la préfiguration du Messie ? Le destin de l’enfant sauvé des eaux ne ratifie-t-elle pas l’affirmation biblique selon laquelle «La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire » ? 36 L’enfant centrafricain souffre du déni de la dignité d’enfant de Dieu, d’aimé de Dieu. Une telle lacune est souvent étayée par des discours anthropologiques pervers dont les conséquences peuvent 33 Ex 4, 10-12. 34 Ex 2, 1-10. 35 Ex 6, 2-13. 36 Ps 117, 22. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 14 être désastreuses et fatales. Je voudrais particulièrement penser aux enfants dits « enfants sorciers » ou ceux atteints du phénomène du « ngbati » ; je voudrais encore évoquer ceux que l’on appelle maladroitement « enfant de la rue » : ils ne sont pas nés dans la rue mais ils sont enfants en situation de rue. Qualifier ainsi un être humain, pis encore un enfant de « boubourou », « zo ti likundu » revient à lui dénier l’image et la ressemblance de Dieu. Il est ainsi figé dans une vision réductrice. La société dépose sur lui un fardeau lourd à porter susceptible de causer son effondrement. Pour toute notre société, Noël devient l’occasion de purifier nos anthropologies en les faisant passer par le filtre du langage divin, du Verbe divin fait chair. Noël devient l’invitation à nous adressée de faire attention aux concepts que nous employons, aux désignations, aux caractérisations, aux nominations que nous attribuons aux enfants. En vue de votre jugement, rappelle Saint Paul, dites seulement des paroles bonnes et constructives37 . L’enfant centrafricain souffre d’être dans une société dont le système éducatif a connu la faillite. Il se meurt parce que miné par la précarité et le manque criant d’infrastructures adaptées et bien équipées. Il ne peut pas accéder aux soins vitaux. Mais au cœur de nos précarités, l’annonce de deux bonnes nouvelles. D’abord celle du projet du Complexe pédiatrique. Le passage du Saint Père sur notre 37 Ep 4, 29. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 15 terre, à l’instar de l’incarnation du Christ, a suscité un plus : solidaire du sort de l’enfant souffrant, le Saint Siège s’est engagé a transformé ce lieu afin qu’il soit plus accueillant, mieux soignant. Rendons grâce à Dieu.

 

Ensuite, autre motif d’action de grâce, afin de participer à la mobilisation nationale pour la restructuration du secteur éducatif, l’Archidiocèse crée avec le concours de la Conférence Épiscopale Italienne dix écoles villageoises. Je salue toutes les œuvres qui vont dans ce sens, développées par les communautés religieuses et les chrétiens de bonne volonté. J’émets le souhait que tout cela parvienne un jour à être coordonné, harmonisé. Pour finir, j’exhorte au respect des dispositions normatives concernant les Droits des Enfants. Noël est une invitation à ne pas oublier de conformer nos lois à la Loi de l’Amour mise en œuvre pour tous les âges dans la figure de l’enfant emmailloté et couché dans la mangeoire.

 

Je voudrais aussi m’adresser particulièrement à vous, enfants de Centrafrique, victimes de tant de maux. L’Enfant Jésus vous interpelle vous aussi pour que vous soyez acteurs de votre propre devenir. Dans mon homélie du troisième dimanche de l’Avent j’ai évoqué le contexte dans lequel vous devez faire émerger votre voix. Il s’agit d’un contexte vicié. Nombreux sont ceux qui depuis leur naissance n’ont connu que la guerre et les conflits sociétaux. Mais encore, « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 16 nombreux êtes vous, garçons et filles, qui vous laissez tenter par le piège de la promiscuité. Nombreux êtes vous à enfreindre l’interdit de l’avortement inhérent à la sacralité de la vie. Nombreux êtes-vous enfin à être victimes de cette mentalité ambiante exaltant la facilité au détriment de l’effort.

 

À vous mes chers enfants, je voudrais rappeler les précieuses paroles de Saint Paul : « Ne savez-vous pas que les coureurs, dans le stade, courent tous mais qu’un seul gagne le prix ? Courez donc de manière à le remporter. Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse ; eux, c’est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable. » 38 À vous, je voudrais encore évoquer à partir de l’héritage spirituel de l’Église quelques figures qui, en dépit de leur jeune âge, ont librement opté pour Jésus au détriment des tentations et des voix de ce monde. Je voudrais citer Dominique Savio qui, à la suite de Don Bosco, a su faire montre d’une extraordinaire fidélité et d’une vie intérieure toute orientée vers Jésus. Aux filles, je voudrais les inviter à contempler et solliciter l’intercession de Maria Goretti qui, au nom de sa foi, a su défendre sa virginité. Plus près de nous, je voudrais que vous tourniez les yeux et sollicitiez la prière de Kizito, martyr de l’Ouganda et de Joséphine Bakhita, cette esclave originaire du Soudan qui a contribué à la conversion de son maître. 38 Ep 9, 24-25. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) 17

 

Chers frères et sœurs dans le Christ et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté, L’appel que l’enfant-Jésus nous lance en ce jour de Noël, c’est de faire tout ce qui est possible afin que la lumière de Bethléem touche le cœur des hommes. Ce n’est qu’à travers la conversion des cœurs que peut être dépassée la cause de tout ce mal qui gît au fond de notre cœur. Ce n’est que si les hommes changent, que change le monde et, pour changer, les hommes ont besoin de la lumière qui vient de Dieu, cette lumière est entrée dans notre nuit. Le Seigneur est apparu comme un enfant et s’est montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par lequel l’amour vaincra. Et il nous fait comprendre qu’avec Lui nous devons être des artisans de paix. Que les personnes et les peuples n’aient pas peur de reconnaître Jésus et de l’accueillir. Que le Seigneur, qui a fait resplendir dans le Christ son visage de miséricorde vous comble de son bonheur et vous rende messagers de sa bonté ! Que l’Enfant Jésus, par l’intercession de la Sainte Vierge Marie, apporte le réconfort à tous les enfants, aux personnes qui sont dans l’épreuve et donne aux responsables de ce pays la sagesse et le courage de rechercher et de trouver des solutions humaines, justes et durables.

 

À tous je souhaite joyeux Noël !

 

S.Em Dieudonné Card. NZAPALAINGA

 

Archevêque Métropolitain de Bangui

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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 00:06
Les chefs de l’Etat de la Cemac écartent l'idée d’une dévaluation du FCFA
Les chefs de l’Etat de la Cemac écartent l'idée d’une dévaluation du FCFA

 

 

 

23/12/16 (Agence Ecofin )

 

(Agence Ecofin) - A l’issue du sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) qui a regroupé le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Centrafrique et le Tchad, ce 23 décembre à Yaoundé, « les chefs de l’Etat ont relevé d’emblée que le renforcement de la stabilité macroéconomique, ne nécessite pas un rajustement de la parité monétaire actuel mais plutôt, des efforts d’ajustement sur les plans intérieurs et extérieurs assorties de réforme structurelles adéquates », selon le communiqué final des travaux auxquels ont participé Christine Lagarde, directeur général du FMI et Michel Sapin, ministre français de l'Economie.

 

En clair, les chefs d’Etat de la Cemac ont écarté le spectre d’une dévaluation du FCFA qui planait depuis quelques temps du fait d’une mauvaise santé économique de la sous-région (taux de croissance de 1% en 2016). Ils ont choisi l'ajustement structurel de leurs économies.

 

A cet effet, sur les 21 résolutions prises à l’issue du sommet de Yaoundé, il a été décidé d’adopter « des mesures pertinentes destinées à inverser durablement les tendances négatives de l’économie de la sous-région » combinant « une politique budgétaire adéquate, une politique monétaire appropriée et une coopération internationale renforcée ».

 

Les chefs de l’Etat ont réaffirmé leur vision commune de faire de la zone Cemac un espace émergent dans un avenir proche par la réalisation des infrastructures nécessaires à la promotion d’un développement durable et inclusif au bénéfice de leurs populations.

 

Ils ont décidé en matière de politique monétaire du gel des plafonds des avances statutaires de la Beac au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l’exercice 2014. La Banque centrale (Beac) a été instruite de ramener le solde budgétaire à moins de 3% sur une période de 5 ans.

 

Sylvain Andzongo

 

 

REPUBLIC Of CAMEROON

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN

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Paix - Travail - Patrie

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SOMMET EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D'ETAT D'AFRIQUE CENTRALE SUR LA SITUATION ECONOMIQUE ET MONETAIRE DANS LA ZONE CEMAC

 

COMMUNIQUÉ FINAL

 

A l'invitation de Son Excellence Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, un Sommet Extraordinaire des Chefs d'Etat d'Afrique Centrale s'est tenu à Yaoundé le 23 décembre 2016 au Palais de l'Unité. Cette rencontre avait pour objectif d'examiner la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC et d'adopter des mesures appropriées visant à juguler les effets néfastes du double choc pétrolier et sécuritaire, sur les économies de la sous-région.

 

Ont pris part à cette rencontre:

 

- Son Excellence Paul BIYA, Président de la République du Cameroun ;

- Son Excellence Faustin Archange TOUADERA, Président de la République Centrafricaine;

- Son Excellence Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République du Congo;

- Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République Gabonaise;

- Son Excellence OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République de Guinée Equatoriale;

- Son Excellence Idriss DEBY ITNO, Président de la République du Tchad. Ont également assisté aux travaux:

- Madame Christine LAGARDE, Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) ;

 - Monsieur Michel SAPIN, Ministre de l'Economie et des Finances de la République Française;

- Monsieur Pierre MOUSSA, Président de la Commission de la CEMAC ;

Monsieur Lucas ABAGA NCHAMA, Gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC).

 

Abordant les points inscrits à l'ordre du jour, les Chefs d'Etat ont tout d'abord suivi la Communication spéciale de la Directrice Générale du Fonds Monétaire International. Ils ont ensuite écouté l'intervention du Ministre français de l'Economie et des Finances, puis pris connaissance du Rapport de la Réunion des Ministres des Finances et de l'Economie de la CEMAC, tenue à Yaoundé le 22 décembre 2016. 

 

A la suite de ces exposés, les Chefs d'Etat ont procédé à un échange de vues sur les diverses questions évoquées, et notamment sur l'ampleur des conséquences de la baisse des cours du pétrole sur les économies de la Sous-région, la gestion financière et monétaire de la CEMAC, les mesures à adopter pour sortir de cette conjoncture économique difficile.

 

Au terme des échanges, les Chefs d'Etat ont:

 

1. Relevé d'emblée que le renforcement de la stabilité macroéconomique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle, mais plutôt des efforts d'ajustement sur les plans intérieur et extérieur, assortis de réformes structurelles adéquates.

 

2. Décidé d'adopter des mesures pertinentes destinées à inverser durablement les tendances négatives de l'économie de la sous-région, combinant une politique budgétaire adéquate, une politique monétaire appropriée et une coopération internationale renforcée.

 

3. Réaffirmé leur vision commune de faire de la zone CEMAC un espace émergent dans un avenir proche, par la réalisation judicieuse des infrastructures nécessaires à la promotion d'un développement durable et inclusif au bénéfice de leurs populations.

 

4. Réitéré leur attachement indéfectible à la solidarité communautaire face aux chocs économiques et sécuritaires actuels et futurs.

 

5. Décidé, en matière de politique monétaire du gel des plafonds des avances statutaires de la BEAC au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l'exercice 2014.

 

6. Prescrit le renforcement de la stabilité financière de la zone CEMAC par une surveillance accrue du système bancaire et une utilisation optimale des instruments de politique monétaire.

 

7. Engagé la BEAC à proposer à brève échéance, en faveur des Etats, des mesures visant à promouvoir la migration progressive vers le financement par les Marchés de capitaux, en substitution des financements directs de la Banque Centrale.

 

8. Renouvelé leur engagement à poursuivre vigoureusement, au niveau de chaque pays, les ajustements budgétaires nécessaires à un rééquilibrage maitrisé, judicieux et progressif de leurs finances publiques.

 

9. Convenu de l'impérieuse nécessité de conduire des politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver 3 les acquis sociaux dans un contexte d'extrême fragilité économique et financière.

 

10. Décidé de s'engager à un redressement graduel du solde budgétaire des Etats et convenu de ramener dans un délai de moins de 05 ans le solde budgétaire en dessous de 3%. Il. Souligné l'importance de maintenir un endettement viable et soutenable, en privilégiant les financements concessionnels et en favorisant les partenariats public-privé pour la réalisation des programmes d'infrastructures.

 

12. Salué les conseils avisés et l'assistance technique des partenaires au développement.

 

13. Décidé d'ouvrir et de conclure à brève échéance, des négociations bilatérales avec le FMI, pour mieux structurer les efforts d'ajustement de leurs Etats, les accompagner vers une sortie de crise et les aider à mettre en place \es conditions d'une relance vertueuse et durable de leurs économies.

 

14. Sollicité en faveur de chaque pays, des mesures de renforcement d'une coopération internationale plus souple et flexible.

 

15. Convenu, en raison du caractère exogène des chocs subis, d'avoir amplement recours à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux  en vue d’obtenir un large accès aux financements concessionnels nécessaires au renforcement de la balance des paiements et à la poursuite des projets de développement prioritaires.

 

16. Décidé d'accélérer résolument la finalisation de la libre circulation des personnes et des biens, et la réalisation rapide des projets intégrateurs en préservant la sécurité.

 

17. Renouvelé leur engagement commun, ainsi que leur détermination à améliorer substantiellement le climat des affaires en zone CEMAC, afin de promouvoir de manière vigoureuse l'activité économique créatrice de richesses, et mobiliser de façon optimale les recettes fiscales internes.

 

18. Engagé leurs pays respectifs à renforcer la coopération fiscale internationale, afin de lutter contre la fraude, l'évasion et l'optimisation fiscales qui les privent d'importantes ressources.

 

19. Prescrit l'intensification des mesures et des actions en faveur de la diversification de leurs économies pour les rendre moins vulnérables aux 4 chocs exogènes, et plus compétitives face à la libéralisation des échanges commerciaux dans un monde de plus en plus ouvert.

 

20. Confié au Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC la charge d'assurer le suivi des mesures prises et de rendre compte régulièrement de leur exécution.

 

21. Prescrit la tenue régulière à l'échelle ministérielle des rencontres de suivi-évaluation des mesures de redressement et de leurs effets sur la situation économique, financière et monétaire des pays de la CEMAC. Au terme des travaux ayant sanctionné le Sommet Extraordinaire, les Chefs d'Etat ont salué la participation à ce Sommet des invités spéciaux:

 

Madame Christine LAGARDE, Directrice Générale du FMI;

Monsieur Michel SAPIN, Ministre de l'Economie et des Finances de la République Française;

Monsieur Pierre MOUSSA, Président de la Commission de la CEMAC;

Monsieur Lucas ABAGA NCHAMA, Gouverneur de la BEAC.

 

Ils ont exprimé leur profonde appréciation à l'endroit de Son Excellence Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, pour l'initiative et l'organisation réussie du présent Sommet. Les travaux du Sommet Extraordinaire des Chefs d'Etat d'Afrique Centrale sur la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC, se sont déroulés dans une atmosphère de sérénité, de compréhension réciproque et d'entente cordiale.

 

Fait à Yaoundé, le 23 décembre 2016.

 

Ont signé:

 

S.E Paul BIYA Président de la République du Cameroun.

S.E. Faustin Archange TOUADERA Président de la République Centrafricaine

S.E Denis SASSOU - NGUESSO Président de la République du Congo

S.E Ali  BONGO ONDIMBA Président de la République Gabonaise  

S.E Teodoro OBIANG NGUEMA BASOGO Président de la République de Guinée Equatoriale

S.E. Idriss DEBY ITNO Président de la République du Tchad

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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 00:04
Afrique centrale: ouverture de négociation avec le FMI, mais pas de dévaluation

 

 

 

23/12/16 (AFP)

 

Six pays d'Afrique centrale, frappés par la chute des cours du pétrole, ont annoncé vendredi à Yaoundé l'ouverture de négociations avec le FMI pour tenter de relancer leurs économies, prenant soin d'écarter toute dévaluation du franc CFA.

 

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le ministre français de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, ont été les invités-surprises du sommet extraordinaire des six présidents de la Communauté économiques et monétaire des Etats d'Afrique centrale (Cémac: Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée-Equatoriale, Tchad).

 

"Les chefs d'Etat ont décidé d'ouvrir et de conclure à brève échéance des négociations bilatérales avec le Fonds monétaire international pour mieux structurer les efforts d'ajustement de leurs Etats et les accompagner vers une sortie de crise", indique le communiqué final de la rencontre.

 

Dès le premier point du communiqué, les chefs d'Etat tordent le cou aux rumeurs de dévaluation du franc CFA, affirmant "que le renforcement de la stabilité macro-économique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle, mais plutôt des efforts d'ajustement sur les plans intérieurs et extérieurs assortis de réformes structurelles adéquates".

 

La croissance en 2016 ne sera que de 1% dans les six pays de la zone, contre 2,4% en 2015, a indiqué cette semaine la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC).

 

Les six pays sont producteurs de pétrole, à l'exception de la Centrafrique ruinée par la guerre civile.

 

"Il y aura une forte mobilisation du FMI", a déclaré à l'AFP M. Sapin à l'issue de la rencontre

 

"Le FMI n'est pas le même que celui des années 90", a-t-il ajouté sur "les efforts d'ajustement" demandés aux pays d'Afrique centrale. "On a tous souligné la nécessité de préserver les programmes sociaux et les investissements qui permettent de soutenir la croissance et diversifier l'économie".

 

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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 00:00
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : La délégation parlementaire note des avancées dans les enquêtes sur les crimes en RCA

 

PAR JUDICAEL YONGO LE 23 DÉCEMBRE 2016

 

BANGUI, 23 Décembre 2016 (RJDH) —- Le Député de Baboua1 et président de la Commission Loi à l’Assemblée Nationale, Laurent Ngon-Baba a noté des avancées sur les dossiers de la RCA devant la Cour Pénale Internationale. Constat fait après sa participation à la 9ème Session de l’assemblée consultative des parlementaires mondiales tenu à Dakar du 09 au 10 décembre dernier.

 

RJDH : Honorable Laurent Ngon-Baba bonjour !

 

LN : Bonjour !

 

RJDH : L’Assemblée Nationale de la République Centrafricaine a été conviée à la 9èmesession de l’Assemblée consultative des parlementaires de l’Action mondiale. Quels sont les enjeux de cette rencontre?

 

LN : D’abord, l’Action Mondiale des parlementaires est une organisation rattachée aux Nations Unies qui a pour mission d’œuvrer auprès des parlementaires pour aider les Etats membres de l’ONU à mettre en œuvre les différents instruments juridiques qui sont adoptés. L’objectif était de parler de la lutte contre l’impunité et le renforcement de l’Etat de Droit. La RCA a été représentée par trois parlementaires.

 

RJDH : Lors cette rencontre, certains pays manifestent leur volonté de se retirer de la CPI, quelle est la position de la RCA ?

 

LN : Effectivement, cette assemblée s’est tenue au moment où certains Etats qui avaient adhéré aux Statuts de Rome ou non ont exprimé l’intention de se retirer du statut notamment : la Gambie, l’Afrique du Sud, le Burundi et le Kenya. Nous nous sommes mobilisés pour faire en sorte que des actions soient menées auprès de ces Etats pour qu’ils ne se retirent pas. Puisse que, le traité sur la CPI a un fondement très important celui de renforcer les dispositifs nationaux.

 

Nous avons pu rendre compte que c’est vrai la RCA est avancée dans le cadre du processus de la Cour Pénale Internationale, mais il reste certainement des choses à faire. Et donc l’Assemblée Nationale et le gouvernement vont œuvrer ensemble pour avancer les dossiers au niveau de la CPI. Donc, pour la RCA, nous aurons à aider le gouvernement parce qu’il devrait avoir des lois à adopter dans le cadre la coopération avec la CPI.

 

RJDH : Est-ce que la délégation parlementaire centrafricaine a présenté certains dossiers relatifs à la situation actuelle du pays ?

 

LN : Nous avons fait des démonstrations sur les dossiers en ce qui concerne la coopération avec la CPI à partir des enquêtes qui sont déjà ouvertes devant la CPI. Donc aujourd’hui, la RCA constitue un exemple qui suit la CPI auprès des autres Etats. C’est en faisant le point de la situation sur les événements du pays, les dossiers de 2013 et les récents événements sont sur le bureau du Procureur de la CPI qui l’examine en ce moment.

 

RJDH : Quelles seront les dernières étapes après la rencontre de Dakar ?

 

LN : Vous savez les gens comprennent moins la question de la CPI en RCA. Nous allons faires des stratégies pour sensibiliser la population centrafricaine afin qu’elle comprenne l’importance de cet arsenal juridique international le mécanisme sur la CPI et de ce qui se fait sur la RCA.

 

RJDH : Monsieur Laurent Ngon-Baba merci

 

LN : Je vous en prie.

 

 

Centrafrique : Une compagnie de l’Armée certifiée par l’EUTM et opérationnelle en janvier

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 23 DÉCEMBRE 2016

 

BANGUI, 23 décembre 2016(RJDH) — La première compagnie du 3e Bataillon d’Infanterie Territoriale (BIT3) a été certifié valide et sera opérationnelle en janvier 2017. La validation s’est faite après 14 semaines de recyclage au Camp Kassaï à Bangui lors d’une cérémonie ce 23 décembre 2016.

 

Les Forces de Défense et de Sécurité sont sous embargo depuis 2014 et leur opérationnalisation est conditionnée par leur professionnalisation et restructuration après la crise de 2013. C’est dans cette logique que l’Eutm-RCA a clôturé la formation de la 1e compagnie du BIT3.

 

Lors de cette cérémonie aujourd’hui au Camp Kassaï, le Général de Division Eric Hauteclok Raïz, commandant la force de l’EUTM a souligné que ce recyclage est sujet de recouvrement de la capacité opérationnelle de l’Armée. Il a relevé que « pendant toute la durée du recyclage, les soldats étaient ont été motivés et ont toujours cherché à progresser et, avec la fierté des soldats centrafricains à recouvrir leur capacité opérationnelle », a-t-il indiqué.

 

Profitant de cette cérémonie, le chef d’état-major de l’Armée Centrafricaine, le Général Ludovic Ngaifé, a appelé « la communauté internationale et les partenaires à faire confiance à l’Armée pour la sécurisation du pays sans quoi tout investissement va au-vaut-l’ eau ».

 

Cette compagnie a reçu son certificat de fin de stage et sa mise en vert intervient près de deux mois après la ville morte demandée par la société civile pour exiger de la communauté internationale le redéploiement des FACA et le départ des forces de l’ONU dans le pays.

 

 

Centrafrique : La situation humanitaire toujours préoccupante à Bambari

 

PAR CELESTIN YENTOMAN LE 23 DÉCEMBRE 2016

 

BAMBARI, 23 décembre 2016 (RJDH) —- Plus d’une centaine de déplacés sur le site de PK8 (Axe Bambari-Grimari) sont sans abris et vivent dans des conditions très précaires. Cette situation s’est empirée par les incendies qui ont ravagées successivement une partie du site le samedi 17 et le mercredi 21 décembre dernier.

 

La situation humanitaire reste précaire sur le site des déplacés de Pk 8 axe Bambari-Grimari. Environs deux-cent huttes ont été brûlés suite aux incendies du samedi 17 et le mercredi 21 décembre 2016.

 

De sources humanitaires, « les conditions alimentaires des déplacés demeurent très préoccupantes. Plusieurs dégâts ont été enregistrés après ces feux », a rapporté un humanitaire.

 

Une occasion pour la Caritas de sensibiliser les déplacés du site Notre d’Ame de Victoire de Bambari sur la prévention contre les feux de brousse et l’incendie. Cette organisation religieuse les encourage à utiliser des foyers améliorés afin ces cas d’incendies à répétition pendant cette saison sèche.

 

Ces personnes vulnérables se sont aussi plaintes et ont sollicité une assistance urgente des ONG.

 

Le site du Pk 8 est habité par des personnes déplacées de Bakala qui ont fui les affrontements entre l’UPC et le FPRC dans leur localité.

 

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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 20:53
Centrafrique : 41 Casques bleus identifiés par des victimes présumées
Centrafrique : 41 Casques bleus identifiés par des victimes présumées

 

Centrafrique: 41 Casques bleus identifiés par des victimes présumées

 

http://www.magazinesansfrontieres.com/ 22-12-2016

 

Les victimes présumées d’abus sexuels commis par des soldats de la paix des contingents burundais et gabonais des Nations unies déployés dans la préfecture de Kemo, en République centrafricaine, ont identifié 41 Casques bleus, selon le Bureau des services de contrôle interne des Nations Unies (BSCI).

 

« Les enquêteurs se sont surtout appuyés sur les témoignages de victimes et témoins présumés, étant donné l’absence de preuves médicales, médico-légales ou autres. Cela était dû au fait que la majorité des allégations faisaient référence à des incidents survenus il y un an ou plus », a précisé Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU lors d’un point de presse le 5 décembre.

 

Le BSCI menait depuis avril dernier des enquêtes conjointes avec des enquêteurs nationaux burundais et gabonais sur des allégations d’incidents qui se seraient déroulés à Dekoa en 2014 et 2015. Au total, 139 victimes présumées ont été interrogées.

 

« Un total de 41 auteurs présumés (16 du Gabon et 25 du Burundi) ont été identifiés par 45 personnes interrogées; 8 personnes nont pas été en mesure didentifier les auteurs à laide dun tableau photographique ou dautres preuves, mais ont pu décrire certains traits distinctifs; 83 n’étaient pas en mesure didentifier les auteurs ou de fournir des preuves; et trois récits ont été considérés comme peu fiables, a détaillé M. Dujarric. Au total, 25 mineurs ont affirmé avoir été victimes de violence sexuelle. Au total, huit demandes de paternité ont été déposées, dont six par des mineurs. »

 

Le porte-parole a rappelé que la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a depuis renforcé ses mesures de prévention et son action de sensibilisation auprès des communautés et des soldats de la paix à travers le pays.

 

Source : Centre d’actualités de l’ONU

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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 20:49
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : Le gouvernement dément la réintégration de Jean Francis Bozizé dans l’Armée

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PAR JEAN FERNAND KOENA LE 22 DÉCEMBRE 2016

 

BANGUI, 22 décembre 2016 (RJDH) — Le Ministère de la Défense a réagi dans un communiqué de presse le 20 décembre pour démentir le conseil de Jean Francis Bozizé qui a salué la réintégration de ce dernier dans les Forces de Défense et de Sécurité. Le gouvernement a qualifié de rumeur la réintégration de l’ancien Ministre délégué à la Défense.

 

Le 16 décembre dernier, le conseil de Jean Francis Bozizé, ancien Ministre délégué à la Défense a dans une conférence de presse saluée la réintégration de leur client dans les Forces Armées Centrafricaines. Justifiant que c’est une décision qui relève du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat.

 

Cette déclaration a suscité beaucoup de réactions dans l’opinion et le Gouvernement pour couper court à ce qu’il qualifie de simples rumeurs a publié un communiqué pour démentir le conseil de Jean Francis Bozizé.

 

Par ce communiqué, le gouvernement brise le silence autour sur deux faits majeurs en une journée. Le premier est la réintégration de Jean Francis qui, selon le gouvernement vise à discréditer le régime de Bangui.

 

Dans ce communiqué, le gouvernement rejette la déclaration du conseil de Jean Francis Bozizé sans les mettre en garde. « L’information qui alimente les rumeurs publics que le débat politique actuel vise à semer la confusion dans les esprits et à discréditer les autorités politiques, militaires et judiciaires qui ont dans un souci d’apaisement et de la recherche de la cohésion nationale accepté d’accorder la liberté provisoire à Jean Francis Bozizé alors que la procédure judiciaire lancée contre ce dernier est en cour » peut-on lire dans ce communiqué.

 

Le deuxième est le recul du gouvernement par rapport au dialogue politique inclusif demandé par l’ancien Président François Bozizé. Selon le gouvernement, les participants à ce dialogue ne doivent pas avoir de souci judiciaire, alors que François Bozizé est visé par un mandat d’arrêt international tout comme son fils Jean Francis Bozizé.

 

Jean Francis Bozizé a été longtemps Ministre délégué à la Défense nationale dans le gouvernement Touadera, il a été relevé en faveur des Accords de Libreville. Colonel de l’Armée, il est placé sous contrôle judiciaire après son arrestation le 4 août dernier par la Minusca quelques jours après son retour d’exil.

 

 

Centrafrique : L’année blanche menace les lycéens de Birao

 

PAR JUVENAL KOHEREPEDE LE 22 DÉCEMBRE 2016

 

BANGUI, 22 décembre 2016 (RJDH) –Trois mois après la rentrée officielle des classes en Centrafrique, certains établissements d’enseignement n’ont pas encore repris leurs activités pour des raisons administratives. Birao, Chef-lieu de la préfecture de la Vakaga en est une belle illustration.

 

Les collégiens et lycéens de Birao située dans le nord-est de la RCA n’ont pas encore repris le chemin de l’école pour le compte de l’année scolaire 2016-2017. Les portes du lycée de Birao sont encore fermées alors que la rentrée scolaire a été officiellement lancée le 15 septembre dernier.

 

Le retard encouru pour l’ouverture des classes est lié à l’absence du personnel enseignant. Tous les instituteurs et professeurs sont restés à Bangui et ne veulent pas prendre leur fonction.

 

Dans la ville, seules les écoles du fondamental I fonctionnent avec qu’un seul enseignant qualifié. C’est le cas de l’Ecole Préfectorale de Birao qui a trois enseignants qualifiés et deux maitres-parents pour plus de 740 élèves. Tout comme l’école Dukiya et l’école Fondation Garba qui sont dans la même situation.

 

Interrogé sur la fermeture des classes, Alain, un jeune lycéen de Birao souligné que « l’avenir parait sans avenir pour eux ». Le garçon désire partir à l’école comme les autres enfants.

 

L’ombre d’une année si rien ne se fait

 

L’ombre d’une année blanche plane visiblement sur les lycéens de Birao qui ne savent plus à quel saint se vouer. Du côté de Bangui, c’est le silence des autorités en charge de l’éducation. La société civile de Birao de son côté a demandé au gouvernement de les assister pour sauver l’année scolaire. « C’est malheureux, nos enfants ont besoin d’aller à l’école, on a les yeux tournés vers le gouvernement », nous a répondu Moustapha Younous, l’Imam de la mosquée centrale de Birao.

 

La Vakaga est l’une des préfectures de la RCA qui est paralysée depuis le déclenchement de la crise militaro-politique en 2012. Son éloignement de Bangui et son « enclavement » constituent l’une des raisons de ce blocage si pour d’autres besoins tels que celui de la santé, les habitants de Birao se rendent au Soudan, mais sur l’éducation, cela est difficile.

 

 

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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 20:46
Cameroun : Le Centrafricain Touadéra, premier arrivé pour le sommet extraordinaire de la CEMAC

 

 

 

APA-Yaoundé (Cameroun) 22/12/16 - Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, est arrivé jeudi à midi (heure locale) à Yaoundé, la capitale camerounaise, pour participer au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) qui s’ouvre vendredi, a constaté APA.

 

Selon le programme publié à cet effet par le cabinet civil de la présidence de la République, les autres leaders de la sous-région devraient fouler le sol camerounais le même jour avant le dîner offert en soirée par le couple Biya.

 

Le sommet proprement dit, qui débute le lendemain, sera marqué par le discours d'ouverture du président Paul Biya, suivi d’un huis clos, de la présentation du rapport des travaux du Conseil des ministres de la veille, regroupant les chefs de département des pays membres de la CEMAC en charge des questions économiques et financières.

 

Des échanges entre chefs d'Etats et de délégations sont aussi prévus, avant l’adoption et la lecture du communiqué final du sommet.

 

En dehors des présidents du pays hôte, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad, sont également annoncés à Yaoundé la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le ministre français en charge des Finances, Michel Sapin.

 

Bien qu’aucun point particulier n’ait été annoncé à l’ordre du jour desdites assises, des sources concordantes insistent néanmoins sur le caractère extraordinaire de la rencontre de Yaoundé, mais aussi sur le profil des participants, à l’instar des deux dernières personnalités citées.

 

Lesdites sources prêtent en effet aux dirigeants sous-régionaux l’intention de discuter d’une éventuelle dévaluation du franc CFA, qui pourrait intervenir en début 2017 dans le cadre d’ajustements macroéconomiques au sein de la CEMAC, une zone qui vit de plein fouet la chute drastique des cours du pétrole brut sur le marché international.

 

Mardi dernier à Yaoundé, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a indiqué que le taux de croissance de la sous-région devrait se situer à 1,0% pour l’année finissante, alors que des projections effectuées en juillet et octobre derniers par la même instance prévoyaient des taux de 1,8%, puis 1,7% respectivement pour 2016.

 

A l’origine du marasme, la BEAC pointe du doigt une décélération de la croissance sous-régionale, plus prononcée qu’initialement prévue, en raison des effets dépressifs de la morosité du secteur pétrolier sur la demande intérieure et sur le secteur non pétrolier.

 

Le CPM a également noté le rebond des pressions inflationnistes, avec un taux se situant au niveau de la norme communautaire (3,0%), la persistance du déficit budgétaire (7,9%), le repli du déficit extérieur courant ainsi qu’une situation monétaire devant se solder par un taux de couverture extérieure de la monnaie d’environ 50%.

 

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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 00:20

 

 

 

Source : Présidence


Le Président de la république Son excellence Pr Faustin Archange Touadéra a reçu en audience hier dans l'après-midi une délégation des partenaires du groupe suisse Turbolub, conduite par Mr Serge Mageot.


Interrogé par la presse, M. Michel Grange, président du dit groupe déclare avoir échangé avec le Président Touadera sur l’écologie et la gestion des énergies renouvelables fortement recommandées dans l’accord de la Cop 22.


Par ailleurs, M. Michel Grange a promis associer ses partenaires angolais, belges et suisses pour accélérer le démarrage des travaux de l’implantation de Turbolub (entreprise de vente d’électricité) dès le mois de janvier 2017.


La société Turbolub élira domicile à proximité de Béréngo dans la préfecture de la Lobaye.

LE PRÉSIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M.MICHEL GRANGE, PRÉSIDENT DU GROUPE SUISSE TURBOLUB
LE PRÉSIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M.MICHEL GRANGE, PRÉSIDENT DU GROUPE SUISSE TURBOLUB
LE PRÉSIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M.MICHEL GRANGE, PRÉSIDENT DU GROUPE SUISSE TURBOLUB
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21 décembre 2016 3 21 /12 /décembre /2016 21:14
Lu pour vous : Le Tchad sous la menace d’une explosion sociale

 

Le Tchad sous la menace d’une explosion sociale

 

La baisse des cours du pétrole a vidé les caisses de l’Etat. Depuis des mois, enseignants, étudiants et personnels de santé sont en grève.

 

Par Cyril Bensimon LE MONDE Le 20.12.2016 à 11h33

 

Une fois n’est pas coutume : Idriss Déby, dont l’aura repose sur son sens de la tactique militaire, pourrait se prévaloir des encouragements d’organisations de défense des droits de l’homme et d’associations féministes. Les députés tchadiens ont voté, lundi 12 décembre, l’abrogation de la peine de mort, sauf pour les actes de terrorisme, interdit les mariages précoces des jeunes filles mineures et fait passer l’homosexualité de crime à délit. Mahamat Ali, étudiant en première année à l’université de N’Djaména, se fiche pas mal de ces mesures progressistes qui semblent destinées avant tout à séduire les partenaires occidentaux du Tchad au moment où son pays traverse une violente crise sociale.

 

Les principaux tourments du seul président que le jeune homme ait connu – Idriss Déby est au pouvoir depuis vingt-six ans – ne viennent pas cette fois des colonnes de pick-up rebelles fonçant sur la capitale depuis le Darfour ou les montagnes du Tibesti. Ni des insurgés islamistes de Boko Haram qui s’infiltrent par le lac Tchad. Le danger vient aujourd’hui de l’état des finances publiques.

 

Depuis trois mois, les enseignants, les étudiants et les personnels de santé sont en grève. Seuls les magistrats viennent de suspendre pour un mois leur mot d’ordre. Le débrayage a commencé en septembre, lorsque le gouvernement a annoncé de sévères mesures d’austérité pour juguler la crise financière due, dit-il, à la chute des cours du brut et à l’effort de guerre contre les groupes djihadistes. Sèchement, les indemnités des fonctionnaires ont été réduites de moitié et les bourses des étudiants ont cessé d’être versées. L’objectif gouvernemental est de diminuer de 31 % les dépenses de l’Etat.

 

« Malédiction de l’or noir »

 

Depuis lors, Mahamat Ali ne reçoit plus un sou de l’Etat et, comme tous les élèves du pays, « ne [fait] rien puisqu’il n’y a rien à faire et que tout est à plat ». Le chef de division d’une administration confie que sa situation, comme celle des comptes publics, est « alarmante ». « Nous en sommes à trois mois d’arriérés. Normalement, je touche 600 000 francs CFA [912 euros] par mois, qui couvrent le tiers des dépenses de la famille. Depuis septembre, mon salaire mensuel est amputé de 200 000 francs CFA [304 euros] », dit-il sous couvert d’anonymat.

 

La colère est d’autant plus grande que, « pendant la période faste des revenus pétroliers, le gouvernement a refusé d’augmenter les salaires, dénonce l’opposant Gali Ngothé Gatta. Face au mécontentement général, le pouvoir n’a aucune proposition, aucune solution, car les comptes sont à sec. Cette situation peut mener à une explosion sociale que le gouvernement aura du mal à contenir, sauf par la répression ». Depuis le début de la fronde sociale, les voix contestataires sont soumises à la pression des forces de l’ordre.

 

Pivot sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, principal allié militaire de la France dans la région – le quartier général de l’opération « Barkhane » est installé à N’Djaména –, le Tchad a vu ces dernières années ses échanges commerciaux, notamment de bétail, perturbés par l’insécurité aux frontières. Ses interventions militaires extérieures ont renforcé le poids d’Idriss Déby sur la scène internationale mais ont grevé les comptes publics, même si celle au Mali est financée par les Nations unies.

 

Désormais, c’est de la « malédiction de l’or noir » que souffre le Tchad. « Les investissements sont montés en flèche au début des années 2000 sous l’effet du développement du secteur pétrolier [la production a débuté en 2003]. (…) Au cours de la période 2004-2015, le Tchad a perçu le montant impressionnant de 13 milliards de dollars en recettes pétrolières », indique le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport d’août. Mais les cours se sont effondrés et les revenus tirés du pétrole, qui culminaient à 2 milliards de dollars en 2011, n’étaient plus que de 200 millions en 2015, selon le FMI.

 

Nouveaux riches

 

De surcroît, les finances de l’Etat sont étranglées par un accord avec la multinationale Glencore. Pour racheter en 2014 les parts de Chevron dans les gisements de Doba, le pouvoir a contracté auprès du géant anglo-suisse des matières premières un prêt de 1,45 milliard de dollars. Glencore devait se rembourser en quatre ans en exportant pour son propre compte les barils tchadiens. Mais, là encore, la chute du prix du brut a bouleversé les plans. « Cette dette a été rééchelonnée jusqu’en 2022, indique le chercheur Ousmane Houzibé. Résultat : le pays ne bénéficie toujours pas des dividendes de la Société des hydrocarbures du Tchad dans le consortium de Doba, puisqu’ils sont directement cédés à Glencore en remboursement. »

 

Or cette dette n’est pas le seul gouffre des finances tchadiennes. « La vraie question, c’est la gouvernance, dit une source officielle sous couvert d’anonymat. Ces dernières années, on a ouvert des chantiers un peu partout, sans planification. Aujourd’hui, tout est à l’arrêt. Les voyages intempestifs du chef de l’Etat avec toute sa cour coûtent excessivement cher. Quant aux régies de l’Etat [douanes et impôts], le président y a placé ses parents qui ne reversent pas les prélèvements sur le compte du Trésor. »

 

Le boom pétrolier a fait naître au Tchad une classe de nouveaux riches, mais ce sont aujourd’hui les populations qui payent le prix de la chute des cours. A Paris, certains décideurs s’inquiètent pour la stabilité de ce pays stratégique. Mais remettre en cause l’alliance avec Idriss Déby n’est pas envisageable, il est trop précieux pour être ouvertement critiqué et les bailleurs internationaux devraient lui apporter au plus vite une bouffée d’oxygène.

Cyril Bensimon


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/12/20/le-tchad-sous-la-menace-d-une-explosion-sociale_5051735_3212.html#gf6OuzKtT0ol9YP0.99


 

 

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21 décembre 2016 3 21 /12 /décembre /2016 20:49
Après les élections législatives : L'ex-présidente centrafricaine échange avec Affi N'Guessan
Après les élections législatives : L'ex-présidente centrafricaine échange avec Affi N'Guessan

 

 

 

mercredi 21 décembre 2016 | Notre Voie

 

L’ancienne présidente de la transition de la république centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a reçu en audience le président du front populaire ivoirien (fpi), l’ex premier ministre pascal Affi N’guessan.

 

C’était hier, mardi 20 décembre, à l’hôtel ivoire. L’audience a duré de 9h à 9h30 mn. Mme Samba Panza a dit avoir ajourné son départ pour la Centrafrique quand elle a appris que le président du fpi a été élu député à l’assemblée nationale.

 

Qu’elle tenait à le féliciter et à l’encourager dans son engagement. L’ex-chef de l’Etat de la Centrafrique a conduit une délégation d’observateurs de l’union africaine (UA) en mission pour les élections législatives du dimanche 18 décembre 2016.



KouKouGNoN Zabri

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