Centrafrique : La Direction Générale de la gendarmerie projette de déloger les gendarmes de la caserne
PAR RJDH LE 12 JUILLET 2018
BANGUI, 12 juillet 2018 (RJDH)—Les gendarmes logés à la caserne Général Martin Lingoupou devront libérer la caserne d’ici septembre. C’est une décision de la Direction Générale de la gendarmerie nationale, annoncée le mercredi 11 juillet 2018 dernier.
La Direction Générale veut renvoyer les gendarmes de la caserne général Martin Lingoupou pour y loger, les élèves gendarmes actuellement en formation, « je peux vous confirmer que la Direction Générale après plusieurs avis, voudrait réserver la caserne aux nouveaux gendarmes actuellement en formation », confirme un cadre de la Direction Générale.
Les gendarmes logés à la caserne, selon une autre source, ont trois mois pour prendre leurs précautions, « le départ de la caserne ne sera effectif qu’au mois de septembre 2018, le temps que les élèves gendarmes finissent leur formation. Donc, les uns et les autres ont le temps de s’organiser », confie cette source.
La décision de la Direction Générale est contestée par de nombreux gendarmes, habitant la caserne, « ils ont réuni les chefs de bâtiment hier pour leur dire mais, personne ne peut accepter une telle démarche », critique un gendarme, contacté par le RJDH.
Beaucoup de gendarmes interrogés par le RJDH, se sont dit prêts à faire de la résistance, « nous sommes ici et on vera comment ils vont nous faire partir. S’ils veulent créer une tension inutile, ils l’auront », menace un officier qui lui aussi loge avec toute sa famille dans la caserne.
Plusieurs sources proches du ministère de la défense et de la sécurité publique, contactées par le RJDH, craignent que ce délogement débouche sur une mutinerie qui va fragiliser la situation actuelle. La question du logement des gendarmes et militaires était un des sujets phares des états généraux de l’armée en 1997. Les participants avaient recommandé que l’Etat puisse octroyer 120.000 Fcfa, 80.000 Fcfa et 40.000 Fcfa respectivement aux généraux supérieurs, aux officiers et sous-officiers de la gendarmerie sauf que depuis, seules les indemnités de logement des généraux supérieurs et des officiers sont versés sur leurs salaires mensuels même si beaucoup continuent de vivre dans cette caserne.
Centrafrique : Plus de 110 000 enfants de moins de 5 ans touchés par la malnutrition selon Unicef
PAR CARLOS WATOU LE 12 JUILLET 2018
BANGUI le 12 juillet 2018 (RJDH)—Environs 110 000 enfants de 0 à 5 ans sont atteints de malnutrition à travers le pays, le gouvernement et l’Unicef appellent les bailleurs à l’aide pour faire face à cette situation.
Selon les estimations, plus de 110 000 enfants de moins de 5 ans sont victimes de malnutrition aigüe cette année suite à une visite à l’unité de nutrition du Complexe Pédiatrique de Bangui. Parmi les 110 000 enfants, 67 942 souffrent de malnutrition aigüe modérés et 42 369 sont des malnutris aigus sévères. La malnutrition aigüe sévère persiste au-dessus du seuil d’urgence dans 39 Sous-préfectures sanitaires, sur les 71 que compte le pays.
Face à cette urgence, le ministre de la Santé Publique Pierre Somsé a déclaré que le gouvernement ne peut pas rester indifférent face à ce problème : « Nous ne pouvons pas rester indifférents au drame que vivent ces enfants. La solution existe lorsqu’ils sont pris en charge correctement », estime-t-il.
Et donc l’UNICEF a besoin de 7,8 millions de dollar Américain cette année pour répondre à l’urgence nutritionnelle a expliqué Christine Muhigana, représentante de l’UNICEF en République Centrafricaine : « Nous avons besoin que l’aide arrive rapidement, surtout en cette période de l’année particulièrement difficile qui précède les récoltes», souhaite—t-elle.
La détérioration de la situation nutritionnelle résulte essentiellement de l’insécurité qui provoque des déplacements de population, ce qui a pour conséquence l’interruption des travaux agricoles, les hausses des prix des denrées alimentaires ainsi que le faible taux d’allaitement maternel exclusif.