Tchad: inquiétude sur l'état de santé de l'ex-rebelle Abdelkader Baba Laddé
Par RFI Publié le 16-08-2018 Modifié le 16-08-2018 à 09:06
Au Tchad, l'inquiétude monte au sujet de la santé de l'ancien rebelle, Abdelkader Baba Laddé. Emprisonné depuis trois ans suite à des poursuites pour plusieurs chefs d'accusation tels que détention illégale d’armes de guerre, rébellion, association de malfaiteurs, incendie volontaire et viol, le chef militaire ne parvient pas à rentrer dans la capitale pour se soigner.
Livré à la justice tchadienne le 2 janvier 2015 par la Centrafrique où il s’est réfugié après avoir échappé à une tentative d’arrestation des forces tchadiennes, Abdelkader Baba Laddé a été interné à Ndjamena, la capitale, puis transféré au bagne de Koro Toro, en plein désert.
Malade depuis plusieurs semaines, il a été déplacé à Moussoro, la ville la plus proche de la prison, où le médecin qu’il l’a examiné a sollicité des examens supplémentaires.
Maintien en détention
Dans une lettre au garde des Sceaux, le représentant de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) pour la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), Dobian Assingar, s’inquiète de l’état de santé du prisonnier et s’interroge sur les raisons de son maintien en détention alors qu’une ordonnance du chef de l’Etat a amnistié tous les rebelles à l’occasion de la proclamation de la IVe République au mois de mai 2018.
De source judiciaire, l’administration pénitentiaire s’active à transférer l’ancien chef rebelle à un endroit où il pourra bénéficier des soins. La même source précise cependant que Baba Laddé ne peut bénéficier de l’amnistie du chef de l’Etat parce que certains chefs d’accusation pour lesquels il est poursuivi ne figurent pas dans l’ordonnance d’amnistie. Ce sera donc à la cour criminelle devant laquelle il comparaîtra de décider de son sort.
Tchad : l'ex-rebelle Baba Laddé bientôt jugé (ministre)
http://fr.africanews.com/ 16/08 - 20:00
L’ex-chef rebelle tchadien Abdelkader Baba Laddé, emprisonné depuis 2015 dans son pays, sera bientôt jugé, a indiqué à l’AFP le ministre de la Justice, indiquant qu’il serait transféré d’une prison du centre vers N’Djamena pour son jugement et des soins.
“Des dispositions sont déjà prises pour son évacuation sur N’Djamena pour des soins, et dans le même temps, son dossier est prêt pour un jugement”, a indiqué jeudi à l’AFP le ministre de la Justice Djimet Arabi.
L’inquiétude était grandissante à propos de son état de santé, après son transfert d’une prison du nord du pays à une autre, à 300km de N’Djamena, selon le représentant tchadien de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Dobiang Assingar.
“Baba Laddé est très malade et vomit du sang dans son lieu de détention, à la maison d’arrêt de Moussoro”, dans le centre-ouest du Tchad, a indiqué à l’AFP M. Assingar, qualifiant son état de santé de “critique”.
Le défenseur des droits de l’homme, qui dit avoir adressé une lettre aux autorités le 22 juin, a dénoncé la durée de trois ans de préventive de l’ex-chef rebelle et demande sa libération.
Dix chefs d’accusation
Entré en rébellion au Darfour en 1998, Baba Laddé – “père de la brousse” en peul – arrive en Centrafrique en 2008 où il disait vouloir “libérer les peuls”, des éleveurs de bétail transhumants.
A l‘époque, Baba Laddé était épaulé en Centrafrique par Ali Darassa, désormais chef d’un des principaux groupes armés qui sévissent dans les provinces centrafricaines, le groupe Union pour la paix en Centrafrique (UPC).
Revenu au Tchad en 2013 comme conseiller du Premier ministre, il s’exile à nouveau puis devient préfet du département de Grande Sido (sud) en 2014 avant d‘être démis de ses fonction et de se réfugier en Centrafrique.
Arrêté en décembre 2014 par les Casques bleus de la Minusca en Centrafrique, Baba Laddé a été extradé vers le Tchad en janvier 2015 et inculpé de dix chefs d’accusation dont détention illégale d’armes, association de malfaiteurs, incendie volontaire et viols.
Il a ensuite été transféré à Koro Toro, un bagne situé dans le nord désertique du Tchad, avant d‘être de nouveau transféré à Moussoro il y a quelques semaines.