Centrafrique : Les procédures de saisines de la CPS présentées aux victimes
Par Judicael Yongo le 21 juin 2017
BANGUI, 21 Juin 2017(RJDH) —Le Substitut du Procureur Spécial Près la Cour Pénale Spéciale Alain Tolmo a dans un échange avec les victimes centrafricaines, présenté les différents modes de saisine de la CPS. Une présentation qui fait suite aux nombreuses plaintes des victimes au sujet de manque d’informations sur la CPS à Bangui.
Lors d’une rencontre d’informations du bureau de la Cour Pénale Internationale en Centrafrique et de la Coalition de la Cour Pénale Spéciale visant à mettre en place une stratégie d’information à l’endroit des victimes, plusieurs victimes ont relevé le manque d’informations sur les procédures. D’autres méconnaissent le mode de saisine de la cour après les nombreux crimes commis dans le pays. C’est ainsi que le substitut de cette juridiction nationale a présenté aux victimes les différentes étapes de saisine devant cette cour.
Le Substitut du Procureur de la Cour Pénale Spéciale Alain Tolmo a appelé les victimes à plus de documentation, car selon lui, « le rôle des victimes devant la Cour Pénale Spéciale c’est d’avoir des plaintes, c’est-à-dire un dossier solides nanti des preuves. Une fois les dossiers sont constitués, d’abord le dépôt des plaintes s’en suit auprès des juges ou du procureur. Le dépôt se fait sans frais de dossiers » a-t-il insisté.
Aladjih Ibrahim Bouba président de l’association des peulhs de Centrafrique, se dit informé et édifié sur ce mécanisme et appelle à la mise en place rapide de la Cour Pénale dans le pays. « Nous sommes plus que victimes et fatigués des événements atroces que le pays a connus. Avec les différentes procédures ici présentées, nous voulons que les auteurs de ces crimes soient jugés devant la CPS ou la CPI » a-t-il lâché.
La préparation des victimes et des parties civiles au procès s’organise, alors que la prestation du serment des juges de ladite cour est attendue à Bangui sur fond d’observation de la Cour Pénale Internationale par le bureau du procureur dans le pays./
Centrafrique : Le Pr Nestor Mamadou Nali vainqueur des élections partielles de Damara selon l’ANE
Par Bienvenu Matongo le 21 juin 2017
BANGUI, 21 Juin 2017(RJDH)—Le professeur Nestor Mamadou Nali est élu dès le premier tour à plus de 69,66% contre 30, 34% des voix obtenues par son adversaires Armel Balégbaya. Les résultats partiels ont été publiés par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) ce 21 juin à Bangui.
L’ANE a proclamé Nestor Mamadou Nali vainqueur des élections législatives partielles de dimanche dernier dans la circonscription électorale de Damara, 6 mois après le décès du député titulaire Etienne Selekon.
Sur 16 960 électeurs inscrits sur la liste électorale, 5491 se sont présentés dans les 56 bureaux de votes le 18 Juin 2017 à Damara pour élire le remplaçant du défunt Etienne Selekon. Au terme du scrutin le candidat N° 2 Professeur Nestor Mamadou Nali a obtenu 3711 soit 69,66 % des voix contre 1616 soit 30,34% des voix pour Armel Balégbaya candidat N°1, selon les résultats provisoires officiels rendus public ce matin par madame Marie-Madeleine-Hoornaert N’Kouet, Présidente de l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
Ces résultats encore provisoires seront confirmés où infirmés par la Cour Constitutionnelle avant l’entrée en fonction du représentant de Damara. Joint au téléphone par le RJDH, le candidat déclaré vainqueur par l’ANE, Nestor Mamadou Nali a annoncé son intention de démissionner du Comité Nationale de Lutte Contre le VIH/SIDA pour des raisons d’incompatibilité sous réserve de la décision de la Cour Constitutionnelle. Il dispose de trois mois selon les dispositions de la loi en vigueur.
Les deux prétendants ont annoncé avant le verdict des urnes leur volonté de reconnaitre les résultats des élections. Le candidat malheureux Armel Balégbaya joint ce jour par le RJDH a promis revenir vers nous au moment où nous mettons sous presse cette information.
Si l’élection de Nestor Mamadou Nali venait à être confirmée par la Cour Constitutionnelle, ce sera une petite victoire pour Faustin Archange en froid avec sa majorité parlementaire minée par une division interne à savoir le Cœur Unis d’une part et le Chemin de l’Espérance d’autre part. Division à l’origine d’un groupe parlementaire Mouni.
Centrafrique : Les déplacés de Nzako sommés par les groupes armés de regagner leur domicile
Par Jean-Marie Andibikounda le 21 juin 2017
BANGASSOU, 21 juin 2017(RJDH)—Plusieurs déplacés internes de Nzako ont été sommés par les groupes armés à quitter le site de la même localité. Cet appel qui a caractère d’un ordre voilé, selon des sources concordances, a été lancé il y a deux jours.
Des informations reçues, « les groupes armés demandent de force à ceux qui se sont réfugiés dans les champs de regagner leur domicile tandis que 2800 maisons sont incendiées dans quelques quartiers de Nzako et 540 à Bakouma » a confié une source religieuse sous couvert de l’anonymat.
Cet appel intervient dans un contexte de tension intergroupes armés faisant fuir la population qui trouve refuge dans les sites des déplacés et réfugiés et dans la brousse. Plusieurs maisons et habitations ont été brulées du fait de ces violences. La situation des habitants de Nzako reste très difficile. Les leaders religieux et les autres habitants sont toujours dans la brousse.
Des sources hospitalières rapportent que les institutions sanitaires demeurent fermées à causes de l’insécurité « les centres de Nzako ont été pillés de même que ceux de Bakouma et nous ne sommes pas en mesure d’apporter assistance aux femmes et aux enfants qui parcourent des kilomètres » a précisé un personnel de santé de Nzako.
Joints par téléphone, les groupes armés contactés par le RJDH n’ont pas souhaité réagir aux sollicitations du RJDH préoccupé par l’évolution de la situation dans la localité. Notons que l’appel des groupes armés coïncide avec la signature de l’accord de Rome sous médiation de Saint Egidio.
L’exigence des groupes armés devient pressante alors que la population déplacée craint pour sa sécurité et une éventuelle attaque malgré l’accord de Sant Egidio.
Centrafrique : Le Centre du Dialogue Humanitaire organise un débat sur les enjeux de relèvement à l’université de Bangui
Par Daniel Nguerelessio le 21 juin 2017
BANGUI, 21 Juin 2017 (RJDH)—Une conférence débat sur les enjeux de relèvement de la RCA a été organisé le 16 juin dernier à l’intention des étudiants de l’université de Bangui. Il s’agit d’une initiative du Centre du Dialogue Humanitaire (CDH).
« Défis d’avenir : la jeunesse centrafricaine face aux enjeux de relèvement », c’est le thème de ce débat animé par Léonard Dimanche Gotoas, professeur de sociologie à l’Université de Bangui et Francis Mongombé, Président du Conseil National de la Jeunesse (CNJ).
Dans sa présentation, Léonard Dimanche Gotoas, a porté un regard sur le poids que représente la jeunesse centrafricaine en termes d’effectif. Le conférencier a appelé à la priorisation des besoins de la jeunesse dans tous les domaines pour espérer relever les défis auxquels le pays est confronté, « la jeunesse centrafricaine représente 70% de la population globale. Cette masse est confrontée à plusieurs et divers problèmes. Pour espérer réorienter la situation, il faut bien privilégier les besoins de la jeunesse en commençant par les plus pressants », explique le sociologue.
Les problèmes prioritaires de la jeunesse, sont selon lui, liée à l’emploi, à l’éducation et à la santé, « aujourd’hui la jeunesse centrafricaine rencontre des problèmes liés à l’inadéquation de la formation avec l’emploi, l’insuffisance des filières de formation et des marchés d’emploi, les maladies telles que le Sida et autres…Aussi, la participation des jeunes à la vie publique ou politique restent une préoccupation » présente-il.
Pour s’attaquer à ces défis, Léonard Dimanche Gotoas propose « la mobilisation des parties prenantes sur les capacités de développement, l’évolution des capacités et besoins existants, la formulation des programmes, la mise en œuvre des stratégies de développement des capacités et les décisions personnelles ».
Se réjouissant de l’initiative du Centre du Dialogue Humanitaire, Francis Mangombé, président du Conseil National de Jeunesse, appelle à l’action pour sauver la jeunesse qui est en danger, « il faut aller aux actes en faveur de la jeunesse qui est l’avenir de demain. Depuis plusieurs années, on ne fait que déplorer l’insécurité, pour aider la jeunesse, il faut combattre cette insécurité et créer les conditions d’épanouissement des jeunes », plaide t-il.
Les jeunes étudiants interrogés à la fin du débat se sont réjouis de la rencontre qui leur a permis de percevoir la réalité dans laquelle la jeunesse centrafricaine se trouve, « j’ai beaucoup appris e ce qui vient d’être dit », confie un de ces jeunes qui n’a pas souhaité se présenter. Flora, étudiante en sociologie souhaite que les décideurs tiennent compte de ces échanges pour changer la situation de la jeunesse, « ce n’est pas pour la première fois que CDH facilite des échanges de ce type à l’université. Toujours nous sortons avec des idées précises mais, l’essentiel c’est que les autorités sautent sur ces idées pour améliorer la situation des jeunes ce pays », confie-t-elle.
Freddy Nkurikiye, représentant spécial du Centre de Dialogue Humanitaire (CDH) considère ce débat comme un cadre d’échange pour aborder des questions liées à la situation du pays et de la jeunesse, « il s’agit de partages, ententes réelles entre les jeunes, et l’engagement des jeunes pour les emplois » fait-il savoir.
C’est la 7ème conférence-débat organisée par l’université avec l’appui du Centre du Dialogue Humanitaire. La dernière remonte au mois d’avril 2017./