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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 19:23
L'Allemagne va-t-elle devenir la première puissance militaire d'Europe ?

Lu pour vous 

 

Europe 1

L'Allemagne, qui souhaite devenir la première armée d'Europe, montre ses ambitions et met en place un fonds exceptionnel de 100 milliards d'euros pour moderniser son armée. Face aux projets européens qui patinent, l'Allemagne a décidé de se tourner vers les États-Unis à qui elle a déjà commandé 35 avions de chasse.

La guerre en Ukraine conduit l’Europe sur le chemin de l’armement. L’Allemagne a désormais l’ambition de devenir la première armée d’Europe. Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, est attendu ce jeudi à Berlin pour s’entretenir avec son homologue allemand. Objectif : le convaincre de faire davantage avec les Français et moins avec les Américains.

Ce déplacement intervient une semaine après une sortie remarquée du chef d’État-major de l’armée allemande : "Je veux des matériels qui volent, qui roulent et qui sont disponibles sur le marché", a-t-il dit. "Pas de développement de solutions européennes qui, au final, ne marchent pas."

100 milliards d'euros pour moderniser l'armée allemande

Il faisait référence au système de combat aérien du futur, le SCAF, ainsi que le char de combat du futur. Deux programmes européens qui patinent. Or, les Allemands ont déjà annoncé un fonds de 100 milliards d’euros pour la rénovation de l’armée. Ils veulent des armes là, tout de suite, maintenant.

Les Allemands se sont donc tournés vers les Américains à qui ils ont commandé 35 avions de chasse F35, enterrant quasiment en même temps l’idée d’une Europe de la Défense. 

Une montée en puissance regardée de près par la France

Cette montée en puissance de l’armée allemande est scrutée de très près par les armées françaises. Car c'est l’ensemble de l’équilibre franco-allemand qui est bouleversé avec cet objectif de l’armée allemande : devenir la première armée conventionnelle d’Europe. Les regards se portent surtout outre-Atlantique. Une des craintes est que les Américains investissent massivement le champ allemand et que cette première armée européenne ne devienne en réalité américaine.

"Même si elle sera sans doute bien équipée, on ne voit pas comment les Allemands vont pouvoir aguerrir leurs soldats en si peu de temps", relativise-t-on dans les États-majors français. Reste que plusieurs sources au sein des armées s’inquiètent de voir revenir sur le théâtre européen une armée allemande très forte. "On ne peut pas dire que ça nous ait réussi au siècle dernier", ironise-t-on.

Même si depuis, la France s’est dotée d’une assurance-vie avec la dissuasion nucléaire.

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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 18:18
Guinée équatoriale: le président Obiang, au pouvoir depuis 43 ans, candidat à un 6e mandat
Guinée équatoriale: le président Obiang, au pouvoir depuis 43 ans, candidat à un 6e mandat

 

https://www.rfi.fr/ Publié le : 23/09/2022 - 18:56

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, qui dirige la Guinée équatoriale d'une main de fer depuis 43 ans et dont la candidature demeurait incertaine, briguera un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle en novembre, a indiqué vendredi le vice-président sur twitter.

« En raison de son charisme, de son leadership et de son expérience politique (...) », le parti au pouvoir « a élu à l'unanimité le frère militant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo comme candidat qui représentera le parti aux élections présidentielles » le 20 novembre, a écrit sur Twitter le vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommée Teodorin, fils du président en exercice.

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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 18:05
Tchad: l’Église dénonce les affrontements intercommunautaires dans le Moyen-Chari

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le : 23/09/2022 - 11:18 Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako

Au Tchad, l’évêque du Moyen-Chari lance un appel à l'aide après les affrontements intercommunautaires qui ont fait une dizaine de morts et une vingtaine de blessés, il y a quelques jours, à Kyabé, dans le sud du pays. De retour d’un déplacement sur les lieux des affrontements, le chef de l’Église catholique dans cette province appelle les autorités à porter assistance aux victimes, mais surtout à faire en sorte que justice soit rendue.

Miguel Sebastián, l’évêque de Sarh, dit s’être rendu à Kyabé où il a pu s’entretenir avec les victimes des affrontements de la semaine dernière. Il raconte : « Une fois de plus, le sang a été versé sur notre terre. Une fois de plus, des innocents sont morts ou ont été blessés par la méchanceté de certaines personnes armées. Une fois de plus, il y a eu la destruction de biens d’une population qui vit déjà dans la pauvreté. »

Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont récurrents dans cette province et se soldent souvent par des morts. C’est aux autorités de prendre leurs responsabilités, interpelle le prélat : « Les autorités administratives et judiciaires, en particulier. Je leur demande de dire la vérité sur ce qu’il s’est passé. Vérité qui ne doit pas être cachée, ni manipulée. En plus de cet appel à la vérité, je lance un appel à la justice. Sans justice, nous ne pourrons jamais arriver à la paix. »

Il appelle enfin les bonnes volontés à voler au secours des populations qui ont été obligées de fuir leurs villages déjà menacés par la famine, les récoltes ayant été détruites par les inondations.

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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 17:43
Centrafrique : un comité de rédaction d'une nouvelle Constitution invalidé
Centrafrique : un comité de rédaction d'une nouvelle Constitution invalidé

 

Centrafrique: un comité de rédaction d'une nouvelle Constitution invalidé par la Cour constitutionnelle

https://www.rfi.fr/ Publié le : 23/09/2022 - 12:47Modifié le : 23/09/2022 - 16:01

En République centrafricaine, la Cour constitutionnelle vient de rendre son verdict ce 23 septembre. Les juges suprêmes ont invalidé le décret présidentiel qui avait créé un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution. Ce projet très controversé est largement débattu dans le pays. L'opposition accuse le président Faustin-Archange Touadéra de vouloir modifier le texte pour pouvoir briguer un 3e mandat.

La Cour constitutionnelle a annulé le décret créant un comité chargé d'écrire une nouvelle Constitution avec un peu d'avance sur l'horaire. Durant plus d'une heure, les juges ont expliqué leur décision dans une allocution retransmise à la radio nationale.

D'abord, la cour estime que pour enclencher un processus de réforme constitutionnelle, il y a besoin d'un Sénat. Or le Sénat n'a toujours pas été mis en place en Centrafrique.

Ensuite, les juges ont passé en revue la prestation de serment du président Faustin-Archange Touadéra à la fin mars 2021. Ils expliquent que le chef de l'État avait juré sur la Bible et devant la nation qu'il ne réviserait le nombre et la durée de son mandat. Donc pour la cour, il n'est pas possible de revenir sur cet engagement. En conclusion, le décret est illégal et la cour ne reconnait pas le comité chargé de rédiger une nouvelle constitution.

Des procédures judiciaires aussi annoncées

Par ailleurs, l'instance suprême a tapé du poing sur la table en annonçant des procédures judiciaires contre certaines personnes qui l'avaient menacée. Elle a entre autres nommé Évariste Ngamana, rien de moins, puisqu'il est vice-président de l'Assemblée, porte-parole du parti présidentiel MCU, mais aussi président du comité de rédaction de la nouvelle Constitution. Un comité dont la Cour constitutionnelle dit finalement ne pas reconnaître l'existence.

À l'issue de ce verdict, plusieurs centaines de personnes pro-réforme se sont rassemblés devant la Cour avec des pancartes très hostiles, notamment envers la présidente de la Cour, Danièle Darlan. Les forces de l'ordre et les casques bleus de la Minusca se sont déployés devant les protestataires qui ont lancé des cailloux, avant de finalement se disperser.

 

La plus haute juridiction de la République centrafricaine annule la commission chargée de réécrire la constitution

Zone Bourse

La Cour suprême de la République centrafricaine a annulé une commission de réformes constitutionnelles, portant ainsi un coup au président Faustin-Archange Touadera qui souhaitait supprimer la limite des mandats pour pouvoir continuer à se présenter aux élections, a déclaré vendredi le président de la Cour.

Les alliés de Touadera ont proposé en mai que la constitution soit modifiée pour supprimer les limites des mandats présidentiels, arguant qu'elles étaient peu courantes dans la plupart des pays voisins.

Plusieurs autres présidents africains, notamment au Rwanda, en République du Congo, en Côte d'Ivoire et en Guinée, ont fait adopter des changements constitutionnels et autres changements juridiques ces dernières années pour se permettre de rester en fonction.

La semaine dernière, Touadera a installé une commission chargée de rédiger les changements proposés. Il avait précédemment proposé de modifier la constitution pour lui permettre, ainsi qu'à d'autres législateurs, de rester en fonction si jamais les élections étaient retardées.

Touadera a été élu en 2016 lors d'un vote qui a suivi une guerre civile déclenchée par le renversement, trois ans plus tôt, de l'ancien président François Bozize. Il a été réélu en 2020 au milieu d'une offensive des groupes rebelles, y compris ceux qui soutiennent Bozize, qui a brièvement menacé la capitale Bangui.

 

 

Centrafrique: un comité de rédaction d'une nouvelle Constitution invalidé

https://afrique.tv5monde.com /i Mise à jour le 23 septembre 2022 à 16:00 par AFP © 2022 AFP

Revers juridique pour le président Faustin Archange Touadéra en Centrafrique : la Cour constitutionnelle a annulé vendredi des décrets créant un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, sur une saisine de l'opposition qui redoutait qu'une nouvelle loi fondamentale autorise le chef de l'Etat à briguer un troisième mandat.

Les décrets "sont inconstitutionnels et invalidés", indique la décision rendue par la juridiction suprême en Centrafrique, deuxième pays le plus pauvre au monde, en proie à une guerre civile depuis près de neuf ans. "La révision de la Constitution ne peut être opérée qu'après la mise en place du Sénat", qui n'est pas institué dans le pays, souligne la décision.

Les élections municipales prévues en septembre, les premières depuis 34 ans, avaient été annulées, faute de fonds pour les organiser. Les maires élus étaient censées désigner les sénateurs, empêchant la mise en place de la chambre haute.

La Cour constitutionnelle signale également que l'initiative d'un référendum de révision constitutionnelle appartient au Président, mais que celui-ci ne peut se faire en violation du serment prêté par M. Touadéra lors de son investiture.

Ce dernier avait déclaré "je jure devant Dieu et devant la nation d'observer scrupuleusement la Constitution (...) de ne jamais exercer les pouvoirs qui me sont dévolus par la Constitution à des fins personnelles ni de réviser le nombre et la durée de mon mandat", peut-on lire dans la décision.

Fin août, M. Touadéra, élu en 2016 et réélu en 2020 au terme d'un scrutin contesté par l'opposition, avait mis en place un comité chargé de rédiger un nouveau projet de Constitution. "De plus en plus de voix s'élèvent pour exiger une modification de la Constitution", avait-il affirmé.

Ce comité était composé de 53 membres "représentant tous les courants d'opinion", dont des représentants de l'Assemblée nationale, des partis politiques de la majorité, de l'opposition et de la société civile, indiquait le décret invalidé.

Depuis plusieurs mois, les autorités ont organisé des manifestations en faveur d'une modification de la loi fondamentale.

-Mobilisation-

"Il s'agit là d'une victoire éclatante pour tous les démocrates, où qu'ils soient", a réagi vendredi Me Crépin Mboli-Goumba, principal requérant, ajoutant : "je voudrais rendre un hommage mérité à la Cour constitutionnelle de notre pays", notamment à la présidente de cette institution qui vient de "sauver la démocratie", a-t-il déclaré.

"La Cour constitutionnelle a dit le droit et nous acceptons cette décision. Nous aurions dû la consulter en amont du projet de décret", a réagi Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l'état centrafricain joint par l'AFP.

Mais "nous ne sommes pas inquiets", a-t-il dit, ajoutant: "un coup d'Etat constitutionnel est toujours possible".

Dès publication de la décision, des appels à manifester ont été diffusés sur les réseaux sociaux et plus d'une centaine de manifestants se sont retrouvés devant la Cour constitutionnelle, notamment à l'appel de Blaise-Didacien Kossimatchi, membre de la plateforme de la Galaxie Nationale, l'une des associations qui vilipende régulièrement la France, ancienne puissance coloniale, et l'ONU.

Les manifestants ont réclamé au son des sifflets la démission des juges de la Cour constitutionnelle puis ont entonnés l'hymne national avant de se disperser rapidement.

Il s'agit d'"un revers de taille pour le président Touadera qui va devoir repenser sa stratégie pour un 3ème mandat", analyse Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale à l'Institut français des relations internationales (IFRI), joint par l'AFP.

Vendredi matin, un important dispositif de gendarmes, de policiers et de membres de la mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique (Minusca) était disposé le long de l'avenue conduisant à la Cour constitutionnelle et seuls les journalistes et les avocats pouvaient accéder au site, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les Casques bleus de l'ONU -- 14.000 aujourd'hui chargés en priorité de protéger les civils -- sont en Centrafrique depuis avril 2014. Leur déploiement visait à mettre fin à la sanglante guerre civile déclenchée en 2013 après un coup d'Etat contre le président François Bozizé.

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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 17:40
RCA: détenu depuis 16 mois, Rémy Quignolot débute une grève de la soif en plus de la faim

 

Centrafrique: détenu depuis 16 mois, Rémy Quignolot débute une grève de la soif en plus de la faim

https://www.rfi.fr/ Publié le : 22/09/2022 - 23:18Modifié le : 22/09/2022 - 23:20

Alors que Rémy Quignolot observait déjà une grève de la faim depuis le 11 septembre pour manifester contre sa détention en Centrafrique, le Français a cessé jeudi 22 septembre de s’hydrater, désormais aussi en grève de la soif. Arrêté en mai 2021 à Bangui, il est accusé « d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État », de « complot » et « espionnage », dans un contexte de tensions entre Paris et Bangui. La France se dit « très préoccupée » et demande sa libération immédiate.

Selon son avocate, Arlette Sombo Dibelé, Rémy Quignolot est maintenu en détention provisoire au-delà du délai légal d'un an. Son avocate dénonce une « détention provisoire » qui s'apparente à une « séquestration », assurant qu'aucune ordonnance motivée de maintien en détention n'a été notifiée.

Le Quai d'Orsay se dit « très préoccupé » par sa situation : « La France est très préoccupée par la situation de notre compatriote M. Juan-Rémy Quignolot, emprisonné en Centrafrique dans le cadre d'une détention provisoire qui dure depuis plus de 16 mois, en violation du droit pénal centrafricain », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Paris appelle à sa « libération immédiate (...) dans l'attente de la tenue de son procès ».

Une inquiétude partagée par l'un de ses soutiens : Michel Thierry Atangana, lui-même incarcéré sans motif pendant 17 ans au Cameroun. Il se dit extrêmement inquiet de l'état de santé de Rémy Quignolot. Mais il est rassuré par l'implication des autorités françaises dans ce dossier.

Michel Atangana dit que «prise de position» du Quai d’Orsay «me rassure et rassure sa famille»

Clémentine Pawlotsky

La sœur du détenu, Caroline Quignolot, indique avoir demandé au Centre international de la Croix Rouge (CICR) de s'enquérir de son état de santé, elle se dit très inquiète. Un sentiment partagé par Michel Thierry Atangana, lui-même incarcéré sans motif pendant 17 ans au Cameroun. Il redoute que cette situation ne conduise au décès de Rémy Quignolot et nous partage l'état d'esprit actuel du Français.

Pour Michel Thierry Atangana les grèves de faim et soif de Rémy Quignolot «sont un cri d’alarme pour qu’il retrouve sa dignité humaine»

Clémentine Pawlotsky

Garde du corps pour plusieurs organisations en Centrafrique

Il doit être jugé « lors de la prochaine session criminelle en octobre », a expliqué à l'AFP Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d'appel de Bangui. Il risque les travaux forcés à perpétuité.

Ancien militaire, Rémy Quignolot avait travaillé ponctuellement pour plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, selon des sources humanitaires.

Des photos de son arrestation avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, le montrant les mains liées dans le dos, un important arsenal à ses pieds. Paris avait alors dénoncé une « instrumentalisation manifeste » visant « la présence et l'action de la France », accusant implicitement la Russie. Depuis 2018, Moscou défie son influence dans ce pays parmi les plus pauvres du monde.

« Notre ambassade et nos services consulaires, à Paris comme à Bangui, sont pleinement mobilisés », a ajouté vendredi le Quai d'Orsay, relevant que « plusieurs démarches (avaient) été effectuées auprès des autorités centrafricaines pour que (ses) droits soient respectés ».

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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 17:32
Centrafrique: L’opposant historique Martin ZIGUELE dit ses vérités

Lu pour vous

 

Centrafrique: L’opposant historique Martin ZIGUELE dit ses vérités à la table de Confidentiel Afrique. EXCLUSIF

http://malijet.co/ Koulouba.com 23/09/2022  Afrique. EXCLUSIF2022-09 23T00:03:21+00:00

À 65 ans, candidat défait aux élections présidentielles pour la quatrième fois consécutive (2005, 2011, 2015, 2020), l’ancien Premier ministre centrafricain de 2001 à 2003, figure emblématique de l’échiquier politique, assureur de formation, Martin ZIGUELE n’est pas prêt à raccrocher l’hermine. Toujours au charbon avec flegme et énergie débordante, le dinosaure du MLPC dit tout dans une tonalité sans appel à la table de Confidentiel Afrique : la tentative de le livrer à la justice pour des accusations «fallacieuses » d’être de connivence avec François BOZIZE, l’ambition manifeste du Président Touadera de modifier la Constitution pour briguer un 3ème mandat, la présence des mercenaires Russes Wagner en RCA, les assises au parfum de saupoudrage du Dialogue National Républicain, son avenir politique. Interview

 ‘’La Centrafrique est un grand corps malade, pour lequel les thérapies de transformation et de développement doivent venir d’un leadership expérimenté’’

Confidentiel Afrique : Monsieur le Premier ministre, l’actualité en République Centrafricaine est marquée par cette tentative avortée de vouloir lever votre immunité parlementaire pour vous livrer à la justice. De quoi s’agit-il exactement?

Martin ZIGUELE, ancien Premier ministre de RCA et leader d’opposition:

Après les dernières élections, et plus précisément le 13 janvier 2021, une coalition militaire rebelle mise en place par l’ancien Président François BOZIZE a revendiqué des attaques contre Bangui. De violents combats s’en sont suivis et le pays a frôlé l’implosion. Après le retour à l’accalmie, le 2 mars 2021, je voulais me rendre à Niamey pour répondre à l’invitation du Président BAZOUM pour la cérémonie de son investiture. C’est à cette occasion que j’ai été notifié d’une interdiction de sortie du territoire, de même pour d’autres collègues Présidents de Parti.

’"J'ai été notifié d’une interdiction de sortie du territoire’’

Par la suite, c’est à la radio que nous apprendrons que l’assemblée nationale a été saisie d’une demande de levée de notre immunité parlementaire. Par rapport à l’interdiction de sortie, nous avons saisi le Tribunal administratif qui a annulé cette décision.

Cependant, s’agissant de la levée de l’immunité parlementaire, nous avons initié une action en justice pour en connaître les raisons. Devant les atermoiements constatés, nous avons décidé de retirer nos représentants du Comité Préparatoire du Dialogue Républicain, car nous ne pouvions pas comprendre que le pouvoir appelle à la réconciliation à travers le dialogue et en même temps pratique de la persécution politique. C’est suite à cette prise de position que le pouvoir a pris enfin la décision de clore cette affaire qui n’avait aucun fondement juridique.

Confidentiel Afrique : Le pouvoir en place vous soupçonne d’être en «parfaite intelligence » ou en coalition avec l’ancien Président François BOZIZE qui a pris le chemin du maquis, quelle est la part de vérité dans ce tumulte de conjectures ?

Martin ZIGUELE : Depuis que nous avions été renversés le 15 mars 2003 par un coup de force perpétré par le Général BOZIZE contre le Président PATASSE, alors que j’étais son dernier Premier Ministre, tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir m’ont accusé, ouvertement ou indirectement, de vouloir les renverser. Depuis 2007, je ne compte plus les convocations que j’ai reçues des différents cours et tribunaux pour répondre aux accusations plus fantaisistes et plus loufoques les unes que les autres. Pour celui qui connaît bien l’histoire du MLPC et mon histoire personnelle depuis ce coup de force, comment donner du crédit à une accusation contre moi d’une quelconque coalition avec l’ancien Président BOZIZE ? Comment cela est-ce possible ? Il est vrai que le ridicule ne tue pas, surtout en politique sous nos latitudes.

CA : Comment vous avez vécu ces moments ? Est-ce une tentative de liquidation politique d’un homme qui fait peur et dérange ?

MZ : J’ai vécu ces moments difficiles avec beaucoup de peine, d’abord pour mon pays, ensuite pour mon Parti et moi-même. Les mœurs politiques d’un pays sont un grand indicateur de la maturation ou des valeurs républicaines et démocratiques. Une République est fondée sur le respect strict de la loi, et donc de la justice. Et s’il n’y a pas de République, la démocratie n’est qu’un slogan, une coquille vide. C’est cela qui me fait de la peine et me donne également, dans une démarche dialectique, l’énergie nécessaire pour continuer le combat progressiste, pour la République et pour la démocratie.

Aujourd’hui en Centrafrique, la démarche du pouvoir, comme dans la Russie de Poutine qui en devient le référent et le modèle, est de liquider politiquement toutes les forces vives de la nation, c’est-à-dire les partis politiques et les associations, qui refusent la pensée unique. Et naturellement, nous autres animateurs de ces structures sommes la cible quotidienne du pouvoir.

En Centrafrique, on parle de plus en plus d’une possibilité de troisième candidature du Président Touadera et pourtant la constitution du pays est claire sur ce point ?

Je vous disais tantôt que le modèle politique que le pouvoir veut nous imposer en République Centrafricaine est celui de Poutine en Russie

‘’Le modèle politique que le pouvoir veut nous imposer en République Centrafricaine est celui de Poutine en Russie’’

Le pouvoir veut nous imposer un concept fasciste du chef, qui a toujours raison, qui doit rester toute sa vie durant au pouvoir, et avec des institutions de la République à sa solde.

C’est l’objectif recherché à travers cette démarche initiale de modification de la Constitution, et qui maintenant s’est muée en démarche de réécriture d’une nouvelle Constitution. Toutes les forces vives de la Nation contestant cette initiative se sont fédérées au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), dont je suis le Porte-Parole, afin de nous battre par tous les moyens de droit et politiques pour nous opposer à cette tentative. La mémoire collective centrafricaine n’oublie pas la Présidence à vie, puis l’Empire de Bokassa et ses conséquences sur notre pays jusqu’à ce jour

Comment compte-t-il dérouler son agenda ? Selon vous, s’achemine-t-on vers des lendemains difficiles pour la stabilité et la cohésion sociale du pays ?

Le pouvoir a mis en place par décret un Comité de rédaction d’une nouvelle Constitution, ce qui induit une démarche bien évidemment illégale de dissolution de la Constitution en vigueur. Nous avons attaqué ce décret devant la Cour Constitutionnelle, et nous attendons les décisions de cette Haute juridiction qui fait d’ailleurs depuis quelques jours l’objet de menaces publiques des associations de soutien au pouvoir. Le pouvoir compte faire rédiger une nouvelle constitution pour la soumettre par voie référendaire, mais en violation de la Constitution. Nous n’accepterons évidemment pas cela.

Le pouvoir a délibérément choisi de mettre en branle cette procédure de réécriture d’une Constitution qui ne date que de 2016 et n’a jamais été critiquée ni par le pouvoir ni par l’opposition. Cette démarche divise profondément le pays dans l’environnement fragile qui est le nôtre, qui est de surcroît source potentielle de graves crises et déchirements.

 

Le MLPC, votre parti traverse une crise interne. On vous accuse urbi et orbi d’avoir une mainmise sur cette formation politique. De simples conjectures ou non?

 

Si vous avez bien compris le tableau de la situation que je viens de dresser, vous en déduirez aisément que le MLPC est aujourd’hui, comme d’autres partis et personnalités de l’opposition, l’objet d’attaques du pouvoir. Toute une machine est mise en branle par le pouvoir, avec l’ingénierie politique, matérielle et financière dédiée, pour casser les partis, les diviser de l’intérieur, pour arriver à créer une «opposition de Sa Majesté » inféodée au pouvoir.

‘’Toute une machine est mise en branle par le pouvoir, avec l’ingénierie politique, matérielle et financière dédiée, pour casser les partis de l’opposition’’

Le pouvoir a réussi cette cabale contre Abdou Karim Meckassoua destitué de son poste de Président de l’Assemblée Nationale puis de sa charge de député, ensuite le pouvoir a inoculé la division dans un premier parti historique le Rassemblement Démocratique Centrafricain du Président KOLINGBA, et maintenant c’est au tour du MLPC de subir des tentatives de division, aujourd’hui sans effet . Il ne s’agit pas d’une divergence idéologique ou politique, loin de là. Le Bureau politique du MLPC a décidé de ne pas participer au Dialogue Républicain parce que les thématiques les plus importantes pour notre pays, notamment celles relatives à la réforme de la justice centrafricaine pour la rendre véritablement indépendante du pouvoir politique, aux conditions d’un retour à une paix et à une sécurité durable, ainsi qu’à l’évaluation critique du fonctionnement des institutions, n’ont pas été inscrites dans les termes de référence par le pouvoir, et ne pouvaient donc faire l’objet de débats ni encore moins de recommandations. Nous avons donc compris qu’il y’avait anguille sous roche et que le pouvoir avait convoqué ce dialogue républicain non inclusif pour faire «avaliser le principe » d’une révision de la Constitution, ouvrant ainsi la voie à l’idée d’un troisième mandat du Président TOUADERA. Face à cette situation, nous avons demandé par courrier sollicité par lui-même, à notre Représentant au Comité Préparatoire au Dialogue Gabriel Jean-Edouard KOYAMBOUNOU, de se retirer comme l’ont fait tous les sept autres délégués du MLPC y compris moi-même. Il a refusé d’obtempérer, et le Bureau politique l’a sanctionné pour cette raison. Son dossier a été ensuite transmis à la Commission de Contrôle et d’Arbitrage, qui est l’instance « judiciaire » du Parti. Il a aussitôt surenchéri en constituant un groupe de dissidents contre la direction du Parti, issue du Congrès du 2 au 5 mars 2020 dont nous tirons tous notre légitimité. Devant cette situation de rébellion ouverte, appuyée par des communiqués et déclarations plus injurieux les uns que les autres, la Commission de Contrôle et d’Arbitrage l’a exclu du Parti jusqu’au prochain Congrès, ainsi que les deux ex-camarades qui l’ont suivi.

Certaines sources internes parlent de rapports tendus que vous entretenez avec certains barons de ce parti, à l’instar des co-fondateurs comme Gabriel Jean Édouard KOYAMBUNOU et Jackson MAZETTE, Qu’en est-il ?

Ce n’est pas une question de personnes, c’est un refus d’obtempérer à une décision du Parti qui a été sanctionné comme je viens de vous expliquer et le Camarade MAZETTE n’est pas concerné. Il s’agit de sanctions régulièrement infligées à un camarade, par la Commission de Contrôle et d’Arbitrage, l’instance « judiciaire » du Parti, comme cela avait été fait par le passé pour d’autres camarades dans de cas similaires, y compris contre le Camarade Ange Félix PATASSE en son temps. Je vous signale que c’est la première fois que je m’exprime sur le sujet dans la presse, car l’ensemble des structures et organes dirigeants du Parti, issus du Congrès de mars 2022, sont restés fidèles à la direction du Parti et ont tenu à l’exprimer par écrit via des motions de soutiens. Ils ne sont d’ailleurs pas dupes des dessous des cartes.

Un fait majeur bouleverse l’échiquier politique centrafricain, c’est celui de la montée en puissance des Russes dans le puzzle de la crise centrafricaine. Comment appréhendez-vous cette situation et quelle note attribuerez-vous à cette présence russe en RCA ?

Le problème pour notre pays n’est pas la présence des Russes, avec qui nous entretenons de relations diplomatiques depuis l’indépendance en 1960. Le problème, c’est la présence des mercenaires du groupe Wagner dont le pouvoir a longtemps nié l’existence avant d’avouer leur présence dans le pays. L’utilisation des mercenaires est une violation du droit international et je vous renvoie aux nombreux rapports des Nations Unies et des différentes ONG des droits de l’homme sur leurs exactions. Nous voulons une coopération sécuritaire avec des troupes régulières d’un État, mais pas avec des mercenaires qui ne répondent de rien.

‘’Nous voulons une coopération sécuritaire avec des troupes régulières d’un État mais pas avec des mercenaires qui ne répondent de rien’’

Avez-vous espoir quant aux assises du «Dialogue Républicain », un vœu pieux des acteurs politiques, de la société civile et du clergé dans votre pays ?

Non, pour les raisons que je vous ai expliquées tantôt. Le Dialogue Républicain a été uniquement convoqué pour préparer l’opinion à la révision de la Constitution.

 ‘’Le Dialogue Républicain a été uniquement convoqué pour préparer l’opinion à la révision de la Constitution’’

La volonté politique de travailler pour répondre aux vrais défis du pays n’existe pas à ce jour. Le Dialogue Républicain est un coup d’épée dans l’eau et la structure de suivi a servi de récompense à ceux qui ont soutenu cette initiative sans lendemain.

On dit de vous, un homme politique épuisé, votre ambition de devenir Président est-elle toujours intacte au-delà de votre longévité sur la scène politique ?

Notre pays est un grand corps malade, pour lequel les thérapies de transformation et de développement doivent venir d’un leadership expérimenté, et appréhendant dans son ensemble et dans le détail la complexité de la situation. Je me suis présenté aux élections en 2005, 2011, 2015 et 2020, et à chaque fois suite à l’investiture du MLPC mon Parti, avec la volonté de gagner. En 2005, j’ai été qualifié pour le second tour face au Président François Bozizé,  avant de perdre au second tour. Aujourd’hui, un ancien Ministre de François Bozizé, actuellement Ministre Conseiller à la Présidence a publiquement affirmé que j’avais gagné ces élections mais que la Commission électorale en a perverti le résultat. A partir de 2011, les organes de gestion des élections dans notre pays ont perdu en neutralité ainsi qu’en objectivité, et nous y sommes encore. Je suis militant, et tant que le Parti le souhaitera, et que Dieu m’en donne la force, je continuerai à me battre.

Propos recueillis par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)

 

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22 septembre 2022 4 22 /09 /septembre /2022 22:42
Concertation entre Touadéra et la secrétaire d’Etat américaine aux Affaires africaines

 

Publié le 21.09.2022 à 17h50 par Journal de Bangui

A New York, le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra a accordé une audience à, Catherine Phee, secrétaire d’Etat américaine aux affaires africaines.

Dans le cadre de la coopération entre l’Amérique et les pays d’Afrique, Le chef d’Etat centrafricain, a discuté du renforcement de la coopération bilatérale entre la RCA et les Etats-Unis. Les Etats unis entendent faire des réformes pour mieux aider les pays africains à s’adapter aux nombreux défis.

Il s’agit entre autres,  de l’ensemble du système des Nations Unies; la problématique de la santé ; la sécurité et la Sécurité alimentaire.

La secrétaire d’Etat annonce l’arrivée à Bangui du Directeur régional de l’USAID pour la République Centrafricaine. L’objectif est de conclure un accord de coopération bilatérale entre les deux parties.

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22 septembre 2022 4 22 /09 /septembre /2022 22:38
Nouvelles nationales sur RNL
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77e AG de l’Onu: F.A. Touadéra plaide pour le rétablissement des aides financières en faveur de la RCA

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 21 septembre 2022 15:21

Ouverte le lundi 19 septembre à New-York aux Etats-Unis, la 77ème Assemblée générale ordinaire de l’ONU a vu la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernements du monde, dont le président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Prenant la parole du haut de la tribune des Nations-Unies, ce mardi 20 septembre, le chef de l’Etat centrafricain a plaidé pour le rétablissement de l’appui budgétaire des partenaires financiers au profit de son pays. Occasion pour lui de dénoncer les campagnes de désinformation à l’endroit de la République centrafricaine.

Entre la difficulté de mobiliser les ressources intérieures et la suspension de l’appui budgétaire à l’endroit du pays, le gouvernement centrafricain a été contraint de revoir à la baisse son budget. Face à la tension de trésorerie que connaît la République centrafricaine, le président de la République a appelé du haut de la tribune des Nations-Unies, les partenaires financiers à renouer avec leurs aides financières pour permettre aux autorités de faire face aux dépenses régaliennes de l’Etat.

« Le pays continue de consentir d’énormes sacrifices »

"Dans sa situation d’Etat fragile, confrontée à l’insécurité alimentaire et à un déficit criant de ressources matérielles et humaines, la République centrafricaine continue de consentir d’énormes sacrifices afin d’améliorer sa gestion macroéconomique et sa gouvernance fiscale. Mon pays attend le rétablissement du Programme de facilité élargie de crédit, suspendu par le FMI afin de soutenir l’amélioration des ressources domestiques pour faire face à l’absence des appuis budgétaires des partenaires techniques et financiers et la digitalisation des menues recettes" a déclaré Faustin-Archange Touadéra.

Par ailleurs, le numéro 1 centrafricain a dénoncé les campagnes de désinformation entretenues par certains médias internationaux, qui selon lui, décrédibilisent son pays vis-à-vis de l’extérieur.

« Préservation des intérêts géostratégiques et géopolitiques »

"Je tiens à dénoncer les campagnes de désinformation et de manipulation, tendant à décrédibiliser puis à déstabiliser, par la force, les institutions démocratiques de la République centrafricaine. Ces campagnes, menées par certains médias internationaux, sur fond de néocolonialisme aux contours flous et menaçants, dont le succès tient moins à leur véracité qu’à des ficelles rhétoriques éprouvées, sont uniquement motivées par la préservation des intérêts géostratégiques et géopolitiques de certains Etats, loin des intérêts vitaux du peuple centrafricain" a martelé le président centrafricain.

La suspension des appuis budgétaires par les institutions financières internationales depuis 2020 a eu beaucoup d’impacts sur le financement des projets du gouvernement. Avec un budget de près de 300 milliards de francs CFA, dont plus de la moitié devrait être apportée par la communauté internationale, la République centrafricaine a vu ses dépenses revues drastiquement à la baisse en 2022.

 

Centrafrique : le secteur des transports frappé de plein fouet par la crise des hydrocarbures

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 22 septembre 2022 14:46

La pénurie des hydrocarbures continue d’affecter négativement des secteurs d’activités en République centrafricaine. Les transports n’en sont pas épargnés car les tarifs continuent de flamber. Une situation qui impacte négativement les activités des voyageurs.

Au PK12 à la sortie nord de Bangui, des taxi-brousses sont stationnés les uns derrière les autres. Ces véhicules de transport en commun attendent de faire le plein, avant de migrer vers les villes de l’intérieur du pays. Selon les axes Bangui-Boali ou Bangui-Sibut, les voyageurs se plaignent de l’augmentation des tarifs.

Rareté des moyens de transport sur les différents axes 

"Avant, je payais le trajet Sibut-Bangui à 3.000 francs CFA. Maintenant, avec ce problème de carburant et des formalités, les transporteurs ont augmenté le tarif à 5.000 francs CFA. Je suis obligé de payer. Le tarif de transport d’un sac de sucre est désormais fixé à 1.000 francs CFA. Combien vais-je gagner ? Comment allons-nous ravitailler nos villes ? Il y a carence de moyens de transport sur les différents axes " a regretté un voyageur.

Sur l’axe routier Bangui-Damara, les transporteurs justifient la hausse du prix du transport par la crise de carburant qui continue de frapper de plein fouet le pays.

"Auparavant, nous achetions le carburant dans les stations-services. Maintenant, il y a une crise et le prix du carburant a augmenté. C’est pourquoi, le prix du transport est revu à la hausse. Le sac de farine que nous transportions à 2.000, est passé à 3.000 francs CFA. Quand nous soustrayons les frais du carburant et des formalités, nous n’avons plus rien" s’est plaint Guy, un des délégués des transporteurs routiers de l’axe Bangui-Damara.

Le transport fluvial n’est pas épargné des conséquences de la pénurie du carburant. Les propriétaires des baleinières rencontrent aussi les mêmes difficultés.

« Nous ne le faisons pas exprès »

"Nous avons des difficultés avec le prix du carburant. Avant, nous faisions Bangui-Mobaye à 20.000 francs CFA. Maintenant avec cette hausse, le tarif  est à 25.000 francs CFA. Nous ne le faisons pas exprès. C’est par rapport à l’augmentation des prix sur le marché que nous aussi, nous voulons nous en sortir" a expliqué Marie Yagbélé, propriétaire de baleinières.

La pénurie du carburant a des répercussions sur plusieurs secteurs d’activités. Ce qui a pour conséquences, la hausse des tarifs de transport et l’augmentation des prix des denrées alimentaires et produits de première nécessité. Les Centrafricains se demandent à quand la fin de cette crise qui n’a fait que trop durer.

 

Bangui: après des années de conflits, le vivre-ensemble reprend le dessus

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 22 septembre 2022 14:22

La République centrafricaine, à l’instar des autres pays du monde entier, a célébré ce 21 septembre 2022, la 41ème édition de la journée internationale de la Paix. Après les multiples crises militaro-politiques qui ont secoué le pays, les différentes communautés ont appris à revivre ensemble. Radio Ndeke Luka s’est rendue dans certains quartiers de Bangui où la cohésion sociale a repris le dessus.

Au niveau du marché PK 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, la circulation est dense. Dans ce vaste lieu commercial, autrefois considéré comme une zone rouge, l’ambiance est désormais conviviale. Musulmans et chrétiens vendent ensemble. A l’intérieur du marché, Nadine, vendeuse de bananes plantains, a déjà passé plus de 10 ans dans son activité. Elle a pour voisines, des musulmanes.

« Nous sommes solidaires »

"Il n’y a pas de problèmes entre nous et nos frères musulmans. Nous sommes solidaires. C’est nous qui avons fait appel à nos paires vendeuses à revenir sur le marché. De temps en temps, nous nous retrouvons pour partager nos expériences en commerce" a fait savoir Nadine.

Après la réinstallation des commerçants dans le marché Kokoro, un comité de gestion est mis en place pour promouvoir la cohésion sociale. Aladji Mahamat Sallé, un des membres dudit comité, témoigne.

« Nous nous entendons très bien »

"Au début, ce n’était pas facile mais, par la grâce de Dieu, tout est redevenu normal. Nous nous entendons très bien. La preuve en est que je suis parmi mes frères chrétiens. Quand il y a un problème, nous le réglons de manière impartiale" a-t-il témoigné.

Aujourd’hui au quartier Boy-rabe dans le 4ème arrondissement, autrefois réputé d’être le fief des anti-balaka en 2014, chrétiens et musulmans vivent en symbiose. Les musulmans qui avaient fui, ont regagné le quartier. La mosquée Assane, qui avait été détruite en 2014, est reconstruite. Pour les responsables de la communauté musulmane, il y a une prise de conscience de part et d’autre.

« Les conflits religieux détruisent le pays »

"Nous vivons en parfaite harmonie avec nos voisins. Ils ont compris que chacun a sa religion et que les conflits religieux détruisent le pays. Même pendant l’inauguration de la mosquée, ils se sont mobilisés pour nous soutenir. Chacun d’eux a pris l’engagement de protéger ce lieu de culte" a précisé Younouss Oumar Sana, 4ème imam de la mosquée Assane de Boy-rabe.

L’Alliance des évangéliques en Centrafrique rappelle aussi, de son côté, qu’il n’y a jamais eu de crise religieuse entre chrétiens et musulmans dans le pays. Il évoque des manipulations politiques.

"Il n’y a jamais eu de problème entre chrétiens et musulmans en République centrafricaine. Nous l’avons toujours dit, c’est un problème importé par les politiques qui est venu perturber ces deux communautés. Dès lors que celles-ci ont compris la réalité, les tensions ont commencé à baisser très rapidement et cela se poursuit jusqu’à maintenant" a reconnu Rodon Clotaire Siribi, président de l’Alliance des évangéliques en Centrafrique.

Après les évènements militaro-politiques de 2013, la paix a été fragilisée en République centrafricaine. Mais, avec beaucoup de sensibilisation, la cohésion sociale et le vivre ensemble s’installent progressivement à nouveau.

 

Centrafrique : rentrée administrative effective dans les écoles de Bangui

https://www.radiondekeluka.org/  mercredi 21 septembre 2022 12:22

La rentrée administrative a été effective à Bangui, ce 19 septembre 2022, dans des écoles et lycées tant du secteur public que privé. Certains enseignants se sont présentés dans leurs établissements, en attendant le mouvement d’affectations du ministère de l’Education nationale.

A l’école Notre Dame dans le 4ème arrondissement de Bangui, Philomène Guizimo, directrice de la section des filles, s’apprête à fermer son bureau après avoir rencontré les enseignants.

"Les enseignants ont signé le cahier de présence avant de rentrer chez eux. En principe, nous devrions leur remettre les emplois du temps. Malheureusement, ces documents figurent dans les curricula et, ce n’est qu’à la rentrée pédagogique que nous allons les leur remettre. A la même occasion, la liste des élèves, des fournitures scolaires leur seront remises pour le démarrage des cours" a précisé Philomène.

Selon l’administration du lycée de Gobongo, toujours dans le 4e arr. de Bangui, les listes des élèves sont déjà affichées devant les salles de classe et les fiches de poste ont été distribuées aux enseignants.

"Tous les professeurs étaient là avec les surveillants généraux pour s’imprégner du tableau de service et de l’emploi du temps. Les listes étaient affichées depuis la semaine dernière. Les emplois du temps sont déjà prêts et le tableau de service aussi. Nous entendons tenir une réunion technique avec les professeurs d’ici vendredi pour leur remettre les tableaux de service"a indiqué Ghislain Modeste Guiara, censeur du 1er cycle.

Cette rentrée administrative est effective dans plusieurs écoles et lycées publics et privés de Bangui, visités par Radio Ndeke Luka. Cette reprise présage une rentrée scolaire en grande pompe, surtout qu’aucun fait majeur n’a entamé les préparatifs.

Alors que certains enseignants ont pris service, les affectations ne sont pas encore faites. La rentrée académique, elle, est prévue le 26 septembre 2022 sur tout le territoire centrafricain.

 

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22 septembre 2022 4 22 /09 /septembre /2022 21:51

 

Lu pour vous

Le président centrafricain Touadera appelle à une réforme "profonde" et du Conseil de sécurité de l'ONU

Pour une participation plus juste et plus représentative de tous les continents.

Ekip   |21.09.2022

« La République centrafricaine réitère son soutien à la position commune de l’Union africaine, qui appelle à une réforme profonde de l’ONU et à l’élargissement du Conseil de sécurité, pour une participation plus juste et plus représentative de tous les continents », a souligné, mardi 20 septembre, le président Archange-Faustin Touadera en prenant la parole à la 77e session de l'Assemblée générale de l’ONU.

Lors de cette réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement au siège des Nations unies qui s’est ouverte mardi à New York, le président centrafricain a relevé que la multiplication des tensions et des crises dans le monde interpelle « notre conscience collective » et démontre que « notre Organisation est le produit d’une ère révolue ».

Il a déploré qu’alors que les questions concernant la sécurité, la paix, l’environnement et la santé entrent dans une phase « critique » dans le monde, les « signaux d’alerte sont méprisés au profit des intérêts économiques, géopolitiques » par certaines puissances.

S’agissant de la République centrafricaine, Touadera a souligné que le pays a vu son « élan vers le développement » entravé par de graves crises sécuritaires et sanitaires, exacerbées par le « déficit persistant » d’appui financier de la part de la communauté internationale.

« La République centrafricaine continue de consentir d’énormes sacrifices afin d’améliorer sa gestion économique et sa gouvernance », a-t-il assuré ajoutant que le pays « attend le rétablissement du programme [Facilité élargie de crédit], suspendu par le Fonds monétaire international (FMI) ».

Il a estimé que la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019, de la Feuille de route conjointe de Luanda (Angola) ainsi que des Recommandations du dialogue républicain avaient favorisé la « décrispation » du climat sociopolitique national.

Le président centrafricain s’est également félicité des « avancées significatives » qui ont permis de lever substantiellement l’embargo sur les armes imposé à son pays.

Pour rappel, l’embargo sur les armes en Centrafrique a été imposé en 2013, après qu’une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé, plongeant le pays dans une guerre civile.

Cet embargo a depuis été renouvelé malgré les demandes incessantes de sa levée par le gouvernement centrafricain.

 

 

 AFRIQUE MEDIA Publié le: 21 septembre 2022

Pour une participation plus juste et plus représentative de tous les continents.

« La République centrafricaine réitère son soutien à la position commune de l’Union africaine, qui appelle à une réforme profonde de l’ONU et à l’élargissement du Conseil de sécurité, pour une participation plus juste et plus représentative de tous les continents », a souligné, mardi 20 septembre, le président Archange-Faustin Touadera en prenant la parole à la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU.

Lors de cette réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement au siège des Nations unies qui s’est ouverte mardi à New York, le président centrafricain a relevé que la multiplication des tensions et des crises dans le monde interpelle « notre conscience collective » et démontre que « notre Organisation est le produit d’une ère révolue ».

Il a déploré qu’alors que les questions concernant la sécurité, la paix, l’environnement et la santé entrent dans une phase « critique » dans le monde, les « signaux d’alerte sont méprisés au profit des intérêts économiques, géopolitiques » par certaines puissances.

S’agissant de la République centrafricaine, Touadera a souligné que le pays a vu son « élan vers le développement » entravé par de graves crises sécuritaires et sanitaires, exacerbées par le « déficit persistant » d’appui financier de la part de la communauté internationale.

« La République centrafricaine continue de consentir d’énormes sacrifices afin d’améliorer sa gestion économique et sa gouvernance », a-t-il assuré ajoutant que le pays « attend le rétablissement du programme [Facilité élargie de crédit], suspendu par le Fonds monétaire international (FMI) ».

Il a estimé que la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019, de la Feuille de route conjointe de Luanda (Angola) ainsi que des Recommandations du dialogue républicain avaient favorisé la « décrispation » du climat sociopolitique national.

Le président centrafricain s’est également félicité des « avancées significatives » qui ont permis de lever substantiellement l’embargo sur les armes imposé à son pays.

Pour rappel, l’embargo sur les armes en Centrafrique a été imposé en 2013, après qu’une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé, plongeant le pays dans une guerre civile.

Cet embargo a depuis été renouvelé malgré les demandes incessantes de sa levée par le gouvernement centrafricain.

Anadolu Agency

Le président Touadera appelle à une réforme « profonde » et du Conseil de sécurité de l’ONU
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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 21:22
RCA: la perspective de la nouvelle Constitution suscite de vives protestations de l'opposition

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le : 21/09/2022 - 09:25 De notre envoyé spécial à Bangui,

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a installé la semaine dernière un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution pour remplacer celle de 2016, issue des années de transition, et qui serait soumise à referendum. L’opposition accuse le chef de l’État de vouloir changer le texte pour pouvoir briguer un 3e mandat fin 2025. Elle a saisi la Cour constitutionnelle qui doit rendre son verdict dans les prochains jours

Le sujet du changement de loi fondamentale polarise la société. On sent la crainte que la dispute constitutionnelle amène à des débordements et des violences, car les discours haineux et les fausses nouvelles pullulent sur les réseaux sociaux. Alors pourquoi changer de Constitution ?

Le président s’abrite derrière la « volonté populaire » qui s’exprimerait depuis le début de l’année, via des marches, des pétitions, des réunions publiques demandant cette réforme. Faustin-Archange Touadera l’a dit jeudi, en installant le comité de rédaction : « Fidèle à mon engagement républicain, je ne saurais rester insensible à la demande pressante de mon peuple de se doter d’une nouvelle loi fondamentale. J’ai noté que la majorité de nos compatriotes estiment que notre corpus juridique ne doit pas être immuable ».

À la manœuvre de cette mobilisation, des organisations dites « patriotes », comme le Front républicain, qui vient de se transformer en parti politique. Son leader, Héritier Doneng, veut une Constitution « du peuple » à l’opposé de celle des techniciens adoptée en 2016. « Nous, maintenant, les progressistes, on dit que nous voulons une nouvelle Constitution qui reflète nos réalités sociales, économiques, environnementales, explique-t-il. Nous voulons une Constitution évolutive pour permettre à la République centrafricaine de se développer. En 2016, il n’y a pas eu cette opportunité. Il n’y a pas eu cette occasion. C’est juste un groupuscule de scientifiques qui se sont mis quelque part et ont rédigé cette Constitution. Alors, cette fois-ci, ce sera la Constitution du peuple. »

Une révision constitutionnelle qui crée un malaise

Ces arguments ne satisfont pas une autre plateforme de la société civile. Le G-16 s’est formé en début d’année spécifiquement pour dénoncer cette perspective. Son porte-parole est Ben Wilson Ngassan. « Cette question de révision constitutionnelle, puisqu’elle n’a pas été traitée en mettant autour de la table toutes les forces vives de la nation, ça crée un malaise, un souci. Ce que veut faire le président Touadéra aujourd’hui est ni plus ni moins une tentative de confiscation illégale du pouvoir, et donc de liquidation des institutions de la République ».

Les partis politiques d’opposition se sont également retrouvés, ressoudés, autour d’une cause commune, au sein du bloc républicain de défense de la Constitution. Pourquoi faudrait-il changer un texte longuement élaboré sous la transition, que le président Touadéra n’a jamais critiqué, s’interroge son porte-parole, Martin Ziguélé. « Dans toutes les déclarations officielles du président Touadéra, il n’a jamais dit que certaines dispositions de la Constitution l’empêchaient d’exécuter le mandat sur lequel il s’est engagé devant le peuple centrafricain. Je pense que tout le monde sait que le pouvoir veut un troisième, puis un quatrième mandat, pour des raisons inavouables. »

Pourquoi réviser le texte maintenant ?

L’autre interrogation des opposants est la suivante : pourquoi revoir la Constitution maintenant, alors qu’il reste plus de trois ans de mandat au chef de l’État ? Le ministre conseiller spécial du chef de l’État, Fidèle Gouandjika, rappelle que les défenseurs du texte n’hésitaient pas auparavant à le remettre en question. « Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Cette Constitution a des limites. Beaucoup d’articles de cette Constitution ne donnent pas la possibilité au pays d’émerger. La Constitution a été décriée et querellée par l’opposition, par des éminents professeurs en droit. Mais c’est au peuple de décider de son sort. »

Dans ce contexte, la décision de la Cour constitutionnelle est très attendue. Elle doit statuer avant la fin du mois. Les juges ont été visés par des menaces, mais se disent décidés à dire le droit. Décision attendue, mais pas décisive : le président lui-même a laissé entendre qu’il irait jusqu’au bout du processus référendaire : « La Constitution du 30 mars 2016, vous le savez, ne confère ni au président de la République, ni à une autre institution, le pouvoir de se dresser devant la souveraineté populaire, de limiter ou d’empêcher l’exercice de cette souveraineté. »

Les adversaires du projet estiment que passer outre une décision défavorable de la Cour constitutionnelle devrait être considéré comme un « coup d’État » par les Centrafricains et par la communauté internationale.

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