Le chef de l'ONU déplore l'extrême pauvreté ravageant la République centrafricaine
30/10/17 (Xinhua)
S'adressant aux députés centrafricains, le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a dit déplorer l'extrême pauvreté à laquelle fait face la République centrafricaine (RCA) et la dépendance de ce pays vis-à-vis de l'aide extérieure, a constaté vendredi Xinhua.
M. Guterres a affirmé que "l'insécurité, l'accentuation de la crise humanitaire, le sentiment d'exclusion, l'absence de l'Etat dans certaines régions, l'absence d'infrastructures sociales de base, par exemple d'écoles et d'hôpitaux" expliquent la situation fragile de la RCA.
Selon lui, "les groupes armés rendent plus compliquée la gestion de la sécurité, du fait que les civils et les casques bleus sont les cibles d'attaques", ajoutant que "la RCA est le pays dans lequel le plus d'humanitaires ont été tués cette année".
Il a annoncé aux députés qu'il soumettra "au Conseil de sécurité la nécessité d'augmenter l'effectif des forces de la MINUSCA, dans le but d'améliorer sa capacité d'action". Certains observateurs affirment qu'il pourrait s'agir d'une augmentation de 900 hommes.
Reconnaissant que les forces onusiennes seules ne peuvent rétablir la paix dans ce pays en crise, le chef de l'ONU a jugé qu'il était temps de doter les forces armées centrafricaines (FACA) d'armes et de les déployer dans les zones les moins dangereuses, laissant les zones les plus risquées aux forces onusiennes, afin de rétablir la paix sans discrimination.
Il a indiqué que les FACA pourront remplacer au fur et à mesure les forces onusiennes, puisque le destin du peuple centrafricain dépend de son gouvernement.
Sur le plan humanitaire, M. Guterres a déploré que l'attention de la communauté internationale soit détournée par la menace nucléaire en RPDC et au Moyen-Orient et que la crise centrafricaine semble être oubliée. Cette perception a pour conséquence une mobilisation de seulement 40% des ressources.
Il a souhaité que la communauté internationale apporte son soutien à la RCA, lui permettant d'élaborer un programme de développement devant profiter aux zones rurales afin de redonner vie aux hôpitaux, aux écoles, et de réhabiliter les routes, pour éviter qu'un voyage entre Bangui et Bangassou ne prenne trois semaines.
Centrafrique : des cadavres jonchent encore le sol à Batangafo
30/10/17 (Xinhua)
Il est impossible de ramasser les cadavres laissés par les affrontements armés entre ex-séléka et antibalaka et de les enterrer dignement, a appris dimanche Xinhua auprès de la députée de la ville centrafricaine de Batangafo (nord), Rachel Ninga Wong Mallo Mbaikandji.
"Depuis une semaine, la localité de Batangafo est attaquée par des groupes armés assimilés aux ex-séléka venus des villes centrafricaines de Kabo et de Kaga-Bandoro (centre-nord) et qui se sont heurtés à la résistance de quelques antibalaka dans le village Saragba", a-t-elle indiqué.
"Il y a beaucoup de blessés et de morts, qui jonchent le sol et que personne n'est en mesure de ramasser pour une inhumation digne", a-t-elle poursuivi. Elle a lancé un appel pour que les belligérants ouvre un couloir permettant l'accès des organisations humanitaires, la Croix-Rouge notamment, qui se sont retirés de la plupart des villes centrafricaines.
Le village dans lequel l'affrontement a eu lieu se situe à seulement un kilomètre du centre-ville de Batangafo, où vivent à peine 6.000 personnes.
Au moment où le secrétaire général de l'ONU était en visite en République centrafricaine, des ex-séléka, partis des villes centrafricaines de Kabo et Kaga-Bandoro à bord de 8 véhicules et 26 motos, ont incendié plus de 2.500 cases sur leur passage, sans épargner les greniers, selon des témoins locaux. La ville même de Batangafo a été entièrement pillée et les rebelles ne se sont pas encore retirés.
Jusque-là, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) s'est abstenue de tout commentaire, ne sachant pas très exactement ce qui se passe dans cette partie du pays.
Centrafrique retour à Bangui de 144 soldats centrafricains entièrement formés en Guinée équatoriale
French.china.org.cn | Mis à jour le 31-10-2017
144 soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) entièrement formés par la Guinée équatoriale sur son territoire dans le but d'en faire une force spéciale ont regagné Bangui six mois plus tard, a constaté lundi Xinhua.
"Cette unité aura pour mission de lutter contre le terrorisme et assurer la protection des dignitaires du pays", a indiqué une source proche de la présidence de la République.
A la fin de la formation de ces FACA le 28 octobre dernier, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra s'était personnellement rendu en Guinée équatoriale et, aux côtés de son homologue Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a assisté à des démonstrations d'acquisition de connaissances militaires.
Les simulations ont concerné le corps à corps avec arme blanche ou fusils, une riposte lors d'une prise d'otage par des terroristes, l'escalade de mur, l'utilisation des échelles au moment des combats, etc.
Dans une interview sur la question, M. Touadéra a annoncé que certains pays africains tels que le Rwanda, qui forment actuellement plus de 202 soldats centrafricains, le Congo-Brazzaville et l'Afrique du sud sont disposés à emboîter le pas à la Guinée équatoriale. L'objectif est de constituer une armée de garnison, républicaine et professionnelle.
Devant la crise qui persiste en ce moment en République Centrafricaine (RCA), M. Touadéra a plaidé pour la levée de l'embargo, pour permettre d'équiper et de déployer les FACA sur le terrain des opérations, aux côtés des forces de la mission onusienne MINUSCA.
A son rythme, la mission de l'Union européenne vient de terminer la formation de deux bataillons, que le président Touadéra se propose de déployer dans les prochaines semaines. Aussi, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres reconnaissait que "dans les pays en crise, les forces onusiennes à elles seules ne pouvaient pas rétablir la paix", histoire d'adhérer à la thèse du réarmement et du déploiement des FACA.
Source: Agence de presse Xinhua